Je crois que je n’ai jamais été aussi angoissé de toute ma vie…

C’était debout, à côté de Maitre Louis, serré dans mon costard-cravate, que j’avais attendu le verdict de ce foutu procès que j’attendais depuis des mois maintenant.

Le juge Lewis avait demandé à tout le monde de se lever et tout le monde l’avait fait. Ma famille était derrière moi. Même Guillermo était présent. Il avait insisté sachant très bien que venir lui permettrait de louper l’école aujourd’hui. D’autres gens étaient venus me soutenir alors que je n’en pouvais plus d’attendre et de savoir ce qui allait me tomber dessus.

Le procès s’était bien passé. Maitre Louis avait méthodiquement détruit les attaques de Josh et les quelques témoins qu’il avait envoyé au front pour me soutenir avait, apparemment, fait pas mal d’effet.

Il m’avait dit de ne pas m’en faire.

Mais c’était plus fort que moi.

Je crevais de trouille.

Puis, le verdict tomba. Et quand j’entendis le mot « prison », je crus que j’allais faire un arrêt cardiaque. Avant de comprendre que, finalement, je n’irais pas un seul jour en prison. Je n’obtenais, en fait que 6 mois de prisons avec sursis et des dédommagements à hauteur de 20 000 dollars à payer à Josh.

Et ce fut tout. Rien d’autre. Pas de travaux d’intérêt généraux. Pas de passeport révoqué… Rien d’autre. Juste ça.

Du coup, je n’avais pas pu m’empêcher de lever le bras et de gueuler.

-YOUHOU !

Dans la salle avant de me tourner vers Tiff pour l’embrasser. Il y eut des applaudissement des gens qui me soutenaient alors que Josh avait quitté la salle sans même m’adresser un regard.

Il avait perdu. Il le savait et ça l’emmerdait. Bien fait pour lui.

Après avoir remercié Maitre Louis, on avait décidé, avec Tiff, de rentrer directement à la maison fêter ça dans l’intimité de notre appartement. Juste nous deux parce que Guillermo avait eu notre autorisation d’aller chez un camarade de classe nommé Dylan pour rattrapé les cours qu’il avait raté aujourd’hui et loger chez son ami pour jouer aux jeux vidéo. Demain c’était samedi alors, avec Tiff, on avait bien voulu qu’il décompresse à sa façon.

Après l’avoir lagué chez Dylan, on avait, donc pu rentrer chez nous et une fois arrivé dans notre appartement, j’avais doucement plaqué Tiff contre le mur pour l’embrasser tendrement avant de souffler à son oreille :

-Putain, j’y croyais pas…

Au verdict. J’y croyais pas… Un verdict qui était, quelque part, un rayon de soleil dans l’ombre qui continuait de planer sur ma vie. Parce que je n’en avais pas fini, hélas avec tout ça. Il y avait encore le dernier coup à faire contre Fleming. Riley devait attendre mon feu vert. Le temps que je sois prêt… Et que je trouve le courage d’en parler à Alonso qui, depuis notre dispute, ne m’avait jamais recontacté.

Aujourd’hui, je ne voulais pas pensé à Riley, aux Los Diablos, à Alonso ou à Fleming. Juste à l’instant présent. Tiff, moi et…

-Yoric Shamrock Quinn… On devrait l’appeler comme ça. Shamrock parce que ce gamin nous donne une sacré chance…

Ça lui irait bien comme second prénom. Et j’avais dit ça en posant ma main sur le ventre rond de Tiff. Je la fixai droit dans les yeux.

-Désolé pour tout, chérie… C’était stressant et… Plus jamais. Plus jamais tu n’auras à vivre ça.

C’était ce que je voulais. D’où le fait que je freinais un maximum le plan de Riley. Pourtant, il faudra bien se lancer un jour.

@ Billy Lighter

J’avais vu les heures défiler la nuit précédent le procès. Si l’avocat de Finan s’était montré rassurant, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il y avait une toute petite possibilité pour que le vent ne tourne pas en notre faveur. Ça m’angoissait au p oint où je m’étais levée pas moins de huit fois pendant la nuit pour aller faire pipi. Tout au long du processus, je m’étais montré forte et certaine que Maitre Louis saurait sortir mon mari de ce mauvais pas d’autant plus que Samantha elle-même n’avait fait que répéter à quel point l’avocat était compétent.

Qu’il le soit où non, le dernier mot revenait au juge. Nous étions tous debout, comme ce veut la règle de bienséance dans une salle de cours, quand il avait lu les charges retenues contre Finan et qu’après un résumé des faits et de quelques énoncés de loi visant à faire bon effet, il avait rendu son verdict. Je poussais un long soupire de soulagement quand il donna sa sentence à Finan.  

J’avais enlacé Ivar, Vanya puis Samantha qui se tenaient tout près de moi, ainsi que Guillermo qui souriait grand. Ce que Finan recevait représentait une petite tape sur les doigts et compte tenue de ce qui avait été mentionné dans les possibilités, nous allions prendre cette petite tape et payer les vingt milles dollars avait (presque) plaisir ! D’ailleurs, Josh avait quitté la salle de cours la tête basse, visiblement peu content de l’issu du procès.

J’avais embrassé mon mari qui s’étai retourner pour m’enlacer et m’embrasser lui aussi. Nous avions le cœur léger et joyeux. Je ne pouvais pas croire que tout ce stress était enfin derrière nous et que nous pourrions enfin nous concentrer sur l’avenir sans devoir sans cesse mettre des parenthèses au cas où.

Après autant d’émotion, c’est à la maison que nous allions ensuite, juste le temps de déposer Guillermo chez un ami. On déclina même les invitations à aller boire une pinte pour célébrer mais je pense que nos amis et nos proches avaient compris que nous avions aussi besoin de vivre ce moment là tous les deux. Ce fut une période difficile, qui nous avait à la fois fortement ébranlé et en même temps, beaucoup rapproché.

À porte de notre appartement fut tout juste refermée derrière nous qu’on s’embrassait à pleine bouche, à en perdre le souffle mais je ne connaissais pas de meilleure façon de célébrer ce verdict que de le faire en s’embrassant.

- Alors il se nommera Yoric Shamrock Quinn ! Et il portera fièrement son prénom.

Et il naîtrait sur la terre de ses ancêtres puisque rien n’empêchait maintenant mon rêve de me rendre en Irlande pour donner naissance à mon fils.

Finan ensuite demanda pardon pour tout le stress que nous avions vécu et me fit la promesse que plus jamais je ne vivrais pareil expérience. Je le savais sincère mais je savais aussi que la vie que nous menions ne laissait pas beaucoup de manœuvre pour tenir de telle promesse. Nous ne pouvions pas savoir de quoi serait fait demain. Cela dit, c’était soir de célébration et non pas le moment de relativiser sur la vie et ses misères.

- Maintenant, nous pouvons penser au groupe et à préparer la naissance de notre fils à Limerick. Il faudra prévenir Abby surtout.

La tante de Finan envoyait des lettres de temps en temps pour prendre de nos nouvelles et je me plaisais à lui répondre. C’était tout un changement pour mon gros nounours qui n’avait eu de lien avec sa famille depuis de nombreuses années.

@ Billy Lighter

On avait refusé les demandes de nos amis d’aller boire un verre. Ils avaient bien compris qu’on avait besoin de se retrouver tous les deux pour savourer se verdict et, enfin, pouvoir dormir sur nos deux oreilles. Enfin presque… Parce que je savais que le plan de Riley allait venir me hanter jusqu’à-ce que je le mette en place surtout que je n’avais aucune idée de comment les choses allaient tournées.

Mais en attendant, je profitais en embrassant Tiff jusqu’à ne plus avoir de souffle. C’est après ce baiser que je lui fis part de mon idée de donner un second prénom à notre enfant. Une prénom qui témoignera de la chance qu’il nous a donner pendant tous les mois où il était là, bien caché dans le ventre de Tiff.

Et elle accepta. J’esquissai un sourire.

-Ouais ! En plus s’il devient une rockstar, un jour, il aura déjà le nom pour.

Je rigolai en disant ça. On ne savait pas ce que Yoric allait devenir une fois grand. Même si les parents de Tiff semblaient le voir faire des grandes études. Pour nous, il fera ce qu’il lui plait même s’il était clair qu’il grandira dans la musique. Tout comme Guillermo. Il fera ce qu’il lui plait. Enfin… Hormis dealer, hein…

Je m’excusai, ensuite, auprès de Tiff pour tout le stress que tout ça lui avait apporté. Je lui promis qu’elle n’aura plus jamais à subir ça mais j’avais, tout de même, un goût amer en bouche en disant ça… Pourquoi ? A cause du plan de Riley… C’était clair que tout ça allait finir par me hanter. Pourtant, je voulais absolument tenir cette promesse.

Tiff en vint alors aux projets d’avenir. Maintenant qu’on pouvait en faire, elle n’allait pas se privé. Et le premier projet était la naissance de notre enfant. Elle avait rêvé pouvoir accoucher en Irlande et, maintenant que c’était sûr que je pouvais voyager, rien n’empêchait de pouvoir réaliser ce rêve.

-On téléphonera à Abby. Elle sera contente de savoir que tout s’est bien passé et qu’elle pourra voir le petit quand il aura pointé le bout de son nez.

Je savais que Tiff entretenait une correspondance avec ma tante. Les deux femmes s’entendaient à merveilles et ça m’avait permis de renouer avec une partie de ma famille moi qui, avant ça, n’avait que les Los Diablos.

Je posai mes mains sur les hanches de Tiff.

-Et ça sera un super voyage. On devra préparer ça bien et y aller bien à l’avance. Guillermo aura fini son année scolaire. Ça sera l’occasion pour lui de voyager un peu. Ce gamin n’a vu que L.A. depuis qu’il est né. Ça va lui changer.

Après la naissance du petit, on pourra se consacré à notre carrière. Entièrement. Sans Los Diablos, sans procès, sans rien d’autre. Juste profiter et faire des tournées.

-Le seul problème c’est que si on va là-bas, on aura à nouveau plus envie de s’en aller.

Je rigolai avant de l’embrasser à nouveau tendrement. Je plongeai, ensuite, mon regard dans le sien.

-Tu crois que tes parents vont faire le voyage ? Ou bien ils attendront patiemment qu’on ramène le gamin ici et qu’on aille jusque chez eux pour le montrer ? Si je me rappelle bien ta mère voulait faire une fête… Tu lui as reparlé de tout ça depuis ?

Ouais… Notre dernier souper c’était, encore une fois, mal passé et ça remontait déjà…

@ Billy Lighter

Si j’avais pu pousser un puissant cri de soulagement pour témoigner de mon soulagement suite au verdict donné par le juge, je l’aurais fait ! Au lieu de ça, c’est à la maison que Finan et moi avions décidé de célébrer le moment, en tête à tête. Nous aurions l’occasion de revoir nos amis pour souligner la chose mais ce soir, cela nous appartenait.

Mon gros nounours, tout romantique qu’il était, avait choisit ce moment pour me parler d’une idée qu’il avait eu. Nous avions déjà trouvé le prénom de notre fils mais Finan désirait y ajouter une petite touche pour témoigner de la chance que cette grossesse surprise nous avait apporté. J’avais été séduite par l’idée et la symbolique.

- C’est un nom parfait pour ça en effet !

Yorick Shoamrock Quinn avait beaucoup de style et il ferait honneur à son nom quoi qu’il ferait dans la vie. Il allait être bercé par la musique dès son plus jeune âge, il l’était déjà alors que je me plaisais à jouer pour lui des mélodie au violon ou à la harpe. Il pourrait cependant devenir plus studieux et sage que nous et se tourner vers une carrière de médecin ou de philosophe, allez savoir ! Je serais fière de lui quoi qu’il fasse, même s’il suivait les traces de son grand-père maternel.

Le procès derrière nous, nous pouvions réaliser mon rêve de donner naissance à notre fils en Irlande. J’aurais été très triste de ne pouvoir le concrétiser. La tante de Finan, Abby, allait être aussi très heureuse d’apprendre la nouvelle. Nous avions tissé des liens depuis notre première rencontre et nous échangions régulièrement des lettres.

- Ce sera plus rapide de lui passer un coup de fil, en effet. Elle va nous aider à nous organiser pour l’accouchement.  

Nous logerions chez elle comme elle me l’avait mainte fois proposé et elle nous mettrait en relation avec un médecin de la place pour faciliter les démarches administratives. Comme me le faisait remarquer Finan, Guillermo allait pouvoir sortir de Los Angeles pour la toute première fois et ce serait certainement un voyage dont il se souviendrait toute sa vie.

- Ça vous rapprochera encore un peu plus que de vous retrouver en Irlande ensemble. Il va pouvoir nouer ses propres liens avec les origines de sa famille.

Je rigolais ensuite avant d’hocher de la tête. Nous avions eu un coup de foudre viscérale pour l’Irlande et rentrer à la maison la toute première fois n’avait pas été simple. Cette fois, nous allions nous y installer pour deux ou trois mois, le temps que Yorick naisse et qu’il soit assez fort, et moi aussi, pour rentrer.

- Je suis prête à courir le risque ! Ce serait peut-être une occasion de regarder pour un pied à terre à Limerick. Ce serait plus pratique que de devoir chaque fois déranger Abby même si elle nous accueille de bon cœur.

J’enlaçais Finan qui caressait toujours mon ventre. C’était si bon de rêver librement sans devoir composer avec un nuage orageux à l’horizon ! Quoi que lorsqu’il parla de ma mère, ça pouvait rimer avec turbulence.

- Elle sera furieuse, tu t’en doute ! Elle va me sortir pleins de statistique dramatique sur les risque d’accoucher dans un autre pays, elle va user de chantage émotif pour me faire changer, le genre de chose qu’elle fait si bien. Mais comme je ne changerai pas d’avis, je pense qu’ils vont envisager de faire le voyage et en ce qui concerne la fête et bien…

Je ne voulais pas d’une fête guindée pour laquelle elle n’aurait invité que leurs amis. Je n’appréciais pas plus que ça que de recevoir des cadeaux ou des enveloppes de gens que je ne connaissais à peu près pas.

- Je n’ai pas eu le courage de lui parler dernièrement non…Elle doit déjà avoir réservé un traiteur et commandé un immense gâteau.. Tu pense que ça peut voyager dans la soute à bagage, un gâteau ?

@ Billy Lighter

On s’était, donc, accordé sur le nom de notre fils. Un nom original et qui allait, je l’espère, lui porter chance autant que lui en en avait apporté.

Un enfant, qui, désormais, pourra naitre en Irlande comme c’était la vœu de Tiff. Elle voulait absolument que Yorick naisse dans mon pays natal et j’avais trouvé l’idée vraiment bien. Maintenant que j’avais rendu mes comptes avec la justice ce rêve était faisable. Ma tante allait être ravie et j’avais proposé qu’on lui passe un coup de fils pour lui annoncer toutes les nouvelles. C’était plus rapide et plus simple.

-Oui. Il faudra préparer ça bien.

Je savais qu’Abby allait insister pour nous héberger. Je n’aimais pas spécialement profiter de la gentillesse des gens mais connaissait le caractère d’Abby, je doute qu’elle nous laisse vraiment le choix.

En plus, comme Yorick allait n’aitre en juillet, on pourra prendre Guillermo avec nous en Irlande parce qu’il sera en vacances. Comme quoi, les choses tombaient plutôt bien. Tiff était certain que tout ça allait nous rapprocher. C’était clair que c’était une bonne façon de montrer à Guillermo qu’il faisait bel et bien partie de notre famille. Qu’il était un Quinn. Même si je savais qu’il avait encore une souvenir clair de sa mère. Je souris.

-Sans doute. J’espère qu’il va s’amuser. Mais il y a pas mal de choses à faire en Irlande et ça sera un premier voyage pour lui alors je doute qu’il s’ennuie. Même s’il peut parfois être rabat-joie.

J’esquissai un sourire. Comme tous les pré-ado, en fait. Quand Guillermo ne voulait pas faire quelque chose, il avait cette tendance à faire comme si la chose le répugnait ou n’était pas fait pour lui.

Quant à nous, j’espérais qu’on allait pouvoir rentrer après un tel voyage. On risquait de s’attacher à l’endroit comme à notre premier voyage ensemble à Limerick. Mais pour Tiff, aller là-bas ouvrait la porte à plein d’occasion comme celle de déjà chercher pour une maison ou un appartement là-bas afin de pouvoir s’y réfugier quand on voudra. Avoir de l’argent changeait quand même toute une vie… Il y avait pas à dire.

-Oui, on pourra déjà commencer à chercher. C’est une bonne idée. Plus vite on a un pied à terre là-bas, plus vite on pourra s’y rendre autant de fois qu’on veut.

On s’enlaçai tout en discutant de ses projets bien plus intéressant que la prison que je risquais encore il y a quelques heures d’ici.

Je finis par demander si les parents de Tiff comptaient faire le voyage et s’ils allaient encaisser le fait que leur petit-fils allait naitre loin de Los Angeles. D’après Tiff, sa mère allait être furieuse ce qui me fit ricaner. Sa mère ne m’aimait pas beaucoup et je le savais alors que j’avais l’impression que je pourrais encore facilement avoir Mitchell Austin dans ma poche…

Bref, la mère de Tiff n’allait pas aimer et aller le faire savoir ce qui ne m’étonnait pas.

-Ta mère tout cracher ça…

Finalement, Tiff était sûr qu’ils feront le voyage mais elle n’avait pas encore eu le courage de leur parler de la fête que la mère de Tiff voulait absolument faire… Je rigolai à sa réflexion sur le gâteau.

-Non. Je ne pense pas qu’il survivra au voyage, le gâteau. Mais si tes parents insistent, ils devront attendre notre retour pour la fête. Même si la patience ça semble pas être le fort de ta mère… Ni le lâché prise, d’ailleurs.

Je rigolai encore caressant de plus en plus les courbes de Tiff alors que mon regard était plongé dans le sien.

-Peut-être qu’Ivar et Vanya feront le voyage aussi pour venir voir le petit après la naissance… Ça serait bien.

Après tout, c’était eux qu’on avait désigné comme parrain et marraine du petit.

Et d’ici là, Ward Fleming sera mort ? La question vint s’immiscer dans mon esprit mais je m’empressai de la chasser pour sourire à Tiff.

-Mais avant tout ça, si on en profitait ?

Je soufflai ça à son oreille intensifiant mes caresses.

-Rien que toi et moi jusqu’à demain matin.

Après l’avenir s’ouvrira à nous… Avec ses bons et ses mauvais côtés.

@ Billy Lighter

L’avenir nous souriais maintenant ! Plus rien ne nous empêchait de préparer la venu au monde de Yoric Shamrock Quinn en Irlande, que pouvais-je demander de mieux ? Finan était d’accord pour que nous commencions dès que possible l’organisation des préparatifs. Je n’avais jamais accouché de ma vie mais je me doutais qu’il y avait pleins de choses auxquels il fallait songer et plus encore quand la naissance se passait quand un autre pays que celui de résidence.

Heureusement, nous pourrions compter sur l’aide d’Abby, la tante de Finan. Si au départ les retrouvailles avec elle ne s’annonçaient pas simples, nous avions rapidement nouer un lien fort avec elle au point ou j’entretenais une correspondance avec la tante de mon époux. J’en apprenais davantage sur la famille de Finan ce qui me permettrais de répondre aux futures questions de Yoric.

Guillermo allait avoir son baptême de l’air alors que nous quitterions ensemble Los Angeles dès la fin des classes. Il visiterait la terre ancestrale de son père et nouerait de plus fort lien avec nous, sa nouvelle famille, sans pour autant oublier les souvenirs qu’il conservait de sa défunte maman. Je me plaisais à croire que Guillermo s’épanouissait sainement avec nous et que nous lui inculquions de belles valeurs familiales. En tous les cas, il était maintenant très impliqué dans ma grossesse depuis qu’il avait comprit qu’il n’était pas en compétition avec le bébé, bien au contraire.

- je suis certaine qu’il ne s’ennuiera pas un seul instant. Il pourra rédiger pleins de chronique pour l’émission, ça risque d’aider à ce que son côté rabat-joie de pré adolescent ne se manifeste trop souvent.

Ça me fit rire doucement. Guillermo passait au travers pleins d’étapes dans sa vie et la pré adolescence sonnait avec insistance à la porte. Nous n’allions pas y échapper mais nous pouvions espérer qu’elle passe sans trop de dommage collatéraux. De mon côté, je n’avais pas été très rebelle à cette âge mais probablement que Finan, lui, avait vécu toutes sortes d’expériences.

Nous pourrions profiter de notre long séjour à Limerick pour s’y trouver une maison à nous ce qui nous faciliterait la tâche quand nous voudrions prendre des vacances puisque nous étions tombés très amoureux de l’endroit lorsque nous nous y étions rendu. Finn était d’accord alors j’ajoutais cette tâche à la liste que j’avais en tête.

Quand ensuite Finan me demanda si j’avais discuté avec mes parents de nos projets, je lui répondis que je n’en avais pas eu le courage. J’avais eu assez à gérer émotionnellement parlant sans en ajouter une ouche avec les états d’âme de ma mère qui allait en faire trop, comme toujours, en me reprochant de l’empêcher de vivre son rôle de grand-mère ou je ne savais plus ce qu’elle pouvait sortir comme excuse.

- Nous ne la réinventerons pas, hélas.

Et, est-ce que nous ferions vraiment mieux que pire en tentant l’expérience ? je craignais que non alors le mieux que nous puissions faire était d’apprendre à vivre ave ses évanouissements qui tombaient toujours au bon moment. Quant à la fête de naissance dont elle s’était donné le mandat d’organiser, elle devrait la déplacer jusqu’en Ireland ou bien attendre notre retour pour envoyer les invitations.

- Je n’ai jamais vu ma mère autant mise à l’épreuve avec son lâcher-prise que depuis que nous sommes ensemble.

Finan songea qu’Ivar et Vanya pourraient venir nous rejoindre après la naissance de Yoric et j’approuvais son idée. Le couple avait été nommé en tant que parrain et marraine alors j’espérais bien oui, qu’il allait être dans les premier à rencontrer notre petit trésor.

- Il faudra leur en parler la prochaine fois que  nous les verrons alors.

J’étais certaine qu’ils allaient dire oui !

Finan ne caressait plus que mon ventre maintenant et il suggérait que nous profitions de cette rare occasion que nous avions d’avoir l’appartement pour nous tout seul.

- Rien que toi et moi jusqu’à demain matin, gros nounours ? Profitons-en alors parce que dans quelques mois, ce phénomène rare ne sera qu’un lointain souvenir !

Je l’embrassais avant de me lever aussi gracieusement que mon ventre me le permettait. Qu’est-ce que cela serait dans quelques mois quand je serais presque à terme ? Je préférais ne pas y penser et profiter que je pouvais encore avoir l’air d’un sexy cachalot !

@ Billy Lighter