J’avais fini par suivre le conseil d’Evan. Celui de tout révéler à la presse sur ma maladie… J’crois que c’était une bonne solution. Puis, au moins, j’aurais plus à dire à tout le monde ce que j’ai… J’en avais un p’tit peu marre de répéter cent fois la même chose.

Et ma solution, c’était Amon. Parce que j’savais que ça serait le seul qui dira exactement ce que je veux dire. J’savais que j’pouvais lui faire confiance. C’était mon pote après tout.

Puis… C’était aussi le seul à qui j’pourrais parler de Livia… De ce que j’avais dit et qu’il avait été relaté par Amon. De ce qui s’était passé ensuite. A lui, j’pourrais lui dire que j’étais désolé même si c’était pas du tout la personne à qui je devais m’excuser. Mais j’pouvais pas m’excuser à Reed. L’allait me tuer… Littéralement… Fireworks ou pas, j’étais sûr qu’il allait m’envoyé Alonso… C’était le sentiment que j’avais… Alors, j’préférais me taire. J’osais même pas en parler à Peyton. Elle allait pas être contente si j’lui en parlais…

Mais Amon… Il savait déjà… Alors, j’pourrais lui en parler…

J’étais arrivé devant chez lui après avoir passé ma journée au studio à boire de la vodka et à écouter des guitaristes qui valaient strictement rien. J’crois que c’était pas demain la veille qu’on allait trouver le bon remplaçant à Apolline…

C’est donc avec un p’tit peu de vodka dans le sang que j’arrivai devant la porte du loft d’Amon. Avant de sonner, j’sortis un papier de ma poche. Un papier où il était marqué le nom exact de ma maladie. Parce que j’arrivais jamais à retenir ce que c’était. Faut dire que c’était un nom à rallonge… C’était mon pneumologue qui l’avait noté. L’avait aussi noté, sur mon papier, quelques trucs importants à savoir dessus. Des trucs que j’savais déjà mais qu’il m’a répétés et notés quand même.

J’essayai de mémorisé et quand j’crus que c’était bon, j’rangeai le papier avant de sonner à la sonnette de chez Amon. Et quand il m’ouvrit, j’souris d’un maigre sourire.

-Salut, Amon… J’peux entrer ? Y’a personne d’autre chez toi, hein ? J’peux ?

J’regardai par-dessus son épaule. J’crois qu’il y a personne d’autre que lui alors c’est cool. J’mis mes mains dans mes poches.

-J’ai quelque chose d’important à te dire. En fait, plusieurs choses. J’peux ?

Han, j’ai déjà demandé si j’pouvais…

@ Billy Lighter

Je revenais tout juste de la conférence de presse improvisée par Reed à l’hôpital. J’avais un très gros poids en moins sur la conscience de savoir qu’elle avait été retrouvée… Apparemment, ses ravisseurs l’avaient laissée dans un sale état qui l’avait mise dans le coma pendant deux semaines… A l’heure où Reed nous avait parlé, cela faisait 24 heures qu’elle s’était réveillée.

J’en étais grandement soulagé et j’avais, en rentrant chez moi, jeté mes notes sur mon lit avant de m’y laisser tomber pour profiter de cette sensation de soulagement. D’autant plus que Jimmy Reed lui-même avait fini par avouer, quand un journaliste plus hardi que les autres lui avait posé la question, qu’il était bel et bien le père d’Olivia Cortez…

S’il ne l’avait pas avoué avant, cela signifiait-il qu’il redoutait qu’il arrive ce qu’il était arrivé à la jeune femme ? Probablement. Et c’était à cause de moi si désormais, Olivia Cortez était à l’hôpital. Certes, elle était hors de danger, mais elle porterait à jamais le traumatisme de son enlèvement.

Donc, avais-je le droit d’être soulagé ?

Pas vraiment… Pourtant, c’était bel et bien dans cet état de grâce que j’étais. Mais il fallait dire que je n’avais jamais vraiment fait partie des « gentils » non plus. Après tout, je restais le journaliste le plus redouté de Los Angeles…

Mais était-ce encore ce que je voulais ?

J’étais en proie à toutes ces questions existentielles quand on  sonna à ma porte… Je me demandais qui ça pouvait bien être… Peut-être Sonne avait-elle réussi à se libérer de ses quatre enfants et de son mari pour quelques heures, ce qui aurait grandement fait mon bonheur en cette soirée.

Mais ce n’était pas Sonne… C’est nez à nez avec Howard Stone que je me retrouvai… Un Howard qui demanda s’il pouvait entrer.

-Non non, entre Howard… je suis tout seul.

Je lui ouvris plus grand la porte et il entra en me disant qu’il avait plusieurs choses à me dire. Je lui souris jaune.

-Viens pas me dire que tu as encore cramé une bagnole de je ne sais qui ! De Ben masters ou je sais pas quoi… Et j’espère que ce n’est pas encore des histoires de filiation qu’il vaut mieux ne pas révéler… J’ai eu ma dose avec Cortez qui a disparu peu après l’article que j’ai publié…

Je fis signe à Howard de s’installer dans le fauteuil, restant debout à le regarder, pour ne pas dire à le dévisager. Il avait les traits tirés et l’air très fatigué.  

-Tu veux quelque chose à boire ? T’as vraiment pas l’air dans ton assiette…

@ Billy Lighter

Amon, l’était tout seul. Il le confirma. Et il ouvrit même plus grand la porte pour que j’entre alors, j’entrai dans son loft. L’était très grand son loft. Mais je préférais quand même ma villa. Parce qu’elle était encore plus grande et plus belle aussi. Mais, ça, j’l’ai jamais dit à Amon et c’était pas le moment de parler « maison »… En fait, j’savais même pas pourquoi j’pensais à ça…

Bref, j’avais un truc à dire à Amon et c’est la première chose que je lui dis. Pas le truc que j’avais à dire mais le fait que j’avais un truc à lui dire. Et, déjà, il parla de la bagnole que j’avais cramée. P’tain, ça datait ça… Apparemment, ça l’avait marqué à mort alors que moi, j’avais que de vague flash de ce jour-là. J’fis un p’tit moue. Bah, non, j’venais pas pour ça… Même si cramé la voiture de Ben Masters, ça doit quand même être bien drôle. Ce type le mérite…

Mais non, j’venais pas pour ça… Et j’allais le dire mais Amon continua de parler. Il parla de Livia. Apparemment, il s’en voulait aussi. P’t-être même autant que moi. En tout cas, l’avait sa dose de révélation à la con, on dirait.

Bah… Tant pis… J’venais pour ça et c’était plus vraiment le temps de reculé… Et avant de parler de quoi que ce soit, j’me laissai tomber dans le fauteuil prêt à lui parler un peu de Livia mais il me demanda d’abord si j’voulais à boire. J’hochai de la tête.

-J’veux bien de la vodka… Ou un truc dans le genre si t’as pas. Tu sais ce que j’aime, de toute façon.

Il disait que j’avais pas l’air dans mon assiette. J’soupirai.

-Sans blague… Olivia est portée disparue et c’est ma foutue faute. Si j’avais rien dit, il lui serait pas arrivé. J’savais pourtant, que dire que c’était la fille de Reed, c’était super dangereux. J’le savais, mieux que personne. Pourtant, j’l’ai dit… Et maintenant, on sait pas où elle est ! Si elle est morte, j’vais m’en vouloir toute ma vie. Alors, non, j’vais pas bien du tout…

J’soupirai encore m’affalant un peu plus dans le fauteuil. J’savais qu’Amon s’en voulait aussi… J’le voyais bien… Mais lui, il avait au moins la circonstance atténuante de pas savoir que Reed trainait dans les trucs à la con.

Moi, j’le savais…

-Mais c’est pas pour te parler de filiation, que j’suis venu. Ça me concerne moi, cette fois, ce que j’veux te dire et que tu vas devoir dire à la presse… C’est important.

Et j’soupirai encore… J’savais par où commencer, c’était déjà ça.

@ Billy Lighter

Howard n’avait vraiment pas l’air bien… pas tant parce qu’il était plus pâle que d’habitude ou quoi, non. C’était son regard qui était différent. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui avaient changés. Comme si quelque chose s’y était brisé ou que son insouciance s’était éteinte… Je le regardai dans les yeux pour en être sûr, que ce n’était pas dû à la pénombre de la soirée qui s’installait.

Je le fis entrer et l’invitai à s’installer et lui proposai à boire… Sans grande surprise, il me réclama de la vodka ou un truc dans le genre… Au moins y avait-il des choses qui ne changeaient pas.

Je fouillai dans le meuble où je rangeais les alcools forts que je n’ouvrais que pour ce genre d’occasion. Je pris une bouteille de vodka et la tendis à Howard en lui demandant pour quoi il était venu cette fois… Pour une connerie qu’il avait faite ? Pour m’annoncer d’autres bébés secrets ?

Je prenais les choses à la rigolade mais mon sourire se fit bien vite la malle quand je vis qu’Howard, qui était d’habitude toujours rigolard, ne l’était pas du tout… Même pas un petit sourire… juste les traits tiré par la fatigue d’avoir un fardeau trop lourd à porter.

Et il me parla de la petite Cortez… Il ne savait, forcément, pas encore qu’elle avait été retrouvée puisque la conférence de presse improvisée venait tout juste de se terminer. Aucun journaliste n’avait encore eu le temps de répandre la nouvelle.

Je le laissai parler jusqu’au bout, de sa voix un peu rauque. Il me semblait que son souffle venait de bien loin entre deux gorgées de vodka pour laquelle je n’avais même pas pris la peine de lui donner un verre, sachant qu’il l’engloutirait à la bouteille.

Il culpabilisait vraiment… Il culpabilisait de m’avoir donné l’information de la filiation de Cortez autant que je culpabilisais de l’avoir répandue… mais après une courte pause, Howard annonça que c’était pour dévoiler quelque chose sur lui-même qu’il était venu. Quelque chose qui ne semblait pas plus le réjouir que la disparition de Cortez.

Mais avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit de plus, je me penchai vers lui et posai ma main sur son épaule pour qu’il relève son regard vers moi.

-Olivia Cortez a été retrouvée, Howard. Reed a payé la rançon et est allé la récupéré en personne… Elle a passé deux semaines dans le coma mais maintenant, elle est réveillée et sauve.

Je voulais qu’il ait au moins ce poids-là en moins sur la conscience, tout comme moi. Même si je n’osais penser aux mauvais traitements qu’elle avait du subir pour être retrouvée par son père dans un tel état.

-Et en plus, Reed est revenu sur son démenti… Il a avoué que la jeune femme est bien sa fille… Il n’y a plus de secret.

Je soupirai… le mal était fait, de toute façon.

Puis, je le regardai à nouveau dans les yeux.

-Qu’est-ce qui peut te miner à ce point ? En dehors de la situation de la jeune Cortez ?

@ Billy Lighter

Amon m'avait sorti une bouteille de vodka et il m'avait pas fallu longtemps avant d'en boire une grosse gorgée. J'en avais besoin tout comme j'avais besoin de dire à Amon à quel point j'culpabilisais pour ce qui était arrivé à Olivia.

Sans ma révélation elle serait p’t-être en train d'enregistrer sa ligne de basse pour Snip' ou bien s'amuser avec des potes. J'lui avais retiré ça en dévoilant son lien avec Reed...

Amon s'approcha et posa sa main sur mon épaule. J'relevai le regard vers lui alors qu'il m'annonça comme ça que Livia avait été retrouvée. Mes yeux s'écarquillèrent.

-T'es sérieux ?

Bien sûr qu'il était sérieux  Et j'poussai un grand soupir de soulagement en entendant ça. Même si... Livia avait été deux semaines dans le coma ce qui était pas rien. Mais Amon disait que c'était une demande de rançon... Alors pourquoi Livia avait été blessée?

-P'tain, j'peux a la limite comprendre que des gens désespérés peuvent aller jusqu'à enlever quelqu'un pour avoir l'argent d'un gros riche... Mais pourquoi faire du mal à Livia si c'était que pour ça? Y'a vraiment des gens pas bien sur la planète...

J'espérais que tout ça avait pas détruit Livia. Elle méritait pas ça.

Amon ajouta que Reed avait finalement officialisé le lien avec Livia. J'hochai de la tête.

-T'facon son  démenti, l'avais pas bien marché. Tout le monde sait que Moriarty c'est rien qu'un vendu...

Et j'bus encore une gorgée de vodka avant qu'Amon me demande ce qui me minait en dehors de ce qui était arrivé à Livia. Je me grattais l'arrière de ma tête cherchant un p'tit peu mes mots avant de me lancer.

-Ben, ce que j'ai à te dire sur moi, justement.

Je marquais une p'tite pause avant de reprendre.

-En fait j'voudrais que tu dises à tout le monde que, j'suis malade... J'ai une broncho... Heu… Bron... Heu... Attends...

J'avais déjà oublié le nom alors j'sortis mon p'tit papier de ma poche.

-Bronchopneumopathie chronique obstructive. C'est une maladie chronique incurable. Mes poumons s’obstruent p'tit à p'tit et ça m'empêche de respirer comme il faut. J'suis au stade 2 et j'prends un traitement qui empêche que ça devienne pire.

J'marquai une pause pour soupirer avant de reprendre.

-J’vais pas mourir. Faut bien que tu dises ça. Mais je vais plus pouvoir chanter en live. J'ai essayé mais je me suis retrouvé à court de souffle après trois chansons... Voilà pourquoi j'suis pas forcément dans mon assiette... même si ça fait des mois que je le sais, le dernier concert, ça m'a montrer qu'être chanteur, pour moi, ça sera plus qu'en studio.

Et j’bus à nouveau un coup de vodka avant de lever mon regard sur Amon.

@ Billy Lighter

Howard me demanda si j’étais sérieux quand je lui annonçai qu’Olivia Cortez avait été retrouvée sauve à défaut d’être saine puisqu’elle était dans un lit d’hôpital après, toujours d’après les dire de Reed, avoir été maltraitée et avoir subi des sévices de la part de ses ravisseurs. Reed avait précisé que la jeune femme n’avait pas été violée, mais avait été battue au point que ses blessures lui avait valu une septicémie que, fort heureusement, les médecins avaient réussi à endigué.

Mais tout ça, je ne le dis pas à Howard, le pauvre avait déjà l’air de culpabiliser à un point pas possible. Ce n’était pas le moment d’en rajouter une couche.  

-Oui, je suis sérieux, Howard. La rançon a été payée par Reed et il l’a retrouvée quelque part à San Fernando Valley. Elle va bien…

Ou disons plutôt relativement bien au vu des événements.

Mais évidemment, Howard n’était pas assez bête que pour ignorer qu’on ne se retrouve pas deux semaines dans le coma sans avoir subi certaines choses… Et donc, il ne comprenait pas pourquoi on avait fait du mal à la jeune Livia.

-Je ne comprends pas plus que toi, mais il faut croire que ce monde est peuplé de monstres…

Je baissai les yeux sur mes mains que je tordais nerveusement ensemble… Parce que question d’être un monstre, n’en étais-je pas un pour avoir été à l’origine, plus que probablement, de l’enlèvement de Cortez ? Après tout, ok, Howard m’avait donné l’info sur Reed et elle… mais qui avait décidé de la publier, hein ?

Pourtant, ça n’avait pas été faute d’essayer de démentir, comme Howard le disait après que j’aie ajouté que Reed avait officialisé son lien avec la jeune femme. Je souris un peu quand il dit que Moriarty était un vendu…

-Je crois que même L.A. People est plus impartial que Guitar&Pen… Au moins, chez nous, tout le monde en prend pour son grade.

Et justement, Howard avait de nouvelles révélations à faire, mais sur lui-même cette fois-ci. Alors je m’assis en face de lui, sur le fauteuil.

-Je suis tout ouïe.

Je ne l’interrompis donc pas tandis que ce qu’il me racontait me décrochais de plus en plus la mâchoire. Howard était malade… Une maladie qui n’allait pas le tuer mais qui allait l’empêcher de chanter en live et ce alors même que Fireworks, groupe dont il était le chanteur, venait de sortir son premier album.

-Tu rigoles ? Ce n’est pas sérieux quand même ?!

Je me tendis vers lui pour lui prendre le petit papier des mains, ne serait-ce que pour savoir comment le nom de cette maladie s’écrivait.

-Voilà pourquoi tu as du appeler le petit Starky à la rescousse au Hollywood Bowl ! Tout le monde croyait que c’était une bronchite mais non, c’est bien pire !

Je le regardais les yeux écarquillés.

-Et comment est-ce que tu vas faire alors, pour les prochains live de Fireworks… ? Parce qu’avec The Burning Fire, pas de problème, Nathan est là pour le chant… Mais avec Fireworks ?... Du playback ?

J’avais dit ça avec une moue un peu dégoûtée… J’adorais Fireworks… Et en tant que fan de la première heure, c’était un peu décevant quand même.

@ Billy Lighter

J’suis soulagé… Livia a été retrouvée… Reed a payé la rançon et à retrouver sa fille à San Fernando Valley. Pendant tout ce temps, Livia était pas si loin… Mais vu qu’elle avait fini dans le coma, elle a dû subir un vrai cauchemar. Et j’croyais pas vraiment Amon quand il disait que Livia allait bien. J’crois pas qu’on peut aller si bien après s’être fait enlevée et après un coma pareil.

Mais j’espérais qu’elle allait s’en remettre. Y’avait plus que ça que j’pouvais faire : espérer. Parce que j’pouvais pas vraiment revenir en arrière et éviter de dire ce qui aurait jamais dû être dit.

Et j’disais à Amon que j’comprenais pas pourquoi ses ravisseurs lui avaient fait mal si c’était que pour une rançon. Ça avait pas de sens sauf si, en plus de vouloir des thunes, c’était des sadiques. Ce qui était possible, en fait. Dans le monde, y’a des gens tarés. Amon confirma disant que le monde était peuplé de monstres. J’haussai un p’tit peu des épaules.

-Faut croire…

Et j’voyais bien qu’en disant ça, Amon se sentit un p’tit peu nerveux. Est-ce qu’il croyait qu’il était un monstre. S’en était pas un. L’était sympa, Amon. L’avait sûrement des défauts mais c’était un p’tit peu comme tout le monde.

Finalement, Reed avait quand même dit la vérité à la presse sur son lien avec Livia. T’façon, son démenti avait pas été cru pas grand monde à part p’t-être Snip’. Moi, j’savais que Moriarty, c’était un vendu et Amon renchérit en disant que même L.A.People était plus impartial que Guitar&Pen parce que L.A.People s’attaquait à tout le monde. J’hochai de la tête.

-Ouais… C’est vrai. Même moi, parfois, j’en prends pour mon grade.

Et j’souris un p’tit peu en disant ça pour dire que j’en tenais pas vraiment rigueur à Amon. Mais j’voyais bien, dans ses articles, quand il était pas content de moi…

Mais après ça, j’me lançai dans ma propre révélation sur moi-même. J’avais tout dit à Amon avec le nom exact de ma maladie que j’avais noté sur un papier. Et après avoir tout dit, Amon demanda si j’étais sérieux. J’fis une p’tite moue triste.

-Si… J’suis sérieux…

Il prit mon p’tit papier et j’le laissai faire avant de boire encore de la vodka. Et Amon fit très vite les liens avec le premier concert de Fireworks. J’hochai de la tête.

-Ouais c’était pas une bronchite… Et j’avais de la chance que Jack avait amené Jesse... Sinon, on aurait dû annuler le concert après trois chansons…

Mais Amon avait des questions et elles étaient un p’tit peu légitimes. Il se demandait, comme bien d’autres, ce que j’allais faire pour les live… Et quand il évoqua le playback avant de faire une mine dégoûté, j’baissai un peu les yeux en prenant un air triste. Ouais… Cette idée allait définitivement plaire à personne. Mais, j’avais pas vraiment beaucoup d’autres options. Avoir un autre chanteur serait pas mieux vu et c’est pas ce que j’avais envie de faire non plus. Si c’est pour avoir un autre chanteur autant que je continue à fond rien qu’avec The Burning Fire. Non, j’voulais encore chanter et en studio, j’savais que c’était faisable…

-Ouais, le playback… J’ai pas vraiment le choix. C’est pour ça que j’veux que tu parles à tout le monde de ce que j’ai. Pour que les gens comprenne pourquoi les live sont en playback. J’dis pas que j’ferais plus jamais de chanson en live. J’peux en faire une ou deux… Mais plus, c’est pas possible. J’ai pas le souffle pour et je l’aurais jamais plus…

J’relevai le regard pour regarder Amon.

-Mais j’continuerais à faire des albums. Ça c’est sûr. J’ai encore plein de chansons en réserves.

C’était le seul point positif dans toute cette histoire. En studio, si j’voulais, j’pouvais enregistrer phrase par phrase… C’était beaucoup plus simple pour mon souffle.

-Tu diras tout ça ? Au moins, comme ça, j’aurais plus à l’expliquer à tout le monde. Parce que, à la longue, c’est pensant…

Ouais, y’avait eu Sonny, Jack et puis Snip’ aussi… Alors autant faire une annonce publique…

@ Billy Lighter

Cela sembla soulager Howard autant que moi de savoir que la jeune Cortez avait été retrouvée. Ok, son état était loin d’être enviable mais au moins était-elle toujours en vie. On s’en serait tous les deux voulu à mort, encore plus que maintenant, s’il avait dû en être autrement.

Après quelques divagations sur l’impartialité ou non de L.A.People et Guitar&Pen, on en vint aux révélations qu’Howard voulait me faire… Et quelle révélation ! J’aurais préféré tout autre chose comme… Je ne sais pas… L’annonce que Peyton Davis était enceinte ?... Ouais, quelque chose de joyeux dans le genre, pas l’annonce que notre batteur préféré ne pourra jamais chanter plus d’une ou deux chanson sur tout un concert de Fireworks, devant faire un show en playback à la place.

Et le pire, c’était qu’il était sérieux ! Ce n’était pas juste une mauvaise blague. De toute façon, vu la tête qu’il tirait, il n’y avait pas de doute : Howard Stone n’était pas d’humeur à l’humour. Que du contraire ! Il semblait triste à un point que je n’avais jamais vu.

Et il était presque en train de me dicter l’article que je devrais faire pour annoncer ça à ses fans.

J’étais dégoûté… pas par Howard lui-même, mais par ce qu’il lui arrivait.

Il voulait donc que je rende l’information publique, que j’essaye de faire comprendre à son public que le pauvre n’en pouvais rien.

-Je ferai ça… J’essayerai de faire passer la pilule le mieux possible… mais prépare-toi aux critiques aussi quand même. Il n’y a rien de plus vicieux qu’un fan mécontent. Je ferai de mon mieux.

Je me répétais mais j’étais un peu sous le choc de cette révélation qui mettait l’humeur de mon pote au 36ième dessous…

Cependant, Howard affirma qu’il allait continuer à faire des albums… Il avait plein de chanson en réserve. C’était quelque chose que je ne devais pas omettre de préciser dans mon article.

-Et ça, c’est important.

Je lui pris gentiment la bouteille de vodka des mains pour m’en envoyer une bonne lampée qui me brûla la gorge.

Howard, lui, disais qu’il était temps, en gros, de faire une annonce publique parce qu’il en avait marre de se répéter.

-Très bien… Je ferai tout ça… Mais j’espère pour toi que Timmy est au courant.

Bien que les talents de chanteur d’Howard devaient importer très peu au manager anglais. Lui, c’était du batteur qu’il avait besoin. Et si celui-ci était sans voix, j’imaginais que c’était encore mieux.

@ Billy Lighter