Aaaah ben il était temps que cette foutue sonnerie retentisse ! Celle que j’attendais le plus, c’était celle qui annonçait la fin de journée et qui me permettait d’aller retrouver ma basse, mais celle de midi, je l’aimais bien aussi. Et c’était cette dernière qui sonnait à l’instant.

J’étais avec mes potes Harry et Marco et on crevait tous de faim… En chemin, je me hissai sur le dos de Marco et hurlait.

-A la soupe ! Ecartez-vous bande de manants !

Ouais parce que j’étais pressé de manger moi…

Mais ça, c’était avant de voir le menu du jour. Je regardai l’assiette que venait de me remplir l’employé des cuisine avec mon plus bel air dubitatif.

-Des pois et carottes ? Sérieusement ? Avec du rôti de porc ?

Beurk Beurk…

On alla s’installer au bout d’une table… A l’autre bout se trouvait une des plus jolie fille de l’école Vanya Krougnivodka. Bon, elle avait pas le plus joli nom du monde, mais fallait voir cette paire de…

-Hey, Ivar… Tu veux mon rôti ?

Je secouai la tête.

-Tu rigoles ? Le mien me donne déjà envie de vomir.

Et puis je n’avais d’yeux que pour Vanya. Il fallait que j’attire son attention, à tout prix.

Et tout ce que je trouvai de mieux à faire, fut de prendre un petit pois dans ma cuillère et de le projeter jusque dans le décolleté de Vanya.

Quand elle leva son regard courroucé de son décolleté vers moi, je lui fit un petit signe de la main en riant.

-Salut, moi c’est Ivar.

Elle avait 18 ans, j’en avais 15, j’étais qu’un môme pour elle. Mais je m’en rendais pas compte.

@ Billy Lighter

Les jours se suivent et se ressemblent, à Fairfax. L’année prend de plus en plus des airs de fin et je ne suis pas fâchée. Mes parents doivent en principes venir en vacances quelques temps et il me tarde de pouvoir les retrouver. Je sais que mon père tentera à nouveau de me convaincre de les suivre, ma mère et lui mais  je me plais bien dans ma vie d’angeleno même s’ils me manquent, tout comme parfois, il m’arrive de rêver à ma vie d’avant.

Mais ici, à Los Angeles, je vis une vie normale d’adolescente normale avec mes copines, mes cours et mes travaux à rendre et je m’entends très bien avec mon oncle. Et puis j’ai des projets personnels, des rêves. Je crois que le jeu en vaut la chandelle.

Je joue distraitement dans mes pois et carottes du bout de ma fourchette tout en regardant à l’extérieur, les écouteurs de mon walk man dans mes oreilles. Mes amies viendront bientôt me rejoindre mais, comme j’avais une rencontre avec mon professeur tuteur pour mes choix d’avenir. J’en suis à ma dernière année à Fairfax et  je dois faire mes inscriptions à l’université, choisir dans quelle branche je désir m’orienter.

Ce n’est pas simple tout ça.

Je nourris beaucoup de passion mais toutes en des directions différentes ce qui fait que je m’en retrouve plus que confuse et que de faire un choix n’est pas facile. Mais Monsieur Bryan a su m’orienter et raviver ma confiance. Ce  n’est pas parce que je ferai un choix que je me fermerai toutes les portes. J’y vois un peu plus clair mais le truc, c’est de plonger !  La cloche sonnera bientôt pour l’heure du diner mais comme il ne restait que 10 minutes au cours, mon professeur m’a signé un billet me permettant de ne pas me rendre en classe, pas pour si peu de temps ce qui fait que, j’attends que mes copines me rejoignent avec leurs cabarets  pour discuter de mon entretient avec Monsieur Bryan et de ce que j’ai pu manquer à mon court d’histoire.

Au moment où je repoussais mon plateau à peine touché, je sentis avec dégoût quelque chose se loger…entre mes seins ! Surprise, je baisse les yeux sur mon décolleter pour y découvrir un petit pois couvert de sauce et je ne sais pas si je dois être soulagée que ce ne soit qu’un légume et non pas une araignée.

- Mais… qu’est-ce… que ?!

Je fronçais des sourcils en regardant autour de moi et mon regard croisa celui d’Ivar Miller, il n’est qu’en seconde mais c’est un sacré numéro. Je ne lui ai jamais adressé la parole, non pas parce que je suis se genre de fille hautaine qui n’en a que pour sa petite clique mais parce que nos avons quelques années de différences et que nous ne partageons donc pas les mêmes cours, ne participons pas aux mêmes sorties éducatives et parce qu’il est un petit peu trop exubérant pour moi.

Je rabaissais mes écouteurs pour les laisser dans mon cou et retirais le pois logé dans mon décolleté tout en essuyant la sauce avec ma serviette de table en papier.

- Je sais qui tu es… Bien visé !

Ce n’était pas dit pour l’encourager, disons que je n’appréciais pas de servir de cible dans une attaque de pois armés. Mais étant de nature pacifiste, je ne cherchais pas non plus à être la cible d’un prochain légume volant.

- Il y a une raison pour laquelle tu m'as choisis comme cible ? Parce que si c’est le cas, je me défendrai avec mon super cabaret-bouclier !

@ Billy Lighter

Marco posa ses deux mains sur mes épaules et se souleva un peu pour regarder vers Vanya pendant qu’Harry se penchait en avant pour la regarder aussi.

-Elle te connaît, vieux ! Elle sait même comment tu t’appelles !

J’avais un sourire jusqu’aux oreilles de savoir qu’une fille bien plus âgée que moi et belle comme pas possible connaissait mon nom. Mieux encore, ça impressionnait les potes. Je le chuchotai.

-Restez ici, je vais voir.

Elle n’avait pas l’air de m’en vouloir pour le petit pois… Fallait dire qu’avec les décolletés qu’elle mettait, c’était certainement pas le premier intrus qui s’y incrustait. Je me levai de ma place et allai m’installer en face d’elle.  

Je posai mes deux mains sur la table et la regardai dans les yeux.

Est-ce qu’il y avait une raison pour laquelle je l’avais prise pour cible… ? C’était sa question.

-Moui… Tu as un décolleté qui se prête très bien à ce genre de jeu… Et puis… Je voulais attirer l’attention de la grande Vanya Krougnivodka ! La fille la plus belle et la plus populaire de l’école.

Je souris.

-Enfin, à mes yeux…

Puis, je repris un air plus sérieux.

-Ce que je ne m’explique pas, c’est comment toi, tu me connais ? Je ne suis personne moi ici.. Bon, je fais un peu de bruit de temps en temps, mais pas tant que ça.

C’était déconner… Je faisais un boucan abominable à moi tout seul. Et j’étais toujours prompt à répondre des conneries en classe juste pour faire rire. D’après certains profs, ils n’avaient pas vus de spécimens comme moi depuis Evan Kurtz, le légendaire chanteur de The Army aujourd’hui disparu.

-Si ça te tente, après manger, on va aller fumer des clopes derrière l’école. Ça te dirait, hein ? Oh dis oui, je te promets qu’on est une bande de gentils garçons en vrai…

Une bande de gentils garçons très jeunes… Mais il fallait que je la convainque avant que se copines à elles ne rappliquent sinon, moi, j’allais me faire jeter… Et adieu beau décolleté.  

@ Billy Lighter

J’étais à la fois sous le choc, surprise et agacée par ce petit intrus qui venait de se loger dans mon décolleté. Je le retirais avec ma serviette de papier tout en regardant autour de moi pour trouver d’où cela venait et, sans grande surprise, quand mon regard croisa celui d’Ivar Miller, je su que je tenais mon coupable. Je rabaissais donc les écouteurs de mon walkman pour lui demander s’il y avait une raison particulière à cette attaque injustifiée.

Ivar laissa là ses camarades et me rejoignit, s’installant sur la chaise en face de moi de l’autre côté de la table. J’avais tout un tas de petits projectiles si ça s’avérait utile. Je n’avais pas non plus touché à mes carottes et mes pois, ce duo ne semblait pas faire l’unanimité dans les services du midi.

Je regardais donc Ivar, un demi sourire sur les lèvres, curieuses d’apprendre ce qui m’avait valu d’être sa victime et il expliqua que mon décolleté faisait une belle cible. Forcément, je baissais le regard sur ma poitrine avant de le relever vers le –très- jeune adolescent qui, de toute évidence, était en proie a une crise hormonale. Les poitrines des filles le travail, il doit être du genre à tirer les attaches de soutien-gorge.

- Merci pour le compliment, Ivannnn Miller !

Il reprit un air sérieux. Peut-être déchantait-il de voir que je venais de massacrer son prénom aussi habilement qu’il avait massacré mon nom de famille. C’était de bonne guerre.

- Je te connais parce que tu es loin d’être personne, ici. Tu t’assure de te faire remarquer. On te surnomme Ivannn l’infirme parce que tu adores te balader sur le dos de tes copains. Tu es à l’origine d’au minimum une fausse alarme incendie par cycle et tu m’as collé un chewing-gum dans les cheveux, le jour de la rentrée des classes.

Je crois qu’en fait, pour le chewing-gum, il l’avait balancé sans regarder mais la friandise s’était tout de même logé dans mes cheveux et j’avais eu la peur de ma vie en croyant que je devrais couper une grosse mèche mais  il y avait eu plus de peur que de mal, finalement.

Je me penchais un peu vers l’avant, mes bras croisés sur la table pendant qu’il me proposait de le suivre, après le repas, pour aller fumer des clopes derrière l’école.  En fait, c’était plus qu’une proposition, c’était une supplication et ce serait mentir que de prétendre que ça ne me faisait pas un petit velours au cœur.

- Je ne fume pas et, non, désolée mais non.

Je pressais le bouton d’arrêt de mon walk man et fit un signe de la main à mes copines qui avaient elles aussi, récupérées leurs infâmes plateau repas.

- J’ai un entraînement pendant avant la reprise des cours. Tu peux venir fumer tes clopes dans les estrades.

Je n’aurais pas de temps pour lui, nous n’avions pas les mêmes centres d’intérêt mais, je crois, qu’il méritait tout de même une petite chance de se racheter pour le pois.

- Si tu veux, ce soir je dois récolter des signatures à la sortie des cours pour la pétition, tu sais, pour sauver les baleines. Tu es partant ?

@ Billy Lighter

Ivan ? Pourquoi Ivan ? Je la regardai d’un drôle d’air parce que je n’avais pas conscience que j’écorchais son nom de famille.

-Ivar, pas Ivan…

Elle le savait bien en plus, elle ne s’était pas trompée la première fois. Alors je comprenais pas.

Et elle m’expliqua alors que je n’étais pas si inconnu que ça. Je le savais, bien évidemment, mais j’aimais entendre le récit de mes exploit de la bouche des autre. Sauf que… J’ouvris de grands yeux.

-Ivar l’infirme ?! Je ne suis pas infirme… C’est juste que c’est plus amusant de se faire porter.

Je souris…

-Et je suis désolé pour tes cheveux, je te jure que c’était pas fait exprès.

Je lui proposai d’aller fumer derrière l’école avec nous juste après manger, mais elle refusa et je fis trembler mon menton exprès pour faire genre que ça m’attristait beaucoup.

Mais elle ne fumait pas. Alors c’était non merci. Je fis des yeux implorant.

-T’es pas obligée de fumer, tu peux juste rester avec nous. Tu verras, ce sera marrant.

Elle éteignit son Walkman et fit signe à ses copines. Merde ! Mon temps était compté. Mais elle me proposa de venir fumer dans les estrades pendant son entraînement.

-T’es folle ? On va se faire prendre dans les gradins et j’ai déjà assez de retenues pour les deux prochaines années !

Ses copines approchaient, je devais faire vite avant de me faire éjecter. Mais ce fut de Vanya que vint l’idée géniale.

-Ouais ! Ok !

Je levai les bras en signe de victoire.

-J’adore les baleines en plus.

Non, j’en ai rien à foutre en fait, mais si ça me permettait de passer du temps avec Vanya, moi ça m’allait.

Il me fallait un sujet de conversation, allez, vite, avant que les autres filles réclament leur place.

Je désignai ses écouteurs.

-Dis, t’écoute quoi ? The Army ? Je suis fan de The Army…

@ Billy Lighter

Mon regard brilla d’une pointe de fierté quand il me reprit pour son prénom. Il n’aimait pas tout comme je n’aimais pas qu’il massacre mon nom de famille, mais pas au point de me montrer désagréable, non. Juste pour le piquer un tout petit peu et m’en délecter. Ensuite, il voulu savoir comment cela se pouvait que je le connaisse. Nous l’entendions passer dans les corridors a dos de copains ou sur ses deux jambes mais jamais sans donner l’impression qu’un troupeau de chimpanzés débarquait dans les corridors. Il était difficile de ne pas le remarquer et je me souvenais plutôt bien du cadeau laissé dans mes cheveux.

- Excuse accepté pour mes cheveux, Ivar l’infirme.

Excuse accepté mais pas assez pour manquer mon entraînement de cheerleading pour aller m’encrasser les poumons avec sa bande de pré pubaire ! Je ne fumais pas et puis je n’avais pas envie de trainer avec eux, je ne voyais pas vraiment ce que nous pouvions avoir en commun.

- Je ne comptais pas essayer de toute manière.

Plutôt que d’aller se cacher derrière l’école, je lui proposais de venir s’installer dans les estrades pour fumer leur cigarette, mais Ivar, tout de suite, s’exclama qu’ils allaient se faire prendre et sa réaction me fit rigoler. C’était à la fois mignon et…  je ne saurais dire.

- Tu n’es pas sportif, toi hein ? Si tu trainais plus souvent du côté des gradins, tu verrais que plusieurs vont fumer là. Pas des sportifs mais, des supporteurs, disons.

Mais bon, s’il ne voulait pas risquer d’autres réprimandes, le pauvre semblait déjà crouler sous les retenues,  je lui proposais de m’aider après les heures de classes à récolter des signatures dans ma quête pour sauver les baleines !

- Oh ! Pour de vrai ? Tu savais que chaque année, plusieurs baleines sont heurté par des bateau de marchandises ou de croisières ? Ces pauvres mammifères sont de plus en plus menacer d’extinction, c’est si triste !

Je prenais à cœur la défense des baleines,  la cause environnemental,  les droits et libertés de l’Homme.  J’exaspérais mes copines avec mes milles et une cause, mes éternels quêtes pour sauver mon prochain.  Mais je venais de trouver en Ivar un compagnon pour m’aider, je ne l’aurais pas cru capable d’un tel acte de dévotion.

- Oui, The Army, l’album End Of War.  Pardon, tu libère la place pour que Lily puisse s’assoir ?

Je me sentais un petit peu mal de le chasser mais mes copines attendaient pour manger avant que nous devions  aller à notre entraînement.  Je dû expliquer ensuite, pourquoi Ivar l’infirme était installé à notre coin de table et je ne pouvais m’empêcher de lui jeter un petit coup d’œil, de temps en temps.

Dans l’après-midi, et discrètement a l’abri du regard de mes enseignants, je préparais les derniers préparatifs pour récolter des signatures pour ma pétition. Les filles avaient bien tenté de me convaincre de les accompagné au centre commercial mais je n’en avais pas envie. Les baleines étaient bien plus importantes que la dernière veste à la mode.

Je fus la première debout quand la cloche sonna la fin des cours et certainement la première aussi à se rendre à son casier, ranger ses livres pour récupérer mon sac et des stylos pour qu’Ivar et moi puissions récolter un max de signature.  Quand mon cadenas fus replacé et verrouillé, je partie en direction du casier d’Ivar. Il n’était pas difficile à trouver, j’avais qu’à suivre le tapage et les éclats de rire.

- Ivar ?... Pardon… je passais entre deux de ses copains pour me placer devant Ivar, Tu viens toujours avec moi ? Tu n’as pas changé d’avis ?

@ Billy Lighter

Elle accepta mes excuses pour ses cheveux… Heureusement parce que c’était vraiment pas fait exprès. Mais malgré ça, elle ne voulait pas nous accompagner derrière l’école pour fumer des clopes, elle préférait aller à son entraînement de pom-pom girl… Même ma pauvre petite tête triste ne la fit pas changer d’avis.

Elle me proposa bien d’aller fumer sous les gradins mais c’était le piège ça…

-Non, je te jure… Y a que les grands peuvent aller fumer là sans que ça dérange personne. Et nous, on est pas encore assez âgés. Si les surveillant nous prenne, je vais encore me faire engueuler par mes parents en plus de perdre un samedi matin de plus.

Par contre, elle me proposa d’aller faire signer des pétitions pour la protection des baleines après journée et je retrouvai le sourire. J’acceptai bien sûr avec un grand « oui » et Vanya de m’expliquer que plein de baleines se faisaient tuer bêtement à longueur de journée.

-Oh les pauvres bêtes…

J’étais vraiment sincère, même si en vérité, j’étais plus attiré par les baleines de soutien-gorge que par les poissons en questions.

Mais on avait au moins un point commun : The Army. C’était ça qu’elle écoutait sur son walkman. Qui n’aimait pas The Army ? Je connaissais personne qui aimait pas The Army.

-Sniper est vraiment le meilleur ! Si tu veux, je te montrerai une trace de son passage à Fairfax, un de ces jours.

Il y avait une gravure derrière un extincteur. Je l’avais découvert le jour où j’avais décidé de vider l’extincteur en question sur mon pote Marco.

Mais il fallait que je dégage la place maintenant, parce qu’une certaine Lily devait s’asseoir pour manger. Je me levai.

-Oops… Ouais, pardon… Lily, tu vois Marco là-bas ? Il est raide dingue de toi.

Et Marco, parce que j’avais parlé assez fort pour qu’il m’entende, de s’indigner.

-HEY ! Arrête de dire des conneries Ivar.

Je regardai Lily…

-Il est juste un peu timide…

Puis, je me retirai, les saluant comme si j’avais fini mon spectacle et rejoignis mes potes.

-Ce soir, je sauve les baleines, les gars !

La journée passa trop lentement ! Mais heureusement, la sonnerie salvatrice finit par retentir. Je montai sur le dos de Marco…

-Allez hue, petit âne ! Hue…

Je n’en descendis qu’une fois devant mon casier. Je rangeai tout mon barda dedans puis il y eu un silence qui me fis me retourner. Vanya était là et se demandait si j’étais toujours partant.

-Sûr que je le suis… Les baleines n’attendent pas ! Surtout si j’ai l’occasion de le faire avec toi.

Je verrouillai mon casier et me tournai vers elle…

-Ah tu as des bics… C’est bien parce que j’ai perdu tous les miens.

A force de viser les autres en classe avec… Ma mère allait encore se demander comment je pouvais être si distrait et oublier mes bics un peu partout.

-Par où on commence ? Le Walk Of Fame ? Il y a toujours plein de touristes là-bas ça peut être un bon endroit… Pour commencer… Je veux dire…

@ Billy Lighter

Ivar me semblait bien soucieux des règles soudainement, pour un mec qui n’hésite jamais à les outrepasser, tant que ça lui permet de fait beaucoup de bruit. Je n’insistais cependant pas et lui proposais plutôt de me rejoindre à la fin des classes pour m’aider à récolter des signatures pour ces pauvres baleines.  Je n’aurais jamais misé une vieille paire de chaussettes sur les convictions écologiques d’Ivar, j’étais donc agréablement surprise.

Je fis signe à es copines que j’étais déjà installées, afin qu’elles me rejoignent et Ivar, qui sembla chercher un autre sujet de conversation, me questionna sur ce que j’écoutais dans mon walkman et, lorsqu’il su que j’étais fan de The Army, son visage sembla à nouveau s’illuminer.

- Ça me plairais beaucoup de voir cette trace qu’il a laissé !

Mes copines arrivèrent avec leur plateau  et Lily attendait pour s’assoir, il me fit rigoler en désignant son copain assit plus loin qui nous observait depuis le début d’ailleurs et en ajoutant que ce dernier avait un faible pour Lily. Le visage de cette dernière se contorsionna, parce qu’aucune d’entre nous ne sortirait avec un lus jeune, surtout pas de ce niveau, et que Marco était, malheureusement pour lui déjà bien atteint par l’acné.

Je saluais Ivar qui s’éloigna et je dû répondre aux questions de mes amies, curieuses qu’elles étaient de savoir ce qu’il pouvait bien me vouloir. Je passais sous silence l’attaque au petit pois pour ne parler que de son intérêt à me donner un coup de main avec la protection des baleines et mon sujet fut vite noyer dans le taffetas et les paillettes de leur futures robes de bal qu’elles allaient tenter de trouver ce soir. Il arrivait à grand pas, le fameux bal de promo pourtant, je ne stressais pas encore avec ma robe, mes cheveux, mes souliers… je magasinerais tout à la dernière minute, ce n’est qu’une soirée, après tout !

Je rejoignis Ivar à son casier dès la fin des cours, me faufilant au travers de ses copains pour être certaine de ne pas perdre mon temps. J’avais peur en fait qu’il ait changé d’idée.

- Super! Et oui, j’ai les bics ! Et j’ai des feuilles pour toi, ce serait super de toutes les remplir !

Ivan suggéra de commencer notre récolte par le Walk Of Fame et j’approuvais sa suggestion avec enthousiasme. Il avait raison, là-bas, c’était toujours pleins de touristes, nous récolterions sans aucun doute beaucoup de signatures.

Le Walk Of Fame n’était pas très loin de l’école, heureusement parce que nous allions marcher longtemps pour obtenir ces signatures et, s’il fallait en plus marcher des heures pour nous rendre là où nous avions l’intention d’aller, ça n’allait pas le faire ! Heureusement que je suis assez sportive mais Ivar, lui qui aimait se faire trimballer sur le dos de ses copains, allait peut-être avoir la langue pendant avant la fin de notre périple.

Et tout le long de notre marche, je parlais des baleines et pas que. La couche d’ozone, l’environnement, toutes ces causes qui me tenaient à cœur et pour lesquelles j’avais conscience que mes actions n’étaient que de toutes petites gouttes d’eau dans l’océan.

- Je parle trop, pas vrai ?

Quand je me lançais sur ces sujets, j’avais tendance a m’emballer et je me transformais en véritable petite moulin à parole.

- Il y a longtemps que tu t’intéresse au sort des baleines ?

Je ne l’avais jamais vu à aucune réunion du comité environnementale à l’école. Peut-être qu’il ne savait pas non plus qu’il y en avait un d’établit. Quoi qu’il en soit, il fallait commencer à récolter des signatures  si nous ne voulions pas y passer la nuit. J’avais décidé, enfin, nous n’en avions pas discuté, que j’abordais les gens et qu’Ivar leur tendait le bic et la tablette avec les feuilles épinglées dessus. En général, les gens me laissaient déballer mon discours puis signaient mais  la majorité du temps, ils signaient sans qu’on ait vraiment eu besoin de leur dire pourquoi nous voulions qu’ils signent.

- Nous pourrions dire que c’est pour démolir le Walk Oh Fame pour en faire une plantation de Séquoias, je crois qu’ils signeraient parce qu’ils sont trop pressés de voir une autre étoile…

C’était un peu décevant mais au bout du compte, j’avais mes signatures.  Et même, nous en avions assez pour conclure que c’était suffisant pour ce soir. Alors je pris les bics et les feuilles et rangeais le tout dans mon sac à dos.

- Dis, Ivar, tu vas à la fête sur la plage, samedi?  Tout le monde y sera…

Enfon, tout le monde avec qui j’ai l’habitude de traîner, nous ne voyons pas souvent de seconde y trainer, en fait, nous ne les invitons jamais mais, Ivar, il est sympa et il m’a donné un coup de main énorme.

- Ça m e plairais bien que tu y viennes.

@ Billy Lighter

J’en revenais pas… Même si j’avais été renvoyé à ma place pour que ses copines puissent manger, j’avais gagné du temps avec Vanya le soir même…. Pour sauver les baleines. Mais dans le fond, je m’en foutais de pourquoi, je voulais juste passer du temps avec elle. Et là, c’était gagné… Merci aux braconniers et aux plastiques dans la mer !

A la fin des cours, c’est même elle qui vint me chercher ! C’était incroyable de voir mes copains s’écarter devant elle comme si elle était une reine… Et de les voir bouche bée quand ils comprirent que j’allais passer la soirée avec elle.

Marco se manifesta.

-T’as pas besoin de quelqu’un pour te porter ? C’est loin le Walk Of Fame, tu sais.

Je secouai la tête… Non… Cette soirée était ma soirée.

Sur le chemin, Vanya me parla des baleines alors que je marchais à côté d’elle. Jusqu’à ce qu’elle dise qu’elle parlait trop.

-Non, ça va… Et puis faut bien t’entraîner pour tantôt.

Et elle me demanda depuis combien de temps je m’intéressais aux baleines… Aïe…

-Heu… Depuis cette sortie scolaire où on a été au musée des sciences naturelle et où j’ai vu un énoooooorme squelette de baleine.

Pas trop mal trouvé comme réponse ça, Ivar !

Je pris les feuille et une fois sur le Walk Of Fame, Vanya se mis à alpaguer les touristes… Son accent était excellent, j’adorais ça. Puis moi, j’arrivais avec mes feuilles et mon sourire charmeur et faisait signer les gens, non sans en rajouter sur ces pauvres baleine qui se faisaient tuer chaque jour.

Je rigolai quand elle constata que les gens signaient sans vraiment nous écouter et que Vanya dit que si c’était pour planter des séquoias sur le Walk Of Fame, ils signeraient quand même tellement ils écoutaient pas.

L’important, c’est qu’ils aient signé. Le reste, on s’en fout.

Mais au moins, on avait presque tout remplis. On pouvait être fiers. Vanya rangea tout dans son sac à dos et j’eus un pincement au cœur que ce soit déjà terminé. Seulement, alors qu’elle se redressait, elle me proposa un truc vraiment intéressant : d’aller sur la plage, à une de ces fêtes que les « grands » font…

-Un peu que ça m’intéresserait ! Je croyais qu’on pouvait pas y venir, nous, les secondes ! Alors ouais, un peu ouais !

Pour la remercier, je me tins sur la pointe des pieds (ouais, j’étais encore plus petit qu’elle, à l’époque), et lui fit la bise sur la joue.

Puis, je m’en allai en riant…

-Salut, à samedi !

Et pendant les jours qui nous séparaient de ce fameux samedi, mes potes entendirent parler que de ça. Le pauvre Marco me menaça de ne plus me porter si je n’arrêtais pas avec ça. Mais je n’arrêtai pas et lui n’osa pas mettre sa menace à exécution.

Le samedi arriva et je m’habillai d’un jeans, d’une chemise à carreaux rouge et d’une veste en cuir. Je rasai les quelques poils que j’avais au menton et je fus prêt.

Je me ramenai à la plage, tout seul, vu que Marco et Harry avaient pas été invités… Et j’avais mal aux pieds d’avoir marché jusque-là. Mais quand j’entendis la musique et vis Vanya, j’en oubliai la douleur.

-Vanya !

J’arrivai près d’elle et lui tendis la main. Elle était avec toutes ses copines mais je m’en foutais. Elle était magnifique.

-Tu viens danser avec moi ?  

@ Billy Lighter

Rare étaient ceux qui partageaient ma passion pour la faune et l’environnement et, sauf pour les quelques participant au comité de protection de Fairfax, j’étais généralement seule pour faire ce genre de chose. J’étais curieuse donc, d’apprendre depuis quand Ivar avait cette même passion et il m’expliqua que ça l’avait interpellé lors d’une sortie scolaire au musée des sciences naturelles.

- J’ai fait le même en seconde et j’ai adoré.

Ivar était un coéquipier merveilleux pour ma mission sauvetage des baleines. Il allait vers les gens, les abordait pour que je puisse ensuite vendre ma salade et il présentait  les feuilles ensuite pour que les gens puissent signer.  C’était simple comme bonjour et nous avions beaucoup de plaisir, en tous le s cas, moi j’en avais. Je savais que notre geste n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan mais pour moi, tous les gestes comptaient, même les plus minimes.

Seulement, j’aurais aimé que les gens prennent vraiment conscience de l’importante de leur signature, que j’aurais pu dire n’importe quoi et ils auraient signés, tant que je les laissais retourner à leur shopping et visite touristique le plus rapidement possible.

- Tu as raison, au moins nous avons de vraies signatures.

Il était temps de rentrer, il se faisait tard et nous n’avions pas encore soupé et j’avais beaucoup de révision à faire avec la fin d’année qui approchait de plus en plus.  Je trouvais un peu dommage de nous séparés ainsi, alors qu’il m’avait grandement aidé alors, je lui proposais de me rejoindre, samedi, sur la plage, là où les terminales avions prit l’habitude de faire la fête, presque chaque semaine.  Bien évidement, Ivar accepta et je tapais dans sa main comme pour seller l’entente.

Les jours suivant à l’école, je ne l’avais pas vraiment recroisé, il faut dire que j’avais été très prise avec mes différents comités dans lesquels je m’impliquais à fond et mon entraînement de pom-pom girl.

Mais samedi soir arriva rapidement et je profitais bien de ma soirée. En fait, quand Ivar arriva, j’étais déjà un peu… pompette !  J’entendis les gloussements de mes copines alors je me retournais en entendant la voix d’Ivar m’interpellé et je me rattrapais de justesse, mes deux mains à plats contre ses épaules, laissant du coup tomber sur le sable, mon gobelet de bière.

- Jai deux pieds gauches, je le crains !

Je rigolais en repoussant mes longs cheveux blonds qui me collaient aux dos et aux épaules, après avoir repris mon équilibre.

- Wow t’es d’un chic ! Elle est super ta veste !

J’avais la bouche en coton, les jambes très molles, mon équilibre revenait puis repartait, selon de quel côté tanguait le sol sous mes pieds.  Je n’avais bu pourtant que deux verres,  je ne comprenais pas comment je pouvais m’être mise dans un tel état si rapidement mais Ivar était là et il voulait que l’on danse alors je me laissais porter par lui, me laissant aller contre lui, traînant un peu des pieds dans le sables.

- Tu sens bon !

Il sentait… L’après-rasage. Un mélange de menthe, d’épice et d’alcool.

@ Billy Lighter

Vanya avait fait la même excursion que moi en seconde… Logique, dans un sens… Et elle avait adoré… Tu m’étonnes ! Fallait la voir parler baleine ! Elle était tellement enthousiaste que c’en était contagieux… J’étais à fond dedans pour tendre les feuilles de papiers aux gens pour qu’ils signent… Et comme on ne demandait que des signatures sans toucher à leur portefeuille, les gens signaient volontiers.

Même si la plupart s’en foutaient et signaient pour qu’on leur foute la paix dans leur promenade sur le Walk Of Fame… Parce que s’il devait écouter tout le discours de Vanya, ils en avaient pour au moins une heure… Ce qui ferait aussi moins de signatures pour nous.

Une fois que ce fut fait, Vanya m’invita à un fête qui se faisait sur la plage avec pratiquement que des terminales. Putain, j’étais trop content et trop impatient ! Je décomptais les jours sur le calendrier. Mais samedi arriva relativement vite…

Je trouvai Vanya en compagnie de ses copines et l’interpellai…. Elle se retourna vers moi et trébucha pour se retrouver avec ses deux mains sur mes épaules, mes converses pleines de sa bière qui s’était renversée.

Je rigolai…

-T’as déjà bu tant que ça ? Ou tu ne tiens pas l’alcool ?

Elle me complimenta sur ma veste alors que je l’emmenai subtilement à l’écart de ses copines qui gloussaient comme des dindes.

-Merci Vanya… Toi, tu es superbe, même un peu bourrée.

Je l’emmenai là où les autres dansaient et comme j’étais un peu plus petit qu’elle (pour l’instant) et qu’elle avait un équilibre instable, on donnait un drôle de tableau. Elle se laissa rapidement aller contre moi, son visage dans le creux de mon cou alors qu’on dansait…

Elle dit que je sentais bon…

Et moi, j’en devins rouge comme une pivoine. Je dansais avec la plus jolie fille de l’école qui en plus trouvait que j’étais classe et que je sentais bon. J’étais le garçon le plus heureux du monde à ce moment-là. Et ce même si j’avais du sable plein les converses.

-Tu sens bon, toi aussi… J’espère que tes copines vont pas m’en vouloir de t’avais prise pour moi tout seul.

Je lui murmurais ça à l’oreille… Puis, la chanson pris fin et je l’écartai un peu de moi.

-J’ai soif, moi aussi ! Je veux boire à notre première danse ! Ça te dit ?

@ Billy Lighter

Ivar était arrivé et, j’étais déjà saoule.  J’eu même du mal en me retournant, pour ne pas trébucher et je dû me retenir contre lui en échappant mon verre sur le sable, éclaboussant en même temps ses converses. Je pris une mine faussement insulté par sa remarque sur ma tolérance à l’alcool et puis ensuite, je lui tapotais le bout du nez de mon index en rigolant.

- Je suis russe moi, Monsieur ! Je porte très bien l’alcool… c’est … je ne comprends pas en fais.

En fait, c’était le mélange d’un truc qu’avait eu Lily par son frère et qui devait nous faire planer, ça ne pouvait qu’être cet effet là qui me donnait des jambes de cotons et deux pieds gauches. Je laissais Ivar m’amener plus loin alors que mes copines qui ne comprenaient absolument rien à mon amitié avec le garçon en seconde, se payaient le même trip que moi.

Il était beau, fringué comme ça et il me retourna le compliment ce qui me fit rire timidement. Le sable passait entre mes orteils alors que je me maintenais tant bien que mal contre Ivar qui devait à la fois me soutenir et garder son propre équilibre ce qui fait que nous ne dansions pas vraiment, même si l’intention y était.  Et puis je m’en fichais, j’étais bien, là, contre lui, à respirer l’odeur de sa peau au creux de son cou.

- C’est vanille printanière ! Je ne savais même pas que la vanille avait une saison !, m’esclaffais-je avant de redresser ma tête et de regarder Ivar. Bien sûr que oui !  Mais on s’en fou pas un peu quand même ? Toi tu es venu avec moi quand j’avais besoin d’aide !

Je fis encore la moue quand Ivar s’écarta un peu de moi, mais il voulait boire alors, je pouvais comprendre.

- C’était un tour de pratique cette dance! Faudra faire mieux au bal de promo !

Je pris Ivar par la main, retrouvant une soudaine stabilité et l’entrainais jusqu’au fût de bière où étaient distribués les verres et où les gros buveurs restaient plantés. Il y avait Kyle, mon ex petit ami qui n’avait pas encore fait le deuil de notre relation.  Le fait est que son poste de quart arrière de l’équipe de foot de Fairfax ne m’impressionnais pas le moins du monde et que je n’avais pas envie d’une relation où le mec embrasse plus souvent ses biceps que mes lèvres, et il était aussi un petit peu trop entreprenant, intimement parlant.  

Je me faufilais au travers tout ce beau monde toujours en tenant la main d’Ivar, jusqu’à être devant le tonneau et d’avoir, de ma main libre, attrapé deux gobelets.

- Tu fais du babysitting ce soir, Vanya ?

Ça ne pouvait qu’être Kyle mais je ne lui accordais aucune attention, il ne valait pas le coup seulement, lui, il faut dire, n’avait pas tendance à comprendre rapidement, même quand les signaux étaient plus qu’évident. Il posa sa main sur le robinet du tonneau pour m’empêcher de remplir les verres.

- À cette heure là, c’est son biberon qu’il lui faut au p’tit !

- Tu la ferme, Kyle ? Parce que c’est toi qui fait le gamin là! Ne l’écoute pas Ivar, on en  a rien a foutre de ses conneries.

Je ne voulais pas qu’Ivar se sente mal ou intimidé par Kyle et sa bande de faux culs qui se croient tous meilleurs que tout le monde tout simplement parce qu’ils sont des gosses de riches et qu’ils sont dans l’équipe sportive élite de Fairfax.  Je pourrais sur le bras de Kyle pour qu’il me laisse remplir mon fichu verre mais ce dernier m’attrapa pour m’attirer à lui et me rouler une pelle beaucoup trop humide à mon goût et je grondais contre ses lèvres mon mécontentement tout en essayant de le repousser.

@ Billy Lighter

Elle était Russe et tenait très bien l’alcool… Pour la première affirmation, j’étais au courant, il suffisait de l’entendre parler… Elle avait un accent à couper au couteau mais tellement sexy ! Par contre, pour ce qui était de tenir l’alcool, soit c’était pas vrai, soit elle avait déjà ingurgité une quantité incroyable de verres en peu de temps…

Bref, on alla danser, un peu à l’écart de ses amies… Enfin, danser était un bien grand mot. On aurait plutôt dit que j’essayais de la garder sur ses deux jambes. Elle me fit un compliment qui me fit rougis, alors qu’elle avait le visage caché dans mon cou. Un compliment que je lui rendis… Elle disait qu’elle sentait la vanille printanière et me fit rire en disant qu’elle ne savait pas que la vanille avait une saison.

Je lui demandai si ses copines n’allaient pas nous en vouloir… ou plutôt m’en vouloir de les priver de leur amie…. Mais Vanya décida qu’on s’en foutait. Je souris. C’était qu’elle était bien avec moi, alors… Et qu’elle n’avait pas peur des moqueries que ça engendrerait de « sortir » avec un gamin comme moi.

Elle m’était reconnaissante de l’avoir aidée…

-Ya pas de quoi… Moi, je dis, tes amis sont pas de vrais amis s’ils ne t’aide pas même si ça les intéressent pas…

Après la danse, je réclamai à boire… Je n’avais théoriquement pas le droit de boire, mais on s’en foutait. Je voulais savoir ce que ça faisait… Un peu comme j’avais envie de savoir ce que ça faisait de faire l’amour.

On arriva prêt des tonneaux de bière et un garçon interpella Vanya en lui demandant si elle faisait du babysitting. Je fusillai le gars du regard. Mais Vanya, elle, ne lui accorda aucune attention.

Mais il fit entrave pour que Vanya ne puisse pas nous servir nos verres… Et là, il commençait à m’énerver, plus qu’avec ses réflexions comme quoi je n’étais qu’un bébé. Vanya me dit de ne pas faire attention à lui mais c’est là que ce Kyle la pris contre lui et l’embrassa contre sa volonté.

Mais du coup, il avait lâché le robinet du fut de bière… alors je me servi un verre, l’air de rien, entendant derrière moi les gémissements indignés de Vanya à laquelle l’autre était collé comme un poulpe…

J’arrivai par derrière lui et lui vidai mon verre dans le dos… La bière glacée par rapport à la chaleur extérieure…

-Maintenant, tu la lâches, enfoiré.

Et quand il se retourna vers moi pour me filer ma raclée, je m’accroupis pour l’attraper par une jambe et le faire tomber à terre avant de m’asseoir sur son torse…

-C’est qui le plus malin maintenant, hein, Kyle ?

@ Billy Lighter

La combinaison d’alcool et du comprimé de je ne sais pas quoi qu’avait distribué Lily avait produit un drôle d’effet sur moi. C’était un peu comme si j’étais tombé dans le baril de bière mais je me sentais tellement bien, tellement légère ! Et puis quand Ivar arriva, c’était encore mieux encore, j’étais remplie d’une douce euphorie.  Les moqueries de mes amies ne m’atteignaient pas, je n’avais jamais eu besoin de personne pour me faire une opinion sur une personne et puis Ivar, contrairement à mes amies, m’avait filé un coup de main.

- Donc ça fait de toi mon seul vrai ami !

Notre danse n’avait rien de très stylée, ni de très sexy mais j’étais bien contre Ivar, le visage caché au creux de son cou, à respirer l’odeur de sa peau. Et puis, il disait que moi aussi je sentais bon ce qui  me fit rigoler, parce que le nom de mon parfum ne faisait aucun sens, selon moi. J’aurais bien aimé rester comme ça, contre lui mais il voulait boire et moi aussi alors je le pris par la main pour l’amener à la source mais il fallait bien sûr supporter les moqueries de mon ex petit copain et de ses acolytes, d’inséparables sans cervelles qui n’avaient pas d’autres passions que leurs gros bras.

Kyle et moi c’était de l’histoire ancienne depuis un peu moins d’une semaine. Nous étions ensemble depuis le début de l’année alors peut-être qu’il était surprenant de me voir passer d’un mec baraqué comme Kyle, lui qui avait obtenue un accès au camp d’entraînement des Chargers de Los Angeles, à un mec comme Ivar, un petit tapageur de seconde. Le fait est qu’Ivar était comme un vent de fraicheur et ce n’est pas parce qu’il m’accompagne ici ce soir qu’il va me demander en mariage la semaine prochaine non plus !

J’estimais n’avoir aucun compte à rendre à Kyle et je demandais à Ivar de l’ignorer, le temps que je remplisse nos verres mais mon ex petit copain m’empêcha de faire le plein.  Je sentais que la tension montais mais je ne voulais pas entrer en conflit, je détestais ça mais avant même que je puisse abdiquer pour les bières et partir avec Ivar autre part, Kyle m’empoigna pour me plaquer à lui et m’embrassa sauvagement, ça en était écœurant, sa langue pâteuse et dégoulinante de salive m’empêchait de respirer et j’entendais ses copains l’encourager et siffler comme les abrutis de fin de races qu’ils sont. Puis quand enfin il me lâcha, je voulu le gifler mais Kyle affichait une drôle de mine, le visage figé et les épaules soulevées alors que son torse était bombé. Il me fallu quand même un moment avant de comprendre, surtout parce que la suite des choses se passa très rapidement. Kyle ne se retrouva pas cul par-dessus tête mais ce fut tout comme puisqu’il était au sol et…

- Ivar !

Je m’esclaffais parce qu’il avait prit le dessus sur Ivar et de belle façon qui plus est. Je me penchais alors pour qu’il se relève et partir avec lui, mais non sans avoir remplit au moins un verre de bière. Ivar l’avait bien mérité. À bonne distance de Kyle et ses copains, mais pas assez pour ne pas sentir leurs regards sur nous, je laissais Ivar savourer sa première gorgée de bière non sans lâcher sa main.

- Tu sais, ils ne vont pas cesser de nous harceler de la soirée.  Je n’ai pas envie de leur faire le plaisir de partir, la plage est à tout le monde… mais si tu veux qu’on s’en aille, on peut s’en aller.

Une chose était certaine, je n’avais aucunement l’intention de laisser Ivar seul.

@ Billy Lighter

J’avais réussi à mettre Kyle à terre et ce sans même trop forcer. Il avait bu, mais en plus, je l’avais déséquilibré et surpris en lui versant de la bière fraîche dans le dos. C’était un peu du gâchis, mais le sacrifice valait le coup. Il avait lâché Vanya qui avait pu nous servir un verre de bière avant de nous éloigner de là sous les huées et les sifflet de la team Kyle.

Une fois un peu à l’écart, Vanya lâcha ma main pour me donner la bière que je bus cul sec avant de frotter ma bouche du revers de mon bras. Vanya s’inquiétait parce qu’on allait nous emmerder toute la soirée.

-Mais je m’en fous. Je ne veux pas qu’on s’en aille. C’est pas quelques moqueries qui vont me gâcher la fête.

Je failli jeter le gobelet de plastique à terre puis me rappelai les convictions de Vanya sur les baleines et me dirigeai vers une poubelle non loin de là. Je jetai mon verre avant de revenir prêt d’elle.

Je lui tendis la main.

-Ou alors, on danse encore.

Je lui pris la main et l’amenai doucement contre moi… C’était un slow qui jouait et, collé l’un contre l’autre, je commençai à la mener, doucement sur le rythme de la musique. Un peu maladroitement parfois.

Puis, à a fin du slow, je me hissai sur la pointe de mes pieds et collai tendrement mes lèvres sur celles de Vanya… Sans oser y mettre la langue… Et au loin, ça provoqua un tôlé de rires et de moqueries encore plus violent.

Mais je n’en avais que faire. J’étais là pour m’amuser, et je m’amusais. Et puis, ce n’était qu’un tout petit baiser chaste.

Quand nos lèvres se séparèrent, je la regardai de mes yeux bleus rieurs… M’attendant à prendre une claque alors avant que ça n’arrive, je déviai la conversation :

-Tu veux que j’aille te rechercher une bière ? Je veux bien y aller, si tu ne veux pas entendre leurs moqueries.

@ Billy Lighter

Kyle se conduisait comme un réel abruti en ridiculisant Ivar puis en m’empoignant pour me forcer à l’embrasser. Je détestais quand il se comportait de la sorte c’était d’ailleurs une des raisons pour laquelle je l’avais largué, je n’avais rien à faire avec un type si peu ouvert d’esprit qui agissait en véritable homme des cavernes. Il me lâcha brusquement, je cru d’abord qu’il avait comprit avec mes protestations mais non, en fait, Ivar venait de lui faire prendre une douche puis ensuite, le cloua au sol en un rien de temps.

C’était très chevaleresque !

Je pu remplis l’un de nos verres de bière puis je m’éloignais avec lui. Ivar savoura sa bière d’un trait, en fait, je n’étais même pas certaine qu’il avait vraiment pu la déguster mais de le voir s’essuyer la bouche sur sa manche me fit rigoler.

- Alors restons ! Je ne veux pas donner raison à Kyle, parce qu’il a tord !

C’était une évidence.

Ivar me laissa le temps d’aller jeter son gobelet à la poubelle puis me tendit la main et me proposa de danser encore. Bien sûr, j’acceptais et le me rapprocher de lui, assez pour que nos corps se touchent et qu’il puisse passer son bras autour de ma taille et moi, les miens autour de son cou.

Notre danse avait quelque chose de maladroit, moins que précédemment cela dit. Je cru sentir son cœur battre contre le mien alors qu’il nous faisait nous balancer au rythme lent de la chanson, avec le bruit de fond des vagues, le moment était parfait. Tellement parfait que je ne réalisais pas tout de suite que la chanson était terminée. Ce ne fut que lorsque Ivar posa ses lèvres sur les miennes que je revins à la réalité. Je ne pu réprimer un sourire, contre ses lèvres et je gardais les yeux fermés, même après.

Je papillonnais des paupières quand ensuite il demanda si je voulais une bière, qu’il pouvait aller en chercher. Je secourais de la tête, reprenant mes esprits puis je posais ma main délicatement sur sa joue autant pour le faire taire que pour le faire me regarder.

- Oui mais… non…  Embrasse-moi encore !

Je ne lui laissais pas le temps de réagir que ce fut moi, cette fois, qui posais mes lèvres contre les siennes et bougeais doucement mes lèvres pour qu’elles caressent les siennes. C’était un peu plus sensuel que ce qu’il m’avait offert comme baiser sans non plus ressembler aux baisers de lama de Kyle.  Puis quand il prit fin, je restais un petit moment, silencieuse, mon front contre celui d’Ivar.

Qu’est-ce qui m’arrivait, exactement ?

Je n’en savais trop rien… J’étais entrain de tomber sous le charme d’un jeune de seconde alors que moi, dans quelques semaines, j’allais quitter Fairfax et prendre le chemin de l’université. Je ne reverrais plus Ivar, du moins, pas aussi souvent, je développerais différents centres d’intérêt c’était complètement dingue, seulement, je ne pouvais pas non plus renier que là, maintenant, je me sentais extrêmement bien et que je ne voulais pas penser à demain.

- Ils diront ce qu’ils voudront, je les veux, nos bières.

En me retournant, je pu constater que le team Kyle s’était éloigné du précieux baril de bière et que nous pouvions  aller nous servir sans se faire intimider. Je glissais donc ma main dans celle d’Ivar pour retourner au baril, y prendre deux gobelets et les remplir.

- C’était tout planifié à partir du petit pois, avoue !

Je le taquinais. Ce serait prétentieux de dire qu’il avait prévu tout ce qui s’était passé depuis le moment où il avait logé un petit pois dans mon décolleté, l’autre jour, à la cafétéria. Seulement, on ne pouvait pas non plus dire que c’était mal joué.

Puis de mes amies, seule Lily nous rejoignit et se présenta à Ivar avant de me demander si j’avais l’intention quand même de me présenter au bal de promo avec… Kyle ! Je failli m’étouffer avec ma gorgée de bière et j’ouvris de grands yeux.

- Bien sûr que non ! Je n’irai probablement pas…

Je voulais y aller avec Ivar mais il n’avait pas relevé l’insinuation que j’avais fait un peu plus tôt alors je ne savais pas s’il aurait envie d’être mon cavalier.

- Tu es presque assurée d’être la reine du bal !  Tu ne peux pas rater cette chance, Vanya, et…Ivar sait danser, de ce que j’ai vu !  Vous feriez un beau petit couple, qu’est-ce que tu en penses, Ivar ?

Lily jouait les entremetteuses ?  Ça me faisait sourire et je me disais qu’au moins une de mes amies se montrait gentille avec Ivar.

@ Billy Lighter

Les autres pouvaient bien dire ce qu’ils voulaient, on était pas près de quitter la plage, et surtout pas à cause des moqueries de Kyle et ses potes. Tout ce qu’ils savaient faire, c’était jouer avec un ballon, ça ne leur donnait pas tous les droits.

Puis j’étais bien, ici, avec Vanya… Un peu que j’étais bien ! La plus jolie fille de l’école passait du temps avec moi et personne d’autre ! Je me réjouissais déjà de raconter ça à Harry et Marco.

Puis même que j’avais bu de la bière alors que je n’avais pas l’âge pour ça ! Et une fois le gobelet à la poubelle, je proposai à nouveau à Vanya d’aller danser. Et on dansa mieux que la première fois, plus sensuellement… Même quand la musique s’arrêta, jusqu’à ce que je me hisse sur la pointe des pieds pour l’embrasser…

Je m’attendais à une gifle, ou à ce qu’elle me repousse comme elle l’avait fait avec Kyle… Mais non… Elle papillonna des paupières comme si elle s’éveillait d’un rêve… Et moi, je lui proposai une autre bière mais elle refusa, une main délicatement posée sur ma joue. Elle voulait que je l’embrasse encore sauf que cette fois, ce fut elle qui se pencha pour m’embrasser… Et c’était bon.. Tellement bon que j’en avais des chatouillements dans le bas-ventre.

Quand ce baiser-là pris fin, c’est moi qui restai les yeux fermés, bouche entrouverte, pour ne les rouvrir que quand Vanya affirma avec ardeur qu’on les voulait, ces bières, peut importait ce que diraient les autres.

Heureusement, Kyle et ses potes étaient un peu plus loin et charriaient d’autres gens et c’est donc main dans la main qu’on retourna jusqu’au baril pour nous servir.

Là, alors, qu’on buvait nos bières fraîchement servies, ce fut l’une des amies de Vanya qui nous rejoignit. Elle s’appelait Lily d’après ce qu’elle me dit tout gentiment… Puis elle demanda à Vanya si elle allait aller au bal de promo avec Kyle…

Et Vanya faillit s’étrangler au point que je lui tapotais doucement dans le dos. Finalement, la jeune femme répondit par la négative, disant qu’elle n’irait probablement pas. Sauf que son amie n’était pas d’accord, qu’il fallait qu’elle y aille parce qu’elle allait devenir la reine du bal et tout.

Puis ce fut à moi de manquer de m’étrangler quand Lily dit que je savais danser… Bref, elle m’invitait au bal de promo…

-Hum… Vous croyez que je peux venir ? Je ne suis qu’en seconde… Mais si je peux, évidemment que je voudrais y aller avec Vanya…

Je la regardai, les yeux pétillant.

-Surtout maintenant qu’on sort ensemble…

Parce que c’était ça hein ? Si ça ne durait que ce soir, c’était une amourette d’un soir. Mais si ça durait jusqu’au bal de promo, ça voudrait dire qu’on sortait ensemble…

-J’espère juste que vous dites pas ça parce que vous avez un peu trop bu… Mais… Si tu veux être ma cavalière au bal, moi, je suis partant !

@ Billy Lighter

Ivar exerçait sur moi un incroyable pouvoir de séduction, un truc de dingue que je n’aurais jamais cru possible pour tellement de raison que je n’arrivais même pas à m’expliquer ce que je pouvais être entrain de vivre en ce moment même, alors que nous échangions un second baiser, beaucoup plus intime que le tout premier, sans non plus être torride et déplacer. Je cru même que, pendant ce baiser, le temps venait de se figer et qu’il n’existait plus rien ni personne tout autour de nous deux.
Rien qu’Ivar et moi.

Mais toute bonne chose à une fin, pas vrai ? Et nos visages séparés, je conduisis Ivar au baril de bière, il fallait en profiter puisque Kyle et ses copains s’en étaient éloignés pour aller emmerder quelqu’un d’autre, plus loin.  Ce fut cependant Lily qui nous rejoignit et je la regardais, d’abord légèrement suspicieusement parce que je connaissais l’opinion qu’avait mes copines au sujet d’Ivar. Cependant Lily se montra aimable avec lui en se présentant d’abord, avant de s’adresser à moi pour me demander mes intentions sur le bal. Je n’y accordais pas tant d’importance, à ce fichu bal, parce que premièrement, tout ceci me semblait bien superficiel puis ensuite, parce que j’avais rompu avec Kyle et que je n’avais plus de cavalier, bien que je sache très bien que je pouvais m’y présenter seule.

Seulement, Lily avait une solution qui me fit sourire puisque j’avais moi-même un peu offert une perche à Ivar un peu plus tôt, mais ça n’avait pas semblé atteindre la cible. Cependant cette fois, Ivar lui  même questionna sur ce fameux bal.

- Bien sûr que tu peux. Tu y viendras en tant que mon cavalier...

Et comme il le disait, ça allait de soit maintenant que nous sortions ensemble…

Nous sortons ensemble ?!

Ça allait un tout petit peu vite soudainement.

Comment lui dire de ralentir sans qu'il se sente complètement repoussé ? Je ressentais quelque chose pour lui, mais je voyais aussi les étapes par dessus lesquelles nous venions de sauter.

Puis Ivar demanda si c’était parce que nous avions trop bu que nous parlions du bal de promo et de faire de lui mon cavalier et, tout de suite, je me retournais vers lui en prenant sa main dans la mienne.

- Non! Non ! Enfin, si, on a but mais non, ce n’est pas à cause de l’alcool. J’ai vraiment envie que tu m’accompagne, mais je ne peux pas t’obliger à rien.

Ce serait une bien mauvaise façon de démarrer notre relation, puisque c’était ce que nous venions d’amorcer, d’autant plus que je ne savais pas quand ni comment j’allais lui dire que je retournais en Russie, passer l’été.

Les jours suivant,  Ivar venait me rejoindre à mon casier et je dinais à sa table, avec lui bien évidement mais avec Harry et Marco dont la maturité stagnait au niveau de la ceinture. Leurs sous entendus et leurs blagues qu’ils voulaient subtiles mais qui ne l’étaient pas pour deux cennes sur ce qui se passait ou non entre moi et Ivar me saoulait et pour eux, j’étais la Reine Froide, ou frigide, je n’étais même pas certaine qu’ils comprenaient ce qu’ils disaient alors je les laissais faire. Mais je devais en plus subir les railleries de Kyle, de ses copains et de celles qui étaient maintenant mes ex copines, à l’exception de Lily qui, par contre, et je ne lui en voulais pas pour ça, restait avec elles plutôt qu’avec moi.  Mais au moins, elle me saluait dans les corridors et passait me voir à la maison le soir.

Notre nouveau couple semblait faire exploser Ivar de bonheur, la dernière chose que je voulais c’était de lui briser le cœur, il ne méritait pas ça mais je n’étais pas certaine de partager ses sentiments, c’est très rapide et j’avais beaucoup de choses en tête.  Je ne pouvais pas nier cela dit que j’étais bien quand il me serrait dans ses bras et que j’adorais l’embrasser jusqu’à ce que le souffle nous manque… ou que la cloche nous force à nous séparer.

Le soir du bal, j’avais revêtue une robe toute simple trouvé à la dernière minute dans une petite boutique dans prétention près de chez moi. J’avais simplement remonté mes cheveux et placé quelques fleurs pour les retenir. J’attendais Ivar avec impatience, j’avais hâte de voir comment il se serait fringué pour l’occasion et puis… j’avais hâte que cette soirée commence pour qu’elle puisse se terminer ensuite. Je voulais être avec Ivar et rien qu’avec lui, je redoutais qu’il puisse se passer quelque chose pendant la soirée. Je stressais avant d’avoir une raison de stresser, en gros, c’était ce qui se passait.

@ Billy Lighter

Une fille de terminale venait de m’inviter au bal de promo ! Combien de secondes avaient eu cette chance dans l’histoire de Fairfax ? Et je ne parlais pas d’un laidron qui n’aurait eu que cette solution-là ! Non ! Je parlais d’une fille super jolie qui pouvait avoir un cavalier en claquant des doigts.

Je n’étais pas sûr qu’elle était sérieuse, d’ailleurs, au début… Je croyais que c’était l’alcool qui la faisait délirer. Mais elle prit ma main et m’assura que non…

Alors je hochai la tête, tout sourire.

-Super ! Je viendrai alors !

Les jours passèrent et je passais mes midis avec Harry, Marco et Vanya… Mes mais étaient ce qu’ils étaient, des ados boostés aux hormones qui racontaient n’importe quoi… Un peu comme moi qui n’hésitait pas à rire de leur plaisanteries de temps en temps, même si ça semblait ne pas plaire plus que ça à Vanya… mais il ne fallait pas oublier que nous avions trois ans de différence… Et il s’en passe des choses, en trois ans.

D’ailleurs, Marco restait ma monture attitrée… Et dans les couloirs de l’école, je faisais toujours autant le pitre. Sortir avec Vanya ne m’avait pas changé de ce côté-là. On échangeait, de temps en temps, pendant la journée, quand on arrivait à s’éclipser là où il y avait moins de monde, quelques baisers, histoire de ne pas avoir à subir les railleries des autres.

Mais le bal de promo approchait et là, on allait quand même pas se cacher ! Enfin, j’espérais pas !

J’avais dit à Vanya que j’allais passer la prendre… Evidemment, à 15 ans, je n’avais pas de voiture et même pas le permis. Alors j’étais venu en taxi.

Et j’avais sonné à la porte de la maison de Vanya, le cœur battant à l’idée de tomber sur son père. Son père qui était archéologue alors que mes parents à moi étaient historiens… C’était pas loin comme profession.

Ça m’empêchait pas d’avoir peur de la réaction de son père quand il verrait que sa fille avait pour cavalier un nabot de seconde… J’aurais du prendre Marco… Sur son dos, j’avais l’air plus grand.

Et ce fut, bien évidemment, le père, enfin, je pensais que c’était son père, de Vanya qui ouvrit la porte et je levai doucement le regard en partant de ses pieds, jusqu’à son visage. Et je lui offris mon plus beau sourire charmeur.

-Bonsoir… Je suis Ivar… Je viens chercher Vanya pour aller au bal.

De derrière mon dos, je sortis un bouquet de fleur pour encore me faire mieux voir.

-Je lui ai apporté ça…

Je souris.

-Je peux voir Vanya ? Le taxi nous attend… S’il vous plait.

@ Billy Lighter

Un côté de moi avait très envie d’aller au bal de promo mais un autre préférais rester seule ici et passer la soirée avec Ivar à manger des burgers et écouter de la musique et je ne savais pas lequel des deux côtés était le plus fort des deux.  Probablement celui du bal puisque j’enfilais  ma robe et plaçais mes cheveux avant d’ajouter, autour de mon cou, le collier de perles appartenant à ma mère.

Je me disais, tout en me préparant, que nous pourrions aller faire acte de présence au bal puis qu’ensuite, Ivar ne serait pas contre un changement de plan.  Nous verrions… selon comment les choses iraient là-bas et, fort probablement qu’une fois sur place, nous aurions beaucoup de plaisir et que je ne voudrais plus rentrer.

Cependant, quand j’entendis le carillon de la porte, je figeais  devant mon miroir parce que je me souvenue que je n’avais pas prévenu mon oncle du changement de cavalier. Il allait s’attendre à voir Kyle et, déjà qu’il avait eu bien du mal à accepter Kyle, il allait avoir un choc ouvrant la porte et en découvrant un tout autre jeune homme.  J’attrapais donc mon dac et mes escarpins et descendis l’escalier presque en passant une marche sur deux, et arrivais au moment où Ivar, tenant un magnifique bouquet de fleurs dans ses mains, demandait s’il pouvait me voir… avec un s’il vous plait en prime !

- Je lui là ! Oh ! Ivar ! Elles sont magnifiques !

Mon oncle restait là, sans dire un mot, à nous regarder, il fallait que je dise quelque chose… et tout ce que je trouvais fus de lui demander, en russe, d’aller chercher un vase pour mettre mes fleurs et le temps qu’il s’éclipsa, je respirais l’odeur de mes fleurs avant d’embrasser Ivar pour le remercier.

- Tu n’aurais pas dû, mais je l’apprécie, vraiment !

Vadim revint avec ce que nous avions qui se rapprochait le plus d’un vase, c'est-à-dire un énorme pichet de bière, remplit d’eau, bien sûr et mes fleurs  dans l’eau, j’embrassais mon oncle sur la joue en lui souhaitant une bonne nuit au travail et j’attrapais Ivar par le bras pour nous enfuir et nous engouffrer dans le taxi.

- Mon oncle ne parle pas beaucoup… Faut pas t’en faire.

Je passais ma main sur le revers du veston d’Ivar en souriant.

- Tu es très chic ! En plus, tu es parfaitement coordonné avec ma robe, c’est comme si nous avions tout prévu !

Cette constatation m’amusait.

Puis le taxi se gara et je laissais Ivar sortir le premier pour qu’il puisse jouer de galanterie et m’ouvre ma portière.  Je glissais ma main dans la sienne et sortie à mon tour de la voiture en soufflant doucement entre mes lèvres.

- Tu te moquerais de moi si je te disais que je me sens nerveuse ?

Ça n’avait rien à voir avec Ivar ou Kyle ou tout ce qui était arrivé dernièrement. Cette soirée était le point final sur un gros chapitre de ma vie et je n’étais pas certaine de savoir si j’allais aimer la suite des choses.  Pourtant, je devais bien passé par là, bal ou non, c’était un passage obligé pour tout le monde.

C’est donc au bras d’Ivar que j’entrais dans la grande salle, nous arrêtant d’abord pour la photo officielle puis pour prendre un verre de punch, non alcoolisé bien évidement mais ce n’était qu’une question de temps, cela dit, avant qu’un rigolo y déverse une bouteille d’alcool, volé dans la réserve de ses parents.

Je fus soulagée quand Lily, accompagné de Gregory, nous rejoignit Ivar et moi et nous proposa de nous installer à sa table.

- Je suis satisfaite des décorations qu’on a faites, avec le comité de préparation du bal. Avec l’éclairage, c’est encore plus joli !

La piste de danse était déjà bien remplie, ça me donnais envie d’y aller, moi aussi.

- On va danser, Ivar ?

Je passais délicatement ma main sur sa joue comme je me plaisais à faire chaque fois que l’on se regardait dans les yeux.

@ Billy Lighter

Je vis avec soulagement Vanya apparaître juste derrière l’énorme russe qui se tenait dans l’encadrement de la porte. Elle était magnifique, avec son collier de perle et ses fleurs dans les cheveux.

Et en parlant de fleurs, j’en avais à offrir à Vanya… Elle disait que je n’aurais pas du. Je rougis et me grattait l’arrière de la tête.

-Je me suis dit que ça te ferait plaisir.

Entretemps, elle avait envoyé son père, ou qui que ce fut, chercher un vase et il revint avec un énorme pichet de bière remplit d’eau, ce qui me fit sourire. Vanya l’embrassa puis vint me prendre par le bras pour nous enfuir dans le taxi.

Elle me dit de ne pas faire attention à son oncle, qu’il ne parlait pas beaucoup.

-Ah, je croyais que c’était ton père.

Le taxi se mit en branle direction Fairfax et elle me dit que j’étais très chic. Je rougis encore.

-Ouais, j’ai fait de mon mieux… Je ne pensais pas aller à un bal de promo avant trois ans au moins…

Bref, je croyais que j’avais le temps.

Le taxi arriva très vite à l’école et je sortis le premier pour faire le tour de la voiture et ouvrir la portière à Vanya… Je lui pris la main pour la soutenir alors qu’elle sortait du véhicule. Déjà, des sifflets et des exclamations des autres de l’école nous accueillirent.

Et Vanya m’avoua être un peu nerveuse.

Je lui souris, sa main dans la mienne.

-Moi aussi… mais c’est jamais que tous les gens qu’on voit tous les jours à l’école…

Autrement dit, on avait rien à craindre… Sauf que je n’avais ni Harry, ni Marco pour me protéger ici. Mes amis fidèles n’étaient pas conviés au bal… J’avais bien essayé de mettre Marco avec Lily mais ça n’avait pas fonctionné.

En fait, Vanya et moi, on se sentait exposés.

On entra dans le bâtiment et on fit la photo officielle… Puis Lily nous invita à nous asseoir avec elle et son cavalier qui se présenta comme étant Grégory et on y alla d’une franche poignée de main, comme si on était déjà des adultes.

Vanya était contente de la décoration.

-C’est vrai que vous avez fait du beau boulot ! On ne se croirait pas dans une école.

Puis il ne fallut pas beaucoup de temps avant que Vanya ne propose d’aller danser. Elle passa sa main sur ma joue et je souris.

-Bien sûr ! On y va !

Je regardai Lily et Grégory.

-Et allez, vous aussi, vous venez.

Je pris Vanya par la main et l’invitai à me suivre, me dirigeant vers la piste de danse… Là, je me montrai plus habile que je ne l’avais été sur la plage. Et pour cause, après les cours, je m’étais entraîné avec Marco, dans ma chambre. On avait dû avoir l’air fin mais ça payait.

J’invitai Vanya à poser sa tête au creux de mon cou et l’entraînai dans un slow langoureux.

Puis, je lui dit tout bas…

-Comment on fera, l’an prochain, quand tu seras à l’université ?

@ Billy Lighter

Ivar avait eu une délicate attention en m’apportant un magnifique bouquet de fleurs.  Il n’aurait pas dû se sentir obligé mais j’appréciais qu’il y ait pensé. Le temps pour les admirer, par contre, me manquait alors je demandais à mon oncle en russe dans le texte d’aller me chercher un vase ou peu importe, pour que l’on puisse les mettre dans l’eau et quand ce fut fait, Ivar et moi avons grimpé dans notre taxi pour ne pas être en retard.

- Non, je vis avec mon oncle car mes parents sont retournés en Russie pour le travail il y a quelques années, déjà.

Ce n’était pas la situation idéale, il me manquait vraiment beaucoup mais d’un autre côté, vivre ma vie d’adolescente m’avait apporté beaucoup, autant qu’une vie de nomade avec eux.  Ça me fit sourire qu’Ivar ait cru que Vadim était mon père, ce qui était on ne peut plus normal, puisque jamais je ne lui avais parlé de ma famille.

Ensuite, ce fut sur ses efforts vestimentaires que je m’extasiais. Il avait fière allure, très beau et très chic, il avait même l’air plus vieux. Ivar allait faire tourner toutes les têtes j’en étais certaine.

- Tu as le temps de voir venir ton bal…mais pour le miens tu es parfait !

Quand nous fûmes entrés dans le gymnase de Fairfax, je contemplais les décorations que nous avions fabriqués, moi et tous ceux du comité du bal de promo. Nous y avions consacré une très grosse partie du budget et, force était de constater que nous avions réussis notre coup !

- Je suis contente que ça te plaise !

Et j’étais aussi heureuse que Lily nous demande, à Ivar et moi, de  nous joindre à elle et son cavalier pour partager leur table. Il y aurait un repas de servit et des cocktails à boire et puis c’était toujours bien d’avoir un petit endroit pour se reposer, après avoir trop dansé.  C’est d’ailleurs sur la piste de danse qu’on alla ensuite, j’avais envie que tout le monde voit à quel point nous étions bien, Ivar et moi, et tant pis pour ce qu’ils en pensaient.

Ivar avait prit en assurance, il menait bien la danse et je le laissais faire, restant tout contre lui, mon visage au creux de son cou. J’aurais fixé ce moment dans le temps mais Ivar avait une question que j’aurais préféré éviter.

J’ai été accepté à UCLA, l’université de Californie à Los Angeles, je n’avais donc pas à déménager comme cela aurait été le cas si j’avais envoyé ma candidature à Yale ou Harvard. N’empêche que ma scolarité allait changer beaucoup de chose. Je ne verrais plus Ivar aussi souvent parce que nous ne nous croiserions pas dans les corridors comme c’était le cas à Fairfax, pas de baisers volés au coin des casiers, et mes horaires allaient être chargés, les travaux plus complexes…  Il y avait beaucoup à penser…

- Je n’en sais rien Ivar mais…

Tant qu’à se poser les vraies questions, aussi bien y aller à fond.

Je m’arrêtais de danser et glissais mes deux mains dans celles d’Ivar.

- Je vais passer tout l’été en Russie. Je…

C’était beaucoup plus difficile qu’il n’en paraissait que de lui dire que je partais, que nous serions séparés pendant presque trois mois et qu’en plus, à mon retour, avec la rentrée des classes ensuite, nous serions encore moins ensemble.

- Je pars  dans quatre jours, Ivar.

@ Billy Lighter

Alors c’était ça ! Le grand Russe que j’avais vu à la porte n’était pas le père de Vanya mais son oncle. Ses parents étant partit pour le travail depuis longtemps. Et c’était vrai que je me rappelais qu’elle m’avait dit qu’ils étaient archéologue. Cela demandait de se balader de site de fouille en site de fouille. Un inconvénient que mes parents historiens n’avaient pas.

-Oh et bien… je suis content que tu ais choisi de rester à L.A. sinon on ne se serait jamais rencontrés.

Puis, quand le taxi se mis en marche, je complimentai Vanya sur sa tenue et elle me rendit le compliment. Et j’avais la chance de pouvoir vivre deux bal de promo : celui de Vanya et le mien !

Une fois dans le gymnase, c’était la décoration qui était impressionnante… on aurait jamais dit que c’était ici que se jouaient les matches de basket ou de hockey de l’école.. Non, c’était une vraie salle de bal !

On était restés un peu avec Lily et Grégory à discuter de la déco et tout, puis Vanya avait voulu danser. Alors on était allé danser… Elle était tout contre moi, son visage dans mon cou. On était tellement bien là…

Mais il fallut que je pose la question qui me tracassait…

Comment on allait faire l’année prochaine… après l’été ?

Je la sentis s’écarter de moi, ses mains glisser le long de mes bras jusqu’à être dans les miennes et mes yeux plongèrent dans les siens, si bleu… mais pas du même bleu que les mien, d’une teinte un peu plus claire.

Et la guillotine tomba, coupant mon cœur en deux.

Elle allait partir pour la Russie…Dans quatre jours et pour tout l’été.

J’en avait la gorge serrai mais me la raclai pour garder contenant.

-Oh c’est… C’est bien que tu puisses voir tes parents un peu… Ils seront contents.

Mais il y avait de forte chance pour que notre histoire, elle s’arrête là. Parce que trois moi, c’est une éternité pour un adolescent, surtout qu’à son retour, je n’allais plus pouvoir la voir tous les jours.

Je la ramenai à moi, l’enlaçant tendrement.

-Alors, profitons du moment présent.

@ Billy Lighter