De mettre encore une fois le pied sur notre plateau de tournage me comblait de bonheur. Chaque fois, je me disais que c’était une chance, une bénédiction même d’avoir le privilège de divertir les gens, de leur offrir ce rendez-vous hebdomadaire. Nous étions emballés de semaine en semaine mais aujourd’hui, nous l’étions davantage car nous avions la chance de recevoir un invité spécial pour le tournage.

Robin était passé tôt me prendre à la maison pour nous rendre au studio et dès notre arrivé, j’avais été guidée pour me rendre à la salle de maquillage et de coiffure. On devait rendre mes traits fatigués, comme si j’avais passé une très mauvaise nuit ou plutôt, plusieurs mauvaises nuits et pour cause, dans l’épisode précédent, la maman d’Alice, mon personnage, est décédé.

Le thème pouvait sembler être lourd et il était vrai que de faire de l’humour autour du deuil est quelque chose de délicat mais nous avions réussis à parler du sujet de manière à éviter l’effusions de larmes et en gardant le ton léger. Ce fut l’occasion pour Alice de parler avec son fils de la mort. Il était encore tout petit quand son père a trouvé a mort dans l’accident de voiture qui a également laissé Alice changé à jamais.

Bref, nous avions eus de bons commentaires pour l’épisodes qui malgré le sujet, avait su faire sourire les gens.

Maintenant, il fallait passer à l’étape suivante, celle de la préparation des funérailles et le dernier au revoir à la maman d’Alice. Nous avions eu l’idée un peu folle d’offrir le rôle de l’entrepreneur de pompes funèbres à un invité spécial complètement à l’opposé. Mais, n’était-ce pas ce que nous faisions depuis le tout début ? Nous aimions offrir des rôles à des invités en les plaçant dans un contexte dans lesquels, le public ne les imaginait pas. C’était drôle et chaque fois, les gens spéculaient sur un possible prochain rôle et de qui en défendrait la personnalité à l’écran.

Cette fois, nous avions frappé vraiment fort !

J’étais maquillée et coiffée maintenant et je pouvais quitter ma chaise pour retourner dans l’espace loge et me relaxer. J’allais sans aucun doute réécouter les enregistrements de mes textes afin d’être prête.

- Tu t’attends à quoi comme tournage, Robin ? Tu connais Cash Izbel ?

Je lui avais déjà posé cette question, mais je ne pouvais pas résister à la poser de nouveau, peut-être par nervosité ou curiosité.

- J’ai vraiment très hâte de le rencontrer. On dit qu’il est très ténébreux et peu loquace.

Il avait accepté notre invitation, je me disais que c’était bon signe et qu’il devait avoir eu envie d’essayer quelque chose de différent.

- Ian va peut-être passé, même s’il n’a pas de texte pour cet épisode. Je pense qu’il est curieux et qu’il a envie de voir de près Cash Izbel en plein tournage.

Ian n’aimait pas ne pas être de tous les épisodes mais pour le bien de l’histoire, parfois, l’un de nous trois n’était pas à l’écran, ce n’était pas plus mal que ça. Il allait finir par s’en remettre et arrêter de faire une scène chaque fois.
J’étirais les mains vers Robin pour prendre les siennes dans les miennes et les caresser doucement. Notre couple allait bien, tout comme le couple d’Alice et Casey filait le parfait bonheur.

@ Billy Lighter

On était reparti pour une nouvelle journée de tournage aux studios de cinéma. Notre sitcom fonctionnait toujours aussi bien et nous avions énormément d’idées pour la suite.

La particularité de cette dernière était qu’on invitait de temps à autres des guests venus de divers milieux artistiques. On avait déjà eu Daniele Ricci, Nathan J. Williams mais aussi le couple Stone et encore bien d’autres. Chaque fois les réactions étaient très positives si bien que les fans de la série utilisent les courriers de lecteurs de certains magazines pour proposer des idées de guests. Et parmi ces idées étaient revenus plusieurs fois le nom de Cash Izbel si bien qu’on s’était décidé à proposer un petit rôle au guitariste de The Lightening.

C’était, donc, lui l’invité du jour dans un rôle qui est drastiquement en contraste avec le physique atypique d’Izbel. Et, en même temps que ça, on avait décidé d’aborder un sujet plus grave. Ça n’allait pas être simple de parler de deuil dans une sitcom comme la nôtre qui se voulait légère mais on pensait bien avoir trouvé le bon ton avec le scénario qu’on avait échafaudé avec Sloan.

J’étais allé cherché Sloan ce matin et elle était passée au maquillage juste après moi. Alice, son personnage, venait de perdre sa mère dans l’épisode précédent alors les maquilleuse allait avoir un peu de travaille pour faire en sorte qu’Alice ait l’air très fatiguée.

Quand Sloan me rejoignis dans la loge, je lui souris alors qu’elle me posait des questions sur Izbel qu’elle avait hâte de rencontré me disant que beaucoup trouvait qu’il était peu loquace. Ça c’était le moins que l’on pouvait dire.

-Je n’ai aucune idée de comment ça va se passer, à vrai dire. Je connais très peu Cash Izbel. Je l’ai rencontré sur le tournage du clip de The Lightening et… Il ne parlait pas beaucoup, c’est vrai, hormis pour montrer toute sa désapprobation face aux idées de Samantha Mancini. Je crois qu’ils ne s’aimaient pas beaucoup.

Le tournage du clip de The Lightening avait été un peu tendu… C’était pas mon meilleur souvenir malgré le très grand professionnalisme de Mancini.

-Mais s’il a accepté, j’imagine que je le verrais sous un autre jour.

Je souris espérant qu’Izbel soit aussi enthousiaste qu’un Nathan ou un Ricci. On verra bien… Tout ce que j’espérais c’était que tout sa passe bien. C’était toujours l’inconnue quand on invitait des guests qu’on connaissait peu.

Sloan me parla alors que Ian qui n’avait pas d’apparition dans l’épisode. Un Ian qui passera peut-être malgré tout. Je levai un sourcil en esquissant un sourire. Est-ce que ça voudrait dire qu’il va arrêter sa manie de bouder chez lui a chaque fois qu’il n’est pas dans un épisode ? Si c’est le cas, ça sera un grand pas pour l’Humanité !

-C’est vrai ? Excellent ! Même si j’espère qu’il ne viendra pas juste pour montrer qu’il est mécontent.

Je rigolai en disant ça. Ian était parfois imprévisible… Et j’imagine que l’adolescence n’allait pas arranger ça. Or, notre petit Ian grandissait de plus en plus.

Je laissai Sloan prendre mes mains et les caresser. Je l’embrassai ensuite tendrement avant qu’on ne nous prévienne que Izbel était là. Je souris.

-C’est parti, alors.

Je pris Sloan par la main et on sortit de la loge pour rejoindre Izbel. Je le saluai en souriant.

-Salut, Cash ! Comment tu vas aujourd’hui ? Prêt pour le tournage ? Le scénario te plait ?

J’avais décidé de le tutoyer… A vrai dire, je me voyais mal faire autrement avec lui. Il y avait une tellement nonchalance qui émanait de lui que j’avais du mal à le vouvoyer.

@ Billy Lighter

Il me fallait quelque chose à faire. Sinon, j’allais replonger.. et si je replongeais, Billy allait replonger lui aussi dans ce trou sans fond… Et The Lightening se ferait encore attendre, même si les fans étaient toujours là.

Mais il nous fallait un nouvel album, une nouvelle tournée ! Je voulais retournée sur les route serpentant à travers l’Amérique et pourquoi pas le monde ! Il me fallait voyager, sinon, je retournerais dans le Désert et qui sait si un jour, je ne décidais pas d’y rester…

Mais je ne pouvais pas abandonner Billy.

Alors on m’avait proposé quelque chose à faire : jouer un petit rôle dans une sitcom à succès. Je ne connaissais pas très bien la sitcom en question. Je vivais pratiquement que de nuit et à l’heure où elle passait, je dormais. Mais j’étais enthousiaste quand même et connaissais la chose dans les grandes lignes…

Parce que tout le monde ne parlait que de ça.

Et si j’y apparaissais, ça voudrait dire que The Lightening était toujours là. Même si Billy ne serais pas là.

On m’avait donné le rôle d’un entrepreneur de pompes funèbres mais un peu atypique. Comme moi quoi… Car il ne fallait pas rendre la chose dramatique, mais demeurer léger. Je croyais bien que je pouvais faire ça si j’étais bien dirigé.

Dans cette sitcom, il y avait Robin North avec qui on avait déjà tourné le clip Be Mine !. Mais il y avait une grosse différence entre ce jour-là et aujourd’hui… Aujourd’hui, j’étais clean depuis un moment et je ne ressentais pas le manque, ce qui faisait que j’étais de bonne humeur.

Et puis, il n’y avait pas de Samantha Mancini pour jouer les artistes qu’elle n’était pas.

J’entrai dans le studio, la clope pendant à mes lèvres et zigzagant plutôt que de marcher droit, comme si je suivais la ligne au sol laissée par un serpent… On pouvait me donner n’importe quel rôle, je serais toujours le Shaman.

Sloan Perry et Robin North étaient là, main dans la main et North me salua.

-Je vais bien.

Je regardai autour de nous.

-Je pense que je suis prêt pour le tournage mais c’est vous les professionnels… j’aurai peut-être besoin d’un peu d’aide. Je savais ce que je voulais pour le clip mais là, c’est votre bébé, pas le mien.

Je souris, bien caché derrière mes boucles de cheveux.

-Ouais le scénario est bien… Il paraît qu’ils m’ont même trouvé un costard !

Je ne tremblais pas, je ne transpirais pas, j’allais bien, pas comme le jour du tournage du clip où j’avais ensuite été pleurer chez Lenny que Mancini prenait trop de place, trop d’initiatives.

Je pris ma clope entre les deux doigts d’une main et de l’autre, pris doucement la main de Sloan que je posai sur ma joue, pour qu’elle me « voit » en vrai, jusque dans mes cheveux bouclés pour qu’elle m’identifie bien… Et se rappelle des images de moi de quand elle était encore voyante.

-Je suis content de te rencontrer, Sloan… J’espère que tu vois la vie en couleurs et en milliers de sensations.

Je souris.

-Mais c’est moi que tu vas guider aujourd’hui. Tu as l’air fatiguée…

@ Billy Lighter

Je considérais que nous avions une chance unique de parler d’un sujet délicat sans pour autant tomber dans le cliché très lourd du mélodrame. Certes, mon personnage vivait un deuil difficile mais le ton de la sitcom demeurait léger. L’épisode serait sans aucun doute moins loufoque les précédents mais il n’en demeurait pas moins sympathique. Et pour nous aider à rendre le tout à l’écran, nous avions penser à Cash Izbel dans le rôle de l’entrepreneur de pompes funèbres charger des funérailles de la maman d’Alice.

Le nom de Cash Izbel c’était imposé de lui-même parce que j’en gardais un souvenir d’un homme ténébreux, mystérieux et imperceptible. Nous avions besoin d’un individu tel que lui pour endosser un rôle atypique. Je pense que c’était Robin qui l’avait avancé et notre équipe qui nous aide à l’élaboration du scénario s’était montré sceptique. Cash Izbel n’était pas l’homme le plus accessible, non plus le premier à qui nous pouvions penser quand nous parlions de jouer la comédie. C’était exactement pour cette raison qu’il devenait un choix parfait.

Sortir de sa zone de confort, tel était la mission de notre sitcom depuis le tout début et jusqu’à présent cela nous souriait alors pourquoi changer une formule gagnante ?

Cela dit, une fois sur le plateau de tournage le jour J, je ne peux m’empêcher de redemander pour une énième fois à Robin comment il pensait que la journée allait se dérouler. Il avait eu une expérience de tournage avec le guitariste puis qu’il avait tourné pour la vidéo de The Lightening, Be Mine!.

- Bon et bien s’il y a quelque chose qui lui déplait, nous le saurons très rapidement, alors. Je vous ça comme un point positif !

Il ne risquait pas de nous faire une crise de Diva, comme Lola Stone.

Nous aurions peut-être la visite de notre propre petite Diva pendant la journée. En effet, Ian V. Hunter n’était pas dans l’épisode d’aujourd’hui et, normalement, il se met toujours en colère quand ça arrive. Cette fois, cependant, il avait dit, plutôt que de hurler son désaccord, qu’il viendrait peut-être faire un tour sur le plateau de tournage pour voir comment les choses se déroulaient. Je pense qu’il était curieux de voir Cash Izbel troquer guitare contre script.  

- Il prend en maturité ! Espérons-le !

Je me laissais embrasser par Robin, e lui rendis son baiser même tout en l’enlaçant. Il n’y avait plus de sifflement moqueur de la part de l’équipe qui était maintenant habitué de voir notre idylle à l’écran porté dans la vie de tous les jours. C’était agréable de vivre notre amour sans se poser de questions.

On nous avisa de l’arrivée de Cash et Robin, presque immédiatement ensuite, le salua. Je pouvais très bien ressentir sa présence. Cash Izbel possédait une aura très vibrante, je pouvais la voir! Elle émanait de lui et c’était magnifique a contempler. Rare étaient les gens qui comme lui, me permettais de voir leur âme.

- C’est un véritable plaisir de te recevoir Cash et ne t’en fait pas, pas de pression, tu le joue comme tu le sens.

Nous avions toujours insisté pour que nos invités qui incarnaient un personnage leur donne leur propre couleur. C’était ce qui fonctionnait le mieux. Ainsi, par exemple, Daniele Ricci avait donné à son gérant de banque tous les traits exagérés des italiens.

Cash, ensuite, prit ma main dans la sienne pour la poser sur sa joue et, du bout des doigts, je découvrais son visage. C’était…

- Fascinant…

Je ressentais au bout de mes doigts la personnalité de Cash. Je le voyais sans le voir, c’était indescriptible.

- Alice est fatiguée, mais moi, je suis en pleine forme. Cela veut dire que notre maquilleuse m’a bien réussi !

Je caressais encore la joue de Cash, sans me demander si ça en devenait déplacé, je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était captivant toutes ces vibrations qui passaient de lui à moi.  Son aura était si étincelante ! Mais il fallait bien que je me reprenne.

- Tu peux aller voir ton costard et nous dire si cela te convient. La costumière à quelques propositions pour toi et ensuite tu pourras aller au maquillage.

Robin et moi, pendant ce temps-là, pourrons nous placer dans le décor et s’y déplacer pour que je définisse mes repaires encore une fois avant d’être fins prêt à tourner. L’action allait directement commencer alors que le couple doit choisir le cercueil idéal.

@ Billy Lighter

Sloan voyait toujours le bon côté des choses. Ainsi pour ce qui était du caractère franc d’Izbel, elle se disait qu'on saurait très vite, du coup, si quelque chose ne plaisait pas au guitariste. Ce qui était totalement vrai. Je souris hochant de la tête.

-C’est vrai que c'est un avantage.

Et puis, Billy ne sera pas là... Et, sincèrement, je voyais ça comme un point positif aussi. Parce que je n'avais pas l'impression que Lighter tirait Cash vers le haut.

Sloan avait précisé qu'on verrait, peut-être, Ian pointer le bout de son nez ce qui voulait dire que, contrairement aux autres fois, il avait un peu mieux encaissé le fait qu'il n’apparaîtrait pas dans l'épisode. Pour Sloan, c’était un signe que notre petit râleur national prenait en maturité. Je rigolai un peu.

-Oui, peut-être.

Après ça, je l'avais embrassé. Ça faisait un moment qu'on ne se cachait plus et c’était, maintenant, devenu normale pour l'équipe qui nous entourait. Et ça faisait du bien.

C’est ensuite qu'on nous avais annoncé l’arrivée de Cash. On était allé à sa rencontre et je l'avais salué avec chaleur. Il disait aller bien et je souris. Il était toujours difficile de voir ses expressions derrières ses boucles noires.

Il disait être prêt mais disait qu'il aurait sans doute besoin d'indications étant donné que c’était notre bébé. Sloan disait qu'il ne devait avoir aucune pression. On était toujours très ouvert à ce que nous offrait nos invités comme idées.

-Oui, ne t'en fais pas. On te guidera mais n'hésite pas à faire les choses comme tu le sens.

Cash disait avoir aimer le scénario et disait qu’on lui avait même trouve un costard. Je rigolai un peu.

-Oui, les costumiers en ont trouvé un pas mal.

J'étais sûr qu'il lui irait bien.

Après Cash plaça la main de Sloan sur son visage pour qu'elle puisse prendre conscience du physique de ce dernier. De nos invité c’était le premier qui faisait ça et je trouvais ça très attentionné de la part du guitariste. Je souris en les laissant faire connaissance alors que Cash disait que Sloan avait l'air fatigué preuve que le maquillage était bien fait ce que confirma Sloan.

Sloan proposa alors à Cash d’aller se préparer. Quand il partit, je me tournai vers Sloan.

-Et ben, il semble de bien meilleur humeur que lors du tournage du clip.

Ce qui était un soulagement pour moi, je devais bien l'avouer.

Le décor était en place et on s'y avança avec Sloan quand Cash refit son apparition vêtu de son costard. Il lui allait vraiment bien, du coup, j'étais satisfait.

-Tu es parfait comme ça.

Et, comme Cash nous avait fait remarqué qu'il faudra un peu le guider, je me lançai.

-La scène se passe au funérarium, Alice et Carey vont venir te voir pour discuter du cercueil. On va essayer de la faire une fois et on verra ce que ça donnera. Pas de pression, si ça ne fonctionne pas on recommencera.

J'avais laissé Cash se placer dans le décor et j'avais pris la main de Alice pour entrer dans la danse. Casey était aussi un rien marqué mais pas autant qu’Alice.

-Bonjour Monsieur Jones.

J’avais tendu ma main alors que l'autre tenait celle d’Alice.

-Nous avions rendez-vous pour l'achat d'un cercueil. La mère de ma petite-amie vient de décéder... On aimerait voir les modèles que vous avez à proposer.

C’était le début. On allait découvrir ce que Cash avait dans le ventre.

@ Billy Lighter

Robin et Sloan avaient une belle aura, une belle complicité aussi… C’était tout l’inverse de ce que j’avais vu lors du tournage du clip de The Lightening… Parce que l’aura tyrannique de Mancini prenait toute la place et que celle, tourmentée et noire d’April Fox, tirait Billy vers le bas… Quant à Robin, entouré de toutes ces femmes envahissantes, il n’avait pas pu exprimer son art au mieux.

Ici, pas de Mancini pour nous dire quoi faire… Sloan disait que je ne devais pas m’en faire et que j’étais libre de jouer comme je le voulais… Il fallait rendre drôle un thème pesant qu’était le deuil… Je savais ce qu’était le deuil… J’avais perdu ma nymphe, Gaïana, d’une overdose… Elle était morte dans mes bras sans que je m’en rende compte.

Je l’avais pleurée longtemps. Je la pleurais toujours… Et ça ne rendait le fait d’être sobre que plus difficile… Car je savais qu’elle m’attendait dans le Désert.

Je laissai Sloan parcourir mon visage de ses mains. Elles étaient chaudes et douces, rassurantes comme celles d’une mère…

Mais elle avait l’air fatiguée… Et tout deux me dirent que j’avais été trompé par le maquillage.

Je souris.

-Il me semblait bien que ton aura était chatoyante pour quelqu’un d’aussi pâle.

Et Robin me rassura encore en disant que je devais faire les choses comme je le sentais.

-Ok… J’espère ne pas vous décevoir.

Puis on parla costume et je pus aller voir les costumiers, laissant Sloan et Robin sur le plateau. Je troquai mon t-shirt troué pour un costume trois pièces noir, austère mais que mes cheveux et mon attitude rendaient burlesque. La costumière qui s’était occupée de moi avait regardé un peu mes bras de travers car ils étaient pleins de cicatrices de piqûres, bien que cela commençait à disparaitre. « Tant mieux » dirait Lenny.

Je passai au maquillage avant de rejoindre Robin et sa belle fée qui voyait sans voir… Elle avait certainement une perception plus aiguisée que n’importe qui ici… un peu comme moi… Robin dit que j’étais parfait comme ça.

J’allumai une clope.

-Merci…

Il me fit un petit topo de la scène et je l’écoutai attentivement. Et je rallumai une autre cigarette au moment où le réalisateur annonçait qu’on tournait. Je soufflai la fumée de ma clope, entrant dans mon rôle et serrant la main de Robin.

-Bienvenue chez nous, Mademoiselle Scott et Monsieur Johnson… Nous sommes à votre service pour vous accompagner durant votre deuil… Veuillez me suivre, s’il vous plait…

Je souris.

-Croyez-moi, votre mère se plaira beaucoup dans un cercueil Jones ! Dites-moi… Votre mère est-elle naine ? Parce que j’ai commandé un tas de cercueil pour nains et je n’arrive pas à les écouler… Il faut croire qu’il y a moins de nains que je ne le pensais dans la population de notre adorable ville.

@ Billy Lighter

Robin et moi étions prêts pour ce nouveau tournage. Encore une fois, nous avions élevé la barre en invitant nul autre que Cash Izbel à se joindre à nous. Sans vouloir sembler prétentieuse, je trouvais que c’était un coup de génie, autant qu’avec Daniele Ricci. Cash Izbel allait jouer la comédie dans un rôle qui allait, sans aucun doute, le sortir de sa zone de confort.

Cash fit ensuite son apparition et, à défaut de le voir, je percevais son aura. J’en étais fascinée, c’était la première fois que cela se produisait aussi fortement. Cash devait avoir quelque chose de bien particulier pour émaner de la sorte.

Comme plusieurs de nos invités, il admit ne pas savoir comment se diriger et demanda notre aide mais c’était ce qui faisait la beauté de notre entreprise ! Il n’y avait pas de pression et il était libre de rendre son personnage comme il le sentait pour le rendre unique. Il pouvait faire de son personnage ce qu’il voulait.

Puis Cash avait prit ma main et l’avait posé sur son visage. Je découvrais ses traits et ses couleurs. J’en percevais la vibrance. Cash s’étonna de mes traits si tirés mais il n’en était rien, sauf de la magie du maquillage ce à quoi il répliqua qu’il aurait été étonnant que mon aura soit aussi chatoyante si j’avais été aussi épuisée. Il me fit sourire d’étonnement. Il avait le cœur pur pour voir les auras.

J’en étais encore bouche bée quand notre invité prit congé de nous pour se rendre au maquillage et au costume. Robin en moi pouvions prendre place dans un tout nouveau décor que je ne connaissais pas mais Robin serait là pour me guider.

Cash revenu et bien que je ne puisse pas le voir, je cru sentir dans sa voix la satisfaction de ce qu’il avait.

Nous pouvions donc commencer à tourner.

Ainsi donc, Alice se présentait éprouvée par le deuil, au bras de son petit ami. Le directeur de pompes funèbres interprété par Cash salua nos personnages en bonne et due forme avant d’offrir l’accompagnement au travers cette douloureuse épreuve.

- Merci, c’est gentil à vous, dit Alice tout en tapotant son visage d’un mouchoir.

Robin bien dans son rôle, demanda à voir les cercueils puisque c’était ce qu’ils devaient choisir et Cash proposa avec aisance le modèle Jones mais interrogea encore sur la taille de la défunte parce qu’il avait commandé plusieurs cercueils pour nains.

- Sont-ils moitiés prix ?

Je fis mine de réfléchir avant de balayer l’idée durevers de la main.

- Ma mère a précisé dans son testament, son désir de se faire enterrer avec tout un tas de truc, alors je crois qu’en fait, il faudrait le modèle tombeau.

Je fouillais dans ma poche et en sortis une liste que je tendis à Cash, puisque mon personnage tout comme son interprète ne pouvaient lire. La liste comportait de nombreux items et si certains pouvaient être mignons, comme la photo de son mariage, d’autres étaient surprenants tel que sa collection de petites cuillères.

- Ma maman était une femme très sentimentale, elle avait ses habitudes, vous comprenez ? Mon père est décédé il y a plusieurs années de cela. Je… je suis maintenant une orpheline !!!

J’avais dit ça sur un ton de surprise, comme si je venais de le réaliser et avait porté ma main sur ma poitrine et pris plusieurs grandes inspirations avant de me reprendre.

- Pardonnez-moi… Les cercueils, pouvons-nous les essayer ? Je voudrais m’assurer que le lit du repos éternel de ma maman soit le plus confortable possible !

@ Billy Lighter

Je découvrais réellement un autre Cash que celui que j’avais rencontré lors du tournage du clip de The Lightening. Il était tout doux avec Sloan et n’hésita pas à la laisser toucher ses traits afin qu’elle puisse imaginer la figure du guitariste.

Il se fit tout de même trompé par le maquillage mais n’hésita pas à qualifier l’aura de Sloan de chatoyante. J’esquissai un sourire. Il savait parler aux gens, lui. En tout cas, ça sembla charmer Sloan qui était comme bouche bée par les observations du guitariste. Un guitariste qui n’avait pas envie de nous décevoir.

-Tu ne nous décevra pas.

J’en étais sûr. Et puis, le but était d’avoir de lui dans sa représentation et pas de le diriger vers quelque chose. Ce qui comptait quand on invitait des guests comme ça c’était justement de laisser aller leur imagination et ça même s’ils n’avaient aucune expérience en acting.

Cash finit par se diriger vers le maquillage et quand il revint on était prêt à tourner la scène. Je trouvais que ce costume lui allait très bien et il me remercia. Ça changeait de ses tenues de rocker habituelles. Et je devais avouer qu’avec sa coupe de cheveux ça donnait un certain style tellement c’était atypique.

On se mit, ensuite, en place alors que je tenais Sloan par la main afin de la diriger dans ce nouveau décor. L’avantage c’était que nos personnages devaient faire exactement la même chose. Donc, c’est ainsi qu’on se présenta devant Jones, le personnage incarné par Cash. Un Cash qui avait pris le pas de s’allumer une cigarette. C’était déjà une chose improvisée par Cash qui était plutôt bien vue pour rendre son personnage encore plus originale. Même si le vois fumer me donnait envie de fumer. Mais j’allais me retenir.

Je démarrai la scène et c’est tout naturellement que Cash enchaina. On le suivit alors que Sloan jouait la femme en deuil alors que je cherchais par mon regard à la soutenir et la consoler.

Et c’est la que Cash sortit ses cartes humoristiques en parlant de cercueil pour nains. Loin de choqué Alice, elle demanda si les cercueils étaient moitiés prix. Je fixai Jones attendant d’entendre les prix avant qu’Alice ne change d’avis pour la simple et bonne raison que sa mère avait décidé de se faire enterrer avec un tas d’objets allant du normal au plus farfelu.

-Oui. Elle était très conservatrice.

Le jeu d’acteur de Cash était parfait autant que celui de Sloan dont le personnage se rendait compte qu’elle était orpheline. Je frottai alors son dos prenant un air désolé avant qu’elle ne demande à Jones d’essayer les cercueil. J’hochai de la tête.

-Oui, si on pouvait les essayer, ça serait bien. On veut le meilleur pour sa mère. Elle aimait beaucoup le confort, vous voyez ? Quand ce n’était pas assez confortable, elle nous le faisait savoir. Alors pour qu’elle repose en paix et que les autres morts aussi puisse continuer de reposer en paix, il vaut mieux que ça soit confortable à souhait.

On avait décidé de faire une approche décalée qui saura faire rire tout le monde malgré le sujet.

@ Billy Lighter

Robin et Sloan étaient vraiment attentionnés. Ils avaient tous les deux une belle aura, signe d’une belle complicité et d’un amour sans faille. Alors, ils ne s’aimaient pas qu’à l’écran ? Je souris en sifflant doucement, comme un serpent, entre mes lèvres.

En tout cas, ils étaient rassurants.

-C’est que je n’ai pas l’habitude de parler autant.

Je me faisais, en générale, comprendre autrement ou alors, je restais un incompris. Un excentrique, un peu comme Billy mais d’une toute autre façon.

Bientôt, je fus prêt, tout comme le plateau. C’était à moi de jouer. Je n’avais aucune idée de comment devait se comporter un directeur de pompes funèbres… Et mon costard, l’habit, ne faisait pas le moine. D’autant que le ton de la sitcom devait rester léger.

J’accueillis donc Alice et Casey dans ce qui était mon antre et les saluai avant de m’inquiéter de la taille de la défunte sous prétexte que j’avais soi-disant commandé des cercueils pour nains que je n’arrivais pas à écouler.

Et Alice de demander s’ils étaient à moitié prix.

-Votre mère n’étant pas naine, nous pouvons la couper en deux et vous faire une offre, deux cercueils pour le prix d’un !

Je soufflai la fumée de ma cigarette… Alice m’expliqua alors que sa mère voulait se faire inhumer avec tout un tas de trucs du plus légitime au plus farfelu et qu’il faudrait donc un grand modèle pour tout y mettre.

-Je vois…

Je dis ça en me frottant le menton, comme si je réfléchissais. Casey affirma que la défunte était très conservatrice avant que sa petite amie ne se rende brutalement compte qu’elle était orpheline. Je posai ma main qui ne tenait pas ma cigarette sur l’épaule d’Alice.

-Je peux voir que vous êtes aveugle… Vous n’êtes pas orpheline… Vous pourrez voir et sentir la présence de vos parents à vos côtés à tout jamais.

Puis je pris la liste des choses que la maman avait prévu d’emporter avec elle dans la tombe…

-Mmm ses sex toys aussi… ? Et deux bouteilles de whisky ! ça c’est une femme qui sait mourir !

Et Alice et Casey de demander s’ils pouvaient essayer les cercueils, prétextant que la mère d’Alice était une femme qui aimait le confort… Je souris, la clope au bord des lèvres.

-Bien sûr que vous pouvez essayer ! D’autant plus, ma pauvre, que vous ne pouvez pas les voir. Suivez-moi, je vais vous montrer votre gamme… quel est votre budget ?

J’arrivai dans une « pièce » qui était montée en carton où étaient alignés, par contre, de vrais cercueils. Je pris la main libre d’Alice et l’invitai à s’installer dans un des cercueils premier prix…

-Attention à la marche… Voici l’un des moins chers de notre gamme… Tissus 100% coton.

@ Billy Lighter

Robin et moi, bien ancrés dans la peau de nos personnages, fumes accueillis par un Cash Izbel que je sentais bien en possession de son personnage de Mr. Jones, entrepreneur de pompes funèbres.  Robin me guidait alors que je jouais l’orpheline éprouvée par le deuil.  Tout de suite, Jones proposa des cercueils pour nains ce qui j’espérais, allait faire rire les gens chez eux, dans leurs salons. L’offre semblait alléchante, surtout s’ils étaient vendus la moitié du prix.

- Oh! Grand Dieu non ! Ma mère ne faisait jamais les choses à moitié de son vivant, alors je ne crois pas qu’elle apprécierait, même dans la mort !

Si, au début, Alice se montra intéressée, elle changea rapidement d’idée puisque sa mère avait besoin d’un très grand cercueil pour y être exposé avec tout un bataclan d’objets dont mon personnage avait la liste dans sa poche et qu’elle tendit à Mr. Jones.

- Comme le mentionne mon conjoint, elle était très conservatrice !

Ma pauvre Alice réagissait mal au fait d’être maintenant orpheline, je jouais le choc de la triste réalité et la réaction de Cash fut plus que parfaite. Il caressa ma joue, un peu comme je l’avais fait avec lui quand il était arrivé et il offrit un réconfort spirituel d’une grande profondeur dont je n’avais pas le souvenir d’avoir entendu dans le script.

- Oh ! Comme c’est touchant et réconfortant ce que vous me dites, Mr. Jones !

Le son du papier qu’on dépliait, ensuite, me replaça dans la scène. Cash allait prendre connaissance des objets placés sur la fameuse liste. La maman d’Alice était conservatrice, certes, mais elle était aussi une femme extravagante qui avait su tirer son épingle du jeu de son veuvage.

Je pouffais de rire et pointais en direction de là où je savais était placé Cash.

- C’est dans ces moments-là que je suis heureuse d’être aveugle ! Je ne verrai pas mon beau-papa à pile exposer avec ma mère !

Le souci du détail était important pour Alice ainsi donc, elle voulait pouvoir essayer les cercueils pour s’assurer que le dernier repos de sa mère soit le plus confortable possible.  Casey confirma que sa défunte belle-mère était une femme appréciant son confort.

- Choisissons le meilleur cercueils pour éviter qu’elle ne revienne nous hanter quand nous dormirons paisiblement.

Ce fut maintenant à Cash de guider nos personnages sur le plateau vers un assortiment de cercueils répondant aux besoins et au goûts de tous et chacun.

- Ma mère avait une solide assurance vie qui couvrira largement tous les frais de ses funérailles. Je peux me permettre le haut de gamme. Montrez-nous ce que vous ave de mieux, Mr. Jones.

Il fallait tout de même commencer quelque part et l’entrepreneur de Cash commença par le moins cher de sa gamme et il aida mon Alice à s’y glisser en la prévenant pour la marche. Cela me faisait tout drôle de me retrouver allongée là-dedans. Je devais me concentrer sur mon texte pour éviter de penser que je ne verrais pas si quelqu’un fermait le couvercle pour m’y enfermer et ensuite m’enterrer vivante.

- C’est très doux, effectivement ! Ma mère à demandé à se faire enterrer dans son pyjama préféré, elle y serait confortable mais…

Je bougeais un peu pour bien sentir et trouver des repaires.

- Il est trop étroit. Je crains que son ourson en peluche n’entre pas à ses côtés. Tu en penses quoi Casey ?

Je tendis les mains pour qu’il m’aide à m’en extirper.

- Tu devrais essayer le prochain modèle.

@ Billy Lighter

Cash avait démarré fort avec la proposition de cercueils taillé pour les nains. Il proposa même de couper la mère d’Alice en deux pour la placer dans deux cercueils de cette taille ce qui, je l’imagine, ne manquera pas de faire rire dans les chaumières. Mais Alice refusa mettant en avant le fait que sa mère ne faisait jamais les choses à moitiés. Sloan avait toujours été douée pour les jeux de mots et elle s’en donnait à cœur joie dans cette sitcom.

Donc, on allait éviter les petits cercueils parce que, de toute manière, la mère d’Alice voulait être enterrée avec tout un tas d’objets. Des objets dont Alice avait la liste en main… Mais avant, elle se rendit compte de son nouveau statut d’orpheline mais je ne m’attendais pas à ce que Cash y aille de sa petite touche personnelle. Une touche personnelle bien appréciée et qui nous montrait, l’espace d’un instant, le vrai Cash Izbel.

Ça apporta du réconfort à Alice avant qu’il ne commence à lire la liste des objets avec lesquels la mère d’Alice voulait être enterrée. Dedans, il y avait des sex-toys et je devais faire en sorte d’éviter de rigoler autant au ton de Cash qu’à la remarque de Sloan sur son beau-père à pile.

-En effet, elle savait vivre et donc, elle sait tout aussi bien mourir. C’était une femme sans tabou.

C’était le moins qu’on pouvait dire ! Et, bien sûr, Casey disait tout ça sur un ton grave qui dénotait avec le ton de la scène ce qui provoquait un effet comique.

Alice voulait essayer les cercueils et Jones nous emmena donc les voir disant qu’on pouvait les essayer. Parce que, oui, il fallait absolument qu’on teste le confort ! Sinon, la mère d’Alice risquait bien de venir nous hanter !

-Oui, c’est mieux si on respecte toutes ces volontés. Les fantômes risqueraient de beaucoup perturber Henry.

Et pas que lui ! Parce que vu la tête de mon personnage à ce moment-là, il n’y aurait pas qu’Henry que sa traumatiserait !

Jones nous proposais de commencer par aller voir les bas de gammes mais Alice précisa que sa mère avait une bonne assurance vie et que, donc, on visait un plus haut de gamme.

-Oui mieux vaut prendre la meilleure qualité !

Sinon, on risquait réellement d’avoir des fantômes !

On commença tout de même par le bas de gamme et Alice s’installa dedans. Elle se concentra avant de conclure que c’était trop petit pour y mettre l’ourse en peluche favori de sa mère.

-Oui ! Bien trop petit ! Il nous faut un plus grand !

J’aidai Alice à sortir faisant un maximum attention à Sloan avant que Jones ne nous montre un cercueil un peu plus cher mais plus grand aussi.

-Oui, je vais l’essayer.

J’entrai dedans fermant les yeux et prenant un air concentré avant de dire :

-Hmmm… Pas mal… Ça donnerais presque envie d’être mort. Mais… Je ne sais pas… Est-ce que vous n’auriez pas un modèle avec de la soie. Il n’y a rien de plus confortable que la soie.

J’étais sortis du cercueil avant de fixer Jones.

-Oh et, si possible, de la soie rose ! Elle aimait le rose…

J’avais fixé Jones prêt à savoir si ma demande était possible.

@ Billy Lighter

Il fallut que je me retienne de rire, mais un sourire transparu tout de même sur mon visage au jeu de mot de Sloan a.k.a Alice. Ça se voyait que ce n’était pas la première fois qu’elle jouait son personnage et elle était bien dedans. La sitcom ne se voulait pas dramatique, c’était plus une comédie.

Mais je passai tout de même ma main sur sa joue, avec des mots réconfortants, un message du shaman que j’étais à l’orpheline qu’était Alice. Un tout petit moment suspendu où je n’étais plus M. Jones, mais bien Cash Izbel. J’espérais que les fans de la série apprécieraient.

Mais quand elle me passa la liste des choses à enterrer avec sa mère, ce qui me fit regarder Casey une seconde puisqu’il la disait conservatrice, je dis avec tout mon sérieux que les sex-toys de la défuntes ainsi que deux bouteilles de whisky devaient être enterrées avec elle… Retour au rire.

Casey et Alice avaient bien peur que la défunte ne vienne les hanter dans leur sommeil si tout n’était pas arrangé convenablement. Mais mon personnage ne savait pas qui était Henry, rôle tenu par Ian Hunter qui était absent aujourd’hui… D’après ce qu’on disait, c’était une vraie diva.

-Alors faisons de notre mieux pour préserver votre sommeil.

Je les invitai à me suivre dans la partie du studio aménagée en showroom de cercueil… Et ils demandèrent s’ils pouvaient les essayer, ce que j’acceptai avec grand plaisir.

-Il faut être bien sûr de son choix et ne pas oublier que c’est là que reposera l’être aimé pour le restant de l’éternité…

S’ils n’avaient pas la chance de s’être créé un monde où ils pourraient passer l’éternité… Comme moi, j’avais mon Désert… un Désert où je pouvais retrouver Gaïana… un Désert où un jour, nous parcourions les dunes, Billy et moi… Car j’étais certain que même dans la mort, The Lightening perdurerait… Sous une autre forme peut-être, mais quand même.

Alice essaya le cercueil 100% coton mais le trouva trop étroit pour y mettre l’ours en peluche de sa mère.

Quant à Casey, il approuva, affirmant qu’il en fallait un plus grand.

-Alors j’ai ce qu’il vous faut !

Je m’avançai un peu jusqu’à un vraiment grand cercueil, fait pour une personne obèse, par exemple.

-Voici un exemplaire King Size avec un matelas de velours… Je vous laisse essayer, Monsieur.

Casey entra dans le cercueil et cela sembla lui plaire. Il me fit rire quand il affirma que ça donnait presque envie d’être mort.

-Je vous avouerai que j’ai ici des gens qui viennent pour utiliser ce genre de cercueil comme lit. C’est inusité, mais cela arrive.

Mais Casey sorti du cercueil en réclamant de la soie.

-Mmm King Size et en soie, j’ai ce qu’il vous faut… mais je vous préviens que ça fait vraiment monter la facture alors j’espère que votre mère et belle-mère est aussi bien assurée que vous le dites.

Et je leur ouvris un nouveau cercueil.

-Allez-y, vous pouvez tenir à deux dedans sans problème.

@ Billy Lighter

Tous les trois étions bien campés dans nos personnages et le tournage allait merveilleusement bien. Nous avions fait tout un segment sans s’arrêter, tout coulait de source. Cash Izbel s’était très bien approprié le personnage de Mr. Jones, l’entrepreneur de pompes funèbres et lui donnait une âme, une couleur. Il ne manquait pas non plus de sens de répartie car, si nous avions des lignes directrices et des dialogues de pré établi, nous encouragions l’improvisation, c’est ce qui donnait à notre sitcom sa fraîcheur que les fans appréciaient tant.

Cash, sous les traits de Mr. Jones, avait su consoler mon Alice d’un geste tendre, comme il l’avait fait un peu plus tôt avec moi et ce moment avait servit de transition pour continuer la scène et renouveler avec l’humour. S’il le voulait, il pourrait certainement se tourner vers une carrière d’acteur, en tous les cas, je croyais fermement à son talent.

Il fallait trouver LE cercueil parfait pour la maman d’Alice! Il devait être confortable, assez grand pour contenir la défunte et tous les objets qu’elle apportait pour son repos éternel, il devait être de qualité et Casey, après avoir essayé le sien, décréta qu’il devait être en soie et, si possible, en soie rose.

Heureusement, il y avait tout ce qu’il fallait dans le showroom de Mr. Jones pour combler les attentes. Il confia même qu’il arrivait que parfois, des gens venaient essayer des cercueils pour y dormir.

- Le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient, je suppose ! Et quoi de mieux que de venir faire un petit roupillon dans un cercueil pour prouver cette théorie !

Il y avait un modèle avec de la soie et assez grand pour que nous puissions s’y retrouver à deux. Aidé de Casey et Mr. Jones, je pris place dans le cercueil avant que mon fiancé ne m’y rejoigne. Il était très étrange de se retrouver à deux là-dedans.

- Est-ce déjà arrivé qu’un couple amoureux décède en même temps et que vous les y exposiez ensemble dans un seul et même cercueil ?

Je trouvais cela extrêmement romantique mais quand même un tout petit peu macabre.  Je ne touchais pas le fond non plus que je ne me sentais comprimée dans mon espace. Je pouvais prendre la main de Casey et je me fis la réflexion que si je devais partager mon dernier lit avec quelqu’un et que ce soit pour l’éternité, je voudrais que ce soit avec Robin.

- C’est assez grand, en tous les cas, nous pourrions y mettre tous les caprices de ma mère et même une réserve de pile ! Vaut mieux être prudent !

Je me demandais si, avec le couvercle refermé, nous aurions toujours autant d’espace et, comme si on lisait dans mes pensé, il y eu un grincement puis un gros BOUM et je perdis la lumière émanant de Cash.

- Robin ? Qu’est-ce qui vient de se produire ?

J’avais envie de rire mais quelque chose me disait que ce n’était peut-être as le moment. Je levais un bras et je pu toucher l’intérieur du cercueil recouvert de soie.

- Oh… C’est un petit peu inquiétant ça ! Et bien sûr, il fallait que ça nous arrive à nous !

@ Billy Lighter

Cash avait un certain talent pour le jeu d’acteur. En fait, il savait jouer autant l’humour que la nuance… C’est quelque chose qu’on voit rarement chez les acteurs amateurs. Peut-être que Cash devrait s’essayer à plusieurs types de rôles. En tout cas, s’il veut démarrer une carrière dans le cinéma, j’étais prêt à l’aiguiller.

Même si… Ouais, en temps que guitariste il était largement au-dessus de la moyenne. Mais tout ça prouvait que le mystérieux Cash avait une énorme sensibilité. Ça s’entendait dans son art mais aussi, ici, dans son jeu d’acteur.

Et Sloan semblait vraiment beaucoup l’apprécier.

En attendant, Casey et Alice comptaient bien remplir les demandes de la mère d’Alice pour être sûr de pouvoir préserver leur sommeil. Monsieur Jones y alla de sa réflexion sur le fait qu’il valait mieux bien choisir parce que c’était là qu’allait reposé la mère d’Alice, qui était fortement appréciée, pour l’éternité.

-Oui, il ne faudra pas se tromper dans notre choix.

Alors, on prit le parti d’essayer. C’est Alice qui essaya en premier avant que moi, Casey, je me m’installe dans un cercueil dans une gamme plus haute qui était un king-size avec matelas en velour ! Ce n’était pas rien et je déclara que ça donnait envie d’être mort. Les cercueil Jones était à ce point apprécier que certains viennent acheter des cercueils pour l’utiliser comme lit. Alice semblait approuver le concept et moi, je me retenais bien de rire. Casey restait sérieux même si, moi, intérieurement, je ne cessais de me marrer.

Mais je déclarai vouloir un modèle avec de la soie et Jones nous en présenta un non sans dire que ça allait faire grimper le montant de la facture.

-Elle est vraiment bien assurée. Vous n’imaginez même pas.

Preuve que la mère d’Alice avait largement tout prévu pour que son confort soit sauf dans l’au-delà !

En tout cas, le cercueil était assez grand pour deux et on y prit place Sloan et moi. Je souris alors qu’Alice se demanda si, quand un couple décède en même temps, Jones les exposaient ensemble. Ça ne devait pas arriver souvent mais ça devait quand même arriver parfois.

Je laissai Jones répondre alors que Sloan entrelaça ses doigts avec les miens en disant que c’était assez grand pour tous les caprices de la mère d’Alice.

-Oui, il vaut mieux prévoir des piles. On est jamais trop prudent.

Mais c’est là que le couvercle du cercueil ne se referma d’un coup !

Non, ça ce n’était pas prévu… Et je failli rire alors que Sloan, elle, semblait surprise vu qu’elle n’avait fait qu’entendre ce qu’il venait de se passer. Je lui murmurai :

-Le cercueil s’est refermé. C’était pas prévu.

On ne parlais pas assez fort pour être entendu par le preneur de son alors que Sloan s’exclama qu’il fallait que ça arrive à nous. Je ricanai légèrement.

-Ouais… Mais on peut tourner ça à notre avantage.

Et j’haussai la voix pour qu’on puisse m’entendre distinctement hors du cercueil.

-Et bien, je vois qu’il fait très noir ici ! C’est parfait pour la mère de ma compagne. Elle avait du mal à s’endormir quand il faisait trop clair.

Je continuais de jouer comme si c’était prévu, improvisant et sachant très bien que Cash finirait par rouvrir le cercueil.

Et pour soutenir Sloan, je serrai plus fort sa main pour lui dire que j’étais là.

-Monsieur Jones ? Est-ce que vous pouvez ouvrir ? On y est tellement bien qu’on risque de s’endormir… Combien coutes-t-il ?

Je commençais à être un peu oppressé mais il fallait tenir et continuer à jouer.

@ Billy Lighter

Les cercueils Jones étaient si confortables qu’on en achetait pour dormir dedans. C’était ce que je racontais au jeune couple venu en acquérir un pour la mère de la jolie Alice, une aveugle aux sens hyper développés.

Je les laissai essayer des cercueils mais il en fallait un grand pour contenter l’âme de la mère d’Alice fraîchement décédée. Bref, ils voulaient le meilleur qu’importe le prix. J’étais à fond dans mon rôle, appréciant de jouer quelqu’un qui n’était pas moi et j’espérais que ça allait surprendre les téléspectateurs.

Celui que Robin venait d’essayer avait un revêtement en velours mais il préférait de la soie, et si possible, de la soie rose. Ceci faisant partie du scénario de base, il y avait bien le cercueil parfait dans le showroom de M. Jones. Je les guidai donc jusqu’au dit cercueil, Casey m’assurant une nouvelle fois qu’ils avaient bien les moyens de leur achat.

Quant à Alice, elle demanda si ça était déjà arrivé qu’un couple décède en même temps et qu’on les expose et les enterre dans le même cercueil.

-Oh oui. Et c’est arrivé plus souvent qu’on pouvait le croire. Certains ne veulent pas que la mort les sépare, alors ils meurent ensemble. C’est ce qu’on appelle des couples fusionnels. Parfois, c’est instantané, parfois, ce n’est qu’une question de jour avant que l’âme sœur ne vienne rejoindre celle du défunt.

J’ouvris le cercueil à la soie rose.

-Prenez place, s’il vous plait.

Jamais je n’avais été aussi poli que dans la peau de M. Jones… Mais je ne pouvais pas, en tant que tel, mettre des « putains » dans toutes mes phrases comme je l’aurais fait au naturel… Tout comme je devais m’empêcher de bloquer les yeux dans le vide et de me mettre à siffler comme un serpent… Un exercice qui pouvait avoir l’air facile de l’extérieur mais qui, pour moi, était un véritable tour de force.

Ce cercueil à la soie rose sembla convenir au couple… mais alors que j’allais tendre la main à Alice pour l’aider à en sortir, mon bras cogna la porte du cercueil qui se referma…

Et comme le staff avait prévu de vrais cercueils pour l’occasion, il se verrouillé tout seul… J’en entendis distinctement le « clic » de verrouillage.

-Merde !

Celui-là était parti tout seul, mais le réalisateur continuait de tourner. Je devais donc continuer de jouer le jeu tant qu’il n’avait pas dit « coupez ». Je fus un peu perdu jusqu’à ce que j’entende la voix de Casey dire qu’il faisait parfaitement noir là-dedans, idéal pour la mère d’Alice.

En voilà un qui n’avait pas froid aux yeux et que ce petit contretemps ne perturbait pas le moins du monde.

Alors, je me repris.

-Veuillez m’excuser, chers clients ! Je m’en vais chercher la clé… Ne vous inquiétez donc pas ! Personne ne vous enterrera vivant !

Je sortis hors champ des caméras pour aller vite réclamer la clé à un technicien.

-Vite, avant qu’ils manquent d’air ! Il paraît que ces trucs-là son hermétiques !

On me donna la clé et je revins près du cercueil…

-Me voilà, me voilà…

Je déverrouillai le cercueil et l’ouvris…

-Comment avez-vous trouvé votre petit aperçu de l’au-delà ?

@ Billy Lighter

Cash ne cessait de m’impressionner tant il tenait bien son rôle. Alors soit il ferait un excellent acteur, ou un parfait entrepreneur de pompes funèbres ! Quoi qu’il en soit, nous avancions plus que très bien dans le tournage de l’épisode. Il était fort à parier que nous n’aurions besoin de refaire que certains passages pour avoir différentes prises de vues mais sans plus.

Il fallait maintenant choisir le parfait cercueil et après en avoir éliminé deux, Casey demanda à voir le plus grand modèle disponible et il fut possible pour notre couple à l’écran comme dans la vie de l’essayer ensemble. La situation était assez inusitée pour que ce soit surprenant et, je l’espérais, très drôle pour nos téléspectateurs.

Robin et moi prîmes donc place et je devais avouer que c’était assez confortable et plutôt agréable. Peut-être que cela le serait moins si le cercueil devait être refermé et que l’on ne décide de ma mort prématurée, mais ce n’était pas le cas.

Je déclarais le cercueil assez grand pour pouvoir y mettre ma défunte mère ainsi que tous les objets sur sa liste et, pourquoi pas, une réserve de piles pour ses jouets quand un grand bruit se fit entendre, me faisant sursauter et Robin me confirma ce que je redoutais entendre. Cela dit, il avait raison ! Nous pouvions tourner cet imprévu à notre avantage. Robin, loin d’être décontenancé, affirma que la noirceur était optimale, ce qui favoriserait le repos éternel de ma chère maman. Ensuite, il demanda à Mr. Jones de bien vouloir nous laisser sortir.

- Tu crois qu’ils vont trouver la clé ? l lui murmurais-je.

Nous n’entendions plus rien après que Cash, sous les traits de son personnage, nous demanda de patienter quelques instants.

- Prenez votre temps, nous ne risquons pas d’aller très loin !

Coincé dans un cercueil, les chances que l’on disparaisse étaient minces. Cependant, j’eu une idée pour quand le cercueil sera ouvert, en espérant que les caméramans n’aient pas cessés de filmer la scène. Je roulais comme je pu par-dessus Robin et le couvrais de baisers autant parce que j’en avais envie que parce que je savais que je lui étampais mon rouge à lèvre bon marché un peu partout sur le visage. Je lui passais aussi joyeusement les mains dans les cheveux pour le décoiffer et je tirais un peu sur nos vêtements pour nous donner une allure débraillée.

Je su que le cercueil fut ouvert quand je sentis l’air frais passer sur mon visage, fait plutôt étonnant puisqu’en studio, normalement, il fait toujours plus chaud sous les projecteurs.

Mr. Jones demanda comment nous avions trouvé notre expérimentation de l’au-delà et je pris un air faussement embarrassé.

- Excitante !

Je me laissais aider ensuite pour sortir du cercueil de ma mère, puis je fis mine de replacer mes cheveux et mon chemisier.

- Je ne l’avais jamais encore fait dans le lit de mes parents ! AH ! voilà qui est fait !

Le réalisateur mit fin à la scène sur cette réplique et je pouffais de rire, réalisant à peine tout ce qui venai de se passer. Le cercueil qui se referme, toute l’improvisation autour de cet incident, le jeu plus que parfait de Cash ! Il y avait de quoi être emballé !

- Sloan ? Robin, je crois que je vais retoucher votre maquillage.

- D’accord Anna !

Il fallait croire que mon idée avait fonctionné et que j’avais bien marqué de rouge mon amoureux. Ensuite, Cash et Robin allaient pouvoir sortir fumer, mon petit doigt me disait qu’ils en avaient bien envie tous les deux !

@ Billy Lighter

Cash continuait de tenir sa ligne quand il parla du fait que, parfois, les couples mouraient en même tout ou, tout du moins, avec seulement quelques heures ou jours d’écarts ce qui faisaient que, parfois, ils étaient exposés ensemble.

-Peut-être que ça nous arrivera aussi.

Casey dit ça en lançant un regard amoureux à Alice avant qu’on n’entre, ensemble, dans le cercueil où il y avait suffisamment de place pour y mettre deux personnes. Celui-ci était particulièrement confortable et, j’aurais été à la place de Casey, je n’aurais pas hésité une seule seconde à choisir celui-là.

Seulement, on avait à peine fait quelques répliques que le couvercle du cercueil se referma sur nous, nous plongeant totalement dans le noir. C’était déjà le cas pour Sloan qui pris le temps avant de comprendre ce qu’il se passait alors que, de l’autre côté, j’avais entendu, de loin, Cash jurer.

Ouais, tout ça n’était pas prévu du tout mais je n’avais pas envie de couper la scène. Plutôt de voir ce qu’on pourrait retirer de ça au lieu de tambouriner désespérément sur de couvercle qui, de toute façon, n’allait pas s’ouvrir autrement qu’avec une clé…

Sloan, parla, justement de la clé me demandant, dans un murmure, s’ils allaient la trouver. Je parlai sur le même ton :

-Oui… Ne t’en fais pas…

Je dis ça sur un ton rassurant en lui serrant un peu plus la main alors que Cash, de l’autre côté, et toujours dans son personnage disait qu’il allait aller chercher la clé et que personne ne nous enterrera vivant. Lui aussi avait gardé son sang-froid.

Sloan se reprit répondant à Mr. Jones avant de… Réussir à se mettre sur moi pour me couvrir de baiser. Je fermai les yeux en profitant et en lui rendant les baisers comprenant, après quelques secondes, sa manœuvre. Sloan était la reine de l’improvisation et je devais avouer que cette improvisation-là était plutôt plaisante.

Elle ébouriffa mes cheveux et je fis de même avec les siens. On tira sur nos vêtements pour paraitre encore plus débraillé avant que Cash, finalement, ne nous libère demandant ce qu’on avait pensé de notre petit aperçu de l’au-delà.

Alice la trouvait excitante. J’affichai un grand sourire.

-Plus qu’excitant, même !

On sortit du cercueil. Je devais avouer que j’étais quand même content d’être sortit de là même si on avait trouvé de quoi passer le temps.

Et c’est Alice qui y alla d’une phrase pour clôturer la scène avant que je ne me mette à pouffer de rire alors que la maquilleuse constate qu’il fallait me remaquiller.

-D’accord. Je crois aussi qu’il faudra refaire ma coupe. Mais je vais aller fumer avant.

Oui, j’en avais besoin après ce petit tour dans le cercueil. Je me tournai vers Sloan.

-Tu as été parfaite, chérie.

Puis, je m’avançai vers Cash.

-Toi aussi, Cash. Tu étais parfait. Jamais vu un guest avec une telle maitrise jusqu’ici. Tu as parfaitement tenu le rôle. Je connais des acteurs pro qui n’ont pas autant de maitrise. Si jamais tu as envie de retenter l’expérience même en dehors de la sitcom, tu n’auras qu’à m’appeler.

Je lui souris.

-On va fumer ?

Il fallait vraiment que je fume, maintenant.

@ Billy Lighter

Quand je réussi à rouvrir le cercueil avec la clé, je découvris, ainsi que les caméras, que le couple n’avait pas chômé pendant leur petite réclusion. Robin/Casey était tout couvert de rouge à lèvre et ils étaient tous les deux débraillés.

-Oh comme je vois, vous avez déjà trouvé l’utilité de la chose… ça donnerait presque envie de se faire enterrer vivant !

Je les regardai tous les deux.

-A condition que ce soit avec la bonne personne bien sûr !

Ils avaient donc trouvé l’expérience excitante… Et c’est là que le réalisateur décida de couper. Je me sentis me relâcher un peu et reprendre ma nonchalance habituelle, marchant un peu en zig zag comme un serpent.

La maquilleuse voulait refaire une beauté à Sloan et de Robin… Moi, je cherchais déjà dans mes poches où j’avais mis mon paquet de clope… Je le trouvai alors que Robin proposait d’aller fumer… J’avais déjà allumé ma cigarette… peu importait l’endroit, je ne me retenais jamais de fumer. D’ailleurs, j’avais fumé pendant la scène, balançant mon mégot hors plateau.

Robin félicita Sloan avant de se tourner vers moi et de me couvrir de compliments. Il disait même que si je voulais retenter l’expérience en dehors de la sitcom, je n’avais qu’à l’appeler.

-Merci…

Je remis mes lunettes de soleil, me cachant maintenant que j’étais de nouveau moi et non plus M. Jones, entrepreneur de pompes funèbres.

Je soufflai la fumée de ma cigarette.

-Mais je crois que je préfère la guitare quand même… Je ne pense pas que je pourrai autant improviser sur d’autres plateaux… Ici, j’ai pu tout faire comme je voulais.

Il me sourit et me proposa d’aller fumer…

-Je fume déjà… Mais je veux bien aller profiter du soleil de L.A avec toi.

Et avant de sortir avec Robin, je fis signe à Sloan à qui on refaisait une beauté.

-Vous formez un très beau couple.

@ Billy Lighter