Il y avait du monde, ce samedi, dans la salle de sport. Ce n’était pas l’anniversaire de Vern, pourtant, mais il semblerait que tout le monde ait décidé de venir ici, ce soir. Sauf Amon, bien sûr, qui ne devait pas encore s’être remis de la raclée que je lui avais mise l’autre jour.

Quant à moi, je comptais bien me défouler ce soir. Sky travaillait. Elle gardait Grant… Jordan Keller devait aller chasser la racaille ce soir, apparemment. Alors que la racaille, elle était toute rassemblée ici au milieu de parieur et de gens soi-disant respectable. Bref, un endroit où ne viendra pas la police parce que c’était ainsi. Vern savait faire en sorte que son bisness se sache… Sans vraiment se savoir. Et c’était tant mieux pour les gens comme moi qui avaient besoin, de temps en temps, de se défouler.

Comme aujourd’hui et ce malgré que je ne sois pas encore tout à fait remis du combat que j’avais fait contre ce petit chef neo-nazi. J’étais largement assez en forme pour me mesurer aux loosers qui allaient se battre aujourd’hui.

La première chose que je fis en arrivant fut de m’inscrire au combat et savoir ce que le hasard allait me donner comme adversaire. Je m’approchai, donc, de Randall.

-Tu as intérêt à bien tirer mon adversaire, Randy.

Il fit une moue et haussa les épaules avant de tirer au sort mon adversaire. Il lut deux fois avant de blêmir un peu, de poser son regard sur moi et de relire le nom.

-Je le plains ton adversaire.

C’est ce qu’il lâcha après s’être pincé les lèvres. Je fronçai les sourcils et penchai légèrement la tête sur le côté.

-C’est qui ?

Si c’était un gamin qui venait juste pour la frime, j’étais certain que Randy aurait rigolé plus qu’autre chose. Mais là, il ne rigolait pas. Il avait pitié pour mon adversaire. Ça ne lui ressemblait pas.

Il soupira.

-Collins Ohr.

Je ne connaissais aucun Collins Ohr. D’ailleurs, c’était quoi ce nom ?

-Quoi ? Encore un gamin qui croit qui sait se battre ? C’est qui ce Collins ?

Les lèvres toujours pincées, Randall montra du doigt le fameux Collins… Quand je vis de qui il s’agissait, je rigolai jaune.

-C’est une blague ?

Une fille… Collins Ohr était une fille. J’allais me battre contre une fille. La soirée commençait bien. Je me tournai vers Randall.

-Depuis quand Vern accepte que les filles se battent ?

Je n’étais pas du genre à penser que les filles étaient incapables de se battre. J’étais juste du genre à penser qu’elles étaient incapable de battre un homme entrainé et ça peu importe si elles l’étaient elles-mêmes ou pas. Autant dire que je pensais sincèrement pouvoir écraser Collins avec mon petit doigt.

-J’en sais rien, moi, Ward. Il a accepté, c’est tout. Quand je lui ai demandé, tantôt, si cette fille pouvait s’inscrire il a dit « oui ». Il a dit qu’à partir du moment où il a accepté que Stone puisse se battre, il ne pouvait pas dire « non » à une fille. Surtout qu’il dit qu’elle se bat bien…

Je levai les yeux au ciel. Si Vern commençait à accepter n’importe qui les qualités des combats allaient s’en ressentir.

-Elle pourra se battre aussi bien qu’elle le peut, elle ne fera jamais le poids.

Randall haussa les épaules.

-Peut-être. Mais évite de l’amocher… Elle est pas mal, tu sais…

Je m’en foutais qu’elle était pas mal. Elle a voulu s’inscrire, qu’elle assume.

-Je vais l’assommer avec une pichenette…

Randall soupira.

-Tu combats dans vingt minutes… Je vais l’annoncer…

J’hochai de la tête tout de même frustré de ne pas être tombé sur quelqu’un de plus ou moins à ma taille. Randall annonça alors que Ward Fleming sera contre Collins Ohr dans vingt minutes. Je laissai l’information atteindre le cerveau de la blonde avant qu’elle se dirige vers l’unique vestiaire de la salle. Vern préférait toujours qu’on sorte de là avant un combat qu’on soit déjà prêt ou non. Moi, je n’étais pas encore prêt, je ne savais pas ce qu’il en était de Collins. Je la suivis et, un peu après qu’elle fut entrée, je fis de même fermant la porte derrière nous.

-C’est toi Collins ?

C’était bien elle. Je balançai mon sac sur la banquette avant de regarder la fille.

-Tu lui as promis quoi à Vern pour qu’il accepte que tu combattes ? Une virée avec lui dans les douches juste après la soirée ?

Je disais ça sur un ton neutre. Je parlais sérieusement.

@ Billy Lighter

Peut-être que ma vie sociale manque cruellement de divertissement, autrement, je ne me serais pas retrouvée à la salle de sport de Vern et ne m’aurais pas inscrite pour un combat de boxe aléatoire.  Je serais chez des copines entrain de boire du vin, à parler des dernières tendances capillaires, à parler de la rupture de l’une, aux fréquentations de d’une autre. Le fait est que ce genre de soirée ne me ressemble pas et que j’ai soif d’action. J’avais d’abord cherché un endroit pour jouer au poker jusqu’aux petites heures du matin mais ce genre de soirée sont pour la plus part sous invitation, pour n’avoir que la crème de la crème a sa table. Puisque je n’en ai pas reçue, je peux en déduire alors que c’est qu’il n’y a pas de partie qui se joue quelque part et l’idée d’aller mes des pièces dans une machine à sous ne m’inspire pas plus que ça.

J’ai donc fais le chemin jusqu’à la salle de sport et me suis inscrite, sur un coup de tête.  Mon petit doigt me dit que j’aurais mieux fait d’attendre encore un peu, revenir quelques samedis en ligne, question de voir le potentiel des combattants, voir un peu à qui j’ai à faire.

J’ai quand même mis mon nom dans le chapeau et laisser le hasard se charger du reste. J’avais été prévoyante, quand même, avant de partir de chez moi, j’avais enfilé mon short et mon haut de boxe sous ma robe, parce que cette salle de sport est assez mal conçue au niveau des vestiaires et que je n’avais pas l’intention de me changer devant les mecs.

Bref, j’étais à discuter avec quelqu’un qui avait un minimum de conversation tout en regardant autour de moi les gens qui allaient et venaient. Mon adversaire se trouvait quelque part dans la salle, je savais déjà que je me battrais contre un homme, la surprise sur le visage de Randy, celui qui prenait les inscriptions n’avait pas laissé beaucoup de place à l’interprétation.

On appela mon nom et je me redressais sur mon tabouret ce qui laissa pantois l’homme avec qui je discutais. Et oui, il venait de comprendre que je n’étais pas ici en tant que spectatrice. Il en faut bien pour tous les goûts, non ? Je le saluais et me dirigeais vers le vestiaire, où se trouvait mon sac avec mes gants.

- Oui, c’est moi. J’imagine que toi tu es Ward Fleming ?

C’était le long qu’on avait annoncé avec le mien.

J’ouvris mon sac et en sortis mes gants mais avant de les enfiler, je nouais mes cheveux sur ma tête en une toque bien serrée. Je ne voulais pas les voir voler en tout sens autour de ma tête et m’aveugler pendant mon combat. Ce serait gênant et ça ne m’aiderait pas le moins du monde.
Mon adversaire était grand, bien bâtit, un fichu de bon gabarit, j’avais un peu l’air d’une petite gazelle à ses côtés mais je ne me laissais pas impressionner, j’en avais viré des beaucoup plus baraqué.

- Au risque de te décevoir, rien du tout. Il me voit m’entraîner ici régulièrement, il sait ce dont je suis capable.

Je ne voulais pas non plus m’avancer trop sur mes capacités sans pour autant passer pour une petite fleur fragile. Je nouais les cordons ne mes gants puis je les frappais l’un contre l’autre. J’étais prête, physiquement et mentalement bien que légèrement impressionnée par le corps de mon adversaire seulement, je remarquais aussi de vieilles ecchymoses et des cicatrices qui le parsemaient ici et là.

- Et toi ?  Tu es un habitué de l’endroit ?

@ Billy Lighter

J’avais rejoint la fille dans les vestiaires. Une fille qui avait été prévoyante parce qu’elle portait déjà ses habits de boxe qu’elle avait mis sous sa robe. Preuve qu’elle était déjà venue ici comme l’avait insinué Randall.

Je conclu, tout haut, qu’elle était Collins ce qu’elle confirma. J’allais, donc, bel et bien me battre contre cette petite blonde. Quand on voyait son gabarit et le mien, ça sentait le combat à sens unique…

J’enlevai déjà mon t-shirt alors qu’elle devina que je devais être Ward Fleming. Aucune peur sur sa figure. Donc, je pouvais en conclure qu’elle ne me connaissait pas… Ni même ma réputation, d’ailleurs. J’hochai de la tête.

-C’est ça…

J’enfilai mon short de boxe alors qu’elle nouait ses cheveux. En la voyant de plus près, je pouvais remarquer qu’elle avait une certaine musculature. Elle s’entrainait, c’était claire. Mais ça restait une femme avec la force d’une femme. Et une femme entrainée, pour moi, ne peut pas battre un homme entrainé… Surtout que je devais faire environs 20 centimètres en plus qu’elle.

Je commençai à mettre des bandages sur mes mains tout en y allant de petites provocations sur sa place dans les concurrents du jour. Elle avait certainement proposé des faveurs à Vern. Je ne voyais que ça pour qu’il ait accepté qu’une fille prenne part à une compétition où elle n’aurait aucune chance de l’emporter.

Mais elle objecta disant que Vern savait simplement ce dont elle était capable parce qu’il l’avait vu s’entrainer ici même-même. Je ricanai un peu.

-Ah oui ? A mon avis, c’est surtout qu’il aime ta plastique et qu’il avait envie de la voir en dehors des heures d’ouvertures officielles de la salle.

Je la regardai de haut en bas. Elle était bien foutue. Je comprenais Vern.

Mon regard se reposa sur mes bandages alors qu’elle demanda si j’étais un habitué. Preuve de plus qu’elle-même n’était pas une habituée des matchs du samedi soir.

Je repris sur un ton neutre :

-Oui, je viens souvent et ce depuis des années.

Je relevai la tête vers elle.

-La dernière fois, j’ai envoyé Amon Sørensen à l’hôpital. Tu le connais ? C’est un habitué aussi.

Mais je savais qu’il venait souvent en journée aussi. Bien plus souvent que moi. Alors, peut-être que Collins l’avait croisé vu que ce n’était pas sa première fois ici.

J’achevai de bander mes mains avant de sortir mes gants.

-Dis-moi… Comment une fille comme toi en vient à se dire que c’est une bonne idée de participer à des matchs de boxe où elle est certaine de rencontrer, en adversaire, des hommes en manque de violence ou de sensations ?

Pour moi, c’était loin d’être une bonne idée. Je la fixai penchant légèrement la tête sur le côté.

-Tu es aussi en manque de violence et de sensations ? Ou bien tu veux simplement une raison de ne pas aller au travail demain matin ?

Parce que si je lui refaisais le portrait, je doutais qu’elle puisse aller travailler demain matin.

@ Billy Lighter

Sa tête me disait quelque chose, je ne savais cependant pas de où j’avais pu le voir, mais Los Angeles n’est rien de plus qu’un grand village, pas vrai ? Tout le monde connait tout le monde et, en fait, en dit-on pas que nous sommes à sept personnes de connaitre quelqu’un ?  Je l’avais peut-être croisé au kiosque à journaux le matin ou au petit gueuleton où je prends tous les jours mon café, bref, ça n’avait aucune importance et n’allait rien changer au fait que j’allais affronter ce colosse sur le ring dans quelques instants.

Je le regardais, évidement, du coin de l’œil, se préparer et ça m’intriguais un peu, je l’avoue, on apprend des gens en les observant. Déjà, je devinais qu’il était droitier, qu’il avait des ecchymoses ici et là sur le torse, assez vieilles mais encore légèrement apparentes, de bonnes cicatrices, peut-être encore douloureuses, j’allais bientôt le savoir.  Cela pouvait sembler vicieux mais j’étais certaine qu’il faisait la même chose de son côté.

Je n’avais absolument rien promis à qui que ce soit pour gagner ma place ce soir. Je l’avais obtenu parce que Vern savait de quoi j’étais capable et que si je remportais mon match, j’allais lui rapporter un beau petit pactole lors des prochaines mises pour un éventuel prochain combat.

- Il peut bien aimer tout ce qu’il veut,  ça n’ira jamais plus loin que ça. Je m’entraîne ici, je boxe ici, point à la ligne.

J’engageais un petit peu plus la conversation pour en connaitre d’avantage sur les habitudes de mon adversaire. Il est donc un habitué de l’endroit, il vient depuis des années et, la dernière fois, il a mit hors service Amon Sørensen et l’a envoyé à l’hôpital.

- Oui, je le connais… Je l’ai rencontré ici la première fois que je suis venue. Ça explique pourquoi je ne l’ai pas revue.

Je n’allais pas lui dire qu’Amon m’avait vaincue, que le match avait quand même été assez serré, qu’on y avait pas mit toute la gomme non plus. Et je n’allais pas lui montrer que ça m’inquiète vachement sur l’issue du combat de ce soir… Je n’avais pas envie de me retrouver à l’hôpital et manquer à mon service auprès de David McAvoy!

Quand mes gants furent bien lacés, je frappais mes poings l’un contre l’autre et sautillais un petit peu sur ma gauche puis sur ma droite puis regardais mon futur adversaire qui s’intéressait sur ce qu’une fille comme moi pouvait trouver à la boxe. Bien évidement. Il spéculait sur les raisons, ça fascinait toujours, de toute évidence.

- Rien de tout ça. Je suis sportive, j’ai beaucoup d’énergie à dépenser.

Dans tout ce qu’il m’avait dit, moi je comprenais surtout qu’il serait mort de honte si je devais lui foutre une trempe devant une salle comble. Qui plus est, j’avais encore plus envie de le vaincre pour Amon.  Je l’aimais bien, mon voisin d’étage. Il était arrivé que l’on se croise suite à notre premier rencontre ici même,  alors que je rentrais dans notre building et qu’il en sortait, ou alors en allant réceptionner mon courrier et qu’il faisait de même.  Je le croyais occuper ces derniers temps. Occuper à récupérer, oui !

- Tu es prêt ?  Car moi je le suis !

Valait mieux en finir, alors j’ouvris la porte et sortie la première pour me diriger vers le ring. J’entendais les rires et les sifflements des parieurs. De toute évidence, je n’avais pas une cote incroyable face à Ward, qui miserait sur une femme ?  Putain, j’espérais pouvoir leur en mettre plein la vue à eux, et à lui, plein la gueule !

@ Billy Lighter

J’étais certain que Vern avait laissé faire combattre la fille uniquement pour pouvoir se rincer l’œil sur sa plastique en dehors des heures d’ouverture de la salle. Que ça soit ça ou non, la fille semblait s’en foutre disant que, de toute façon, ça n’ira jamais plus loin. Ici, elle ne faisait que s’entrainer et boxer, c’est tout.

-Alors, il faudra que tu gagnes si tu veux continuer à avoir ta place à ce genre de match… Parce que, sinon, Vern se lassera bien vite si tu ne lui offre rien de plus que des défaites.

Parce que si elle n’en touchait pas une, elle ne rapporterait pas grand-chose en termes de paris pour tous les gens qui venaient ici. Et c’est sur les paris et les fréquentations que Vern se faisait le plus de thunes alors il lui fallait des gens qui savent rendre les coups.

Tout en me préparant, je répondis à la question de Collins disant que j’étais un habitué et que ma dernière victime en date était Amon. Elle le connaissait. Elle l’avait rencontré ici.

-Oui, ça explique ça.

Je fixai ensuite la fille demandant ce qui la poussait à prendre part à ce genre de combats. Elle était inconsciente. C’était mon avis. Ou suicidaire. C’était mon autre avis. Mais elle se disait juste sportive. Elle avait de l’énergie à dépenser. Je ricanai un peu.

-Et bien tu vas pouvoir en dépenser.

Je mis mes gants alors que Collins était prête et sautillait déjà sur place. Elle n’avait définitivement pas peur… Raison de plus pour lui donner une petite leçon. Après ça, pas sûr qu’elle mettra encore les pieds ici.

Je me redressai et penchai légèrement la tête sur le côté.

-Je suis prêt.

Et on nous appela sur le ring. Collins Ohr contre Ward Fleming. Un match gagné d’avance sur le papier. Une fois entré, j’entendais les gens siffler et rire. Ils riaient de voir une fille grimper sur le ring. Quant à moi, comme d’habitude, je ne recevais les encouragements de personnes. Le public, ici, me détestait… Mais, ce soir, ils détestaient encore plus l’affiche au complet que moi en particulier. Une femme contre Ward Fleming. Pour les gens d’ici, ça n’avait rien de vendeur. Amon contre Ward, c’était mieux. Parce qu’ainsi, tous pourraient encourager leur chouchou Danois.

Une fois dans mon coin du ring, je jetai un œil à Vern qui était dans un coin de la salle. Il avait la mine soucieuse. Serait-il concerné de voir sa petite poupée contre moi ? Sans aucun doute. Il aurait dû y penser avoir d’avoir accepté qu’elle se batte.

L’arbitre se mis au milieu et donna le signal de commencer sous les sifflements d’un public mécontent qui voyait déjà la fille se faire massacrer.

Ils n’étaient pas les seul à penser que l’issue, ça serait ça. Je le pensais aussi.

Je sautillai m’approchant de Collins avant de, sans vraiment éviter, envoyer mon poing en pleine figure. Mais elle para. Elle para parce qu’elle était rapide.

-Tu sais parer. C’est bien. Je ne vais peut-être pas trop m’ennuyer.

Et une fois ma phrase terminée, j’envoyant le même type de coup qu’elle para à nouveau.

Elle était concentrée… Bien. Et si ça impressionnait déjà le public de voir qu’elle savait rattraper mes coups, moi, ça ne m’impressionnait pas vraiment.

Ce n’était que des coups d’échauffement.

Le suivant ne sera pas un coup d’échauffement.

Je fis une feinte comme si j’allais lui envoyer le même type de coup en pleine figure mais alors qu’elle allait à nouveau parer, je retins mon coup pour lui envoyer, à la place un gauche en plein dans l’estomac.

-Alors? Tu veux abandonner?

C’était un avant-goût seulement de la douleur qui l’attendait.

Spoiler:

@ Billy Lighter

Mon adversaire tentait de mieux me cerner en me questionnant sur, entre autre chose, la raison pour laquelle Vern me permet de boxer ici. Il ne fallait pas chercher longtemps, s’il me laissait boxer, c’était parce qu’il avait vu le sérieux que je mettais à mon entraînement et ma performance contre Amon, bien que ce combat n’était que pour la forme, sans coup porté dans le but de blesser.

Je n’avais pas volé ma place et je la méritais, quoi qu’on en pense et non, je n’aurais pas à m’abaisser à copuler dans les douches comme une vulgaire catin, ensuite.

- Ça se décidera sur le ring, pas dans le vestiaire.

C’était une façon poli mais sans équivoque pour lui faire comprendre qu’il perdait son temps à essayer de me jouer dans la tête, je n’avais aucunement l’intention de me laisser intimider par ses allégations et suppositions. J’étais habitué à ce genre de langage de par le métier que je pratique et le mieux c’est de demeurer impassible et surtout de ne pas perdre son calme.

J’eu cependant un léger pincement au cœur quand il se venta d’avoir mit K.O. Amon, ce qui expliquais que je ne l’ai pas revu ici depuis un bon petit bout de temps. Je devrais peut-être aller sonner chez lui demain… si je sais encore marcher ! Parce que oui, sans laisser la peur ébranler mon mental, de savoir qu’il a pu faire à ce point mal à Amon que ce dernier s’est retrouvé en piteux état me laisse supposer que je puisse subir le même sort.

Mais ça n’arrivera pas !

Je terminais de me préparer en répondant à l’une de ses innombrables questions. Décidément, il ne savait pas que la préparation mentale avant un match comptait pour beaucoup ? Je boxais parce que je suis sportive, parce que j’ai beaucoup d’énergie à dépenser, parce que j’aime me défouler, sortir l’adrénaline, il en voulait des raisons ? Je pouvais lui en fournir mais je ne lui dirais pas que c’est aussi un bon entraînement parce que je suis garde du corps. Je n’ai pas non plus envie que, si je devais me retrouver écrapoutie comme une crêpe sur le ring, ma réputation ensuite soit soufflée comme un château de carte.

Puis nous fûmes enfin appelé… Enfin ou déjà, je ne savais plus lequel était le plus juste mais quoi qu’il en soit, je me dirigeais la première vers le ring, marchant la tête haute, focusant droit devant moi puis je sautillais un peu dans mon coin du ring, évaluant encore mon adversaire, regardant par quel côté il amorçait sa feinte ‘’pratique’’ seul dans son coin, je notais mentalement tout ce qui pouvait m’être utile sans non plus me bourrer le crâne. J’avais cette capacité de retenir des informations et les utiliser quand le moment se montrait judicieux.

À peine le début du match fut signifié qu’il sautillait en se rapprochant de moi puis balança son poing à la hauteur de mon visage mais je levais le bras pour dévier son coup.  Il parla mais je ne l’écoutais pas, je restais concentré ce qui me permis de le déjouer à nouveau mais, à son troisième coup, il me déjoua d’une feinte et me frappa en plein ventre. Je retenu mon souffle et lui dégainais des flèches du regard.

- Tu aimerais trop !

Je n’allais pas abandonner.

Je n’abandonnais jamais ! Et ce match là, je le faisais pour moi, pour mon honneur, parce que ce serait bien de lui défaire sa salle gueule de macho fini et aussi, pour Amon, je serais trop heureuse de lui dire que j’ai foutu la raclée du siècle a celui qui lui a fait ramasser ses dents à la petite cuillère.

Nous tournions tout en se dévisageant, pendant quelques secondes. Je savais qu’il y avait de l’action tout autour de nous mais je n’y prêtais aucunement attention.  Je tentais la même approche, avança mon poing gauche vers son visage mais stoppant à la dernière seconde car il allait  m’éviter, pour lui envoyer une solide droite dans les cotes, puis encore avec ma gauche mais il eu le temps de rabaisser son point pour me parer et c’est alors que je revenue à la charge avec une droite au menton et que l’arbitre sonna la fin du premier round.

- Tu t’ennuie, Ward ?

@ Billy Lighter

La fille avait du sang-froid… C’était ce que je conclus de notre petite conversation dans les vestiaires. Elle ne se faisait pas piquer au vif par mes provocations ou, tout du moins, elle ne le montrait pas et elle ne répondait que le strict minimum à mes questions.

Ce qui me faisait dire une chose : cette fille était inconsciente mais elle avait un bon mental. Maintenant, de là à dire qu’elle avait ses chances, c’était un peu pousser les choses trop loin. Elle restait une femme avec le gabarit qui allait avec. J’avais battu des gens au mental tout aussi bien accroché mais avec bien plus de muscles.

Bref, le bavardage prit fin quand on nous appela sur le ring. Je savais que pour le public le combat n’avait strictement rien d’alléchant sur le papier. Et, pour bien faire, je comptais abréger leurs souffrances en n’en finissant très vite avec Collins et espérer pouvoir faire un autre combat plus intéressant dans la foulée.

Parce que j’avais l’impression que ce combat allait être ennuyeux.

Je grimpai sur le ring et, très vite, le signal fut donné. Je ne tardai pas à lancer l’assaut ce qui conduit à mon premier coup qui porta ses fruits. Un coup que je pensais suffisant pour espérer que Collins abandonne et se ridiculise, du même coup, devant tous ces gens qui la croyaient perdue d’avance.

Mais elle refusa de me céder une victoire facile en me fusillant du regard.

-Non. Ce n’est pas que j’aimerais ou pas. Je voulais juste t’éviter des mois de revalidation.

Je dis ça de mon ton neutre reprenant ma position alors que les gens ne savaient, définitivement, pas qui encourager tellement ils ne voulaient qu’aucun d’entre nous deux ne sorte vainqueur. Quoi que, j’entendais, de temps à autres des : « Ward, démolit-là, qu’on passe à autre chose. » ou des « Hey ! La fille ! Détruit cet enfoiré ! ». Bref, rien qui volait bien haut, comme d’habitude.

Moi, je restais concentré non sans provoquer Collins de quelques sourires en coin avant qu’elle ne tente le coup en envoyant son poing dans ma figure. Un coup bien trop prévisible mais qu’elle ne porta pas jusqu’au bout me prenant à revers pour m’envoyer son poing dans les côtes.

Je sentis une vive douleur irradier mon torse. Elle avait frappé exactement là où le néo-nazi de l’autre jour m’avait fissuré une côte. Je me mordis la lèvre alors que la douleur était insupportable mais pas encore assez que pour que je perde totalement le fil du match si bien que je réussi à parer un coup similaire mais du gauche, celui-là.

Petit vicieuse !

J’allais répliquer mais elle ne m’e laissa pas le temps. Elle envoya son poing vers mon menton. J’ai essayé de remonter ma garde… Mais la douleur dans mes côte m’empêcher réellement de lever mes bras assez haut ce qui fit que je pris le coup qui fit claquer mes dents.

Je secouai la tête, un rien sonné alors qu’on sonna la fin du round. J’entendais des sifflements… Mais aussi des : « Tu te fais battre par une fille, Fleming ! », suivis de rires.

Je détestais ça.

Presque autant que la réplique de la fille.

-La ferme… Tu ne perds rien pour attendre.

C’est ce que je dis avant de rejoindre mon coin de ring. Je repris mon souffle alors que la douleur dans mes côtes ne faisait qu’empirer. Je crachai dans le seau un mélange de salive et de sang. Mon menton, lui, était ouvert preuve que la fille savait bien frapper.

Ma respiration était difficile à cause de la douleur. Je savais que si je voulais gagner, j’avais intérêt à porter un grand coup à son foie ou à sa tête pour la mettre K.O. directe. Tant pis si je dose trop. Mieux vaut trop que trop peu, non ?

On sonna la fin de la pause et le début du second round. Je me remis à sautiller mais chaque sautillement ne faisait qu’empirer la douleur.

Il fallait en finir. C’était ça le plan. Alors, je m’approchai d’elle et tentait de lui envoyer un grand coup en plein figure.

Mais elle para… Elle para et, de toute façon, le coup que je voulais lui donner était loin d’être puissant… Parce que je n’arrivais pas à remonter mes poings. Ma côte, probablement cassée, réduisait sérieusement mes mouvements.

Et ça m’énervait autant que ça me fatiguait.

Je tentai un autre coup dans son foie mais, encore une fois, elle fut assez rapide pour le parer. Pareil pour mon gauche que je voulu lui foutre dans la tempe pour être sûr d’en finir probablement définitivement…

Et si tout ça semblait amuser Vern. Moi, ça ne m’amusait pas du tout !

Spoiler:

@ Billy Lighter

Le premier round venait de finir et, si je devais me prononcer, j’avais eu l’avantage en le touchant deux fois et l’un de mes coups sembla lui faire assez mal et de ça, j’en étais fière, et cela m’avait permis de revenir à la charge et de terminer en beauté en lui envoyant une belle droite au menton.  Cependant, je me doutais qu’il reviendrait au second round avec plus de fureur et moins d’arrogance. Il devait s’en mordre l’intérieure de la joue, à défaut des doigts, de m’avoir sous estimée.

On me  vida une bonne gorgée d’eau dans la bouche, j’en avalais une partie parce que moi, contrairement à mon adversaire, je ne saignais pas de la bouche, mais je crachais tout de même le reste dans le sceau et quand on sonna le début du second round, il s’excita immédiatement, sautillant mais avec moins de conviction. Mon coup à ses côtes lui ferait-il à ce point mal qu’il en éprouverait de la difficulté à se pavaner ? Ça m’en avait tout l’air !

Il s’était rapidement rapproché de moi et voulu dès le premier instant, m’envoyer son poing en plein visage alors j’arquais mon dos légèrement vers l’arrière en glissant sur ma droite pour l’éviter, ce fut presque trop facile.

- Bah alors, Ward ?

Je sais, je prêchais un petit peu d’assurance mais avec ce genre de type, suffit de les énerver bien comme il faut pour qu’ils s’épuisent, qu’ils dépensent de l’énergie inutilement, comme ce fut le cas avec sa seconde tentative sur mon foie que j’esquivais d’un demi pivot puis je me penchais juste a temps pour éviter un autre échec de sa par qu’il destinait sur ma tempe, un sale petit vicieux !

Je le laissais se fatigué en sautillant comme une gazelle autour de lui feignant de peut-être le frapper mais je voulais porter un bon coup, au bon endroit et de toute évidence, j’avais quand même assez de temps pour me permettre de le prendre.

Je l’analysais, je trouvais ses failles. J’avais sans aucun doute beaucoup de chance ce soir car il m’était impossible de songé qu’un grand gaillard comme Amon, pour avoir boxé contre lui, n’ai eu que si peu de chance. Ward était affaibli, je m’en étais rendu compte dans le vestiaire avec ses ecchymoses encore apparentes bien que plus très récentes quoi qu’encore assez pour l’incommoder et ça jouait en ma faveur.

Je levais ma gauche  et il se prépara à mon attaque ce qui me permit un coup de la droite à son foie. Il avait voulu me montrer ses feintes au premier round, je pouvais lui montrer que je savais moi aussi en faire et ce coup porté à son foie sembla le déstabilisé une toute petite seconde, une toute petit seconde qui me permit de lui envoyer un solide crochet au menton qui le fit reculer et m’offrit l’ouverture nécessaire pour  aller chatouiller d’une droite, la côte que j’avais déjà visité au premier round.

- J’attends toujours, Ward !

C’est ce que je lui sifflais alors qu’on sonna la fin du second round et que je me redirigeais avec mon coin. J’avais soif, j’avais beaucoup plus bougé qu’au premier round et frappé avec plus de force.  Je levais les yeux parce que Vern était grimpé  aux abords du ring pour lui-même me donner à boire et il me dit un truc mais je ne compris pas vraiment. C’était soit un encouragement, ou une mise en garde, je ne saurais trop dire mais de toute façon, je ne voulais pas me concentrer là-dessus, je ne voulais, ni ne pouvais, perdre ma concentration. Tout reposait là-dessus.

- Prêt pour le troisième round, Ward ?

@ Billy Lighter

Collins arrivait à éviter tous mes coups… Et elle se permettait de me narguer entre certains. Si on était en dehors du ring, je crois que je n’aurais pas évité à la réduire en charpie. Mais ici, il y avait des règles… Des règles auxquelles je me tenais depuis des années malgré les nombreuses tentations de dépasser les limites.

Ça plus le fait que je n’en touchais pas une, commençait à sérieusement me taper sur les nerfs. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer d’en finir vite. Je savais déjà que je ne saurais pas faire un second combat. Pas dans cet état-là. Mais je pouvais, au moins, montrer à Collins que, malgré l’avantage qu’elle avait pris, elle ne pouvait pas me battre.

J’eus cette conviction jusqu’à-ce qu’elle commence à tourner autour de moi courant un peu partout alors que, moi, bouger m’était extrêmement pénible. Elle savait qu’elle avait l’avantage. Elle savait que le coup qu’elle m’avait porté aux côtés m’avait fortement handicapé.

Tout ça elle le savait.

Mais ça ne voulait pas dire que j’allais perdre…

J’allais tenter un autre assaut mais Collins anticipa en levant sa gauche. Je levai les bras pour me protéger mais elle feinta frappant mon foie. J’eus le souffle légèrement coupé mais je restais debout reprenant ma garde… Mais pas suffisant vite pour éviter son crochet qu’elle m’envoya dans le menton.

Je reculai instinctivement alors que son coup m’avait légèrement fait me mordre la langue ce qui renforça le goût de sang que j’avais déjà dans la bouche.

Il fallait que je l’achève… Il le fallait…

Mais avant, je devais encaisser… Le problème c’est que j’étais un rien sonné et qu’elle en profita pour refrapper dans mes côtes.

J’eus à nouveau le souffle coupé… Et la douleur qui irradia le haut de mon corps devint à ce point insupportable que j’en avais la tête qui tournait alors que cette petite garce ce permettait de me provoquer encore alors qu’on sonnait la fin du second round.

-Tu vas voir…

C’est ce que je soufflai… Peut-être pas assez fort parce que j’avais du mal à respirer.

Je retournai dans mon coin non sans légèrement tituber sans même m’en rendre compte. On me donna à boire sans rien me dire… Ceux qui me donnaient à boire le faisaient parce que c’était ainsi et non parce qu’ils tenaient avec moi… Quant à Collins, elle, c’est carrément Vern qui s’amena près d’elle… Et j’entendais le vieux Vern l’encourager… Mais aussi la mettre en garde et lui dire de m’achever vite et d’éviter les provocations.

Ma concentration était de plus en plus basse alors que je me faisais submerger par tout ce que j’entendais… Comme les petits commentaires du public… Les « Ward, t’es en train de te faire dégommer par une fille ! » ou  encore les « T’es un looser, Fleming ! ».

Ils riaient et soutenaient, maintenant, presque tous la fille… Même ceux qui semblaient avoir parié sur moi.

Et, alors que la douleur ne faisait, encore et toujours, qu’augmenter au lieu de diminuer, on sonna le début du troisième round.

Je me levai reprenant ma garde. Je n’allais pas me faire battre par une fille ! Il n’en était pas question !

Alors, je lançai à la fille :

-Je vais te détruire.

D’un ton calme mais ferme avant de prendre sur moi pour commencer à sautiller et trouver la force de feinter pour lui envoyer un puissant coup dans le foie.

J’aurais voulu que ce coup la mette K.O. d’un coup mais je n’arrivais pas à donner la puissance que je voulais dans mes coups tant j’avais mal.

Ma respiration était sifflante et je grimaçai à chaque mouvement mais j’étais à ce point frustré que je pris à nouveau sur moi pour enchainer, alors que Collins devait se remettre de mon coup, avec un autre coup mais dans sa figure cette fois.

Pas encore assez pour la mettre à terre. Mais assez pour que, cette fois, le sang coule sur son visage.

Il faut que tu l’achèves, Ward !

Il le fallait. Parce que je n’allais pas tenir. Je le savais.

Il fallait que je vise sa tempe. Et fort.

C’est ce que je fis. Je mis toute la puissance qu’il me restait dans mon poing visant sa tempe.

Mais elle esquiva me faisant, presque, perdre l’équilibre.

Je serrai les dents me rendant compte que, ce raté, pouvait m’être fatal. Surtout que j’entendis Vern crier d’un coup :

-Achève-le, fillette ! Maintenant !

Spoiler:

@ Billy Lighter

La gorgée d’eau que me fit boire Vern ne passa qu’à moitié.  Je n’avais pas essuyé beaucoup de coups jusqu’à présent mais je savais que j’avais réveillée la bête qui sommeillait en mon adversaire et que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se décide à me donner la monnaie de ma pièce.  Je passais mon avant bras sur mon front couvert de sueur et je regardais Ward tituber légèrement, le visage en sueur et le sang encore au coin des lèvres.

Je fis faire une rotation à ma tête, question de me dénouer les nerfs du cou, bougeais des  épaules et quand on sonna le début du troisième round,  je m’avançais vers Ward qui se mettait tout de suite en position défensive. Me craignait-il à ce point ? De toute évidence, j’avais imposé ma force, je lui avais assez prouvé ce dont j’étais capable pour qu’il puisse de sentir menacé et qu’il préfère m’approcher comme une petite biche effrayée plutôt qu’en paon fanfaronnant comme au tout début du combat. Je mentirais si je disais que ça ne me plaisais pas de le voir ainsi mais je ne voulais pas m’en préoccuper, influencer mon mental, je ne devais, sous aucun prétexte, me laisser distraire.

Il attaqua en premier et je cru qu’il allait viser ma tempe, je levais donc mon gant pour le déjouer mais c’était une feinte et il me frappa en plein foie. Je m’étais fait avoir comme une débutante. J’en eu le souffle couper et me penchais vers l’avant ce qui lui permit de m’envoyer un solide crochet  en plein visage, faisant éclater ma pommette.  Il se réveillait et j’en faisais les frais seulement, il allait voir que je n’avais pas dit mon dernier mot.  J’eu juste le temps de me redresser que je le vis  prendre son élan et fendre son poing visant ma tempe. J’esquivais le coup de justesse en sautillant sur ma gauche ce qui je fis tituber et se retrouver contre les cordes du ring.  Il pivota, dans son regard, je pouvais voir sa haine, sa fureur. Je cru qu’il allait perdre patience et envoyer valser les règles.

Derrière moi, Vern hurla qu’il était temps que je l’achève, je voudrais bien le voir à ma place, tiens ! Je restais concentrée, c’était la clé, je me le répétais sans cesse, évaluant rapidement mes options, je ne voulais pas perdre le tempo, je sentais que ça y était alors je fonçais sur Ward lui envoya mon poing en direction de sa tempe mais il m’arrêta avant que je n’atteigne ma  cible.

Ward ne voulait pas subir l’humiliation de se faire écrapoutir par une femme mais moi, je n’avais aucune envie de me faire casser en deux comme une vulgaire brindille. Ma riposte n’attendit pas. Je frappais donc à nouveau ses côtes, tant qu’à se la jouer vicieuse, j’allais y aller à fond et ce coup porté le fit plier en deux et en hurlant de toute mes forces, je lui abattis le coup de grâce sur ta tempe.

Les yeux de Ward semblèrent se révulser, ce fut comme si on venait se fermer ses lumières et qu’il n’y avait plus personne. On sonna la fin du round… Non ! On sonna la fin du combat et Vern ainsi que d’autres que je ne connaissais pas le moins du monde grimpèrent sur le ring pour me soulever et me porter sur leurs épaules.  Ma tête tournais, je n’avais pas envie d’être secouée autrement, j’allais leur vomir dessus ! J’avais reçus moi aussi quelques bons coups, l’avaient-ils oubliés ? Sont-ils à ce point heureux qu’une femme ait dégommée Ward pour célébrer comme si  nous venions de signer la paix dans le monde ?

Quand enfin je me retrouvais sur mes pieds, je fendis la foule pour me diriger vers Ward, encore affalé dans son coin, probablement qu’il voyait des étoiles danser autour de sa tête.

- Beau combat loyal. Ah et, au fait, je suis garde du corps, des comme toi, j’en dégomme 3 par semaines !

Je n’allais pas m’attarder ici.  Je descendis du ring et ne fit que m’éponger mon visage avec ma serviette, récupérais mes effets au vestiaire et demandais qu’on m’appel un taxi. Je prendrais ma douche chez moi et, dès que j’aurais décompressée et dormis un peu, j’irais trouver Amon pour lui raconter ce que je venais de faire.

@ Billy Lighter

C’est la haine qui m’avait donné largement assez de force que pour frapper Collins à deux reprises. Je rageai intérieurement que mes deux coups ne soient pas assez puissant que pour la faire plier, voire la mette K.O.. Non, ça l’avait simplement déstabilisé un peu et ça avait juste écorché un peu son visage de gamine.

Ça m’enragea d’autant plus et je voulu réellement l’achever d’un dernier coup à la tempe. Mais elle esquiva me faisant perdre l’équilibre si bien que je dus me rattraper aux cordes. Je me retournai vite… Trop vite parce que ça me lança dans les côtes. Mais je ne grimaçai même pas. Je ne voulais montrer aucun faiblesse à cette fille, ni à aucun de ceux qui étaient dans la salle.

Et j’entendis Vern dire à la fille de m’achever. Je savais à quel point Vern prenait chaque fois son pied quand quelqu’un venait à me battre. Il devait d’autant plus prendre son pied que c’était une femme qui était en train de me battre.

Et ça suffit pour me faire voir rouge. Je savais que si je continuais ce combat comme ça, j’allais perdre. Et j’étais sur le poing d’envoyer balancer tous les principes pseudo-vertueux de la boxe classique pour faire de ce combat un combat de rue quand Collins attaqua à nouveau pour essayer d’en finir en m’envoyant un coup en pleine tempe. Mais mon instinct de survie me fit lever le bras assez haut pour parer son attaque.

J’allais lui envoyer un coup de pied dans le genou… Mais je n’en eus pas le temps… Mes poings étant levé et étant fortement ralenti par les coups que j’avais pris, je ne sus ni parer, ni esquiver le coup qu’elle m’envoya dans les côtes. Un coup qui m’empêcha de respirer pendant deux secondes me faisant perdre, l’espace d’un instant, le sens des réalités. La douleur était devenue à ce point insupportable que c’était elle qui allait finir par me faire m’évanouir.

Je ne voyais presque plus rien… Tout ce que je sentais, c’était le goût métallisé du sang dans ma bouche… Ce qui m’empêcha totalement de voir venir le coup que je reçu en pleine tempe. Une lumière blanche m’éblouit avant que je voix tout noir. Je me sentis partir en arrière avant de m’écrouler sur le sol du ring. Je respirais mal… Je ne voyais plus rien… J’entendais juste les gens crier en faveur de Collins et m’insulter au passage. Je ne les vis pas monter sur le ring en me frôlant sans prêter la moindre attention à moi.

Je ne sais pas combien de temps ce moment dura avant que je ne puisse voir à nouveau et que je me rende compte de ma défaite. Une défaite très amère. Amère au point que la première image que je vis dans ma tête c’était moi qui détruisait Collins à coup de coups de pieds.

Il fallait que je parte d’ici.

Il fallait que je rentre voir Sky pour mieux revenir la prochaine fois et faire mordre la poussière à Collins.

Je rampai jusqu’au bord du ring avant d’arriver à me mettre assis le dos appuyé contre les cordes. J’avais les yeux à moitié ouvert… Mon oreille sifflait. Je sentais le sang couler le long de mon visage. Son dernier coup m’avait à la fois mis K.O. et avait explosé mon arcade. Je secouai la tête les voyant tous célébré cette fille qui, pour moi, j’avais fait qu’avec de la chance.

Je toussai alors qu’elle s’avança vers moi… Elle vint me narguer et me révéler qu’elle était garde du corps. Garde du corps de qui ? Je finirais bien par l’apprendre.

Je la fixai le regard à moitié là… Et j’utilisais ce qu’il me restait de lucidité pour lui lancer :

-Je te tuerais.

Avant qu’elle ne s’en aille sans demander son reste.

@ Billy Lighter