Tout était rangé… Absolument tout. La drogue était dans ma voiture. Mon flingue dans un coffre dans une armoire… C’était tout ce que j’avais véritablement à planquer avant l’arrivée de Tiffany. On s’était entendu par téléphone qu’elle viendrait chez moi écouter les quelques compositions que j’avais sur cassette. Du coup, j’avais vaguement fait du rangement…

Ouais, vaguement… J’avais pas nettoyé de fond en comble mais il ne faisait pas sale. Le seul bordel venait de mes instruments. J’en avais quelques-uns et mon appartement n’était pas grand. C’était un bête trois pièces. Cuisine-salon assez petit, chambre et salle de bain. Et c’est dans le salon et dans ma chambre que se trouvait la plupart de mes instruments dont une batterie qui prenait de la place.

Il faut dire que pour nettoyer, il aurait fallu du courage. Or, je m’étais levé avec une sale gueule de bois. De la soirée d’hier, je me rappelais clairement de la cérémonie et de ma conversation avec Tiffany. Du reste, je n’avais que des bribes tellement j’avais bu… Je ne savais même pas comment j’étais rentré chez moi… Ni comment Ivar est rentré chez lui, du coup. J’avais du boire à nouveau et prendre une bonne douche pour que mon mal de crâne passe un minimum.

Après ça, j’avais téléphoné à Tiffany avant de ranger. Et maintenant que c’était fait, je me laissai tomber dans le fauteuil en soufflant de soulagement alors qu’Irish vint directement se blottir sur mes cuisses. Je le caressai un peu :

-Plus qu’à espérer qu’elle aime mes chansons, hein, Irish ?

Elle avait aimé mon single, donc, j’avais bon espoir. Je regardai autour de moi. J’espérais que les Los Diablos arriveraient à se débrouiller sans moi quelques heures… Ma seule inquiétude était que, quand j’étais absent, c’est Manuel et Isabel qui coordonnaient les opérations. Je n’aurais pas eu tant d’inquiétude si je n’avais pas hérité d’Alvaro et Guillermo comme Pequeñas Manos. Je savais qu’Alvaro écoutera les ordres mais j’étais moins sûr pour Guillermo. Même si je le voyais mal descendre de Malibu pour aller faire le con en rue. Il était futé, c’est vrai… Mais il ne savait pas encore conduire une bagnole.

Puis, ces derniers temps, il me semblait plus calme et docile… Il l’était depuis que je lui avais foutu une baffe quand je l’ai trouvé en train d’essayer d’espionner les New Soldados.

Comme quoi, ça lui avais peut-être suffit…

J’arrêtai mes réflexions quand j’entendis qu’on toquait à la porte. Je me levai d’un bond pour le plus grand désespoir d’Irish qui miaula de désapprobation.

J’allai ouvrir et sourit à Tiffany.

-Salut ! Entre !

Je lui laissai de la place pour entrer et fermai la porte avant de me tourner vers Tiffany.

-Alors ? Ça va ? Tu n’as pas eu la gueule de bois, toi, j’imagine…

Je rigolai un peu.

-Tu peux t’assoir dans le divan… J’ai rangé au mieux… Disons que je vais finir par avoir plus d’instruments que de place, ici…

Mais pas sûr que j’allais rester éternellement ici. Avec ce que je gagnais avec MTI, je projetais de louer un meilleur appartement. Sur Hollywood, je pense. Ce n’est pas trop loin de l’Eastside… Et c’est là que se trouve les studios de MTI.

@ Billy Lighter

J’étais rentrée chez moi presque immédiatement après ma discussion avec Finan, lors de la soirée des American Music Awards. Je n’étais pas friande des soirées quel qu’elles soient, étant plus solitaire qu’autre chose. Je vivais principalement dans ma bulle, avec ma musique, mes instruments, pour lesquels je consacrais ma vie. De toute façon, ça m’arrangeait bien de vivre ainsi, ayant été souvent déçue par le genre humain. La musique, ne décevait jamais.

En posant la tête sur l’oreiller, je me suis endormie direct. Trop fatiguée de ma soirée, la tête remplie de fierté pour le travail accompli, pour cette rencontre qui allait peut-être changer ma vie.  Je me souviens simplement de m’être fait la réflexion que peut-être que Finan n’allait pas passer ce coup de fil; il semblait bien imbibé après la cérémonie alors… possible qu’il oublie…

Finan tenu parole et m’avait passé ce coup de fil dans la journée pour me proposer une rencontre, afin que je puisse écouter ses nouvelles compositions.  Je m’étais cependant attendu à ce qu’il me donne rendez-vous aux studios de MTI mais c’est plutôt chez lui que l’Irlandais barbu avait préféré me recevoir.

J’avais bien pris l’adresse en note, sur un papier et non pas dans la paume de ma main puis je m’étais préparer à me rendre dans l’Eastside, un coin de la ville que je ne fréquentais pas vraiment pour ne pas dire pas du tout. Je n’en avais jamais vraiment entendu de bons commentaires et je ne savais pas à quoi m’attendre.

Mon taxi arriva à l’heure convenu et je grimpais dedans apportant avec moi mon violon et ma flûte dans leur étui et un cahier pour prendre des notes. En fait, je ne savais pas si je devais apporter quelque chose avec moi pour ma rencontre avec Finan. Dans le doute, je préférais en avoir trop que pas assez.

Je toquais à sa porte quand le taxi me laissa devant l’immeuble, non sans regarder autour de moi. Je n’avais pas quitté la ville mais ça me semblait être un tout autre monde. Les moyens n’étaient pas les mêmes, Finan ne pouvait-il pas choisir un quartier plus… moins… ailleurs ? Il devait en avoir les moyens, surtout que maintenant, il était l’artiste à surveiller.

- Bonjour !

Finan avait bonne mine, signe qu’il devait bien encaisser l’alcool et les nuits blanche. Il me laissa entrer, ce que je fis d’un pas prudent, en regardant encore tout autour de moi. Je découvrais un nouvel univers, j’aimais bien prendre le temps d’observer.

- Non, pas du tout. J’ai dormi d’un bout à l’autre de la nuit. Tu semble quand même en forme, c’est bien !

Je pris place dans le divan puisqu’il m’y invitait et je posais mon étui avec mon violon puis mon sac avec ma flute et mon cahier de notes, par terre, près de mes pieds puis je rigolais à la remarque de Finan qui disait manquer bientôt d’espace parce qu’il allait avoir trop d’instruments à entreposer.

- Nous n’avons jamais assez d’instruments, tu sais !

D’instruments ou de livres. L’un comme l’autre était indispensable à mon bonheur. Je remarquais ensuite un chat, adorable et mignon comme tout mais je ne pus qu’être surprise de voir un animal aussi gracieux et délicat dans l’appartement de Finan.  Je l’aurais imaginé vu avec un gros chien plutôt qu’un chat.

- - Oh ! Qu’est-ce qu’il est beau ! Tu viens me voir ? Viens…

J’appelais le chat en me penchant et en mettant ma main en évidence pour qu’il vienne sentir puis se frotter.

- Comment il s’appel ?

@ Billy Lighter

Tiffany était toujours très classe même pour un simple visible. Elle tenait, dans ses bras, son violon caché dans son étui ainsi que sa flute. Je souris content qu’elle ait pris ses instruments avec elle. J’aurais pu lui donner rendez-vous chez MTI mais je voulais montrer mon petit univers à moi. Puis, ici, on est plus à l’aise pour discuter.

Elle me salua et je la saluai en retour avant de lui laisser la place pour entrer. Tiffany n’avait pas fait une presque nuit blanche, comme moi. Elle avait bien dormi mais constata que j’étais en forme.

-L’habitude. Je travaille souvent la nuit. Et j’ai l’habitude des fêtes aussi.

Il n’y avait rien de plus vrai. Je dealais exclusivement en soirée et la nuit, là où il était plus simple de ne pas se faire repérer. Je dormais souvent le matin… Maintenant, j’essayais de trouver un équilibre qui était, je dois le dire, pas réellement facilité par la nouvelle mission de Reed. Malibu était plus loin de l’Eastside et, donc, de mon appartement… Ce qui faisait que je dormais, parfois, dans ma bagnole près de sa villa… Je crois que, un jour, je vais pousser le vice jusqu’à lui demander une chambre dans sa grand villa. Il doit sûrement avoir une petite place pour moi…

Tiffany prit place dans le divan alors que je fis un commentaire sur mes instruments. Elle déclara qu’on avait jamais assez d’instrument ce qui me fit rire.

-C’est vrai. Il me faudra un nouvel appartement alors.

Ce que je comptais bientôt acquérir. Mais ça n’allait pas tarder. Il sera bien mieux que celui-ci, en tout cas.

Le regard de Tiffany tomba alors sur mon petit chat. Elle s’exclama visiblement charmée par Irish. C’était un sale petit dragueur, ce chat ! Il faut dire qu’il savait ce faire tout mignon.

Je rigolai alors que Tiffany appela Irish qui ne tarda pas à venir se frotter à elle. Je regardais la scène en m’installant dans le fauteuil à côté de Tiffany.

-Il s’appelle Irish. C’était le chat d’une amie à moi, c’est elle qui lui a donné ce nom-là. Elle me l’a donné quand elle a dû partir pour un an en Europe. Depuis, on est inséparable, lui et moi. Il me tient compagnie, on va dire.

Irish grimpa sur les genoux de Tiffany en venant se blottir sur elle. Je rigolai encore.

-Il t’adore déjà. Il ne va plus vouloir que tu partes, maintenant.

Je les regardai un peu avant de tourner mon regard vers mon lecteur cassette.

-Tu veux que je te fasse écouter l’une de mes nouvelles chansons ? Non, j’ai mieux !

Je me levai et pris ma guitare que je branchai. Les voisins n’allaient pas apprécier mais ils avaient l’habitude… Puis, depuis que j’avais sorti mon single, ils se plaignaient beaucoup moins.

-Je vais la faire à la guitare et chanter… Dans la version originale, j’ai ajouté de la flute mais je vais te laisser faire ta propre interprétation. Je préfère te laisser toute la liberté plutôt que de te diriger sur quelque chose que j’aurais déjà fait.

J’accordai ma guitare…

-Tu peux entrer dans la chanson quand tu veux. Je pourrais la faire plusieurs fois, de toute façon. Il manquera quelques instruments mais ce n’est pas grave.

Je commençai à la guitare… Le début était à la flute, la guitare n’était qu’en fond. Mais, pour l’instant, on entendait que ma guitare… Et puis, je me mis à chanter :

@ Billy Lighter

Finan avait l’habitude de dormir peu. C’est ce que je pouvais en déduire, selon ses explications et c’était tant mieux s’il pouvait tenir la route. Au moins, il ne me baillerait pas au visage toutes les deux minutes. Moi, si je ne dormais pas assez, il m’était impossible de bien fonctionner et attention si en plus je n’avais pas bu mon café !

- Il y en a pour qui cela fonctionne, moi c’est tout le contraire.

L’appartement de Finan était petit, certes, mais pour moi, c’était un peu comme la salle du trésor puisqu’il s’y trouvait des instruments un peu partout, et des livres. Ce n’était pas l’appartement du célibataire typique, comme nous pouvions le penser, avec des bouteilles de bière vides un peu partout et des boites de pizza en décomposition. Je me disais qu’il devait être un tant soit peu ordonné comme type. Je n’aimerais pas travailler avec quelqu’un d’éparpillé.

- Ce sera ça ou vendre tes meubles pour te faire plus de place.

Seul un passionné de musique tel que nous pourrait envisager de faire une telle chose pour préserver sa passion.  Finan pourra facilement déménager avec son nouveau salaire, et même se payer un studio à la maison et avoir une immense pièce que pour ses instruments. Soyons fou, il pouvait se le permettre.

Une magnifique petite boule de poils fit son apparition et captura mon attention. Irish était son prénom et ça me fit sourire, un clin d’œil aux origines de Finan sans aucun doute. Du moins c’est ce que je cru jusqu’à ce qu’il m’explique, alors que le chat sauta sur mes cuisses, qu’il appartenait à une amie avant que cette dernière doive quitter pour l’Europe.

- C’est chouette qu’elle te l’ai confié, c’est qu’elle devait avoir grandement confiance en toi.

Finan disait qu’ils étaient inséparables et moi, forcément, je trouvais ça vraiment mignon.

- Je reviendrai te voir, Irish, si ton humain est d’accord !

Je m’adressais au chat mais bien évidement, c’était destiné à Finan. D’ailleurs, je lui lançais un petit coup d’œil, rigolard.

- Oui, je suis ici pour cela.

J’étais impatiente d’écouter ce qu’avait fait Finan, c’était une primeur sur tous les autres, je ne pouvais que m’en réjouir. Seulement, il avait mieux à me proposer, soit, une démonstration live de sa nouvelle pièce. Il brancha sa guitare en me proposant de me laisser aller, moi aussi, si j’en avais envie. Je me penchais donc en retenant Irish pour qu’il ne glisse pas de mes cuisses et je sortis ma flûte de mon sac.

- Je suis prête ! J’adore les improvisations !

Je laissais Finan se lancer pour voir un peu le rythme, écouter les paroles et voir ce que cela m’inspirait avant de porter ma flûte à mes lèvres et de souffler mes premières notes. La mélodie était toute en force et en douceur, ça me plaisait, ça allait plaire aux gens. Bien sûr, je ne jouais pas à fond, j’effleurais le potentiel, j’étais tout aussi absorbé par l’interprétation de Finan que je ne voulais pas troubler. Quand la chanson se termine, je demandais tout de suite de la refaire, maintenant que je la sentais bien, et encore une troisième fois, puis je sortis mon cahier de note pour inscrite mes émotions, les notes que j’avais soufflées, les moment pivot de la pièce, je fonctionnais mieux comme ça plutôt que d’inscrire une gamme complète, c’était ma façon à moi de décortiquer une pièce et de me l’approprier.

- Irish n’a pas bougé de mes cuisses !

Je venais de m’en rendre compte pourtant, nous avions fait un boucan avec nos instruments et même, j’avais bougé sur le divan pendant tout ce temps.

- Il est vraiment adorable, comme son humain !

@ Billy Lighter

Si je me contentais de peu d’heures de sommeil, ça n’était pas le cas de Tiffany qui, visiblement, avait besoin de sommeil pour être en forme. Ça me fit sourire. On était drastiquement différent sur ce point.

J’expliquai que, bientôt, il me faudra un nouvel appartement tellement j’avais d’instrument. Tiffany soumit aussi l’idée de vendre des meubles. Je rigolai.

-Oui, c’est une idée aussi.

Mais je crois qu’il était plus que temps de changer d’air… Je pourrais louer un appartement plus grand. Peut-être même trouver un avec deux chambres ainsi Alvaro n’aura plus à dormir dans le fauteuil quand il venait chez moi.

Irish entra, ensuite, en scène essayant, directement de s’attirer les faveurs de Tiffany. C’était un chat très affectueux qui aimait accaparer l’attention. Tiffany était sous le charme et j’expliquai, en quelques mots, comment Irish était arrivé en ma possession. Elle déclara alors que Nell devait avoir confiance en moi pour me céder son chat. J’affichai un maigre sourire. Nell et moi étions amis… Mais il y avait toujours eu, entre nous, ce goût de trop peu. Je m’étais fait une raison depuis mais, il n’y avait rien n’à faire, ça restait toujours là.

-Oui, j’imagine qu’elle avait confiance.

Je n’en dis pas plus alors que j’affichai, maintenant, un franc sourire quand elle déclara à mon chat qu’elle reviendra le voir si j’étais d’accord. Je rigolai.

-Bien sûr que son humain est d’accord. Tu peux venir quand tu veux.

Mais elle était là aussi pour faire de la musique. Enfin, pour écouter ce que j’avais déjà fait mais je préférais lui faire en live pour qu’elle puisse y apporter sa propre touche. Alors, je branchai ma guitare et me mit à faire ma chanson… A un moment, Tiffany entra dans la danse… Vers la fin… On la refit, donc, directement après.

Et ce fut magique…

Ce qu’elle sortit comme mélodie… C’était bien mieux que ce que j’imaginais moi-même. Son talent à la flûte lui faisait sortir de son que jamais je ne saurais moi-même faire.

On le refit encore une fois et après Tiffany se mit à gratter des notes dans son carnet. Je passai une main dans mes cheveux la regardant en souriant. On venait de sortir une chanson presque prête pour l’album. Il manquait juste le talent d’Ivar et les instruments supplémentaire pour que ça soit parfait. Mais la base était là.

J’allais faire un commentaire mais Tiffany anticipa disant qu’Irish n’avait pas quitté ses cuisses. Je souris.

-Il t’adore, c’est clair.

Je rigolai un peu déposant ma guitare alors qu’elle n’avait que des compliments pour Irish et… Pour moi aussi. « Adorable ». J’avoue qu’on avait jamais dit ça de moi. Du coup, je souris sincèrement.

-C’est bien la première fois qu’on me qualifie d’adorable.

Et j’avoue que rien que ça, ça avait fait battre mon cœur un peu plus vite. Ça valait bien une bière.

-Tu veux quelque chose à boire ? J’ai un peu de tout.

Je la laissai choisir et allait nous servir ce qu’il fallait. Je revins avec les boissons m’installant à côté de Tiffany. Je bus une gorgée de bière.

-La chanson… C’était excellent. Il faudra qu’on la refasse en studio avec Ivar. Mais ne change rien à ce que tu as sortis, c’était mieux encore que ce que j’avais fait.

Je captai son regard me perdant dedans pendant quelques instants. Et je m’étais tellement perdu que je lâchai :

-Tu sais… Tu es adorable aussi…

Pourquoi j’ai dit ça ?

Je me repris.

-Je veux dire… Enfin… Ouais, c’est exactement ce que je voulais dire en fait.

J’avais toujours mon regard planté dans le sien.

-Je…

Je bafouille. Mais je me repris.

-J’avais pensé, pour les concerts qu’on aura à faire, à porter des tenues médiévale pour donner un esthétique… Tu en penses quoi ?

Je devais en parler à Ivar. Ah et à Samantha aussi avant qu’elle ne me reproche encore de ne rien lui dire en primeur.

@ Billy Lighter

Le chat de Finan s’avait comment captiver l’attention des jeunes femmes, c’était le moins que je pouvais penser. Peut-être même qu’Irish fût l’appât de Finan lorsqu’il invitait des filles à la maison. Il ne semblait pas être le genre de mec à flirter ouvertement, comme le ferait Ivar, par exemple, alors le stratagème de chat était assez subtile pour que cela fonctionne.  De penser cela me fit rire puis je me permis de proposer au chat, bien qu’il fût évident que je m’adressais à Finan, que je puisse revenir, pour le visiter.

- Je reviendrai, alors.

Et peut-être que j’en apprendrais plus sur cette amie qui lui a confié son chat.

Avant tout, j’étais ici pour entendre les nouvelles compositions de Finan. Nous en avions parlé un peu hier soir et il me tardait de découvrir ce qu’il avait concocté pour son premier album.  Il me proposa cependant de me joindre à lui pour rendre l’expérience plus enrichissante. J’aimais beaucoup ce style d’improvisation, même si ce n’était jamais facile.

Le style de music de Finan correspondait plutôt bien au mien. J’écoutais d’abord sa chanson avant de l’intégrer vers le milieu. J’effleurais seulement a pièce mais à l’écoute suivante, j’entrais vraiment dans la danse, jouant des notes comme je le sentais.

Nous le fîmes trois fois avant que je ne m’arrête pour prendre des notes afin de me remémorer ce que nous venions de faire et être en mesure de le reproduire lorsque nous serions en studio et ce n’est que là que je me rendis compte que le chat n’avait pas bougé de mes cuisses.

- Et bien c’est réciproque !

Comment ne pas être sous le charme de cette adorable boule de poils ?

- Ah oui ? Il faut une première fois à tout, n’est-ce pas ?

J’étais presque certaine que ce n’était pas la première dois qu’on lui disait qu’il était adorable ou quelque chose de semblable. Par exemple, cette fille qui lui avait confié Irish devait avoir des sentiments pour lui, de l’amitié tout au plus et elle a dû trouver cela vraiment adorable de sa par qu’il lui rende se service.

- Oui, je voudrais bien un verre d’eau, s’il-te-plait !

Finan s’absenta que le temps d’aller se chercher une bière et me ramener un verre d’eau puis il s’installa à côté de moi sur le divan de son salon, irish, toujours sur mes cuisses mais il s’était tourné sur le dos pour que je lui gratouille la bedaine.

- Merci !

L’eau était fraîche et j’en bu une grande gorgée alors que Finan parlait de ce que nous venions de faire avec sa chanson et que nous devions montrer cela à Ivar. Ça m’avait d’ailleurs surpris qu’Ivar ne soit pas là aujourd’hui. Je pensais… peut-être à tort… que puisque nous étions maintenant un groupe, ou un trio ou je ne sais pas comment le qualifier, que nous ferions ce genre de chose à trois. Peut-être qu’Ivar avait lui aussi eu une soirée bien chargée, je l’avais aperçu en train d’embrasser Vanya Kournikova.

Puis je baissais un peu les yeux en riant doucement parce que Finan me retourna le compliment et que ça me faisait tout drôle. Je cru qu’il allait continuer sur sa lancée, il était plutôt bien parti mais il s’arrêta pour finalement me parler des concerts, des costumes que nous pourrions porter, arborer un style médiéval.

- Oh…Heu… Oui… Oui je pense que ça le ferait, en tous les cas ça colle avec le style. Il faudra peut-être expliquer à Ivar qu’il ne peut pas porter d’armure de combat et qu’une épée n’est pas un instrument de music mais je crois que sinon, ça ira.

Je voyais bien Ivar amener sur scène une véritable catapulte pour projeter dans la foule, des articles promotionnels de Finan.

- Je me débrouille aussi au chant. Peut-être que tu aimerais parfois ajouter une voix féminine… Je dis ça, je ne veux rien imposer.

Surtout que nous n’avions pas rencontré Samantha Mancini et que je n’avais aucune idée si ce projet allait réellement se concrétiser ou bien si c’était un petit stratagème pour je ne sais quel but. Cela dit, j’étais presque totalement certaine que Finan n’était pas le genre de mec à parler au travers de son chapeau. S’il m’avait dit avoir parlé à sa manager c’est qu’il l’avait fait et que cette dernière n’avait pas encore eu le temps de me rejoindre. Si ça trouvait, elle avait tenté de le faire alors que je me trouve chez Finan…

@ Billy Lighter

Irish n’avait pas bougé d’un poil de tout le temps où on a pratiqué la nouvelle chanson. Il était resté blotti tout contre Tiffany qu’il ne semblait plus vouloir quitter. Elle disait adorer aussi mon petit chat et je souris. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me qualifie d’adorable aussi alors ça me fit rire. Je soulignais que c’était la première fois qu’on me disait ça. Était-ce vraiment la première fois ? Je ne sais pas en fait… Je crois que Nell a déjà eu des qualificatifs semblables… Bailey aussi mais dans d’autres termes.

Tiffany disait qu’il fallait une première fois à tout. Je rigolai.

-Oui, c’est vrai.

Je proposai alors à boire à Tiffany. Elle voulait un verre d’eau alors j’allai lui chercher un verre d’eau me prenant, en même temps, une bière. Je revins assez vite lui passant son verre avant de me réinstaller à ses côtés alors qu’Irish cherchait des caresses.

Je renvoyai, alors, à Tiffany le compliment qu’elle m’avait fait tout à l’heure. Je bafouillai un peu me demandant, pendant quelques secondes, pourquoi j’avais dit ça avant… De confirmer ce que je venais de dire ce qui fit rire timidement Tiffany.

Mais au lieu de continuer sur ma lancée… Je changeai de sujet parlant d’une idée que j’avais pour les concerts qu’on aurait à faire. Tiffany fut un peu déstabiliser avant de se reprendre et de valider mon idée avant de dire qu’il faudra prévenir Ivar de ne pas faire n’importe quoi. J’éclatai de rire avant de me reprendre.

-Oui… On lui expliquera tout ça. J’avais oublié que ce type avait 12 ans dans sa tête.

Mais mon idée me plaisait et plaisait à Tiffany. Ça serait original… Nos chansons seraient assorties à nos tenues. On vivra dans un autre monde le temps des concerts et je trouvais ça fun. Parce que, quelque part, moi aussi je suis encore un gosse.

Tiffany m’avoua alors se débrouiller au chant au cas où j’aurais besoin d’une seconde voix. Mon sourire s’élargit.

-C’est vrai ? Il me faudra une voix féminine pour certains chœurs. Et pourquoi pas en faire en duo de temps en temps. Ça pourrait bien donner. En tout cas, ça ouvre des perspectives.

Bref, ça me donnait plein d’idée tant Tiffany était pleine de surprise. Je me perdis encore dans son regard. Je devais vraiment arrêter de la regarder comme ça. Je devais vraiment arrêter de tomber amoureux aussi, ça me fera du bien…

-Tu sais, avec toi et Ivar comme musicien… Je me demande si ça vaut encore le coup qu’il soit marqué « Finan », sur l’album. Je veux dire, je n’ai plus rien d’un artiste solo. Vous aurez autant de mérite que moi sur l’album.

Ce que je voulais dire, c’est qu’on ressemblait plus à un groupe maintenant. Fireworks étaient un groupe et ils se sont que deux. Nous on est trois… Alors…

-Alors, je pense qu’on devrait trouver un nom de groupe. Ivar n’est pas là pour en discuter mais j’imagine que l’idée l’emballera. Tout emballe ce gamin.

Je rigolai.

-J’avais pensé à « The Warriors ». Pour rester dans le thème.

Parce que j’imagine que si j’avais vécu au Moyen-Age, j’aurais été un guerrier. Je me voyais mal être autre chose… C’est un peu ce que j’étais au service des Los Diablos, d’ailleurs.

Et moi, j’étais toujours perdu dans le regard de Tiffany… Je lui soufflai :

-Ça te plait, ça ? Samantha m’a dit qu’elle n’était pas contre que ma petite équipe devienne un groupe.

Elle avait dit un truc approchant, je crois.

Et avant que Tiffany ne puisse dire quoi que ce soit, je soupirai.

-Tu sais ce qui me tue ? C’est que je tombe bien trop vite amoureux…

J’avais dit ça comme ça… Probablement pour qu’elle me montre que, ouais, j’étais bien trop rapide. Comme si j’essayais de faire en sorte qu’elle ruine mes espoirs tout de suite ainsi, je pourrais me concentrer sur notre conversation et pas sur elle.

@ Billy Lighter

Finan et moi utilisions Irish pour s’envoyer des messages à peine codés, comme si le flirt détourné était plus amusant que de le faire franchement. Pourtant, nous étions deux adultes assumés avec un début d’attirance, je sentais que nous tenions quelque chose. Néanmoins c’était amusant de faire comme si nous ne flirtions pas.

Notre petite improvisation musicale nous avait plus à tous les deux. Il me semblait évident que nous étions sur la même longueur d’onde musicalement parlant. J’étais simplement entré dans la danse, me laissant inspirer par la création de Finan comme s’il m’enveloppait de ses bras forts et réconfortant.

Puis Finan changea brusquement de sujet pour revenir sur le travail et moi de préciser qu’il faudrait bien encadrer Ivar car il serait du genre à s’emballer et à nous amener une guillotine sur la scène pour donner plus d’effet.

- Ivar est dans une classe à part, c’est ce qui fait son charme.

Douze ans d’âge mentale ou non, on ne pouvait pas nier que ce petit bout en train avait énormément de charme. La preuve étant que je l’avais vu faire un examen minutieux des amygdales de Vanya Kournikova ce qui avait dû en rendre plus d’un jaloux !

Je pouvais déjà nous imaginer sur scène avec des costumes médiévales, offrir une prestation haute en couleur à nos spectateurs, poser pour les photographes en tenant bien nos rôles, il me semble que cela donnerait un petit quelque chose de plus vivant à nos chansons, ça allait de soit et j’avais un faible pour les belles robes d’époques !

Rêveuse, je confiais ensuite à Finan que je me débrouillais plutôt bien au chant. J’avais dit cela sans prétention mais je savais que je faisais plus que me débrouiller.

- Je ne veux pas imposer d’idée mais oui je pense qu’une voix féminine pourrait ajouter quelque chose d’un peu plus poétique ? Je ne sais pas comment le dire !

Finan jugeait maintenant que de se présenter comme un artiste solo, avec moi et Ivar pour former un groupe, n’était plus d’actualité. Cependant, je pensais que cette décision lui appartenait à lui et lui seul… et peut-être un peu à sa manager.

- Et bien… en toute honnêteté, je suis ravis déjà de pouvoir rejoindre l’aventure et The Warriors ça sonne très bien mais  je suis déjà heureuse de pouvoir jouer de la musique avec toi. Prend le temps d’y penser et ensuite moi j’embarquerai dans tout ce que tu me proposeras.

Finan avait un de ces regards… de beaux grands yeux dans lesquels je me perdais de plus en plus. Puis il soupira… une phrase qui ne fit aucun sens ou que je ne décodais pas tout de suite mais mes yeux ancrés aux siens, je vis passer rapidement le sous-titre.

- Et bien… les coups de foudres existent et c’est encore mieux quand ils sont réciproques, non ?

Nos deux visages étaient de plus en plus rapprochés l’un de l’autre jusqu’à ce que l’espace entre nous deux ne soient pas plus épais que le soupire qu’il venait d’exprimer et que nos lèvres s’effleurent. Je pressais ensuite mes lèvres aux siennes, plaçant mes mains sur ses épaules et, le pauvre Irish a dû se sentir coincé entre nous deux qu’il s’étira avant de sauter en bas de mes cuisses.  

Je brisais ensuite le baiser pour sourire contre ses lèvres puis je me levais en prenant mon sac et mon étui à violon.

- Sur ce, je vais rentrer. Je pense que j’aime bien l’idée de nous laisser en plans comme ça jusqu’à la prochaine fois, ça va faire durer le plaisir…Tu me raccompagne jusqu’à la porte qui est… juste là ?

@ Billy Lighter

Ouais Ivar était une classe à part. Un éternel gamin. Quelque part, c'était revigorant de rencontrer des types qui, à 22 ans, sont encore si insouciant. J'ai l’habitude de rencontrer des gamins qui en ont bien trop vu à 14 ans à peine.

Donc, Tiffany nous voyait bien avec nos costumes sur scène. Moi, je le voyais clairement en tout cas. Ça sera dans le thème et très original à la fois. Et puis, ça me permettra de vivre dans un rêve à chaque fois que je monte sur scène.

Tiffany proposa alors ses talents au chant et j'étais loin d'être fermé à cette idée. Une voix féminine pourrait donner du relief à certaines chansons et puis... j'avais envie de voir ce que ça donnait. Parce que Tiffany avait une belle voix rien qu'en parlant alors ça valait me coup de l'entendre au chant.

Mais sa retenue la poussait à ne pas trop s'imposer.

-Moi j'ai bien envie d'essayer ta voix sur quelques chansons. On fera ça en studio.

Et plus je pensais à tout ça, plus je me disais que me présenter en artiste solo ne faisait plus vraiment sens... Qu'il faudrait sans doute qu'on se présente en tant que groupe et évoluer tous ensemble. Quoi que je choisisse, Tiffany embarquera. Elle était loin d'être une fille prétentieuse ce qui la rendait encore plus belle à mes yeux.

Je souris.

-Oui, j'y réfléchirais.

Et après ça, je ne pus m'empêcher de me perdre à nouveau dans son regard. Mon cœur avait encore réussi à tomber amoureux. Je le savais... je commençais à très bien me connaitre...

Et c'est un peu de dépit que je finis par lâcher cette confession tout haut à Tiffany. Comme quoi le tombait trop vite amoureux. C'était un vrai fardeau.

Je m'attendais à me faire repousser ce qui m'aurait permis d'aller de l’avant. Mais au lieu de ça, Tiffany avoua que les coups de foudre existaient... Et que c'était encore mieux quand ils étaient réciproque...

Je la regardais droit dans les yeux et le temps que je comprenne parfaitement ce qu'elle venait d'insinuer, nos lèvres s étaient rapprochées avant qu'on ne parcours les derniers millimètres entre pour finir par s'embrasser. Je fermais les yeux alors que mon cœur battait plus vite à la fois de bonheur et de soulagement. Je mis une main sur la joue de Tiffany avant qu'on ne brise le baiser.

Je me perdis encore dans son regard en souriant n'ayant même pas remarqué qu’Irish s'en était allé, frustré, dans un autre coin de la pièce.

Puis…

Tiffany se leva prête à partir alors qu’elle disait qu’elle voulait nous laisser en plan. Pas parce qu'elle regrettait mais pour faire durer le plaisir... Chose que, contre toute attente, j’appréciais.

Je me levai reprenant mes esprits.

-Ouais... Je te raccompagne.

La porte était à trois mètres mais je parcourais les trois mètres avec elle.

-Et tu as raison. Faisons durer le plaisir.

Je lui dis un clin d'œil et, quand elle fût prête à tourner les talons, je lui lançai.

-On se voit en studio demain, de toute façon.

Et, pour lui dire au revoir, je ne dis que poser un baiser au bord de ses lèvres avant de la laisser partir.

@ Billy Lighter