Il n’y a pas meilleure thérapie que le shopping ! Quand je me suis levée ce matin, je ne me sentais pas bien et même après le jogging, les vocalises et un bon petit déjeuner, je me sentais toujours pareil.  Howard n’étais pas encore réveillé et j’ai errée comme une âme en peine dans notre villa, Dexter sur les talons, jusqu’à ce qu’il se lève et que je puisse me réfugier dans ses bras après qu’il ait eu prit sa première gorgée de vodka de la journée ! À ce rythme, ce n’était pas de ses poumons qu’il allait mourir, mais d’une cirrhose du foie ! Alors, j’ai pris l‘initiative depuis quelques jours déjà, de couper un peu son alcool avec de l’eau.  Il ne semble pas l’avoir encore remarqué, j’espérais qu’il ne s’en rendrait pas compte et qu’il ne ferait que cesser d’en boire quand il verrait que non seulement ça ne le saoul plus autant qu’avant, mais qu’en plus, ça a un goût absolument dégueulasse.

Ce que je fais par amour pour lui !

Jamais je ne me remettrais s’il devait lui arriver quelque chose ! Il ne semble même pas voir que tout ce que je fais, je le fais pour lui, pour qu’il conserve sa santé et qu’il puisse continuer de faire ce qu’il aime le plus au monde : jouer de la batterie !

Je me montre patiente, un jour il s’en rendra compte et il me remerciera pour autant de dévouement!

J’aurais bien aimé qu’il m’accompagne faire la tournée des boutiques chics sur Rodeo Drive mais il n’en avait pas l’énergie et il disait vouloir rester à a maison avec Dexter. C’est donc un petit peu déçue de ne pas avoir pu le convaincre de m’accompagné que je grimpais dans la voiture taxi et que je me rendis faire de folles dépenses.

Je savais que les American Music Award allait bientôt annoncer les mises en nominations, je m’attendais à y figurer, ce serait un scandale autrement ! Je m’attendais aussi à ce qu’on souligne notre duo, à Howard et moi et pour l’occasion, il me fallait absolument une nouvelle tenue.  Il y a tellement de belles robes dans les boutiques qu’il a été impossible de choisir aussi, j’achetais plusieurs modèles en prenant soin de coordonner des habits pour Howard! Il était hors de question que l’on si présente sans que ce soit parfait !

Je devais penser à tout, même si aucune date n’avait encore été annoncé pour la cérémonie, je voulais m’y prendre à l’avance et puis si nous changions d’idée, nous n’aurions qu’à revenir, mais ensemble cette fois !

Le temps passe vite quand on s’amuse et je ne l’ai vraiment pas vu filer ! Il est presque l’heure du souper alors, en plus de tous mes sacs logés dans le coffre du taxi qui me sers de voiture privé pour la journée,  je décide d’arrêter a la pizzeria du coin, celle dont raffole Howard et j’en prends assez pour que David se joigne à nous, je lui prend même une part de tarte à la cerise, venez dire après ça que je n’ai pas de cœur ! Pendant qu’il va manger, il ne sera pas occupé à nous embêter avec ses histoires sans queue ni tête !

- Howard ?  Mon amour, je suis rentrée, vient m’aider !  J’ai les bras pleins !

Mais je n’obtiens aucune réponse, il est peut-être dans le studio de notre villa entrain de composer.  Ou alors il s’est endormi dans un coin après avoir sifflé toute une bouteille de vodka que je n’ai pas encore eu le temps de diluer avec de l’eau.  Heureusement, le chauffeur n’a pas besoin que je lui fasse un dessin pour comprendre que j’ai besoin d’aide et il m’aide à vider le coffre et a poser tous mes sacs dans l’entrée ce qui me permet d’aller mettre la pizza et la tarte de David sur le plan de travail de notre cuisine.

- HOWAAAARD !? T’ES LA ?

Je payais le chauffeur, surprise quand même que mon mari ne se soit pas encore pointé le bout du nez.  David non plus d’ailleurs. Il n’y a que Dexter qui tourne autour de moi en aboyant joyeusement, totu heureux de voir que je lui ai ramené un gros os à gruger.

- Tu en aura pour la semaine, si tu ne te montre pas trop glouton !

C’est un bruit provenant de l’extérieur qui attira mon attention, Howard s’y trouve, en fait, j’arrive a temps pour le voir sortir de la piscine.

- Wow quel bel homme ! Ça donne envie de me jeter à l’eau !

Je m’approchais de lui pour l’enlacer, tant pis si je deviens toute trempé ensuite, et l’embrasser.

@ Billy Lighter

J’savais pas combien de gorgées de vodka j'avais bues pour faire le point sur tout ce que j'avais à dire à Peyton et sur tout ce que le baiser de Savannah avait provoqué en moi... Mais le fait était que la bouteille était presque vide au moment où j'entendis qu'une voiture s'était garée dans l'allée... Ça devait sûrement être Peyton... Elle devait être rentrée du shopping...

C'était le moment de vérité...

Je l’entendis crier après moi à l'intérieur de la maison mais j’répondis pas... En fait, j'avais pas envie de bouger d'ici... Et j'avais pas vraiment envie de débarquer des paquets du taxi, non plus... Alors j’faisais comme si j'avais rien entendu...

J'hésitai, un moment, à me plonger la tête dans l'eau pour dessoûler et moins dire de conneries que d’habitude mais j’crois que si j’devais encaisser des reproches de Peyton pour mes futures demandes, autant les subir un p’tit peu bourré que sobre.

J’toussai un coup ce qui amena certainement Peyton et s’amener vers la terrasse au moment où j’m'étais décidé à sortir de l'eau pour affronter mon destin avec des pieds de plombs.

Peyton semblait de bonne humeur et me complimenta avant de dire que j'lui donnais envie d'aller dans l'eau... Tout comme le corps de Savannah, tantôt, m'avait donné envie d'aller faire un saut dans la piscine.

Fallait vraiment que j'arrête de penser au corps de Savannah surtout au moment où Peyton m’enlaçait et m'embrassait.

Je la serrai contre moi mouillant, au passage, ses vêtements parce que… Bah ouais, j’étais mouillé quoi, vu que j’sortais de l’eau. Bref, Peyton était toute mouillée à cause de l’eau et pas à cause de moi mais à cause de moi quand même. Enfin, bref…

J’souris en la regardant.

-Bah, viens me rejoindre alors. On peut y retourner. J’ai…

J’fis une p’tite moue avant de sourire timidement.

-J’ai quelque chose à te dire…

J’disais ça en la regardant dans les yeux cherchant un p’tit moment mes mots. J’commence par où ? J’commence par quoi ? J’savais pas trop… Mais fallait bien que j’commence.

-C’est juste que… Pendant ton shopping… J’me suis super ennuyé, en fait…

Vas-y Howard, crache le morceau, ça ira plus vite.

-Et… Ben, j’me disais que… Comme mon traitement fonctionne bien et tout, j’me disais que j’pourrais p’t-être me remettre à aller voir des trucs que j’aime bien… T’sais, des courses de voitures et des matchs de boxe. Tu pourrais même m’accompagner… Les jours où on fait pas de français, on pourrait faire ça, non ? Ou sortir au bar et tout… Tu crois pas ? Le Rainbow et le Crazy Ginger me manquent.

Pas le Dizzy… La dernière fois que j’avais été au Dizzy, j’avais fini avec la tête au carré à cause des Los Diablos.

@ Billy Lighter

C’est sur le bord de la piscine que je retrouvais Howard. De toute évidence, mon époux avait eu envie de faire un petit plongeon. Je ne pu m’empêcher de penser qu’il aurait pu  m’accompagner dans les magasins puis ensuite, nous aurions ensembles profités de la piscine, de toute façon il n’allait pas s’en sortir, il devrait essayer tout ce que je lui avais acheté que je vois comment les vêtements tombaient sur lui et si je devais changer des accessoires.

Dès que je l’aperçue, j’allais l’enlacer et l’embrasser sans faire attention que de me presser contre lui allait complètement me mouiller, ce n’est que de l’eau.  Howard proposa que je le rejoigne, j’en avais l’intention mais j’avais tous les sacs à vider, pleins de choses à lui montrer et il y avait la pizza aussi, je savais que ça allait lui faire plaisir que j’ai prit un truc dégoulinant de gras plutôt qu’une bonne salade.

- Après, d’accord ?  Il faut que tu essais les vêtements que je t’ai prit, tu vas être class !!

Mais je m’arrêtais parce qu’il disait avoir quelque chose à discuter avec moi. Il avait une étrange façon de me regarder dans les yeux et, si sur le coup j’avais un peu tiré sur son bras pour qu’il me suive à l’intérieur, je lâchais sa main pour le regarder.

- Ça l’air grave…

Je n’aimais pas du tout ce que je ressentais, la mine qu’il affichait. Je savais d’avance que je n’allais pas aimer ce qui allait suivre.

Howard voulait recommencer à faire un petit peu n’importe quoi comme avant, parce que selon lui, son traitement fonctionnait bien. Au début, je pensais qu’il se fichait de ma gueule et qu’il allait finir par éclater de rire en disant ‘’ mais non chérie, je déconne !’’ mais… non. Il était sérieux et n on seulement il était sérieux mais il semblait être tout piteux, comme quand je surprends Dexter à mâchouiller l’une de mes chaussures.

- Parce que tu trouve qu’il fonctionne bien, toi, ton traitement ?  

Il toussait encore à s’en cracher les poumons et il avait peut-être cessé de fumer, quoi que je le soupçonnais de fumer en cachette, mais il buvait plus que jamais au point où je craignais que son foie ne se fasse la malle parce qu’il ne saurait plus en prendre, sans compter toute la mal bouffe qu’il s’envoyait derrière la cravate.

- Que je sache, je ne t’ai pas enfermé dans une salle de classe. Julie vient un soir par semaine, ça fait six autres journées pour faire des activités.

Howard voulait faire d’autres gens de trucs, peut-être que nous pourrions l’envisager mais je ne voyais aucun intérêt dans les courses de voitures, non plus à regarder deux hommes se taper sur la gueule et aller perdre son temps dans un bar et se faire déranger par le communs des mortels, beurk, non merci !

- Il n’y a rien là dedans qui m’intéresse.

Pour moi, le sujet était clos, il fallait vraiment qu’il vienne voir les vêtements avant que cette pizza qui allait m’obliger a faire cinq kilomètres de jogging de plus demain matin, ne fige et soit immangeable.  Alors je tournais les talons pour retourner à l’intérieur, croyant qu’Howard en avait fini.

@ Billy Lighter

Je savais pas trop par où commencer... J’devais simplement dire à Peyton ce que j’voulais faire pour combattre l'ennui que je ressentais, maintenant, presque chaque jour mais j'avais la sale impression que tout ça allait pas lui plaire du tout.

Si Peyton et moi, on avait quelques trucs en commun, nos centres d'intérêts, hormis la musique, étaient bien différents. Elle aimait les activités sages et intellectuelles alors que moi j'aimais parler, boire et faire la fête. Bon, Peyton aimait faire la fête aussi, mais on la faisait pas de la même manière non plus…

Du coup, j'étais quasi sûr que tout ce que j'allais lui proposer allait pas lui plaire.

C'est pas facile de plaire à Peyton Stone...

Comme elle semblait partante pour faire un saut dans la piscine, j’commençai par là en lui proposant de venir tout de suite... Mais elle voulait d'abord que j'essaye les vêtements qu'elle m'avait pris...

-Tu m'as pris des vêtements ?

Ouais... Apparemment ouais... Ils étaient pas bien ceux que j’avais? J’savais que les AMA approchaient mais bon... J’comptais remettre le costard de l'année dernière moi...

Bah semblerait que non. Mais pour pas qu'elle soit de mauvaise humeur, j’souris.

-C’est cool ça.

Mais j’voulais pas les essayer tout de suite. Fallait d’abord que j'lui dise ce que j'avais à lui dire.

Mais quand j'lui dis que j'avais quelque chose à lui dire, son visage tout radieux devint plus inquiet alors qu'elle disait que ça avait l'air grave. J’haussai des épaules.

-Pas tant que ça...

Et j’finis par cracher le morceau. J’essayais d’arrondir les angles et de lui vendre mon truc... Mais j’voyais bien, dans son regard, qu'elle aimait pas ce qu'elle entendait. Et à sa question sur mon traitement, j’levai un sourcil.

-Ouais, j’trouve... J’tousse encore mais j’ai moins de bronchites qu'avant...

J’sentais la différence, moi. Et j’crois que j'étais mieux placé que Peyton pour savoir si j’me sentais mieux ou pas.

Et elle répliqua aussi à ma réflexion sur le français. Elle disait que ce n'était qu'une soirée par semaine. J’hochai de la tête.

-Justement, comme on a six autres jours à combler on peut faire des trucs cool.

Et j'avais fait la liste des trucs que j’trouvais cool. Les paris, les sorties au bar, tous ces trucs que j’faisais quasi tous les soirs avant. Ça me manquait cruellement.

Du coup quand Peyton dit d'un ton ferme et disant que rien de tout ça ne l'intéressait, avant de tourner les talons, j’sentis comme un truc qui se brisa en moi. Comme si j’venais de comprendre que Peyton, l’en avait strictement rien à foutre de ce que je voulais faire ou non et de si je m'ennuyais ou non. J'aimais pas prendre des cours mais j’avais accepté pour elle... Et y avait plein d’autres trucs, des concessions, que j'avais fait pour elle...

Là encore elle voulait aller me faire essayer des vêtements sans savoir si j’le voulais vraiment ou non.

Du coup, mon visage s’assombrit dans un mélange de déception et de tristesse.

-Ça t’intéresse p’t-être pas mais, moi, ça me manque à mort. Alors, tu fais ce que tu veux... Tu m'accompagnes ou tu m'accompagnes pas. Mais moi, maintenant, j’me réserve trois soirées semaines pour moi dont le samedi soir.

Bah ouais... Les matchs de boxe, c'est le samedi.

Mon ton était ferme aussi.

-J’fais plein de trucs pour toi. J’t’aime. Mais, il me faut ça. Sinon je m'ennuie. Et j’en ai marre de m’ennuyer.

Voilà...

-Et la, pour l'instant, j’ai envie de rester dans la piscine. J’pourrais bien essayer les vêtements plus tard. Vont pas s’barrer t’façon…

Et j’retournai dans la piscine. En affichant toujours la même mine.

@ Billy Lighter

Mon shopping avait été fructueux. J’avais tout trouvé pour qu’Howard et moi soyons coordonnés pour les American Music Award pour lesquels nous avions lui  tout comme moi plusieurs mises en nominations. Je voulais que tout le monde nous voie et envie notre couple plus que parfait.

- Oui, nous ne pouvons pas nous présenter à la cérémonie habillés n’importe comment. Tu vas aimer, j’en suis certaine !

Mais avant d’aller jouer à la styliste, Howard voulait qu’on discute et vu son air, je ne pu faire autrement que de m’inquiéter. Il était un peu étrange ces derniers temps. Pas assez pour que je cherche a percer son mystère mais juste assez pour que, avec son introduction, j’aie tout de suite la puce à l’oreille.

Quelque chose le tracassait et j’étais sur le point de l’apprendre.

Il commença par me parler de son traitement qui lui réussissait et je ne pus m’empêcher que de soulever mon incertitude face à son affirmation. Il sifflait au moindre effort, même après avoir fait l’amour c’était tout juste s’il ne réclamait pas son inhalateur mais bon, il insista en disant qu’il faisait moins de bronchites. Je ne pouvais pas nier qu’effectivement, il en avait eu moins dernièrement mais ses habitudes de vie, son addiction à l’alcool pour tout dire, n’aidaient pas vraiment mon mari à marcher sur le sentier de la guérison.

Puis l’abcès creva.

Je regardais Howard réclamer sa liberté en disant qu’il s’ennuyait à mort parce que maintenant il faisait du français et je sentis tout de suite la pointe de l’Iceberg me frotter le dessous du nez, ce n’était pas tant qu’il s’ennuyait en général, non en fait c’était MOI qui l’ennuyait et il cherchait a pelleter les choix qu’il avait fait dans ma cours comme si chaque fois, je lui avais mi un flingue sur la tempe pour l’obliger à me suivre dans mes projets.

Moi, la boxe, les courses de voiture et les paris, je trouve ça d’un ennuie mortel, insipide et grossier. Nous avons passé l’âge  de fumer en cachette et de siroter les fonds de bouteilles pour se croire moindrement un peu ivre. Il est temps de jouer dans la cours des grands et les courses de voiture, ce font en formule un, les combat de boxe dans des amphithéâtres remplis à craquer et les paris on appel ça la powerball mais avec le pognon que nous engrangions lui et moi je ne voyais pas l’intérêt de jouer au loto toutes les semaines !

Je tournais les talons car je croyais la conversation close mais elle était loin de l’être. Howard avait décidé qu’il se réservait 3 soirs par semaine pour lui et pour ses trucs et il disait ça en levant le ton, c’était limite accusateur. Je ne l’avais jamais vu me parler comme ça, pas depuis qu’il était venu me voir à l’hôtel, quand je me remettais de son coup qui m’avait laissée sur la touche.

Alors je le regardais, les bras croisés sous ma poitrine et je ne disais pas un  mot, mais en dedans, je bouillais de rage. Et quand il termina, je ne levais pas le ton, je restais là où j’étais et je le fixais.

- Je suis sincèrement désolée de gâcher ta vie ! C’est vrai qu’il n’y a que toi qui a sacrifié pour l’autre…  J’ai renoncé à New York et j’ai emménagée ici, j’ai dû mettre ma carrière en veilleuse pour me rétablir, j’ai enduré les moqueries à peines voilées de tes amis mais tu en as marres de t’ennuyer.

Il retourna dans la piscine en disant que de toute façon, les fringues n’allaient pas s’en aller alors il pouvait les essayer plus tard. Je retournais donc à l’intérieur et sortis des sacs tout ce que je lui avais prit, j’en fis un gros tas que je ramassais et au passage, j’attrapais même la pizza avec son supplément infecte et dégoutant d’ananas et je me dirigeais vers la piscine.

- Tiens, tes fringues, ta pizza, tes foutues cadeaux de merdes que ta femme de merde t’a pris pour combler ta vie de merde !

Et je laissais tout tomber dans la piscine et retournais dans la maison, sans le regarder et grimpais les étage pour me réfugier dans notre chambre. Ou je devrais dire sa chambre parce que jamais je ne me suis vraiment sentie chez moi ici mais je ne me souvenais pas de m,en être plains ou de le lui avoir reproché.

@ Billy Lighter

Habillé n’importe comment ? J’crois que j’avais des fringues cool… J’ai même des costards… Et ils sont cool… Mais j’dis rien me contentant d’hocher de la tête pour confirmer que j’allais sûrement aimer ce qu’elle m’avait pris même si… Bah, j’pensais pas avoir vraiment besoin de fringues.

Après ça, il fut temps que j’crache le morceau… Et j’le fis non sans introduire tout ça d’une façon qui permit à Peyton de démolir certains de mes arguments. Mais elle ne réussit pas, en faisant ça, à m’empêcher de tout lui expliquer jusqu’au bout.

Qu’est-ce que j’demandais à Peyton, en gros ? Bah, simplement de pouvoir refaire quelques activités qui me tenaient à cœur. Je voulais même bien qu’elle m’y accompagne tout comme je l’avais accompagné dans son délire de cours de français. J’avais fait ça pour lui faire plaisir et parce qu’elle voulait absolument qu’on le fasse ensemble. En fait… Peyton avait toujours cette façon de présenter les choses que, si je refuse, j’avais l’impression qu’elle allait exploser de rage et me foutre à la porte de ma propre villa. C’était l’impression que j’avais…

Moi, je l’obligeais à rien. J’lui proposai, c’est tout. Et, si elle voulait pas, j’pourrais quand même faire tout ça tout seul. C’est ce que j’disais…

Mais elle déclara que rien ne l’intéressait et semblait clore le débat là-dessus trouvant le fait d’aller essayer des foutus vêtements beaucoup plus intéressant que ce que j’avais envie de faire dans ma foutue vie.

Et ça me fit mal au point que j’levai un peu le ton, lui faisant comprendre que j’me garderais trois jours par semaine pour faire ce que j’voulais. J’rendais, de ce fait, la chose non-négociable.

Parce que c’était pas négociable. Il me fallait ça sinon, j’allais dépérir.

J’le savais… La visite de Savannah avait rien fait de plus que me faire me rendre compte d’un truc. C’est tout.

J’retournai dans la piscine alors que Peyton se retourna vers moi les bras croisés avec, sur le visage, une mine qui ne me disait rien qui vaille.

Elle me fixa… Et fini par s’excuser de gâcher ma vie. Est-ce que j’ai dit ça ? Nan, j’ai pas dit ça. J’ai seulement demandé à faire des trucs que j’aimais bien. C’est tout. Rien de plus. J’ai jamais dit qu’elle avait gâché ma vie. Ça, gâcher ma vie, j’sais bien le faire tout seul comme un grand.

Elle parla de sacrifice… J’ai jamais dit que j’avais sacrifié quelque chose hormis une partie de ma liberté… Mais elle tourna les choses de cette manière à se poser en victime disant qu’elle avait dû quitter New York et mettre sa carrière en veilleuse sans compter mes amis qui ne l’aimaient pas pour la plupart. J’soupirai.

-Peyton…

J’allais dire d’autres trucs mais elle s’en alla. Je roulai des yeux avant de soupirer. P’tain, j’pensais pas qu’elle prendrait les choses si mal…

Mais elle finit par revenir et par… Lancer mes fringues et une pizza dans l’eau sous mon regard écarquillé.

-Bah, t’es folle ou quoi ?

Elle me fait sa p’tite crise de diva là ? J’avais vraiment mérité ça ? J’la regardai avec un air interdit alors qu’elle s’en alla j’savais pas trop où… Ailleurs dans la maison, j’suppose.

J’soupirai profondément avant de me laisser couler sous l’eau. P’tain, j’pensais vraiment pas qu’on en arriverait là pour une p’tite histoire d’activité nocturne…

Vraiment pas…

Savannah avait raison…

Mais, malgré tout, j’aimais Peyton… Et j’avais pas envie que les choses foirent entre nous pour ça.

Alors, j’pris mon courage à deux mains pour sortir de la piscine laissant tout le bordel sur la terrasse. J’rentrai, m’essuyai un peu en ne portant, toujours, que mon boxer, avant de commencer à chercher Peyton. Je la retrouvai dans notre chambre où elle s’était réfugiée.

J’ouvris doucement la porte avant de me gratter l’arrière de la tête et de soupirer.

-J’sais que t’as fait des sacrifices, Peyton… J’sais que tu préfères New York a L.A.. Et j’sais que t’as fait tout ça par amour. Mais… T’sais… Tout ce que j’veux c’est pouvoir avoir des p’tites soirées où j’pourrais faire des activités que j’adore. C’est tout… Il me faut ça, Peyton.

J’parlai doucement… Sans hausser le ton. J’cherchais vraiment à ce qu’elle comprenne.

-J’demande rien de plus… Et j’crois que, tu peux bien m’accorder ça sans foutre une pizza dans la piscine.

Ouais… Pauvre pizza. Elle avait l’air bonne en plus… Y’avait des ananas dessus. Ma préférée.

-S’te plait, Peyton. Tu sais bien que si tu refuses, j’vais quand même le faire. Et que si j’le fais sans ton accord, j’vais devoir te mentir à chaque fois. T’sais que ça finira comme ça si on trouve pas un accord… Et… J’aime pas te mentir.

Ouais… Enfin… Disons que les mensonges sortaient tout seul de ma bouche sans que j’m’en rende compte alors dire que j’aimais pas lui mentir était… Bah, un p’tit mensonge.

@ Billy Lighter

Tout ce que j’entendais dans ce que me disait Howard c’est qu’en gros, il s’ennuyait à mourir et que la raison pour laquelle il s’ennuyait, c’était moi parce qu’avant moi, avant notre mariage, il faisait toutes ces choses absolument stupides et insipides qu’il aimait tant. Je recevais ça comme une véritable douche froide. Ne voyait-il pas à quel point sa vie revenait sur les rails, combien je me démenais pour qu’il garde la forme, qu’il suive son traitement ? Tout ce que je faisais pour lui et qui semblait tant le contraindre, je le faisais par amour.

De mémoire, chaque fois qu’il est rentré après une course ou un match de boxe, ça s’est terminé à l’hôpital. Alors quand je l’entends tonner qu’il a décidé de prendre 3 jours semaines pour faire ce genre de truc, ça me fais bouillir de rage. C’est comme s’il me disait qu’en gros, tout ce que je fais pour lui il n’en a strictement rien à foutre et qu’il va consciemment balancer aux ordures tous les efforts qu’il va faire le reste de la semaine.

Puis il agit comme un véritable gamin en refusant de venir essayer les vêtements que je lui ai prit, parce que sinon, il se serait pointé vêtue n’importe comment aux American Music Award ou pire, il aurait bien été capable de revêtir son habit de noces !  J’ai passé des heures dans boutiques à agencer plusieurs combinaisons de vêtements et il n’a même pas envie d’y accorder ne serait-ce que dix minutes de son précieux temps, alors parfait !

Je ramasse tout ce que je lui ai prit, y comprit le tas de gras sur croute et je balance tout dans la piscine sous son regard ébahit.

- Ouais, j’suis folle mais sache que derrière chaque folle, y’a un mec qui l’a poussé là !

Je ne me souviens pas avoir été autant furieuse contre lui depuis que nous sommes mariés, même après l’interview radio avec cette pétasse de Savannah qui parlait d’eux comme d’une belle et grande histoire d’amour passée ne m’avait pas autant mise en colère.  Qu’il y reste dans cette piscine, qu’il y aille foncer dans un mur en bagnole ou se faire défoncer la tronche sur un ring de boxe, je ne lèverai pas le petit doigt s’il rentre complètement amoché, il se débrouillera pour se ramasser lui  même.

Je claquais la porte de notre chambre, me retenant mal de hurler de rage, faisant les cent pas, sans parvenir à me calmer. Il ne fallu pas longtemps pour qu’Howard passe la tête par l’ouverture de la porte et reprenne là où la conversation c’était terminé, en optant cependant pour un ton plus doux, mais ce ne fut pas assez pour me mettre en de meilleures dispositions. Si j’avais eu des poignards dans les yeux, je l’aurais crucifié sur le mur. Surtout parce qu’il ose ajouter que je pouvais bien lui accorder ça sans balancer de pizza dans la piscine.

- J’avais pas de radio sous la main.

Jamais je n’aurais été jusqu’à l’électrocuté mais de le dire, ça me fait du bien et ne se compare même pas a la montagne de reproches qu’il avait débité, lui.

Puis je stoppais d’aller et venir dans la pièce et je figeais sur place quand il termina son plaidoyer avec, je crois, le pire des arguments. Il venait carrément de cloué le cercueil de cette conversation.

- Parfait ! Alors fait comme bon te semble, quand tu veux, avec qui tu veux. Je vais même annuler le français, de toute façon, à quoi bon, hein ?

Je m’avançais pour le fixer droit dans les yeux.

- Je ne lèverai plus un seul de mes doigts pour prendre soin de toi si tu reviens encore à la maison avec une commotion ou que sais plus quel jour et quelle heure tu dois voir ton médecin pour ton traitement.  Tu n’auras pas besoin de me mentir parce que ça ne me regarde plus.

Je l’affirmais mais ça me faisait mal de le dire. Je savais que ce qui allait se passer, c’était qu’Howard allait juste réduire tous les derniers mois d’effort au néant mais si ça l’amuse de donner des concerts en live et de chanter en playback, qui suis-je pour vouloir changer ça ?

- Je vais aller ramasser la piscine.

Il avait prit sa décision, j’avais annoncé mes couleurs à mon tour, je ne voyais pas ce qu’il y avait de plus à ajouter. Alors je le contournais et descendis l’escalier, suivant les traces en sens inverse des pas mouillé qu’avait laissé Howard en me rejoignant dans notre chambre. J’aurais certainement rigolé en voyant l’état de la piscine si ça avait été une toute autre scène qui s’était joué juste avant. C’était quand même drôle de voir flotter des cravates et  une boite de pizza en carton vide… parce que son contenu avait coulé au fond… Le type de l’entretien n’allait pas apprécier mais son opinion était le dernier de mes soucis.

J’allais sur le côté de la piscine pour ramasser l’épuisette avec le long manche et quand me retournant vers la piscine, je mis le pied sur quelque chose de glissant. Je levais mon pied pour voir ce sur quoi j’avais marché et me penchais pour le ramasser.

- De toute façon Howard, t’en a rien à foutre d’avoir mon accord ou non, pas vrai ?

Je brandissais le sachet de drogue et je regardais mon mari, non plus en colère mais déçue et blessée. Je savais qu’il n’était pas reconnu pour être l’homme le plus honnête et je n’étais pas stupide au point de croire qu’il ne m’avait jamais menti depuis notre mariage, ça faisait quand même partie de son charme, du personnage mais là, ça, c’était pire que tout le reste. Il pouvait bien pleurnicher qu’il ne faisait plus rien comme avant alors qu’en fait, il n’avait jamais vraiment cessé de vivre comme avant.

@ Billy Lighter

Peyton pétait complètement un câble et elle lança mes fringues qu’elle avait achetées et une pizza dans la piscine. Comme ça… Pour le simple fait que j’demandais juste trois p’tites soirées de liberté. P’tain. J’pensais pas avoir fait un crime, moi ! Pourtant, dans ces paroles, on dirait que c’est moi l’connard sans cœur…

J’m’exclamai disant qu’elle était folle et elle répliqua que derrière chaque folle se trouvait un mec qui l’avait poussé là. Hein ? N’importe quoi ! Avant d’être en couple avec moi, elle faisait aussi des trucs comme ça et personne l’avait poussé là ! Et, aujourd’hui, j’l’avais poussé nulle part ! Et si elle pétait une câble chaque fois que j’exprimai un de mes désirs alors, on était pas sauvé, hein.

Mais j’dis rien me contentant de soupirer avant qu’elle se casse de la terrasse.

J’savais que si j’avais envie que les jours suivant soient vivables, il fallait que j’retourne lui parler. Alors, j’pris mon courage à deux mains pour sortir de la piscine et la rejoindre dans notre chambre. Peyton y faisait les cents pas. L’était réellement en colère et j’comprenais vraiment pas pourquoi. Ok, j’avais haussé le ton. J’aurais pas dû. Mais elle s’était tellement foutue de ce que j’avais envie de faire que ça avait été instinctif.

J’essayai d’expliquer les choses d’une façon plus posée en n’oubliant pas les sacrifices qu’elle avait fait mais en disant que c’était pas une raison pour foutre la pizza dans la piscine… Mais j’fis la moue quand elle répliqua qu’elle avait pas de radio sous la main.

C’était pas cool.

-Après t’être tant efforcé à me garder en vie, ça aurait été très con.

J’dis ça sur un ton un peu plus amer. J’savais à quel point Peyton pouvait être méchante dans les mots. C’était pour cette raison qu’on se détestait elle et moi avant…

Avant que j’lui foute mon poing dans la gueule…

Et j’continuai sur ma lancé… P’t-être pas de la meilleure des manière parce que Peyton s’arrêta net avant de me regarder et dire que j’pouvais faire ce que j’voulais et qu’elle allait annuler le français. J’soupirai avant de me frotter les yeux de mes doigts.

-J’ai pas dit ça, Peyton. J’ai pas demandé à ce que t’annule le français. J’ai juste demandé à avoir des soirées pour faire ce que j’aimais bien. C’est tout.

Mais elle continua disant qu’elle lèvera plus le doigt pour prendre soin de moi. Ni pour les fois où j’rentrerai amoché, ni pour me rappeler mes rendez-vous. Mes lèvres se pincèrent. Bah qu’elle ne le fasse plus. T’façon, j’savais bien faire ça tout seul comme un grand avant qu’on s’marie, hein. Enfin, sauf pour les rendez-vous… J’ai l’art d’oublier les rendez-vous… Mais j’pouvais m’débrouiller, j’crois.

Mais j’soupirai quand même.

-Ok… Mais j’pensais pas que demander à faire des trucs que j’aime bien te foutrait dans un état pareil. J’aurais su, j’aurais rien dit.

Et j’aurais continué à m’ennuyer jusqu’à-ce que les choses explose autrement. Parce que entre mourir d’un accident de voir et mourir d’ennui, j’savais pas réellement ce que j’préférais…

Elle finit par dire qu’elle allait aller ramasser le bordel qu’elle avait foutu et j’la suivis un p’tit peu à distance. Une fois sur la terrasse, j’regardai le triste spectacle… Pauvre piscine. Pauvre pizza… Ah et les vêtements aussi, c’est pas cool. Mais ça sèche des vêtements. La pizza, l’est foutue. Et j’commençais à avoir faim.

Mais bon, j’préférais quand même me taire, sur le coup me contenant de croiser les bras alors que Peyton s’empara de l’épuisette.

Mais… Mais l’eu le temps de rien faire parce qu’elle venait de marcher sur le p’tit sachet de coke…

Han merde !

J’l’avais oublié celui-là… Et Savannah aussi, apparemment. J’croyais qu’elle l’avait repris mais non… J’me mordis la lèvre. P’tain de merde ! Comme si j’avais pas déjà assez dégusté aujourd’hui. Fallait que la vie en rajoute une couche.

Peyton se permis une réflexion alors qu’elle brandit le paquet de coke devant mon visage. Et sur le sien, y’avait plus de colère mais de la déception.

J’soupirai. Fallait quand même que j’me défende là. Parce que j’avais pas touché du tout à cette coke.

-C’est pas à moi, Peyton. C’est Nathan qui est passé tantôt et qui l’a oublié.

Ouais, Nathan agissait comme un drogué alors ça sera pas si difficile à gober comme mensonge.

-Moi, j’ai pas touché à ça du tout. J’en prends plus depuis des mois. Tu le sais. Et si j’en avais pris, ça se verrait. J’serais complètement stone et je m’étoufferais en prime de tout. C’est pas à moi !

Et j’avais rien juré, ni promis sinon, elle pourrait prendre ça pour un aveu.

-Mais si tu me crois pas alors autant que j’la sniffe en entier comme ça j’aurais au moins une raison d’encaisser ta déception.

J’disais ça avec nonchalance. C’est vrai quoi ! Tant qu’à se faire engueuler, autant se faire engueuler pour quelque chose. Je m’étais dit la même chose à 14 ans quand m’a mère m’avait engueulé une fois de trop pour rien.

@ Billy Lighter

Il fallait que je me calme mais je n’y arrivais pas. Ce que m’avait balancé Howard c’était inattendue et vraiment très blessant et il n’avait même pas l’air de s’en rendre compte, c’était bien ça le pire ! Alors je m’étais enfermée dans notre chambre et je marchais en long et en large en me disant que je me calmerais mais non, plus je réfléchissais, plus ma colère grimpait.

Puis Howard me rejoignit, ce n’était pas le bon moment pour le second round, je savais que je n’étais pas assez calmer pour me reprendre et éviter de dire des méchanceté et c’est exactement ce qui se produisit alors qu’il parlait de la pizza que j’avais balancée dans la piscine avec tout le reste et je lui répondis que c’était parce que je n’avais pas de radio à porté de la main.

- Si tu le dis !

J’explosais ensuite en lui disant qu’il pourrait dorénavant faire tout ce qu’il avait envie de faire, que je ne lèverais plus le petit doigt pour lui, pour l’aider en lui rappelant ses rendez-vous et que j’annulerais même le français.

- Oh si c’est ce que tu as dit ! Tu as dit que tu t’ennuyais en faisant des trucs pour moi ! Et comme tu viens à ces cours parce que j’ai eu l’impression un jour que de faire un truc ensemble pouvait être amusant et que tu t’y ennuis, je ne vois pas pourquoi tu continuerais !

Plus mon mari parlait, plus il se contredisait, à croire qu’il ne s’écoutait pas parler et moi, ça me foutais encore plus en colère.

- Tu as dit que tu voulais faire des trucs que tu aimais parce que tu t’ennuie à mort, que tu as fait plein de truc pour moi, comme un reproche que tu l’as fait par obligation parce que sans moi, tu ne t’ennuierais pas parce que tu ferais des trucs que toi tu aimes ! Howard !! Tu voulais que je comprenne quoi, honnêtement, hein ? Le sous-titre là dedans c’est que depuis qu’on est marié, tu t’emmerde !

Alors peut-être qu’il aurait dû ne rien dire, ou le dire autrement !

Mais le mal était fait et je ne voulais pas que cette conversation empire, et comme je ne voyais pas comment elle pourrait aller en s’améliorant, pas énervés comme nous l’étions tous les deux, valait mieux que je m’occupe alors je retournais à la piscine ramasser ce qu’il y avait en surface et je foutrais tout ça aux ordures, puisque j’imaginais qu’en plus que je le forçais à faire des trucs ennuyant, ça devait être la même chose pour mes cadeaux.

Sauf qu’une fois l’épuisette en main, je sentis quelque chose sous mon pied et, en me penchant pour le ramasser, je découvris qu’il s’agissait d’un sachet de coke. C’était littéralement la cerise sur ce magnifique gâteau de merde franchement, Howard avait fait très fort pour me faire passer son message.

Ma colère laissa place au chagrin et à la déception.  J’étais peut-être accaparante et autoritaire en voulant prendre soin de lui mais je le faisais par amour et lui… saccageais tous mes efforts dès que j’avais le dos tournée… le match de boxe l’autre jour contre Master, et la coke aujourd’hui… Il se défendit très rapidement, disant que ce sachet appartenait à Nathan qui était venu faire un tour pendant mon shopping. Il parlait vite et disait que ça se verrait s’il en avait prit. Le fait est que j’avais le sachet en main, et que bien que cela ne prouvait pas qu’il en avait prit, prouvait qu’il avait l’intention d’en reprendre.

- Tu sais, je pourrais passer un coup de fil à Nathan et lui poser directement la question. Mais tu vas me reprocher qu’en plus de rendre ta vie ennuyante, je ne te fais pas confiance…

Je crois qu’à se moment, ma voix vibrait dans ma gorge parce que j’avais vraiment envie de pleurer.

- Je te l’ai dit, dans notre chambre, tu fais ce que tu veux, à partir de maintenant, ça ne me regarde plus. Tu es un grand garçon, non ?

Je laissais tomber l’épuisette et m’approchais de lui pour lui mettre dans la main son sachet de coke.

- Souviens-toi juste quand tu auras la paille dans le nez et un volant entre les mains que tu as épousé une femme qui t’aime et qui n’a jamais voulu rien d’autre que ton bien, maladroitement de toute évidence mais c’était l’intention.

@ Billy Lighter

Peyton piquait sa crise et c'était pas beau à voir. L’allait jusqu'à déformer mes paroles et voulait annuler le français. J’voulais pas non plus qu'on arrête les trucs qu'elle aimait bien. C'était pas ça ma demande. Mais elle disait que j'avais dit que je m’y ennuyais alors qu'elle croyait que c'était amusant de faire un truc ensemble et que, du coup, ça servait plus à rien de continuer... J’voyais pas l'intérêt d’argumenter là-dessus. Alors j’haussai des épaules en soupirant.

-Comme tu veux...

J’vais pas pleurer le français t façon...

Et elle réduisait tout ce que j’avais dit à une seule affirmation : « depuis qu'on est marié, je m’emmerde ». C'est pas ça. Enfin j’crois que c'est pas ça... J’pensais plutôt que c’était : « depuis que j’fais plus les trucs que j'aime, je m’emmerde »... J’crois que j’pouvais combiner mariage et trucs que j’aime. J’étais certain que c'était super faisable. Enfin, si Peyton était un p'tit peu plus compréhensive ça serait possible. J’fis une moue.

-J’ai pas dit ça... T’as mal compris le sous-titre. C’est pas notre mariage le problème. C'est juste une question d’activité à faire pas de foutus papier qu'on a signé.

Mais Peyton en avait visiblement marre parce qu'elle s'en alla aller ramasser le bordel qu'elle avait foutu dans la piscine... J’la regardai faire. J'avais pas voulu qu'on se dispute... Mais en même temps, si j'avais rien dit, j'aurais dépérit. Et j’voulais pas ça...

Mais la situation s’améliora pas quand Peyton tomba sur la coke que Savannah avait oubliée...

J’dû trouver une excuse valable et j’incriminai, donc, Nathan. Mais Peyton proposa de lui téléphoner avant d'oublier l'idée parce que j'allais prétexter qu'elle me faisait pas confiance. J’soupirai. J’crois pas que j’aurais été hypocrite à ce point..

J’crois pas...

-Peyton...

C'est tout ce que je trouvai à dire en soupirant.

J’sentais qu'elle se retenait de pleurer... Pleurer pourquoi, bordel? J'avais pas pris cette coke! Et j'avais pas demandé la lune juste avant! Merde, l’abusait! Tout ça pour que j’culpabilise...

Mais j'avais pas envie de culpabiliser. Pas aujourd'hui alors quand elle déclara que j’étais un grand garçon, j'fis la moue et hochai de la tête en soutenant son regard.

-Ouais, j’le suis.

Quoi que tout le monde en pense, d'ailleurs !

Elle mit alors la coke dans ma main. J’regardai ma main, puis Peyton droit dans les yeux alors qu’elle disait que quand j’serais au volant après avoir sniffé un coup que j’devais me rappeler que j’avais épousé une femme qui m’aime et ne veut que mon bien.

-Peyton… J’sais ça. Mais si tu veux vraiment mon bien, Peyton, alors tu devrais aussi penser que mon bien passe pas que par ma santé ou ce que j’me fous dans le nez ou non… Mais aussi à ce que j’aime faire ou pas.

J’en démordais pas.

-Tu trouves peut-être mes activités dangereuses ou stupides… Mais, moi, j’aime bien ça…

C’était aussi simple que ça.

-Et je te jure sur ma foutue vie et la tienne que j’sniffe plus depuis des mois. Cette coke n’est pas à moi.

J’savais bien mentir… Tout le monde le savait… Alors, tout le monde croyait que j’mentais tout le temps. Ce qui faisait que quand j’étais sincère, comme aujourd’hui, ben, personne me croyait.

Pas même Peyton.

J’fini par soupirer.

-J’t’aime Peyton… Mais… J’aimerais vraiment que tu comprennes…

J’le voulais… Mais j’crois que c’était peine perdue.

@ Billy Lighter

Howard poussait l’audace  en allant jusqu’à dire que j’avais mal compris le sous-titre.  Parce qu’il y avait vraiment autre chose à comprendre  dans ce qu’il m’avait dit ? Il s’emmerdait depuis qu’il ne faisait plus ces trucs à la con et depuis quand il ne le faisait plus ? Depuis notre mariage alors, sous-titre ou non, c’était exactement ce qu’il y avait à comprendre.

J’avais envie de lui dire de ce taire parce que plus il tentait de s’expliquer, plus il s’enfonçait mais je ravalais mes mots parce que sous l’effet de la colère, j’aurais vraiment pus lui dire des choses vraiment méchantes et clairement disproportionnée.

Visiblement, mon mari ne connaissait pas le tact et certaines subtilités lui échappaient.  Je pouvais très bien comprendre qu’il veuille retrouver une certaine liberté mais me vomir sa demande comme une tonne de reproche n’avait rien donné de bon.  Au lieu de ça, nous étions à présent fâchés et je ne savais pas comment passer ma colère autrement qu’en changeant de décor et en retournant près de la piscine pour repêcher ce que j’y avais jeté sous l’impulsion seulement le sachet de coke fut de trop dans tout ce merdier.

Je ne connaissais pas très bien Nathan, le petit amie de Kenzie mais je le voyais vraiment très mal débarquer ici, avec un sachet de coke et l’oublier là alors quand Howard l’accusa, je lui dis simplement que je pourrais très bien passer un coup de fil à Nathan  et lui demander s’il était passé ici pendant mon absence. Seulement si je faisais ça, Howard allait dire ensuite qu’en plus de tout le reste, je ne lui faisais pas confiance.

Alors je lui redonnais sa coke en me retenant de pleurer en lui disant que de toute façon, il était un grand garçon et que quand il serait complètement défoncer et les deux pieds au bord du gouffre, il pourrait se souvenir que j’existe quelque part dans son paysage.

- C’est ton droit, comme c’est le mien de ne pas les aimer.

Et pour la coke, je ne fis qu’hausser des épaules, je n’avais même pas envie d’en parler et qu’on se prenne la tête pour ça, c’était complètement inutile, je lui demandais simplement de ne pas me mêler à ça.

- Jure sur ta vie si tu veux, mais pas sur la mienne.

Je voulais rentrer, mais je n’avais rien à faire dans la maison, je n’avais pas envie de rester devant la piscine et les vêtements qui flottaient, non plus de rester avec Howard qui ajouta qu’il m’aimait mais qu’il voulait que je comprenne.

- Je comprends.

Je soupirais en passant mes mains dans mes cheveux.

- Je vais aller à New York quelques jours. Il n’y a pas de massothérapeute digne de ce nom ici. Ça va me faire du bien de me détendre là-bas.

Mon sous-titre à moi c’était que je n’avais pas envie de le voir quelques temps, le temps de digérer ça. Ce serait l’affaire de quelques coups de fils pour réserver une suite au Plaza Hotel et un vol en première classe, rien de stressant, je savais que si je le demandais, j’aurais un vol dans la journée.

@ Billy Lighter

Le sachet de coke que venait de trouver Peyton et que Savannah avait oublié était p’t-être la goutte de trop mais j’savais que, déjà avant ça les choses étaient déjà bien mal partie.

J lâchai que la coke était à Nathan mais pas sûr que Peyton le croit. Cette coke venait quand même de foutre un p’tit sale coup à ma crédibilité et j'essayais tant bien que mal de rappeler à Peyton que j'avais simplement demandé à faire des activités que j'aimais bien. C'est tout. Et que c'était mon droit de les aimer. Elle disait, elle, que c'était le sien de pas les aimer. J’soupirai.

-J’sais... Mais je t'oblige pas à venir avec moi.

Moi j'avais fait l’effort pour le français mais j’crois que ça serait trop demandé à Peyton de me rendre la pareille... Déjà pouvoir le faire tout seul ça semblait bien trop lui demander...

Après ça, j’remis les points sur les i en ce qui concernait la coke. Mais Peyton voulait pas que j lui jure sur sa vie à elle. J soupirai à nouveau mais ne rajoutais rien. Parce qu’au finale, elle allait quand même penser ce qu'elle voulait.

Tout ce que je voulais c'était qu'elle comprenne ce que j'avais besoin. Elle disait comprendre. Ah ouais? Alors pourquoi elle le faisait une scène comme ça ? Si elle comprenait vraiment, elle n'aurait pas pris les choses de cette manière.

Mais j’évitai de rajouter de l’huile sur le feu... De toute façon Peyton enchaîna en disant qu'elle allait aller quelques jours à New York pour un foutu massage...

Ouais... Ce qu'elle voulait c'était plus me voir en fait... C'est ce que je compris...

-Peyton...

Elle allait fuir à New York chaque fois que j’voudrais faire des trucs pour moi? Si c'était le cas, on n’était pas vraiment sauvé...

Mais est-ce que j'avais vraiment envie de la retenir? Non... P’t-être que si j’la vois pas pendant quelques jours, tout rentrera dans l'ordre après. Puis, ça la calmera p’t-être de revoir New York.

Mais mon cœur se serra quand même un p’tit peu...

-Ok... J’comprends... Pendant que tu t'en va moi j’vais ranger la piscine...

C'était ce qui clôtura la conversation alors que je pris l'épuisette sans plus rien dire.

@ Billy Lighter