À mon réveil ce matin, il pleuvait déjà fort. La pluie ruisselait contre les carreaux de mes fenêtres et le ciel était aussi noir qu’en pleine nuit. La journée s’annonçait plutôt monotone et très peu excitante, d’autant plus que Lucky était chez Eddy depuis hier et que je ne voyais pas Jake aujourd’hui parce qu’il avait plusieurs trucs pour le boulot à terminer et que nous avions aussi, parfois, besoin d’avoir du temps pour nous seul, je veux dire par là d’être seul avec sois même, de temps en temps.

C’était donc la journée idéale, puisque je ne travaillais pas, pour faire le ménage que je repoussais toujours à plus tard parce que Lucky ne me permettait pas de le faire à fond, parce que je préférais jouer avec mon fils et être en total admiration devant ses nouveaux acquis, parce que si et ça, bref ! C’était le moment où jamais et ensuite, je pourrais me la couler douce dans un bon bain, avec un verre de vin et pourquoi pas, ensuite, je visionnerais un super film et je m’empiffrerais de glace !

C’est donc ainsi que je passais au travers de ma journée, en faisant du ménage, de la cave jusqu’au grenier comme dirait ma grand-mère, bien qu’ici il n’y ait qu’un seul plancher. Je passais même au travers des tiroirs de Lucky et balançait les vêtements qui ne lui faisait déjà plus ! C’est qu’il grandit de façon incroyable mon petit homme ! J’allais devoir en parler avec Eddy pour que nous allions refaire sa garde-robe, encore ! Heureusement que mon ex et moi avions une bonne entente parce qu’à ce rythme, mon compte en banque allait fondre comme glace au soleil !
J’avais un beau gros sac de vêtements de garçon à donner, j’irais le porter demain à St-John’s, puisqu’ils y prennent les dons. Je trouve ça génial de pouvoir redonner surtout qu’à cet âge-là, les vêtements n’ont pas vraiment le temps de s’user.

Mon appartement brille du moindre racoin, il n’y a pas un seul petit motton de poussière qui a su m’échapper et même moi j’y suis passer en prenant un bain, presqu’une heure a tremper avec le son de la pluie pour m’accompagner ! La détente totale, j’y ai même passé près de m’y endormir ! En sortant de la baignoire, j’ai enfilé mon pyjama le plus chaud, donc, pas forcément le plus sexy et j’ai attaché mes cheveux encore trempés sur ma tête en une lamentable toque et tant qu’à faire, je me suis appliqué sur le visage une épaisse couche d’un mélange maison d’huile de coco, avocat, miel et avoine, un masque qui est supposé aider ma peau ensuite à mieux respirer ! C’est certain qu’en l’étouffant bien comme il faut, elle ne pourrait que mieux respirer ensuite.

Puis, installée au salon, j’ai placé les écarteurs entre mes orteils et j’ai commencé à me peindre les ongles en rose. Demain, je passais la journée avec Jake et bien qu’il ne fût pas du genre à s’extasier devant un détail comme la couleur de mon vernis, je voulais quand même ajouter une petite touche de fantaisie. J’étais très concentrée sur mon petit orteil quand la lumière vacilla avant de s’éteindre, tout comme la télévision, et tout autre appareil électrique que je pouvais avoir.

- Merdouille… tout mais… pas ça !!!

J’allais crever de trouille, toute seule dans mon appartement, en plein orage et sans électricité ! Je me levais laborieusement et marchais sur mes talons jusqu’à la fenêtre la plus proche pour me rendre compte que la panne était généralisée, ce qui pouvait signifier que cela allait prendre un moment avant de se résorber.

- Il ne manquait plus que ça !

On voyait à peine à l’intérieur ! Il faisait encore plus noir que fans la grotte de Satan ! Je retournais sur mon divan, boudeuse, triste et effrayée par la situation. Je détestais être seule en pareil situation !  Le moindre petit son suspect était sans nul doute celui du déplacement ninja d’un tueur en série ! On n’en sait jamais qu’Edward-Ward Fleming pourrait revenir ici pour une raison quelconque !

Je restais un long moment assis là à espérer voir l’électricité revenir, pensant mourir de peur à chaque nous coup de tonnerre, mes larmes creusant des sillons au travers du guacamole que j’avais d’étendu sur le visage. Et puis j’entendis le bruit d’une poignée que l’on tourne. Quelqu’un voulait entrer chez moi ?  

J’étouffais un cri et je m’armais du premier truc qui me tomba sous la main… la commande de la télévision ! J’allais faire quoi devant un maniaque sexuel venu pour me violer ? Le changer de chaine ?

- Je vais  mourir avec du guacamole sur le visage !

Je décidais de tenter le tout pour le tout et poussais un grand cri quand la porte s’ouvrit, brandissant mon arme de fortune puis je figeais net sur place parce que la lumière revint au même moment.

- Oh !

@ Billy Lighter

Je ne pensais qu’à demain. Parce que demain, je passais la journée avec Carolyn, juste elle et moi. Pas que je trouvais Lucky encombrant, loin  de là, je m’amusais de le voir progresser chaque jour qui passait… J’aimais jouer avec lui sous le regard attendri de sa mère…

Mais j’avais besoin de nos moments à deux comme j’avais besoin de mes moments seul.

C’était lors d’un de ces moments que j’avais choisi de travailler sur ma prochaine interview… Mais j’eus vite fini et comme il me tardait d’être demain, je choisis de sortir, malgré la pluie, pour prendre la direction de l’Eastside où vivait celle que j’aimais.

Parce que ouais, je l’aimais.

Les éclairs zébraient le ciel et à peine entrai-je dans l’Eastside que les plombs sautèrent, plongeant le quartier dans le noir. Seuls les phares de ma voiture projetaient un peu de lumière… Il était temps que j’arrive chez Carolyn, car je savais combien ce genre de tempête lui faisait peur.

Je parquai ma voiture à quelque cinquante mètres de l’appartement de Carolyn et c’est complètement trempé que je pénétrai dans le hall crasseux de l’immeuble, cherchant dans mon trousseau le double de mes clés de chez Lynn.

Je dégoulinai à cause de la pluie, j’étais complètement trempé malgré que je n’étais pas resté longtemps dehors. Je montai les escaliers à tâtons, l’absence de lumière ne rendant pas les choses faciles.

Je trouvai la clinche et entrai ma clé dans la serrure, n’y voyant vraiment rien… Je dus m’y reprendre à plusieurs fois. Mais je parvins à ouvrir la porte et j’entendis un grand cri alors que la lumière revenait…

C’était Carolyn qui avait crié et qui brandissait… heu… la télécommande de sa télé…

Je la regardai, toujours trempé et dégoulinant.

-Tu comptes m’assommer ou c’est juste ta façon de me dire que tu veux regarder un film ?

Je lui souris puis m’approchai d’elle pour l’enlacer et la rassurer… Je l’embrassai avant de la regarder dans les yeux.

-On a peur de la tempête ?...

Je passai mon avant bras sur ma bouche parce que Lynn avait étaler une drôle de mixture sur son visage.

-Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?

@ Billy Lighter

J’allais mourir assassinée dans mon appartement, par un soir d’orage digne d’un film d’horreur, avec un masque nettoyant étendue partout sur le visage, c’était d’un ridicule ! Je serai morte comme j’aurai vécu, finalement ! C’est ce que dirais ma mère ! Je secouais ma tête, brandissant la télécommande de la télévision me disant que je ne pouvais pas avoir ce genre de pensée en tête au moment de ma mort ! Je devrais penser à mon fils, à mon amoureux, parce que oui, je pense que nous pouvons nous déclarer comme tel, maintenant et à toutes ces choses qui me gonflent le cœur d’amour !

Parlant de mon cœur, il bat à tout rompre au point où il fait taire l’orage qui gronde toujours dehors puis quand la porte s’ouvre, je le crois sur le point d’exploser. Je lâchais un grand cri en faisant le mouvement pour m’élancer vers l’intrus mais je stoppais net autant parce que l’électricité revenu que parce que je reconnu Jake, qui venait d’entrer.

Jake tourna la scène a la rigolade, ce qui me fit rire et baisser la menace. Il m’enlaça puis m’embrassa ce qui eu pour effet de tout de suite me rassurer et me calmer.

- Et bien si j’avais su que c’était toi et non pas le manique du cinéma maison, je n’aurais pas cherché à t’assommer avec la télécommande, dis-je en riant toujours.

Je le laissais entrer dans l’appartement pour qu’il puisse se déchausser et retirer sa chemise trempée puis je hochais de la tête quand il me demanda si j’avais peur de l’orage.

- J’ai essayé de m’occuper l’esprit pour ne pas trop y penser mais tu commence à me connaitre… Je déteste les orages !

J’étais une poule mouillée et je m’assumais comme tel!

Puis j’écarquillais les yeux et portais mes mains à mon visage parce que Jake essuya son visage du revers de son bras et que je réalisais du même coup que j’étais couverte de mon mélange de guacamole maison et que je n’étais pas prête à ce genre d’intimité avec lui, pas encore !

- Oh ! Non ! La honte ! Je ne voulais pas que tu me voies comme ça !

Je tournais des talons pour filer à la salle de bain et ouvrir les robinets de l’évier pour faire couler l’eau et m’en asperger le visage pour me nettoyer. Mon petit ami venait de me surprendre déguiser en Hulk version végétarienne ! La situation n’était pas catastrophique, elle était même drôle quand on y pense. Dès que j’aurais terminé de me nettoyer, j’en rirais !

- C’est un masque nettoyant pour le visage que j’ai fait avec des avocats et du miel, entre autre chose. C’est supposé me donner un beau teint. Il en reste, dans la cuisine, si tu veux l’essayer… ou y goûter !

Peut-être qu’avec des chips de maïs, ce serait très bon !  Des chips de maïs et une bonne bière fraîche !

Je rejoignis Jake, maintenant que j’étais redevenu moi et je l’enlaçais en me hissant sur la pointe des pieds pour l’embrasser.

- Je ne pensais pas te voir ce soir ! C’est une superbe surprise que tu m’as faite!

Je l’embrassais encore en caressant son dos puis mes mains restèrent sur ses fesses. Jake a un corps parfait, parfait pour moi et j’adore le caresser et le redécouvrir chaque fois que je le peux.  Et ce que j’aimais surtout, c’était cette nouvelle liberté que l’on prenait, l’un envers l’autre, c’est ce qui l’avait fait venir ici ce soir plutôt que de rentrer chez lui, sans prendre la peine de passer un coup de fil avant. De toute manière avec l’orage et la panne, il n’aurait pas pu le faire… Je le serrais plus fort contre moi puis j’écrasais mon visage propre contre son torse.

- Je me sens vraiment bien, quand je suis dans te bras, tu sais !

@ Billy Lighter

J’avais pris ça à la rigolade, mais il ne fallait pas oublier que nous étions dans l’Esatside et que les dernières nouvelles n’étaient pas bonnes… Il y avait récemment eu deux fusillades. Des maniaque, il y en avait, et pas qu’au cinéma… Moi-même, j’avais déjà été agressé près du Canter’s Deli il y avait de ça quelques mois maintenant.

-Tu regardes trop de films… Ou trop de faits divers… Mais tu as raison de te protéger… Prochaine fois, prends une batte de baseball.

Mais c’était surtout l’orage qui l’effrayait et pour la rassurer, je la pris contre moi et l’embrassai malgré son masque de beauté. Certain pouvaient penser qu’elle n’était pas sexy en pyjama, avec ses cheveux en toque sur sa tête et sa crème artisanale tartinée sur le visage, mais ce n’était pas mon cas. Pour moi, elle était très sexy…

Seulement, elle n’était pas de cet avis et s’en fut dans la salle de bain pour enlever ce qui lui couvrait le visage.

Pendant ce temps-là, j’étais passé à la cuisine où j’avais goûté cette mixture du bout du doigt…

-Ce n’est pas dégueulasse…

Et j’en profitai pour enlever mes vêtements mouillés, me retrouvant torse nu, ne portant plus que mon jeans.

Puis, elle me rejoignit et se blottit contre moi. Je souris quand elle dit qu’elle n’imaginait pas me voir aujourd’hui. Elle était contente de la surprise.

-Quand j’ai vu le temps qu’il faisait dehors, je me suis dit que tu serais rassurée par ma présence… Et il semblerait que j’aie visé juste.

Je soupirai, alors que Lynn cachai son visage propre contre mon torse. Je souris quand ses mains s’arrêtèrent sur mes fesses et moi-même, je passai mes mains sous son pyjama pour lui caresser les hanches.

-Je voulais être là… Je crois que ce qu’ils racontent aux infos me rend encore plus parano que d’habitude… Tu as entendu l’histoire de cette pauvre fille enceinte qui s’est fait tirer dessus dans son propre appartement ? Une fille sans histoire… Lors d’un cambriolage raté ou en tout cas, ça ressemblait à ça…

@ Billy Lighter

L’intru qui voulait entrer chez moi n’en était pas un. Heureusement parce que je n’aurais pas su le repousser très longtemps en le menaçant avec la télécommande de la télévision. Je n’aurais pas pu l’éteindre ou le changer de chaîne ! C’était Jake qui venait à l’improviste, une délicate attention de sa part.

- Ouais, si j’en avais une. Peut-être un jour si Lucky s’inscrit dans une ligue.

En attendant, la télécommande avait été mon option. Hey ! Ça aurait pu être pire hein ! J’aurais pu le menacer avec le hochet de mon fils !

La peur de me faire cambrioler ce soir avait laissé place au plaisir de voir mon petit ami puis à la stupéfaction en réalisant que j’avais encore sur mon visage, mon masque maison à l’avocat et au miel. Je couru donc à la salle de bain pour me nettoyer alors que Jake, depuis la cuisine, disait que la mixture n’était pas dégueulasse.

- Il n’y a que des trucs alimentaires là-dedans.

Pas de risque de s’intoxiquer c’était un bon point positif.

Je rejoignis Jake, maintenant que j’avais retrouvé mon visage et je me blottis tout de suite contre lui. C’était si bon de l’avoir avec moi, surtout un soir d’orage. Je n’aurais as osé le déranger pour ça, parce que je sais qu’il a besoin de son espace comme j’ai parfois besoin du miens mais je ne nierai pas que de le voir dans le rôle du chevalier venu à la rescousse de sa belle me charme énormément.

- Tu ne t’es pas trompé !

Il ne s’était pas trompé mais il était trempé. Il avait retiré sa chemise pour ne garder que son jeans et, mon visage contre son torse, je respirais l’odeur de sa peau. Je caressais ses fesses et lui, les hanches sous mon pyjama. C’était si réconfortant que je n’entendais même plus la pluie battre contre mes vitres.

- Oui, j’ai entendu cette histoire aux infos… et il parait même que rien n’aurait été volé, finalement.

Je voulais dire par-là qu’au final, une fille allait peut-être mourir parce qu’un type avait été assez fou pour s’introduire dans un appartement pour… absolument rien ! Nous vivions dans un monde de fou, littéralement !

- Ils ont fini par dire le nom de la victime ? Ils n’avaient pas tous les détails au dernier flash info que j’ai entendu à ce sujet.

Une fille de l’Eastside, je ne connaissais pas tout le monde, loin de là mais ce pouvait être une amie d’une collègue au Canter’s ou je ne sais pas moi… Jackie qui va à la même bibliothèque que moi.
Je me détachais de Jake pour aller chercher deux bières dans le réfrigérateur et tant qu’à faire, je sortie le sac de chips de maïs pour tremper dans ma mixture à l’avocat et je le laissais sur la table pour que l’on pioche dedans si nous en avions envie.

- Je me demande si je ne devrais pas chercher un appartement ailleurs que dans l’Eastside. Ne serait-ce que pour pouvoir aller jouer dehors avec Lucky, profiter d’un petit terrain ou d’un parc.

Sauf que cet appartement… j’y tenais vraiment ! Il avait une âme et une histoire…

@ Billy Lighter

Carolyn n’avait pas de batte de baseball et elle me fit sourire en imaginant Lucky s’inscrire dans une ligue de Baseball…

-Pour un petit prématuré, vu comme il a grandi, je le vois plutôt jouer au football américain.

En attendant, sa mère avait fui à la salle de bain pour enlever la mixture étrange qu’elle avait sur le visage. Mixture que je retrouvais dans un bol à la cuisine et dans laquelle je trempai le doigt pour y goûter. Ce n’était pas mauvais et je le fis savoir à ma compagne qui me certifia que c’était 100% alimentaire.

Heureusement parce que je venais d’en avaler.

Puis, quand elle revint toute propre, elle se blottit contre moi, humant l’odeur de ma peau tandis que je laissais reposer mon menton sur son crâne. Nous étions bien, enlacés l’un contre l’autre, comme si plus rien d’autre n’existait…

Et pourtant, le monde n’allait pas bien… Il suffisait d’écouter les infos et comme je travaillais à la radio j’entendais les infos, les mêmes infos, toutes les heures !

Et la dernière en date était un fait divers tragique… Une jeune femme enceinte de jumeaux s’était fait tiré dessus par un cambrioleur reparti bredouille. Un des jumeaux était mort et la mère était entre la vie et la mort.

Pendant que je ruminais, Carolyn s’était détachée de moi pour prendre des chips qu’on pourrait tremper dans sa mixture avocat-miel…

J’en pris un et l’enfournai alors que Carolyn me demandait si on avait le nom de la victime.

-Non, ils n’ont pas dévoilé cette information là… Mais on sait déjà que le coupable est un afro-américain… Comme par hasard…

Moi, qui étais un grand défenseur des minorités, je n’y croyais qu’à moitié.

-Quelque chose me dit qu’ils n’iront pas chercher plus loin. Ils ont un coupable parfait, il vont le garder…

Et Carolyn de se demander si elle ne ferait pas mieux de déménager… Dans un quartier plus sûr, avec un petit jardin pour Lucky… Je lui souris, m’approchai d’elle et lui embrassai le front.

-Le monde est dur… Et l’incident s’est passé sur Downtown, même pas dans l’Eastside…

Je m’éloignai et écartai les bras.

-Et puis, c’est le putain d’appartement de Sniper que tu as !

@ Billy Lighter

Lucky grandissait effectivement plutôt bien. Pour un prématuré, il se logeait dans le haut percentile, un truc que son médecin n’aurait jamais voulu croire à sa naissance et au vu des complications rencontrés pendant ma grossesse. Mais Lucky avait de qui tenir… Son papa c’est toute une pièce d’homme ! Eddy est bien bâti alors la pomme n’est pas tombée bien loin du pommier, comme on dit !

- Je me vois bien arborer les couleurs de son équipe sur ma casquette et crier pour l’encourager dans il fera des buts ! Ce sont bien des buts, au football ?

Mes connaissances sportives ne volaient pas très haut mais je pouvais très bien apprendre au fur et à mesure que Lucky évoluerait dans son sport… ou dans toute autre chose. Il m’aurait derrière lui pour l’encourager et le supporter ! J’étais une groupie qui se donnait toujours très à fond, attention quand il sera temps de démontrer ma fierté pour mon petit bout d’homme !

Mais mon masque me ramena brutalement à la réalité et je plantais là Jake pour courir me nettoyer et, quand ce fut fait, je pus l’enlacer dignement et le remercier pour l’acte de bravoure qu’il venait de faire à mon endroit. Il avait bravé un orage de Tlaloc sachant très bien que je n’aimais pas quand il se déchainait.

Il y avait l’orage mais il y avait aussi cette triste nouvelle qui était sur toutes les lèvres depuis tôt ce matin. Cette jeune femme sur qui on avait tiré, tuant l’un des bébés qu’elle portait et la laissant entre la vie et la mort. Cette nouvelle m’interpellait vraiment parce que, quelque part, je pensais pouvoir un peu ressentir ce qu’elle ressentira quand elle sortira de son coma… si elle en sort, en fait. On m’avait rabâché les oreilles tout au long de ma grossesse, que je n’aurais dont pas du la mener à terme, que je risquais de mourir, que je risquais de perdre le bébé, que le risque de mettre au monde un bébé hautement malade avec une vie grandement hypothéquée était à considérer. Mon histoire et la sienne n’étaient pas semblable au premier regard mais quand on y voyait de plus près, on pouvait voir l’incertitude de voir une vie se poursuivre. Et ça, je savais ce que cela faisait.

- Il passait sur le trottoir au même moment et ça a fait de lui le coupable désigné, j’imagine !

Bizarrement, dans ce genre d’histoire, si ce n’était un truc du genre règlement de compte entre gang de mafieux ou petites frappes, c’était toujours un afro-américain qui était le coupable. Je n’allais pas m’embarquer dans un débat racial ce soir mais disons que je trouvais qu’il y avait toujours ce genre de coïncidence et comme par hasard, jamais beaucoup de témoins.

- Ils ont le coupable, mais ils cherchent toujours des témoins, je paris ?

Je remettais en question mon appartement, me disant que je devrais chercher un coin sympa, le genre de quartier pour élever un enfant, sécuritaire, près d’une école, près d’un parc, loin de l’Eastside mais Jake me rappela que ce drame avait eu lieu Downtown et qui plus est, que mon appartement était celui de Sniper. Cet argument à lui seul suffit à me ramener à la raison et me faire sourire.

- Je me pose la question… mais ça ne veut pas dire que je le ferai… Tu imagine Lucky pouvoir dire qu’il habitude dans l’ancien appartement de Sniper ?

Et que son papa est Eddy Cort, et que son beau-père s’est l’animateur radio le plus badass en ville Jake Snyder ! Enfin… est-ce que ma relation avec Jake fait de lui le beau-père de mon fils ? Ça prend combien de temps pour mériter ce genre de titre dans la vie d’un enfant ? Ça se fait tout seul par la force des choses où bien un jour on reçoit la certification par un signe de la vie, du genre, nous sommes assis tous les trois à table un soir et Lucky dit machinalement ’’papa, tu me passe le ketchup?’’

Je trempais une chips dans mon mélange qui, à la base devait servir à me nettoyer le visage mais qui, tout compte fait, était bien meilleur à manger qu’à exfolier !

- Cette nouvelle m’a fait me poser un tas de questions mais déjà de te parler, ça me fait du bien et je me sens déjà tout de suite plus rassurée.

Ce fût moi maintenant qui l’enlaçais, après avoir poser ma bouteille de bière sur la table et je me hissais sur la pointe des pieds pour l’embrasser avant de lui murmurer :
- Merci d’être venu ici ce soir!

J’allais lui proposer un film mais un nouveau coup de tonnerre me fit sursauter et amena avec lui à nouveau l’électricité qui était revenu il y avait à peine quinze minutes.

- Bon, je crois que pour un film c’est raté ! On se fait un scrabble où tu as une meilleure idée.

De bonnes idées, nous pouvions tous les deux en avoir, et des bien meilleures que le scrabble.

@ Billy Lighter

Lynn me fit rigoler parce que je la voyais effectivement bien tenir haut les couleurs de la future équipe de Lucky si jamais il s’inscrivait dans un sport. A moins qu’il ne décide, comme son père, de faire de la musique mais là aussi, j’étais sûr qu’elle serait sa fan numéro un.

-Ouais ce sont bien des buts. Et je te vois très bien jouer les groupies au bord du terrain.

Je l’embrassai…

-Ça me fait penser qu’on devrait aller voir un concert ensemble un de ces quatre.

Elle alla se nettoyer et revint toute propre pour me rejoindre dans la cuisine où j’avais goûté sa mixture avocat miel. Et c’était encore meilleur avec des nachos. J’en fourrai un dans ma bouche avant de lui parler de ce que la radio rabâchait toutes les heures… Un tragique fait divers.

Je racontai à Lynn qu’ils avaient eu le coupable, un afro-américain… Et elle de dire qu’il passait sur le trottoir à ce moment-là et que ça en faisait le coupable idéal.

-Non, apparemment, il était revenu à l’intérieur de l’appartement pour nettoyer ses traces… C’est là que les enquêteurs l’ont chopé.

Je fis une moue.

-Trop beau pour être vrai ça…

Je haussai les épaules.

-Et pour les témoins, je n’en sais rien… Tu sais, ils ne disent pas tout aux infos…

Du coup, Carolyn se sentait en insécurité dans son appartement et pensait à déménager… Mais je lui fis comprendre que ça ne servait à rien parce que la tentative de meurtre avait eu lieu à Downtown. Et puis je lui rappelai qu’elle ne vivait pas n’importe où.

Je rigolai…

-Ouais, ce petit pourra se vanter de beaucoup de chose. Il faudra essayer qu’il ne prenne pas la grosse tête.

J’avais rassuré Lynn, pour l’orage et pour l’insécurité du quartier et elle m’en remercia à sa façon, en posant sa bière et en se hissant sur ses pieds pour m’embrasser. Elle avait une bonne influence sur moi, je me sentais détendu malgré l’orage qui faisait rage dehors.

Quand le baiser se brisa, je lui souris.

-De rien, c’est la moindre des choses. Et puis j’avais envie de passer du temps avec toi.

Les plombs sautèrent à nouveau et on se retrouva dans le noir. Je pris Lynn contre moi… Tout contre ma peau puisque j’étais torse nu étant donné que mes vêtements avaient été trempés par la pluie. Je rigolai quand elle dit que pour le film, c’était raté et qu’elle me proposa un Scrabble.

A moins que je n’aie envie d’autre chose.

Je me penchai pour lui murmurer à l’oreille tout en passant mes mains sous son haut.

-Ouais j’ai bien une autre petite idée.

Mes main montèrent dans son dos jusqu’à trouver l’attache de son soutien-gorge que je fis sauter… Puis je la pris par la main pour tâtonner jusqu’à sa chambre où, tout en l’embrassant, je l’invitai à s’allonger sur le lit.

@ Billy Lighter

Je serais une maman gérante d’estrade par excellence. J’arborerais le jersey de l’équipe avec la casquette, je scanderais toutes les chansons d’encouragement, je sauterais de joie à chaque but, je me rongerais les ongles d’énervement si la partie devient trop serré, il me faudrait apprendre toutes les règles et être en mesure de deviner les stratégies. J’affichais un sourire rêveur alors que Jake avouait qu’il me verrait bien jouer les groupies au bord du terrain. Mais n’était-ce pas ce que font les mamans ? En tous les cas, c’est ce que je ferais, autant que possible, et j’étais certaine qu’Eddy aussi suivrait de près tous les succès de notre fils.

Notre conversation, quand je fus nettoyé et que j’eu servis des nachos pour manger avec mon mélange nettoyant pour le visage maison, dévia sur cette sordide histoire d’agression-tentative de meurtre qui eu lieu plus tôt cette semaine et de cette jeune femme, enceinte qui s’était fait tirer dessus.  J’étais convaincu qu’ils avaient accusé le premier black qui passait près de là et que l’absence de témoin facilitait l’accusation mais Jake m’apprit qu’en fait, le suspect – parce qu’on est innocent jusqu’à preuve du contraire – avait avoué son crime et pire, était revenu sur les lieux pour nettoyer les traces.

- Tu es sérieux ? Tu me charries, la ?

Mais non, il était sérieux et cela me fit rouler des yeux et soupirer. Alors soit ce type était le criminel le plus stupide que la terre n’ait jamais porté, soit il y avait quelque chose de beaucoup plus gros en dessous de cette histoire. Pour être trop beau pour être vrai, ça l’était en effet.

- Ils vont certainement en reparler encore aux infos dans les prochains jours. Une histoire comme celle-là, ça déchaîne les passions !

Une femme enceinte entre la vie et la mort, il n’y aurait que ça sur toutes les lèvres, les journaux, la radio !

Avec tout ça, je me questionnais à haute voix à savoir si je ne devrais pas me trouver un appartement ailleurs, dans un quartier plus sécuritaire mais comme le disait Jake, le drame qui m’ébranlait n’avait pas eu lieu dans l’Eastside et puis est-ce que je voulais réellement quitter cet appartement, dans lequel avait vécu Evn’’Sniper’’ Kurtz ? Bien sûr que non ! J’étais bien ici, j’adorais mon appartement, son mur des célébrités, la vue sur… pas grand-chose en fait et son petit balcon. Et puis je voulais que Lucky grandisse ici, qu’il puisse avoir cette fierté, si cela en représentait vraiment une, de dire qu’il vivait dans l’ancien appartement qu’une légende.

- Je veillerai à ce que cela ne se produise pas et je ne suis pas certaine que son père laisserait sa tête gonfler.

Au moins, Eddy et moi avions les mêmes stratégies d’éducation pour notre fils, enfin, façon de parler. Nous n’en avions jamais vraiment discuté mais je savais que mon ex n’était pas du genre à se venter ou de se servir de sa célébrité pour obtenir des faveurs. Lucky devra bûcher pour obtenir ce qu’il veut, comme tout le monde. Mais peut-être qu’il aurait plus facilement le super nouveau BMX à son anniversaire.

J’enlaçais Jake pour l’embrasser. C’était ma façon devenue toute naturelle de le remercier d’être venu spontanément jouer mon protecteur ce soir. Il avait deviné sans me parler que je n’aimais pas plus que ça d’être seule à la maison avec pareil orage. L’électricité coupa à nouveau, elle n’aura pas tenu longtemps et vu le vent qui soufflait et l’intensité du tonnerre, je craignais qu’elle ne reviendrait pas de sitôt. Il fallait trouver mieux qu’un film pour occuper notre temps et mon intuition me disait que ça ne serait pas un scrabble.

- Je crois que nous avons la même idée…

Jake s’occupa de mon soutien-gorge en me caressant par-dessous mon t-shirt beaucoup trop grand et moi, c’est l’attache de son pantalon que j’ouvris tout en l’embrassant sur son torse moite de la pluie qui avait trempé ses vêtements. Ensuite, je suivis Jake qui m’entraina jusque dans ma chambre et m’allongeais sur le lit non sans m’être débarrassée de mes vêtements avant puis je fis signe à mon petit ami de me rejoindre là qu’il s’était lui aussi dénudé.

Je pris délicatement son visage entre mes deux mains et je l’embrassais sensuellement, écartant mes jambes pour l’enlacer comme un petit panda et parce que j’avais envie de sentir l’effet que je lui inspirais frotter d’abord timidement, contre mon sexe brûlant de passion pour lui. Doucement, mes mains glissèrent de ses joues pour tomber sur ses épaules et descendre le long de ses bras musclés.

J’aimais tant pouvoir le caresser, comme si je me permettais de redécouvrir son corps que je commençais à bien connaître. J’aimais aussi sentir la pointe de mes seins durcir contre son torse, réagit au moindre contact. Si je conservais encore une petite crainte de me laisser totalement aller dans une nouvelle relation, je pouvais donner cette chance aux signes qui ne mentent pas, comme l’étincelle qui fait vibrer quand nos regards se croisent, comme les frissons quand nos corps s’effleurent et comme le cœur qui s’emballe pour un petit sourire de rien du tout. Il me faisait rêver en couleur, en image et en stéréo.

Sous lui, je bougeais langoureusement. Je le caressais de mon corps, j’allumais un peu plus la passion qui n’attendait que d’exploser.

@ Billy Lighter

Je hochai la tête quand Carolyn me demanda si j’étais sérieux concernant le suspect qui s’était fait avoir en train de camoufler ses traces. Et Lynn de dire qu’on allait encore en entendre parler, parce que ce genre d’histoire déchaînait les passions.

-C’est incroyable ce que le malheur des gens peut attirer la curiosité.

Elle pensait à déménager pour un endroit plus sûr que l’Eastside, mais je lui fis remarquer que peu importe où elle irait, Los Angeles n’était pas la ville la plus sûre qui soit. D’ailleurs, si on m’écoutait, aucun endroit au monde n’était sûr.

Alors elle pensa à son fils qui risquait d’attraper la grosse tête en vivant dans l’appartement d’une légende. Mais elle comptait sur le père du petit pour veiller à ce que ça n’arrive pas.

Je pouffai de rire…

-Il est le fils du leader d’un groupe plus que prometteur… Je crois qu’habiter dans l’appartement d’une légende sera anecdotique à côté de ça.

On fut interrompus par une nouvelle panne alors que Carolyn proposait un Scrabble… mais on avait bien mieux à faire que ça… Surtout lorsqu’elle m’enlaça, pleine de gratitude pour être venu la rassurer cette nuit. J’étais torse nu et ma peau de hérissa à son contact.

J’avais envie d’elle…

On ne resta pas longtemps dans la cuisine, car j’entraînai Lynn dans sa chambre. Je connaissais l’appartement par cœur maintenant. Je regardai Lynn se débarrasser de ce qui lui restait de vêtement puis je fis de même, la laissant admirer mon corps avant de me joindre à elle sur le lit.

Elle prit mon visage entre ses mains délicieusement chaudes, une bénédiction pour ma mâchoire souvent douloureuse à cause du stress. Je répondis à son baiser avec passion, gémissant quand je sentis son sexe chercher le mien… Elle était délicieusement mouillée…

Une de mes mains me soutenait légèrement surélevé et de l’autre, je caressais le ventre de ma bien-aimée, qui portait encore quelques marques de sa grossesse… Comme un tatouage qui racontait son histoire… Et j’adorais ce corps naturel.

Puis, je me pressai un peu plus contre elle pour sentir la pointe de ses seins chatouiller mon torse.

-J’adore ça…

Je lui souris, rigolai et entamai des mouvements du bassin pour caresser son sexe du mien, sans encore la pénétrer. Je l’embrassai puis croisai son regard… Il brillait même dans l’obscurité… Il n’y avait plus de doute, je l’aimais.

Ses caresses sur mes bras me faisaient frissonner, son sexe me faisait gémir. J’étais dur comme jamais et Carolyn effaça totalement ma mésaventure à Buchenwald où Vanessa m’avait plaqué le lendemain d’une nuit d’amour. J’arrivais à faire la différence maintenant. Lynn n’était pas Vanessa.

Lynn caressait mon corps du sien et je l’embrassais à en perdre le souffle… On entendait plus que le bruit de nos respirations un peu rauques de plaisir et le passage de quelques voitures dans la rue. J’entrelaçai les doigts d’une main dans la mienne et la plaquai à côté de la tête de Lynn sur le matelas. Et lentement, sensuellement, j’entrai en elle avant de me mettre à aller et venir, front contre front avec elle.

@ Billy Lighter

J’étais reconnaissante envers Jake d’être venu me tenir compagnie par une soirée pareil, mais plus encore, j’étais charmée parce que je savais le geste spontané, non calculé. Il l’avait fait parce qu’il en avait eu envie et ça, ça comptait plus que tout le reste à mes yeux. Je ne voulais pas tirer des conclusions trop vite, une preuve que j’appliquais toujours les freins, mais cela démontrait de son attachement pour moi et moi, de mon attachement pour lui vu combien j’étais heureuse de le voir.

Le scrabble n’était pas ce dont nous avions envie. Il était question de tout autre chose, quelque chose de plus intime, de plus viscérale. J’avais envie de lui autant que je devinais qu’il avait envie de moi. Je me laissais donc entrainer dans ma chambre et me débarrassais de mes vêtements avant de m’allonger sur le lit, l’invitant à me rejoindre. Je brûlais d’impatience de le caresser et de l’embrasser, de sentir son corps presser sur le miens.

Tout mon corps réagissait à son contact, à commencer par mon sexe qui fourmillait d’excitation et qui appelait le sien. Il y avait ma peau, ensuite, qui frémissais sous ses doigts puis mes seins dont la pointe pressait contre son torse. Il avoua adorer ça et je lui répondis d’un baiser long et passionné. Je ne saurais expliquer ce que je ressentais quand je me retrouvais dans ses bras et pas qu’au lit. Non, c’était un sentiment qui m’enveloppait à son contact peu importe que nous soyons installés devant un film ou le matin, au réveil alors que Lucky nous rappelait à l’ordre et l’heure du déjeuner.

Je me sentais belle et épanouis.

C’était lui, ça émanait de lui. Je me sentais aimé et désiré pour la personne que je suis en dedans comme au dehors et pas qu’au dehors, pour une fois, ça faisait changement.

Nous échangions des caresses d’une douceur infinie mais à force de se chercher, nos corps finirent par se trouver et ne faire plus qu’une. Instinctivement, je relevais une jambe pour l’appuyer contre sa hanche et je cambrais du bassin pour lui donner plus d’effet. D’une main passée derrière son cou, je me retenais à demi soulever et je l’embrassais entre deux soupire de plaisir.

Les éclairs vrillaient le plafond de ma chambre, l’éclairant sporadiquement d’un bleu glacial et le tonnerre qui me faisait pourtant si peur, je ne l’entendais même plus. Il n’y avait que Jake et moi et c’est tout ce qui comptait.

- Oh Jake ! Oui ! Oh oui !

C’était si bon !

Mais avant de succomber à l’orgasme, je lui fis comprendre que je voulais changer de position, pour me retrouver au-dessus de lui et le chevaucher sensuellement. J’ondulais des hanches de plus en plus rapidement jusqu’à ce qu’il soit impossible de me contenir plus longtemps et je cédais à l’orgasme qui m’emporta dans un tourbillon euphorique.

J’étais essoufflée et comblée.

Je me laissais aller doucement pour l’allonger sur le corps en sueur de Jake sans briser l’union de nos corps. J’étais bien avec lui encore en moi et ma tête contre son torse dans lequel battait son cœur à un rythme fou.

- Moi, c’est toi que j’adore. En fait c’est même plus que cela. Je t’aime, Jake.

@ Billy Lighter

Nos ébats commencèrent doucement mais devinrent très vite intenses… Nos corps ne faisaient plus qu’un et nos cœurs battaient à l’unisson. Je me sentais en sécurité dans ses bras… nous avions tous les deux nos cicatrices invisibles, une histoire pas toujours agréable… Mais ensemble, on oubliait tout… on se protégeait l’un l’autre… On passait du baume sur les bobos de l’autre.

Carolyn releva une jambe jusqu’à hauteur de ma hanche et je gémis de plaisir… J’avais plus de place pour aller et venir en elle… je sentais ses muscles se contracter autour de mon membre durci et je m’en donnais à cœur joie…

J’étais couvert de sueur et nos respirations laissèrent bientôt place à des cris de plaisir. Lynn ondulait sous moi, me procurant des sensations sans précédents… Quant à moi, je retrouvais confiance dans ce que je faisais, je commençais à savoir ce qu’elle aimait, ce qui la faisait jouir.

L’orgasme se rapprochait, je le sentais monter en moi, mais je respirais profondément entre deux baisers pour faire durer le plaisir… Je ne voulais pas lâcher trop vite, je voulais aller jusqu’au bout du plaisir, un plaisir si intense qu’il était difficile d’y résister.

J’embrassais passionnément Lynn qui me rendait baiser pour baiser… Le lit grinçait sous nos mouvements et bientôt, alors que j’accélérais, la tête de lit se mit à claquer contre le mur. Je rigolai, joueur, et embrassait le creux du cou de Lynn, descendant jusqu’à ses seins avant de remonter à ses lèvres.

Mais alors que j’allais jouir pour de bon, Lynn imprima une poussée, je compris le message et roulai sur le lit pour échanger nos positions… Elle dansa pour moi, ondulant des hanches, empalée sur moi… Je me cramponnai à ses hanches et suivi ses mouvements, la caressant, remontant jusqu’à ses seins pour redescendre ensuite…

Puis, mes doigts se glissèrent sous son sexe pour caresser son clitoris gonflé et sensible.

Ce fut la dernière ligne droite et je vins en elle en quelques coups de bassin, la sueur coulant sur mon torse, là où les mains de Lynn étaient appuyées.  Je la regardai dans les yeux, souris et mes mains remontèrent de ses cuisses, tout le long de son corps jusqu’à ses cheveux et je l’invitai à se baisser sur moi pour un baiser intense.

Puis, elle se coucha sur moi, la tête sur mon torse, contre mon cœur qui battait la chamade rien que pour elle. Et qui battit encore plus fort encore quand elle me dit pour la première fois qu’elle m’aimait. Je pris son visage à deux mains pour le soulever et la regarder dans les yeux. Je lui souris, les yeux plein d’étoiles.

Et surtout, j’étais serein quand je lui dis :

-Je t’aime aussi, Carolyn.

Et je fermai les yeux pour la rapprocher de moi et l’embrasser avec tout l’amour qu’elle m’inspirait.

@ Billy Lighter