Après le rendez-vous avec Samantha, j’étais retourné chez moi avec un sourire aux lèvres. Demain, j’allais rencontrer les membres de The Warriors et pouvoir commencer le travail avec eux. J’avais hâte mais après la nuit que j’avais passé, je me disais qu’il était peut-être mieux pour moi que j’aille me reposer un peu. C’est donc vers mon appartement que je retournai mais une fois arrivé et alors que j’allais me mettre au lit, je reçu un coup de fil…

C’était ma mère…

Je soupirai… Elle disait qu’il était important que je vienne parce que Carlos Martinez était à sa porte et qu’il réclamait de l’argent. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait… Ma mère avait toujours des problèmes de drogue cumulé à des problèmes d’argent et cette drogue, elle l’achetait aux Los Diablos…

Je lui avais dit que j’arrivais et qu’elle fasse attendre Carlos… J’embarquai dans ma voiture direction l’Eastside et la maison où j’avais passé une partie de ma vie. C’était une petite maison un peu délabrée. Il faut dire qu’y faire des travaux n’était pas réellement la priorité de ma mère… Elle n’en avait, de toute façon, pas du tout les moyens.

Il n’y avait personne devant la maison alors soit ma mère m’avait menti, soit Carlos était parti, soit elle l’avait fait entrer. Quoi qu’il en soit, j’entrai dans la maison sans sonner à la porte et c’est à la cuisine que je trouvais ma mère en compagnie de Martinez. Il buvait une bière surement offerte par ma mère qui le baratinait… Et lui, il se marrait. C’était vraiment pathétique comme scène.

-Salut m’an…

Elle affichant un grand sourire et s’exclama.

-Sigurd ! Tu es enfin là.

Elle était complètement shootée, je le voyais à son regard. C’est sûrement pour ça qu’elle riait malgré la situation dans laquelle elle était. Moi, mon regard était sombre et c’est à Carlos que je m’en pris directement.

-Alors, elle doit combien ? Dis ton foutu prix, Carlos et, après, tu dégages !

Je me retrouvais dans une drôle de situation… J’étais face à Carlos à discuter de dette alors que demain j’allais prendre part à mon nouveau job avec le second des Los Diablos…

La vie était parfois bizarre. Carlos leva un sourcil.

-Calme-toi, Sig’. J’ai pas menacé ta mère. Je suis venu en ami lui demander les 400 dollars qu’elle nous doit. Elle devait les payer il y a deux semaines. Elle est en retard. Je viens juste gentiment lui rappeler.

Je roulai des yeux alors que ma mère rigolait encore. Je sortis alors mon portefeuil pour en sortir 398 dollars.

-Tiens… Voilà tes thunes !

Je les lançai sur la table. J’économisais chaque mois de l’argent pour mettre de côté pour ce genre de « contrariété ». Je savais que si je ne payais pas ma mère ne le fera pas non plus et elle finira par le payer très cher. Et même si je savais que ma mère était irrécupérable, ça restait ma mère.

Il pris les billets avant un sourire en coin avant que son sourire ne se transforme en moue interrogatrice.

-Il manque deux dollars, Sig’…

Je croisai les bras bien déterminé à ne pas lui céder les deux dollars restant.

-Tu viens de les boire tes deux dollars.

Je dis ça en montrant la bière qu’il venait de finir et il éclata de rire avant de se lever. Il s’approcha alors de moi.

-Je te l’accorde pour cette fois, petit. Mais la prochaine fois que tu oses un mouvement pareil, je te casse la figure.

Je soutins son regard mais ne dit rien et Carlos se tourna alors vers ma mère en reprenant son sourire.

-A la prochaine !

Elle le salua en retour et je roulai des yeux avant de soupirer et de fixer ma mère.

-Tu devrais arrêter d’acheter cette merde à ces enfoirés…

Elle haussa les épaules mais était tellement jetés qu’elle passa tout de suite à une autre sujet. C’est-à-dire la dernière chose qu’elle avait regardé à la télé hier soir… Je l’écoutai quelques minutes avant de lui dire que j’avais du boulot et que je devais rentrer. Je pris, donc, congé et retournai sur Downtown. Une fois garé et encore plus exténué, je trainai les pieds jusqu’à l’intérieur du bâtiment.

J’habitais au troisième étage et j’avais l’habitude de prendre l’ascenseur… Tout du moins que celui-ci fonctionnait ce qui n’était pas toujours le cas. Et quand je vis la jeune femme du deuxième étage appuyer sur le bouton sans succès avec la poussette de son bébé à côté d’elle, je compris que, si l’ascenseur fonctionnait tout à l’heure, ce n’était plus le cas maintenant…

Je m’avançai vers elle… Je savais qu’elle avait quelques marches à grimper et seule avec sa poussette ça allait réellement être loin d’être une mince affaire.

-Salut… L’ascenseur est à nouveau en panne ? Ça fait deux mois que je vis dans ce bâtiment et ça fait déjà quatre fois que ça arrive…

Je fis une petit moue avant de regarder la jeune mère.

-Il faut vous aider ? Je veux dire à grimper… Vous habitez au deuxième, c’est bien ça ?

Je le savais parce que je l’avais déjà entrevue dans le couloir. Parfois seule, parfois avec son bébé. Mais je pense qu’elle a un mari aussi. Mais je n’en suis pas certain. En tout cas, si c’était le cas, il n’était pas là aujourd’hui.

@ Billy Lighter

J’étais bien remontée contre Jordan Keller suite à la rencontre à laquelle il m’avait convié, avec une psy en prime ! Cependant, je me réjouissais de l’avoir poussé à sortir de ses gonds et à se couvrir de ridicule, tout seul, comme un grand garçon. Quand on me cherchait trop, on me trouvait ! Cette rencontre avait tout de même eu de positif que je pourrais continuer de voir Grant, même sous surveillance, ça m’allait. Grant et moi nous pouvions nous comprendre sans mots et je saurais lui passer des messages même sous la vigilance de ses chiens de gardes.

Je ruminais tout de même tout ça en chemin en me demandant si Ward irait ou pas rencontrer la psychologue. Ça pourrait jouer en notre faveur et pourrait aider à obtenir la garde de Grant ou du moins à faire tomber les règles de cons de Keller ! Quand Ward allait apprendre tout ce qu’il avait déballé pendant la rencontre et qu’il avait osé me manquer de respect, il n’apprécierait pas !

En chemin, je dû m’arrêter pour mettre de l’essence puis au super marché parce que je n’avais plus de lait pour Heaven et que nous avions mangé les dernières Captain’Crunch ce matin au déjeuner et qu’en prime, parce que tout va bien, il n’y avait plus de café ! Tant qu’a faire, je pris aussi un paquet de couches car il me semblait que la pile se vidait dangereusement rapidement et que Ward avait déjà oublié d’en reprendre hier.

Il avait la tête ailleurs, mon mari et ça me faisait vraiment chier que ce ne soit pas parce qu’il pensait trop à nous. Il pensait clairement à une autre, je le sentais ! Nous, les femmes, nous avons un sixième sens pour ressentir les infidélités et avec la conversation que j’avais eu avec Axel Moriarty sur l’infidélité dans un couple, plus rien ne me surprenait !

Quand Heaven dormirait, je prendrais un bon bain avec des sels à la lavande, des chandelles et un grand verre de vin ! Je pourrais me relaxer en tête-à-tête avec moi-même puisque je me doutais que je ne devrais pas attendre Ward pour me mettre au lit. Je me garais à ma place de stationnement et je sortis de la voiture la poussette d’Heaven dans laquelle j’installais son maxi-cosy, j’entrais tant bien que mal dans le panier dessous la poussette mon sac de courses, je passais la ganse de mon sac par-dessus  ma tête pour le prendre en bandoulière et je fis de même avec le sac d’Heaven puis je poussais le tout à l’intérieur du Building en me battant avec la porte qui se refermait toujours juste assez pour m’empêcher de passer les fesses en tirant la poussette vers moi.

- Au prix qu’on paie le loyer, nous devrions avoir le service d’un portier ! Putain fait chier !

Mais à force, je parvenu à entrer et je me dirigeais vers la boite de courrier parce que tant qu’à être chargée comme un mulet, aussi bien ramasser les enveloppes en même temps ! Il n’y avait que des comptes à payer, rien de très intéressant ou d’urgence. Avoir su, j’aurais tout laissé dans la boîte !

Ensuite, avec la plus grande consternation et colère, je constatais que le putain d’ascenseur était ENCORE en panne ! Il l’était la plus part du temps, tellement que ça en devenait une vraie parodie digne de la sitcom How I Met Your Mother !. J’étais sur le point de pleurer de rage, ou de frapper dans les portes de l’ascenseur quand un homme arriva et fit le même constat que moi.

- C’est complètement ridicule ! Je dois grimper deux étages avec mon bébé et tout le barda !

Alors oui, j’allais avoir besoin d’aide.

- Ça serait gentil oui, au moins je n’habite pas au dernier étages.

Si l’inconnu savait que je vivais au second, moi, je ne l’avais jamais remarqué avant. Je me méfiais, je me méfie toujours maintenant et plus encore mais je ne pouvais rester dans le vestibule du building jusqu’à ce que Ward ne rentre et conduire avec notre fille jusqu’à son QG ne me disait rien de bien.

- Vous allez de reculons et je vais en montant ?

Je n’aimais pas qu’il soit face à mon bébé mais si j’avais à faire à un détraqué, je préférais pouvoir rattraper Heaven s’il lâchait la poussette rendu au premier pallier.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas dû prendre longtemps avant de constater que l’ascenseur était encore en panne. C’était récurrent dans l’immeuble… Ça ne faisait pas longtemps que j’y habitais mais j’avais déjà remarqué que l’ascenseur ne cessait de faire des siennes. Pour moi, c’était pas spécialement un problème. Il suffisait que je prenne l’escalier mais pour la jeune mère de famille face à moi et chargée comme jamais, c’était une toute autre histoire.

Elle s’énervait ce que je pouvais comprendre trouvant la situation complètement ridicule. Elle s’imaginait déjà grimper avant tout ce qu’elle portait sur elle en plus d’une poussette avec un petit bébé dedans. Une jolie petite fille comme je pouvais le remarquer à la tenue du bébé.

Je lui proposai alors mon aide. Je n’allais pas la laisser se débrouiller seul et grimper les escaliers les mains dans les poches. Ce n’était pas vraiment mon genre. Elle accepta mon aide et je souris.

-Même si c’était au dernier, à deux, on pourrait y arriver.

Mais elle habitait bien au second. C’était une déduction que j’avais fait parce que je l’avais déjà vue sortir de son appartement. Tout simplement. Je n’avais encore sympathisé avec aucun des locataires… J’imagine que c’était l’occasion.

La jeune mère proposa que je monte à reculons pendant qu’elle, elle irait de l’avant. Je lui souris.

-Ok. Allons-y.

Je tendis alors la main vers elle.

-Vous voulez que je porte l’un des sacs ? Histoire de vous alléger un peu pour grimper ?

Je demandais ça parce qu’elle semblait à la fois fatigué et agacée… Ce que je pouvais comprendre étant donné la situation.

Je la laissai me donner ou non un des sacs avant qu’on se mette en position pour grimper. Je pris le fond de la poussette et on commençai l’ascension. On allait pas tellement vite mais on progressait tout de même.

-Au fait, je m’appelle Sigurd… Et… Bah, je vis au troisième.

C’était histoire de faire connaissance. Même si je me doutais que la jeune femme était plus occupée à se concentré sur la montée qu’autre chose. Quant à la petite, elle avait les yeux grand ouvert et semblait rigoler de la situation en disant « papa » à tout va. Bon, visiblement, il y avait bien un père dans l’histoire. A moins qu’elle n’assemble des syllabe par hasard. Je souris à la petite tout en montant.

-Faudra qu’on se mette à plusieurs locataire pour faire pression sur le propriétaire pour régler définitivement ce problème d’ascenseur.

Je dis ça alors qu’on arriva au second étage devant la porte de l’appartement de la jeune femme.

-Voilà. On y est, apparemment.

Je souris et j’allais pas tarder à prendre congé. Je ne voulais pas plus déranger la jeune femme.

@ Billy Lighter

La panne d’ascenseur était bien la dernière chose dont jamais besoin après ce rendez-vous merdique avec Jordan Keller et ça psy à deux cennes ! En fait, plus j’y songeais, plus je me demandais si ce n’était pas un coup monté ! Il pouvait m’avoir fait croire n’importe quoi en compagnie d’une psy random devant laquelle il avait agité sa plaque de policier pour obtenir ce qu’il voulait. Ce serait à valider, Ward s’en chargerait !

En attendant, c’est contre l’ascenseur de mon building que je pestiférais. Les charges pour vivre ici étaient à ce point élevées que la moindre des choses étaient d’avoir tous les services fonctionnels et en tout temps ! Ça semblait pas préoccuper le propriétaire, non plus le concierge, puisque les pannes d’ascenseurs étaient si récurrentes que ça en devenait un véritable running gag ! Étonnant encore que personne ne soit resté coincé à l’intérieur !

J’en étais à évaluer comment j’allais m‘y prendre pour rentrer chez moi quand j’eu une proposition d’aide d’un bon samaritain, résidant depuis peu du building. Avec tout ce qui se passait dernièrement, je n’avais pas envie plus que ça de faire confiance à un inconnu mais puisqu’il vivait dans notre immeuble, ce serait étonnant que ce soit un ennemi direct, en tous les cas, s’il l’était, il ne devait pas encore savoir de de qui j’étais la femme.

J’acceptais donc sa proposition et je me plaçais derrière la poussette pour pouvoir la soulever en montant de face, alors que mon voisin de l’étage au-dessus, lui, irait à reculons. C’était une façon de l’avoi plus à l’œil et de m’assurer qu’il ne laisserait pas ma fille tomber dans le vide puisque je bloquerais la chute.

- Euh… Ok, oui. Merci.

Il proposait de prendre l’un de mes sacs pour facilité notre ascension et je n’étais pas contre un poids de moins à trainer, déjà que la poussette devenait plutôt instable de marche en marche.

- Moi c’est Sky et ma fille, Heaven. Je ne vous ai jamais vu avant.

Sigurd avait dit être nouveau ce que je n’avais pas de mal à croire puisque j’avais croisé, depuis le temps, à peu près tout le monde soit en entrant ou en sortant ou encore en venant chercher le courrier dans la boîtes intérieurs du vestibule.

Il ne nous fallu pas beaucoup de temps pour parvenir à ma porte, en tous les cas, moins que si j’avais dû le faire moi-même. Je serrais et desserrais les mains pour soulager la pression qu’avait exercé ma prise sur la poussette tout au long de notre périple puis je fouillais dans mon sac pour trouver mes clés.

- Si vous pensez que ça va changer quelque chose… Il ne fait jamais rien mais n’oubliez pas de payer votre mois, parce que là, il va venir faire une scène !

Au moment où j’allais entrer ma clé dans la serrure, je me retournais vivement au son familier de la clochette et je ne pu m’empêcher de jurer !

- Fait chier ! Et voilà que l’ascenseur se décide de se remettre en marche, maintenant qu’on s’est cassé le dos comme des cons à tout monter en un seul voyage !

Si je n’étais pas aussi agacé, j’aurais rigolé mais la fatigue et l’envie de prendre un bon bain chaud l’emportait sur tout le reste.

- En tous les cas, merci pour le coup de main. Je l’apprécie sincèrement.

Je le laissais se diriger vers l’escalier ou l’ascenseur, selon ce qu’il voudrait prendre pour franchir le dernier pallier avant son étage et je tournais la clé dans la serrure, un peu trop brusquement et je me retrouvais avec un bout de clé dans la main et l’autre, coincé dans la serrure !

- FAIT CHIER NON !!!! Sigurd ???

Je me retournais pour l’arrêter avant qu’il ne disparaisse de mon champ de vision et que je sois obligé de courir sur les étages avec Heaven.

- Ma clé vient de se casser dans la serrure ! Est-ce que je peux aller chez vous pour téléphoner le concierge pour qu’il vienne avec son double et de quoi sortir le bout de clé cassé ?

Ce n’était vraiment pas ma journée !

@ Billy Lighter

La jeune femme accepta ma proposition de l’aider autant pour la poussette que pour l’un de ses sacs. Je hissai le sac sur mon épaule avant qu’on ne commença l’ascension des escaliers. On allait lentement pour être sûr de ne pas lâcher la poussette ou que l’un de nous deux ne trébuche et, pour essayer que ça passe plus vite, je me présentai et la jeune femme en fit de même. Elles avaient toutes les deux des noms originaux.

-Ce sont des jolis prénoms. Moi, je vous ait déjà vu mais uniquement de loin dans les couloirs. Il faut dire que ça ne fait que deux mois que j’ai emménagé dans l’immeuble.

Et moi-même je n’avais pas encore croisé tout le monde… Parce qu’apparemment, Sky avait un mari et je ne l’avais encore jamais croisé, lui. Il n’était, d’ailleurs, pas là ce soir. Peut-être travaillait-il de nuit.

On grimpa jusqu’à arrivé à destination où j’avais mentionné l’idée de nous mettre à plusieurs locataires pour faire pression sur le propriétaire afin d’avoir, enfin, un ascenseur correcte. Mais Sky n’était pas vraiment optimiste sur le fait que ça puisse aboutir. Apparemment, le propriétaire était proche de ses sous…

-Ouais… Je vois le genre… Payez mais me faites pas chier… Des propriétaires du genre, il y en a plein.

Et alors qu’on parlait de ça, l’ascenseur, lui, se remit en marche de quoi agacer fortement Sky. Elle était vraiment de mauvaise humeur ce qui me faisait dire que, en plus de l’ascenseur, elle n’avait pas dû avoir une bonne journée. Je fis une petite moue.

-Ouais… C’est assez ironique…

Elle me remercia tout de même et je retrouvai mon sourire.

-Il y a pas de quoi.

Je la saluai ensuite me dirigeant vers l’ascenseur maintenant qu’il était à nouveau fonctionnel. Mais avant que je ne l’atteigne Sky jura avant de m’appeler. Je me retournai d’un coup.

-Qu’est-ce qu’il se passe ?

Je retournai vers elle et elle déclara avoir cassé sa clé dans sa serrure. Waw… J’avais déjà eu des journées de merde mais ce que vivait Sky, c’était le summum. Et elle me demanda une autre faveur que je ne pouvais absolument pas refuser.

-Bien sûr. On va monter par l’ascenseur. C’est vrai pas votre jour.

Je pris machinalement le sac de Sky. Celui que j’avais monté et on se dirigea vers l’ascenseur pour grimper à mon étage. Je sortis ma propre clé et ouvrit mon appartement laissant Sky et Heaven entrer.

Je n’avais aucune idée de comment étaient les appartements au deuxième étage… Mais le mien était assez cosy avec une cuisine qui donnait sur le salon, une chambre et une salle de bain. Tout était assez grand. Bien plus grand que la maison de ma mère dans l’Eastside… Mais bien plus petit que la villa dans laquelle je vivais étant petit.

Dans le salon, on pouvait retrouver ma batterie.

-Le téléphone est là. Vous pouvez appeler le concierge.

Mais avant qu’elle ne le fasse, je me tournai à nouveau vers elle.

-Oh et le temps qu’il arrive et tout, vous pouvez rester ici avec votre fille. Je vais vous offrir un verre.

Je n’allais pas la laisser dans le couloir… Ça ne se faisait pas dans ma conception des choses.

Je laissai Sky appeler tout en commençant à faire du café et quand elle eut terminé son coup de fil, je vidais le café dans deux tasses.

-Je sais pas si tu aimes le café… Sinon, j’ai aussi de la bière et des softs…

J’avais commencé à la tutoyer sans vraiment m’en rendre compte.

-Alors ? Il a dit quoi le concierge ?

@ Billy Lighter

Je maugréais contre l’ascenseur encore en panne mais l’arrivé d’un voisin changea légèrement la donne puisqu’il me proposa de m’aider à faire grimper la poussette et tout mon barda. Ward désapprouverait mais je ne pouvais pas laisser Heaven dans le vestibule du building pour faire un premier voyages avec les sacs et je n’aimais pas la laisser seule dans l’appartement le temps que je fasse les allers-retours pour récupérer mes courses et tout le reste. On ne savait jamais que quelqu’un aurait intentionnellement causé la panne pour attendre dans l’appartement, sournoisement.

Pour briser la glace, les présentations furent faites et Sigurd, voisin du troisième, trouvait que ma fille et moi avions de jolis prénoms.

- Merci. Et ça explique pourquoi je ne vous ai pas encore vu.

Il était nouveau dans l’immeuble ce qui expliquait que je ne me souvenais pas de l’avoir vu avant aujourd’hui. Il n’avait probablement pas les mêmes horaires que moi. Chacun mène sa vie comme bon lui semble.

Je lui expliquais que le propriétaire ne ferait probablement pas d’efforts incroyables pour régler le problème de l’ascenseur. Moins il mettait d’argent dans le building, mieux il se portait en revanche, n’oubliez pas de lui payer le loyer dans les temps !

- J’ai entendu dire qu’il comptait vendre alors avec un peu de chance, le nouveau fera un meilleur entretient des lieux !

Et il congédierait le concierge qui ne faisait pas grand-chose, sauf passer le balais dans les corridors pour mieux écouter aux portes ! Je l’avais même déjà surpris une fois, en train d’essayer de retirer du courrier d’une des boîtes et il avait prétexter que c’était tout le contraire, il tentait de remettre une lettre destinée à un locataire.

Bref, en discutant comme ça, grimper les étages avec toute notre charge se fit assez bien. Nous étions devant chez moi en un rien de temps et je le remerciais pour le coup de main et Sigurd pouvait retourner chez lui en prenant l’ascenseur puisque ce dernier décida de refonctionner qu’une fois notre périple terminer. J’eu envie de lui dire de faire gaffe, on ne savait jamais que l’ascenseur ne retombe en panne avec lui dedans mais je cassais ma clé dans la serrures de la porte et je m’exclamais de colère avant de rappeler mon bon samaritain à ma rescousse, encore !

- J’ai cassé ma putain de clé dans la serrure !

Je lui montrais le bout de métal qui m’était resté dans les mains. C’était vraiment une journée de merde ! La Saint-Trou-Du-Cul ou je ne sais quoi !

- J’en ai eu des meilleurs, c’est vrai !

Je suivis donc Sigurd dans l’ascenseur pour aller chez lui, téléphoner au concierge pour qu’il vienne arranger ma clé. La situation ne m’enchantait pas, je ne connaissais rien de lui, c’était peut-être dangereux et je n’avais pas mon arme. Mais que pouvais-je faire de mieux ? Prendre un taxi pour me rendre au QG de mon mari pour qu’il vienne défoncer notre porte à grands coups de pied ?

Je me calmais quand même, parce que Sigurd était gentil et qu’il ne donnait pas l’impression d’être un ennemi undercover. Il voulait bien que j’attende chez lui le temps que le concierge se pointe et m’offrait à boire. Je lui répondis d’un geste de la tête et je pris le téléphone.

Mon coup de fil passé, je retournais vers Sigurd qui me proposait un café ou de la bière ou tout autre softs.

- Un café, ce sera parfait, merci.

Je passais mes mains sur mon visage en me demandant quand est-ce que cette journée de merdre prendrait fin.

- Il a dit  qu’il allait venir aussi vite que possible… Je l’espère ! Je dois donner le bain à Heaven et la mettre au lit !

Elle avait été bien patiente, ma petite princesse, pour endurer toute cette journée en ville et sans son papa qui lui manquait cruellement, puisqu’elle ne cessait de l’appeler. Je la libérais de son maxi-cosy pour la prendre contre moi et l’embrasser dans ses cheveux soyeux.

- Bientôt, papa va arriver Heaven. Et il va te bercer promis !

@ Billy Lighter

C’est devant la porte de l’appartement de Sky qu’on discuta un peu du propriétaire et qu’il ferait bien de faire quelque chose pour l’ascenseur. Mais d’après Sky, c’était peine perdue car, de toute façon, elle avait entendu dire qu’il comptait vendre.

-Espérons alors que le suivant fera quelque chose. On n’a plus qu’à prier.

C’est là-dessus que j’avais laissé Sky et Heaven rentrer chez elles. Je les avais aidé, je n’avais pas besoin de les ennuyer plus longtemps. Seulement, avant que je ne réussisse à atteindre l’ascenseur, j’entendis la jeune mère jurer. Elle m’appela ce qui fit que je revins vers elle pour constater qu’elle avait cassé sa clé dans la serrure. Je me mordis la lèvre. Ce n’était vraiment pas de chance.

-Ouais, je vois…

Je constatai que ce n’était pas son jour et c’est sur un ton agacé qu’elle confirma. M’était d’avis qu’il n’y avait pas que l’ascenseur et sa clé qui l’avaient mise de si mauvaise humeur mais je ne me risquai pas à demander plus de détails… Je préférais me mettre en action. J’acceptai, donc, qu’elle vienne dans mon appartement afin de contacter le concierge pour qu’il règle le problème. C’était mieux que de défoncer la porte… Parce que défoncer la porte, ça allait entrainer d’autres soucis…

On grimpa, alors, dans mon appartement où je lui proposai à boire pendant qu’elle se dirigea, elle, vers le téléphone. Une fois qu’elle eut terminé, je lui proposai du café ou tout autre chose qui pourrait l’aider à décompresser. Elle finit par choisir le café et je mis la tasse devant elle Je pris la mienne dans mes mains et en bus une gorgée tout en regardant Sky passer ses mains sur son visage alors que je la questionnai sur ce qu’avait dit le concierge. Elle espérait qu’il arrivera vite parce qu’elle devait encore donné le bain à son enfant et la coucher au lit.

-Tu peux rester ici, en attendant…

Elle prit alors son bébé dans ses bras. Un bébé qui ne cessait de réclamer son père ce qui me fit sourire alors que Sky rassurait son enfant en disant que son père allait arriver. Donc, il ne faisait pas la nuit, il travaillait juste tard si je comprenais bien. Ou alors il avait quelque chose d’autre à faire.

-Ton mari travaille c’est ça ? Lui, je ne l’ai jamais croisé. Il travaille dans quoi ?

Je bus une autre gorgée de café. Je posai des questions histoire de faire la conversation alors que la petite fille tourna son regard vers moi. Elle avait de grands yeux bruns.

-Elle est toute jolie, ta fille. Elle a de la chance d’avoir un mère qui s’occupe aussi bien d’elle. Tu travailles, toi aussi ? Ou bien tu t’occupes d’Heaven tout le temps ?

Je ne pensais pas être spécialement curieux en demandant le métier des gens. C’était une façon de lancer quelque chose en attendant le concierge.

@ Billy Lighter

L’univers en entier m’en voulait, aujourd’hui, ça me semblait être une évidence ! La rencontre avec Keller pendant laquelle il avait voulu que j’admette des choses mensongères sur mon mari, et devant une psy en plus, avant de me proposer un deal de merde pour que je puisse continuer de voir Grant, l’ascenseur en panne, la clé cassée ça en faisait vraiment trop à gérer en même temps et j’avais vraiment besoin de prendre un bon bain chaud !

Je dû rappeler Sigurd, mon bon samaritain, à mon secours et ce dernier me proposa de le suivre chez lui pour que je puisse passer un coup de fil au concierge de l’immeuble. L’appartement de Sigurd était qu’un étage plus haut mais comme l’ascenseur s’était remit à fonctionné entre temps, nous n’avions pas eu besoin de forcer pour monter tout mon bardas jusque chez lui.

Mon appartement était spacieux et avait des plafonds très haut alors que l’appartement de Sigurd était plutôt normal comme taille, je dirais. C’était un peu étrange, comment cet immeuble avait été conçue mais vu tout ce qui s’y passait, je n’étais plus à un constat de ce genre près.

Je passais donc un coup de fil au concierge qui affirma se mettre en chemin et arriver dès que possible. Je doutais de sa parole, il me semblait être bien imbibé déjà et il n’avait jamais fait quoi que ce soit rapidement alors ! Je m’étais dit que je lui donnais une demi-heure pour se pointer le bout du nez, sinon je n’aurais d’autres choix que d’appeler Ward et il serait certainement pas de bonne humeur de devoir interrompre ses plans pour une clé cassée dans la serrure. Au moins, je n’avais pas à patienté dans le corridor, c’était déjà ça et le café que m’avait offert Sigurd me ferait le plus grand bien, cependant, je passais près de m’étouffer avec ma première gorgée quand il me questionna sur mon mari.

Devais-je ressortir Sam Leserres des catacombes ? Non, c’était inutile puisque qu’il y avait notre nom de famille sur la porte de notre casier de poste, dans le vestibule de l’entrée et que Sigurd pouvait vérifier, s’il en avait envie. De toute façon, avec la conversation que j’avais eu avec Monsieur Moriarty, je n’avais pas envie de répéter l’expérience.

- Il est routier c’est probablement pour ça que tu ne l’as jamais croisé encore. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?

Heaven était assise sur ma cuisse, sa tête contre mon ventre et elle regardait partout à la fois, comme si elle explorait le nouvel environnement. Au moins, elle n’était pas en crise, ce qui lui arrivait parfois quand sa routine s’en trouvait chamboulée.

- Merci, elle ressemble beaucoup à son papa.

Elle était son portrait tout craché même si Ward lui disait qu’elle me ressemblait comme une copie carbone.

- Je suis baby-sitter pour un couple de Beverly Hills. C’est un job parfait qui me permets d’avoir ma fille avec moi donc oui, on peut dire que je l’ai tout le temps.

En observant l’appartement de Sigurd, on pouvait facilement deviner qu’il n’avait pas d’enfant et même, pas de petite amie, du moins, elle ne vivait pas avec lui puisqu’il n’y avait absolument aucune touche féminine pouvant donner cette information.

- Et toi ? Tu n’as pas d’enfant ? Et pas marié, tu ne portes pas d’alliance. Donc, tu occupe comment ton temps libre autrement qu’en secourant des voisine en détresse ?

@ Billy Lighter

C’est dans mon appartement qu’on avait fini par aller étant donné que Sky devait, désormais, appeler le concierge pour débloqué la porte de son appartement. Elle n’avait pas eu de chance mais j’espérais que de l’accueillir chez moi le temps d’attendre pourra un peu lui donner de réconfort dans sa journée merdique.

Elle avait appelé et je lui servis, ensuite, un café. Je m’en étais fait un pour moi aussi et, histoire d’attendre le concierge en passant le temps, j’avais démarré la conversation à travers Heaven qui ne cessait d’appeler son père. Donc, je demandai ce que le père d’Heaven faisait dans la vie étant donné que, à première vue, Sky était toujours en couple avec le père de sa fille vu qu’elle avait dit à cette dernière qu’il allait bientôt rentrer.

La question sembla prendre Sky de court… Du moins, c’était l’impression que j’avais mais elle se reprit en me disant que son mari était routier.

-Routier ? C’est un métier difficile. C’est clair qu’on a pas du tout les mêmes horaires alors et que, donc, ouais, c’est sûrement pour ça qu’on s’est jamais croisé lui et moi.

Les routiers partaient souvent tôt le matin et ils partaient parfois pendant plusieurs jours. Du coup, ça ne devait pas être simple à gérer pour la jeune mère. Je souris quand elle me renvoya la question.

-Moi, je suis ingénieur son depuis peu. Avant ça, j’étais aux études.

Je jetai un œil à la petite qui regardai tout autour d’elle d’un air intéressé. Je déclarai alors qu’elle était magnifique, ce qui était vrai. Sky déclara qu’elle ressemblait beaucoup à son père. Comme je n’avais jamais vu ce dernier, je ne pouvais que la croire sur parole.

-Elle a certaine de tes expressions, je trouve.

Je souris en disant ça avant de boire, à nouveau, une gorgée de café avant de questionner Sky sur son métier à elle. J’appris alors qu’elle était baby-sitter pour un couple de Beverly Hills ce qui lui permettait d’emmener sa fille partout avec elle. C’était un avantage qui permettait de ne pas devoir payer la crèche.

-C’est pratique. J’ai vécu à Beverly Hills quand j’étais petit. Tu travailles pour quel couple, si c’est pas indiscret ?

Histoire de voir si je les connaissais… Je connaissais certaines familles de riches de Beverly Hills.

C’est, ensuite, Sky qui se fit plus curieuse et je compris bien vite qu’elle était très observatrice. Elle avait déduit que je n’avais aucun enfant, ni même une femme.

-Je suis célibataire et je n’ai pas d’enfants. Je passe beaucoup de temps à travailler pour gagner de l’argent. Mais j’adore mon travaille alors ça aide et puis, grâce à toutes les heures passées en studios, j’ai réussi à avoir un poste fixe pour un groupe. The Warriors. J’ai appris ça aujourd’hui et j’ai hâte de travailler avec eux.

Mais elle m’avait questionné sur mes hobbys alors je continuai.

-En dehors de ça, j’aime faire de la batterie.

Je montrai du bras ma batterie qui trainait dans le salon.

-Et j’aime faire la fête aussi. L’avantage quand on est roadie, c’est qu’on a beaucoup de potes pour faire la fête.

Je rigolai un peu en disant regardant Sky dans les yeux.

-Et toi ? En dehors de ta fille et de ton boulot, tu as des passe-temps ? Je sais que les mères de famille ont souvent peu de temps pour elles. Surtout que ton mari est routier… Il doit pas être souvent là…

Mais ça ne l’empêchait peut-être pas d’avoir des hobbys.

@ Billy Lighter

Attendre que le concierge daigne se pointer le bout du nez en buvant un café avec Sigurd était moins désespérant que de devoir attendre seule dans le corridor qu’un miracle se produise. Je me méfiais tout de même beaucoup de mon bon samaritain, je ne pouvais pas baisser ma garde trop rapidement, même s’il me paraissait tout à fait inoffensif.

Il posait aussi beaucoup de question mais, puisque nous faisions officiellement connaissance, je ne voyais pas cela comme s’il faisait son enquête mais plutôt comme quelqu’un qui meuble le temps en faisant la conversation du mieux qu’il pouvait. Après tout, si nous étions copains depuis longtemps, la conversation tournerait autour de nos intérêts communs.

Donc, il voulu savoir ce que faisait mon mari comme travail puisqu’il ne l’avait jamais encore croisé. C’était une question tout ce qu’il y avait de légitime mais qui me plaçais dans une situation inconfortable. Je ne devais pas refaire la même erreur qu’avec le couple Moriarty.

- Oui mais il aime ça. Quand il n’est pas sur la route, son patron lui confit d’autres tâches.

Il me semblait que ç expliquait pourquoi il pouvait être absent plusieurs journées d’affilées et pourquoi parfois il était plus présent à la maison. Et vu le nombre de compagnie de transports à Los Angeles, je me doutais que Sigurd n’allait pas demander pour laquelle Ward travaillait. Puis je lui retournais la question pour dévider un peu la conversation et j’appris qu’il était ingénieur de son. C’était large, comme domaine. Il pouvait être employé par un studio de cinéma ou pour une maison de disque.

Sigurd trouvait que ma fille était toute jolie et ça me fit sourire. C’était vrai qu’elle était toute jolie, ma princesse ! Et elle ressemblait vraiment beaucoup à son papa mais pour l’homme, Heaven avait beaucoup de mes expressions.

- Elle a surtout mon caractère.

Heureusement !

Encore, la conversation revint sur moi, sur mon travail. J’étais fière de mon emploi, prendre soin des tous petits c’est véritablement la plus grande source de bonheur qui existe. En plus, je pouvais amener ma fille avec moi et donc, la voir grandir. En tant que mère, je ne saurais pas ne pas passer chaque instant avec ma fille.

- Je travail principalement pour le couple Moriarty. Madame est secrétaire pour Daniele Ricci et Monsieur est journaliste chez Guitar&Pen. J’y suis bien leurs enfants sont adorables. Ils en ont quatre dont des triplés.

J’appris au passage que Sigurd avait grandit à Beverly Hills et ensuite, il répondit à mes questions, puisque c’était ce que nous faisions, se poser des questions. Il était donc célibataire, pas d’enfants et il avait obtenu un poste fixe avec le groupe de Finan Quinn. Est-ce que je venais d’avoir la confirmation qu’il était là pour me surveiller, par ordre de Quinn, ou pour infiltrer l’entourage de mon mari ?  Je devais être doublement prudente !

- Eh bien, en fait non, pas vraiment. Je suis bien chez moi avec mon mari et notre fille et… tu vois, se faire des soirées devant des films, c’est assez pour que je sois heureuse.

Je n’avais pas besoin de plus pour être comblée.

Je dû interrompre notre conversation le temps de changer Heaven de couche et tant qu’à faire, le lui enfilait un pyjama que j’avais dans son sac. J’en trainais toujours au moins un avec moi puisqu’il arrivait que le couple Moriarty rentre tard alors, dans ce temps-là, je lui donnais le bain chez mes patrons, c’était plus simple et je sauvais du temps.

Le temps filait mais le concierge ne s’était toujours pas pointé le bout du nez. Je lui avais pourtant dit où me je me trouvais, en attendant qu’il ne vienne, pour ne pas attendre assise sur le sol du corridor. Alors je lui repassais un coup de fil et il rétorqua qu’il ne saurait pas changer la serrure ce soir de toute façon puisqu’il n’en avait pas de rechange et que les quincailleries n’ouvraient que le lendemain matin !

- Quel incompétent ! Il n’a besoin que de pinces pour extirper le bout de clé coincé, il n’est pas question de changer de serrure !

Je regardais Sigurd, en ne sachant pas si je devais rire de l’incompétence du concierge ou bien me taper la tête dans le mur. Dans le doute, je préférais rire avant de passer l’ultime coup de fil, celui au QG de Ward pour le prévenir de la situation.

- Mon mari devrait être là dans une heure maximum. Heureusement que tu étais là, autrement je serais encore dans le corridor à attendre. Les voisins en général ici sont tous un peu… tu vois ? Chacun pour soi.

En fait non. Il s craignaient simplement mon mari et je pense que l’ex de Ward, puisque c’était son appartement avant d’être le nôtre, n’était pas un ange, elle non plus.

@ Billy Lighter

Le mari de Sky était routier et, visiblement, il faisait plus d’heure que ce qui était prévu car son patron n’hésitait pas à lui donner d’autres tâches. Je sifflai d’admiration. Il devait en faire des heures alors parce que routier, c’est pas le métier le plus relax du monde entier. Ça devait pas lui laisser beaucoup de temps pour s’occuper de sa famille.

Mais il avait quand même eu le temps de faire une fille et cette fille était toute mignonne. Sky disait qu’elle ressemblait à son père physiquement mais qu’elle avait hérité du caractère de sa mère. Je rigolai.

-Alors ça doit vraiment être une petite fille sympathique.

Parce que Sky m’était sympathique. Elle avait vécu une sale journée et, pourtant, elle gardait son sang-froid. Mais c’était certainement parce qu’elle avait l’habitude de garder son sang-froid. Parce que, après tout, elle était baby-sitter et ça demandait d’avoir la tête froide. Elle déclara travailler pour les Moriarty. Je les connaissais de nom parce que je lisais souvent L.A.People et Guitar&Pen pour lequel travaille Axel Moriarty.

-Les Moriarty ? Ceux dont la villa a brûlé. C’est horrible ce qu’il s’est passé. J’ai entendu des gens dire qu’il y aurait un pyromane à Beverly Hills. C’est pas la première villa qui crame ces dernières années. Il y a eut celle d’Howard Stone aussi.

C’était une théorie… Mais en fait, personne n’en savait rien. On avait eut les fait mais pas le dénouement de l’enquête. Apparemment, les Moriarty avaient fini par se remettre et reprendre leur vie. C’était déjà ça de gagné pour eux.

Je répondis, ensuite, à ses questions sur moi. J’expliquai, avec une certaine fierté, que j’étais l’ingénieur son de The Warriors. Je n’avais pas encore officiellement rencontré le groupe et j’étais impatient d’être demain. Quant à Sky, elle n’avait pas forcément de passe-temps hormis des soirée télé avec son mari et sa fille. Je souris.

-Passez du temps avec la famille qu’on a construit, j’imagine que, oui, il n’y a rien de mieux. Peut-être que je me contenterais de ça un jour…

Pour l’instant, j’aimais mon travail et les fêtes. Je n’étais pas casé et je profitais de cette liberté. Enfin… Quand ma famille ne m’appelait pas à la rescousse pour payer une dette ou l’autre… Ou quand je n’allais pas voir mon père en prison. J’y allais souvent. J’avais toujours une grande affection pour mon père et l’inverse est vrai aussi. L’avantage c’est qu’il avait le droit à un traitement VIP… Même si ça restait la prison.

On arrêta un moment de parler pour que Sky puisse s’occuper de sa fille. En attendant, je nettoyai les tasses. Ce n’est qu’après un moment que Sky se décida à téléphoner à nouveau au concierge qui ne se pointait pas. Et… Il n’allait apparemment pas se pointer de sitôt, apparemment, ce qui agaça Sky.

-Les concierges, c’est comme les propriétaires, ce sont tous les mêmes.

Mais la situation était tellement absurde que Sky en rigola avant de téléphoner à son mari. J’entendis au téléphone qu’elle l’appelait exclusivement « bébé » et, pendant qu’elle faisait ça, je fis des grimace à Heaven pour la faire sourire. Je rigolai en la voyant changer d’expression passant d’un visage très sérieux à un large sourire.

Je repris un rien mon sérieux quand Sky revint vers nous pour dire que son mari sera là dans maximum une heure. Elle était contente que je l’ai accueillis chez moi et ajouta que pour les autres voisins, c’était un peu chacun pour soi.

-Je ne connais pas bien les autres voisins. En fait, tu es celle avait qui j’ai le plus parlé, dans cet immeuble, jusqu’ici.

Je rigolai un peu.

-Tu as dis à ton mari que tu étais chez moi ?

Histoire qu’il passe ici avant afin de retrouver sa femme et sa fille. Mais j’imaginais qu’elle l’avait fait.

-Donc, dans maximum une heure, c’est ça ? Tu veux faire quoi ? Qu’on réveille le bâtiment avec ma batterie ?

Je rigolai.

-Ça va pas plaire aux voisins… Tu veux commencer un film ? C’est un peu nul, j’ai pas grand-chose à te proposer. Mais j’ai des cassettes alors si tu veux, tu peux choisir. Histoire de passer le temps. Sauf si tu préfères discuter.

On voyait que j’avais pas forcément l’habitude d’animer des soirées. J’étais plutôt du genre à aller à celle des autres.

@ Billy Lighter

Je préférais que l’on parle d’Heaven plutôt que de devoir inventer une nouvelle identité à mon mari. Cela dit, le métier de routier était un compromis entre le mensonge et la vérité. Il lui fallait un métier qui expliquait ses longues heures atypiques hors de la maison et qui serai socialement acceptable dans des situations comme celle que je vivais en ce moment. Donc, une fois que j’eu répondu à Sigurd et qu’il complimenta ma fille à nouveau, je lui répondis à sa question sur mon travail.

Je ne fus pas plus surprise que cela qu’il soit au courant pour la villa des Moriarty. La nouvelle avait fait beaucoup jaser et les bourgeois de Beverly Hills avaient tous crains à un pyromane maniaque sévissant dans le quartier. Pourtant, il n’y avait eu qu’une maison incendiée récemment, l’autre, remontant à quelques années déjà.

- Ça a créé un vent de panique en effet mais je ne pense pas qu’il faut craindre à un pyromane.

En tous les cas, pas dans le genre qui mettait le feu aléatoirement et pour le plaisir. Non, le pyromane en question ne s’en prenait qu’aux maisons de ceux qui venaient lui rendre visite en prison, à San Quentin.

Puis j’en appris plus sur Sigurd, entre autres, qu’il était le nouvel ingénieur de son du groupe de mon ex meilleur ami, Finan Quinn. Je devais garder cette information en tête et ne pas perdre de vu qu’il puisse y avoir une infime possibilité que Sigurd soit un pion de Quinn, placé dans mon immeuble pour me surveiller. Je doutais que Finan puisse être assez intelligent pour penser à ficeler un plan du genre mais c’était tout de même une possibilité à garder en tête.

- Ma famille est mon univers, je n’ai besoin de rien de plus pour être heureuse alors, oui, passer tout mon temps avec eux est mon unique passe-temps. Tu verras un jour, quand ça t’arrivera.

S’il était un pion de Quinn, il comprendrait que ma famille est unitaire et que de s’en prendre à l’un, c’est s’en prendre aux trois et sinon, il y verrait tout simplement le message d’amour d’une femme éprise de son époux et complètement dingue d’amour pour sa fille.

J’interrompis notre bavardage pour changer Heaven et passer un second coup de fil au concierge qui tardait à donner signe de vie. Je dû donc sonner Ward pour le prévenir de la situation et lui demander de rentrer pour qu’il puisse dégager ma clé cassée de la serrure et me déverrouiller la porte ensuite. Il allait venir, heureusement mais je ne pouvais pas dire que la situation l’enchantait. Et moins encore quand je lui avouais attendre chez un voisin du troisième étage. Mais, il espérait quoi ? Que je l’attendrais dans le corridor avec Heaven qui tombe de fatigue ?

Après mes appels, je retournais près de Sigurd qui faisait de la façon à Heaven et je lui expliquais que mon mari serait là d’ici une heure, probablement moins puisqu’il savait que j’étais chez un homme, en son absence. Mais heureusement que Sigurd avait été là, les autres voisins m’auraient laissé me débrouiller toute seule.

- Tu ne rate rien à ne pas les rencontrer mais ce n’est que mon opinion.

Nous avions encore du temps à tuer et j’étais un peu gênée de lui imposer ma présence mais Sigurd me proposait de déranger tous les voisins avec sa batterie et, si moi j’étais très intéressée à l’entendre, je craignais que cela incommode Heaven, alors, j’optais pour la télévision.

- Heaven ne sera pas fan non plus, je crains. Alors va pour le film mais peut-être simplement attraper un truc au vol à la télé. Ce sera moins frustrant si je ne peux pas voir la fin.

Je me voyais très mal dire à Ward de revenir quand le film serait fini ou pire, de lui confier Heaven et de le laisser rentrer seul avec notre fille le temps que le film se termine. Je faisais ça et je signais l’arrêt de mort de mon bon samaritain.

- Et l’avantage si ce n’est pas un film, nous pouvons continuer de bavarder. Oh, tiens ! tu as le câbles ? Mets le sur MTV, il passe les meilleurs vidéo clips à cette heure-ci !

J’adorais syntoniser cette chaîne qui diffusais que des vidéo de musique non-stop, encore et encore, en faisant du ménage, de la lessive ou en attendant simplement que les enfants se lèvent de leur sieste d’après-midi.

- Donc, tu joue de a batterie. Tu joues depuis longtemps ? Et tu n’as pas envie d’essayer d’intégrer un groupe ?

S’il en avait le potentiel mais mon petit doigt me laissait penser que c’était le cas, ne serait-ce par l’emplacement de sa batterie qui trônait dans l’espace comme la reine des lieux.

@ Billy Lighter

Sky ne semblait pas craindre cette histoire de pyromane. Il faut dire qu’elle ne vivait pas à Beverly Hills même si j’entendais bien qu’elle était compatissante par rapport à ses patrons.

De ça, je révélai un peu plus sur moi, notamment le fait que j’étais ingénieur du son pour The Warriors même si c’était encore tout neuf d’aujourd’hui. Quant à Sky, ses passe-temps se résumait à passer du temps avec sa famille ce qui était tout à fait louable. Elle disait n’avoir besoin que de ça pour être heureuse. C’était le centre de son univers. Je souris quand elle déclara que je comprendrais ses dires quand ça m’arrivera. J’hochai de la tête.

-Tu as sans doute raison.

Après ça, elle changea sa fille avant de passer divers coups de fils. Celui du concierge ayant été un échec, elle s’empressa de téléphoner à son mari. Après le coup de fil, je compris que c’est son mari qui allait s’empresser de revenir pour déverrouiller la porte. Il suffirait, pour lui, de retirer le bout de clé avant d’utiliser la sienne, de clé, pour ouvrir. Un jeu d’enfant. En espérant, pour cette petite famille, que la clé du mari en question ne subisse pas le même sort que l’autre.

Sky me remercia disant que les autres voisins étaient bien plus égoïste. Je ne les connaissais pas encore alors je pouvais pas juger mais, d’après Sky, je ne ratais rien à ne pas le connaitre.

-Je te crois.

Il fallait, maintenant, passer le temps et je proposai ma batterie avant de me rendre compte de l’heure et du fait que ça n’allait pas vraiment plaire aux voisins. Heaven non plus, d’ailleurs, c’est ce que me dit Sky avant d’opter pour la télé. Pas un film mais simplement zapper en quelque sorte.

-C’est vrai que de ne pas tout voir serait frustrant. Va pour le zapping.

Ce que Sky semblait préféré, c’était bavarder alors MTV semblait être, en effet, le meilleur choix. Je me levai.

-Bonne idée.

J’allumai, alors, la télé pour la mettre à la bonne chaine avant de reprendre place près de Sky qui me questionna sur la batterie alors que le clip de Be Mine passait à la télé.

-Je joue depuis quelques années. Mais, non… Je n’ai jamais intégré de groupes. Il me fallait un métier pour gagner de l’argent. Je n’avais pas le choix. Du coup, ça m’a laissé moins de temps pour la batterie… Donc c’est pas par manque de motivation mais par manque de temps. Puis, il faut un certain niveau pour intégrer un bon groupe et je suis pas sûr d’avoir un tel niveau.

Si j’avais pu vivre constamment chez mon père, j’aurais peut-être tout misé là-dessus mais le destin en a voulu autrement. C’est comme ça.

-Mais comme ingénieur son, c’est bien aussi. On peut écouter de la bonne musique à longueur de journée. Donc, je ne suis pas déçu.

Je souris à Sky et la laissai répliqué. J’allais poser d’autre question mais elle voulu aller à la salle de bain alors je lui montrai le chemin. Il ne fallut pas tellement longtemps avant qu’Heaven remarque l’absence de sa mère et qu’elle se mette à pleurnicher. Je pris un air compatissant.

-T’en fais pas… Maman va revenir vite.

Mais ça semblait ne pas calmer la petite alors après quelques secondes d’hésitation, je pris délicatement la petite dans mes bras avant de nous tourner vers la fenêtre.

-Regarde… D’ici, on peut voir plein de lumière de la ville. Tu vois ?

Je lui parlai doucement et elle commença à se calmer son regard planté sur le fenêtre. Je suivis son regard du coup, je ne vis pas Sky revenir. Ce n’est que quand j’entendis ses pas que je me retournai.

-Désolé de l’avoir sortie de son maxi-cosy… Elle pleurait… Tu lui manquais déjà.

Je me rapprochai de Sky pour qu’elle puisse reprendre sa fille.

-C’est un bébé calme. Enfin… Elle se calme vite, je veux dire.

Je n’y connaissais rien en bébé mais la fille de Sky ne me semblait pas être difficile.

@ Billy Lighter

Je ne voulais pas risquer de donner des raisons supplémentaires aux voisins de tirer une tronche en laissant Sigurd me faire la démonstration de ses talents à la batterie. Heaven non plus, ne risquait pas de devenir fan. Elle n’était pas du genre à sursauter pour un son sortant de l’ordinaire mais la batterie risquait bien de lui déplaire, d’aussi près.

Donc, j’optais pour la télévision, mais plutôt, pour MTV qui diffusait h24, des vidéoclips ce qui était parfait comme bruit de fond. Je ne voulais pas amorcer un film avec mon bon samaritain et ne pas en connaitre la conclusion puisque Ward serait arrivé alors que l’intrigue allait se dénouer. Sigurd accepta et syntonisa la chaîne en allant appuyer sur le bouton du téléviseur.

Curieuse, et comme le but était de bavarder, je le questionnais sur la batterie. Il m’expliqua qu’il n’avait jamais pu intégrer de groupes et qu’il avait dû se trouver un job pour subvenir à ses besoins et que par conséquent, il n’avait pas eu beaucoup de temps pour se mettre à la recherche d’un groupe voulant de lui. C’était dommage, je trouvais. Quand on sait vivre de sa passion, la vie est tellement plus belle ! C’est ce que je faisais, en prenant soin de ma famille et en gardant des enfants, comme ceux des Moriarty et Grant…

En pensant lui, j’eu un pincement au cœur et je prétextais devoir aller à la salle de bain qu’il m’indiqua. Ça me fit rire, intérieurement. Nous vivions dans le même building et il n’y avait pas d’appartement avec des pièces à l’infini nécessitant des indications pour trouver une pièce ou une autre. En fait, c’était poli et avenant. Après tout, je n’étais pas chez moi et je ne voulais pas non plus me retrouver dans la chambre de Sigurd, ça aurait été gênant.

Tant qu’à être à la salle de bain, j’en profitais pour vider ma vessie puis je me lavais les mains avant de me passer un peu d’eau froide dans le cou. J’en avais besoin, après la journée de merde que je venais de vivre. J’avais hâte d’être dans mon bain, puis dans mon lit, dans les bras de mon mari, après lui avoir exposé la nouvelle lubie de merde de Jordan Keller. Nous devions nous battre pour Grant, même si cela allait prendre du temps et requérir une fine stratégie.

Quand je revenu au salon, je vis Sigurd tenant ma fille dans ses bras, devant la fenêtre et il essayait d’attirer son attention sur les lumières de la ville alors que ma princesse s’époumonait. La scène avait quelque chose d’amusante et d’attendrissante. Il était visible que mon voisin du dessus n’avait pas une grande expérience avec les enfants mais, il essayait, au moins. Ward l’aurait laissé pleurer en me beuglant, depuis le salon, que la petite pleurait et que je devais me dépêcher pour la calmer.

- Non, non ça va, t’en fait pas. Tu as essayé de la calmer, c’est bien.

Je pris Heaven contre moi et elle se calma direct en cachant son visage contre mon chandail qui épongea ses larmes. Ensuite, je m’esclaffais parce que Sigurd disait d’Heaven qu’elle était un bébé calme, du moins, elle se calmait vite.

- Je peux partir pour quelques heures et tu me diras, combien de temps tu as mit pour la calmer et on en reparlera ! Je la connais… Quand elle ne m’a pas, moi ou son père, elle pleure. Je pense que c’est du fait de se retrouver seule quand elle a été habituée à partager mon ventre avec son jumeau.

J’avais toujours cru que c’était pour cette raison qu’Heaven avait toujours besoin d’une présence avec elle. La nuit, ça allait, elle dormait et en général, elle dormait toute sa nuit mais quand elle se réveillait, elle réclamait rapidement une présence, son père ou moi, pour la réconforter.

- Je euh… Il y a eu des complications à l’accouchement et… Ils n’ont pas pu sauver mon fils. Malheureusement. C’est douloureux d’y songer.

Dehors, un klaxon se fit entendre et je m’approchais de la fenêtre pour regarder au bas, dans la rue. Ward venait de se stationner et m’avait signifié son arriver d’un coup de klaxon, tel un maître sifflant son chien. Toujours en tenant Heaven contre moi, je me grattais la nuque, gênée par la situation.

- Mon marie vient d’arriver. Il a fait vite. Je vais ramasser mon barda et descendre.

Valait mieux que je descende seule, plutôt que de me faire escortée par Sigurd.

@ Billy Lighter

Sky s’était absentée pour aller à la salle de bain mais son absence n’avait pas vraiment plu à la petite Heaven qui s’était mise à pleurer. Je m’étais alors lever pour la prendre et essayer de la distraire avec les lumières de Los Angeles mais la petite ne semblait vouloir que sa mère ce que je pouvais comprendre. Pour elle, je n’étais qu’un inconnu.

Du coup, quand Sky revint, je m’excusai d’avoir pris la petite mais elle ne s’en formalisa pas. Elle semblait même apprécier le geste. Je lui souris avant de lui rendre sa fille qui, une fois dans les bras de sa mère, se calma tout de suite. Je dis, du coup, que la petite était un bébé calme et ça fit rire la jeune mère qui ne semblait pas totalement convaincue de ça. Elle déclara que si elle me laissait plusieurs heures seul avec la petite, je changerais d’avis. Je rigolai jusqu’à-ce qu’elle ne me parla du jumeaux d’Heaven… Mon sourire s’effaça alors. Un jumeaux ? S’il n’était pas là, je ne pouvais arrivé qu’à une seule conclusion mais je n’osais pas ouvrir la bouche sur le sujet. C’est Sky qui le fit en déclarant avoir eu des complications à l’accouchement ce qui lui avait fait perdre un des deux bébés. Un petit garçon.

-Je suis vraiment désolé pour ça… Perdre un enfant, c’est la pire des choses.

Je compatissais parce que je voyais bien que se remémorer ça n’était pas plaisant pour Sky. Vu l’âge d’Heaven, l’événement était encore assez récent. Et je crois que certaines personnes ne s’en remettent jamais.

Je voulais dire autre chose mais le bruit d’un klaxon, dehors, nous sortit de notre conversation. Le son venait vraiment de tout près ce qui fit que Sky alla jusqu’à la fenêtre pour regarder en bas avant de conclure que son mari était là. Ok… Je pensais qu’il viendrait jusqu’ici pour manifesté sa présence mais il avait préféré klaxonné. Sky était gênée alors qu’elle disait qu’elle allait descendre.

-Tu veux que je t’aide ?

Mais elle ne semblait pas vouloir et je ne voulu rien ajouter à sa gêne. Je la laissai reprendre tout avant de jeter un œil dehors… Mais le mari de Sky semblait déjà être entré dans l’immeuble.

Quand elle fut prête, je la raccompagnai à la porte.

-J’espère qu’on se reverra. Et si tu as besoin d’aide n’hésite pas. Tu sais où j’habite.

Je lui souris et la laissai partir avant de faire un petit clin d’œil à Heaven. Quand elles furent partie, je fermai la porte hésitant quelques secondes à aller voir s’ils s’en sortaient avec la porte avant de me dire que je n’allais quand même pas me taper l’incruste.  

@ Billy Lighter