L’album de Jesse était troooop beau ! Moi, je l’avais écouté tout plein de fois ! Papa et Maman étaient très très fiers de moi et j’étais encore plus heureux du coup. J’aimais beaucoup trop la pochette et ma photo aussi.

Tout était beau !  Moi, je voulais déjà en faire un autre !

Mais Papa disait qu’il fallait faire plein d’autres choses avant. Des petits concerts et puis il disait qu’on voulait me voir pour des interviews. Oh boh oui, je suis une rockstar. Alors je vais faire des interviews et des concerts comme les vraies rockstars. Moi, j’avais dit à Papa que j’avais tout bien compris et que j’étais pressé de faire les concerts et les interviews.

J’en avais même une aujourd’hui ! Moi, j’avais quand même bien dormi même si j’avais une interview à la radio et même que c’est Papa et Maman qui ont dû me réveiller parce que je m’étais rendormi quand Papa est venu me réveiller la première fois. J’avais mangé mon bol de céréale en écoutant la radio parce qu’on parlait de Starky. Oh, Starky c’était moi ! Ils parlaient de moi les Messieurs à la radio. Ils disaient des choses gentilles sur moi. Ils aimaient bien mes chansons ! Ils aimaient bien comme je faisais de la batterie. Et puis, ils ont passé la chanson de juste Jesse qui est celle de Howard. Et c’était beau !

Moi après ça j’étais encore plus heureux et Papa et moi, après que je me sois habillé et brossé les dents, on est allé à la radio. Oui, mon interview c’est à la radio de L.A… C’est là que les gens vont me poser des questions et m’enregistrer pour qu’on entende toutes mes réponses à la radio. Papa a dit que je pourrais écouter quand ça passera pour voir le résultat. Il disait que le journaliste c’est Jake Snyder… Oh moi je savais pas trop qui c’était… Mais Papa disait que j’allais reconnaitre sa voix parce qu’on écoutait souvent l’émission de Jake. Boh bah, j’ai oublié son nom alors…

Oh, ça arrive…

On arriva à la radio. Oh c’était très grand ! Moi, j’aimais beaucoup. J’avais un grand sourire sur le visage et je marchais à côté de Papa jusqu’à l’intérieur où Papa parla à une Madame. La Madame nous renvoya à une autre Madame toute souriante qui nous demanda de la suivre. Alors on la suivit. Oh c’était loin… Oh, j’ai trop soif… J’espère que Monsieur Jake a à boire…

La Madame s’arrêta alors devant une porte et l’ouvrit pour nous présente à Monsieur Jake. Je fis un tout grand sourire au Monsieur.

-Bonjour M’sieur Jake ! Moi je m’appelle Jesse.

Papa parla un peu mais moi je voulais trop faire l’interview tout seul. A la radio, les rockstars faisaient leur interview tout seul. Howard était pas toujours tout seul mais c’est parce qu’il avait un groupe et pas Jesse. Moi, je suis tout seul.

Je levai la tête vers Papa.

-Papa, tu peux partir dehors, s’te plait ? Moi, je veux trop faire l’interview tout seul comme une vraie rockstar. Moi, je veux faire comme les grands.

Je fis un beau sourire pour qu’il accepte et il accepta et sortit de la pièce avec la Madame. Moi, je grimpai alors sur la chaise. Oh, il n’y avait pas que Monsieur Jake ici. Il y avait des autres Messieurs alors mon regard alla partout et sur tout le monde.

-Oh ! C’est beau ici ! Moi, j’aime trop bien même s’il y a beaucoup de fil.

Je tapotai sur le casque qu’il y avait devant moi et puis je regardai encore Monsieur Jake.

-Je suis prêt M’sieur, moi pour l’interview. Enfin, j’ai un peu soif aussi… Je peux boire un p’tit coup ?

Oh boh, j’espère que ça dérangeait pas le Monsieur…

@ Billy Lighter

J’avais écouté l’album du petit Jesse Stark-Perry a.k.a Starky plusieurs fois depuis sa sortie et je n’avais pu que sauter sur l’occasion de contacter BSC afin d’avoir une interview du petit. Après seulement quelques jours, son album faisait déjà sensation ! Pas de la même façon que l’album de Sniper, qui était d’une qualité musicale et émotionnelle incroyable, ou Fireworks qui avait été une surprise totale en plus de mettre en avant les talents de deux artistes de The Burning Fire, non.

L’album Just Jesse était touchant dans ses imperfections, hallucinant dans sa justesse et surtout un putain d’inédit puisqu’il était très rare qu’un enfant de cet âge en vienne à sortir un album. Ok, certes, Jesse Stark avait un père adoptif manager, ce qui lui ouvrait des portes que d’autres enfants talentueux n’avaient peut-être pas l’occasion d’ouvrir pour se dévoiler.

Mais le résultat était là, et il était indéniable.

Et puis, Carolyn, la jeune serveuse du Canter’s Deli, m’avait mis  en confiance avec les mômes, quand je les avais rencontrés elle et son petit Lucky. Alors pourquoi pas ?

Et comme de fait, j’étais beaucoup moins stressé à l’idée d’interviewer Jesse Stark-Perry que n’importe qui d’autre. Et nous avions presque un demi-point commun : nous avions été adoptés tous les deux. Seulement à moitié pour moi car ma mère était bien ma mère, c’était Zachary Snyder qui m’avait adopté après avoir marié ma mère dès que nous avions mis le pied aux USA, terre natale de mon père adoptif.

Nous avions déjà tout préparé dans le studio et j’avais… fumé autant de clopes que possible avant l’interview. Pas parce que j’étais particulièrement stressé, pas plus que d’habitude, on va dire. Mais parce que je ne voulais pas enfumer le studio en présence de l’enfant. Que je veuille me tuer moi, ça ne regardait que moi… Mais je n’avais pas à tuer les autres dans le processus. Heu… pas un gosse en tout cas parce que j’avoue qu’avec les adultes, je ne faisais pas attention.

Quand l’une des secrétaires de la rédaction frappa à la porte du studio, je posai mon casque dont on avait de toute façon terminé les tests pour aller accueillir mon petit invité. Et je devais être particulièrement souriant parce que… Polly me regarda avec de grands yeux avant de me sourire en retour. Pas de commentaire, mais un sourire qui en disait plus long que n’importe quoi d’autre.

Je serrai la main à Jack Perry avec qui j’eus un court échange courtois avant de me baisser pour me mettre à la hauteur de Jesse et lui tendre la main pour qu’il la serre aussi.

-Bonjour Jesse. Tu peux m’appeler Jake, si tu veux. Je suis content de te rencontrer. J’ai beaucoup aimé ton album.

Je me redressai pour inviter Jack Perry à assister à l’interview avec son fils mais le petit intervint en disant qu’il voulait le faire tout seul comme un grand. J’assurai à Jack qu’il n’y avait rien à craindre, que mes questions n’allaient pas être bien compliquées, parce qu’il semblait un peu pris de court par la soudaine demande de Jesse et finalement, il l’autorisa à faire l’interview seul.

-Ok, on y va.

Je lui ouvris la porte et le laissai passer pour qu’il puisse aller s’installer. Il était vraiment marrant à s’extasier en laissant son regard parcourir le studio.

-Ouais, il faut faire à gaffe de ne pas trébucher dans les fils.

Je désignai mes techniciens :

-Je te présente Charly qui est à la table de mixage… Un peu comme dans le studio où tu as enregistré ton album, je suppose. Et lui là, avec les lunettes de soleil, c’est Jimmy. Il n’y voit rien, mais il entend très bien. C’est lui qui règle les micros pour avoir le meilleur son.

Les deux saluèrent Jesse d’un signe de la main.

Jesse, lui, était prêt mais… pas encore tout à fait, il avait soif et voulait boire.

-Bien sûr que tu peux boire…

Je me levai pour aller dans le petit frigo qui était installé dans le studio et en sortit trois bouteilles, une de coca, une de fanta et une d’eau que je posai devant Jesse.

-Voilà… Tu devrais avoir de quoi tenir le coup.

Moi, c’était trois paquets de clopes qu’il m’aurait fallu mais… non… Pas devant le petit.

-On peut mettre nos casques sur la tête alors.

Quand on fut tous les deux prêts, Charly fit un signe et je commençai.

-Salut à tous ! Vous êtes sur L.A.ROCKS avec Jake Snyder pour Let There Be Rock !, il est 19 :00.

Je souris à Jesse.

-Je suis ce soir en compagnie de nul autre que la toute nouvelle petite perle de Los Angeles, Jesse Stark-Perry a.k.a Starky qui vient de sortir son premier album sous le label BSC et qui s’avère d’une qualité impressionnante pour un musicien et chanteur de 7 ans.

Je regardai Jesse pour montrer que maintenant, je ne m’adressais plus aux spectateurs mais à lui.

-Bienvenue sur L.A. ROCKS, Starky. Qu’est-ce que ça te fait de savoir que ton album est sorti et que maintenant, toute la ville et même peut-être plus de gens encore vont pouvoir entendre ta musique ?

@ Billy Lighter

Oh moi j’aimais déjà trop beaucoup le studio où on était. C’était grand et beau ! Et Monsieur Jake avait l’air très gentil. Il s’était mis à ma hauteur pour me parler. Il voulait que je l’appelle Jake et il aimait mon album.

Il y a beaucoup de gens qui aime la musique de Jesse alors je suis trop content avec ça. Je fis un beau sourire.

-Merci Jake. Moi aussi je suis content de faire l’interview. C’est la première de tous les temps pour moi.

Moi j’étais un grand maintenant alors je voulais faire comme les grands et faire l’interview tout seul. Alors, je demandai à Papa de me laisser seul et Jake disait que tout ira bien alors Papa s’en alla.

Je suivis Jake et m’installai sur le siège. Moi je regardais partout parce que c’était pas tout pareil que les studios où j’avais fait mes chansons. Moi, j’étais content même s’il y avait plein de fils dans lesquelles il fallait trop pas se trébucher.

-Oui, moi je ferais attention.

Jake me présenta les autres Messieurs. Monsieur Charly, il faisait comme Alec. Je souris parce que je connaissais et je fis un mouvement de tête pour dire à Jake que je comprenais tout bien. Et puis, il y avait Monsieur Jimmy aussi qui voyait pas mais entendait trop trop bien. Oh… Encore un Monsieur Jimmy ? Je fis signe aux deux Messieurs en faisant un beau sourire et puis je regardai Jake.

-Oh moi je connais aussi un M’sieur Jimmy. Mais il est pas trop trop gentil. Moi je préfère déjà le M’sieur Jimmy d’ici.

Moi, j’étais trop prêt pour l’interview mais j’avais soif. Alors je disais à Jake que j’avais soif et il sortit trois bouteilles différentes. Oh ! C’était beaucoup ça ! Je souris en regardant les bouteilles. Oh du coca… Oh du fanta… Oh de l’eau… Oh, je crois que c’est de l’eau parce que parfois l’eau, c’est pas de l’eau. Moi, je me trompe tout le temps.

-Oh beaucoup de choix ! Je sais pas trop quoi choisir alors je vais boire les trois…

J’ouvris le coca et bus une gorgée et j’écoutais Jake en même temps et puis je bus un petit coup de fanta.

Je m’arrêtai quand Jake disait qu’on pouvait mettre le casque sur la tête.

-Oh oui, d’accord.

Je le mis. Il était gros le casque. Oh j’entends Jake dedans ! Je souris. Jake parlait comme les gens parlent à la radio. Il parlait aux gens qui écoutaient la radio.

Oh, il est 19h ? Oh boh non, je me suis levé il y a pas longtemps alors il peut pas être si tard. Je fis une moue bizarre parce que je comprenais pas trop bien. Mais je ne dis rien parce que Jake parlait encore. Il me présenta moi et je refis un sourire. Il parlait de moi et mon album. Oh mais moi j’ai plus 7 ans maintenant. J’ai 7 ans et demi… Oh faudra que je le dise à Jake. Moi, j’ai presque 8.

Jake parla à moi après et mon sourire grandit. Il posa une question. Papa m’avait expliqué que j’allais devoir répondre à tout plein de questions. Moi, j’aimais bien répondre.

-Oh moi, je trouve ça trop trop cool.

Oui c’est trop trop cool. Et j’avais parlé tout fort à cause du casque. Puis, je me rappelais qu’Alec disait toujours de pas crier même avec le casque alors je baissais un peu ma voix.

-Mais il y avait déjà beaucoup beaucoup de gens avant qui écoutaient ma musique. Moi, avant, je chantais dans la rue et les gens ils me donnaient des sous sous. Enfin, presque tous les gens parce que pas Madame June… Mais elle est pas gentille Madame June. Elle aimait pas trop la musique de Jesse parce qu’elle donne jamais de sous sous.

Boh oui, Madame June elle est pas trop gentille. Elle se plaint tout le temps Madame June.

-Mais maintenant même des gens que je vois pas peuvent écouter ma musique. Parce que c’est sur une cassette. Moi j’ai plein de cassettes chez moi et j’entends des musiques de gens que j’ai jamais trop vu. Sauf Roadtramp j’ai vu et Livia et aussi The Burning Fire… Mais les autres pas.

Je m’arrêtai de parler parce que j’avais trop soif et je bus de l’eau cette fois. Oh c’est vraiment de l’eau ! Je fis un grand sourire.

-Oh de la vraie eau !

J’étais content.

@ Billy Lighter

Jesse semblait ravi d’être là et sa bonne humeur était contagieuse. Les lieux l’impressionnaient alors même qu’il avait dû en voir d’autre au travers du monde, ou tout du moins de la partie du monde qu’il avait parcourue sur le Saniatarium Tour.

Comme il le disait si bien, c’était la première de tous les temps pour lui.

-Alors il va falloir que je fasse ça super bien. Pour que tout le monde s’en rappelle.

Je lui signalai de faire attention aux câble pour ne pas se planter et il fut dès lors particulièrement attentif avant de prendre place. Tout attirait son regard et j’en profitai pour lui présenter l’équipe. Il me fit éclater de rire en disant qu’il connaissait déjà un Jimmy et qu’il préférait déjà celui qui nous accompagnait pour l’émission d’aujourd’hui.

Il y avait très certainement un tas de Jimmy dans le monde mais j’étais prêt à parier que le Jimmy dont il parlait était Jimmy Reed, le grand patron de BSC qui était la maison de disque ayant fait sortir son album. Et… Si c’était bien de ce Jimmy que Jesse parlait, ça ne m’étonnait pas. Et entre Jimmy Reed et moi, il semblait que je ne sois même pas le pire des deux. Ce qui était quelque part rassurant… Enfin tant que j’avais un enfant inoffensif en face de moi. Face à un adulte, ça aurait été autre chose.

-Ouais, rassure toi, notre Jimmy à nous est très sympa.

Le petit avait soif donc je lui donnais de quoi faire pendant toute l’émission. Ça éviterait les coupures, bien que ce ne serais pas bien grave étant donné qu’on passerait l’émission en différé et non en direct. Avec un enfant, la rédaction préférait utiliser cette méthode, pour qu’on puisse couper au cas où.

Mais à vrai dire, différé ou pas, j’avais déjà prévenu Charly et Jimmy qu’on ne couperait rien du tout au montage. Même si le petit se mettait à insulter le président, on ne couperait rien.

Jesse déclara qu’il y avait beaucoup de choix et qu’il allait boire les trois, je lui souris.

-C’est fait pour… Fais-toi plaisir.

Une fois prêts, je fis signe à Jesse que nous pouvions mettre nos casques et l’émission débuta.

Je souris à la drôle de tête que fit le jeune Jesse quand j’annonçai qu’il était 19 :00… Ouais, je sais, il n’est pas 19 :00 et ça devait le perturber un peu. Mais dès que les premières questions tombèrent, il sembla oublier l’incohérence pour répondre avec un enthousiasme aussi contagieux que son sourire. J’avais l’impression d’interviewer Howard Stone, mais en plus petite et en blond, même si on voyait à ses repousses que le blond n’était pas sa couleur naturelle.

Il parla un peu fort et un peu près du micro mais avant même que Jimmy ait pu faire quelque chose comme le lui éloigner ou quoi que ce soit, le petit compris et réajusta. Aucun doute, ce gosse avait déjà l’habitude des casques de retours.

Mais mon expression se fit attendrie quand il affirma, si je comprenais bien, qu’avant de tomber entre les mains de Jack Perry, il mendiait dans la rue. Il était un orphelin qui mendiait dans la rue ? Il ne venait pas d’un orphelinat ? Ou il mendiait avant d’aller à l’orphelinat ? J’aurais voulu avoir son père adoptif sous la main pour lui demander une fois hors antenne de quoi il s’agissait, mais je ne pouvais pas et j’avais l’impression qu’aller dans cette direction serait marcher dans un champ de mines. Sauf si je trouvais comment tourner convenablement ma question.

On allait rester dans l’optimisme, puisque le petit Jesse, qu’importe par quoi il avait pu passer, semblait réellement fier et heureux. Parce que bien des gens allaient pouvoir l’entendre désormais. Et si le disque marchait, question sous sous, il n’aurait pas trop à s’en faire, si Jack Perry était l’homme qu’il semblait être. L’homme que mon feeling avait ressenti comme quelqu’un de responsable et protecteur.

-Tout le monde, comme Madame June, n’aimera peut-être pas ta musique… mais beaucoup d’autres, comme moi, aiment déjà beaucoup ton album.

Je lui souris, jouant avec un bic entre mes doigts à défaut de pouvoir fumer une clope.

-Et on peut dire que tu as de sacré bons goûts ! Alors ce que j’aimerais savoir, et ce que ceux qui aiment ton album aimeraient savoir, c’est pourquoi tu as choisis de chanter les chansons de ces artistes-là ceux que tu connais comme ceux que tu ne connais pas… ? Et pourquoi ces chansons-là ?

Je ris quand il s’exclama, après qu’il ait posé la question, que ce qu’il buvait était de la craie eau.

-Ouais, c’est de l’eau. Que croyais-tu que c’était ?

@ Billy Lighter

Oh oui, on allait faire ça trop trop bien ! Moi, je voulais que ça soit trop bien. Je souriais tout fort et regardais partout et Jake me présenta tout le monde dont un nouveau Monsieur Jimmy qui n’était pas le même Monsieur Jimmy que celui que je connaissais déjà. Oh moi je savais qu’il pouvait il y avoir des gens qui avaient le même nom. Je connaissais plusieurs Carlo.

Mais Jake disait que ce Monsieur Jimmy là était très sympa. Je souris plus fort.

-Oh c’est bien alors.

Et puis, j’avais très très soif et Jake me donna trois bouteilles à boire. C’était beaucoup beaucoup mais comme ça je pourrais boire un peu de tout. Moi, j’étais heureux de ça et je commençai déjà à boire un p’tit peu. Surtout que Jake voulait bien que je boive un peu de tout. Il disait qu’il les avait sortis pour ça. Moi, j’aimais bien déjà Jake.

Après ça, moi je mis le casque et Jake se mis à parler comme on parlait à la radio. Je l’entendais dans le casque. Moi, je savais comment marchaient les casques. J’en avais aussi pour enregistrer les chansons de Jesse.

Il parla un peu puis me posa une question et j’y répondis en disant que des gens, déjà, avait entendu les chansons de Jesse dans la rue… Mais que Madame June les aimaient trop pas. Mais Madame June aime pas beaucoup de choses même pas son fils. Moi je croyais que toutes les Mamans aimaient leur fils mais pas Madame June.

Jake disait que tout le monde n’allait peut-être pas aimer ma musique. Oh boh… Moi j’espère que si… Je fis une moue triste… Mais Jake ramena mon sourire quand il disait que d’autres l’aimeront et que lui l’aimait déjà.

-Oh merci Jake !

Et puis, il trouvait que j’avais de trop bons goûts. Je fis un trop plus grand sourire. Mais Jake voulait savoir pourquoi j’avais choisi ces chansons-là de ces artistes-là. Oh boh, c’est simple.

-Oh boh, parce que j’aime bien ces chansons-là… Et puis j’aime The Burning Fire, c’est mon groupe préféré de tous les temps. J’aime aussi beaucoup Roadtramp parce que j’ai vu plein de leurs concerts et j’ai été sur scène avec eux. Et puis, j’aime Sniper… Oh oui, c’est parce que j’aime que j’ai chanté ces chansons et que je les ais mises sur mon album. Voilà.

Bah oui, c’était normal que je fasse des chansons que j’aime bien, non ? Boh oui…

Puis, je bus un p’tit peu d’eau et j’étais content que ça soit vraiment de l’eau. Ça fit rigoler Jake. Oh boh, c’est pas si marrant… Moi j’ai peur de toujours tomber sur le truc pas bon. Jake me demanda ce que je croyais que c’était. Je le regardais faisant une grimace parce que je me rappelais du goût du truc pas bon.

-Je croyais que c’était le truc pas bon. Je sais plus comment ça s’appelle. Ma première Maman en buvait et Howard en boit aussi… Bah c’est pas trop bon et j’ai peur de me tromper parce que ça a la même couleur que l’eau.

Je souris un p’tit peu à Jake. Moi, j’étais content que ça soit de l’eau.

@ Billy Lighter

Le petit garçon était tout sourire. Si sa carrière continuait comme ça, il allait en faire pleurer, des filles, en grandissant. Et même s’il ne faisait pas carrière d’ailleurs. Mais ce que j’avais entendu sur son album me faisait penser qu’on entendrait parler de Jesse encore bien longtemps. Parce que même si sa voix finissait par changer, au point qu’il ne sache plus chanter, lui restait son incroyable talent de batteur.

Une fois qu’il eut ce qui lui fallait pour survivre le temps de l’interview, on démarra. Jesse me fit alors prendre conscience que nous, les adultes, on cherchait beaucoup d’explications à des choses pourtant simples. Pourquoi ces chansons et ces artistes là ? Ben, parce qu’il les aimait bien. C’est tout.

Et y avait-il, dans le fond, une meilleure et plus sincère raison que celle-ci ? Non, je pensais pas.

J’avais un peu l’impression d’interviewer Sniper.

Le sourire du petit était contagieux. Ses réponses simples, attendrissantes. Mais il me fit carrément éclater de rire quand il dit, après avoir bu un coup d’eau et s’être étonné que c’en était bel et bien de l’eau comme je le lui avais dit. Apparemment, et connaissant les goûts du batteur de The Burning Fire, le pauvre gosse était tombé sur l’une ou l’autre bouteille de vodka. Mais je m’abstins bien de parler de sa mère… Parce que s’il parlait de d'une des compagnes de Jack Perry (je ne savais pas grand chose sur le manager), on était pas dans la merde et j’avais déjà une émission d’intérêt générale à faire pour Ricci… Et s’il parlait de sa vraie mère, étant donné qu’il avait été adopté par Jack Perry, l’histoire ne devait pas être toute rose, et je ne m’appelais pas Amon Sørensen.

-Non, ne t’en fais pas. C’est juste de l’eau.

Je le laissai boire avant d’enchaîner avec la question suivante :

-Tu as fait une partie de la tournée avec ces artistes que tu aimes bien. Personne n’a loupé ton apparition sur scène avec The Burning Fire et avec Roadtramp un peu plus tard. Tu peux nous raconter un peu cette tournée ? Ta rencontre avec The Burning Fire en Belgique et comment étaient les pays ? Ce que tout ça t’as fait ?

Je me mordis la lèvre.

-Je sais que ça fait beaucoup de questions à la fois mais en gros, la plus importante, c’est : Tu t’es bien amusé en tournée ?

@ Billy Lighter

Oh, c’était bien de l’eau ! Moi, j’étais trop content. Je fis un grand sourire à Jake après lui avoir dit pourquoi j’étais pas sûr que c’était de l’eau. Moi, j’aimais pas du tout l’autre boisson pas bonne qu’Howard aimait bien. Je préférais l’eau mais j’aimais encore trop plus le coca et le fanta.

Moi, j’avais déjà répondu à beaucoup de questions mais Jake en avait encore et je souris tout fort. Moi, je voulais bien encore répondre à plein de questions. Et j’écoutais tout bien. Jake parlait de la tournée. C’est quand j’avais fait le tour du mon avec Papa et Maman pour écouter Livia et Roadtramp presque trop tout le temps et aller dans des endroits trop différents avec avion. Oh oui, moi, je me rappelle que j’étais parfois trop faaatigué. Mais aussi que j’avais fait un concert avec The Burning Fire et Roadtramp. Moi, j’avais beaucoup aimé trop ça. Jake parlait de ça. Il voulait que je raconte la tournée… Oh toute ? Oh boh, ça va être long. Oh, je commence par où ?

Je réfléchissais déjà à ça mais Jake posa encore une autre question comme « comment étaient les pays » et aussi « ma rencontre avec The Burning Fire ». Il disait que ça faisait beaucoup de questions. Oh oui, trop beaucoup. Moi du coup, j’ai plein à dire… Mais il trouvait que la question la plus importante c’était si je m’étais bien amusé en tournée.

Oh je réponds qu’à celle-là ou toute les autres aussi. Je pris un air tout perdu, puis je me grattai la tête et puis je bus du coca… Oh… Bon, je vais répondre à tout.

-Oh oui, je me suis bien amusé en tournée mais j’étais trop faaatigué moi au milieu. Et à la fin aussi…

Oh oui, c’était dur de toujours bouger et changer de lit à chaque fois. Puis, parfois on allait dans un endroit et il faisait trop froid et parfois trop chaud.

-Moi, j’aimais bien la tournée. Je regardais Roadtramp et Livia touuuuuus le temps. Oh à la fin j’en avais trop marre parce que je voulais aller sur scène, moi… Moi, j’avais déjà été sur scène quand M’sieur Jimmy m’a amené à Papa et Maman dans le pays tout froid. Là, j’ai rencontré Howard et il a bien voulu que je chante sur scène. C’est mon meilleur ami, Howard mais Maman et Papa veulent que je fasse comme lui que pour la musique… Pas casser des voitures avec lui. Même si M’sieur Masters est très méchant.

Je fis un beau sourire. Oh boh, Jesse, faut parler de la tournée.

-Oh oui, la tournée, pardon… Oh bah, j’ai beaucoup aimé aller sur scène avec Roadtramp. Eddy a bien voulu que je vienne et il a teint mes cheveux en blond comme Papa. Moi, j’étais tout tout brun avant.

Je bus un coup de coca mais j’avais pas trop fini de parler alors je souris encore.

-Oh et les pays étaient beaux. Enfin, pas celui tout froid où je suis allé en premier. M’sieur Jimmy m’a dit que c’était le Pays des Stars et j’étais déçu mais Papa m’a dit que c’était pas ça, que c’était juste un pays. Mais je sais plus trop comment ça s’appelle. Oh bah, il y avait des immeubles mais ils étaient tout petit. Puis, il faisait trop froid et j’avais pas de gros pull. Et j’ai renversé du café sur M’sieur Jimmy mais je l’ai pas trop fait exprès.

Je fis une moue innocente. Boh oui, j’ai pas trop fait exprès même si c’était drôle. Oh, je vais pas raconté pour le portefeuille de M’sieur Jimmy. Papa et Maman ont dit que voler c’est pas trop bien.

-Voilà.

Oui, voilà j’ai tout bien répondu… Oh, je crois…

@ Billy Lighter

Le petit Jesse ne savait plus quoi faire avec les bouteilles qu’il y avait devant lui. J’aurais dû lui laisser le choix plutôt que de lui donner trop de choix. Mais il semblait ravi, surtout de constater que l’eau était bien de l’eau. Il était vraiment drôle et attendrissant. Mais on sentait quand même bien qu’il était plongé, là tout de suite, dans un monde peu adapté à un enfant de son âge.

Il ne semblait pas le vivre trop mal. Que du contraire, et son père, qui était resté dehors, avait l’air très concerné. Il avait de la chance, surtout que d’après ce que j’en savais, Jesse venait d’un orphelinat et mendiait dans la rue… Avant ou pendant qu’il était à l’orphelinat, je ne savais pas. Et qu’il avait été amené à Perry en plein milieu de la tournée de Livia, la protégée dudit manager. Mais ce n’était sûrement pas le sujet que j’allais aborder en interview sans que Jack Perry soit à ses côtés.

Non, nous étions-là pour parler musique.

Et tout ce qui vient avec les frasques de la vie de rockstar. Déjà à son âge, Jesse comptait un beau petit palmarès de conneries, et ce apparemment en partenariat avec Howard Stone. En commençant par… casser la voiture de Ben Masters ? J’ouvris de grands yeux surpris avant d’éclater de rire. Bon, ce n’était peut-être pas la bonne réaction à avoir face à un gosse de 7 ans mais… je pouvais pas m’en empêcher. Masters faisait partie des types que je pouvais pas piffer et que je repérais à deux kilomètres à la ronde.

Quant à Howard… Ben c’était Howard quoi.

-Ouais, je sais que Ben Masters n’est pas gentil du tout.

Je vais me gêner de le dire, peut-être ? Pas mon style.

-Mais je crois que ton papa et ta maman ont plutôt raison. Parce que Howard est un excellent musicien. Il pourra certainement t’apprendre beaucoup de choses sur la musique.

Ça avait d’ailleurs été bien son style d’inviter l’enfant sur scène. Et le petit en semblait plus qu’heureux même si, comme il le soulignait, la tournée avait été fatigante au bout d’un moment. Mais il me livra une autre anecdote sympathique comme le fait que s’il était blond platine, c’était parce qu’Eddy Cort l’avait teint. L’histoire n’en était que plus attendrissante qu’il expliqua que c’était pour ressembler à son père adoptif. Les auditeurs allaient adorer ce gamin.

Il avait un magnifique sourire et de grands yeux bruns. Sans ses cheveux décolorés, on aurait dit qu’on avait rétréci Howard. Il nous fit d’ailleurs encore bien rire quand il affirma que le premier pays où il avait été était trop froid et que ce n’était pas le pays des stars comme lui avait dit Jimmy. Le pays des Stars, c’était Los Angeles.

Bref, il m’amusait tellement que j’en oubliais même mon envie de clopes.

Mais alors j’eus un véritable éclat de rire quand il affirma avoir renversé du café sur Monsieur Jimmy mais sans trop le faire exprès. Ce qui voulait dire qu’il l’avait un peu fait exprès quand même.

Quand je réussis à me calmer, je repris la parole.

-Et bien, en effet, tu as l’air de t’être bien amusé. Et pour plus de plaisir encore, nous allons écouter l’une de tes chansons, qu’est-ce que tu en dis ?



J’enlevai mon casque et une fois hors antenne, je demandais à Jesse :

-Ça va jusqu’ici ? Tu gères ? Si tu veux entendre ta chanson, il te suffit de laisser le casque sur ta tête.

Ce fut ce qu’il fit, alors je fis de même, pourquoi bouder mon plaisir ? Je crois n’avoir jamais été aussi relax pour une interview… Sauf peut-être avec Howard Stone.

-Vous êtes sur L.A. ROCKS. Ici Jake Snyder pour Let There Be Rock et c’était I Want It Now de Starky, la toute nouvelle petite coqueluche de L.A., un talent immense et improbable autant que prometteur. Et c’est avec Starky a.k.a Jesse Stark-Perry, que j’ai le plaisir de discuter.

Je souris au petit pour lui signaler que je m’adressais à nouveau à lui.

-C’est le seul titre sur ton album qui n’est pas une reprise. Est-ce que tu peux nous expliquer comment et pourquoi tu l’as écrite ? De quoi tu t’es inspiré ?

Ça sonnait un peu comme du The Burning Fire ou du Fireworks…

@ Billy Lighter

Ça faisait beaucoup rire Jake que j’ai cassé le voiture de Monsieur Masters. Du coup, moi aussi je fis un tout grand sourire. Maman et Papa avaient pas ri comme ça quand ils avaient appris pour la voiture de Monsieur Masters. Pourtant, il était méchant et Jake trouvait aussi qu’il était méchant. Oh boh, tout le monde est d’accord, c’est bien. Jake aimait pas Monsieur Masters. Papa non plus. Et Howard non plus. Et moi non plus. Pauvre Monsieur Masters personne l’aimait.

Jake disait que Papa et Maman avaient raison pour Howard et qu’il m’aidera pour la musique. Oh oui, il m’avait déjà trop beaucoup aidé ! Et il voulait encore m’apprendre des choses. Il me l’avait promis. Moi, j’attendais qu’il m’apprenne à enregistrer mes cassettes.

-Oui, il va m’apprendre plein de choses. Il me l’a dit. C’est mon ami.

Moi, je racontai encore beaucoup de choses sur la tournée. Je parlai de mes cheveux et aussi de Monsieur Jimmy sur qui j’avais renversé du café…. Oh… C’était du chocolat en fait… Je me suis trompé. Boh tant pis. Ça faisait quand même beaucoup rire Jake.

Jake disait que je m’étais bien amusé et je fis « oui » de la tête avec un grand sourire. Puis, il demanda si je voulais écouter une chanson à moi.

-Oh oui, je veux bien.

Jake enleva son casque alors j’enlevai mon casque aussi. J’attendais ma chanson alors que Jake demanda si je gérais.

-Oui, oui, c’est facile.

Oui, il suffit de répondre aux questions. Moi, j’attendais toujours ma chanson et Jake disait que si je voulais l’écouter, je devais remettre le casque. Je souris et remis le casque. Oh ! C’était la chanson de moi. Enfin, d’Howard mais de moi. Je tapai le rythme sur la table en faisant un grand sourire. J’adorais cette chanson !

Et quand elle finit Jake repris la parole. Il disait plein de choses gentilles sur moi. Moi, j’avais tout le temps un tout grand sourire. J’attendais les autres questions. Je savais pas combien il y en avait encore…

Il disait que le titre qu’on venait d’entendre était la seule chanson qui était pas une reprise. Je fis « oui » de la tête en souriant. Mais je m’attendais pas à ce que Jake demande comment et pourquoi je l’avais écrite et de quoi je m’étais inspiré. Oh oh… Oh boh… Oh mince… C’est pas moi qui ait écrit la chanson… C’est Howard. Oh mais il faut pas que je dise ça… Parce que ça doit rester un secret. Oh mince… Je dois mentir alors… Oh vite réponds, Jesse, parce que plus personne parle là. Jake, il attend que tu donnes une réponse. Oh vite, vite ! Je fis une moue parce que je réfléchissais trop beaucoup. Puis, je fis un grand sourire à Jake.

-Moi, je me suis inspiré de la vie.

Howard s’est surement inspiré de la vie… Moi, je comprenais pas tous les mots de la chanson. En fait, je comprenais pas la chanson du tout. Moi, je comprends très bien The Most Loneliest Day Of My Life parce que c’était facile… Et je comprenais aussi la chanson de Sniper que j’ai repris… Mais celle-ci, je comprenais pas trop tout.

-Moi, je parle de la vie dans ma chanson. La vie c’est parfois très très dur. Comme quand Maman est morte… Ma première Maman. Et puis, parfois la vie c’est bien bien comme quand Papa et Maman m’ont adopté.

Je fis un grand sourire. Oh pardon Papa, je mens mais j’ai pas le choix.

-Et je l’ai écrit avec un crayon et une feuille. Je sais écrire grâce à ma nouvelle Maman. Et je l’ai écrite parce que j’avais envie et pour pas que les gens pense que je sais trop pas faire des chansons… Moi, je suis pas un imperprète comme le crois Monsieur Masters.

Non, moi je suis un vrai chanteur…

@ Billy Lighter

Apparemment, le petit partenariat entre Howard Stone et le petit Stark-Perry était déjà en route avant que je ne l’aie suggéré. L’enfant était d’ailleurs déjà tout sourire à cette idée et qualifiait Howard Stone d’ami. Ça ne m’étonnait pas, quelque part. Connaissant Howard Stone pour l’avoir plusieurs fois interviewé, je savais que ces deux-là ensemble devaient être comme des larrons en foire.

Quand je lançai la chanson, je demandai à Jesse si tout allait bien. Il avait l’air tout aussi ravi qu’au début et affirmait que c’était facile. Je lui annonçai alors que s’il voulait s’écouter, il n’avait qu’à remettre le casque et je m’amusai de le regarder frapper le rythme de ses mains sur la table avec une justesse incroyable.

Le titre touchant à sa fin, j’annonçai notre retour à l’antenne et enchaînai sur une question concernant la chanson qu’il avait écrite, soit la seule chanson qui n’était pas une reprise. Où un si petit bout de chou avait-il été chercher une inspiration pareille. Et puis les mots employés aussi étaient d’un niveau supérieur à ce qu’on s’attendrait de la part d’un enfant de son âge.

Et je crois que sa réponse me bluffa encore plus que tout le reste et aussi sûrement que son sourire aurait pu faire fondre l’Antarctique.

Il s’était inspiré de la vie. Mais ouais, Jake, elle est bête, ta question.

Je regardai Jesse avec un sourire amusé, comme s’il venait de me jouer un bon coup aux cartes ou aux échecs.

Et il continua s’expliquant sans que j’aie besoin de le lui demander. Et c’en était à me fendre le cœur à l’entendre tout simplement parler de la mort de sa mère à laquelle avait succédé quelque chose de bien plus positif comme son adoption par son manager et sa compagne.

Et loin de moi l’idée de lui demander des détails sur la mort de sa mère. S’il avait envie d’en parler, il en parlerait bien de lui-même. Je n’allais pas retourner le couteau dans la plaie d’un gosse de 7 ans. Mais en le laissant parler, je ris encore quand il dit qu’il avait écrit la chanson avec une feuille et du papier.

Ouais, Jake, tes questions sont vraiment mal posées. Mais il en comprenait le principal et répondait d’une façon dont j’étais sûr que ça allait faire un carton sur les ondes. Ma mère allait être fan.

En conclusion, Jesse estimait être plus qu’un interprète puisqu’il avait écrit lui-même une chanson. Je lui souris.

-Avec une chanson pareille, personne ne pourra le nier. Et en grandissant, tu auras probablement d’autres idées que la vie t’inspireront. En tout cas, je l’espère pour toi.

Je m’approchai un peu plus de mon micro et fis un clin d’œil à Jesse.

-Et si tu nous écoutes Ben Masters, je crois que le message est clair. Tu n’as qu’à bien te tenir.

Puis, je reportai mon attention entière sur l’enfant.

-Ça fait quoi de travailler sur ta musique avec ton papa ? Puisque ton papa est Jack Perry et qu’il est aussi ton manager, pas vrai ? C’est drôle ? Vous vous amusez bien ? Ou il est sévère et sérieux ?

@ Billy Lighter

La question de Jake, elle avait pas été trop facile à répondre parce que c’était pas trop moi qui avais écrit la chanson. C’était Howard. Mais comme c’était un secret entre Howard et moi, ben, je pouvais pas trop le dire à Jake que c’était Howard… Alors, j’avais inventé une réponse en disant que je me suis inspiré de la vie pour écrire la chanson.

Les chanteurs s’inspirent tous de la vie, non ? Boh sûrement. On savait pas trop s’inspirer d’autre chose que de la vie parce que la vie est partout dans la vie… Oh, je crois que je m’embrouille tout seul encore… Mais Jake souriait et était content. Alors je crois qu’il a pas vu trop mon mensonge. Papa voulait pas que je mente mais parfois, moi, j’ai pas trop le choix… Je veux pas trahir Howard, c’est mon ami. Je trahirais jamais mes amis.

Je fis un tout grand sourire après ma réponse et après avoir dit que j’étais pas un inperprète comme Monsieur Masters disait. Jake était d’accord avec moi alors j’étais heureux. Même si c’était pas vrai et que c’était pas ma chanson, j’étais heureux quand même. Parce que je l’avais quand même bien chantée. C’est Papa qui l’a dit. Il faudra que je demande à Howard s’il a trop bien aimé aussi. Oh, j’espère trop que oui.

Jake disait que la vie allait m’inspirer d’autres chansons.

-Oh oui, elle m’inspire trop beaucoup de chansons. La vie elle est comme ça.

Monsieur Jimmy, il en sait quelque chose.

Jake me fit un p’tit clin d’œil qui me fit sourire et passa un message à Monsieur Masters qui me fit trop rire. J’essayai de pas trop rire trop fort en mettant mes deux mains devant ma bouche. C’était bien fait pour Monsieur Masters.

Puis, Jake posa encore des questions. Oh, encore ? Oh… Je commençais à être faaatigué alors je bus un peu de coca pour tenir. Manuel, quand on surveillait, il me donnait toujours beaucoup de coca pour que je m’endorme pas. Parfois je m’endormais quand même et il m’engueulait.

Manuel me manque… J’espère qu’il va bien… Je l’ai plus vu depuis que je suis allé voir mes amis avec Papa. Et justement la question de Jake c’était sur Papa.

-Moi, j’aime bien travailler avec Papa. Il me laisse faire les musiques que je veux. Quand je suis fatigué, on arrête et puis que j’ai envie on recommence. Il est pas trop sévère. Papa, il est pas sévère avec moi. Il est cool. Mais oui, c’est drôle. Je m’amuse trop beaucoup. J’aime faire de la musique dans le studio. Mais j’aime mieux le faire sur une scène comme j’ai fait avec Roadtramp.

Je fis un tout grand sourire.

-Mais je préfère aller en studio que d’apprendre à écrire avec Maman. J’aime beaucoup Maman mais pas trop écrire.

Oh boh, Jake croit que t’as écrit toute une chanson tout seul, Jesse.

Oh mince ! Je dois me rattraper. Oh… Je mis ma main devant ma bouche et fit de grand yeux avant de retirer ma main.

-Enfin, j’aime qu’écrire les chansons de Jesse… Mais pas le reste…

Oh boh, c’est malin, Jesse…

@ Billy Lighter

Ce môme m’éclatait. Il n’y avait rien de calculé ou d’artificiel dans ses réponses. C’était probablement l’interview la plus pure qu’il m’ait été donné de faire. Et Jesse était vraiment un petit garçon passionné et passionnant, autant que spontané. Tellement spontané d’ailleurs qu’il me donna, ainsi qu’à tous nos auditeurs, un indice sur le fait qu’il n’avait pas tout à fait écrit la chanson vraiment seul….

Mais il se rattrapait bien. Apparemment, l’écriture n’était pas son fort. Mais il n’était pas le seul. Eddy Cort avait déjà fait par dans des interviews, de sa dyslexie qui, si cela lui avait compliqué sa scolarité, ne l’avait jamais empêcher d’écrire des chansons et de la musique.

Je souris à Jesse.

-Plus tu apprendras avec ta maman, plus tu pourras écrire de belles chansons, tu ne crois pas ?

Pour les jeunes parents non plus, ce ne devait pas être facile d’intégrer dans leur couple un enfant qui n’était plus vraiment un bébé. Loin de là, même. Et s’il me donnait l’impression d’être une petite perle tant sur le plan artistique qu’humain, pour certaines choses, prendre ses marques ne devait être facile ni pour Jesse, ni pour ces parents et ce même avec toute la bonne volonté du monde.

-Je te propose une petite pause avec la chanson de The Lightening, Where Do We Go Now ?, vesion Starky. C’est parti !



Je fis signe de lancer la chanson et but toute la bouteille de coca que j’avais devant moi. Le petit avait l’air de s’amuser toujours autant, parfait. Quant à mes questions, il se débrouillait vachement bien. Mais ce qui me faisait encore plus écarquiller les yeux en le regardant, c’était la façon dont il battait le rythme de ses mains en écoutant ses propres chansons… J’en connaissais un autre qui avait tendance à faire ça.

Jesse aurait été adulte, on aurait appelé ça du narcissisme… Pour Howard, j’aurais dit que c’était le cas, même si j’adorais Howard. Mais pour le môme, c’était juste mignon.

Je désignai la lampe verte qui signalait au petit que nous étions hors antenne.

-Quand cette lampe passera au rouge, si ça te dit, tu peux réintroduire l’émission, tu vois ce que je veux dire ? Dire un truc du genre : « Vous êtes sur L.A. ROCKS et c’est Starky qui vous parle de son tout nouvel album »… Quelque chose comme ça. Ça te dirait ?

La chanson se termina et l’introduction faite, je posai ma question suivante.

-Tu es un excellent batteur également. Tu joues de la batterie sur toutes les chansons de ton album.  Où est-ce que tu as appris à jouer ?

@ Billy Lighter

Oh boh, j’ai failli me faire avoir… Moi, j’ai dit que j’aimais pas écrire alors que j’avais écrit tout une chanson. Je savais que c’était pas trop logique. Je suis p’tit mais je comprends quand même des choses. Mais moi, je me rattrapai en disant que j’aimais pas trop écrire sauf les chansons que j’aimais bien écrire. Moi, j’espérais que les gens allaient pas croire que la chanson de Jesse qui est de Howard est pas de moi.

Boh, apparemment, ça fonctionna parce que Jake avait pas dit que j’avais menti. Moi, j’aurais bien dit « ouf » mais je l’ai pas fait. Je souris alors à Jake quand il disait que plus j’allais apprendre avec Maman plus je pourrais écrire de belles chansons. Je fis « oui » avec ma tête.

-Oui, Maman m’apprends plein de choses.

C’était vrai, elle m’apprenait plein de choses même si j’aimais pas rester assis et écrire… Moi, je préférais faire de la musique, c’était mieux. Ecrire, ça faisait mal à la main et c’était faaaaatigant.

Jake voulait qu’on écoute encore une chanson de Jesse alors je fis un tout grand sourire et je gardai le casque sur mes oreilles pour entendre. C’était la chanson que j’avais repris de The Lightening. Moi, j’aimais bien The Lightening. Ils faisaient de trop belles chansons. Celle que je chantais sur mon album, c’était ma préférée de The Lightening.

Je fis encore le rythme avec mes mains sur la table en écoutant la musique.

Puis, Jake me montra la belle lampe verte, je souris en enlevant mon casque parce qu’il voulait me parler et il disait que quand la lampe passera au rouge, je pourrais parler aux gens qui écoutait la radio. Oh… Je pouvais faire ça pour de vrai ? Oh oui, je veux bien jouer à l’animateur radio.

-Oh oui, je veux trop bien !!

Et quand la lampe devint rouge, je remis le casque pour parler comme Jake.

-Messieurs, Madames, vous êtes sur L.A.ROCKS et c’est Starky qui vous parle de mon tout nouvel album. Moi, j’espère trop que vous l’aimez trop bien.

Je regardai ensuite Jake avec un tout grand sourire parce que j’étais trop content d’avoir pu dire tout ça. Moi, j’avais déjà envie d’écouter comme Papa avait promis qu’on le ferait quand ça passera à la radio.

Jake posa alors une autre question sur la batterie. Il voulait savoir comment j’avais appris à jouer.

-Oh moi j’ai appris comme ça.

Oui « comme ça ». Oui, c’est venu tout seul.

-Monsieur Jimmy m’a amené à Papa et on est allé sur la scène voir Howard dans le pays qui fait froid. Moi, je suis allé sur la batterie d’Howard parce que j’avais envie d’essayer et j’ai essayé. J’ai fait une chanson. Howard trouvait que je jouais bien. Alors quand on est rentré à L.A., Papa et Maman m’ont acheté une batterie pour que je puisse jouer à la maison. Voilà. C’est venu tout seul comme ça. Moi, j’entends les chansons et je sais les faire surtout la batterie.

Oui, moi je sais pas trop expliquer. C’est juste « comme ça ».

@ Billy Lighter

Le petit était enthousiaste à l’idée de relancer l’émission après l’intermède musical. Et il fit ça très bien. J’adorais ! Je serais le boss, je l’engagerais pour faire des chroniques sur des chansons, il serait trop marrant à écouter.

Mais je n’étais pas le boss et comme Jesse venait si bien de l’annoncer, nous étions là pour parler de son tout premier album, ainsi que de le faire connaître à son tout nouveau public. J’imaginais bien que si je lui posais la question de savoir à quel était son public-cible, il ne saurait pas me répondre, à moins que je ne formule ma question autrement.

Parce qu’en attendant, je lui demandai où il avait appris à si bien jouer de la batterie. On ne m’aurait pas dit que c’était lui, j’aurais parié sur un musicien de session déjà bien rodé. Mais non, c’était ce petit gars de 7 ans qui avait fait le job.

Et il avait appris « comme ça ». Il essaya quand même de lui-même de développer sa réponse, mais ça avait l’air tellement évident pour lui que ce n’était pas simple. Il parla à nouveau de Jimmy Reed… enfin je supposais que Monsieur Jimmy était Jimmy Reed, et qu’il avait fait ses premiers « pas » sur la précieuse batterie du batteur de The Burning Fire dans un pays froid.

-En Belgique, c’est là que tu as joué avec the Burning Fire. Je sais, c’est passé sur MTV. Tu es passé sur MTV. Et on dirait bien que tu as l’oreille absolue, c’est ça que tu expliques quand tu dis que tu entends les chansons puis que tu sais les reproduire.

Lui dis-je en riant. Il était alors inconnu au bataillon mais il en avait fait, un sacré chemin en très peu de temps.

Ouais, étant donné, comme il le disait, que ses parents adoptifs lui avaient offert une batterie. Ça me démangeait de lui demander comment était sa vie avant d’être sous l’aile de Jack Perry, mais je m’abstins, de peur de remuer des souvenir trop douloureux pour l’enfant. D’autant que ce qui nous intéressait ici, c’était sa musique.

Je souris à Jesse.

-Il ne me reste que deux questions.

Je levai mon index à son attention.

-Numéro 1 : pour qui as-tu fait cet album ? Pour une personne en particulier ? Pour les enfants ? Pour les adultes, pour tout le monde ?

Quel était son public-cible, c’était ça que j’essayais de savoir… Je levais mon majeur pour faire deux.

-Numéro 2 : Tu as écrit une chanson sur la vie, sur cet album Just Jesse… Sur quoi aimerais-tu écrire pour ton prochain album ? Tu le sais déjà ?

@ Billy Lighter

Oui, moi je savais faire de la batterie « comme ça ». C’est venu tout seul quand j’ai utilisé la batterie d’Howard. Moi, j’arrivais pas à bien expliqué à Jake… Alors, je lui racontai quand j’avais utilisé la batterie pour la première fois. Moi, je me rappelle très bien du pays où il faisait froid où Monsieur Jimmy m’avait emmené. C’est là que j’ai rencontré mon Papa et ma Maman alors je m’en souviens trop bien.

Jake parla de la Belgique. Oh oui, c’est ça ! La Belgique. C’est ça le nom. Oh boh, j’oublie tout le temps les noms de pays. C’est trop difficile à retenir. La musique c’est plus facile à retenir que les pays. Je fis un grand sourire à Jake quand il disait que le concert était passé à MTV. Oui, on avait une cassette à la maison de ça. Je la regardais parfois. Moi, j’aimais bien me voir à la télévision. C’était drôle. Il faudra que je montre la cassette à Isabel et aux autres parce qu’ils me manquent beaucoup.

Jake disait que j’avais l’oreille absolue alors je fis « oui » de la tête.

-Oui, c’est ce que Papa a dit aussi. Moi, j’ai une oreille absolue… Moi, j’entends la musique et je fais la musique « comme ça ».

Je claquai du doigt pour montrer le « comme ça ». La musique, c’était facile.

Jake disait qu’il avait encore que deux questions. Je fis un tout grand sourire. Ah ! Plus que deux ? Cool parce que je suis faaaatigué. Après, j’irais faire dodo à la maison.

Il posa les deux questions. Oh, il fallait que je les retienne alors je fis une moue parce que j’étais trop concentré.

-Oh beaucoup de questions !

Je fis une moue… Pour qui j’ai fait cet album… Oh, ça c’était facile !

-Oh boh pour tout le monde… Mais surtout pour mes amis de l’Eastside. J’ai encore des amis dans l’Eastside et ils aiment bien mes chansons. Moi, j’aimerais leur offrir mon album. Ils me manquent beaucoup.

Je fis un sourire mais mes yeux étaient un peu triste. Il faudra vraiment que je dise à Papa que je veux aller les voir… C’est pas loin l’Eastside…

Maintenant, il y avait une autre question… Boh, c’était quoi encore ? Boh… Heu… Oh oui, je me rappelle. J’avais laissé un gros blanc où je réfléchissais. Puis, je souris et je me remis à parler.

-Et le prochain album, je voudrais écrire encore sur la vie… Parce que la vie est partout et tout le temps. On ne peut pas écrire autre chose que sur la vie. Moi, j’aime bien la vie alors je veux écrire que sur la vie. Il y a beaucoup de choses à dire sur la vie.

Oui, moi j’allais écrire ça sur mon prochain album… Boh, mais Jesse tu sais pas encore trop bien écrire… Oh… Oh boh tant pis…

-Voilà… J’aime bien vos questions Jake… Moi, j’aime bien la radio aussi… Je pourrais revenir ? Demain ?

Oh moi, j’aimerais bien revenir demain.

@ Billy Lighter

Jack Perry, le père adoptif du petit, lui avait donc déjà expliqué qu’il avait l’oreille absolue. Ce qui faisait qu’effectivement, il pouvait faire de la musique « comme ça », sans passer par le solfège parce que c’était tout naturel pour lui.

Je souris et entamai ma dernière slave de question, riant encore quand Jesse s’exclama que cela faisait tout de même beaucoup de questions. Heureusement, celles-ci était simple et ses réponses ne firent que m’attendrir encore plus. Il voulait offrir son album à ses amis de l’Eastside, restés en foyer ou à l’orphelinat, j’imaginais.

-C’est très gentil de ta part, en tout cas.

Quant à son prochain album… et bien il aurait aussi la vie pour thème. Ben ouais Jake… Il y a un tas de choses à écrire sur la vie.

-Et bien c’est avec impatience que je vais attendre de voir ce que la vie va t’inspirer, en te souhaitant qu’elle te réserve plein de belles choses.

Cet enfant était d’un optimisme à toute épreuve et c’était magnifique à voir. D’ailleurs, il avait adoré répondre à mes questions, parler dans le micro, mettre le casque sur sa tête… et il souhaitait revenir.

-Tu es le bienvenu quand tu veux, Jesse ! Tu vois ça avec ton papa et il me contactera. Il y a d’autres journalistes aussi qui sont très sympa comme SydG, je suis sûr qu’elle t’apprécierait beaucoup.

Je marquai une pause pour m’adresser aux auditeurs.

-C’était Jesse Stark-Perry sur L.A.ROCKS ! Un petit garçon à l’avenir prometteur. Et en parlant d’enfant à l’avenir prometteur, je dédicace cet interview à une jeune femme et son bébé pour qui la vie n’est pas toujours facile. Pour elle et son petit guerrier, voici Starky avec une reprise de Sniper The Same Old Fears. A bientôt, sur L.A.ROCKS !