Les choses avançaient pour The Burning Fire. Nous étions sur le point de faire signer le nouveau guitariste, Zack McBride. Cela convenait à tous sauf à Stone mais comme la majorité l’avait emporté et que nous devions faire un choix un jour, cela avait été décidé que McBride serait le nouveau guitariste du groupe.

Cela me réjouissait car cela voulait dire que The Burning Fire  allait pouvoir se concentrer sur l’enregistrement d’un nouvel album. C’était déjà le cas pour BleedingHeart. Quant à la jeune Damgaard, elle prenait doucement ses marques. Je lui laissais le temps de commencer à composer et de trouver le bon ton pour ses nouvelles compositions.

Pour l’instant, ce qui avançait le plus n’était autre que les projets de Peyton. Elle était d’une motivation sans borne pour son nouvel album. Elle passait beaucoup de temps dans les studios ce qui promettait un très bel opus de sa part. Cependant, j’avais reçu, récemment, un coup de fils d’un compositeur québécois. Il désirait proposer un texte à Peyton afin qu’elle le chante. Il trouvait que seule la voix de Peyton pouvait mettre en valeur un tel texte. Il s’agissait d’un compositeur d’une grande renommée dans son pays ainsi le projet était tout à fait sérieux.

J’en avais parlé, bien entendu, à la principale concernée de cette proposition afin qu’elle décide de quoi en faire. Elle avait accepté sous ses propres conditions. Cependant, Peyton ne parlait point français et comme il s’agissait d’une langue difficile, il lui fallait l’apprendre afin que le rendu de la chanson soit parfait. Peyton avait autant de volonté que moi d’atteindre la perfection.

C’est ainsi que j’avais cherché après quelqu’un qui pourrait lui apprendre une telle langue. J’avais trouvé quelques profiles intéressants dans certaines écoles mais celui qui avait retenu le plus mon attention était celui d’une Québécoise nommée Julie G. Bouchard qui enseignait le français à Fairfax, une école renommée. J’avais demandé à une secrétaire de contacter la jeune femme afin de la mettre au courant de la proposition que nous lui faisions d’enseigner la prononciation du français à Peyton.

Un rendez-vous avait été fixé et j’attendais, désormais, tous les protagonistes. Julie G. Bouchard ainsi que Peyton et Howard. J’avais invité ce dernier essentiellement car il faisait partie du projet bien que j’étais sûr qu’il aura très peu à dire durant cette entrevue qui a pour but de présenter Julie Bouchard à Peyton et de nous mettre d’accord sur une méthode de travail.

C’est dans mon bureau que tout ceci aura lieu. J’avais laissé la porte ouverte afin que cela fasse plus convivial pour celui qui arrivera en premier.

Vous savez la vie d'enseignante est assez classique dans l'ensemble. Surtout que, depuis ma rencontre avec Tobby et Ward, il ne s'est pas passé grand chose dans ma petite vie américaine. Ce serait sympa qu'on se revoit d'ailleurs, Athéna pourrait avoir un compagnon de jeu en plus.

Bref, c'était assez basique jusqu'à ce que je reçoive un appel de ma secrétaire afin de me mettre en contact avec un manager. Je ne voyais pas du tout ce qu'un manager me voulait, je chantonne dans la rue mais je doute être la prochaine star de la pop ou autre. J'ai pris l'appel bien évidemment, me voilà soulagée, je ne vais pas entamer une carrière dans la chanson. A vrai dire, ce manager britannique, son accent ne ment pas, avait besoin de mes compétences en français. Ah, c'est vrai que je suis plutôt douée sans me vanter! C'était pour mon plus grand plaisir que j'acceptais la proposition du manager.

Aujourd'hui est le jour-J, le rendez-vous a lieu et oui je stresse un peu. J'arrive au building de la MTI et l'on me dirige vers le bureau du manager, lieu de la rencontre. J'éclaircis ma gorge sur le chemin et l'on m'invite à rentrer. C'est avec mon plus bel accent Canadien que je salue le manager et me présente.

- Bonjour Mr Evans, je suis Julie Bouchard.

Je m'assieds une fois que je reçois l'autorisation.

Je ne pouvais être plus excitée qu’en ce moment ! Howard et moi étions en route pour rencontrer Timmy. Il y a peu de temps de cela, il m’avait fait part d’une proposition qu’il avait reçu d’un compositeur francophone, Québécois pour être plus exact. Il avait, contre toute vraisemblance, écrit une chanson qu’il voulait m’offrir.

C’était un très grand honneur que de se faire offrir une chanson par un grand parolier, sur un plateau d’argent mais le stress ici était énorme car l’œuvre était en français et je ne parlais que très peu cette langue ! J’avais appris des phrases clés comme ‘’ Bonsoir Montréal ! Je vous aime ! Vous avez du plaisir ? Merci ! ’’ ce genre de truc à dire pendant un concert pour amuser la foule mais rien de bien profond et ma prononciation n’était pas au point.

On m’avait traduit la chanson pour que je voie un peu ce qu’on attendait de moi et elle était magnifique. Je comprenais bien qu’elle devait être encore mieux dans sa langue maternelle, avec les rimes aux bons endroits. Elle perdait de son charme, en anglais et de la traduire lui enlèverait de sa magie.

Timmy m’avait dit qu’il trouverait une solution et, bien évidement, je lui avais dit que je n’attendais pas moins de lui !

J’en avais parlé à Howard et il semblait lui aussi croire que ce serait un super projet sur lequel travailler. Bien évidement, j’avais insisté pour qu’il m’accompagne et même qu’il travail lui aussi son français. Ne serait-ce pas merveilleux si nous devions nous adresser tous les deux dans cette langue lors de ma tournée mondiale qui allait forcément s’arrêter en France et au Canada ? L’effet que cela aurait si nous pouvions charmer mon publique dans leur propre langage !

Je voyais notre couple comme un tout. Une unité solide et si j’appuyais Howard avec The Burning Fire et Fireworks, je m’attendais à ce qu’il me rende la pareil dans mon travail et qu’il s’implique tout autant. C’est pour cela que je le voulais lui comme batteur et personne d’autre.

Une fois chez MTI, et avec Dexter comme toujours pour nous y accompagner, nous avions traversé l’édifice jusqu’à nous retrouver au bureau de Timmy. La porte était ouverte et il était déjà en compagnie d’une magnifique jeune femme. Beaucoup trop belle, même. Je lançais tout de suite un regard à Howard pour qu’il comprenne bien qu’elle était là pour nous apprendre une langue. Pas pour jouer avec.

- Bonjour Timmy ! Alors, est-ce la perle rare dont tu m’as fais l’éloge ?

On avait rendez-vous dans l’bureau de Timmy aujourd’hui… J’détestais avoir rendez-vous dans le bureau de Timmy. Mais, pour une fois, j’y allais pas pour me faire engueuler ou quoi que ce soit de ce genre. Non… J’y allais pour Peyton, en fait, parce que ce rendez-vous la concernait surtout elle.

On avait rendez-vous pour son album… Enfin, pas vraiment son album, en fait… C’était plus compliqué que ça. En fait, Peyton avait reçu une proposition d’un compositeur pour chanter une chanson en Français. Ouais… Le talent de ma Peyton n’a pas de frontière. Ça, j’le savais déjà… Mais j’savais pas que Peyton allait accepter ça. Pourtant, elle avait accepté après traduction du texte. Enfin, on lui avait traduit pour qu’elle puisse le comprendre… Mais pour le chanter, elle devra le faire en Français… Quand j’vous disais que c’était compliqué, j’mentais pas…

Bon, j’sais… Ça devient très vite compliqué pour moi.

Du coup, Peyton devait apprendre un p’tit peu le Français. En fait, elle devait surtout apprendre à prononcer tous les mots correctement ce qui était certainement pas du gâteau. Mais comme Peyton aimait bien les défis, elle voulait relever celui-là. J’trouvais ça cool… Enfin, j’avais trouvé ça cool jusqu’à-ce qu’elle me dise que j’devrais, aussi, prendre des cours avec elle. Pourquoi ? Bah… J’sais pas en fait. D’après Peyton, ça sera cool pour quand j’irais en France ou au Canada. Moi… Bah, moi, j’parlais déjà à peine Anglais alors j’me voyais super mal apprendre le Français. J’avais des cours d’Espagnols quand j’étais à l’école et j’étais toujours bon dernier alors… Bah… Bah, ça allait vraiment pas être du gâteau, surtout que j’avais la motivation d’un paresseux pour le coup…

Mais j’avais pas voulu dire clairement « non » de peur de me faire engueuler… Alors Peyton avait pris ça pour un « oui ».

Du coup, nous voilà tous les deux dans l’ascenseur qui menait à l’étage du bureau de Timmy… On devait rencontrer notre prof de Français d’après ce que j’en savais. Han… J’l’imaginais vieille et sévère. J’sais pas pourquoi mais c’est comme ça que j’vois les profs en général. Vieux et sévères… Sûrement parce que tous les profs que j’ai eu étaient comme ça.

Mais quand on entra dans le bureau de Timmy accompagné de Dexter, ben j’compris que j’m’étais complètement gouré parce que la prof était loin d’être vieille… L’était plutôt sexy en réalité. Pas aussi sexy que ma Peyton mais pas mal sexy quand même. D’ailleurs, j’ai pas pu m’empêcher de la regarder de haut en bas avant de croiser le regard de Peyton qui voulait dire assez que pour que j’arrête de sonder la prof.

-Salut Timmy…

C’est ce que j’dis avant de m’installer et de sourire un peu à la prof.

-Bonjour, Madame la prof.

C’est comme ça que j’devais l’appeler, non ? A moins qu’elle préfère « Mademoiselle » ? P’tain, j’crois que ça sera mieux si je l’appelais par son nom mais je l’avais oublié… Ou bien Peyton me l’avait pas dit. J’sais plus.

Peyton s’adressa à Timmy et je le regardai à mon tour attendant d’en savoir plus.

Je n’avais point attendu longtemps avant que la jeune Julie G. Bouchard ne fasse son entrée dans la pièce. On m’avait averti qu’il s’agissait d’une jeune femme et j’étais heureux de pouvoir mettre un visage sur son nom. Elle m’avait poliment salué.

-Bonjour, Mademoiselle Bouchard. Heureux de faire votre connaissance.

Je m’étais levé pour lui serrer la main. C’est ensuite que je l’avais invité à s’asseoir dans la partie de mon bureau qui ressemblait à un petit salon. Il me semblait très approprié pour que nous puissions discuter à quatre.

-Peyton et Howard Stone ne devraient pas tarder à arriver. Peyton est une personne très ponctuelle.

Je ne pouvais point en dire autant de Stone mais comme il vivait avec Peyton, il y avait de bonnes chances que leur retard ne soit point trop conséquent.

Cependant, aujourd’hui, ils ne comptaient aucune minute de retard car, à peine avais-je dit ceci à Bouchard que Peyton et Howard avaient fait leur entrée dans mon bureau. Je n’aurais point imaginé qu’ils puissent emmener avec eux leur chien mais il semblerait que Peyton ne soit point capable de s’en séparer. C’était le problème des stars, ils se croyaient tout permis où qu’ils aillent. Peyton avait bien des qualités mais n’en restait pas moins une star comme les autres et son incapacité à laisser son chien à la maison était agaçante.

Cependant, je n’avais point fait le moindre commentaire et m’étais contenté d’un sourire poli envers mes deux protégés. Howard Stone n’avait point attendu avant de lorgner sur la jeune professeure de français.

-Bonjour Howard. Bonjour Peyton.

Howard avait salué Julie G. Bouchard d’une façon qui témoignait que trop bien de son immaturité mais j’avais laissé le soin à la jeune femme de remettre ou non le batteur à sa place. C’est sur la question de Peyton que j’avais décidé de me pencher.

-Exactement. La jeune femme ici présente n’est autre que Julie G. Bouchard, une professeure de français exerçant à Fairfax. Elle est Québécoise et, de ce fait, connait parfaitement son sujet.

C’est vers Julie que mon regard s’était tourné.

-Fairfax m’a fait l’éloge de votre professionnalisme mais aussi de votre inventivité. C’est pourquoi je vous ai fait venir ici afin que vous puissiez aider Peyton à apprendre la langue française afin qu’elle puisse chanter parfaitement le titre qui lui a été confié par un compositeur de votre pays d’origine. Je vous laisse, par ailleurs, vous présenter à Peyton, chanteuse de renommée mondiale et Howard Stone, son mari et batteur de The Burning Fire comme vous le savez certainement déjà.

J’avais laissé la parole à Julie afin qu’elle puisse se présenter plus en détails et puisse poser ses questions à Peyton.

Me voici dans le simple mais avec néanmoins un style affirmé, du manager britannique de la maison de disque MTI. Je le salue poliment et me présente simplement au manager. Il doit se douter que c'est moi qu'il attend, cela reste plus cordial.

- Bonjour, Mademoiselle Bouchard. Heureux de faire votre connaissance.

- De même.

Nous nous serrons la main, et je le fais en souriant. Il m'invite alors à m'asseoir dans le petit coin plus cosy. J'aime beaucoup les canapés, style très anglo-saxon si je puis me permettre.

- Peyton et Howard Stone ne devraient pas tarder à arriver. Peyton est une personne très ponctuelle.

- J'ai hâte de les rencontrer.

Je connais ces personnes de nom, ils sont très connus dans le monde de la musique. Et en effet, les voici, quand on parle du loup, on en voit la queue n'est-ce pas? En plus, ils ont un petit chien. Une petite boule de poil trop mignonne, ça pourrait être un compagnon de jeu pour ma petite boule à moi.

-Bonjour Howard. Bonjour Peyton.

- Bonjour Timmy ! Alors, est-ce la perle rare dont tu m’as fais l’éloge ?

-Salut Timmy… Bonjour, Madame la prof.

- Bonjour, vous pouvez m'appeler Julie ou au pire Mademoiselle Bouchard si vous souhaitez garder l'esprit enseignant.

- Exactement. La jeune femme ici présente n’est autre que Julie G. Bouchard, une professeure de français exerçant à Fairfax. Elle est Québécoise et, de ce fait, connait parfaitement son sujet.

Arrêtez, je vais me mettre à rougir! Le manager se retourne de nouveau vers moi. Apparemment ça ne s'arrête pas. Je crois que je commence à rougir, olalah nooon!

- Fairfax m’a fait l’éloge de votre professionnalisme mais aussi de votre inventivité. C’est pourquoi je vous ai fait venir ici afin que vous puissiez aider Peyton à apprendre la langue française afin qu’elle puisse chanter parfaitement le titre qui lui a été confié par un compositeur de votre pays d’origine. Je vous laisse, par ailleurs, vous présenter à Peyton, chanteuse de renommée mondiale et Howard Stone, son mari et batteur de The Burning Fire comme vous le savez certainement déjà.

- C'est vraiment touchant. Et c'est une très belle opportunité ça!

Je me demande quel compositeur est à l'origine de la chansons. Je regarde les couple célèbre et me présente un peu mieux qu'il y a quelques minutes.

- Oui, donc moi c'est Julie Bouchard, mais si vous m'appelez Julie, il n'y a aucun problème. Je suis Québécoise et professeur de français à Fairfax en effet. J'adore le sirop d'érable et j'ai moi-même une petite boule de poil qui est malheureusement restée chez moi.

Je leur serre les mains en souriant et pose un petit regard attendrissant sur le petit chiot. Je me redresse et attend en regardant un peu tout le monde. Je ne suis pas véritablement en possession des cartes et du pouvoir ici, pas pour le moment.

Dès qu’Howard et moi étions entrés dans le bureau de notre manager Timmy Evans, j’avais regardé la jeune femme se trouvant déjà là, de la tête au pied, non sans envoyé un regard à Howard pour lui faire comprendre que cette femme avait pour rôle de nous apprendre quelque chose et non pas de le divertir.  Puis j’avais repris ma contenance et affichais un large sourire avant de demander à Timmy, bien que j’en aie déjà la certitude, s’il s’agissait bien du professeur dont il m’avait fait l’éloge.

Elle proposa qu’on l’appel Julie ou Mademoiselle Bouchard et je choisis la seconde option, pour bien faire comprendre, surtout à mon mari qu’elle était ici justement pour nous apprendre le français.

- Enchantée de vous rencontrer, Mademoiselle Bouchard.

Les présentations d’usages faites, je pris place dans l’un des sièges de la partie salon du bureau de mon manager.  Faire la rencontre là offrait un ton moins solennel à la rencontre bien que je ne rigolais jamais avec les aspects de ma carrière quels qu’ils soient.  J’appréciais cependant l’ambiance décontractée et Dexter, ainsi, pouvait se promener à nos pieds avec l’espoir que quelqu’un laisserait tomber une grignotine par terre.

Timmy parla de Julie, de son expérience, comme quoi elle était Québécoise et donc, la personne parfaite pour nous enseigner le français.  Je parle anglais, mais je serais absolument  incapable d’enseigner l’anglais à quelqu’un qui ne le parle pas. J’attendrai de voir en combien de temps je maîtriserai la langue de Molière pour juger des compétences de la jeune femme.

A son tour, la jeune femme se présenta en faisant un petit résumé de qui elle était. J’appris donc qu’elle aimait le sirop d’érable et qu’elle avait un chien.  J’accrochais un demi sourire pour cette seconde affirmation et je regardais Dexter qui n’en finissait plus de renifler le sol tout autour de la table basse.

- Il faudra qu’ils se rencontrent alors !  Je suis certaine que Dexter aimerait avoir des amis.

Des amis à quatre pattes pour faire des trucs de chiens comme se renifler le derrière et japper en chœur tout en reluquant une borne fontaine avant d’y lever la patte.  Enfin, ce que font les chiens mais il faudrait penser à les surveiller de près… je n’avais aucunement envie que mon Dexter devienne le père d’une portée de petits chiots !

Après s’être serrée la main, je décidais d’aller au vif du sujet. Howard et moi venions de connaître des moments stressants et j’avais hâte de commencer à travailler cette chanson pour qu’enfin mon album puisse se retrouver dans les bacs et que j’en sache plus sur la tournée qui allait aller avec.

- Mademoiselle Bouchard. Vous verrez, je suis très rigoureuse dans mon travail et quand je m’investis dans quelque chose, je m’y investis à fond. Je comprends que vous enseigné dans une école et donc, j’imagine que cela veut dire que nous ne pourrez pas m’enseigner à temps pleins.

Je réservais un petit regard de désappointement pour Timmy en disant cela. Je m’attendais à pouvoir  m’immerger sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans la langue française mais il faudrait y aller par tranche horaire, de toute évidence.

- Je veux m’y mettre dès que possible. Je pensais enregistrer cette chanson dans une semaine, ma question est : est-ce que cela est envisageable ou non ?

Donc, la fille sexy qui était dans le bureau de Timmy, c’était notre future prof ? On dirait pas une prof… L’avait plutôt l’air d’une actrice ou quelque chose comme ça. Et elle voulait qu’on l’appelle Julie ou Mademoiselle Bouchard. Han… Bouchard comme elle le dit c’est super dure à dire… P’tain, mais Julie aussi… Même si pour Peyton, c’était tout choisi, elle l’appellera Mademoiselle Bouchard.

Mais c’est super long… Trop long pour moi.

-Ok, Julie.

Voilà, moi, j’ai choisi l’autre solution. C’était quand même beaucoup plus simple.

Timmy nous fit la présentation de Julie. Elle est prof de français (ouais, c’est mieux pour ce que Peyton veut) et elle enseigne à Fairfax. Parait que c’est une super école… En tout cas, y’a plein de gosses de riches qui y vont. Personnellement, j’avais jamais été à Fairfax. J’étais dans une école pourrie de L’Eastside…

Timmy fait l’éloge de Julie avant de lui parler plus spécifiquement à elle avant de nous présenter un peu plus. Moi, pour Timmy, j’étais le batteur de The Burning Fire… Han… C’est super tentant de le provoquer. Du coup, j’résistai pas à la tentation.

-Ouais, j’suis aussi le chanteur et batteur de Fireworks.

J’disais ça avec un p’tit sourire fier. Ça allait sûrement pas plaire à Timmy mais j’trouvais ça très drôle.

Bref, Julie était contente des compliments et elle se présenta un p’tit peu plus. Elle était Québécoise et aimait bien le sirop d’érable. Et elle a un chien aussi. J’lui fis un p’tit sourire mon regard tombant sur Dexter avant que Peyton propose une rencontre entre le chien de Julie et le nôtre.

-Ouais, il va adorer avoir des amis.

Puis, c’est Peyton qui se mit à parler en disant qu’elle s’investissait à fond. Ouais. Elle était encore pire que moi à ce niveau. Et j’compris bien qu’elle aurait aimé avec Julie avec elle 24h/24. J’disais rien laissant Peyton envoyé son p’tit regard à Timmy avant de revenir sur Julie à qui elle demanda si c’était possible d’enregistrer la chanson dans une semaine. J’levai un sourcil. Une semaine ? L’est sérieuse ?

-Une semaine pour apprendre à causer Français ? C’est pas possible chérie…

Moi, j’y arriverais jamais. Il me faudrait au moins 20 ans pour apprendre le Français. J’regardai vers Julie.

-C’est possible ?

Elle le savait mieux que moi, j’crois.

Stone n’avait point tardé à se montrer provocant en se présentant comme étant le chanteur et batteur de Fireworks. Je n’étais point du genre à entrer dans ce genre de gamineries dont il avait, malheureusement, l’habitude. Ainsi, j’avais fait fi de sa précision n’émettant point le moindre commentaire car je ne voulais point alimenter le moulin de Stone.

Il était préférable de présenter Julie à qui j’avais cédé la parole afin qu’elle puisse parler d’elle. Elle trouvait l’opportunité que je lui présentais comme très belle. Cela semblait lui plaire et de cela j’en étais, déjà, bien content car je ne comptais point faire plusieurs fois le tour des écoles pour trouver une personne qui voudrait relever le défi d’apprendre le français à Peyton.

Julia avait donné quelques détails sur ce qu’elle aimait et, bien entendu, quand il s’agissait de chien, il y avait toujours Peyton pour rappeler qu’elle en avait un. Il aurait été difficile de l’oublier car le répugnant Dexter était à nos pieds à cet instant. Bien que si tout cela pouvait leur attirer une sympathie respective, cela me convenait.

Je ne faisais point de commentaires afin de laisser Peyton et Julie faire connaissance. La chanteuse avait donné ses quelques exigences. Cependant, j’avais bien compris que de ne point avoir Julie pour chaque heure de la journée ne faisait point plaisir à Peyton. A cela, j’avais soutenu le regard de mon artiste.

-Cela dépend. A Julie de me dire si elle peut prendre un congé de l’école afin d’être là chaque jour de la semaine ou bien si ne devrons, en effet, planifier des heures tous ensemble.

C’était à Julie de ne dire ce qui était possible par rapport à son actuel employeur qui était Fairfax. En tout cas, ses heures ici seront bien payées.

Peyton avait beaucoup d’ambitions et l’une d’entre elle était de pouvoir enregistrer la chanson en français à la fin de la semaine. Ceci me semblait un peu présomptueux. Stone, lui-même, semblait trouver cela impossible. Cependant, c’était à Julie de nous dire si tout cela était possible et c’est, ainsi, vers elle que toute mon attention était tournée.

Mes élèves un peu particulier entrent alors dans la salle, accompagnés d'une petite boule de poile toute mignonne. On se salue et se présente assez rapidement. Je leur propose au passage de choisir entre m'appeler Julie ou Mademoiselle Bouchard. L'un choisit la première option, l'autre la deuxième, c'est assez marrant qu'il y ait à la fois la formel et l'informel au sein d'un couple.

- Enchantée de vous rencontrer, Mademoiselle Bouchard.  

- Ok, Julie.

Monsieur Evans présente un peu mes qualités et d'où je viens ainsi que mes futurs élèves. Howard Stone précise -Ouais, j’suis aussi le chanteur et batteur de Fireworks. C'est à mon tour de rentrer dans les détails mais il n'y a pas grand chose de plus à ajouter alors je balance deux petites anecdotes. Le côté compagnon à quatre pattes a l'air de plaire et j'ose espérer que cela permettra un contact en détente.

- Il faudra qu’ils se rencontrent alors !  Je suis certaine que Dexter aimerait avoir des amis.

- Ouais, il va adorer avoir des amis.

- Je suis sûre qu'Athéna sera ravie aussi.

Tant qu'il n'y a pas reproduction ça ira. Pour le moment la mienne est un peu jeune et je dirais que le leur aussi. Ca me rassure tout de même.

Et là, je ne suis pas au bout de mes surprises. Au téléphone, on m'a demandé si je pouvais donner des cours de français. Je pense que ça oui je peux le gérer, sans aucun problème. Mais je ne savais pas que je devais être entièrement disponible pour Peyton Stone. Elle regarde le manager et je fais brièvement de même pour savoir si j'ai loupé un épisode ou quoi?

- Mademoiselle Bouchard. Vous verrez, je suis très rigoureuse dans mon travail et quand je m’investis dans quelque chose, je m’y investis à fond. Je comprends que vous enseignez dans une école et donc, j’imagine que cela veut dire que nous ne pourrez pas m’enseigner à temps pleins.

- Cela dépend. A Julie de me dire si elle peut prendre un congé de l’école afin d’être là chaque jour de la semaine ou bien si ne devrons, en effet, planifier des heures tous ensemble.

- Et bien, nous ne sommes pas en période de vacances scolaires donc si vous le souhaitez, je peux prendre un congé d'une semaine. Néanmoins, monsieur Evans j'aurai besoin d'un preuve écrite par vos soins, afin de confirmer et de faire en sorte que je ne perde pas mon emploi.

J'adresse un petit sourire à mes interlocuteurs. Je veux bien prendre un petit congé pour aider madame Stone mais j'ai besoin d'une contrepartie, je sais que je serai payée pour aider la chanteuse mais j'ai besoin que la maison de disque prouve que ce congé est véritable afin de m'assurer de garder cet emploi de professeur à Fairfax. Je me débrouillerai pour donner des devoirs à distance à mes élèves.

Nouveau challenge, elle doit être prête à prononcer le français en une semaine. Et bah dis donc, ça fait beaucoup de surprise. Il semblerait que Peyton Stone soit la seule au courant de tout ça…

- Je veux m’y mettre dès que possible. Je pensais enregistrer cette chanson dans une semaine, ma question est : est-ce que cela est envisageable ou non ?

-Une semaine pour apprendre à causer Français ? C’est pas possible chérie… … C’est possible ?  

Je réfléchis un peu avant de lui répondre.

- Oui et non. Je veux dire, oui je peux vous apprendre à prononcer la chanson en une semaine si vous êtes impliquée.

Je regarde alors son mari vite fait et reprend aussitôt.

- Mais non on ne peut pas apprendre à parler français en une semaine.

Je leur adresse un léger sourire. Apprendre à parler une langue en une semaine, c'est impossible, surtout le français qui a ses petits pièges. Prononcer une chanson de trois minutes oui c'est de l'ordre du possible à condition que les deux parties se donnent à fond.

Pour moi, elle serait Mademoiselle Bouchard, puis je regardais Howard qui familiarisait sans gêne avec notre prof. Je ne manquerai pas de lui faire comprendre ce que j’en pense, une fois que nous serons à la maison !  Les présentations furent faites dans les formes puis je me détendis un peu quand elle mentionna avoir elle aussi un chien. Les gens qui ont des chiens sont plus intelligents que la moyenne, c’est prouvé ! Si elle l’amène quand nous travaillerons, nos chiens pourront faire connaissance… mais pas trop !

- Bien ! Alors la prochaine fois, amenez avec vous votre petite Athéna.

Il était temps de passer aux choses sérieuses, soit, la raison pour laquelle Timmy avait eu recourt à ses services. On m’offrait une belle, très belle chanson sur un plateau d’argent mais elle était en français et la traduire lui enlèverait son essence et je ne voulais pas ça ! La raison la plus évidente demeurait que j’apprenne  la prononciation des mots pour que je puisse la chanter, sans accent, bien évidement.

J’étais prête à m’y investir corps et âme sept jours sur sept, vingt quatre heures par jour ! Le dur labeur ne m’avait jamais effrayé et c’est ce que je lui dis en affirmant être rigoureuse dans ce que j’entreprenais.  Cependant, et sans rien retirer à la jeune professeure de français, elle ne pouvait visiblement pas me suivre dans mon rythme du fait qu’elle était employée par la Fairfax Highschool.

Pour cela, je toisais Timmy, l’air de vouloir lui faire passer comme message que son plan était peut-être idéale mais comportait tout de même une lacune majeure et ce dernier, lui renvoya la grenade, la laissant s’avancer, visiblement à tâtons  avec des si.

- Bien ! J’imagine que MTI est capable de produire ce genre de document.

Il le fallait parce que je voulais être en mesure de non seulement chanter ma chanson à la perfection en une semaine, mais je voulais aussi parler français dans le même délai ce qui sembla surprendre tout le monde et mon mari, en particulier, qui affirma que c’était irréaliste.

- Je veux et je dois enregistrer cette chanson d’ici la fin de la semaine ! Mon album est prêt, nous n’attendons que ce soit fait pour pouvoir enfin le lancer !

Je restais calme mais en dedans, je bouillonnais ! Qu’y avait-il donc de si compliquer à apprendre des mots ?  Suffisait de s’immerger et c’est ce que je comptais faire à partir de maintenant.

Mademoiselle Bouchard semblait prudente, comme si elle marchait sur des œufs en disant que théoriquement cela pourrait se faire, si j’étais impliquée.

- N’ai-je pas dit être rigoureuse dans mon travail ?

Il fallait donc comprendre que j’étais très disciplinée, acharnée et que j’avais beaucoup de volonté !

Quand je voulais quelque chose, je l’obtenais !

Toujours !

N’avais-je pas épousé Howard Stone, ce qu’aucune de ses nombreuses autres conquêtes n’avaient réussis à faire ?

- Bon alors soit ! Apprenez-moi à bien prononcer les mots de ma chanson et ensuite, nous verrons pour des leçons hebdomadaires pour l’apprentissage complet, ça vous semble raisonnable ?

Je venais de faire un énorme compromis qui me laissais un goût amer dans la bouche, il fallait donc que cet objectif soit atteint, autrement, je sentais que j’allais faire une crise !

Bon, on venait d’organiser un rencard pour Dexter avec Athéna. J’étais content pour lui. Mais il restait à organiser tout le reste comme les moments où Peyton devra faire ses cours de français et tout ça. Enfin où on devra faire nos cours de français. Parce que j’étais super sûr que Peyton allait pas me laisser m’en tirer à si bon compte.

Du coup, j’crois que Peyton, elle était pas vraiment contente d’apprendre que Julie serait p’t-être pas là tout le temps pour elle. Ça se voyait dans son regard et j’crois que Timmy avait capté au point où il mit un p’tit peu Julie sur le fait accompli. J’crois vraiment que Timmy, l’a raté une superbe carrière de politicien. Faut dire que, quelque part, moi aussi avec toutes les promesses non tenues que j’faisais…

Bref, semblerait que Julie puisse prendre un congé mais qu’il lui fallait des papiers pour justifier tout ça à Fairfax pour pas perdre son job. Ouais, j’crois que MTI pourra lui faire ça. Les papiers, ils savent faire. Et Timmy était même le maitre de la paperasse. Donc, j’crois que ça pourra le faire et tant mieux parce que j’avais pas trop envie que Peyton soit de mauvaise humeur.

Mais Peyton avait encore des exigences ce qui était pas vraiment étonnant. J’pouvais pas lui en vouloir. J’comprenais qu’elle veuille sortir son album vite et qu’il soit bien fait. Moi aussi, j’aimais bien le travail bien fait.

Mais bon… De là à apprendre le français en une semaine… J’crois que c’était un p’tit peu impossible, non ? Mais Peyton voulait quand même enregistrer la chanson fin de semaine. J’crois pas que c’était trop négociable, en fait…

-Ouais, j’sais chérie… Mais vaut mieux que ça soit bien fait et un p’tit peu en retard que mal fait et à l’heure, non ?

Moi, c’était comme ça que j’voyais les choses… Mais restait à voir ce qu’en pensait Julie. Et elle disait que, ouais, c’était possible. Enfin, pas d’apprendre tout le français mais rien que la chanson, oui, si Peyton s’impliquait. Han, non… Faut pas dire ce genre de chose-là… Faut pas douter de l’implication de Peyton, sinon, elle va le souligner…

Et elle le souligna sous forme de question où j’pouvais sentir que Peyton aimait pas vraiment qu’on doute de son implication. J’la connaissais vraiment par cœur.

-Si, tu l’as dit… Et tu l’es, moi, j’le sais.

Julie aura peut-être ses foudres mais moi, j’voulais les éviter. Pour ça que j’venais de dire ça…

Bref, tout ça pour que Julie ajoute qu’apprendre le français en une semaine, c’était pas trop possible. Ça je m’en doutais un peu. Tout le monde pense que j’suis stupide mais j’le suis pas tant que ça…

Du coup, j’regardai vers Peyton qui sembla quand même un p’tit peu contrariée par tout ça… Mais elle accepta quand même disant qu’après avoir enregistré sa chanson, elle prendra sûrement des cours hebdomadaire avec Julie… Han… J’suis sûr que j’allais y passer aussi…

J’voulais pas y passer… Et alors que Peyton demanda si tout ça était réalisable comme ça, moi, j’tentai quand même de trouver un moyen de me défiler en regardant vers Julie.

-Vous croyez, Julie, que le batteur a besoin aussi d’apprendre le français pour bien faire la chanson ?

Ouais… J’savais que la réponse était « non » mais si c’est Julie qui le dit, c’est mieux, non ?

Peyton n’était point une star pour rien. Elle avait beaucoup d’exigences et l’une d’entre elle était de pouvoir bénéficier des cours de Bouchard le plus d’heures possibles. Elle avait fait part d’une certaine déception quand elle avait appris que Julie G. Bouchard était employée ailleurs. Cependant, libre à Bouchard de prendre un congé qui sera, de ce fait, justifié par MTI. A moins que son autre travail lui tienne plus à cœur que le projet que nous lui proposions, de ce fait il faudra arranger les horaires afin que cela convienne à tous.

C’était à Bouchard de m’éclairer sur ce qu’elle avait envie. Elle ne semblait pas vouloir laisser passer l’opportunité que nous lui propositions car elle désirait se tourner vers un congé d’une semaine. Nous verrons s’il y a lieu de le prolonger. Cela semblait convenir à Peyton bien que je savais qu’elle aurait très certainement voulu bien plus que cela.

-Bien entendu, MTI pourra produire ce document pour, ainsi, justifier votre congé, Mademoiselle Bouchard. Vous serez, ainsi, engagée, pendant cette période, par MTI et serez payée à temps plein ce qui vous offrira un bon salaire pour le temps que vous travaillerez pour nous.

De cela, elle ne devrait pas s’en faire. Ce qu’elle gagnera ici en tant que professeur particulier pour une star de la musique sera bien plus élevé que ce qu’elle gagne avec Fairfax.

Cependant, Peyton avait le désir de sortir au plus vite sa chanson et avait l’intention d’apprendre le français en une seule semaine. Il s’agissait d’une entreprise réalisable pour Julie en ce qui concernait la chanson bien que cela demandera de l’implication de la part de Peyton. La diva était une personne impliquée et elle n’avait point manqué de le rappeler à tout le monde. Stone allait, bien entendu, dans son sens une preuve que Peyton le menait à la baguette.

Ils s’étaient, ainsi, accordés sur le fait d’apprendre la chanson en une semaine et d’apprendre le français en plus de détails dans les prochaines semaines. Cela me semblait plus que raisonnable.

-Bien, si tout le monde est d’accord, nous ferons ainsi.

Bien que Stone avait encore une question dont j’avais la réponse. Il n’était point important pour le batteur d’apprendre le français, sinon je doutais que nous puissions arriver à nos fins dans les délais prévus par Peyton. Car je doutais que Stone soit du genre studieux. Cependant, j’avais laissé le soin à Bouchard et Peyton de réagir à cela.

A papoter un peu avec mes interlocuteurs du jour. Je viens d'obtenir un play date à mon chiot. Ma petite Athéna sera toute heureuse, ça c'est certain.

Enfin, revenons aux choses sérieuses. Il y a quelques négociations à faire. Peyton Stone a envie que je sois disponible plus que quelques heures par jour pour pouvoir enregistrer dans la semaine. Je comprends mais j'ai besoin d'une preuve que je travaille ici de façon exceptionnelle, afin de pouvoir obtenir mon congé, d'une semaine apparemment. Cela ne sera pas trop embêtant par rapport à mes élèves, seulement trois heures dans la semaine sans moi, ils survivront. En tout cas une chose est sûre, il ne faut pas s'embrouiller avec Peyton Stone, c'est une femme de caractère.

- Bien ! J’imagine que MTI est capable de produire ce genre de document.  

- Bien entendu, MTI pourra produire ce document pour, ainsi, justifier votre congé, Mademoiselle Bouchard. Vous serez, ainsi, engagée, pendant cette période, par MTI et serez payée à temps plein ce qui vous offrira un bon salaire pour le temps que vous travaillerez pour nous.

- Merci beaucoup Monsieur Evans. je vous réserverai donc une semaine pour pouvoir prononcer cette chanson, que j'ai hâte de découvrir!

- Je veux et je dois enregistrer cette chanson d’ici la fin de la semaine ! Mon album est prêt, nous n’attendons que ce soit fait pour pouvoir enfin le lancer !

- Ouais, j’sais chérie… Mais vaut mieux que ça soit bien fait et un p’tit peu en retard que mal fait et à l’heure, non ?

- N’ai-je pas dit être rigoureuse dans mon travail ?

- Si, tu l’as dit… Et tu l’es, moi, j’le sais.

- Certes oui. Ca fait pas mal d'informations à retenir d'un coup pour moi vous savez…

De plus, l'erreur est humaine n'est-ce pas. J'ai tellement à mémoriser pour aujourd'hui que je peux oublier un ou deux détails oui… En tout cas Howard Stone, n'a pas l'air de vouloir se mouiller beaucoup. Quand l'amour est plus important que la dispute c'est chou.

On revient alors sur le programme et ce qu'il y aura à faire. J'ai fait comprendre que le français en une semaine ce n'est pas possible, en revanche la prononciation, ça l'est, j'ai de grands espoirs du coup.

- Bon alors soit ! Apprenez-moi à bien prononcer les mots de ma chanson et ensuite, nous verrons pour des leçons hebdomadaires pour l’apprentissage complet, ça vous semble raisonnable ?

-Bien, si tout le monde est d’accord, nous ferons ainsi.

- Vous croyez, Julie, que le batteur a besoin aussi d’apprendre le français pour bien faire la chanson ?

- Ca me semble entièrement faisable ainsi oui! Pour vous répondre Howard. Est-ce nécessaire? Non; Néanmoins je pense qu'apprendre une deuxième langue apporte beaucoup et c'est toujours utile pour visiter et très apprécié des locaux.

C'est mon avis personnel, après ils en font ce qu'ils veulent. Je ne suis pas dans leur couple et ils vont gérer ça à leur manière. J'ai apporté la nuance nécessaire pour qu'ils en discutent calmement entre eux.

J'esquisse un petit sourire et attends la suite des évènements.

Tout ceci m’exaspérait !

Il me semble que je ne demandais pas la lune, simplement d’avoir un professeur digne de ce nom, capable de s’investir autant que moi dans mon apprentissage de la langue de Molière ! Si quelqu’un ici était capable de rigueur, c’était bien moi ! Je pouvais m’immerger  à temps plein pour être capable de maîtriser parfaitement ma chanson en une semaine.

C’est ce que je voulais, et je l’exigeais !

Timmy assura que MTI pourrait offrir tous les documents nécessaires à Mademoiselle Bouchard afin qu’elle puisse se voir accorder un conséquent et, qu’enfin, nous puissions commencer.

Le regard que je lançais à Howard quand il affirma qu’il valait mieux que ce soit plus long et parfait qu’à l’heure et bâclé, était sans équivoque !  Rien ne sortirait du studio tant que ça n’aurait pas reçu la certification Lola, c'est-à-dire, mention d’excellence et si j’avais décidé que ce serait fait en une semaine, c’est que ce serait fait en ce délais, pas une heure de plus !

- Voilà ! Tu sais que je suis capable de soulever des montagnes avec ma détermination et mon travail acharné. Je maîtriserai cette chanson en une semaine.

Bien évidement, mon apprentissage ne reposait pas que sur mes épaules, mais sur celles de la jeune femme. Si je n’y arriverais pas, ce ne serait pas parce que je n’y avais pas mis les efforts mais parce qu’elle avait échouée ! C’était comme cela que tout avait toujours fonctionné !

Cette petite réunion s’achevait, maintenant que nous étions tous d’accord sur le délai que j’’imposais et j’étais prête à commencer, pourquoi attendre à plus tard ce qui pouvait être fait maintenant, mais Howard demanda candidement s’il était nécessaire pour lui, batteur d’apprendre le français.

Devais-je comprendre que mon mari se désistait d’une occasion de faire quelque chose de nouveau avec sa femme ? Si c’était le cas, je trouvais cela vraiment blessant mais je restais  sereine et laissais Mademoiselle Bouchard jongler avec la patate chaude.  J’appréciais sa débrouillardise et la façon qu’elle avait de subtilement, me laisser trancher.

- Bien sûr que c’est utile, mon amour ! Vois ça comme une activité de couple, et comme le mentionne Mademoiselle Bouchard, que tu adresses quelques mots en français, séduira ton public ! Si tu n’y tiens pas plus que ça, tu  n’aurais qu’à prendre des cours de bases mais j’insiste pour que tu t’implique toi aussi !

Puis je regardais Julie qui avait Dexter à ses pieds. Il devait avoir sentie que la jeune femme avait son propre  toutou à la maison.

- Quand commençons-nous?

J’étais prête maintenant à me lancer, après tout, le temps, c’est de l’argent !

Timmy, il s’arrangera toujours pour ne pas avoir les foudres de Peyton sur lui. J’le voyais bien aujourd’hui avec la façon dont, super trop diplomatiquement, il venait de proposer une justification de congé à Julie pour permettre à Peyton d’avoir la prof à plein temps pendant une semaine. L’était doué pour la diplomatie, Timmy. Fallait lui rendre ça même s’il me tapait souvent sur les nerfs.

C’est Julie qui faillit faire un p’tit peu péter les plombs à Peyton quand elle parla d’implication et tout ça. Ouais… Fallait pas douter que Peyton puisse abattre une super grosse charge de travail en peu de temps. Parce qu’elle pouvait facilement le faire. D’ailleurs, c’est ce que j’dis à Peyton. Que j’doutais pas une seule seconde de ça. Comme ça, moi, j’étais sauvé. Les autres avaient qu’à se débrouiller, mais, moi, au moins, j’pourrais dormir en paix. Peyton ajouta que j’savais qu’elle pouvait soulever des montagnes pour arriver à ses fins et qu’elle pourra arriver à maitriser la chanson en une seule semaine.

-Ouais, c’est clair que tu y arriveras.

Et Julie de s’excuser disant qu’elle avait beaucoup d’informations à assimiler d’un coup. J’lui souris un p’tit peu.

-Vous en faites pas. Elle vous pardonne.

Enfin, j’crois… Mais j’savais que Peyton tenait tellement à ces cours qu’elle ne fera pas trop de coups d’éclat aujourd’hui.

Mais ce fut à moi d’avoir une p’tite question. J’voulais savoir, mine de rien, si un batteur avait vraiment besoin d’apprendre le français. En fait, c’était pas tellement mine de rien et j’savais déjà un peu la réponse… Mais Julie disait que c’était toujours bien d’apprendre une seconde langue même si c’était pas forcément utile pour un batteur. J’fis une p’tite moue. Han… Ouais, c’est p’t-être apprécié des locaux… Mais ça voudrait dire que j’devrais apprendre toutes les langues du monde… Et faut pas déconner quand même…

Mais Peyton me donna le coup de grâce. Elle voulait que je m’implique. Et j’savais que si j’refusais, elle fera une scène à la maison. J’soupirai un p’tit peu.

-Bon ok… Mais c’est pour te faire plaisir, chérie. Juste pour toi.

Et Peyton demanda quand on allait commencer. J’savais qu’elle voudrait que ça soit demain. C’était ce que disais son regard.

-Bah, j’suppose qu’on commence demain.

Ouais, ça sera sûrement demain…