Tout en dansant avec Maritza, j’avais gardé tout mon petit monde à l’œil… Daniele n’était pas entré dans la danse avec tous les autres, restant à faire des messes basses avec sa belle. Quant à ma fille, elle, elle avait été abordée par le jeune Ian Hunter… Et leur discussion sembla bien se passer.

Tout en gardant les yeux ouvert, ça ne m’empêchai pas de murmurer à l’oreille de Maritza, de la faire rire ou juste sourire…

Nous dansâmes comme ça durant un long moment, restant dans notre bulle comme s’il n’y avait personne autour, même si je restais constamment sur mes gardes… Disons que c’était surtout pour Maritza que je simulais un bulle où rien ne pouvait nous atteindre. Pour qu’elle se sente en sécurité pendant que je montais la garde.

Je finis par avoir légèrement la tête qui tournait à force de danser. Alors je glissai à l’oreille de Maritza qu’il était temps pour une petite pause. J’avisai Daniele un peu plus loin…. Et je me penchai vers Maritza.

-Pourquoi ne vas-tu pas parler à notre fille ? Je vais voir Daniele.

Je l’embrassai tendrement avant de lâcher sa main pour partir vers le manager italien. J’arrivai devant lui, tout sourire, et l’emmenai avec moi en passant mon bras autour de ses épaules.

-Alors, Dany, comment trouves-tu ma fête ?

Je savais que le nombre d’invités était nettement réduit par rapport à ce à quoi pourrait prétendre Daniele à ma place. Mais la fête n’en était que plus sincère, avec des gens, excepté Daryll Rogers, qui m’appréciaient plus ou moins… Mais Daryll était surtout présent pour que je lui étale mon bonheur sous le nez… Lui qui avait toujours dit que je finirais seul et triste. C’était un beau pied de nez.

J’emmenai Daniele dans le petit salon annexe et nous installai chacun dans un fauteuil avant de prendre une belle boîte en bois que j’ouvris devant Daniele pour lui proposer un très bon cigare cubain.

Après m’être servi moi aussi, je l’allumai en manifestant mon contentement et ma satisfaction sans aucune retenue… Ce cigare était le bienvenu maintenant que tous les protocoles du mariage avaient été respectés. C’était ma petite pause à moi.

-Tu compte te marier aussi ? Ou tu vas attendre la naissance de Daniela ?

Je tirai longuement sur mon cigare…  

@ Billy Lighter

Me pavaner avec Samantha à mon bras était quand même une magnifique activité. J’aimais que tout le monde prenne bien conscience que Daniele Ricci était pris – et ça pour toujours !

C’est après avoir fait quelques fois le tour en passant au travers des invités et en discutant un peu avec certains que je m’étais séparé de Sammy – dans le seul et unique but d’aller discuter avec Jim entre meilleurs amis et hommes d’affaires géniaux.

J’étais passé par la case whisky avant, ce qui avait permis à Jim d’anticiper mon intention et de, lui, venir vers moi. Il semblait de très bonne humeur – normal étant donné que c’était son mariage. Il avait passé son bras autour de mes épaules dans un geste amical qui lui ressemblait bien. C’était un geste qui visait à ce qu’on montre à tout le monde que notre amitié est au top de sa forme. C’était vrai – j’avais mis mes griefs envers Jim de côtés pour qu’on fasse front ensemble contre nos ennemis. Des ennemis bien plus dangereux que les petits hommes d’affaires qu’on a l’habitude de côtoyer dans notre métier officiel.

Nous vivions dans deux mondes – l’un dangereux et l’autre encore pire. J’avais compris qu’il valait mieux être à deux pour arriver à protéger ce qu’on avait désormais lui et moi – notre famille.

Jim m’avait questionné sur sa fête. Est-ce que j’allais lui dire ce qu’on en pensait Sammy et moi ? Moui – en quelque sorte.

-C’est très intimiste, dis-je avec un petit sourire. Pas mon style de fête mais c’est très réussi quand même. Maritza est ravissante.

J’étais sincère – ce n’était pas mon style de fête. Je préférais les fêtes en grande pompe avec plus de strasses et de paillettes. Mon mariage sera – d’ailleurs – bien plus impressionnant que celui de Jim. Le fait est que j’avais bien plus d’amis que Jim aussi. Parce qu’ici – en dehors de Daryll Rogers qui était sûrement là parce que Jim cherchait à lui faire comprendre quelque chose – il n’y avait que des amis de Jim et ça se résumait à très peu de personnes.

-C’est juste dommage que tu n’aies pas pensé à faire jouer un des groupes de BSC pour animer. Je t’aurais prêté Roadtramp ou Sniper pour rien, dis-je avec un petit sourire en coin.

C’est vrai que ça manquait un peu de ça et c’était dommage venant du patron de BSC.

J’avais suivi Jim dans le salon annexe où nous étions à l’écart d’absolument tout le monde – c’était pratique pour parler de tout ce qu’on voulait. Jim m’avait proposé un cigare que je n’avais pas refusé. J’adorais fumer un bon cigare ! Surtout que Jim avait du goût en matière de marque.

J’avais allumé mon cigare et Jim avait initié la conversation sur mon propre mariage. Sa question était légitime et dans le thème du jour.

-Bien sûr que je compte me marier, dis-je avant de souffler la fumée de mon cigare. Samantha ne sait pas encore quand je prévois de le faire alors je garde ça secret pour toi aussi Jim. Mais sache que, moi, je peux le faire quand je veux même après la naissance de Daniela parce que je me fiche de tout ce blabla de ne pas consommer l’union avant le mariage ou quelque chose comme ça et je n’ai pas de mère pour me le rappeler. Je n’ai aucune apparence à sauver, dis-je en faisant référence à la situation de Maritza mais sur le ton de l’humour parce que tout ça n’était – finalement – qu’anecdotique.

Je pouvais me marier quand bon me semblait – c’était ça qui était magnifique. Par contre, Jim avait dû garder les apparences même si à un moment donné tout le monde pourra faire les calculs.

-La chanson de ta fille était superbe, dis-je après avoir encore tiré sur mon cigare. Mais elle ne semble pas dans son assiette. Je crois que ça n’a échappé à personne, amico mio. Est-ce qu’elle va bien ? J’ai été étonné que le jeune Hughes ne soit pas avec elle… Ils ont rompu ?

Moui – autant savoir si ce qu’avait entendu Samantha était vrai ou non et d’être fixé sur ce qu’il se passait entre la petite Cortez et l’héritier de MTI.

@ Billy Lighter

Mon bras autour des épaules de Daniele, alors que nous traversions la salle, je demandai à Daniele comment il trouvait ma fête. Il la qualifia d’intimiste… Je fis la moue… Intimiste était le mot poli pour dire que ce n’était pas la grande pompe. Mais Daniele trouvait ça très réussi quand même.

-Oui, c’est très réussi… Et surtout, je sais que parmi les gens qui sont ici ce soir, aucun n’est venu armé pour faire du mal à nos famille, Daniele.

Ma parano avait pris le dessus quand il s’était agi de faire la liste des invités. Résultat, celle-ci était plutôt réduite. J’aurais pu aussi inviter Jack Perry et le petit Jesse Stark-Perry, mais je ne voulais pas supporter ses regards pleins de jugement tout au long de ma soirée de mariage. C’était normal, non ?

-Et Merci pour Maritza. Elle est ravissante en tout temps, pas seulement ce soir. C’est une petite perle sortie de l’Eastside que j’essaye de polir pour qu’elle brille de mille feux.

Daniele regrettait aussi que je n’aie invité aucun groupe de chez BSC pour mettre l’ambiance. Je pris une gorgée de ma coupe de champagne.

-Et Olivia alors ? C’est quoi ? Je sais qu’elle n’a joué qu’une chanson, mais c’est toujours ça ! Et quelle chanson !

Et je répondis à son petit sourire en coin.

-J’espère bien que tu me les aurais prêtés gratuitement. Ils m’appartiennent autant qu’à toi, voire plus. N’oublie pas que BSC, c’est moi.

Une fois bien installés, un bon cigare cubain entre les dents, dans le petit salon à l’écart de tout le reste du monde, nous parlâmes de l’éventuel mariage de Daniele. Il prétendait vouloir se marier mais voulait garder la date secrète. Apparemment, même Samantha elle-même ne savait pas quand Daniele prévoyait de célébrer leur union.

Il prétendait ne pas avoir d’apparences à sauver et donc de ne pas trouver ça très grave de faire ça une fois sa fille mise au monde.

-Bien sûr, tout ça n’est qu’une douce illusion de notre part. Après tout, les gens savent compter. Qui plus est, je ne crois pas que quiconque à Los Angeles croit vraiment que Maritza et moi n’ayons pas consommé notre union depuis longtemps déjà. Rappelle-toi que j’ai dévoilé ma filiation avec Olivia… Alors oui, c’est juste pour l’image… Pour que le premier enfant légitime de Jimmy Reed ait une entrée dans la vie tout à fait normale.

Daniele parla alors de la chanson d’Olivia, la complimentant.

-Merci, je lui ferai passer le message.

Je tirai sur mon cigare tandis qu’il disait qu’elle n’avait pas l’air dans son assiette. Et il s’étonnait aussi que Julian Hughes ne soit pas présent.

-Tu te sentirais bien, toi, après avoir été enlevé et torturé ? Il lui faudra du temps, c’est un fait. Quant au jeune Hughes, il semblerait que les choses n’aillent pas très bien entre eux pour le moment.

Je tiquai de l’oeil gauche.

-Mais je ferai ce qu’il faut pour que là aussi, Olivia entende raison. Elle a voulu se marier, elle ne peut plus revenir en arrière maintenant. Sous peine de paraître aussi immature que son âge ne le laisse penser.

Je soufflai une longue bouffée de mon cigare.

-Je ne te cacherai pas que j’ai mon petit plan personnel à propos de Hughes… Sais-tu qu’il compte faire administrer MTI le jour où il en héritera ?

@ Billy Lighter

Moui, le mot intimiste avait trahi que ce n’était pas une fête à mon goût – ça n’avait pas échappé à Jim. Seulement, c’était tout de même réussi et il était certain, ainsi, qu’aucune des personnes venues aujourd’hui n’était armée pour faire du mal à nos familles. Moui, c’était très juste… La parano de Jim était à la hauteur des événements qui étaient arrivés autant à sa femme qu’à sa fille – je ne pouvais pas l’en blâmer.

-Tu n’as pas tort. Je vois mal Daryll Rogers te descendre ici même si je suis sûr qu’il en a très envie, dis-je en rigolant un peu avant de reprendre mon sérieux. Et je crois que celui qui te veut vraiment du mal le fera en personne. C’est ce que je crois avoir compris de lui.

Il savait de qui je parlais même si j’avais pris la mauvaise habitude de ne pas prononcer son nom – comme le faisait parfois Sammy. Pourtant, c’était complètement stupide et ça ne faisait que lui donner encore plus de puissance.

Jim n’avait que des compliments pour son épouse. Pour lui c’était une perle – même s’il devait encore la polir, apparemment. C’était évident que Maritza devait s’adapter à ce nouveau monde dans lequel elle avait mis les pieds en se remettant avec Jim. J’avais simplement acquiescé non sans rire un peu bien sûr.  

Seulement, sa fête manquait de groupes de BSC. De Roadtramp par exemple ? J’aurais aimé voir Roadtramp ! Mais Jim m’avait rappelé l’intervention de sa fille.

-Moui, dis-je pas tout à faire convaincu. C’était une belle prestation mais ce n’est pas un concert complet alors ce n’est pas tout à fait pareil.

Moi, je parlais d’un concert entier qui serait là pour animer la fête – pas un cadeau d’une fille à ses parents comme l’avait fait la petite Cortez. Surtout que j’aurais pu lui prêter un de mes groupes gratuitement. Evidemment, cette réflexion avait tendu une perche à Jim pour qu’il me rappelle qu’il était le grand maître de BSC.

-C’est vrai, je n’aurais eu d’autres choix que de tes les fournir gratuitement, dis-je avec une moue un peu déçue. Je n’aurais même pas pu faire passer ça pour un cadeau.

Jim était peut-être marié mais il n’en restait pas moins perspicace. Il se doutait qu’un jour j’allais me marier à Sammy – mais je refusais de lui donner le moment où j’allais faire d’elle ma femme. Sammy aurait pas à cacher sa grossesse contrairement à Maritza qui avait caché la sienne sous un tas de tissus tout ça pour les conventions. Jim se rendait bien compte que les gens n’étaient pas naïfs – ni ceux ici, ni les fans qui savent calculer. Sans compter que les gens savaient qu’Olivia était sa fille et qu’elle n’avait pas été conçue par l’intervention du Saint-Esprit.

-C’est un Reed, Jim… Il n’aura pas une entrée dans vie normale, dis-je en riant un peu. Tous les paparazzi vont être à ses trousses dès qu’il pointera le bout de son nez.

Seulement, Jim voulait garder les apparences – je respectais ça. Il faisait ce qu’il voulait de toute façon.

J’en étais revenu à Olivia et sa chanson qui avait été sensationnelle. Seulement, je voulais en savoir plus sur ce qu’il advenait de sa relation avec le jeune Hughes – juste pour vérifier ce que m’avait dit Samantha.

Olivia avait encore besoin de temps et sa relation avec le fils de Don n’était pas au beau fixe. Ça ne plaisait pas à Jim – preuve en était qu’il tiquait.

-C’est dommage pour eux, dis-je à moitié sincère parce que leur rupture me donnait un avantage sur Sammy pour engager Cortez.

Seulement, je ne savais pas qu’ils étaient mariés ! Ça venait de sortir de la bouche de Jim comme un secret qu’il ne servait plus à rien de garder. Putain – ils s’étaient mariés en secret sous le nez de tout le monde ? Je ne voyais que ça, sinon les médias auraient été au courant.

Jim restait dur avec sa fille dont il ne voulait pas qu’elle quitte le jeune Hughes. J’aurais d’abord cru que Jim aurait aimé que sa gamine ne soit plus avec l’ennemi mais c’était sans compter sur l’information importante qu’il m’avait donné par la suite.

Je voyais clair dans le jeu de Jim – j’étais moi aussi un grand homme d’affaire.

-Je me suis demandé, l’espace d’un instant, pourquoi tu voyais leur rupture d’un si mauvais œil, dis-je avec un sourire en coin. Mais maintenant, je comprends mieux. Si le jeune Hughes veut faire administrer MTI, tu voudrais te servir de sa relation avec ta gamine pour que ça soit elle qui dirige la maison de disques… Je me trompe ? Ainsi, tu n’auras plus aucun rival et ton empire n’en sera que plus grand… C’est brillant, Jim. Très brillant. Surtout s’ils sont mariés, chose que je ne savais pas. Mais maintenant, je le sais, dis-je assez fier d’avoir l’information même si elle ne me servait absolument à rien.

Seulement, c’était hypothétique à ce stade. Les gamins ont quelques différents, n’est-ce pas ? En plus, il n’y avait pas que ça.

-Mais pour ça, il faudrait que ta fille file à nouveau le parfait amour avec le jeune Hughes. Tu sais ce qui les bloque ? C’est à cause de l’enlèvement ? Elle en veut au gamin ?, demandais-je curieux. Puis, il faudra aussi que ta fille soit d’accord de diriger MTI… Que feras-tu si elle ne veut pas ?

Moui – le plan de Jim était brillant mais pas parfait à ce stade.

@ Billy Lighter

Je ris quand Daniele affirma que Daryll Rogers n’allait certainement pas me descendre ici même s’il en crevait d’envie. Non, Daryll n’était pas un criminel. Il ne m’aimait pas, certes, mais n’irait pas jusqu’à tenter de me tuer. Il avait une famille lui aussi et ne voudrait certainement pas la mettre à mal sur un coup de folie.

Mais j’arrêtai de rire et pris un coup de champagne quand Daniele ajouta que celui qui me voulait du mal me le ferait en personne. Je savais très bien de qui il parlait, même si, apparemment, Daniele en avait tellement peur qu’il n’osait pas prononcer son nom.

-Si Fleming revient à la charge, il sait qu’il ne s’attaque pas au petit blanc bec que j’étais au début de ma carrière.

Je parlais bien là de ma carrière au saint des Los Diablos…

-Mais c’est un psychopathe. Malheureusement, rien ne pourra l’empêcher de recommencer, c’est pour ça qu’il faut que j’augmente la sécurité autour de ma famille. Plus de gardes du corps, des yeux et des oreilles partout. C’est ce que je suis en train de mettre en place.

Mais exit Fleming que je n’allais pas laisser assombrir mon mariage. A la place, nous parlâmes des opportunités que j’aurais eues d’inviter des groupes de BSC pour mettre l’ambiance, comme Roadtramp. Le fait était que je ne voulais pas transformer mon mariage en concert de métal. Et que la petite prestation de Livia, improvisée ou tout du moins, c’était une surprise pour nous, était déjà très bien, juste ce qu’il fallait.

Je ris.

-Nous ne sommes pas à un concert, Daniele, nous sommes à un mariage.

Quand à ce qui était de me prêter ses groupes, Daniele admit que ceux-ci m’appartenaient autant qu’à lui et qu’il n’aurait eu d’autre choix que de me les fournir gratuitement et en effet, il n’aurait même pas pu faire passer ça pour un cadeau.

-Ta présence est le plus beau cadeau que tu puisses me faire, Dany.

Je n’avais pas beaucoup d’amis, comme en témoignait le nombre restreint d’invités qui n’étaient d’ailleurs même pas tous des amis. Mais Daniele était l’un d’eux.

Je détournai la conversation sur lui et Samantha Mancini, lui demandant quand il allait la marier. Mais il refusa de me donner la date de leur mariage. Ce qui nous amena à la grossesse de Maritza et à la naissance prochaine de Julius Rachel Reed. Selon Daniele, le petit n’aurait pas une entrée de vie normale, les paparazzi seraient après lui dès ses premiers jours.

-Je sais cela… Il aura une entrée de vie normale pour un Reed. Les paparazzi font partie de notre quotidien… Et puis il y a bien pire que des paparazzi, pas vrai ?

Les paparazzi étaient facile à contenter. Il suffisait de prendre les devants en vendant des clichés aux magazines du style L.A.People…

Je tirai longuement sur mon cigare alors que Daniele en revenait à Olivia… Olivia et le jeune Hughes… Daniele trouvait dommage qu’ils aient rompu. Moi, je trouvais ça irresponsable pour plusieurs raison. Déjà, Olivia montrait que ce choix n’avait finalement été qu’un choix immature et ensuite, elle ne voyait pas toutes les opportunités qu’elle perdait en perdant Julian.

Mais les choses pouvaient encore changer.

D’ailleurs, je dévoilai à Daniele le secret de leur mariage à peine consommé.

Et Daniele compris quel était mon plan pour eux. Cela me fis sourire d’un sourire de requin.

-Voilà… Tu as tout compris.

Il disait que c’était brillant. Mais comme il le disait, ça ne pouvait fonctionner que si Julian et Olivia se remettaient ensemble. Et il me demanda ce qui les bloquait.

-Je ne sais pas vraiment… Je soupçonne l’enlèvement d’y être pour quelque chose. Olivia n’est plus la même depuis que…

Je m’arrêtai une seconde, un index en l’air pour intimer le silence à mon ami… De la salle nous parvenait un chant et une voix que je connaissais bien… Livia avait repris le micro et s’était remise à chanter.

Je souris.

-Mais peut-être qu’elle retrouvera la raison… Petit à petit… pas à pas.

Je tirai sur mon cigare.

-Tout n’est pas perdu.

Je rigolai, laissant la fumée s’échapper au rythme de mes éclats de rire.

-Et imagine si en plus J.R. et Daniela s’unissent eux aussi…

@ Billy Lighter

J’avais fait une touche d’humour mais ça avait été pour enchainer sur quelque chose de plus sérieux. Celui qui en voulait réellement à Jim – et pas qu’à lui, hélas… - était du genre à faire les choses horribles par lui-même. J’en avais plusieurs preuves. Seulement, Jim était prêt à faire face. Je savais que mon meilleur ami était redoutable bien que – comme il le disait si bien – Fleming est un psychopathe et n’abandonnera pas sa quête de vengeance tant qu’elle ne sera pas accomplie. Ça avait entrainé Jim à augmenter la sécurité.

-J’ai fait de même, dis-je en soupirant un peu. Bien que j’espère qu’on s’en débarrassera assez vite pour qu’on puisse vivre un peu plus sereinement.

Bien que – depuis les menaces qu’il avait fait à Sammy et ce qu’il avait fait à Olivia – je n’en avais plus entendu parler. Peut-être était-il mort des balles de Jim.

-S’il n’est pas déjà mort, bien sûr, dis-je avec une lueur d’espoir dans le regard.

Seulement, nous n’étions pas ici pour discuter de sujets qui viseraient à détruire l’ambiance alors j’avais donné mon avis sur le mariage de Jim. J’y aurais ajouté un concert, seulement Jim n’avait pas envie d’un concert à un mariage parce que c’était un mariage et pas un concert. J’avais lâché l’affaire – bien que j’étais sûr qu’ajouter un concert à un mariage ne faisait qu’améliorer le mariage.

Surtout que j’aurais pu fournir un de mes groupes à Jim – que je n’aurais pas pu faire passer pour un cadeau, hélas. Seulement, je ne m’attendais pas à ce que Jim me couvre d’un très bon compliment.

-Ta phrase est une douce musique à mes oreilles, dis-je avec un grand sourire.

C’est vrai que ma présence était le plus merveilleux des cadeaux ! Il n’y avait pas plus vrai que ça.

Du mariage de Jim et Maritza, nous étions passés au mien – qui sera dans un futur proche. Jim avait décidé de faire les choses dans les conventions ce qui ne sera pas notre cas avec Sammy. Seulement, je respectais son choix bien que l’entré dans la vie de J.R. ne sera en rien conventionnelle – déjà avec un nom pareil, ça n’allait pas être très conventionnel pour lui, le pauvre. Bien que – d’après Jim – son entrée dans la vie sera normale pour un Reed. Moui, il marquait un point. Le paparazzi allaient être le quotidien du pauvre Julius Rachel tout comme ils le seront pour Daniela.

-Tu marques un point. Il y a bien pire que les paparazzi, dis-je après avoir soufflé la fumée de mon cigare.

Nous en avions, tous les deux, eu la preuve récemment. Les paparazzi n’étaient rien comparés à tous les dangers liés à notre profession légèrement moins légale.

De ça nous en étions revenus à la petite Cortez et son mariage – oui, mariage… - avec le jeune Hughes. Ils étaient séparés au grand dam de Jim qui avait un plan très brillant afin d’avoir, à lui seul, un énorme empire.

-Bien sûr que j’ai tout compris. C’était facile. Je suis Daniele Ricci, dis-je avec un sourire en coin.

L’aurait-il oublié ? Il était évident que non. Seulement, me restait à savoir ce qui poussait les deux jeunes à se tenir loin l’un de l’autre. Jim n’avait pas de réponse précise à cette question mais l’enlèvement semblait y être pour quelque chose.

Jim n’avait pas réussi à aller jusqu’au bout de sa phrase que c’était – justement – la voix de la petite Cortez qui s’était élevée pour chanter pour mon plus grand étonnement. C’était un peu plus disco mais ça mettait l’ambiance. De quoi donner de l’espoir à Jim. Je le voyais dans ses yeux et le ton de sa voix – je le connaissais par cœur.

-Non, Jim. Bien sûr que tout n’est pas perdu, dis-je en souriant. C’est ta fille, non ? Elle a hérité de certains traits de ton caractère. Elle se remettra de ce qu’elle a vécu, dis-je sûr de moi.

Cette chanson en était peut-être la preuve – ou bien, c’était de la poudre aux yeux. Envoyer de la poudre aux yeux étant, aussi, un trait de caractère de Jim. Sa fille avait peut-être hérité de ça aussi.

L’avenir nous dira si la petite Cortez allait remonter la pente ou non – seule ou avec le jeune Hughes.

Jim, quant à lui, voyait l’avenir comme Samantha au sujet de Julius Rachel et Daniela. De quoi me faire rire.

-Sammy a pensé à la même chose, tout à l’heure. Si ça arrive, Jim, ils vont peser à eux deux plusieurs milliards de dollars surtout si tu arrives à mettre la main sur MTI. J.R. héritera de ta fortune, Daniela d’une partie de la mienne qui sera, d’ici là, cumulée à celle de mon père. Autant dire qu’ils seront dans les plus riches du monde, dis-je avec une lueur de fierté dans les yeux. Ça sera toujours mieux que Tony qui risque de suivre une carrière de footballeur, j’en ai bien peur…, dis-je en faisant la moue.

Moui – ce n’était pas encore dit, ça.

-En tout cas, j’espère qu’il y aura un concert à leur mariage, dis-je en souriant de plus belle. Même si, décidément, ta fille se débrouille bien. Tu crois qu’elle va rester toute sa carrière avec Perry ?, rajoutais-je mine de rien.

@ Billy Lighter

Nous avions tous les deux augmenté la sécurité autour de nous, de peur que Fleming ou ses sbires ne veuillent encore s’en prendre à nous et à nos famille malgré la petite leçon que je lui avais faite la dernière fois. Daniele espérait qu’on se débarrasserait assez vite d’Edward Fleming et avait même cette lueur dans le regard, une lueur d’espoir… Peut-être était-il déjà mort. Peut-être n’avait-il pas survécu aux blessures que je lui avais infligées.

Je grimaçai.

-Ne rêve pas trop… Ward est un cafard.

Nous changeâmes de sujet, pour ne pas assombrir ce jour de fête… Et justement, en parlant de fête, Daniele aurait bien transformé tout ça en véritable concert de métal. Je ris avec lui, mais lui déclarai que je n’avais pas envie qu’un groupe nous vole la vedette, à Maritza et moi… Et en plus, comme il le disait si bien, ça ne ferait même pas un véritable cadeau puisque ses groupes m’appartenaient…

Mais comme je le lui dis sincèrement, flattant quelque peu son égo au passage sans le vouloir, sa présence était le plus beau cadeau qu’il pouvait me faire, surtout après les griefs qu’il avait eu envers moi après ce que j’avais fait subir aux Conti. Mais tout ça semblait être de l’histoire ancienne, désormais.

Mais je n’étais pas le seul qui allait goûter aux joies du mariage. Daniele allait y passer lui aussi ! Qui l’aurait cru ? Et de là, nous parlâmes de nos progénitures, toutes deux en cours de routes dans les ventres de nos aimées. Daniele craignait déjà les paparazzi… Mais les petits allaient devoir s’y faire très vite, et puis, il y avait pire que quelques photographes zélés.

Je souris et tirai sur mon cigare… J’allais faire de J.R. un pro de la communication si bien que les paparazzi, il allait les mener en bateau depuis son plus jeune âge.

Quant à ma fille de déjà 17 ans, elle reprenait du poil de la bête, comme en témoignait la musique qui venait de changer dans la grande salle. Je m’interrompis pour le faire remarquer à mon ami… Tout n’était pas perdu. Et un jour, si tout allais bien, Olivia se retrouverait à la tête d’un empire presque aussi grand que le mien. Un empire qui doublerait le mien.

J’étais prêt à lui apprendre les ficelles du métier, si elle le voulait. Et Daniele de dire que c’était ma fille, qu’elle avait de qui tenir et qu’elle se remettrait de ce qu’elle avait vécu.

-Je n’en doute nullement, Dany. Il en faudra plus pour écraser Olivia Cortez.

Nous en revînmes à Julius Rachel et Daniela. Eux aussi, si tout se passait comme dans le meilleur des mondes, pèseraient à eux deux quelques milliards de dollars. Daniele en fait un rapide calcul et je souris quand il conclut qu’ils seraient dans les plus riches du monde. Je souris en hochant la tête, les yeux brillant de plaisir.

-Même si tout ça est hypothétique… Nous restera à la jouer finement pour qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre mais nous n’en sommes pas encore là… Nous devrons passer par les couches et les biberons avant cela…

Je grimaçai et tiquai de l’œil gauche…

-Heureusement que Maritza sera là pour tout ça.

Et Daniele de me faire rire quand il affirma que son bâtard, lui, allait probablement suivre une carrière de footballeur.

-Ça gagne bien aussi… Et puis, ce n’est pas si grave, ce n’est qu’un bâtard, après tout.

Ce qu’on ne pouvait pas vraiment dire de Livia puisqu’elle était née de mes amours avec celle qui était aujourd’hui mon épouse. Ce n’était pas pareil…

Daniele, lui, se mit à espérer qu’il y aurait un concert au mariage de nos enfants même pas encore nés. Et il y alla d’un petit compliment envers Livia avant de demander si elle allait rester toute sa carrière avec Perry.

-Tu le crains, décidément, le petit Perry… Oui, je pense bien qu’elle va rester toute sa carrière avec lui… Ils ont un lien très fort. Il en faudra beaucoup pour la voler à son manager, mon ami.

Je me penchai en avant vers Daniele, pour mieux plonger mon regard dans le sien.

-Livia restera avec Perry… Je ne veux pas que tu joues à la roulette russe avec ma fille.

@ Billy Lighter

Jim n’avait pas autant d’espoir que moi sur la possible mort de Fleming. Il n’avait pas – non plus – les mêmes goûts en ce qui concernait les mariages. Parce que, oui, d’ici la fin de l’année Jim et moi seront tous les deux mariés et auront tous les deux un enfant de plus. Quand je pense qu’il n’y a pas si longtemps, on était les célibataires les plus en vue de Los Angeles.

Nous savions que nos mômes allaient grandir dans un monde où les paparazzi se battront entre eux pour avoir ne serait-ce qu’une photo floue d’eux. Seulement, nous savions aussi que les paparazzi ne seraient pas les plus grandes menaces pour J.R. et Daniela.

On devait préparer le terrain pour tout ça. Je n’avais pas eu le temps de le faire pour Tony – il avait été largué devant ma porte. J’aurais tout le temps de le faire pour Daniela qui viendra au monde avec tout ce qu’il lui faudra pour s’y faire la place qu’elle mérite.

Quant à la petite Cortez… Elle avait encore du chemin à faire pour se reconstruire après ce qu’il lui était arrivé – mais elle semblait sur la bonne voie comme le prouvait la chanson qu’elle nous offrait de son plein gré. Je savais que la petite avait du cran. Dès la première fois que je l’avais vu, j’avais remarqué ça. Elle tenait ça de Jim – même si Maritza avait aussi pas mal de cran. Il en fallait pour supporter mon meilleur ami.

-Oui, il en faudra beaucoup pour l’écraser, confirmais-je avant de tirer encore sur mon cigare.

Il en faudra – certainement - aussi beaucoup pour écraser nos futures progénitures. Jim comme Samantha les voyait déjà convoler quand ils seront plus grands. Si ça arrivait – ce que je n’empêcherais pas – ils pèseront des milliards à eux deux. Jim nous voyait déjà faire en sorte qu’ils tombent amoureux. J’avais ricané plus que franchement à cette réflexion.

-Je crois que tu as oublié, dans ton équation, que l’amour ne se contrôle pas. Nous en sommes des preuves vivantes, amico mio, dis-je avec un petit sourire en coin.

N’était-il pas tombé amoureux d’une fille de l’Eastside et en était retombé amoureux 16 ans après l’avoir quitté ? Je n’étais pas mieux dans mon genre – je devais l’avouer. On était maintenant presque tous les deux mariés à ces deux femmes qui – pourtant – du point de vue de notre travail un peu moins légal était considérées comme des faiblesses.

Seulement, pour élever des enfants, elles allaient être nos forces. Jim se réjouissait – d’ailleurs – que Maritza soit là pour s’occuper des couches et des biberons.

-Ne m’en parle pas ! Surtout que, moi, je sais vraiment ce que c’est. J’ai déjà un gosse en bas-âge bien que je n’ai jamais changé une couche de ma vie, dis-je avant de me rappeler – avec dégoût – de la fois ou Sniper m’avait demandé de l’aider à changer la couche de Jess il y a des années d’ici. Erik s’occupe de ça… Bien que c’est surtout Sammy qui le fait maintenant.

Ce n’était pas mon travail de faire ça – là-dessus, Jim et moi étions d’accord.

Si Daniela et J.R. étaient destinés à un grand avenir, Tony, lui, deviendra très certainement un footballeur. Pas grave – d’après Jim – vu que c’était un bâtard.

-Un bâtard qui a quand même le nom Ricci, dis-je en faisant la moue. Je préférerais qu’il fasse quelque chose dans la musique. Il a un don… Tu sais qu’il a reconnu la guitare de Sniper sur l’album de Fireworks ?, dis-je en me tournant entièrement vers Jim. Moui, parce que c’est bien Sniper qui fait la guitare sur l’album de Stone. Au cas où tu ne serais pas encore au courant. Evan me l’a avoué.

Je l’avais encore au travers de la gorge.

Assez parler d’Evan et Tony. J’avais utilisé le mariage de Daniela et J.R. pour en revenir à Livia et à son manager, Perry. Jim était persuadé que je le craignais. Ce n’était pas le cas. Je ne craignais pas Perry – j’avais envie d’avoir la petite Cortez parmi mes poulains, c’est tout. Seulement, Jim était sûr qu’elle n’allait pas quitter Perry.

De toute façon, il ne voulait pas que je sois le manager de sa fille – point barre. Je n’allais pas jouer à la roulette russe avec sa fille – pas plus qu’il n’y jouait avec elle tous les jours en restant chef des Los Diablos. Seulement, loin de moi l’idée de mettre de l’huile sur un feu qu’on avait pris le temps d’éteindre.

-Je ne crains pas Perry. Je trouve juste qu’il est bien trop occupé avec son nouveau fils et Fireworks que pour mener la carrière de ta fille au plus loin, dis-je en plongeant mon regard dans celui de Jim.

Perry avait trop de talents chez lui – dont Stone et McAvoy qui comptait pour six.

-Puis, ce n’est pas vraiment à toi de décider mais à ta fille, dis-je avec un sourire. Et j’ai comme l’impression que si tu l’obliges à rester avec Perry, elle ne va pas aimer ça. Alors, je vais tenter le coup. Ça sera à elle de choisir. Elle est grande assez pour ça.

J’espérais bien qu’elle allait me choisir. Parce qu’avec un talent comme la petite Cortez, j’allais reprendre ma place de premier.

-Et je te promets que si j’arrive à l’avoir, je ne ferais rien qui puisse la détruire. Je ne ferais pas ça à la fille de mon meilleur ami, dis-je avant de boire une gorgée de whisky. Pas après tout ce qu’on a vécus, amico mio.

Je savais que j’avais déjà poussé mes poulains très loin – parfois trop. J’avais retenu les leçons.

@ Billy Lighter

La voix de Livia nous parvenait à nouveau depuis la grande salle. J’avais intimé quelques secondes de silence à mon ami pour qu’il s’en rende compte, pour qu’il écoute. Et il constata, tout comme moi, qu’il en faudrait bien plus que ça pour écraser Olivia Cortez.

Je hochai la tête…

-Ce qui fait d’elle une Reed.

Même si officiellement, elle ne portait pas mon nom… Elle portait celui du jeune Hughes… Mais rien n’empêchait de changer son nom de jeune fille, pas vrai ? Si. J’étais Jimmy Reed, je pouvais le faire si j’en avais envie.

Mais pas maintenant, pas tout de suite.

Parler d’Olivia nous fit bifurquer la conversation sur nos futurs enfants respectifs. Des enfants, puisqu’il s’agirait d’un garçon et d’une fille, qui pourraient tomber amoureux. Selon moi, il serait facile de provoquer ce sentiment entre eux, en les élevant correctement, côté à côte, comme des frère et sœur mais pas trop.

Sauf que Daniele m’interpella sur un point : l’amour ne se commandait pas. Et non sans ajouter que nous en étions les preuves vivantes… En effet, nous avions tous les deux choisi des femmes qui n’avaient rien, ou presque, à voir avec notre monde au départ. Samantha était la fille d’un simple commerçant et Maritza, serveuse au Great Nachos…

-Peut-être.

Je bus une gorgée de champagne.

-Mais nos parents n’avaient pas la chance d’avoir pour nous des partenaires toutes trouvées.

Nous, nous avions cette chance. Mais avant de marier nos progénitures, il faudrait passer par les biberons et les couches. Heureusement pour nous, nos femmes étaient là pour s’en occuper. Et je ris avec Daniele quand celui-ci déclara n’avoir jamais changé une seule couche de sa vie. Il avait Erik et maintenant Samantha pour s’occuper de ça.

-Quant à moi, je compte bien engager une nourrisse… Ou proposer cette charge de travail à la jeune Isabel…

Qui travaillait déjà pour moi et s’occupait très bien de Maximo et Rosalyn lorsqu’ils étaient à la villa Reed. Elle avait le tour avec les enfants et pour cause, puisqu’elle s’était occupée et s’occupait toujours des pequeñas manos quand elle n’était pas chez moi.

Quant au bâtard de Daniele, celui-ci semblait bon pour suivre une carrière de footballeur. Ou plutôt, de joueur de soccer, pas de vrai football. Je lui dis que footballeur, ça gagnait tout de même bien, Daniele fit la moue, prétextant qu’il préfèrerait que Tony fasse quelque chose dans la musique. Il avait un don, disait-il…

Et là, je restai bouche bée, mon cigare entre les doigts, mon verre dans mon autre main.

-C’est Sniper qui joue sur l’album de Fireworks ?

Il me semblait bien que le jeu de guitare me disait quelque chose, mais jamais je n’étais arrivé à mettre le doigt dessus. Et depuis, j’avais quelque peu oublié ça, écoutant l’album de Fireworks, qui était très bon, sans plus me soucier du mystérieux guitariste.

Ma première surprise passée, je me mis à  rire face à mon ami à qui tout ça semblait rester au travers de la gorge.

-Oh Daniele, pourquoi fais-tu cette tête ? Evan n’a même pas demandé de prime pour avoir joué sur cet album et sans lui, ledit album n’aurait pas la même dimension.

Personnellement, je n’avais rien contre cette participation de Kurtz sur l’album de Fireworks, au contraire.

De là, Daniele me relança sur Perry et ma fille. Il voulait Olivia… Il la voulait comme un jouet qu’on aurait donné à un autre. Il trouvait, disait-il, que Perry avait bien assez à faire avec son fils adoptif, mon karma incarné, et Fireworks.

Je tirai sur mon cigare.

-Oui, il a du boulot… Mais surtout, il laisse Olivia tranquille pour le moment. Elle vient de vivre une expérience traumatisante et je sais qu’il ne la poussera pas à la production tout de suite…

Mes yeux brillèrent d’un éclat mauvais.

-Et puis, cette histoire d’enlèvement a littéralement boosté les ventes de l’album d’Olivia. Et ce sans que Perry ait à lever le petit doigt.

Daniele disait que de toute façon, ce n’était pas à moi de choisir, mais à ma fille. Je souris, me penchai en avant vers lui, alors qu’il me promettait que s’il arrivait à avoir ma fille, il ne lui ferait pas de mal.

Je tendis ma main en avant entre nous.

-10 000 dollars qu’elle choisira Perry.

Il était comme un père pour elle, bien plus que je ne pourrai jamais l’être.

@ Billy Lighter

Oui, Olivia Cortez était une Reed. Seulement, je crois que Jim avait trop attendu pour donner cette reconnaissance à la gamine. Je ne parle pas d’une reconnaissance publique – je parle d’une reconnaissance même du fait qu’il est bien son père et qu’il l’aime. Parce que je savais qu’il aimait sa fille. Il suffisait de l’entendre parler d’elle quand elle n’était pas là.

Seulement, elle n’était pas son seul enfant – enfin, si, pour l’instant mais bientôt s’ajoutera à la fratrie, J.R.. Un J.R. que beaucoup voyaient déjà marié à Daniela. Jim était même sûr qu’on pourrait les faire s’attacher l’un à l’autre. Moui – mais je lui prouvais aussi, par nos vie respectives, que l’amour ne se commandait pas. Ce n’était pas un « peut-être », Jim. C’était une certitude. Bien qu’il essayait de justifier nos parcours par le fait que nos parents n’avaient aucun partenaire pour nous à l’avance.

-Moui, dis-je en faisant la moue. Bien que si Antonio m’avait choisi une fille à marier, je l’aurais remballé directement.

Je n’avais jamais voulu qu’Antonio interfère dans ma vie – pourtant, il avait quand même réussi à le faire plusieurs fois. Alors, il n’aurait pas été question qu’il choisisse la fille avec qui j’allais faire ma vie. C’est pour ça que je n’étais pas sûr de vouloir faire ça à Daniela.

Seulement, nous n’en étions pas encore là. Nos deux marmots n’étaient même pas encore nés bien que j’avais déjà fait l’expérience d’avoir un enfant en bas-âge avec Tony. J’étais bien content d’avoir Erik et Sammy pour changer les couches. Jim, lui, avait l’intention d’engager une nourrisse ou bien de refiler ce travail à sa nouvelle femme de maison, Isabel.

-C’est une bonne idée, dis-je en souriant. Parce qu’un gosse, c’est du travail. Erik ne le dit jamais mais je suis certain qu’il le pense.

Nous en étions arrivés à Tony et son don pour la musique. Il avait reconnu la guitare de Sniper sur l’album de Fireworks – ce qui demandait une très bonne oreille musicale. Jim n’était pas au courant que mon poulain avec fait osé me faire ça. Preuve étant que Stone et Evan avaient tout fait dans notre dos.

-Oui, c’est lui, dis-je en montrant bien que je l’avais encore mauvaise.

La nouvelle réjouissait énormément Jim pour tout un tas de raison. Oui – justement – l’album n’aurait pas eu tant de dimension sans Evan. J’aurais voulu qu’il ait moins de dimension. Pour Jim, c’était une bonne chose – pour moi, beaucoup moins.

-Oui mais je hais ‘sto cazzo de Stone ! Il s’amuse à profiter de mes poulains pour ses propres albums sans me demander l’autorisation ! En plus cet abruti de Sniper ne s’est même pas fait crédité ce qui fait que Stone, McAvoy et Perry ont eu tous les honneurs, dis-je pour bien montrer où le bât blessait.

Perry, justement ! J’avais bien envie de lui faucher la petite Cortez. Surtout que Jack avait beaucoup de boulot avec Fireworks et son gamin. Jim aimait bien la façon dont Perry gérait la gamine surtout après ce qu’elle avait vécu. J’avais bien capté le message sous-entendu. Jim voyait toujours en Perry un père de substitution pour sa fille – un rôle que j’étais très loin de pouvoir tenir.

Seulement, Perry pouvait bien jouer ce rôle en dehors du business, non ? Je pouvais faire un bon manager pour la petite Cortez – c’était sûr et certain !

Jim avait aussi constaté que les ventes de l’album de sa fille avaient explosés depuis l’enlèvement. Moui – ce n’est pas faux.

-Je devrais peut-être organiser l’enlèvement d’Evan, dis-je en faisant une moue songeuse.

C’était une blague, bien entendu. Ne croyez pas que je sois capable de faire enlever ce pauvre – et souvent stupide, hélas – Sniper.

Seulement, j’étais bien déterminé à essayer d’avoir la petite Cortez dans mes poulains et ça sera à elle seule de faire son choix. Jim était prêt à parié qu’elle restera avec Perry.

Il voulait jouer à ça ?

-Pari tenu, dis-je en serrant sa main. 10 000 dollars qu’elle me rejoindra.

J’avais écrasé ce qu’il restait de mon cigare et j’avais achevé mon verre avant de me lever.

-Prépare ton argent, amico mio, dis-je avec une étincelle de défi dans le regard. Pendant ce temps, je vais aller voir le concert gratuit de celle qui rejoindra bientôt ma liste de talents.

C’est sur cette belle phrase que j’avais quitté Jim pour rejoindre la fête.

@ Billy Lighter

Je souriais alors que nous faisions des plans sur la comète pour nos futurs enfants. Je les voyais déjà mariés et à la tête d’un empire. J.R et Daniela Reed régnant sur L.A. et même peut-être plus encore ! Mais Daniele, lui, fit la moue alors que je tirais fièrement sur mon cigare. Il disait que si son père l’avait forcé à épousé une fille, il l’aurait remballé.

-Et c’est là toute la magie de la chose. Il faudra la jouer finement ! Nous n’allons rien leur imposer du tout, juste les mettre dans les bonnes situations pour qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre.

Pour moi, ce n’était qu’un calcul de plus. Un gala par-ci, une fête d’anniversaire par là… Nous n’aurions qu’à les faire se croiser et ses recroiser encore et encore et aucun doute que nous arrivions à nos fins.

Mais, pour en revenir à des questions plus pratiques et plus pressantes, avant tout ça, il fallait que Daniela et J.R. naissent puis grandissent et pour cela, je comptais déjà engager les effectifs nécessaires. Et ce non seulement pour tout ce qui était couches et tout le toutim, mais aussi pour leur protection.

Daniele était bien d’accord avec ça.

-Et si nos femmes ne veulent en faire qu’à leur tête, grand bien leur fasse. Mais je ne changerai jamais une couche.

Et question progéniture, il y avait aussi le bâtard de Daniele. Et oui, nous avions tous les deux conçu un bâtard avant d’en venir aux choses sérieuses, même si pour Olivia, le qualificatif s’appliquait moins puisque j’étais de toute façon marié à sa mère désormais.

Bref, Tony, le petit bâtard de Daniele, avait l’oreille musicale à ce qu’il semblait, puisqu’il avait reconnu la guitare de Sniper sur l’album de Fireworks. Et dire que sa passion était de jouer au football… C’était désolant même pour Daniele.

Je me montrai surpris d’apprendre que c’était Sniper qui jouait sur l’album de Stone et McAvoy et Daniele me confirma que c’était bien lui. Voilà pourquoi la guitare était si bonne ! Moi qui croyais avoir découvert une perle dans nos musiciens de session ! Mais non, puisqu’il s’agissait de Sniper lui-même.

Et Daniele de s’emballer, avec son accent exacerbé et ses gestes des mains. Il détestait Stone et Sniper ne s’était même pas fait créditer.  Je tirai sur mon cigare.

-Alors convainc Sniper de faire une déclaration dans la presse… Je suis sûr que L.A.People, ou mieux, Guitar&Pen, se réjouiront de la nouvelle.

Une fois qu’il fut un peu calmé, Daniele, qui ne perdait jamais le nord, retenta le coup de me faire avaler qu’il serait un bien meilleur manager que Perry pour ma fille… Quelque chose dont je doutait grandement. Pas parce qu’il n’était pas un bon manager, mais parce que je voulais que Perry reste pour elle le père qu’elle n’avait jamais eu. Et Daniele Sembla le comprendre…

Et puis, les ventes de l’album de Livia avaient explosé depuis qu’elle avait été enlevée. Ce qui donna une idée à Daniele qui me fit rire.

-Tu le fait enlever et tu réclame un dollar par fan… Je suis sûr que ça marchera.

Je pariai ensuite avec mon ami que Livia ne le rejoindrai pas et il tint le pari. Je souris. Il parlait comme s’il avait déjà gagné.

Moi, je restai assis alors qu’il se levait, pour profiter de mon cigare jusqu’au bout, avant de rejoindre Maritza dans la salle.

@ Billy Lighter