C’est dingue tout ce que l’on peut s’offrir dès qu’on a un peu de pognon en poche. Une belle grande villa sur Beverly Hills, ça semble être la norme pour le commun des mortels de la classe mondaine. Des grilles à l’entrée de l’allée asphaltée pour évité aux indésirables de pénétrer sur leur propriété. Des haies de cèdres hautes comme trois hommes pour un peu plus d’intimité. De belles piscines creusés en forme de haricot, pourquoi pas.

Howard Stone  à tout ça et plus encore.

Un grand garage, je suis certaine qu’il cache de belles voitures là dedans, des motos aussi, pourquoi pas. Je suis presque étonnée de ne pas voir de limousine pour Madame Stone, à ce que l’on chuchote, elle n’aurait pas son permis de conduire, comme quoi la grande Lola ne sait pas obtenir tout ce qu’elle veut, quoi que peut-être qu’elle n’en voulait pas, je ne lui ai jamais posé la question et je ne compte pas le faire.

Derrière la villa, il y a un immense jardin. Un terrain de foot pourrait y tenir avec les estrades et tout le bordel qui va avec. Deux terrains, même, en tous les cas c’est un peu con d’avoir si grand et de ne pas en profiter. Pas besoin de vivre ici pour savoir qu’il n’en profite pas tout est centralisé autour de l’immense haricot creusé. Transats, tables basses,  un bar, des parasols. Je ferais une serres moi, dans ce jardin. Une immense serre et un jardin tout autour, avec des arbres et un hamac pour s’y prélasser.  Le genre de truc pour mener la belle vie.

Je n’ai pas terminé ma visite extérieure et, pour dire vrai, j’ai un peu mentis. Il y a une cabane à outils et je vous gage ce que vous voulez qu’Howard n’a aucune foutue idée de ce qui s’y trouve parce qu’il ne doit pas tondre sa pelouse très souvent. Elle est longue, assez pour  me chatouiller les chevilles. C’est bon d’y marcher pieds nues.  

Il y a aussi un coin  feu de camp, ça c’est chouette ! J’amènerai ma guitare la prochaine fois et un immense sac de marshmallow pour qu’on y chante des chansons tout en se collant les doigts et les babines.

Et voilà, c’est tout.

Le tour s’arrête ici, il n’y a rien de plus à voir dans le jardin de la villa Stone, et cette fois c’est vrai. Il n’y a même pas âme qui vive, ce n’est pas étonnant. Je paris que Madame Stone a enfermé tout le monde dans le sous sol avec des chaînes et qu’elle a fait bouffer la clé à son chien.

Je caressais le gazon en marchant dessus, jusqu’à arriver tout près de la piscine, de me dévêtir et d’y plonger. L’eau est bonne, parfaite !  Je fais quelques longueurs  puis me laisse aller, à flotter sur le dos en fermant les yeux parce que le soleil tape assez fort. J’allonge mes bras vers l’arrière et les rabats pour me donner un peu d’élan jusqu’à ce que je sente le rebord de la piscine contre ma tête et qu’un ombrage étrange me fasse ouvrir les yeux.

- Monsieur Stone ! Je pensais qu’il n’y avait personne chez toi ! Tu ne m’en veux pas si j’ai fait un petit plongeon dans ta piscine ? Il fait chaud, j’avais envie d’en profiter.

Ça aurait été embêtant si ça avait été sa femme ou le jardinier.  Je n’attendis pas qu’il me demande de sortir de là, je me doutais bien que ce n’était pas l’idéal.  Je nageais jusqu’à pouvoir toucher le sol de la piscine puis en sortit et je secouais mes cheveux pour  l’arroser en rigolant.

- Tu n’es pas venu à la plage alors je me suis dit que je viendrais voir si tu étais encore en vie. Je sais, je sais je suis trois jours plus tard mais… mieux vaut tard que jamais !

@ Billy Lighter

Je m’ennuyais…

Peyton était partie, cette après-midi… L’était partie faire du shopping. Elle m’avait proposé de venir mais j’avais refusé. Parce que s’il y avait bien quelque chose de plus ennuyant que l’ennui, c’était bien le shopping. J’lui avais dit que j’préférais essayer de composer de nouveau morceau dans le studio, en bas… Alors, elle m’avait laissé tranquille et elle était partie vidé son compte en banque en fringues et tout.

Mais j’suis pas allé dans le studio, en bas. J’suis resté dans la fauteuil à boire de la vodka. En fait, j’avais pas envie de faire de la musique aujourd’hui. J’avais super envie d’action. Mais j’savais que si j’allais en quête d’action, j’allais me faire tuer en rentrant… J’crois pas que Peyton serait content d’apprendre que j’ai été faire une course de voiture avec Sonny ou d’autres trucs du genre que j’avais l’habitude de faire avant notre mariage. Des trucs que j’faisais plus parce que Peyton allait m’tuer si elle apprenait que j’les faisais…

Non, depuis mon mariage, j’prenais des cours de français, j’faisais de la musique et j’allais à mes rendez-vous chez le médecin… En fait, en dehors de la musique, la seule activité intéressant c’était quand j’étais au lit avec Peyton… On s’en laissait pas ce qui était une bonne chose.

Mais ça n’empêche que j’m’ennuyais… Ça manquait d’action ou de fête. Et j’commençais à dépérir à cause de ça. J’m’en rendais compte aujourd’hui alors que j’me soulais dans mon salon.

J’hésitai à téléphoner à Sonny… Mais il devait sûrement bosser… J’hésitai, ensuite, à sonner à Snip’… Mais c’est au moment où j’allais le faire que j’entendis un bruit venant de la piscine… Un bruit de… Quelqu’un qui nage ?

Han… J’ai déjà trop bu ?

Non, parce que j’voyais bien que Dexter était à la fenêtre et qu’il regardait vers la piscine. Il ferait pas ça s’il y avait rien. J’me levai péniblement de mon fauteuil.

-Qu’est-ce qu’il se passe, Dexter ?

Il répondit pas… Normal, c’est un chien. J’me mis à sa hauteur pour le caresser avant de regarder là où il regardait.

Et…

Quoi ?

Savannah nage dans ma piscine ?

-Han… J’ai des hallus ?

Dexter aussi alors ? Non, c’est pas un hallu, c’était bien vrai.

J’me relevai et j’sortis sur la terrasse avant d’avancer vers la piscine, les mains dans les poches. Savannah était dévêtue et nageait dans ma piscine.

P’tain… J’savais qu’elle avait pas de culot mais là, elle faisait fort. Surtout que si Peyton rentrait, elle allait piquer une crise. C’était clair. Elle voulait pas que Savannah mette les pieds dans notre maison et Savannah était en train de se baigner dans la piscine.

J’y pouvais rien moi…

-Sav ?

Ouais, c’était elle… Et elle disait qu’elle pensait qu’il y avait personne chez moi avant de demander si ça me dérangeait pas si elle faisait un p’tit plongeon dans ma piscine. J’fis une p’tite moue.

-Bah, est-ce que mon avis a encore une importance vu que t’es déjà dans l’eau ?

Elle finit par sortir de l’eau m’éclaboussant un p’tit peu ce qui me fit, instinctivement, faire la moue et me faire me protéger avec mes mains. Mon regard tomba sur ses courbes. J’y pouvais rien. C’était plus fort que moi. J’me mordis la lèvre avant de reprendre mon air nonchalant alors que Savannah parla de notre p’tit rendez-vous raté à la plage.

-Ouais j’suis en vie… C’est juste que, quand j’suis rentré de l’interview, David avait plus envie de sortir alors… Et Peyton voulait aller au restaurant, alors… Bah, c’est pas la première promesse que j’aurais pas tenu, t’façon…

Ouais, j’mentais. Mais bon… J’voulais pas passer pour un looser. Surtout pas devant Savannah.

-T’sais, si tu voulais de baigner, fallait sonner à la porte. J’aurais ouvert… Pourquoi t’es entré par effraction ? C’est un crime, tu sais ?

J’disais ça sur un ton désinvolte même si mon regard n’arrêtait pas de tomber sur le corps de Savannah.

Moi aussi, j’avais chaud… J’devrais p’t-être me baigner aussi.

Non… Si Peyton rentre plus tôt, j’suis mal barré. Mais si j’dis ça à Savannah, elle va me prendre pour un looser…

-L’eau est bonne ?

Simple question…

@ Billy Lighter

C’est Howard en personne qui m’a surprit dans sa piscine. Heureusement en même temps parce que si ça avait été sa femme, elle aurait été capable de balancer un grille-pain dans la piscine, de ça j’en étais certaine.  Je lui demandais d’un air innocent et moqueur s’il ne voyait pas d’inconvénient à ce que je fasse saucette ce à quoi il répondit par une question à savoir si j’avais vraiment besoin de son avis puisque j’y étais déjà.

- C’était une question purement rhétorique, tu sais !

Je nageais jusqu’à l’autre côté de la piscine pour en sortir et, une fois hors de l’eau, je secouais mes cheveux pour éclabousser Howard avant de lui reprocher sans fond de méchanceté, le lapin qu’il m’avait posé après l’interview à L.A.Rocks.

- Oh ouais… le restaurant, je comprends. C’est super important de faire plaisir à sa femme.

Non en fait je ne comprenais pas mais en même temps, je m’en foutais un peu. J’avais rencontré des gens sur la plage, ils avaient de la super came et nous avions fait la fête tant et si bien que, j’avais réalisé que tard le soir que personne de The Burning Fire m’avait rejoins.  Je ne devais pas faire assez partie du groupe pour qu’on me suive dans mes idées de folies. C’était un peu moche et ça me faisais encor eplus m’ennuyer de mes folles années avec les Pink Ladies quand nous étions toutes inséparables et qu’il n’y avait pas une seule journée sans  qu’on se la pète.

J’avais intégré un groupe de pantouflard, je devais me rendre à l’évidence.

- Tu ne m’avais rien promis, donc c’est cool.

Ensuite, Howard me sortie un espèce de réprimande, en tous les cas, ça ressemblait à ça alors je pris un air faussement fautif avant de m’approcher de lui, de le dépasser puis de me pencher vers l’avant pour ramasser mes fringues laissés sur le gazon. Je fouillais dans les poche de mon short avant d’en sortir un sachet de coke, de laisser mon short tomber à nouveau sur le gazon et d’enfiler uniquement ma culotte puis mon t-shirt.

- J’ai commis un crime ? J’allongeais mes deux bras vers Howard, mes poignets collés l’un contre l’autre, Vite, passe moi les menottes !

Il était vraiment trop sérieux. J’étais entré sans invitation mais c’est un ami, et David habite ici lui aussi. Il ne le sait pas mais peut-être que je suis venu parce que David m’a invité et que je l’attends, tout simplement. Je sais qu’Howard ne croira jamais ça.

- J’avais envie de te voir, je ne savais pas qu’il fallait une invitation formelle pour avoir le droit de débarquer ici. La grille était ouverte, je suis entrée, bon dieu, je n’ai pas profanée un lieu de culte.

Était-ce nécessaire d’en faire tout un drame ? Je me souviens de plusieurs fois où il est entré chez moi pour dormir, manger ou simplement s’écraser sur mon fauteuil pour boire jusqu’à plus soif.  C’était le bon vieux temps, il était révolu je devais me rendre à l’évidence.

Sauf que je cru qu’Howard ouvrait une brèche en me demandant si l’eau était bonne alors, pour toute réponse, je m’avançais à lui jusqu’à ce que nos corps soient bien l’un contre l’autre et qu’il puisse sentir, malgré que j’ai remis mon t-shirt, l’eau avec lequel je l’avais humidifié.

- Elle est excellente. Tu veux  qu’on nage ensemble ? Sinon j’ai ça aussi qui pourrait te plaire.

Je pris sa main dans la mienne et y glissais la coke avant de me reculer et de retirer mon t-shirt. Tant de mouvement épuisant et inutile. J’aurais mieux fait de ne simplement pas le remettre. La vraie question était plutôt de savoir à laquelle de ses deux plus fortes tentations Howard allait céder.

@ Billy Lighter

Effectivement, l’avait pas besoin de mon avis pour plonger dans ma piscine vu que c’était qu’une question rhétorique. Bah, quelque part, ça m’étonnait pas. Savannah demandait jamais l’avis de personne pour faire quelque chose.

Bref, j’lui balançai un tas d’excuses bidons du pourquoi j’étais pas venu à la plage avec elle il y a trois jours. J’savais pas si elle y croyait. Mais j’supposais que j’aurais toujours le droit au bénéfice du doute. C’est certainement pour ça que j’mentais tout le temps. Elle disait que c’était important de faire plaisir à sa femme même si j’sentais la totale ironie dans ses paroles. J’pris un air nonchalant.

-Ouais, c’est super important.

Et j’faisais très souvent plaisir à Peyton… Au moins quand j’lui faisais plaisir, elle était contente. Sinon, elle tirait la gueule et c’était horrible. Et si j’étais pas allé à la plage, c’était, effectivement, pour faire plaisir à Peyton.

J’pensais à Peyton, du coup, mais mon regard ne cessait de tomber sur le corps nu de Savannah. C’était horrible comme situation.

Surtout que j’m’ennuyais…

Savannah m’en voulait pas parce que j’lui avais rien promis. J’haussai des épaules.

-C’est cool alors.

Mais bon, elle était quand même entrée chez moi comme ça et j’manquais pas de le lui dire alors qu’elle ramassait ses fringues. Elle va les remettre ? Han, c’est nul ça… Putain, mais qu’est-ce que je raconte ?

Elle remit son t-shirt et sa culotte alors qu’elle s’exclamait avant de me tendre les bras comme pour que j’lui passe les menottes. J’fis la moue.

-C’est juste que… Y’a plein de tarés dans cette ville alors j’fais attention…

Elle savait qu’il y avait plein de tarés dans cette ville, hein… Elle le savait très bien.

Elle disait qu’elle avait eu envie de me voir mais qu’elle savait pas qu’il fallait une invitation formelle pour ça. J’fis une p’tite moue avant de soupirer.

-La grille est toujours ouverte… Enfin, presque toujours. Mais ça empêche pas de sonner à la porte… J’t’aurais offert un verre et tout comme ça. En allant dans ma piscine comme ça, t’as commencé la fête sans moi.

Ouais… J’essayais de retourner un p’tit peu les choses pour pas avoir l’air d’un looser coincé.

Puis… Je demandai si l’eau était bonne. Il faisait chaud et elle m’avait donné envie de faire un plongeon. Puis… Bah, j’m’ennuyais, c’était clair.

Elle se planqua à moi mouillant mon propre t-shirt comme pour me montrer la température de l’eau. Je frissonnai malgré moi.

Elle voulait bien qu’on nage ensemble…

Mais elle avait autre chose aussi…

Elle prit ma main et y mis un sachet de coke. J’regardai le sachet en faisant la moue avant de soupirer alors qu’elle enleva, à nouveau, son t-shirt.

-J’peux pas… J’vais m’étouffer si j’sniffe ça… Et ça fait une plombe que j’ai arrêté.

Depuis… P’tain, j’crois que ça fait plus d’un an. J’sais plus…

-J’sais pas recommencer bêtement comme ça.

Si j’le faisais, Peyton allait le voir et me tuer. J’voulais pas mourir si jeune.

Alors, j’m’éloignai un p’tit peu pour poser la coke sur un transat’ juste devant la piscine… Avant de revenir vers Savannah…

-Par contre…

Et j’achevai pas ma phrase… J’fis que sourire avant de pousser très fort Savannah pour qu’elle tombe dans la piscine. Quand ce fut fait, j’enlevai rapidement mon t-shirt et mon jeans pour la rejoindre dans l’eau en entrant, moi, tout doucement le temps de m’habituer à la température de l’eau. Une fois dedans, j’rigolai.

-Tu l’as vu venir ? Nan, hein, tu l’as pas vu venir !

J’plongeai sous l’eau avant de refaire surface juste devant Savannah.

-T’as raison. Elle est bonne. Mais j’aurais dû sortir la bouteille de vodka. J’l’ai laissée à l’intérieur et Dexter a pas de bras pour l’amener…

C’est dommage… J’devrais p’t-être le dressé pour qu’il me l’amène dans sa gueule. Ouais… J’devrais faire ça.

@ Billy Lighter

Le mariage est un piège tendu par la société idéaliste dans laquelle nous évoluons et qui nous pousse à entrer dans un cadre conformiste. C’est un cercle vicieux et une fois que tu y mets ne serait-ce que le bout de ton petit doigt, tu y reste prisonnier, c’est exactement ce qui est arrivé à Howard qui a perdu toute liberté d’aller et venir à sa guise la preuve étant que, plutôt que de me rejoindre à la plage, il a dû faire plaisir à sa petite femme en l’amenant au restaurant. Il n’a pas écouté son désir à lui, mais il a plutôt répondu à celui de sa femme. C’est triste de le voir ainsi soumis et enchaîné mais plutôt que de lui mettre le nez sans son caca, je répondis simplement en son sens  même si je crevais d’envie de lui demander pourquoi ils n’étaient pas venus tous les deux à la plage et qu’ensuite il aurait encore été temps d’aller au restaurant.
Je connaissais déjà la réponse.

J’étais convaincue que sa femme, comme n’importe quelle autre épouse, n’appréciait pas que son homme fasse copain-copain avec une autre femme qu’elle.  Je n’en voulais pas à Howard puisqu’il ne m’avait pas promis sa présence. Je l’avais certes attendu mais j’avais fini par trouver mon compte et il n’y avait pas mort d’homme. Je suis une grande fille et je sais très bien comment m’occuper de moi, toute seule.

- Bien sûr que c’est cool. Tu pensais que j’allais t’en vouloir ?

L’eau dégoulinait le long de mon corps et bien que la journée était confortable, la petite brise me faisait frissonner alors je m’approchais d’Howard que pour mieux passer à ses côtés puis remettre ma culotte et mon t-shirt mais c’était aussi un bon prétexte pour lui donner une vu imprenable sur mon corps ainsi penché et fouiller dans les poches de mon short pour en sortir un sachet de coke. Il était encore tôt en journée mais il n’y a pas d’heure pour avoir du plaisir.

Howard me réprimandait d’être entré chez lui sans le prévenir et se justifiait, alors que je lui tendais les bras pour qu’il me passe les menottes, qu’il y a plein de tarés et qu’il faisait attention. Je me défendis plutôt en disant que je ne savais pas qu’il fallait une invitation pour passer le voir et c’est là qu’il avoua lui  même que la grille était toujours ouverte.

- C’est pas un peu contradictoire de laisser une grille ouverte quand on sait qu’il y a plein de tarés ?

Il serait entrain de se chercher des raisons pour se justifier qu’il ne ferait pas mieux que la piètre performance qu’il m’offre en ce moment.

- Ok, d’accord, la prochaine fois, je sonnerai à la grande porte, j’accepterai le verre que tu me propose et ensuite, on se fera une petite trempette dans ta piscine, ça te va ?

Si prochaine fois il y aurait.

Je me collais à Howard pour répondre à sa question sur la température de l’eau avant de lui glisser le sachet de coke dans la main. Je m’attendais a ce qu’il s’en fasse une ligne tout de suite mais au lieu de ça, il m’expliqua que s’il en sniffait, il allait s’étouffer, qu’il n’en consommait plus, bref, il était devenu très sache, notre Howard National !

J’allais protester mais je n’en eu pas le temps parce qu’il me poussa et je tombais à l’eau. Quand je sortis ma tête de l’eau, je m’esclaffais en passant mes mains sur mon visage pour m’essuyer tant bien que mal et je le vis me rejoindre dans la piscine. Je le laissais nager jusqu’à moi, sous l’eau et quand il ressortit, je frappais dans l’eau pour l’éclabousser.

- Tu m’as eu par surprise. Je ne m’attendais pas à ça du Howard coincé avec qui je causais juste avant de me retrouver dans l’eau.

Il ronchonnait d’avoir laissé sa vodka à l’intérieur et de ne pas avoir entrainé son chien à la lui ramener sur demande.

- Comment ? Ton chien ne va pas dans une école de chien de riche ?

Je l’éclaboussais encore en rigolant puis je nageais un peu plus loin pour éviter sa vengeance.

- C’est pas comme si je n’avais rien apporté avec moi pour faire lever la fête mais tu n’en a pas voulu ! Je vais devoir tout prendre toute seule, comme c’est dommage. Tu te souviens des délires qu’on s’est prit ensemble ?

Je me retournais pour être dos contre la paroi de la piscine et appuyer mes bras sur les rebords de béton.

- Ton chien, il sait pas non plus ramener les sachets de coke, je suppose ?

@ Billy Lighter

J’haussai des épaules.

-Ouais, j’croyais que tu allais m’en vouloir…

Mais ce fut pas le cas. Elle m’en voulait pas le moins du monde. En fait, c’était ça que j’adorais chez Savannah. Elle m’en voulait jamais. Parce qu’elle savait qu’elle valait pas mieux que moi. On se foutait de tout, elle et moi. Pour ça qu’on s’entendait si bien.

J’essayais de pas trop regarder son corps alors qu’elle était sortie de la piscine. Mais c’était pas facile. J’suis marié… La seule fille nue que j’voyais, c’était Peyton. J’devrais m’en contenter… Elle est jolie Peyton. Mais bon, quand on me foutait une fille nue devant le nez, j’arrivais pas à faire autrement que de regarder la vue. J’suis un être humain, quoi…

Mais ça m’empêcha pas de montrer que j’lui en voulait un p’tit peu d’être entré chez moi comme ça… J’disais qu’il y avait plein de cinglés à L.A., ce qui était vrai. Mais elle avait de la réplique… Elle disait que ce que j’disais était contradictoire par rapport à la grille grande ouverte. J’haussai des épaules.

-Pas ma faute. C’est Peyton qui a oublié de la fermer…

Ouais, voilà… En fait, elle est quasi toujours ouverte. Personne pense jamais à la fermer. Surtout pas moi. Mais j’voulais pas perdre la face alors, j’avais pas d’autres choix que de mentir…

Mais Savannah finit par dire que, la prochaine fois, elle passera par la porte… J’souris.

-Ouais, ça me va.

En fait… Non… Elle pourra pas rentrer. Enfin, si Peyton est là, en tout cas, elle pourra pas entrer. C’était déprimant quand même. J’crois que ça serait quand même bien mieux si Peyton et Savannah s’entendaient.

Mais j’pouvais toujours rêver, hein…

Ensuite, Savannah fit une approche qui me donnait réellement envie d’aller faire un saut dans la piscine même si j’avais refusé, au passage, la coke qu’elle me proposait… J’en prenais plus… Ça serait con de rechuté par ennui…

C’est ce que j’dis avant de balancer Savannah dans l’eau sans qu’elle s’y attende avant de déposer la coke et de la rejoindre. J’l’avais surpris, c’était clair et j’devais avouer que j’en étais quand même pas mal fier.

Elle m’éclaboussa et j’rigolai en frottant l’eau qu’il y avait sur ma figure alors qu’elle s’attendait pas à ce que le Howard coincé fasse ça. J’fis ma moue. Coincé ? C’est un peu dur comme mot, non ?

-J’suis pas coincé… J’ai pas changé, j’te dis.

La preuve c’est que j’avais envie de vodka mais que Dexter était pas dressé pour rapporter ma vodka. Ce qui étonna Savannah qui croyait que Dexter allait à une école pour chien de riche. J’levai un sourcil.

-Bah non… On va pas lui infliger ça, le pauvre. C’est qu’un chien… On va pas le faire aller à l’école… Puis, ça coute des thunes, ces trucs-là. Ça serait con de payer pour ça.

C’était mon avis et j’souris alors qu’elle m’éclaboussa encore. J’allais l’éclabousser à mon tour mais j’réussi pas à l’atteindre parce qu’elle s’était éloignée.

Elle trouvait dommage de devoir prendre la coke toute seule. J’fis une p’tite moue avant de retrouver un semblant de sourire quand elle parla de nos délires.

-Bien sûr que j’m’en souviens. Enfin… Pas de tous parce que, parfois, j’étais tellement bourré que, le matin, j’me rappelais plus de rien.

Et j’crois que ça faisait tellement longtemps que j’avais plus fait de fête dans ce genre-là… Ça me laissa pensif jusqu’à-ce que Savannah me sorte de mes pensées quand elle reparla de la coke.

-Non, il sait pas faire ça non plus… Mais moi, j’sais bouger.

Et c’est ce que je fis. Je sortis à moitié de l’eau. Assez pour pouvoir tendre le bras jusqu’au transat’ pour reprendre le sachet de coke. Je le déposai sur le bord de la piscine juste à côté de Savannah.

-Voilà. T’as plus qu’à te servir.

Je m’appuyai, mon coude hors de la piscine alors que j’étais quasi face à Savannah. J’poussai un petit soupire.

-Tu sais quoi ? J’ai hâte de repartir en tournée. J’dois avouer que j’commence à m’ennuyer un p’tit peu quand j’suis pas en studio. J’tourne en rond dans ma villa et tout… Pourtant, j’crois pas que, dans ma vie, j’me sois déjà ennuyé à ce point à L.A.. Mais avant, dès qu’il y avait une fête, j’y allais… Ou j’trainais au bar… Maintenant, ben…

Ben, j’suis marié… Voilà ce qu’il y a… Et j’pris un air triste en m’en rendant compte.

-J’prends des cours des français avec ma femme…

Ouais… C’était la première fois que j’faisais ce constat tout haut et ça me laissa à la fois triste et perplexe.

@ Billy Lighter

Howard ne me connaissais pas si bien que ça s’il pensait que j’aurais pu lui en vouloir de m’avoir posé un lapin. Vivre et laisser vivre, il avait de toute évidence oublié cette notion et je n’arrivais pas à vraiment savoir si je trouvais ça triste ou si je devais en rire. Je me contentais de ne pas en ajouter une couche.

La conversation tournais autour de ce qu’il fait et ne fait plus sans vraiment le dire mais ça revenait toujours un peu au fait que maintenant, il est marié. Mon intention n’était pas de le foutre dans la merde, je sentais bien qu’il n’était pas très confortable par ma présence ici, mais plutôt que de lui redonner le goût de vivre un peu comme avant. Qu’il soit marié ou non, l’un n’empêchait pas l’autre, il me semble !

Je me retrouvais bien vite à nouveau dans l’eau, poussé par Howard qui enfin, défigeait un peu comme quoi les miracles existent ! J’eu le temps de sortir ma tête de l’eau pour le voir nager, lui, en dessous de l’eau, vers moi et quand il émergea, je l’éclaboussais avant de nager plus loin. Il aurait bien aimé que son chien sache apporter la vodka et moi, qu’il sache ramener les sachets de coke.

- Ouais mais tu as les thunes pour faire des trucs inutiles, non? Et pas si inutile que ça parce que ton chien serait serviable, maintenant !

Ça serait cool, après, nous pourrions lui montrer pleins de trucs et ça serait pratique dans les situations comme maintenant alors que nous avons soif et que la coke serait la cerise sur le gâteau. Sauf que je devrais m’empiffrer toute seule parce qu’Howard devenait trop sage, quel dommage !  Ça me ramena dans mes pensées, quand avant, nous faisons la pluie et le beau temps, la fête jour et nuit sans jamais vraiment dessaouler ou redescendre sur terre ! Je paris que pleins de fois nous avons fais l’amour et que l’on ne s’en souvient même pas !

- C’est clair que moi non plus je ne me souviens pas de tout mais je sais qu’on  a eu que du bon temps toi et moi. Pas une fois on s’est emmerdés ou prit la tête.

J’étais certaine qu’il ne vivait pas ça avec sa femme. Il avait le mot ‘’déprime’’ tatoué dans le front.  C’était bien Howard Stone qui marinait dans la piscine avec moi pourtant, j’avais la désagréable impression de ne plus le connaitre alors je regardais mon petit sachet de coke en revenant sur le fait que Dexter ne savait pas la ramener et que c’était bien dommage. C’est donc Howard qui s’étira en se soulevant sur le bord de la piscine pour attraper mon précieux sachet et me le tendre.

- Merci mais seule, le plaisir n’est pas le même.

Je jouais avec le sachet, le faisant passer entre mes doigts et Howard lui, expliquait qu’il avait hâte de partir en tournée parce qu’il s’ennuyait à force de tourner en rond dans sa villa. Je l’écoutais, sans dire un mot, c’était triste de l’entendre parce qu’en fait, maintenant, plutôt que de s’amuser, il apprenait le français avec sa femme.

- Mais pourquoi t’être marié? Je ne dis pas ça parce que c’est Lola même si ouais… c’est Looooolaaaaaaa mais d’être rester en couple, sans  s’encombrer des contraintes matrimoniales et tout ce qui vient avec.  Je t’écoute et je me dis que dans le fond, tu t’es marié pas par envie mais parce que tu t’es dit ‘’ Pourquoi pas?!’’ sans réfléchir à tout ce que ça ferait comme pagaille dans ta vie et que maintenant tu réalise que ce n’est pas si chouette que ça… tu sais plus rien faire comme avant, quoi  que tu en dises.

Le mariage est un piège à con. C’est pour ça que le divorce existe ! Je prône l’amour libre, la liberté de vivre, ne pas s’imposer de contraintes volontairement, la vie en a déjà bien assez pour nous.

- Peut-être bien que vous vous aimez mais vous n’êtes pas à la même place dans vos vies. Vous ne devriez pas vivre que pour elle et selon sa vison des choses, mais selon tes goûts et tes besoins à toi aussi, non ?

Je passais ma main dans ses cheveux puis sur son épaule. Si je l’ai flirté tout à l’heure en me promenant à poil devant lui, là, c’était plutôt du réconfort que je voulais lui offrir.

@ Billy Lighter

J'étais maintenant dans l'eau avec Savannah à causer de Dexter et de son incapacité à me rapporter ma vodka que j'avais laissé à l'intérieur. J’serais Dexter, j’serais malheureux qu'on m'envoie à l'école pour chien. Puis ça me semblait pas tellement utile pour le prix que ça coûtait. Mais Savannah était pas tellement d’accord avec ça. Elle disait que j'avais des thunes et que c'était quand même utile. J’fis une p’tite moue de réflexion.

-Ouais c'est pas faux. J’devrais p’t-être soumettre l’idée à Peyton.

Savannah tarda pas à parler du bon vieux temps... Celui où on faisait des fêtes tellement souvent que, parfois, on était bourré non-stop pendant plusieurs jours. J’me rappelais pas de tout mais quand j’y repensais… Ouais, j’avais comme un p’tit pincement au cœur... Comme si cette époque était définitivement derrière moi. Comme si j'étais vraiment devenu le type coincé dont parlait, tantôt, Sav. Elle qui se rappelais aussi bien que moi de cette époque et qui ajouta qu'on s'était jamais emmerder ou pris la tête.

-Ouais, c'est vrai ça...

J’finis par lui ramener son sachet de coke même si elle trouvait que sniffer seul était moins drôle. J’soupirai.

-J’sais... Mais j’veux pas aller faire un tour à l’hosto parce que j’étouffe... J’en ai marre d’aller à l’hosto.

Ouais... Ma maladie est venue presque en même temps que ma mise en couple avec Peyton. Depuis, bah je m’ennuie... Et c'est le triste constat que je fis... Comme si j’m’en rendais compte que maintenant.

Et... Savannah demanda simplement pourquoi je m’étais marié... Ouais... Pourquoi... Et mes lèvres se pincèrent quand les paroles de Savannah rejoignirent ma raison... Je m’étais bel et bien marié parce que j’me suis dit « pourquoi pas ? »... C'est ça le pire dans l’histoire...

J’interrompit pas Sav. Je l’écoutais me dire que j’devais pas faire toujours comme Peyton le voulais. Que j’devais penser à moi aussi... J’baissai les yeux. J’aimais Peyton... Mais... Ouais... Elle aime avoir une vie bien rangée... Une sorte de routine qui n’implique pas toujours la fête et encore moins les courses de voitures, les paris, les sorties sur un coup de tête n’importe où...

J’relevai les yeux sur Savannah alors qu’elle passa sa main dans mes cheveux et sur mon épaule. C’était réconfortant comme geste… Mais ça réglais pas forcément tout ce qu’il se passait dans ma tête. J’soupirai.

-J’sais pas pourquoi j’me suis marié… J’aimais Peyton… Puis, elle à proposé le mariage à Vegas. J’me suis dit que ça serait l’occasion de faire une super fête alors j’ai accepté. Pour moi, le mariage, c’est comme être en couple sauf que c’est écrit sur un papier. J’voyais pas en quoi ça pourrait changer quelque chose.

Enfin, hormis le contrat de mariage… Et à cette pensée, mes lèvres se pincèrent.

-Ouais, hormis que, si j’trompe Peyton, j’vais devoir payer un max de thunes… Mais sinon, j’croyais que c’était comme un simple couple… Mais…

Mais j’crois que c’est pas le mariage en soi qui est le problème. J’soupirai à nouveau.

-Mais j’crois que c’est simplement le fait que j’suis moins libre le problème. J’avais pas ça dans mes autres couples… Enfin, si, avec Maria c’était un peu la même chose. Mais j’étais pas heureux avec Maria.

J’le savais maintenant…

-Avec Peyton, j’le suis… J’suis heureux. On a pas de problème de thunes, ni rien… Mais… J’sais pas… J’peux plus sortir sur un coup de tête et faire ce que j’veux.

J’regardai Savannah avec un air triste.

-Mais j’veux pas quitter Peyton. J’l’aime trop pour ça.

Alors, j’suis coincé, voilà tout…

@ Billy Lighter

Elle semblait maintenant bien triste la vie d’Howard, maintenant qu’il était marié. Il ne sortait plus autant qu’avant pour ne pas dire pas du tout. Il ne parlait plus de faire la fête, de faire des courses en voiture, il ne prenait plus de drogue non, plus rien de ce qu’il faisait de ça. Au lieu de ça, il prenait du bide, il se complaisait dans une routine de bourgeois avec sa diva d’épouse, leur chien, leurs belles voitures et leur gazon bien vert et bien tondu.

Ma mission était de donner un bon coup de pied dans la fourmilière, de remuer la cage comme on dit, de lui redonner vie parce que là, c’était triste. Je n’avais retrouvé que l’ombre de mon ami. Je ne voulais pas foutre la merde dans sa vie, quoi qu’en ce qui me concerne, je n’ai pas de problème de conscience.

C’était triste de consommer cette coke de qualité toute seule, je l’avais apporté pour partager mais, il ne consomme plus.  Il dit qu’il s’étouffe, qu’il va se retrouver à l’hosto s’il en prend alors je n’insiste pas plus que ça.

- Ouais, l’hosto… c’est pas cool…

J’y suis allé quelques fois pour excès d’alcool, de drogue, j’ai eu droits au lavement d’estomac, je vous jure, c’est vraiment pas cool de subir ça.

Je l’écoute plutôt me raconter sa vie qui se résume à prendre des cours de français avec sa femme et, dit comme ça, putain que c’est triste ! Mais pourquoi il fait ça si ça ne le rend pas heureux ?  C’est à rien comprendre ! Et sa femme, elle n’a pas envie de faire des trucs qu’Howard lui aime ?  C’est quoi le mot déjà… un compromis ! Voilà !

C’est un peu le message que je veux lui faire passer en lui disant que c’est bien beau l’aimer mais si tu ne sais pas faire de compromis, à quoi bon ? Pourquoi ça devrait toujours être au gout de l’un et pas de l’autre ?  Howard a ses propres passions, des trucs qui l’allument. C’est encore plus triste parce qu’il me confi s’être marié parce qu’elle l’avait proposé et que lui, il avait vu ça comme une raison de faire la fête sans penser qu’il y avait un après mariage.

- P’tite cervelle ! Tu t’es dit ‘’ Nuit de noces !’’ et tu n’as pas penser qu’il y aurait un lendemain !

Je savais pas comment le réconforter, en plus qu’il me disait que malgré tout ça, il l’aimait bien sa femme. Mais voilà, ça ne sonnait pas comme une déclaration d’amour mais comme une condamnation. J’aime bien Howard aussi, je ne lui ai jamais fait de demande de mariage pour autant.

- Pourquoi tu devrais payer un max de thunes si tu la trompes ?

Il ne me donnait pas tous les paragraphes avant de sauter au chapitre suivant, j’avais bien du mal à le suivre du coup, je me demandais si avec quelques lignes de coke, je ne serais pas sur le même délire que lui.  Puis il disait qu’il était heureux même si dans ses autres couples, il n’avait pas eux autant de contraintes, qu’ils n’avaient pas de problèmes d’argents…

- C’est clair qu’en la mariant tu as frappé le gros lot question argent ! Cette fille là vaut beaucoup, beaucoup de pognon, elle était dans es plus grosses fortunes selon Forbes, l’an passé.  Ça disait même que c’était pas pour rien que tu l’avais marié…

Ok non, l’article ne disait pas ça mais j’avoue que ça s’est murmuré, je l’ai entendu chuchoter ici et là qu’Howard Stone avait fait une belle passe de fric en mariant Lola.

- L’argent ne fait pas le bonheur, visiblement.

J’avais mes bras croisés sur le rebord de la piscine et mon menton appuyé dessus. Je ne regardais pas Howard, je trouvais ça vraiment trop triste pour le regarder, j’aurais vu dans ses beau grands yeux, sa détresse dissimuler.

- Sans la laisser… lui expliquer que tu veux aussi vivre ta vie comme tu l’entend. Pourquoi pas l’invité à une course de voiture ? Ou à parier sur un match de boxe. Il y en a encore, des matchs de boxe le samedi ? Merde, Howard ! Tu pourrais vivre ta meilleure vie mis là non ce n’est pas ça ce qui se passe c’est… tes pré arrangements funéraires !

Je poussais sur mes bras pour me soulever et je me hissais hors de l’eau et m’y installais pour le regarder.

- Nous deux ? Il n’y avait pas vraiment de resto, avoue…

@ Billy Lighter

Ouais… Non… L’hosto, c’est pas cool. Et j’savais que, ça, elle le comprendrait quand même. Parce que j’en avais assez subi à ce niveau pour pas être tenté à ce point. Même si… Ouais, j’manquais cruellement d’action et de fêtes…

Au point où j’commençais à me dire que Savannah avait pas totalement tort. Que j’avais vraiment une vie trop rangée maintenant… Que j’étais plus libre du tout. J’pensais pas que j’aurais pu avoir ce genre de vie un jour. Encore moins à 35 ans. En fait, j’voulais pas ce genre de vie… Mais j’l’avais eue insidieusement. Et un peu par ma faute aussi parce que j’avais dit « oui » au mariage…

Juste parce que j’voulais faire la fête… Et ça sembla désespérer Savannah qui déclara que j’avais pensé que nuit de noce. J’fis une p’tite moue.

-Ouais… C’est à peu près ça…

Le truc, dans l’histoire, c’est que j’aimais vraiment Peyton. J’me voyais pas la quitter parce que notre vie était trop… Trop quoi d’ailleurs ? Morne ? Rangée ? J’savais pas vraiment. Mais j’savais que j’avais pas envie de la quitter, ça c’était sûr. Et c’était bien ça le plus compliqué dans l’histoire. Et quand Savannah demanda pourquoi j’devrais lui payer un max de thunes si j’trompais Peyton, j’fis une p’tite moue.

-Parce qu’on a un contrat de mariage. Et qu’il est marqué ça dedans. Mais ça vaut pour elle aussi.

Mais bon, j’comptais pas la tromper…

On avait pas de problèmes de thunes, loin de là, comme j’en avais eu quand j’devais de l’argent aux Los Diablos avant que Reed n’efface ma dette.

Savannah confirma que Peyton était riche. Mais j’fronçais les sourcils et me renfrognai un peu quand elle ajouta que certains médias disaient que c’était pour ça que j’l’avais marié. J’l’avais pas marié pour ça ! Ça avait rien n’à voir.

-J’l’ai pas marié pour ses thunes. J’ai des thunes aussi… P’t-être pas autant que Peyton parce que j’suis pas un grand investisseurs mais j’en ai largement assez que pour me payer des villas comme celle-ci. Parce que c’est MA villa, ici.

Ouais, à la base, c’est ma villa. C’est donc moi qui me la suis payé.

Et, alors que j’continuai à soupirer tellement j’commençais à me rendre compte de tout, Savannah déclara que l’argent faisait pas le bonheur ce qui m’arracha un autre soupire.

-Ça, j’le sais depuis longtemps…

J’avais été pauvre. J’suis riche… J’savais que l’argent avait strictement rien n’à voir avec le bonheur. Il facilite juste certaines choses. Quoi qu’en avoir trop, c’est pas toujours cool non plus. Enfin, bref, l’argent n’a rien n’à avoir avec la variable du bonheur. C’est deux trucs totalement séparés…

Mais ça réglais pas ma déprime… J’voulais certainement pas quitter Peyton et c’était limite, maintenant, si j’demandais pas des conseils conjugales à Savannah qui, pourtant, était sûrement pas la fille la mieux placée pour m’en donner. Mais elle chercha quand même des solutions en disant que j’étais pas obligé de la quitter. Que j’pouvais simplement lui proposer de faire des trucs que j’aime bien comme les courses de voiture ou parier sur les matchs de boxe. J’regardai Savannah en essayant, en même temps, d’imaginer Peyton devant une course de voiture illégale ou un match de boxe à la salle de sport de South L.A. le samedi soir. Et j’arrivais pas à la voir là-bas… J’soupirai.

-Ouais, y’a toujours des matchs de boxe le samedi… Enfin, du moins, la dernière fois que j’y ai été, y’en avait encore. Mais c’était déjà y’a un moment. J’ai dégommé Ben Masters sur le ring, ce soir-là… Mais quand j’suis rentré, Peyton à super paniqué parce que j’avais une p’tite commotion. Et j’la vois mal regarder une course de voiture avec moi… Mais…

Mais si j’voulais être un peu moins malheureux, j’devrais tenter le coup.

-J’crois que t’as raison. J’devrais lui proposer de faire des trucs que j’aime bien.

En espérant qu’elle soit d’accord… Sinon, j’ai toujours mon air malheureux pour la convaincre. En espérant que ça soit suffisant… Tout ce que j’voulais, en fait, c’était plus de liberté sans avoir la peur constante de m’faire taper sur les doigts.

J’regardai Savannah sortir de l’eau alors que j’avais les bras croisé sur le rebord et ma tête posée sur ceux-ci. Et quand elle déclara qu’il y avait pas vraiment de reste, j’soupira encore une fois.

-Non… Y’a juste que Peyton a pas aimé apprendre à la radio que j’ai couché avec toi. Mais j’pensais pas que c’était vraiment important à lui dire. Du coup, j’ai pas osé lui parler de la plage… Elle aurait pas voulu et, de toute façon, elle veut pas te voir ici, ni même te croiser à une fête… L’est jalouse quoi… Alors qu’elle a aucune raison de l’être.

Elle en avait vraiment aucune ? J’pense bien, ouais… J’crois bien, ouais…

-D’ailleurs, si elle rentre maintenant, faudra aller te cacher dans l’abri de jardin. Sinon, j’vais encore devoir dormir sur le canapé.

J’relevai la tête pour regarder Savannah uniquement vêtue de sa petite culotte. J’me mordis la lèvre.

-Raah, elle a p’t-être raison, finalement… Elle a p’t-être des raisons d’être jalouse.

Pourtant, j’l’aimais. Ça, j’en étais sûr.

@ Billy Lighter

Howard s’était placé volontairement dans un magnifique bourbier nauséabond parce qu’il avait eu en tête une idée complètement à l’opposé de ce que serait sa réalité d’homme marié. Tant mieux s’il était amoureux, parce que ça aurait été la cerise sur ce magnifique gâteau d’imbécilité si en plus il s’était rendu compte une fois la corde au cou qu’il n’aimait pas sa femme !  Elle devait avoir de talents  que seul lui pouvait bénéficier parce que de l’extérieur, elle semblait plutôt être une dictatrice qu’une épouse aimante.

L’image de tyran que j’ai de la femme d’Howard prit encore plus de sens quand il m’expliqua que s’il la trompait, il lui devrait du pognon en vertu d’une clause infidélité de leur contrat de mariage. J’ouvris de grands yeux parce que ce que j’entendais me paraissait tellement irréaliste, digne d’une grande machination ou je ne sais pas quoi !

- Ton contrat de mariage ressemble à une trappe à con et toi tu l’as signé avec le sourire large je paris ! Putain, mec, mais à quoi tu as pensé ?

Je n’osais même pas demander de quoi avait l’air les autres clauses parce que j’avais peur d’entendre pire connerie, encore.  Mais encore là, c’était sa vie, ses choix. Howard est un grand Monsieur, il doit quand même savoir ce qu’il fait… Ok je vais essayer de redire ça plus tard sans avoir envie de rigoler !

Seulement, la presse n’avait pas été tendre envers Howard. Je dis la presse mais c’était un bruit qui courrait ici et là, parmi des gens que nous connaissons tous les deux et autres, comme quoi il l’avait épousé pour sa valeur monétaire et non pas que par amour. Et ça offusqua direct Howard qui se défendit en disant que de l’argent, il en avait, que la villa était la sienne parce qu’il l’avait payé, bref, il s’insurgeait sans perdre son ton défaitiste pour autant. C’était comme voir un diable se débattre dans l’eau bénite tout en demandant la bénédiction du Bon Dieu en même temps.
Troublant et amusant à la fois !

- Au  moins tu le sais ! Ensuite, chacun est l’artisan de son propre bonheur et malheur, à toi de voir si tu veux vivre heureux ou triste.

Il y a longtemps que je ne me posais plus cette question. Je n’ai qu’une vie à vivre et je veux que ce soit chaque jour la meilleure. Je fais ce qui me plais, je ne me pose plus de question, quand je tombe, je me relève, je vais ailleurs, je butine ici et là.

Il n’était pas trop tard pour Howard pour reprendre le contrôle ! Sans se séparer de sa femme parce que de tout ce qu’il me dit, deux choses reviennent sans cesse : il ne fait plus rien comme avant, il est dingue amoureux de sa femme. Alors parfait, il est possible alors de vivre heureux et amoureux mais pour ça, il doit s’affirmer devant sa femme et soit la convaincre de participer à des trucs qui l’allument lui, ou de le laisser vivre de temps en temps sa propre vie. N’était-elle pas partie faire du shopping ? Il pouvait donc aller parier sur une course n’importe quoi d’autre dont il pourrait avoir  envie.

- Tu risques rien à essayer de lui en parler en tous les cas mais, honnêtement, Howard, qu’elle veuille ou pas, tu ne devrais pas avoir à lui demander la permission… c’est ta femme, pas ton employeur, ni ton parent !

Voilà pourquoi je n’étais jamais officiellement en couple avec personne. Je ne voulais couper les ailes de personne non plus que je ne voulais qu’on coupe les miennes. J’avais une trop grande soif de liberté pour qu’on me mette en cage. Il me fallait de l’espace, me lever le matin et décider de partir faire la fête sans songer à rendre des comptes.  Même chose pour les enfants, je n’en aurai pas exactement pour cette raison.

Après tout ça, il me semble évident que l’histoire du resto n’est qu’un mensonge pour dissimuler le fait qu’il n’avait pas obtenu la permission de sa femme pour venir me rejoindre.  Je ne suis pas surprise, simplement triste pour mon ami qui n’a pas assez long de corde et qu’à chaque faux pas, risque de se pendre avec.

- Bon ! Et bien nous n’aurons pas besoin de jouer à cache-cache, je vais partir. Ce serait con de te mettre encore plus dans la merde à cause de moi.

Je fis un clin d’œil à Howard tout en ramassant mes fringues quand il ajouta que peut-être que ouais, sa femme avait ne raison d’être jalouse. Il y avait toujours eu cette petite flamme entre lui et moi, même Peyton le volcan n’allait pas réussir à l’éteindre. Ça ne faisait aucun doute ! Alors je me penchais et je plaçais mon index sous son menton et je déposais un baiser sur ses lèvres. Je ne lui roulais pas une pelle comme celles dont nous avions l’habitude avant, juste un baiser chaste.

- On se voit au studio, enfin, si j’y ai un droit d’accès !

Je laissais mes empreintes mouillées sur le béton entourant la piscine mais en quelques minutes à peine elles seraient disparues.

Je ne sais pas si Peyton est rentré peu après moi où si elle a passé la journée à l’extérieure de la maison, laissant son mari en attente d’une approbation de sa part mais je savais que j’avais oublié ma coke chez Howard et que j’espérais qu’il la trouve avant Peyton parce qu’autrement, je ne donnais pas cher de sa peau !

@ Billy Lighter

Ouais, j’avoue que, dit comme ça, mon contrat de mariage ressemblait à un sale bon piège. Et j’soupirai à la constatation de Savannah comme quoi j’avais sûrement signé ça avec le sourire. J’fis une p’tite moue.

-Non, j’ai quand même pas signé ça avec le sourire… Mais… Ouais, le truc c’est que j’ai pas pensé…

Pour moi ce n’était que des stupides papiers à signer pour sceller une union. Rien de contraignant. Mais, on se rend pas compte, sur le coup, à quel point de la paperasse peut vous ruiner la vie. J’pensais pas que c’était possible.

Mais ça l’était et j’me prenais la réalité dans la gueule tout d’un coup. Sans compter qu’il parait que la presse pensait que j’avais marié Peyton pour son argent. C’était pas cool parce que ce n’était pas pour ça que j’m’étais marié avec elle. L’argent est jamais entré en ligne de compte. J’savais que l’argent faisait pas le bonheur et Savannah ajouta qu’on était chacun artisan de notre propre bonheur ou malheur. J’soupirai.

-Ouais… J’sais…

Et j’croyais que vivre avec Peyton m’amuserait… Mais, tout n’était pas drôle, en fait.

Mais me séparer d’elle n’était pas une option alors Savannah proposa autre chose… Juste dire à Peyton ce que j’voulais faire et le faire ensemble… Ensemble ou séparé, finalement, le principal était que j’puisse faire, de temps en temps, des trucs que j’aimais. Et Savannah déclara que j’avais même pas besoin de sa permission. J’soupira, l’air pensif.

-Ouais, t’as pas tort…

Et comme Savannah était perspicace elle se disait que mon histoire de resto, c’était du vent. J’confirmai que j’avais raconté des conneries et j’finis par lâcher la vérité avant de dire que, si Peyton rentrait, faudra que Savannah se cache dans l’abri de jardin. C’était une solution faisable. J’nous voyais bien le faire, en fait.

Mais… Savannah déclara que j’aurais pas à la cacher parce qu’elle allait partie. J’relevai la tête vers elle un peu surpris et… Bah, ouais, déçu un peu.

-Déjà ?

Elle voulait pas me mettre dans la merde. C’est ce qu’elle disait. J’pris un air triste mais ça la dissuada pas de ramasser ses fringues alors que j’confirmai que Peyton avait p’t-être des raisons d’être jalouse. Comme si j’savais vraiment pas me retenir d’aller voir ailleurs. Quand j’étais plus jeune, j’y arrivais… Mais… J’sais pas… C’est comme si j’y arrivais vraiment plus.

Pourtant, j’résiste.

Savannah se pencha alors vers moi et j’la laissai poser ses doigts sous mon menton. Et quand elle approcha ses lèvres des miennes, j’fermai les yeux… Elle ne fit que déposer qu’un tout petit baiser… Mais… Mais ça suffit à ce que mon cœur batte plus vite.

Elle fit un dernier commentaire mais j’réussi pas à répondre. J’sentais encore le fantôme de ses lèvres sur les miennes. Comme si… J’goûtais à nouveau à un truc qui m’avait trop manqué...

Elle finit par partir sans que j’ai pu dire un mot et quand j’entendis plus rien, j’me laissai couler sous l’eau comme pour essayer de faire partir toutes les sensations contradictoires que j’ressentais en moi.

Quand j’eus plus d’air, j’ressortis de l’eau avant de sortir de la piscine uniquement pour aller chercher la vodka avant de revenir dans l’eau perdu que j’étais dans mes pensées… Et c’est là que j’comptais attendre Peyton parce que j’avais des choses à lui dire.

@ Billy Lighter