Je n’avais pas bu un mais bien deux whisky… Je ruminais la conversation que je venais d’avoir avec Sky et dont Fleming avait dû se délecter…

Mais le pire, c’était quand je me rappelais Sky avant… C’était une gamine souriante qui avait foi en la vie. J’avais l’impression, aujourd’hui, qu’elle avait changé. Elle défendait corps et âme Ward Fleming alors qu’elle savait absolument tout ce qu’il était… Elle savait qu’il était capable de tuer… Si elle n’en était pas consciente, elle n’aurait jamais pris le risque de le suivre jusqu’à notre QG… Pourtant, elle validait ce qu’il faisait par amour pour lui. Un amour complètement aveugle.

Mais je pense que ce qui m’a plus fait mal dans cette conversation c’est à quel point elle me trouvait comparable à Ward Fleming… Comme quoi je me voilais la face en trouvant des raisons nobles à mes mauvais choix. J’étais convaincu d’être loin de ce qu’était Ward Fleming… Mais est-ce que je me mentais à moi-même ? Est-ce que, en réalité, je ne valais pas mieux que lui ? J’avais tué… Comme lui. Pas autant que lui, ça allait sans dire… Mais j’avais tué aussi. Et pas par légitime défense.

Et entendre Sky, aujourd’hui, me mettre en face mes similitudes avec ce psychopathe m’avait particulièrement miné le morale…

Je doutais…

Une doute que, pour l’instant, seul l’alcool semblait apaiser… En fait, non… Ça n’apaisait rien du tout.

Donc, après deux whisky, je décidai de rentrer. Je repris ma voiture direction chez moi m’attendant, déjà, à des questions de Tiffany sur mon œil au beurre noir… Loin de moi l’idée de lui caché ce qui était arrivé – de toute façon.

Une fois arrivé à la maison, je me dirigeai vers la cuisine. Tiff y était… Je ne savais pas depuis quand elle était levée… Il était à peu près 9h40… Et si je n’entendais pas la télé c’était que Guillermo dormait encore… Il dormait, en général, jusqu’à 11h si on ne se décidait pas à le réveiller…

Une fois à la cuisine, je me laissai tomber sur ma chaise alors que Tiff était là. Je la fixai droit dans les yeux. Elle savait que j’avais été voir Sky…

-Je crois qu’elle n’est pas prête d’avoir encore envie de me voir…

Je soupirai passant ma main sur mon visage. J’en avais même oublié d’embrassé Tiff tellement cette histoire m’avait miné.

-J’aurais jamais dû y aller… Je pensais qu’elle allait m’en vouloir pour son fils… En fait, non… Elle voulait simplement savoir ce qu’il c’était passé ce soir-là parce qu’elle n’en a aucune souvenir et…

Et ça avait bien démarré… Mais ça avait mal fini… Et je ne savais même plus ce qui avait fait que tout ça avait mal fini… Si ! Parce que Sky avait voulu me servir ma médecine. Je pense que c’est ça.

Mais il y avait eu pire…

-Elle m’a comparé à Ward…

Pas en ces termes… Mais elle avait dit que nos choix étaient les mêmes.

@ Billy Lighter

Je ne dormais jamais très bien quand Finan ne partageais pas notre lit. Je me faisais un tas de scénario et je n’arrivais jamais vraiment à me raisonner pour pouvoir fermer l’œil ne serait-ce qu’une petite heure pour me donner l’impression d’avoir pu récupérer un peu. Ce qui fait que ce matin j’avais mauvaise mine et le café m’appelait. J’avais pressé sur le bouton de la cafetière puis je m’étais dirigé vers la salle de bain pour prendre une douche en espérant que cette première étape suffirait à me décoller les paupières.

J’avais réglé la température de l’eau au plus froid que je pouvais endurer avant de me glisser sous le jet en faisant attention de ne pas me mouiller les cheveux. Je passais mon temps cependant à passer ma tête hors de la douche pendant avoir entendu un bruit. Ça devait être Irish qui jouait avec la porte.

L’appartement était encore plongé dans le silence quand je terminais de me laver. Guillermo allait nous filer sa nuit jusqu’à presque midi. Il pouvait se le permettre, de toute façon nous n’avions rien de prévu aujourd’hui.

Le café était prêt et je me versais une tasse quand Finan arriva, enfin ! Il était entré presque en coup de vent avant de se laisser tomber sur la chaise qu’il prenait toujours lorsque nous nous asseyions à table. Je le regardais, je ne voyais que son œil.

- La nuit à été difficile ?

Ou alors ça c’était mal passé avec Sky. Je savais qu’il devait rencontrer cette fille avec qui il avait été très ami, du temps de quand il vivait à l’orphelinat. Il m’avait raconté les grandes lignes, ce qui s’était passé le soir où il s’était fait tirer dessus. Les personnages lancés dans cette tragédie grecque des temps modernes.

- Ah bon ? Ça été si pénible que ça ?

Je m’étais assise à table et rapproché ma chaise de la sienne pour passer ma main sur sa joue et voir de plus près son œil. Heureusement que la réception pour nos fiançailles était passée ! Ma mère aurait fait toute une scène de le voir dans cet état !

Sky avait voulu le rencontrer parce qu’elle n’avait aucun souvenir de cette fameuse nuit, je pouvais comprendre la démarche. Peut-être que si cela m’arrivait, je chercherais à rencontrer tous les gens ayant été présent à ce moment là pour rassembler le plus de pièces de puzzle possibles.

- Et ça t’a blessé, c’est ce que je ressens.

De se faire comparer à un monstre comme l’était ce Ward, ça ne devait pas faire du bien à l’égo, ça aussi je pouvais le comprendre. Mais pour que Finan en soit à ce point remué, il fallait que la jeune femme ait touché une corde sensible.

- Mais toi, mon amour ? Tu sais que tu n’as rien à voir avec cet homme. Tu sais que tu es loin de lui ressembler. Alors ? Si tu me disais un peu pourquoi tu semble autant remué par ce qu’elle t’a dit. Et si tu me disais aussi comment tu t’es fais cet œil.

Je me levais pour aller chercher un sac de petit pois congelés. Il devait avoir mal et ces petits pois allaient aider à faire diminuer l’enflure.

@ Billy Lighter

La première chose que j’avais fait, en arrivant, fut de me laisser tomber sur ma chaise. La nuit avait été rude et si on ajoutait ce rendez-vous matinale horrible, ça m’avait complètement vidé. Alors quand Tiff se retourna vers moi pour demander si la nuit avait été difficile, je répondis en soupirant.

-Très.

Et pas que la nuit ce que je ne tardai pas à dire. « Pénible » était certainement le bon mot alors j’hochai de la tête.

-Ouais…

Tiff s’était alors assise à table et s’approcha de moi pour passer sa main sur ma joue. Je profitai du contact en fermant brièvement les yeux avant de les rouvrir et de me lancer en expliquant, d’une façon un rien chaotique, ce qui me mettait dans cet état-là… Je n’arrivais pas réellement à savoir ce qui m’avait miné à ce point hormis qu’elle m’avait clairement comparé à Ward… J’étais certain que ce n’était pas que ça…

Alors quand Tiff dit que ça m’avait blessé, j’hochai de la tête.

-D’être comparé à un tueur en série ? Oui…

Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de voir une chose : Ward, toute comme moi, on ne pouvait pas sortir des gangs… Pourquoi ? Parce qu’on ne le voulait pas. On pourrait mais on ne le veut pas. Donc, oui, peut-être que je ne valais pas mieux que lui et que je me donnais des raisons honorable à ça pour mieux faire passer la pilule… Pour me voiler la face…

Perdu dans mes pensées, je repris le fil alors que Tiff disait que je n’avais rien n’à voir avec Ward. Et que je le savais. J’hochai de la tête alors qu’elle me posa deux questions. Je soupirai, ne sachant pas par où commencer…

Je réfléchis par quel bout prendre les choses alors que Tiff s’en alla brièvement pour aller chercher un sac de pois congelé. Quand elle revint, je l’appliquai sur mon œil.

-Merci…

On va commencer par-là, alors…

-L’œil au beurre noir c’est parce qu’on s’est fait attaqué par six sbires de Ward, cette nuit. On a fuit mais l’un d’eux m’a rattrapé… On s’est battu… J’ai réussi à avoir le dessus. Je suis parti à ce moment-là…

Je soulevai mon t-shirt pour montrer l’hématome que j’avais sur le torse avant de le laisser retomber. C’était une façon de ne rien lui cacher.

-C’est la guerre de gang… Ward s’acharne sur nous.

C’était de pire en pire… Et je savais, au fond de moi, que tout ça ne pouvait que mal finir. Bientôt, il y aura des morts… Dans les deux camps. Et l’idée de perde un de mes amis m’était insupportable.

Je soupirai encore avant de reprendre :

-Et… Pour Sky… Tout allait bien jusqu’à-ce qu’elle parle de toi. Elle trouve qu’elle a beaucoup de chose en commun avec toi. Elle voudrait te rencontrer… J’ai l’impression qu’elle ne se rend pas compte que son mari et moi, on est pas le meilleurs amis du monde. Bref… Elle m’a conseillé de tout arrêté avec les Los Diablos. De partir loin avec toi. Je lui ais expliqué que je ne pouvais pas abandonner mes amis… Et elle a dit que je tenais plus à eux qu’à toi…

Je secouai la tête me repassant ses dires en boucles.

-Sans compter tous les moments où elle m’a dit que Ward et moi on était pas différent. On est tous les deux dans des gangs et aucun de nous deux ne veut en sortir. On met tous les deux notre famille en danger. Sauf qu’elle a bien souligné que Ward, lui au moins, il ne se voile pas la face en se trouvant des excuses nobles pour faire ce qu’il fait.

Comme si, au final, en étant ouvertement l’enfoiré qu’il est, il était plus honnête que moi.

@ Billy Lighter

Finan avait eu une très mauvaise nuit. Ça se voyait sur son vidage tant par son œil au beurre noir que par ses traits tirés. Il s’était affalé sur sa chaise de cuisine et je m’étais installés, près de lui avec mon café. Je le regardais, attristés de savoir que sa rencontre de ce matin avait été pénible. Je lui caressais la joue, je voulais lui offrir un peu de douceur pour, peut-être pas effacer tout ce qui l’avait égratigné, je n’en serais pas capable de toute façon, mais au moins lui apporter un peu de support.

Puis il ouvrit les effluves et laissa aller les explications. Ce qu’il avait vécu et comment sa rencontre avec Sky ce matin avait été pénible. Je l’écoutais silencieusement, je ne voulais pas l’interrompre alors qu’il avait besoin de se libérer de ce qui pesait sur son cœur. Puis, quand il termina, je lui demandais, bien que je devinasse que c’était ça le pire dans toute cette histoire, si de se faire comparer à Ward Fleming était ce qui l’avait blessé.

- Je comprends…

Sans connaitre personnellement Ward, Finan me l’avait assez décrit pour que je puisse brosser un portrait peu reluisant de cet homme. Tout ce qui pouvait être ignoble et cruel chez un être humain avait été placé en Ward. C’était du moins ce qui le définissait, selon ce qu’on m’avait dit de lui.

J’avais ensuite demandé à Finan de me dire, puisqu’il n’avait absolument rien à voir avec Ward pourquoi ce que lui avait dit Sky l’irritait à ce point, puis, comment il s’était fait son œil auréolé de violet et de bleu.

Mon fiancé apposa le sac de petit pois congelé que je venais de lui sortir du congélateur, sur son œil et m’expliqua que c’était le résultat d’une altercation la nuit dernière avec justement, des membres du clans de Ward Fleming. Je soupirais, parce qu’il s’en tirait plutôt bien avec sa grosse ecchymose. Il aurait pu lui arriver bien pire que cela.

Beaucoup pire que cela !

Je jouais distraitement avec ma tasse de café, l’écoutant me parler de la guerre entre son gang et celui de Ward, comme s’il me parlait presque de la compétition entre Burgers King et McDonnalds. Parfois, je me demandais si Finan avait vraiment conscience de ce qui lui pendait au bout du nez.

Il continua son histoire en racontant qu’ensuite, Sky avait parlé de moi, qu’elle nous avait trouvé des points communs, ce que je ne pouvais pas nier, même si je n’avais pas spécialement envie de la rencontrer sous ces motifs-là. Cela dit, je trouvais que la jeune femme avait tout de même eu du sens dans ses conseils.

C’est à ce moment là que je compris ce qui avait vraiment blessé Finan.

Il s’était fait mettre ses quatre vérités sous le nez et il n’était pas encore prêt à y faire face.

- Je ne sais pas quoi te dire, Finan.

Nous n’avions jamais abordé très en profondeur son implication avec les Los Diablos et même si mon père avait payer ou plutôt soudoyer pour que son dossier criminel soit effacé, le fait qu’il continuait à dealer et à prendre part aux activités des Los Diablos allait finir par lui éclater aux visages. Un jour, et je le voyais poindre ce jour m audit, quelqu’un allait le reconnaitre et tout le monde saurait que le leader du groupe The Warriors est un membre d’un des plus puissants gangs criminels de Los Angeles. Ivar et moi serions éclaboussés, probablement que MTI n’aurait d’autre choix que de se dissocier de nous, les enjeux politiques seraient beaucoup trop gros pour mon père et il perdrait toute sa crédibilité.

Finan ne semblait jamais y songer, à toutes les répercussions que son affiliation avec les Los Diablos signifiaient pour moi, pour lui, pour notre couple. Rien que le fait que d’avoir chez nous Guillermo et tous les mensonges que nous devons débiter pour couvrir sa véritable provenance, ça devient pesant, surtout quand on songe à tout ce qu’il a ajouter comme couche au mensonge, pendant son déjeuner en tête à tête avec Vanya.

- Elle n’a pas tort, mon amour. Pas quand elle dit que tu ressemble à Ward, mais quand elle dit que les Los Diablos sont très important pour toi, plus que… je n’avais pas le cœur de dire comme Sky, plus que moi, ce serait injuste, plus que beaucoup de chose qui devraient pourtant prendre plus d’importance pour toi, comme le groupe.

@ Billy Lighter

Oui. Me faire comparer à Ward m'avait très moyennement plu... Parce que je n'étais pas comme lui et savoir que quelqu'un le pensait, même si c'était la femme de ce même Ward Fleming, ça me donnait envie de vomir.

Et Tiff comprenais... J’hochai de la tête...

Mais ce n'était pas tout... Je n'avais fait qu’effleurer la surface des dernières 12 heures. Et c'est avec un pack de petit poids gelé sur l'œil que je racontai ce qu'il s'était passé hier. Il y avait une guerre de gang et ça ne faisait qu'empirer tous les jours. Comme si Ward se faisait un malin plaisir à faire évoluer les choses lentement jusqu’aux premiers morts. Parce que j'étais sûr qu’il s'en délectait de cette guerre. Ça l'amuse... Tout ce qui est violent l'amuse.

J'avais raconté ça mais aussi plus en détails ce que Sky m'avait dit et qui m'avait miné le morale. J'essayais, en vidant mon sac, de trouver précisément ce qui me perturbait sans arriver à savoir, certainement parce qu'il s'agissait d'une combinaison de choses...

Et quand j'eus terminé, entendre que Tiff ne savait pas quoi dire ne me rassura en rien. Je la fixai cherchant à savoir ce qu'elle pensait... Je savais qu'on n’avait jamais vraiment parlé de mon implication avec les Los Diablos... Je savais qu'elle n'en était pas heurese mais je pensais qu'elle acceptait tout de même les choses malgré tout...

Mais ce n'était pas le cas... Pas tout à fait en tout cas et quand elle dit que Sky n'avait pas tout à fait tort, mon cœur se serra.

Elle ajouta que je ne ressemblais pas à Ward mais que Sky avait raison quand elle avait dit que les Los Diablos étaient plus important pour moi que certaines choses… Dans ce cas-ci, le groupe…

Je tenais à ce groupe. J'avais tout fait pour le groupe... Je faisais des heures pas possible pour le groupe. Je n'avais jamais loupé un enregistrement.

Jamais.

Je fixai Tiff...

-Tiff... Je donne tout pour ce groupe. Absolument tout.  L'album va sortir... Je ne vois pas en quoi je donne l'impression que ça passe après les Los Diablos.

Je soupirai déposant le paquet de petits pois sur la table avant de me lever pour sortir une bière du frigo. Je l'ouvrir et me retournai vers Tiff.

-Le groupe ne risque rien... Si... Peut-être de la mauvaise pub si jamais mon affiliation aux Los Diablos est montré au grand jour mais... Pour être tout à fait honnête, Tiff, je ne suis pas le seul dans le cas.

Pas dans le groupe mais dans le monde de la musique. Je n’étais pas le seul à avoir des affiliations douteuses.

-Je te rappelle que la presse a déjà révélé que ma manager avait des liens avec la Casa Nuova, alors...

Je dis ça sur un ton assez cynique. Parce que beaucoup de gens me reprochaient de vivre une double vie... Même Samantha m'avait dit que mener les deux vie de fronts sera compliqué... Mais ils ne balayaient jamais devant leur porte avant.

-Et je suis loin d'être le premier musicien qui a un lien avec les gangs...

Je soupirai savant de m'appuyer contre le frigo faisant une moue désabusée…

-Je ne pensais pas que la réputation t'importait tant... Je pensais que ce qui te faisait le plus peur, c’était notre sécurité...

Je soupirai à nouveau.

-Je ne peux pas quitter les Los Diablos. Pas comme ça et pas maintenant... C’est la guerre. Je vais pas abandonner le navire en pleine guerre. Ce sont mes amis... Je...

Suis dans une impasse... Je fermai brutalement les yeux avant de les rouvrir sur Tiff.

-J’ai l'impression que personne ne comprends ça.

Aucun de ceux qui m'avaient fait la morale ne semblaient comprendre.

@ Billy Lighter

Sky Fleming n’y était pas allé de mains mortes en comparant mon fiancé à son psychopathe d’époux et Finan vivait un revers d’égo très difficile à encaisser. Je pouvais très bien comprendre comment il se sentait, dans sa tête et dans son cœur. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, c’était beaucoup en quelques secondes de récits.  Tout ce que je trouvais à faire fut de lui apporter un paquet de petits pois congelés pour qu’il puisse l’appliquer sur son œil et aider à ce qu’il n’enfle pas trop.

Il me raconta ensuite que Sky voulait me rencontrer car elle trouvait que nous avions des points communs et je voyais que ça faisait vraiment tiquer Finan. Il énumérait certains points, et malheureusement pour lui, je ne pouvais pas dire qu’elle avait si tord que cela.

Et le regard qu’eut Finan quand il m’entendit le lui dire !

Peut-être m’y étais-je pris maladroitement mais Finan était convaincue qu’il pouvait continuer de dealer et de servir les Los Diablos tout en devenant une vedette de la musique et que tout continuerait de bien aller.

Ne venait-il pas de rentrer avec un œil au beurre noir justement parce que ça n’avait été si bien que ça, la nuit dernière ? N’avait-il pas du fuir pour éviter une embuscade qui aurait pu se terminer en fusillade ?

Il me regarda avec un air consterné tout en m’expliquant qu’il donnait absolument tout pour le groupe, que notre album allait bientôt sortir et qu’il ne voyait pas en quoi les Los Diablos passaient avant le groupe.

Je ne répliquais que lorsqu’il ajouta que, qui plus est, notre manager Samantha Mancini avait été relié à la Casa Nuova.

- Il a été dit qu’elle était la veuve d’un des fils du parrain de la Casa Nuova, pas qu’elle avait été impliqué dans des crimes commis par cette mafia. C’est un peu ce qui m’arrive non ? Je suis fiancé avec toi qui est un soldat ou un bras droit ou je ne sais trop quoi, d’un groupe criminel. Je pense que tu essais ici de mélanger des pommes et des oranges.

Mais il continuait sur sa lancée en ajoutant qu’il n’était pas le seul musicien à avoir des liens avec des gangs et je fronçais des sourcils. Devais-je prendre un air de surprise par cette révélation ? Bien sûr que je savais que des artistes pour ne pas dire plusieurs, entretenaient des liens mais il était question de lui ici, pas des autres.

- J’en ai rien à faire, moi, des autres, Finan !

Il s’était levé pour se prendre une bière et il s’appuya contre le réfrigérateur plutôt que de revenir à table avec moi alors je reculais un peu ma chaise pour allonger mes pieds et les posés sur sa chaise et je croisais les bras tout en le regardant.

- C’est exact ! Ce qui me fait le plus peur c’est notre sécurité ! C’est de te voir partir le soir sans savoir si tu reviendras, c’est de toujours faire en sorte de t’embrasser et de te dire à quel point je t’aime parce que j’ai peur que ce soit peut-être la dernière fois que je te le dirai !!!

Je m’emportais un peu, et comme chaque fois, des larmes bordaient mes yeux.

- Je crois que c’est vraiment loin d’être une question d’apparence et de réputation, tu fais fausse route, si c’est vraiment ce que tu penses.

Il disait qu’il ne quitterait pas les Los Diablos, pas maintenant parce qu’il y avait une guerre de gang qui venait d’éclater. Je me demandais s’il entendait ses propres paroles. Il faisait la preuve lui-même que son choix était fait entre sa vie en tant que Los Diablos et sa vie en tant qu’époux, ami et accessoirement chateur, parce que le groupe pouvait sombrer, moi et Ivar serions toujours là pour lui.

- Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, et je suis désolée que mon opinion te blesse. Je couperais les ponts avec ma famille s’il le fallait, c’est toi qui as demandé ma main pour que nous puissions nous conformer à leur moule, et je suis vraiment très heureuse de me marier avec toi, tu es l’homme de ma vie !

Peut-être que finalement, je n’étais pas la femme qui lui convenais. Il lui fallait une femme sans attache et qui avait les deux pieds là-dedans pour comprendre parfaitement la mentalité qu’on les membres des Los Diablos.

- Tu sais, mentir au sujet de Guillermo, c’est à cause des Los Diablos que nous le faisons. Vanya lui a posé un tas de question, elle est suspicieuse et même si elle est la petite amie d’Ivar, je suis incapable de jurer qu’elle ne va pas tenter d’en savoir plus.   Et tu vas mentir à Ivar et à tous ceux qui vont te questionner sur ton œil au beurre noir.

Je haussais des épaules avant de me lever pour mettre ma tasse de café encore pleine dans l’évier.

- C’est ta vie et tu vas la vivre comme tu le veux mais du moment où tu implique des gens dedans, ça commence à ressembler au jeu de l’autruche que de continuer de dire que tout est sous contrôle.

@ Billy Lighter

Que Sky me trouve des similitude avec Ward et qu’elle s’en trouve avec Tiff était une chose… Entendre de la bouche de Tiff que Sky n’avait pas totalement tort sur le fait qu’elle et Tiff avaient des points communs en était une autre. Et je devais avouer que, si je me sentais mal avant cette conversation, c’était encore pire maintenant.

Mais quand elle dit que je faisais passer les Los Diablos avant pas mal de truc essentiels, je me permis de me défendre. Je ne faisais pas passer le groupe après les Los Diablos. Je mettais tout dans ce groupe ! Et si c’était une question de réputation, je déclarai que je n’étais pas le seul, dans le groupe, à avoir des liens douteux. Samantha avait été publiquement relié à la Casa Nuova et, aux dernières nouvelles, c’était notre manager. Quelle était la différence ? Et bien, pour Tiff, il y avait une différence parce que Samantha était la veuve d’un des fils de la Casa Nuova… Elle disait, donc, que Samantha était plus proche d’elle que de moi.

Ah oui ? Moi, je n’en suis pas certain ! Je respecte Samantha. Je sais que c’est une femme bien… Mais il n’en était pas moins qu’elle était liée à la Casa Nuova et pas de la même manière que Tiff était liée au Los Diablos. Non. Parce que, comme elle les disait, il ne faut pas mélanger les pommes et les oranges. Les mafias ne fonctionnent pas du tout comme les gangs !

Du coup, je rigolai d’un rire désabusé.

-Samantha était veuve… Elle aurait pu s’émanciper de la Casa Nuova. Or, ce n’était pas le cas. Pourquoi ? Parce que les mafias fonctionnent en famille. Toute la famille est automatiquement impliquée dans les affaires. C’est comme ça. Ce n’est pas comparable à une femme d’un membre d’un gang. Les femmes ne sont pas impliquées. C’est maintenant que Samantha est dans la même position que toi étant donné que Daniele Ricci blanchi de l’argent pour ma Famille de Los Angeles…

Preuve que j’étais très loin d’être le seul à avoir des squelettes dans mon placards. Mais c’est à moi qu’on dit tout le temps de tout arrêté alors que les Reed et autre Ricci, eux, on ne leur disait rien !

Sans compter tous les artistes qui font partie des gangs. Car j’étais très loin d’être le seul !

Mais Tiff se fichait des autres ce qui me fit soupirer à nouveau.

Et elle disait que c’était, en effet, la sécurité qui l’inquiétait le plus contrairement à ce que j’avais pu comprendre. Je baissai les yeux quand elle dit ça. C’était la seule donnée que je ne pouvais pas contrôler… Quand je relevai la tête, je vis que les yeux de Tiff commençaient à se mouiller…

-Je sais chérie… J’ai juste cru que l’image du groupe te préoccupais plus que le reste et… Je suis désolé…

J’essayais de tempérer… Mais je devais quand même avouer que je ne pouvais pas quitter les Los Diablos maintenant. C’était mes amis… Une chose que les gens semblaient avoir beaucoup de mal à comprendre. Tiff déclara alors qu’elle aurait coupé les ponts avec sa famille s’il l’avait fallu… Qu’elle était heureuse de se marier avec moi. En gros, malgré ce que j’étais, elle m’aimait quand même.

-Moi aussi, je t’aime… Et si j’ai demandé ta main, ce n’est pas pour me conformer aux règles de tes parents ou à leur monde… C’est parce que j’en avais réellement envie.

Sinon, je ne l’aurais pas fait. Pas pour les parents de Tiff, ça c’est certain !

Puis, elle me parla de Guillermo ce qui me fit boire une plus longue gorgée de bière. Guillermo qui avait empiré le mensonge qu’on avait fait pour expliquer sa présence chez nous… Je devais rendre ça au gamin : il n’avait pas eu fort le choix. Vanya avait posé énormément de questions…

Les mensonges s’accumulaient… C’était ça que craignait Tiff.

Et je n’avais aucune porte de sortie à ça… Hormis espérer que Vanya ne fouine pas… Mais, de ça, je ne pouvais pas en être certain.

Quant à la conclusion de Tiff, elle me fit me frotter les yeux d’une main.

-Et tu voudrais que je fasse quoi ? Que je dise tout à Vanya et Ivar ? Tu sais ce qu’il vont dire ? Moi, je sais ce qu’ils vont dire… « Finan, qu’est-ce que tu attends pour quitter les Los Diablos ?»… Et si je leur dis, tu sais ce qu’il va arriver ? Les mensonges qu’ont dit… Ils devront les dire aussi… En gros, ils devront, eux aussi, devoir mentir et faire attention à ce qu’ils disent. Et je n’ai pas envie de leur infliger ça. Parfois, moins les gens en sachent, mieux c’est…

J’achevai ma bière pour en sortir une autre dans la foulée et l’ouvrir.

-J’espère simplement que la guerre va se calmer… Après… Après, je demanderais à Alonso d’alléger progressivement ma charge de travail… De toute façon, il sait déjà que, quand je serais en tournée, je serais en tournée et point à la ligne…

Non… En fait, il espérait que je puisse vendre en dehors des limites de L.A…. Mais ça, je pouvais encore négocier avec Jimmy Reed pour éviter ça.

Je fixai Tiff…

-Je ne peux pas faire mieux… Pas pour le moment… Et pour Vanya… Tu crois qu’elle arrivera à découvrir la vérité ?

J’espérais qu’elle le découvrira le plus tard possible, en tous cas…

@ Billy Lighter

La conversation était bien partie pour être houleuse et vu l’heure matinal qu’il était, je n’étais pas assez réveillée pour bien peser le sens de mes paroles. Donc, quand j’expliquais à Finan mon opinion sur la situation de Samantha, de compris que je venais d’entrer sur un champ de mines.

- Écoutes, mes notions sur la mafia et le gangstérismes sont assez limitées, mais tout ce que je voulais dire c’est que Samantha n’a été accusé d’absolument rien, et que son rôle semble avoir été moindre que ta propre implication avec lesLos Diablos et puis si ça t’énerve tant que ça, il y a d’autres manager à Los Angeles !

Il y a de ces matins où je me dis que j’aurais dû rester couché ! C’était la première fois que je voyais Finan dans cet état et, qui plus est, c’était un peu à cause de moi et de mon opinion divergente de la sienne.

Il pinça ma corde sensible en supposant que je m’inquiétais davantage de l’image que du groupe ce qui était totalement faux. Bien sûr, notre groupe me tenais à cœur mais pas au point de mettre ça au-devant de tout. J’en eu les larmes aux yeux et si nous continuons à argumenter de la sorte, nous allions réveiller Guillermo !

- Ça va, c’est correct. Notre image ou notre réputation ne sont pas plus importantes que notre sécurité. C’est ce qui me terrorise le plus, qu’il t’arrive quelque chose. Mais aussi, à plus large spectre !

Je me disais que quelqu’un qui voudrait lui faire passer un message n’hésiterait pas à s’en prendre à moi ou à ma famille, peut-être même à Ivar, puisqu’il est notre ami le plus proche et ça semblait même pas effleurer l’esprit de Finan. Le fait qu’il demeure affiliés aux Los Diablos faisait planer une épée de Damoclès au-dessus de bien des têtes.

C’était peut-être le manque de caféine qui me faisait manquer de jugement ou voir les choses différemment mais je ne comprenais pas pourquoi il ne pouvait pas tirer un trait sur tout ça et vivre sa nouvelle vie à l’abri et heureux. Il pouvait quand même garder des amitiés, non?

J’avais deviné d’avance que mes parents ne verraient pas de bon œil ma relation avec Finan et j’étais prête à me couper d’eux, ça, Finan le savait, et j’avais accepté d’être sa femme malgré tout ce que j’avais appris, par amour pour lui. Et je savais également que Finan avait fait sa demande par amour pour moi, je ne remettais pas ça en doute mais il me semblait que, justement par amour, il fallait faire des choix pas toujours très simple.

Pour ajouter à ce que nous devions gérer en termes d’inquiétude et de stress, s’ajoutait Guillermo qui avait dû mentir à Vanya puisque la petite amie d’Ivar avait posé vraiment beaucoup de questions lors de leur déjeuner ensemble et si le petit s’en était plutôt bien sortit, je n’étais pas heureuse avec la situation actuelle.

Finan ne voulait pas dire la vérité à nos amis parce qu’il pouvait les entendre déjà lui servir exactement la même rengaine comme quoi il devait tirer un trait sur sa vie de gangster.

- Ça commence à en faire beaucoup des personnes qui ont la même opinion…

Mais nous avions tous tord et il avait raison, ainsi soit-il !

- Je sais ! Je sais qu’ils devront mentir et je ne veux pas qu’ils mentent mais tu ne veux pas voir à quel point ça nous empoissonne la vie et nous mets en danger !

Finan se servit tout de suite une seconde bière alors que le goût amer dans ma bouche laissé par cette conversation me coupa l’envie de mon café. Je roulais des yeux avant de lever les mains vers le plafond alors qu’il disait qu’il demanderait à Alonso d’alléger ses charges de travail!!

- Ce n’est pas du travail Finan ! Dealer de la drogue, c’est un crime ! Prendre part à une guerre entre gang en sachant très bien qu’il y aura des morts, que tu pourrais avoir à tué un homme qui s’en prendra à toi ou pire, être tué, ce-n’est-pas-du-travail !

Ça me faisait grincer des dents de l’entendre parler de ça comme s’il parlait d’un travail dans un garage du coin. Il ne s’agissait pas de pointer de neuf à cinq.

- Parce qu’il pourrait te demander quoi, pour quand nous serons en tournée ?

Je n’avais pas envie de me retrouver dans une prison au Viêt-Nam ou en Colombie parce qu’Alonso aurait demandé je ne sais pas quoi à Finan.

- Je n’en sais rien. Elle a dû tout raconter à Ivar alors ça va finir par sortir par lui ou par elle. Guillermo à assuré mais il ne pouvait pas faire des miracles et en plus elle lui a proposé un poste de jeune critique de film pour sa nouvelle émission, donc, ils se reverront et elle va fort probablement lui demander à un moment s’il a des nouvelles de sa maman.

Puis il faudrait éventuellement prendre une décision pour justement éviter d’éveiller les soupçons, comme d’envoyer le petit à l’école.

- Il faudrait peut-être dire bientôt que la maman de Guillermo est malheureusement décédée et que dans son testament, elle t’a confié la garde. Quand Guillermo retournera chez lui… Je marquais une pause pour regarder Finan dans les yeux. J’y pensais de plus en plus et je savais que je ferais tout pour que ça fonctionne, ce que j’espère qui n’arrivera pas, on dira qu’un oncle s’est manifesté et que le désir de Guillermo fut d’aller vivre avec lui et que nous avons respecté son désir.

J’avais de plus en plus envie de pleurer mais surtout, je ressentais de la colère parce que cette situation devenait réellement épuisante et pesante.

- J’ai songé que peut-être d’ici à ce que ça se calme ou bien d’ici à ce que nous partions en tournée, je pourrais retourner vivre dans mon ancien appartement avec Guillermo. Comme ça… Comme ça peut-être que tu te sentirais moins coincé entre les Los Diablos et moi. Ce n’est pas ce que je souhaite mais il me semble que ce serait plus sage et comme il y a beaucoup de tension entre toi et Guillermo, ça aiderait, non ?

@ Billy Lighter

Je voulais montrer que je n’étais pas le seul, dans ce foutu monde de la musique, à être lié à des choses pas clair. J’avais pris l’exemple de Samantha mais je dûs argumenter au point où, agacée, Tiff déclara que si ça m’énervait tant, je pouvais tout aussi bien changer de manager. Je soupirai en roulant des yeux.

-J’ai pas dit ça ! Je ne veux pas me séparer de Samantha…

J’arrêtai d’argumenter voyant bien qu’elle pensait que mon implication avec les Los Diablos étaient bien plus grave que celle de Samantha avec la Casa Nuova. Certainement parce que rien ne prouvait que Samantha avait participé à quoi que ce soit alors que Tiff savait très bien que, avec les Los Diablos, j’étais impliqué jusqu’au cou.

Et si je crus que ce qui importait surtout à Tiff c’était l’image du groupe mais elle s’en défendit, les larmes aux yeux. Elle avait surtout peur qu’il m’arrive quelque chose ou bien qu’il arrive quelque chose à quelqu’un à qui je tenais. Je passai ma main sur mon visage.

-Je sais…

Et je ne pouvais pas jouer aux abrutis et lui dire que tout ira bien. Je ne pouvais pas en être certain à 100% de ça…

Ajoutons à ça le problème « Guillermo » et les mensonges qui allaient avec. Des mensonges qui s’accumulaient à cause des questions que posaient nos amis. Mais on ne pouvait rien leur dire… J’expliquai à Tiff que je n’avais aucune envie d’entendre encore le même discours de la bouche de Vanya et d’Ivar. Le discours du « tu devrais vraiment te concentrer sur ta musique, Finan »… Tellement de gens me l’avaient servi… Même Amon me l’avait dit, je pense. Et Tiff déclara que ça faisait beaucoup de gens qui avaient la même opinion. Je roulai des yeux avant de prendre un ton cynique.

-Ouais… Ça fait beaucoup de gens qui pensent que les choses sont faciles…

Quitter un gang n’était pas facile. Et si, dans mon cas, je savais que je ne risquais pas de représailles, je n’étais pas du genre à abandonner ceux que j’aime…

Le problème c’est que les gens que j’aime ne font pas tous partie des Los Diablos.

Mais ce n’était pas la seule raison qui me poussait à ne rien dire à Ivar et Vanya. Je n’avais pas non plus envie qu’ils doivent sans cesse mentir comme on le faisait déjà. Tiff comprenait ça mais souligna que mentir nous empoisonnait notre vie.

-Je sais… Mais on a pas le choix. On ne peut pas dire d’où vient réellement Guillermo sinon il finira à l’orphelinat.

Et il n’y restera pas… Une fois là-bas, il aura tôt fait de fuir chez les New Soldados.

Je repris une bière déclarant que j’allais, de toute façon, demander à Alonso d’alléger mon travail graduellement et de me donné congé quand je serais en tournée. Mais Tiff souligna que ça n’était pas du travail…

Oui… Je sais ! La drogue c’est mal ! Les guerres de gangs, c’est mal ! Ça crée des drames !

JE SAIS !

Je la fixai avant de reprendre mon ton cynique.

-Désolé… Je reformule… Je vais demander à Alonso d’alléger ma charge de crime…

J’aurais pu argumenter et lui parler de son père politicien qui avait insinuer pouvoir me faire disparaitre mais la conversation était déjà assez envenimée que pour que je défendre encore mon point.

Tiff demanda alors ce qu’Alonso aurait pu me demander à faire en tournée alors j’haussai des épaules.

-A ton avis ? Des crimes, tiens !

Je bus une gorgée de bière.

-Dealer à l’extérieur de Los Angeles. C’est ça qu’il aurait demandé. Mais je ne compte pas faire ça.

Mais je revins alors à Vanya et à ses questions… Je demandai à Tiff si la copine d’Ivar allait chercher à en savoir plus. Je soupirai quand elle expliqua que Vanya parlera sûrement de sa conversation avec Guillermo avec Ivar… Ouais, ça je n’en doutais pas… Et la proposition que Vanya avait fait à Guillermo allait faire en sorte qu’ils allaient se revoir souvent. Je frottai mes yeux…

-Ouais… Et il devra encore mentir… J’ai accepté qu’il y participe. Si je disais « non ",  Guillermo allait encore dire que je le martyrise.

Je dis ça sur un ton désabusé avant que Tiff ne trouve une suite logique à notre mensonge. Faire mourir la fausse mère de Guillermo était la suite logique. Et je compris, dans son discours, qu’elle n’avait aucune envie qu’il reparte chez les Pequeñas Manos. Je la fixai et soupirai.

-Ça arrivera… On ne peut pas le garder, Tiff… Si on le garde, il faudra le déclarer ce qui entrainera les autorités à comprendre qu’on héberge un orphelin qui ne sort pas d’un orphelinat.

Parce que si on le gardait, il faudra l’inscrire à l’école et tout ce bordel… Sans compter que ça n’était pas forcément juste par rapport aux autres Pequeñas Manos.

-Sans compter que les autres Pequeñas Manos vont se demander pourquoi Guillermo, qui a trahi le gang, a le droit à une vie avec nous, à aller au parc d’attraction et tout ce bordel là, alors qu’eux non…

Je bus une gorgée de bière.

-Mais oui, il faudra qu’on dise que sa fausse mère est morte…

Mais je ne m’attendais pas à ce que Tiff me propose d’aller, un temps et avec Guillermo, vivre à son ancien appartement. Elle était sérieuse ? Je la fixai la bouche à moitié ouverte.

-Quoi ? Tu veux dire que… Moi ? Me sentir coincé ? Je ne me sens pas coincé… Tu…

C’était elle qui se sentait coincée.

-Tu te sens coincée…

Et je savais que ce n’était pas tellement intelligent que de faire cette réflexion tout haut.

-C’est pas ce que je voulais dire mais… Comment je vais vous protéger si vous vivez ailleurs, hein ? Comment je vais faire ça ? C’est pour les tensions entre moi et Guillermo ou parce que tu n’en peux plus des Los Diablos ?

Et, par extension, de moi…

Je balançai mes questions en vracs sur un ton qui voguait entre la colère, la tristesse et le désarrois… Cette conversation, après la nuit et mon entrevue avec Sky, m’avait fait perdre toute patience et ça s’entendait dans mes propos que je lâchai à Tiff.

@ Billy Lighter

Finan avait comparer sa situation avec celle rapporté dans les journaux au sujet de notre Manager Samantha Mancini ce qui, en mon sens à moi, ne fonctionnait pas puisque Samantha avait été mariée avec un fils de la Casa Nuova, elle n’avait pas participé aux crimes commis par sa belle-famille, en tous les cas, ça n’avait pas été mentionné. À la limite, je voyais plus de points en communs entre Samantha et moi qu’entre Finan et Samantha. Mais pour Finan, c’était officiel qu’en étant marié avec un fils de la mafia, Samantha avait elle aussi son lot sur la conscience. Alors, ne voulant pas argumenter davantage sur quelque chose que nous ne pouvions prouver ni lui ni moi, je lui proposais de changer de manager, ce à quoi il s’opposa.

- Parfait, alors restons avec elle. Moi, je l’aime bien et en plus elle t’a fait un beau cadeau.

Ce n’était pas rien, comme hommage, que d’ajouter un prénom à celui de son enfant pour montrer sa reconnaissance à quelqu’un qui vous est venu en aide.

Finan m’égratigna un petit peu trop fort pour que je ne réagisse pas quand il m’accusa presque de préférer l’image de notre groupe à n’importe quoi d’autre. Ce n’était pas le cas et je le lui fis comprendre. Je pouvais encaisser tous les reproches en autant qu’ils soient fondés !

Ensuite, et tant qu’à régler des problèmes j’avançais que la présence de Guillermo n’arrangeait absolument rien et ça aussi, c’était un beau cadeau des Los Diablos mais en toute honnêteté, j’adorais le petit même si ce n’était pas toujours facile avec lui et que sa présence chez nous, nous forçait à empiler mensonges par-dessus mensonges. Alors je suggérais d’être honnêtes avec, au moins, Ivar et Vanya mais Finan s’y refusa parce que ça forcerait nos amis à mentir à leur tour mais surtout, parce qu’il n’avait pas envie d’entendre Ivar lui dire que ce serait plus sage de quitter les Los Diablos.

- Je n’ai pas dit que ce serait facile, Finan ! Mais tu t’attendais à quoi ? Tu deviens connu, nous allons nous marier, tu n’es plus le seul sur qui tu dois veiller et tu nous plonge consciemment dans le danger et tu es à l’aise avec ça mais quand on te dit que le plus logique serait de quitter ton gang, la loyauté tu l’as de tatouer sur le cœur!

C’était un peu méchant mais vraiment pas loin de la réalité.

Finan croyait avec raison que de dire la vérité sur Guillermo le conduirait dans un orphelinat. Je ne voulais absolument pas en venir à ça. J’aimais la présence du garçon ici, même s’il fallait mentir, même si avec Finan il y avait des frictions.

Il s’ouvrit une bière en disant qu’il avait l’intention de demander à Alonso d’alléger ses heures de travail ce qui ne manqua pas de me faire réagir. Depuis quand dealer de la drogue et casser des gueules dans les ruelles étaient un job ?

- Je mérite tellement l’arrogance dans ta voix, mon chéri !

Je me sentais complètement épuisée, comme s’il était tard dans la nuit, mais non, en fait, j’étais réveillée depuis pas longtemps. Cette conversation était houleuse et désagréable à souhait. Cependant, nous n’étions pas obligés d’user d’arrogance. Finan avait le droit d’être irrité et contrarié mais pas de passer ça sur moi. Après tout, je n’étais pas responsable de ses choix !

Je posais quand même la question à savoir ce qu’il entendait par ‘’quand je serai en tournée, je serai en tournée et rien d’autre’’. Je ne pouvais pas croire que les Los Diablos puisse lui demander de continuer de dealer en dehors des limites de la ville et, oui, c’était exactement ce qu’il avait sous-entendu.

- Il ne manquerait plus que ça ! Dealer pendant qu’on est en tournée ! Hey ! Je peux aller lui dire ma façon de penser moi à ton super copain Alonso ! Il ne me fait pas peur !

Il avait déjà assez de m’enlever mon homme la majorité des nuits et de le faire risquer sa vie, je n’avais pas besoin qu’en plus il force Finan à dealer ailleurs dans le mode et que The Warriors se retrouve accusé a tord ! Là, oui, la réputation du groupe me tenait à cœur mais pas seulement ! Je ne tenais pas plus que ça de visiter les prisons de Bangkok !

La conversation refit un crochet sur Guillermo. Je pensais que nous pourrions finalement dire que sa maman était décédée et que nous allions le garder avec nous et, si, ensuite il retournait d’où il venait, et bien il suffirait de dire qu’un oncle lui a fait une proposition qu’il ne pouvait pas refuser. Finan était certains que nous ne pourrions pas garder Guillermo avec nous, que si nous le faisions, il faudrait forcément le déclarer puis c’est à ce moment là que les emmerdes débarqueraient pas la grande porte dans nos vies.  Nous avions encore le temps de trouver une solution, non ?

- Il doit certainement exister une solution ! Des gens qui falsifient des papiers, ça existe depuis la nuit des temps !

Je voulais garder espoir, bien que je ne pusse pas jurer que Guillermo lui, aurait vraiment envie de rester avec nous au-delà de sa période de probation.

- Je ne me sentirai pas coupable d’avoir réhabilité un enfant perdu qui avait besoin d’être aimer et encadré ! J’ai beaucoup de chagrin pour ces enfants mais je me suis attaché à Guillermo et s’il n’y a qu’une seule petite chance pour qu’il reste avec nous, je vais la saisir et à deux mains !

Et ça aussi, c’était l’œuvre des Los Diablos ! Privé des enfants de rejoindre un orphelinat et de risquer l’adoption ! Au lieu de ça, ils les formaient à devenir des criminels.

- Par curiosité, Finan, le jour où nous aurons des enfants, tu voudras leur apprendre à dealer et à se servir d’un flingue ou bien les encourager à leur match de foot et accrocher leur A+ sur la porte du réfrigérateur ?

Parce que refuser de donner une chance à Guillermo et préféré le retourner dans la rue, ça revenait à dire que nos enfants aussi seront élevés dans le but de suivre les traces de leur papa.

Après tout ça, je ne voyais que l’idée qui avait doucement fait son chemin dans ma tête depuis un petit moment. Je ne l’avais pas vraiment considérée avant maintenant mais vu la conversation que nous avions je laissais tomber que Guillermo et moi pourrions nous installer dans mon ancien appartement, de manière temporaire, au moins le temps que la guerre s’estompe. Ainsi, Finan se sentirait moins coincé entre le petit et moi et son rôle dans les Los Diablos. Il serait plus libre de reprendre ses activités.

Je m’attendais à ce qu’il prenne mal ma proposition mais pas à ce qu’il la retourne contre moi ! Je secouais la tête et je pris le temps de respirer un peu parce que je commençais à être vraiment ébranlée par cette conversation et l’émotion risquerait de prendre le dessus dès l’instant où j’ouvrirais la bouche.

- Tu n’aurais pas besoin de nous protéger, Finan, si tu ne t’obstinais pas à mener deux vies complètements opposées, de front ! Alors pour répondre à ta question, les tensions entre Guillermo et toi sont pesantes, oui mais elles s’estompent doucement. Et…

Et je baissais les yeux n’ayant pas vraiment envie de répondre à la suite de sa question mais comme pour un pansement, valait mieux y aller d’un coup et en finir que de faire durer la souffrance inutilement.

- Je t’aime, mais je ne crois pas que tu sois prêt à t’investir complètement dans notre relation. Tu n’es pas prêt à faire des choix qui vont finir par nous séparer. C’est inévitable, je vois ça venir et j’ai peur ! Alors peut-être que de prendre un peu de recul nous permettra de mieux voir la situation de l’extérieur et de trouver les réponses que nous n’avons pas ce matin.

Après ça, je pensais que d’aller rencontrer Sky Fleming ne serait pas une mauvaise chose. Parce que comme elle l’avait dit à Finan, et c’était ce qui avait déclenché tout ça, nous avions elle et moi beaucoup en commun. Peut-être qu’elle pourrait m’expliquer comment ont fini par vivre sereinement ce genre de relation.

@ Billy Lighter

J’avais parlé de Samantha et, évidemment, si c’était juste pour illustrer mon point, Tiff prit ça comme un critique envers ma manager. Or, pourquoi je critiquerais l’implication de Samantha avec la Casa Nuova alors que je suis membre des Los Diablos ? De plus j’appréciais sincèrement Samantha et le cadeau qu’elle m’avait fait. Je voulais simplement dire que je n’étais pas le seul à avoir des squelettes dans mon placard !

Tout simplement !

Mais il semblerait que les choses soient différentes. Pourquoi ? Allez savoir ? Certainement parce qu’il n’y a aucune preuve que Samantha ait fait quoi que ce soit de répréhensible… Alors que moi, c’était clair que j’en avais fait…

Bref…

Ça m’énervait…

Puis, on passa à Guillermo, aux mensonges, à Ivar et Vanya… Comme si Tiff avait trouvé le moment opportun pour balancer tout ce qui n’allait pas. Je savais que les mensonges pesaient… Mais vous savez ce qui me pèse, moi ? C’est d’entendre que c’est tellement facile, maintenant que je fais de la musique, de plaquer ma vie d’avant. Tiff contesta la facilité de la chose mais souligna à quel point je mettais toute ma nouvelle vie en danger à cause de l’ancienne. Et que la logique disait qu’il était mieux de quitter le gang. Oui… Mais les humains n’ont rien de logiques et je suis un foutu humain.

-Je suis conscient de tout ça, Tiff ! Je sais… Je sais qu’il y a un danger. Je sais ce que la logique pure veut que je fasse !

Mais c’est maintenant qu’elle m’en fait part ? Ça fait quelques temps qu’on est ensemble. Or, avant que je ne revienne avec ce bleu sur la figure, tout allait comme su des roulettes. Pourquoi maintenant ? Pour la guerre de gang ? Le danger était tout aussi présent avant. Et si je quitte le gang, mes ennemis du passé existeront toujours. Ward Fleming me détestera toujours. Le danger sera quand même là.

Comme je le dis, les choses n’avaient rien de facile.

Je me sortis une bière disant que j’allais, de toute façon, alléger mes heures de travail mais Tiff me fit la morale comme quoi tout ça, c’était pas du travail… C’était un crime ! Ouais… Je sais… C’est un crime. Alors, j’approuvais avec tous le cynisme du monde, ce qui me valu un remarque de Tiff qui me fit soupirer.

Quant à ce que j’aurais fait en tournée, j’avouai que c’était dealer mais que je refusais de le faire. Tiff en était heureuse et elle me fit passer le message d’une façon qui me fit rouler des yeux avant qu’elle ne me fasse sourire quand elle disait qu’Alonso ne lui faisait pas peur.

-Il t’apprécierais, je crois…

Parce que Tiff avait de la hargne… Elle ne se laissait pas faire. Et c’était un peu mon problème, actuellement. Ça et le fait qu’elle ne voit pas les choses de mon point de vue. Elle ne connaissait pas les autres Los Diablos. Elle ne les avait jamais vu. Dans sa tête, c’était des criminels. Elle ne voyait pas qu’ils étaient aussi des gens biens, des pères de familles, l’enfant de quelqu’un… Elle le verrait, peut-être qu’elle comprendrait…

On revint alors sur Guillermo et sur le mensonge. Un mensonge qui devra prendre fin mais j’entendais bien dans ce que disait Tiff que ce qu’elle voulait c’était que Guillermo ne retrouve jamais la maison de Pequeñas Manos… Je comprenais… Mais là encore, elle ne voyait pas que c’était envoyer un bien mauvais messages aux autres Pequeñas Manos.

Sans compter qu’il y avait pas mal d’obstacle à régulariser la situation de Guillermo sans qu’il ne finisse à l’orphelinat.

Mais, pour Tiff, il y avait des solutions. Après tout, il y avait toujours moyen de falsifier les papiers !

Je la fixai en levant un sourcil. J’ai bien entendu là ?

-Tu es consciente que c’est un crime, ça ?

Ok, Finan, tu deales. C’est un crime ! Si on falsifiait des papiers, maintenant ? Encore une fois, je me retrouvais devant le même fait : deux poids deux mesures.

Et elle m’expliqua être attaché à Guillermo. Qu’elle était triste pour les autres mais qu’elle connaissait Guillermo et pas les autres. Et elle ne pense, donc, pas que je serais dans une situation délicate vis-à-vis des autres si jamais je régularisais Guillermo.

Je me frottai les yeux en soupirant.

-Je sais que tu t’y es attaché… Mais, encore une fois, les choses ne sont pas aussi facile. On ne peut pas tout changer en un claquement de doigt !

Mais je ne m’attendais pas à recevoir un commentaire qui me blessa bien plus que je ne l’aurais imaginé. Je fixai Tiff alors qu’elle supposa que je serais plutôt du genre à apprendre à nos enfants à tirer ou à dealer.

-C’est ce que tu penses de moi ? Tu crois que je n’aimerais pas que tous ces Pequeñas Manos puisse vivre une vie de famille normale ? Tu crois que c’est moi qui ait décidé que les choses soient ainsi ? Tu crois que les mettre à l’orphelinat ça sera mieux ? Je suis un Los Diablos… Tu sais d’où je viens ? De l’orphelinat.

Jimmy Reed a décidé que les choses seraient ainsi. Lui pourrait facilement leur donner une vie meilleure. Moi, j’avais bien moins de champ d’action que lui. Alors me remettre ça sur la conscience, c’est un peu fort.

-Jamais je ne voudrais que mes enfants dealent. Jamais.

Et la situation de Guillermo était différente. Et si je savais que Reed ou le politicien de père de Tiff pourrait sûrement régulariser sa situation en un claquement de doigt (oui parce que ce genre de personne sait faire ça), jamais je ne pourrais regarder les autres Pequeñas Manos en face.

Et, voyons les choses en face, Guillermo n’est pas mon enfant.

Puis vint l’idée de Tiff… Celle qu’elle aient vivre, un temps, avec Guillermo, dans son ancien appartement. Et si elle disait qu’elle était un obstacle entre moi et les Los Diablos, je pensais plutôt qu’elle pensait que les Los Diablos étaient un obstacle entre nous.

Elle pensait que ça allait améliorer les choses que de proposer ça ? Non… Ça ne faisait que rajouter une couche à ces dernières heures pourries.

Je lui dis que s’ils partaient, je ne pourrais pas les protéger… Mais elle disait que je n’aurais pas à devoir les protéger si jamais je ne menais pas deux vie. Quant aux tensions avec Guillermo elle disait qu’elles s’estompaient. Ouais… Si on veut…

Je ne dis rien… Je l’écoutais dire qu’elle m’aimait… Mais que je n’étais pas prêt à m’investir complètement dans notre relation. Elle voyait venir notre rupture si jamais les choses ne changeaient pas. Je revivais ce que j’avais vécu avec Nell, en pire. En bien pire…

Elle voulait prendre du recul.

Je la fixai. Je n’en pouvais plus… Et j’avais bien compris que ce que me demandais Tiff, c’était de choisir. Que les autres issues n’existaient pas.

-J’ai compris…

J’achevai ma bière d’une traite.

-Moi aussi, j’ai besoin de souffler… Reste ici. Je te laisse l’appartement avec Guillermo. J’ai pas envie qu’il doive encore se déplacer ailleurs. Moi, je m’en vais… T’en fais pas, je trouverais un endroit où dormir. Mais il faut que je réfléchisse à pas mal de choses…

Ça me faisait mal… Parce que j’aimais Tiff. Mais, là, il fallait que je digère tout ce qu’on m’avait envoyé dans la gueule.

Je dis ça avant de disparaitre dans ma chambre, de prendre quelques fringues que je fourrai dans un sac avant de revenir dans la cuisine.

-Je t’aime… Mais je peux pas en entendre plus. Pas aujourd’hui.

C’était tout ce que je dis avant de m’en aller… Je ne savais pas encore où mais j’allais certainement rapidement trouver.

@ Billy Lighter

Avec Finan, nous avions une conversation absolument détestable qui s’envenimait petit à petit parce que chaque fois qu’il défendait ses Los Diablos, pus je me sentais lésée dans notre relation, et moi plus je lui exposais mon opinion, plus je le blessais et le faisait se sentir sans doute incompris. Pourtant, je comprenais qu’il puisse avoir du mal à rompre avec ceux qui avaient été là depuis des années pour lui, je savais qu’aux yeux de mon fiancé, les Los Diablos représentaient bien plus une famille qu’une bande de malfrat. Le problème c’est que Finan avait aussi fait le choix d’une vie qui serait scruté a la loupe et qui ne laisserait aucune chance aux faux pas.

Je le voyais se débattre en trouvant des excuses pour contourner le problème, comme lorsqu’il lança qu’Alonso allait pouvoir alléger sa charge de travail, un mot qui me fit grincer des dents, en toute honnêteté et qui fit me répondre Finan sur un ton que je ne lui reconnaissais pas.

Moi, je voyais la situation actuelle comme suit : Il défendrait son affiliation aux Los Diablos au péril de tout ce que nous étions entrain de construire.

Notre relation et le groupe que nous formions avec Ivar.

Le plus désolant dans tout ce que j’entendais, c’était que Finan était conscient du danger mais que ça ne lui suffisait pas pour mettre un stop. Il trouvait des façons de tourner les évènements, comme le fait que je veuille garder Guillermo avec nous comme une injustice pour les autres Pequeñas Manos alors que c’était précisément ses Los Diablos qui gardaient ses enfants dans ce monde, leur refusant une chance d’être adopté et de vivre une vue un tant soit peu normale.

Tout ce que je disais, il le démontait.

Tout ce qu’il me disait, je le balayais.

Nous n’allions jamais nous en sortir alors, pour moi, l’évidence était de prendre du recul, question de voir où nous en étions et si nous pouvions y voir plus clair une fois reposé. Je suggérais de retourner à mon ancien appartement avec Guillermo mais Finan s’emportant, me clouant presque sur place et décida que ce serait lui qui partirait…

Pour aller où ?

Il n’en savait rien et ça me désolais. Je n’avais pas voulu que la conversation prenne cette tournure mais il m’avait demandé mon opinion et ne l’acceptait pas. Je ne pouvais pas lui mentir en lui disant que je vivais sereinement avec le fait que chaque fois qu’il quittait la maison était peut-être la dernière où l’on se voyait. Et lui il ne comprenait pas que ce n’était pas normal de faire vivre ce genre de choses à la femme que l’on aime.

Je le laissais aller dans notre chambre et je me retournais face à l’évier pour nettoyer la tasse que j’y avais déposée, encore pleine de café. Je l’entendis sortir de notre chambre et me dire que bien qu’il m’aimât, il ne pouvait pas en entendre davantage aujourd’hui. J’aurais voulu trouver quelque chose à lui répondre, pour le retenir, pour que l’on puisse oublier cette conversation ou du moins, la prendre autrement pour trouver des solutions mais je restais face à l’évier, ma tasse entre les mains. Et quand la porte se referma derrière Finan, ma tasse alla se fracasser sur cette maudite porte.

@ Billy Lighter

-Quoi ? J'ai fait quoi encore ?

C'est ce que je marmonnai dans mon sommeil alors que j'entendais Finan élever la voix... Je comprenais rien à ce qu'il disait dans mon sommeil mais, comme il élevait la voix, c'était sûrement pour m'engueuler.

J'avais pourtant rien fait...

J’ouvris un peu plus les yeux émergeant complètement.

-Quoi, Finan ?

Avant de me rendre compte que Finan n'était pas dans la pièce... J’avais rêvé? Non... J’entendais toujours Finan élever la voix... Et Tiff aussi... Ils criaient pas mais ils parlaient fort...

Ils se disputaient...

Je me compris vite... Parce que je savais reconnaître quand Finan, il était pas content. Et, là, il était pas content du tout... Et Tiff, je l'avais jamais entendu parler comme ça...

Et je crois qu'ils parlaient des Los Diablos... Et de moi aussi... Mais je comprenais pas tout parce que, parfois, ils baissaient d'un ton...

Je me levai doucement de mon lit. J'hésitais à aller voir... Moi, je voulais comprendre ce qu'il se passait...

Mais, après un moment, j'entendis plus rien... Juste quelqu’un marcher d'une pièce à une autre.

Je mis mon débardeur noir et mes pantoufles et je finis par sortir doucement de ma chambre. Finan venait de quitter la cuisine avec un sac. Il m'a pas vu.. Et il est parti par la porte d’entrée…

Où ? Sans moi ? Je croyais qu'il devait me surveiller...

Puis, j'entendis un gros fracas qui me fit sursauter... On venait de casser quelque chose... Je levai un sourcil et filai à la cuisine... Quand j’ouvris la porte, je marchai dans des bouts de verre de tasses.

-Oh...

Heureusement que j'avais mes pantoufles... Je levai les yeux vers Tiff et m’approchai d'elle.

-Il se passe quoi, Tiff? Pourquoi Finan est parti ? Pourquoi vous leviez la voix ?

Je comprenais rien à ce qu'il se passait.

-Finan t’a ennuyé ? Il reviendra plus ?

S'il revient plus ça sera trooop cooool !!!!

@ Billy Lighter

Je venais de lancer ma tasse qui s’était fracassée quand elle avait rencontré plus dur qu’elle, puis je m’étais retourner à nouveau face à l’évier de la cuisine, mes paumes appuyées contre le comptoir de la cuisine, ma tête étais baissée vers l’avant et je pleurais silencieusement. Toute cette histoire était ridicule ! Nous avions eu une conversation vraiment très désagréable mais nous aurions pu l’éviter en nous y prenant autrement. Seulement Finan avait eu une très mauvaise nuit et il avait eu un tout aussi désagréable début de journée puis, moi, je n’ai pas cru que de lui donner mon opinion allait faire dégénérer tout le reste.

Je sursautais parce que Guillermo s’était levé.  J’essuyais rapidement mon visage avant de me retourner et de tenter de faire un peu comme si de rien était.

- Hey ! Tu es déjà debout, petite marmotte ?

Je m’étais avancée vers lui pour aller chercher le balai et le porte poussière puis je m’afférais rapidement à ramasser mon dégât.

- Elle m’a glissée des mains, c’est bête !

Ça l’était encore plus que de lui mentir, surtout qu’il me questionnait et que ça se voyait comme le nez en plein milieu du visage qu’il savait que Finan et moi avions eu une dispute. Je pris le temps de ramasser les morceaux de porcelaine puis je les jetais à la poubelle, je rangeais le balai et enfin, je m’installais à ma place à la table pour répondre à Guillermo qui attendait toujours que je lui répondre.

- En fait…

Je toussotais pour éclaircir ma voix et je replaçais mes cheveux en les coinçant derrières mes oreilles.

- Nous avons eu une dispute et Finan a eu besoin d’aller prendre l’air pour se changer les idées.  Parfois, il vaut mieux prendre un peu de recul pour éviter de dire ou faire des choses que l’on pourrait regretter.

Comme de se prêter de mauvaises intentions ou de casser de la vaisselle.

- Il va revenir, ce n’est qu’une petite querelle. C’est malheureux mais ça arrive à tous les couples, de temps en temps.

J’espérais que nous n’allions pas en prendre l’habitude.

- Guillermo… J’aimerais te poser une question et… Je voudrais que tu me répondre le plus honnêtement possible. Je voudrais que tu me dises ce que toi tu veux, d’accord ? Pas ce que tu penses que je veux entendre.

Déjà, si je savais ce que Guillermo voulait, ça nous aiderait à nous enligner, Finan et moi et ça retirerait, ou ajouterait selon ce que me répondra Guillermo, un point sensible à notre liste de récrimination.

- Si tu avais la chance de toujours rester avec nous pour toujours, que je devienne un peu comme ta maman et Finan ton papa, est-ce que tu aimerais ça ? Est-ce que tu pourrais envisager de vivre avec nous ?

Je n’ajoutais pas que moi, je voudrais qu’il reste avec nous pour toujours, ça aurait été injuste de lui mettre de la pression, qu’il sente que je puisse être triste s’il refusait ma proposition. Bien sûr que je le serai mais je n’allais pas m’effondrer devant lui. J’allais travailler à accepter son choix mais j’allais peut-être aussi faire en sorte de rendre son séjour chez nous tellement parfait qu’il puisse changer d’idée en cours de route.

@ Billy Lighter

J’entrai dans la pièce pour voir que Tiff, elle avait cassé une tasse... Moi, je crois qu'elle est fâchée sur Finan et qu'il est parti pour ça... Moi, j'avais déjà vu, souvent, Isabel et Manuel se disputer et c'était tout comme ça aussi.

Mais Tiff constata seulement que j'étais déjà réveillé.

-Heu... Oui... J'ai entendu que vous parliez...

Fort. Parce qu'ils se disputaient. Et moi, j'espérais bien que Finan était parti pour toujours alors que Tiff prit le balais et tout pour ramasser les dégâts. Elle disait que la tasse lui avait glissé des mains. Je fis la moue. Elle était tombée très loin d'où Tiff était, la tasse. Elle a de looongue mains, alors.

J'ai 11 ans. Je suis pas bête... Mais je dis rien.

Je m'étais installé à table et je posais des questions sur Finan vu que je savais bien  qu'ils s'étaient disputés. Je la regardai jeter les morceaux de tasse cassés avant qu'elle ne s’asseye près de moi.

Finan et elle s'était disputé... Elle disait que ça arrivait... Je la fixai sans rien dire et fis une petite moue quand elle disait que c'était pas grave et qu'il allait revenir.

-Oh... Ok... Moi, je croyais qu’il était parti pour toujours... C'est pour ça que son sac était pas grand...

Je soupirai. Je pensais être seul avec Tiff... J'allai me lever pour me faire à manger mais Tiff voulait me poser une question. Elle voulait que je lui dise ce que je pense, pas ce qu'elle voulait entendre.

Je plissai un peu des yeux. Quelles questions ?

-Oui... Vas-y.

J'écoutais la question.... Elle demandais si je voulais rester pour toujours ici... Comme si elle était ma Maman et Finan mon Papa. Je grimaçai à cette dernière chose. Finan, mon père ? Jamais...

Mais l'appartement était beau. Et j'allais travailler à la télé avec Vanya.. Et... Je me grattai l'arrière de la tête. Je savais pas quoi faire... Je voulais devenir un Los Diablos et vivre avec mes amis comme avant. Mais j’aimais bien ici et Tiff est gentille... Mais, pour moi, mon père, c'est Ward et j'ai aussi envie de devenir un New Soldados...

-Je sais pas moi...

Je dis ça avec un air perdu parce que je savais pas. Qu'est-ce qu'il ferait Ward ? Je fis la moue.

-Moi, j'aime bien ici. Je t'aime bien toi... Mais je m'ennuie beaucoup... Mes amis me manquent et j’aimais bien travailler pour les Los diablos. Mais j'aimerais faire de la télé avec Vanya aussi et devenir célèbre comme mon ami Jesse...

Je me grattai la tête.

-Et je veux pas que Finan soit mon père. Il s'est jamais occupé de moi. S'il le fait c'est parce qu'il est obligé. Mon père, c'est Ward, pour moi...

Je mis ma main devant ma bouche avant de me rappeler que Finan était pas la... Du coup je l’enlevai.

-Je sais. Finan veut pas que je parle de Ward mais il s'est occupé de moi et Maman longtemps... Il me manque. Et il m'a dit que je pouvais rejoindre les New Soldados. Qu'il m'apprendra tout...

Mais qu'il me laissera pas vivre chez lui. Et à cette pensée, je pris un air triste.

-Mais Jimmy Reed m’a aussi promis que je deviendrais un Los Diablos dans un an si je me conduis bien avec vous et j'ai toujours rêvé d'en redevenir un... Puis, j'aime mes amis et devenir un Los Diablos c'est les revoir tous... Alvaro me manque même s'il me déteste maintenant, il parait.

Je savais vraiment pas quoi faire... Pas du tout...

-Mais je peux rester avec vous et être un Los Diablos, non ? Finan le fait, lui...

Oui... Il fait ça.

@ Billy Lighter

Guillermo avait entendu que Finan et moi nous étions disputés et c’était regrettable. Il n’avait pas besoin d’entendre ce genre de chose. Finan et moi avions vite été trop énervés pour réaliser que Guillermo pouvait capter nos paroles.

- Je suis désolée, Guillermo. Ça ne se reproduira plus.

J’espérais bien qu’il ne serait plus jamais témoin de ce genre de scène non pas parce que nous ferions attention mais parce que nous n’aurions plus jamais de querelle de la sorte. Je dû tout de même être honnête avec Guillermo et lui dire que Finan était partit pour un petit moment et j’insistais sur le petit. Il n’avait que besoin de prendre du recul et moi aussi, cela ne voulait pas dire que nous venions de rompre !

Du moins… Je l’espérais de tout mon cœur !

Guillermo semblait vouloir passer à autre chose, probablement qu’il avait faim et qu’il était pressé d’aller renforcer l’empreinte permanente de ses fesses qu’il était entrain de creuser sur le divan du salon mais j’avais besoin de lui poser une question avant.

Je voulais qu’il se sente à l’aise de me répondre ce qu’il avait dans le cœur et non pas ce qu’il pensait devoir dire pour me faire plaisir ou pour bien paraitre.

Il accepta bien qu’il sembla un peu inquiet, comme s’il redoutait un piège.

Il n’y en avait pas.

Je lui demandais sans détour s’il aimerait continuer de vivre chez nous après sa période de punition, comme une famille, avec moi comme maman et Finan comme papa. Je savais que mon fiancé n’appréciait pas notre jeune pensionnaire et que la réciproque s’appliquait mais j’espérais qu’avec le temps, ils finiraient pas développer des affinités.

Guillermo m’expliquait clairement qu’il aimait l’appartement, qu’il m’aimait bien moi et que son projet de faire de la télé avec Vanya lui plaisait. Cela dit, il y avait aussi des crochets à placer dans la colonne des contres. Ses amis lui manquaient, je pouvais très bien le comprendre mais nous pourrions organiser des rencontres, rien n’empêchait qu’il les fréquente, ça n’obligeait pas une affiliation avec les Los Diablos.

C’était d’ailleurs ce que Finan ne semblait pas capter. Je ne lui demandais pas de couper les ponts complètement avec les Los Diablos mais d’arrêter de prendre par aux guerres, de dealer et tout ce qui vient avec.

Guillermo ne voulait surtout pas que Finan soit son père car, son père pour lui, c’était Ward.  Tout de suite, il se couvrit la bouche avant de se rendre compte qu’il ne risquait rien, Finan n’était pas là pour l’entendre.

- Écoute… Je ne connais pas personnellement Ward, alors tout ce que je peux te dire ce sont les mêmes choses que tout le monde raconte contre lui… Et tu ne connais pas aussi bien Finan que moi, alors même si je te dis que c’est un homme bien, tu ne peux que juger ce que tu connais…

Je soupirais en passant mes mains dans mes cheveux. Guillermo avait autre chose à me dire. Et pas n’importe quoi. Jimmy Reed lui avait promit qu’il serait un Los Diablos s’il se conduisait bien. Je secouais la tête et je plissais des yeux tout en soulevant mes sourcils.

- Jimmy Reed? LE Jimmy Reed?

Le big boss de BSC ? J’avais mal compris, c’était certains !

Puis je me ressaisis pour répondre à Guillermo qui supposait pouvoir être un Los Diablos tout en vivant avec nous parce que Finan le faisait lui !

Misère du ciel ! Cette conversation n’aura bien jamais de fin !

- Non, Guillermo… Parce que Finan et moi on s’est disputé justement à cause des Los Diablos, parce que ça complique notre relation et nos projets… Parfois il faut faire des choix dans la vie et… ce n’est vraiment pas facile. Parce que moi je vous aime tous les deux et j’ai horriblement peur de vous perdre !

Je ne m’étais même pas rendu compte qu’en parlant, j’avais dérapé et m’étais mise à pleurer !

@ Billy Lighter

Tiff disait qu’elle et Finan se disputeront plus. J’haussai des épaules avant d’hocher de la tête. Moi, je crois que c'est difficile de ne pas se disputer avec Finan. Moi, j'ai difficile de ne pas me disputer avec lui.

Mais c'était fini et, apparemment Finan allait revenir. J'aurais voulu que non mais c'est comme ça...

J'allais me mettre à déjeuner mais Tiff me posa alors une question... Elle était très difficile sa question ! Je savais pas quoi faire... En fait, moi, j'aimerais vivre avec Ward et Tiff ici tout en étant un Los Diablos et voir mes amis souvent tout en faisant de la télé avec Vanya. Mais j'étais pas trop bête. Je savais que je pouvais pas avoir ça... Alors, je devais choisir mais je savais pas quoi choisir...

Et quand je parlai de Ward, je cru que j'allais me faire frapper ou engueuler mais je me rappelai que Finan était pas là... Tiff disait qu'elle connaissait pas Ward comme je le connaissais mais juste ce qu'on lui avait dit de lui et que, moi, c'était pareil pour Finan, je le connaissais pas aussi bien qu'elle le connaissais. J’haussai des épaules...

-Pour Finan, ce que je fais, c'est jamais assez bien... Moi, je sais qu'il préfère Alvaro... Il trouve que je suis trop comme Ward... Ward a toujours été gentil avec moi. Il m'a offert un lance-pierre. Il m'a appris en m'en servir... Il jouait avec moi en m’apprenant des trucs. Il m'a appris à jamais pleurer. Il m'a appris à frapper. Tout pour que je sois le meilleur des Los Diablos, un jour. Et il tenait compagnie à maman. Elle était moins triste quand il était avec nous...

Je voulais devenir comme lui, un jour. Je crois que je peux y arriver... Il a été impressionné quand il m'a engagé comme taupe.

Mais ça m’aidait pas à choisir parce que Jimmy Reed m'avait proposé de devenir un vrai Los Diablos à 12 ans. Je rêvais de çà... Mais Tiff se demanda si je parlais DU Jimmy Reed.

-Oui. Ward m'a dit que c'était lui le chef des Los Diablos. Je savais pas ça avant... Presque personne sait ça. C'est lui qui a voulu que je vive avec Finan pendant un an.

Je fis une moue.

-Moi, je croyais que tu savais... Que finan te l'avait dit...

Mais non... Il l'avait pas dit, apparemment...

Puis, je continuais à parler en disant que je pourrais peut-être faire comme Finan. Être un Los Diablos et être ici...

Mais non. Tiff voulait pas.

Elle disait que c'était pour ça qu'elle s'était disputée avec Finan... Qu'il fallait choisir... Qu'elle avait peur de nous perdre.

Oh...

Elle a peur pour moi ? Ça me fit un drôle de truc dans mon cœur.. Mais Tiff se mis alors à pleurer...

Oh...

Je fus surpris... Comment on fait quand quelqu'un pleure ? J'avais déjà entendu Isabel pleurer. Une fois... elle était seule dans sa chambre... Mais j'avais pas osé entrer...

Jesse pleurait parfois aussi avant... Isabel le consolait quand il faisait ça.

Je m'avançai près de Tiff et frottai son dos comme Isabel faisait avec Jesse.

-Oh... Moi, je veux pas que tu pleurs...

Je pris un air triste...

-Moi, je vais pas mourir... Je...

Et je me rappelai que j'avais déjà failli mourir une fois... Ward m'avait visé avec son fusil. Il aurait pas tiré mais je devais le rejoindre sinon il m'aurait tué. Je comprends. C’est comme ça qu'on fait dans les gangs.. Mais bon...

-Je crois pas que Finan va mourir.

Si... peut-être... Maman est morte... Paco est mort... Hernan, Rafael.... Plein de morts.

-Je peux pas être Los Diablos et être ici ?

Je savais pas quoi faire...

-Mais si je suis pas Los Diablos... Je vais faire quoi ? Je sais faire ça, moi. Je sais rien faire d'autre...

J'étais perdu et...

-Je veux pas que tu sois triste...

Sinon, ça fait mal.

@ Billy Lighter

J’avais soumis une question à Guillermo de qui je n’attendais pas la réponse parfaite pour moi, mais la réponse parfaite pour lui. Je devais savoir ce qu’il voulait réellement avant de seulement penser à passer à l’étape suivante. Je vis bien que ce n’était pas facile pour lui de répondre. Il y avait autant de pour et de contre dans les deux sens. Il aimerait bien rester ici mais sa relation avec Finan ne jouait pas en ce sens. Aussi, sa vie d’avent lui manquait, je pouvais très bien comprendre que du jour au lendemain il avait été retiré de tout ce qu’il connaissait. Ça ne devait pas être facile de perdre ses repères.

- Finan a encore en tête le comportement qui t’a conduit ici. C’est pour ça qu’il est très exigeant. Avec le temps, si tu continu de bien agir comme tu le fais, il va se rendre compte que tu es un bon garçon. Moi, je l’ai vu tout de suite.

Je posais ma main sur son bras comme une douce marque de tendresse puis je l’écoutais continuer ce qu’il avait à dire en me parlant des Los Diablos et de Ward. Ça me chagrinait d’entendre que son ambition, à travers Ward, était de devenir le meilleur Los Diablos mais je fus choquée d’apprendre par la bouche de Guillermo que le grand patron de BSC était le chef des Los Diablos.

- Non… il ne me l’avait pas dit…

Comme Finan, Guillermo suggéra qu’il pourrait demeurer chez nous tout en étant un Los Diablos mais je refusais. Je ne pouvais pas accepter ça, moi qui crevais déjà de peur chaque fois que Finan sortait de la maison, si je devais en plus m’en faire pour Guillermo ! J’allais mourir d’une attaque du cœur avant sa majorité. Je lui avouais que c’était pour cela que Finan et moi avions eu une dispute, parce que sa vie de criminel commençait sérieusement à nous mettre des bâtons dans les roues. Puis, je ne pus retenir mes larmes en avouant qu’en plus, j’aurais beaucoup trop peur de les perdre !

Guillermo s’était rapproché de moi et passait sa main dans mon dos pour me réconforter en disant qu’il ne voulait pas que je pleure et qu’il n’allait pas mourir, que Finan non plus, n’allait pas mourir. Je secourais la tête avant d’essuyer mes larmes et de passer ma main dans ses cheveux.

- Je suis désolée! Je ne devrais pas pleurer devant toi.

Je me sentais mal d’avoir flanchée, il n’avait pas besoin de me voir dans cet état mais plutôt de me voir forte et là pur lui. Ça ne devait pas être l’inverse…

- J’ai confiance en toi, je n’ai pas confiance en les autres qui te voudraient du mal.

Puis je fis n on de la tête quand il me demanda s’il ne pouvait pas être un Los Diablos et vivre quand même ici. Ça doublerait les mensonges… Je ne voulais plus de mensonges.

- Et bien… je n’ai pas réfléchis à tout  mais… tu irais à l’école et puis tu te ferais des amis. Tu irais parfois chez eux et eux, viendraient parfois ici. Je pourrais aussi t’enseigner la musique, tu es doué, vraiment doué ! Et qui sait si tu ne deviendrais pas un musicien connu, un jour ?

Je le regardais comme une mère regardais son fils en sachant très bien que je ne devais pas faire ça mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je m’étais attaché à Guillermo, vraiment fort et très rapidement.  Cependant, je ne pouvais pas lui imposer une vie qui ne lui correspondait pas.

- Ce qui me rendra triste, Guillermo, c’est que tu décide d’une vie qui n’est pas pour toi. Peu importe ton choix, je le respecterai et, je t’aimerai, quoi qu’il en soit.

@ Billy Lighter

La question de Tiff était difficile… Je voulais rester ici… Mais je voulais aussi être un Los Diablos et revoir mes amis… Et puis, ici, il y avait Finan. Finan qui m’aimait pas… Mais Tiff disait que Finan, il voyait toujours ce qui m’avait mené ici. Je fis la moue… Elle disait que ça allait évoluer avec le temps. Je soupirai…

-Je sais pas. Finan, il change jamais d’avis. Pourtant, j’ai compris… Je sais que c’est mal de trahir. Je suis pas bête.

Mais j’avais pas eu le choix… Ward me tuait, sinon… Et je voulais pas mourir. Mais il avait pas eu le choix, Ward, vu que j’espionnais chez lui.

Tiff posa sa main sur mon bras. Tiff, elle, elle était gentille avec moi. Comme Isabel. Sauf qu’Isabel, elle s’occupait de tout le monde. Tiff, que de moi. C’était pas la même chose.

Puis, je continuai à dire que j’avais beaucoup trop de choix dont celui que Jimmy Reed. Mais je savais pas que Tiff savait pas que Jimmy Reed était le chef des Los Diablos. Je croyais que Finan l’aurait dit mais il l’avait pas fait…

C’est fait maintenant… Et il va peut-être encore m’en vouloir !

Mais, finalement, je me disais que je pourrais faire comme Finan. Mais Tiff voulait pas parce qu’elle tenait à nous. Et elle se mit à pleurer…

Je savais pas quoi faire…

Alors, je frottai son dos comme Isabel le faisait avec Jesse. Je lui dis qu’on allait pas mourir, moi et Finan… Elle passa sa main dans mes cheveux et dit qu’elle devait pas pleurer devant moi.

J’ai jamais vu d’adulte pleurer… Sauf Isabel… Mais je l’ai juste entendu, jamais vu…

Alors, c’était bizarre. Peut-être que seule les femmes peuvent pleurer. Ward a pas précisé ça.

Tiff disait qu’elle avait confiance en moi mais pas aux autres… Je pris un air triste.

-Oh… Mais… Je fais attention… Les autres m’auront jamais.

Ils avaient eu Paco… Mais ils ne m’auraient jamais ! Je suis le plus doué.

Mais… Mais Tiff voulait pas que je suis ici et un Los Diablos… Elle voulait pas… Je baissai les yeux. Je crois que j’avais pleeeein de choix. Mais je pouvais pas combiner les choix. Pourquoi ? C’est dommage… Surtout que je ferais quoi, ici, si je suis pas un Los Diablos ?

Tiff avait une réponse… Allez à l’école et puis, elle m’apprendrait la musique parce qu’elle dit que je suis doué.

Je la fixai… Être connu ? Mais aller à l’école… Je voulais la même vie que Jesse. Elle me proposais ça. Puis, être ici avec elle, c’est avoir une famille. J’ai toujours voulu avoir encore une famille…

Et Ward voulait que je vive tout seul… Et Jimmy a dit qu’il referait les Pequeñas Manos mais… Alvaro veut plus me voir…

Mais Tiff voulait pas décider pour moi.

Je m’éloignai pour me remettre assis en face d’elle. Je baissai les yeux. Je réfléchissais. C’était dur… Et si je faisais pas le bon choix ?

-Aller à l’école ? Parait que c’est comme la prison…

Je fis une moue…

-Et je sais même pas lire…

Je soupirai avant de relever le regard sur Tiff.

-Mais je veux faire comme Jesse… Etre célèbre et être dans les magasins. Et je suis doué pour la musique ? Je pourrais faire comme Jesse ?

Je me grattai l’arrière de la tête. Quand je repensais à ce que je faisais avec les autres dans la rues, ça me manquait quand même… Mais être célèbre… Avoir plein d’argent… C’était bien aussi. Puis, j’aurais Tiff.

-Je veux bien essayer… Mais alors, tu partiras pas, ok ? Tu restes avec moi… Je veux pas finir seul avec Finan… S’il part, je veux aller avec toi, pas avec lui… Il faudra le dire à Jimmy Reed… Parce que…

Mon regard se fit plus intense. Celui que je prenais quand j’étais dans l’Eastside face aux flics et aux autres Los Diablos. Celui que Ward m’avait appris à faire en penchant légèrement la tête sur le côté.

-Moi, je crois pas que Finan quittera les Los Diablos. Il peut pas le faire… Ceux qui quittent… Ils meurent.

Oui. C’était comme ça.

@ Billy Lighter

Finan n’allait pas changer rapidement son fusil d’épaule concernant Guillermo. Je le savais et le petit aussi le savait. Cependant, si Guillermo continuait à bien se comporter, ça ne pouvait faire autrement que d’aller mieux entre eux deux, du moins, je l’espérais. Puis, Guillermo avait compris que ce qu’il avait fait était mal. Il l’avouait, il ne le niait pas, c’était un très grand pas vers l’avant.

J’esquissais un frêle sourire.

- Personne n’a dit que tu étais bête, au contraire. Tu es très intelligent. Tu as compris que ce que tu avais fait était mal, maintenant, il ne faut que laisser retomber la poussière.

Moi, tout ce que je voyais, c’était qu’un enfant avait été coincé entre deux gangs rivaux et avait agit dans le meilleur de ses intérêts. Il était attaché à Ward parce qu’il avait prit soin de lui, petit et qu’il avait été gentil avec sa maman. Est-ce que quelqu’un, Finan, Alonso ou même Jimmy Reed à réfléchi au conflit de loyauté dans lequel Guillermo avait été plongé ? C’est comme ces enfants qui voient leurs parents s’entre déchirer et qui doivent choisir entre papa et maman !

Et puis Finan était bien placé pour le comprendre !

Il n’était pas capable de se positionner face au Los Diablos et notre relation. Il ne voulait pas les quitter pour moi, il ne voulait pas me mettre en danger à cause d’eux. J’étais complètement larguée au travers de tout ça.

Pour rien au monde je ne voulais perdre Finan et Guillermo, ce qui me paraissait de plus en plus inévitable avec la guerre des gangs qui avait éclaté. Guillermo qui se disait assez prudent pour ne pas se faire prendre. Finan aussi pourtant, il s’était prit une balle il n’y avait pas si longtemps de ça !

- Je ne m’en remettrais pas, Guillermo, s’il devait t’arriver quelque chose.

Je lui demandais, s’il le pouvait, s’il aimerait vivre avec Finan et moi, former une famille mais, bien sûr, cela ne se ferait pas sans concession. En fait, je lui demandais pareil qu’à Finan. Je n’étais pas entrain de vouloir sauver un Los Diablos à la fois mais au moins deux que j’aimais vraiment de tout mon cœur.

Ma question plaçait Guillermo comme entre deux chaises et je voulu le rassurer en lui disant qu’il n’y avait pas de mauvaises réponses. Peu importe son choix, je ne pourrais que le respecter et vivre avec.

- L’école n’est pas une prison et tu ne pourras pas y aller tout de suite puisque tu ne sais pas tout ce qu’il faut pour suivre mais je pourrai te trouver un professeur privé qui viendrait ici pour t’aider et à ton rythme.

C’était dans les options, je n’écartais aucune possibilité.

Guillermo voulait bien accepter ! J’en eu des palpitations au cœur ! Alors je me penchais et le serrais très fort tout contre moi et je l’embrassais dans ses cheveux en lui promettant que je ne le quitterais pas. Du moins, je me battrais de toutes mes forces pour que jamais nous soyons séparés.  Je savais que le plus difficile restait à venir, l’administration pour qu’il passe sous ma garde ne serait pas simple mais mon père pourrait trouver un moyen de m’aider. J’Irais le voir dès ce soir, plus vite j’agissais, mieux cela serait.

- Je ne sais pas ce qui va se passer avec Finan, Guillermo… Je ne sais pas si… Mais je vais me battre pour lui, aussi fort que je vais me battre pour toi !

@ Billy Lighter