La douleur dans mon épaule était insupportable. J’avais toujours ma main plaquée dessus alors que je regardais vers Sky et Ward… J’entendais la voix de Ward trembler... Jamais je ne l’avais entendu parler comme ça… Jamais…

Je me mordis la lèvre pour ne pas gémir de douleur comme si la moindre respiration rappellerait à Ward que j’étais là et bien vivant. Parce qu’il semblait m’avoir oublié, trop préoccupé par l’état préoccupant de Sky.

Je voulais l’aider… Elle… Pas lui. Mais je ne lui serais pas d’une grande aide et Fleming m’achèverais sur le champ. A la place, je priais dans ma tête qu’elle tienne. Qu’elle reste en vie même si sa voix se faisais faible… Jusqu’à-ce qu’on ne l’entende plus…

Mon cœur sembla rater un battement et je ne pus m’empêcher de gémir de douleur, mais aussi, de tristesse. Fleming ne m’avait pas entendu… Il hissa Sky dans ses bras avant de s’en aller en quatrième vitesse.

J’entendis sa voiture démarrer en trombe… Je ne savais pas si Sky allait survivre… Et ça me tuait à l’intérieur.

Tout ça, c’était en partie ma faute.

Je gémis à nouveau alors que j’étais maintenant seul, toujours assis au sol. Je bougeai ma main de mon épaule. Elle était rouge de sang.

Je la replaquai directement tellement ça saignait toujours.

Il fallait que je sorte d’ici. Il fallait que je trouve de l’aide. Je me relevai tant bien que mal non sans gémir de douleur. J’avais la tête qui tournait mais je ne pouvais pas rester ici… Si je restais là, il y avait de forte chance que je perde connaissance.

J’avançai jusqu’à ma voiture n’ayant pas eu le courage de regarder vers Camilo… Je savais qu’il était mort. La balle qu’il avait reçu dans la tête laissais peu de doute.

Une fois dans ma voiture. Il fallut le temps que je me reprenne avant que je ne réussis à démarrer. Je conduisais d’une main ne sachant plus, du coup, faire pression sur ma blessure.

Il fallait que je trouve quelqu’un et ce quelqu’un ne devait pas habiter loin.

Je réfléchis vite avant de me rabattre sur le choix le plus proche et celui qui savait pour mon statut de Los Diablos…

Nell.

C’était elle qui habitait le plus près… Elle qui saura, peut-être, m’aider… Parce que si j’appelais l’ambulance, j’allais finir à l’hôpital et les questions allaient affluées… Sans compter que j’avais une petite notoriété à L.A. depuis les AMA…

Je conduisis jusqu’à chez Nell. Le trajet avait été laborieux… J’avais secoué mainte fois la tête pour rester conscient.

Et une fois arrivé, je me trainai presque jusqu’à la porte de l’appartement de Nell…

Je toquai de mon bras valide… J’avais presque plus de force… Si bien que mes premiers coups ne s’entendaient pas fort… Je recommençai un peu plus fort cette fois.

-Nell… S’il te plait, ouvre… C’est Finan…

Mes yeux étaient remplis de larmes de douleurs… Mais pas que ça… Dans ma tête, la scène de ce qu’il s’était passé tournait en boucle. Je revis plusieurs fois Camilo et Sky tomber…

Si ça tombe, à l’heure qu’il était, Sky avait succombé aussi… Et cette idée m’était insupportable.

-Nell, s’il te plait… Dis-moi que tu es là…

Je disais ça sur un ton désespéré… Si elle n’était pas là, il faudra que j’aille chez le Los Diablos le plus proche… Même si… Ils étaient tous à Beverly Hills, Malibu ou dans des coins de la ville à dealer.

Bref, si Nell n’était pas là, j’étais mal barré.

@ Billy Lighter

Installée dans mon lit, je venais de terminer de lire un super roman dont l’histoire se déroulait au moyen âge. Il ne s’agissait pas d’un petit roman sans profondeur où le brave chevalier devait grimper la plus haute tour du château pour délivrer la jeune et jolie princesse, non. Il s’agissait d’un livre où l’aventure se conjuguait avec fait réel ce qui rendait l’histoire encore plus captivante.  Je restais plusieurs minutes à rêvé à l’histoire que je venais de terminer avant d’amorcer mon deuil et de réfléchir à ma prochaine lecture.

Je n’étais pas un rat de bibliothèque mais j’aimais bien lire avant de m’endormir et, quand je flirtais avec l’insomnie, j’adorais pouvoir au moins me divertir sans appauvrir mon intellect en regardant la télévision car, soyons honnête, les programmes proposés tard le soir ne sont pas les plus enrichissants.

Je posais mon livre terminé sur ma table de chevet et sorties mes jambes du lit pour glisser mes pieds dans mes pantoufles puis j’enfilais mon peignoir avant de me diriger vers ma cuisine. Une petite tisane à la camomille ne pouvait me faire que du bien. Il était déjà bien tard, passé minuit et j’avais encore les deux yeux grands ouvert comme s’il était midi.

La bouilloire siffla et me fit sursauter. Je n’étais pas qu’insomniaque, visiblement. J’étais aussi très nerveuse, allez savoir pourquoi. En ce moment, ma vie était un long fleuve tranquille. Si ce n’était de mon bénévolat à St-John, je n’aurais strictement rien à faire pour passer le temps. Mes dernières auditions n’avaient rien donné, malheureusement, cependant, je ne désespérais pas. Je trouverais certainement un rôle fait sur mesure pour moi, j’en étais certaine. Il suffisait d’être patiente.

Je versais l’eau dans mon mug puis soufflais dessus en le portant à ma bouche mais je n’eu le temps d’en prendre une gorgée que je sursautais à nouveau, cette fois, parce qu’on frappa à ma porte et que sous l’effet de la surprise, je renversais un peu de ma tisane bouillante sur la main.

- Aïe !

Je reconnu la voix de Finan et cela me fit sourciller. Je ne comprenais pas ce qui le poussait à venir me voir depuis tout ce temps… et à cette heure ! Avant de lui ouvrir, bien qu’il semblât désespéré de me parler, je pris le temps de passer ma main sous l’eau froide du robinet de la cuisine puis je me dirigeais vers la porte avant qu’il ne finisse par réveiller l’un ou l’autre de mes voisins.

- J’arrive ! Une seconde !

Je l’imaginais saoul ou je ne sais quoi. Il avait peut-être fait une bêtise et se sauvait d’un dealer concurrent… ou d’un photographe. Maintenant qu’il était connu, il devait faire vraiment attention pour ne pas se faire surprendre ou alors il apprendrait que la célébrité ne tient pas à grand-chose, ce que je ne lui souhaitais pas.

J’ouvris la porte et…

- Oh mon Dieu ! Entre !!

Finan était blessé. Il avait l’épaule en sang, sa main qui appuyait sur sa blessure dégoulinait de sang et il était pâle comme un linge. Quand il fut entré, je le fis s’assoir sur le divan et je couru à la salle de toilette, chercher ma trousse de premier soin.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu saigne comme un porc !

Non pas qu’il en était un mais… J’avais beau épongé le sang continuait de couler du trou…

- Tu t’es fait tiré dessus?!

C’était beaucoup plus grave que je ne l’aurais imaginer et dépassait largement mes compétences.  Je ne pourrais pas le soigner, il lui fallait un médecin.

- J’appel un taxi, je t’amène aux urgences !

@ Billy Lighter

Je suppliais Nell à travers la porte espérant entendre sa voix ou bien des bruits de pas venant vers la porte... Mais je n'entendis rien. Alors sur un ton désespéré je réitérai ma demande:

-S’il te plaît, Nell...

Et c'est là que j'entendis sa voix. Elle arrivait. C'est ce qu'elle disait. Je poussai un soupir de soulagement avant que la porte ne s'ouvre.

Elle s'exclama tout de suite alors que j'avais de plus en plus de mal à tenir debout. Je ne savais pas quoi dire.

De toute façon, il n'y avait rien n'à dire...

Nell me fit entrer et asseoir. J’accédai à sa demande avant qu'elle ne file dans la salle de bain. Je gémis encore appuyant comme je pouvais sur la plaie ce qui rendait la chose encore plus douloureuse.

Je crois que la balle n'est pas ressortie... C'est ce que je croyais sans en être sûr... Je n'étais pas assez lucide que pour en être sûr. Je n'avais jamais pris de balle de ma vie... Des coups de couteau, oui… Mais pas des balles...

Nell revint avec une trousse de soin constatant les dégâts. Constatant que ça saignait fort. Je le sentais.

-Je sais...

C'est ce que je soufflai.

Nell dû déchirer mon t-shirt un peu plus parce que je n'avais pas envie de tenter de lever mon bras gauche...  La douleur était trop forte et si je l’accentuais, je risquais de tomber dans les pommes...

Nell demanda ce qu'il s'est passé. Je répondis d'une voix rauque, faible mais emprunte d ‘affolement.

-J’étais à l'entrepôt... Je vérifiais une commande... Ward Fleming est arrivé... Il m'en voulait parce que j’avais mis en garde sa femme de l'homme qu'il était vraiment... Je... Mais sa femme est arrivée pour l'empêcher de me tuer... Seulement, il y avait un autre Los Diablos... Il a tiré sur la fille. Je crois qu'il visait Fleming... Mais il a raté... La fille... Je sais pas si elle est en vie... Fleming l’a emmené... Elle attendait des jumeaux…

Ma voix se brisa à cette dernière phrase avant que je me reprenne.

-Fleming a descendu Camilo... Puis, il m'a tiré dessus avant de partir...

Je gémis à nouveau alors que Nell tentait de nettoyer la blessure mais ça ne fonctionnait pas...

Elle voulait emmener aux urgences. Je fermai fort les yeux, gémis à nouveau avant de les rouvrir.

-Je ne peux pas... Une blessure par balle. Ils risquent d'impliquer les flics... Je risque la prison... Puis, j'ai un risque avec la presse... Je...

Ma voix sur brisa à nouveau et je fixai Nell.

Je devais choisir entre le risque de finir en prison ou celui de mourir.

-J’ai pas le choix, c'est ça? Je suis même pas sur de tenir jusque-là.

Nell n'allait pas me laisser le choix de toute façon.

@ Billy Lighter

Finan était venu trouver secours chez moi, en début de nuit. Il était effroyablement pâle et je pouvais voir le sang au travers de son t-shirt malgré qu’il fût noir. Je l’invitais à s’assoir le temps que je cours à la salle de bain chercher ma petite trousse de premier soin mais je me rendis rapidement compte que je n’avais pas ce qu’il fallait pour le soigner.

Il me raconta alors l’histoire de sa blessure. Ward Fleming lui avait tiré dessus alors qu’ils se trouvaient au même endroit au même moment. Je secouais la tête de dépits, de frustration aussi. Je le savais depuis toujours que cette histoire de gang ne le mènerait jamais nulle part, lui qui venait d’amorcer une carrière de chanteur… Il avait eu l’occasion de changer sa vie de cap mais de toute évidence il ne l’avait pas fait et, voilà où il en était, aujourd’hui.

Je connaissais Ward Fleming pour avoir eu une brève relation avec lui. Il était du genre plutôt intense et possessif. J’avais vu sa vraie nature le soir où son ex petite amie était venue nous embêter, ce qui avait du même coup signé l’arrêt de mort de notre couple. Cette fille m’avait rendu service, tout compte fait…

- Mon dieu… C’est horrible !

La nouvelle petite amie de Ward était peut-être morte et ce dernier n’allait jamais s’en remettre. Il chercherait vengeance jusqu’à ce qu’il n’y a plus personne pour passer sa rage, ça s’annonçait d’être un véritable carnage. L’Eastside n’avait qu’à bien se tenir, elle n’avait rien vue, encore !

J’avais bien des questions au sujet de la femme de Ward, sur comment Finan savait qu’elle attendait des jumeaux, mais je les gardais pour moi, pour l’instant parce que la blessure du bel irlandais était vraiment trop important et que je n’avais aucune compétence pour le soigner. Tout ce que je pouvais pour mon ami, était de le conduire aux urgences le plus rapidement possible.

- Tu n’iras pas en prison ! Tu es l’une des victime dans l’histoire, Finan !

Seulement il devrait expliquer comment il s’était fait tirer dessus et ça, c’était le gros point d’interrogation de l’histoire. Il ne pouvait pas confier s’être retrouver dans un entrepôt contenant de la drogue et être tombé sur Ward Fleming, par hasard ! Personne ne croirait cela !

- Tu n’as qu’à dire qu’un type a voulu te voler ton porte feuille alors que tu rentrais chez toi et qu’il t’a tiré dessus… Je dirai que j’étais avec toi. Il faut y aller, Finan, tu perds beaucoup trop de sang !

Je ne lui donnais pas le temps de me répondre que je composais le numéro du taxi et demandais une voiture en urgence. Le taxi ne prit pas longtemps pour se stationner devant et klaxonner pour signaler sa présence. J’aidais Finan du mieux que je pu pour l’installer à l’intérieur et la voiture fit route sans traîner jusqu’à l’hôpital le plus proche. Tout le long du trajet, je passais une serviette sur le front de Finan et je lui parlais doucement pour le garder réveillé.

- Voilà, nous y sommes.

Le chauffeur m’aida à le faire sortir de la voiture non sans passer un commentaire sur le sang laissé sur la banquette mais avec le regard que je lui envoyais, je crois qu’il comprit qu’il ne devait pas me chercher. Je n’en ai pas l’air mais je sais mordre quand il le faut.

- Excusez-moi, Madame ! Mon ami est blessé, il a perdu beaucoup de sang !

@ Billy Lighter