J'étais dans ma voiture direction l’Eastside et, plus précisément, l'un des entrepôts des Los Diablos. C'est là-bas que j'allais faire comprendre à Quinn qu'il ne devait plus s'approcher de Sky et encore moins lui mettre dans la tête un tas de conneries.

Je ne pouvais pas le tuer. Sky ne le voulait pas. Mais ce n'était pas pour ça que je ne pouvais pas le faire souffrir un peu. Et, ce soir, je savais que Quinn serait à ma totale merci.

J'avais utilisé, pour préparer ma vengeance, mon petit espion. Depuis que j'utilisais Guillermo, j'en avais appris beaucoup. Je savais que Reed utilisait, désormais, une grande partie de ses Los Diablos à la protection de sa villa et de celle de Ricci. Je devais avouer que savoir ça m'avait apporté une grande satisfaction. Reed et Ricci crevaient de trouille que je puisse faire du mal à leur précieuse famille. Au point même que Reed acceptait un manque à gagner jusqu'à... Jusqu'à quand d'ailleurs ? Ce n'est pas comme si je comptais mourir demain.

Les Los Diablos était, donc, en majorité hors de l’Eastside. Certains descendaient quelques fois dealer ou s'occuper des livraisons. Et ce soir, c’est Quinn qui devait aller vérifier qu'une livraison était bien arrivée et dans les bonnes conditions. Quinn tout seul. Guillermo en était certain. Le moment critique n'est pas après la livraison mais au moment de celle-ci. Or Quinn allait vérifier le contenu bien après la livraison. Donc à un moment où il ne verra pas le danger venir.

Guillermo m'avait fait passe les informations par téléphone. Il ne sonnait pas souvent mais suffisamment pour m’être très utile.

C'est donc sur ses indications que je me rendis à l'entrepôt. Il faisait nuit. Sky était à la maison. Je lui avais dit que je n'en aurais pas pour longtemps sans lui révéler la véritable nature de mon déplacement.

Une fois sur place, je sortis de la voiture armé de mon flingue et j'entrai dans l'entrepôt. J’avançais sans faire de bruit jusqu'à me retrouver devant Quinn qui me faisait dos et qui ne m'avait pas entendu arriver.

Je pointai mon flingue sur lui.

-Salut Quinn.

Il sursauta avant de se tourner vivement vers moi. Il n'était pas armé contrairement à moi. Il me toisa gardant son calme. Il avait son air grave. Il réfléchissait visiblement.

Et il finit par me saluer avant de demander ce que je foutais ici.

-A ton avis... Tu as parlé à Sky. Tu lui as dit de se méfier. Je viens pour te rappeler que tu n'as pas le droit de lui dire quoi que ce soit.

Je pointai toujours mon flingue sur lui.

-Tu ne l'as pas dit à Alonso, n'est-ce pas? Pour Sky et les jumeaux...

Il n'en était pas capable. Il aurait trop peur qu’Alonso m'atteigne par là. Et si pas Alonso, Reed. D'ailleurs, Finan devait savoir depuis peu qui était son véritable maître.

-Tu sais pour Reed, n'est-ce pas? Ça fait quoi de savoir que ta famille t’a menti, Quinn?

Je dis ça sur un ton sarcastique alors que le reste de mon discours était calme.

@ Billy Lighter

L’Eastside la nuit... Ça faisait un moment que je n'avais plus fait de mission de nuit dans l’Eastside. Les nuits, je les passais à Malibu la plupart du temps et mes journées à Hollywood, aux studios.

Mais là, Alonso comptait sur moi pour aller vérifier le contenu d'une livraison. Mission assez reposante,  je dois l'avouer... Suffisait de savoir peser et compter ce que, hélas, peu de Los Diablos savaient faire comme il faut.

Donc, c’était à moi de m'y coller et je le faisais sans trop broncher tout en pensant à Tiffany...

On se voyait tous les jours mais on en était resté au même point. Des petits clins d'oeil, des baisers volé dans le dos d’Ivar, parfois un peu plus que des long baisers mais juste assez pour nous donner envie. Pourquoi pas plus ? Par manque de temps... On travaillait beaucoup sur le nouvel album et, le soir, j’avais encore des missions. Bref, j’avais à peine le temps de dormir alors sortir avec une fille n'était pas forcément permis. J'attendais une accalmie pour aller plus loin.

Donc... La livraison... J'étais en train de vérifier me perdant, de temps en temps, dans les chiffres tellement j’avais envie de rejoindre mon lit. Je n'étais pas armé... Mon flingue était dans ma voiture mais je ne pensais pas risquer grande chose. Personne ne savait que je venais ici sauf les Los Diablos restés à Malibu et Alonso.

Je baillai avant que je n'entende une voix s'élevant derrière moi. Une voix qui, directement, me fit avoir la chair de poule. Je me retournai d'un coup faisant face à Fleming...

Putain qu'est-ce qu'il foutait la?

Je le toisai gardant mon calme alors qu'il pointait un flingue sur moi. Je savais qu'il était capable de tirer à n’importe quel moment mais je savais aussi qu’il n'hésitera pas à jouer un peu avant de le faire...

Pour ça que je soutenais son regard.

-Salut Ward.

Inutile d'empirer mon cas en l'appelant Fleming. Puis je lançai sur un ton sec qui trahissait que je n'étais pas aussi serein que je voulais monter:

-Qu’est-ce que tu fous ici ?

Il venait pour Sky... Plutôt pour ce que j’avais dit à Sky... J’avais mis Sky en garde et Fleming n'avait pas apprécié. Ce qui voulait dire que Sky avait tout dit à Ward.

C’était bien ma vaine...

-Je n'ai fait que lui dire la vérité... Mais visiblement elle ne t’a pas quitté pour autant alors je ne vois pas pourquoi tu viens me menacer...

Sauf si elle l'avait quitté. Dans ce cas, je venais de signer mon arrêt de mort.

Je continuai de soutenir le regard de Fleming… Parce que tant qu’à mourir autant mourir sans montrer une once de peur à cet enfoiré.

Mais il avait encore des questions. L’une concernait Alonso.

-Non... Je n'ai rien dit à personne. Je n'ai pas envie que Sky et ses bébés meurent ou soient blessés par ma faute. Je ne suis pas comme toi.

De ça, j’en étais certain.

Fleming était venu me tuer... Ou au moins me faire mal. C’était clair. Son regard ne tromperait pas. Mais avant il semblait vouloir me faire mal par les mots en parlant de ce qu'était réellement Reed.

-Alonso n'avait pas le choix. Il avait ordre de ne rien dire. Je n'en veux pas à ma famille. Et je comprends pourquoi Reed ne voulait pas que ça se sache. Tu as enlevé sa fille. Une fille que tu as torturée. Si d'autres types dans ton style apprenaient ce que Reed est alors sa famille serait sérieusement en danger.

Je continuai de fixer Ward.

-Arrête le suspens, Ward. Tu es venu me tuer pour les quelques mot que j'ai dit à Sky ? Je ne suis pas armé... Je ne peux rien faire. Et je sais que te convaincre de ne pas le faire est totalement inutile.

Je n'avais pas envie de mourir. Mais la situation me laissait peu de chance. Mon cœur battait plus vite et ma respiration s'emballait. Je savais que je risquais ce genre de truc chaque fois que je sortais travailler pour les Los Diablos... J’y étais préparé en quelque sort. Mais je ne pensais pas que ça viendrait aujourd'hui alors que ma vie commençait à me sourire réellement.

-Même si, si tu me tues, les Los Diablos voudront se venger et ils finiront par savoir pour Sky. Et, quand bien même il n'y arriverait pas, ils te traqueront toi et te tueront.

C’était ma tentative pour essayer, au moins, de me donner un sursis.

@ Billy Lighter

Ward ruminait depuis plusieurs jours, depuis que je lui avais dit pour ma rencontre avec Finan à ma sortie de l’hôpital, le jour de mon échographie. Il m’a fait la promesse, du bout des lèvres, qu’il ne tuerait pas Finan et moi, j’avais silencieusement consenti à ce qu’il lui fasse comprendre qu’il n’avait pas le droit d’intervenir auprès de moi de cette manière.

D’aucune manière.

Mon mari s’efforçait à sa manière de me faire oublier cette mauvaise rencontre, comme par exemple, lors de la soirée des American Music Awards que nous avions regardé depuis notre divan, il m’avait proposé de choisir une robe, n’importe laquelle. J’avais porté mon choix sur celle de l’animatrice de la soirée, Vanya Kournikova bien que je ne susse pas en quelle circonstances je pourrais la porter.

Il était beaucoup plus présent aussi, du moins, il s’absentait beaucoup moins longtemps, je crois qu’il avait capté qu’en ce moment, notre couple et ce qui s’en venait pour nous était plus important que ses histoires de trafique de drogues et de bagarres de fond de ruelle.

Seulement hier soir, je l’ai entendu parler au téléphone. Il me pensait sous la douche mais je n’y étais pas encore entré. Ça semblait le préoccuper, l’énerver même. Je sentais qu’il tramait quelque chose contre Finan et pire, je savais que Ward ne s’en tiendrait pas à sa promesse. Ça se devinait par son ton, par ses mâchoires qui se serraient en parlant, à sa tête qui penchait sporadiquement sur le côté. Je retenu, malgré moi, des informations sur l’endroit où il comptait se rendre ce soir.

Quand il termina son appel, je sautais dans la douche puis j’enfilais l’un de ses t-shirts avant de le rejoindre mine de rien. Il m’avoua devoir sortir et je hochais de la tête en l’embrassant avant de le laisser s’en aller. Et quand je vis les phares arrière de sa voiture s’éteindre dans la nuit, j’enfilais un jeans et je descendis après avoir verrouillé la porte de notre appartement. Je me répétais encore et encore les informations que j’avais retenues jusqu’à ce que j’y arrive. Bien sûr, je ne repérais pas la voiture de mon mari mais cela n’avait rien de surprenant. Il devait s’être bien camouflé pour ne pas se faire voir.

J’entrais dans l’entrepôt et avançais prudemment, presque comme si je me risquais dans un champ de mine. Des voix finirent par se faire entendre. Je n’avais pas besoin de les voir pour savoir qu’il s’agissait de mon mari et de mon ancien meilleur ami.  Je me cachais derrières des caisses de bois pour observer, sans me faire voir.

Ward pointait son flingue sur Finan et ce dernier ne me semblait pas armé, pourtant, il ne manquait pas de cran en s’adressant à Ward avec aplomb. Où bien il voulait faire croire qu’il n’avait pas peur…

Je ne perdais pas un mot de l’échange, même quand Finan décréta que Ward était ici ce soir dans le but de le tuer. Il allait le faire, je le savais, malgré sa promesse. Il allait tuer Finan et me faire croire qu’il n’en savait rien, que mon ami avait été victime d’un malheureux accident, qu’il devait s’être retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

- Non ! Il ne va pas te tuer !

Je sortis de ma cachette et avançais jusqu’à me retrouver près de Ward et de me tenir a ses côtés.

- Tu me l’as promis, bébé ! S’il-te-plaît, baisse ton flingue…

@ Billy Lighter

Quinn se défendait en disant qu'il avait dit la vérité à Sky mais qu’elle ne m'avait pas quitté pour autant.

Je le fixai toujours du même regard et une parlais toujours calmement alors que Quinn soutenait mon regard malgré la menace de mon flingue.

-C’est une question de principe, Quinn.

L'Irlandais avait du cran... Il en avait toujours eu. Il en avait eu autant le jour où je m'étais présenté devant lui pour lui exploser la figure le jour où j'avais appris qu'il s'était fait A.J.. Je l'avais bien ramassé ce jour-là son visage en portait encore les traces. Mais malgré ça il me tenait tête aujourd'hui.

Il avoua n'avoir rien dit à Alonso... C’était une bonne chose. Et je doutais qu'il le dise un jour pour les raisons qu'il avançait. Quinn avait un point faible qui lui était souvent préjudiciable : il avait un trop grand cœur.

Avant de faire mal physiquement à Quinn, je lui dis mal d’une tout autre manière en parlant de Reed. Mais il disait ne pas en vouloir à Alonso et comprendre Reed. Pas une once de colère. Décidément, rien ne pouvait détourner Quinn des Los Diablos même pas le mensonge de son meilleur ami.

C’était un cas désespéré.

Je ne dis rien alors qu'il continua disant qu'il n’était pas armé. Il savait qu'il n’avait aucune chance et il semblait vouloir que j'en finisse vite.

J'allais accéder à sa demande quand il balança alors ce qui sonnait comme une menace. Je le fixai de mon regard sombre.

-Ne menace pas Sky, Quinn.

Je dis ça en retirant le cran de sécurité. Ses dires me rendaient fou de rage mais j’hésitai me demandant si je devais rester à mon plan de base ou mettre un balle dans la tête de l'Irlandais.

Et après une courte réflexion, j’allais tirer...

Quand j'entendis la voix de Sky dans mon dos.

Je me retournai vers elle, surprit de la voir ici.

-Sky?

Elle était là. Qu'est-ce qu'elle foutait la? Elle n’était pas censée savoir que je venais ici. Elle n’était pas censée être là! Je la regardai agacé de la voir s'interposer entre moi et ma vengeance.

Elle ne voulait pas que je tue Quinn. J'ignorais sa requête préférant lancer à Sky, mes dents serrée :

-Tu n'as rien à faire ici, bébé! Rien du tout!

Je fixai toujours Sky.

-Retourne à la maison. Je tiendrais ma promesse mais il doit quand même comprendre. Et ce type ne comprend que par la violence. Rentre, bébé.

Je tournai mon regard vers Quinn qui semblait aussi surpris que moi de la venue de Sky...

J’allais attendre qu'elle parte pour lui donner une leçon...

C'était l'idée…

Et toujours en regardant Quinn je lançai à nouveau à Sky;

-Rentre, je...

Je n'eus pas le temps de finir que j'entendis un bruit de coup de feu....

Et tout s'enchaîna vite...

Je fixai Quinn... Il avait les yeux écarquillé et la bouche entre-ouverte...

Mon regard se fixa alors alors sur la rembarre en haut... Là....Là... Il y avait un type... Un latino. Il avait un flingue. Il venait de tirer...

Mon regard descendit alors sur mon torse...

Rien...

Mais j'entendis Sky s'écrouler...

Mon cœur se mit à accélérer...

Je venais de comprendre.

Il avait de tirer sur Sky...

Mon regard vira au rouge...

Je levai mon flingue et tirait, sans hésiter, vers le latino qui semblait choqué.

Une balle dans la tête...

Puis je respirais plus vite et me mis accroupi près de Sky.

-Sky!

Je passai ma main sur son visage constatant les dégâts.

Ça saignait.

Ça saignait fort.

-Bébé! Bébé, il faut que tu restes avec moi

C’est ce que je dis ma voix s’affolant comme jamais elle ne s'était affolée auparavant.

J'entendis Quinn. Il parla. Il avança.

Tout ça était sa faute!

Alors, en ne me retournant qu'à moitié, je tirai vers lui sans même regarder le résultat de mon acte, sans même viser, à vrai dire. Comme ça. Sur un coup de sang. Sans réfléchir.

Et je lâchai mon flingue pour prendre le visage de Sky entre mes mains. Je cherchais à ce qu’elle reste avec moi.

Il fallait qu’elle reste avec moi.

@ Billy Lighter

Je n’aurais pas rencontré Sky sur le parking de l’hôpital, je ne serais pas ici, aujourd’hui, à me faire menacer par Fleming. Il me pointait de son flingue balançant que tout ça était une question de principe. Je savais qu’il fallait peu de raisons à Fleming pour tuer quelqu’un… Et je lui avais donné plus que largement assez pour en finir avec moi.

Je fixai son regard essayant de ne pas descendre le mien sur le flingue de Ward. Je tentais, aussi, de garder mon calme mais je ne pouvais pas empêcher la peur de m’envahir petit à petit.

Et je dis à Fleming de ne pas faire durer le suspense. S’il voulait me tuer autant qu’il le fasse vite plutôt de me laisser le temps de penser à tout ce que j’allais rater.

La musique… Mon pote Ivar… Tiffany… Alvaro… Tout ce que je laissais derrière.

Ma dernière cartouche fut de présenter à Fleming ce qu’il risquait de se passer s’il me tuait pour si peu. Les représailles allaient tombées. Les Los Diablos finiront par savoir pour Sky. Et, au pire, je savais que Fleming s’aimait bien lui-même et que l’idée de crever un jour lui était insupportable.

Mais ça l’énerva plus que ça le fit hésiter.

Et il enleva le cran de sécurité.

J’étais mort.

Je le savais.

Et je finis par fermer fort les yeux persuadé que c’était terminé.

Mais Sky entra en scène.

Je rouvris les yeux en entendant sa voix. Elle clamait qu’il n’allait pas me tuer. Je pris un air surpris. Aussi surpris que ne l’était Fleming. Elle le suppliait de baisser son flingue.

A cet instant, je voyais en elle un sursis… Voir même une sorte d’ange gardien bien que Fleming lui fit bien comprendre qu’elle n’avait rien n’à faire ici.

Je regardai l’échange entre le couple alors que Fleming ordonna à Sky de rentrer chez eux. Qu’il tiendra sa promesse. Il était limite obligé de le faire dans ses circonstances. Je me détendis alors un peu… Mais rien qu’un peu parce que Fleming restait imprévisible.

Et armé.

Je ne sus que dire… En fait, j’avais peur que la moindre parole de ma part ne me soit fatale alors que Fleming continuait de dire à Sky de rentrer…

Puis… Tout dérapa.

Il y a eu un « bang »… Un coup de feu qui ne venait pas de l’arme de Ward. Non… Ça venait d’au-dessus…

Mes yeux s’écarquillèrent quand je vis du sang… Pas sur Fleming… Mais sur Sky qui s’écroula.

-Non !

C’est ce que je lâchai avant que Fleming prit plus de temps que moi pour percuter.

Il me regarda et puis, en même temps, on regarda en haut.

C’était Camilo… Il tenait une arme. Celle qui venait de tirer. Et c’est le choc que je vis sur son visage juvénile.

Il avait tiré. Mais j’étais quasi sûr qu’il ne visait pas Sky. Mais il avait raté. Ce gamin n’avait jamais été entrainé. Il était los Diablos depuis peu et venait à peine d’avoir 21 ans.

J’allais lui dire de baisser son arme et me diriger vers Sky. Mais c’est un Fleming fou de rage qui leva son arme vers Camilo.

-Non !!

C’est ce que je criai mais c’était trop tard. Et je regardai avec horreur le gamin s’écroulé, une balle dans la tête.

Fleming se mit alors au chevet de Sky. Un tas d’émotion m’envahissait. La peur, la tristesse et… Je ne savais plus réfléchir comme il faut alors que Sky semblait se battre pour rester en vie.

Je voulais l’aider.

Alors j’avançai.

-Sky…

Mais ce fut le pas de trop. Fleming tira alors vers moi avant que je n’ai pu faire quoi que ce soit d’autre.

Le tire me fit reculer contre le meuble ou se trouvait la came… Et je tombai assis par terre, l’air abasourdis alors qu’une douleur lancinante se fit ressentir dans mon épaule gauche. Je plaquai ma main contre alors que le sang commençait à maculer mon t-shirt.

Et ça la peur qui m’empêcha de gémir. La peur que le moindre petit son de ma part de le fasse tirer une seconde fois alors que mon cœur battait plus vite pendant que je regardais avec horreur celle que j’avais promis de protéger des années plus tôt agoniser sur le sol.

@ Billy Lighter

J’ai rejoint Ward à l’entrepôt où il venait lui-même de surprendre Finan en le tenant en respect, son flingue droit pointé sur lui. Au plus profond de moi, je savais que mon mari n’avait jamais eu l’intention de respecter la promesse qu’il m’avait pourtant faite mais je refusais de le voir parce que cela aurait été bien malgré moi un peu comme de donner raison à Finan…

Pourtant j’avais la scène sous les yeux maintenant que j’étais sortie de ma cachette et que je me tenais tout près de Ward. Il n’était pas content de me voir ici, je sais, je n’aurais pas dû. Quand nous serons à la maison, il me fera toute une scène mais je vais tenir mon bout…  Jusqu’au bout !

- Toi non plus ! Tu m’as promis, bébé !

Je regardais en direction de Finan. Pourquoi il ne partait pas ? Pourquoi il ne profitait pas du fait que j’étais là avec Ward pour s’enfuir et sauver sa peau ? Parce qu’il est un putain de mâle alpha, lui aussi et qu’il ne veut pas passer pour le trouillard de l’histoire et préfère jouer les braves aux grosses couilles en défiant Ward et la mort.

Bien sûr, Ward voulait que je rentre à la maison en me disant ce que je voulais entendre. Il ne tuerait pas Finan mais il devait lui donner une leçon. Il ne voulait pas le faire en ma présence, parce qu’il allait le tuer, qu’importe ce qu’il venait de me dire !

Je le savais.

Il le savait.

Finan aussi, le savait !

- Non ! Je ne rentrerai pas sans toi ! Bébé… viens !

Je tournais la tête vivement quand le bruit d’une détonation se fit entendre, en même temps, je portais la main à mon ventre puisqu’une vive douleur irradia tout mon corps, comme si un éclair venait de me frapper en plein sur mon ventre.

- Bébé ?

Mes genoux plièrent, mes jambes ne me supportèrent plus et l’air ne semblait même plus vouloir passer. En une seconde, je fus trempée. Ward me demandait de rester avec lui, et je ne comprenais pas… il voulait, il n’y a pas deux secondes de cela que je rentre…

- J’ai mal bébé…

Ça n’allait pas nous aider, ça, cependant, mon cerveau n’arriva pas à formuler une autre phrase que celle-là.  Je cherchais Finan des yeux mais je ne le voyais pas. En fait, je ne voyais pas plus loin que le visage de Ward, sur mes joues, coulaient des larmes que je ne contrôlais pas.

- Je suis désolée, bébé.

Il n’y avait plus aucune lumière, je ne voyais même plus le visage de Ward. Je ne sentais plus ses mains sur mon visage, ni la dureté du sol sous mon corps. Juste le froid et la douleur envahissante et une peur atroce avant que, finalement, je n’ai plus connaissance de rien.

@ Billy Lighter