Who Am I? Age: 31 ans Date de naissance: 6 février 1955 Localisation: Dans la mer avec les dauphins Birth place: Lafayette, Indiana Je suis: Instable, possessif, sensible, perfectionniste Song: Guns N'Roses - Estranged
Sujet: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Jeu 25 Déc - 16:38
15h30 et le soleil tapant de l’après-midi comme accueil alors que j’entrai en trombe avec ma Lamborghini dans ma nouvelle propriété. Le mur beige d’enceinte qui protégeait ma villa du monde extérieur reflétait la lumière du soleil. Je me garai juste devant le petit chemin qui menait à la porte d’entrée et pris mon souffle sans sortir de ma voiture, regardant les murs blancs de ma villa. A mes côtés, un bouquet de roses rouges déjà un peu amochées par le voyage jusqu’à Malibu. Des roses pour Ruby parce que cela faisait plusieurs semaines qu’on ne cessait de se disputé. La dernière, il y a deux jours, a été bien plus tragique que toutes les autres jusqu’ici. On se disputait à propos des médias, surtout. De quoi me faire haïr encore plus tous ces enfoirés de journalistes. Les roses, c’était pour me faire pardonner…
Je les pris en main et trouvai le courage de sortir. Ma dégaine n’était pas digne d’un rendez-vous galant avec ma casquette et mon t-shirt trop large. Mais c’était l’intention qui comptait. Je passais le petit chemin et tombai face à la porte qui était fermée à clé. Etonnant, d’habitude Ruby arrivait avant moi ici depuis qu’on avait commencé à déménager. Et le fait de tomber face à cette porte close me fit me retourner mon estomac. Comme si ça annonçait un malheur. Je sortis ma propre clé et entrai dans ma villa. A l’intérieur, on entendait résonner mes pas et tous les petits bruits d’une maison vide. Il n’y avait pas encore beaucoup de meubles étant donné qu’Abel devait me les apporter aujourd’hui. Dans le living, éclairé par les rayons du soleil qui se reflétaient sur les murs blancs, trônait mon piano et dans un coin tous les cartons qui contenaient mes affaires. Et pas de trace de ceux de Ruby. Là, ce n’est plus uniquement mon estomac qui se retourna, c’est aussi mon cœur. Mon corps commençait à comprendre ce qui se passait, seul mon esprit restait dans le déni.
J’avançais vers le piano mes fleurs à la main. Sur celui-ci, une lettre avec l’écriture reconnaissable de Ruby. C’est avec ma main libre et tremblante que je soulevai la lettre pour commencer à la lire.
Oooh Babe Don’t leave me now Don’t say is the end of the road
La lecture fut une suite de torture intense. Ruby s’en était allé… Retournée à Nashville… Trop de pression, trop de médiatisation, trop de disputes… Juste trop… Je lâchai les roses que j’avais en main et elles virent s’écrasées sur le sol. J’aurais voulu que ce soit un cauchemar… Aussi cliché et aussi puéril que ça puisse paraitre, je l’espérais vraiment. Mes larmes coulaient sans que je puisse les arrêtés. J’avais cette impression d’impuissance face à la situation. L’impression que jamais je ne la reverrais. Jamais… Et c’était possible… Car elle n’avait pas laissé d’adresse…
How could you go? When you know how I need you
Et elle me laissait-là, seul… Dans ce qui devait être notre future maison. Elle me laissait seul face au média, à la pression à la veille d’une tournée. Je me sentais triste et abandonné… Encore une fois… A nouveau une fille m’avait abandonné. La première fut ma mère et la dernière fut Ruby. Etait-ce ma faute ? Suis-je né pour être seul ?
How can you treat me this way ? Running away
De ma tristesse qui ne cessait d’augmenter mon esprit se sauva par la haine. D’un geste brusque, je déchirais la lettre en petits morceau. Parce qu’elle n’avait pas le droit ! Pas le droit de m’abandonner ainsi ! Parce que ce n’était pas juste ! Les petits papiers virent couvrir le sol. Jamais plus une fille ne me fera ça ! Jamais ! Et puis d’abord, je pourrais très bien vivre seul ! Quelle reste à Nashville si elle le voulait ! Qu’elle m’oublie !
Mes pas me menèrent au carton où se trouvaient mes photos. Celles de moi et Ruby. Je me mis à la déchirer une par une. Il y en avait tellement… Mais le souvenir qu’elle contenait était trop fort pour que je puisse les regarder à nouveau. Des dizaines, j’en déchirai des dizaines avant de m’arrêter à la dernière. La toute dernière… La seule que je ne déchirai pas. Je le regardais longuement reculant de quelques pas contre le mur où je glissais jusqu’à ma retrouver assis par terre. Mon coup de haine s’arrêta pour laisser place à des sanglots qui virent me mouiller mes joues.
Et maintenant… Qu’est-ce que j’allais faire ?
Lyrics from Don't Leave Me Now, The Wall (Pink Floyd)
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Abel Hudson
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Ven 26 Déc - 12:33
Ma mission d'aujourd'hui : déménager l'idole de L.A. ! C'était un honneur pour moi, même si je le voyais souvent, surtout depuis que le nouvel album, ainsi que la tournée, se concrétisait. Je ne travaillais plus au garage depuis quelques mois, tout en ayant la garantie de pouvoir y retourner dès que The Lightening serait de nouveau dans un creux de vague.
Mais ce qu'il y avait de beau à travailler non stop pour MTI et The Lightening, c'était qu'on ne savait jamais de quoi la journée serait faite, et qu'on jouissait d'une liberté hors du commun, tant que le boulot était bien fait. Et le perfectionnisme de Lighter ne nous laissait jamais nous écarter du droit chemin.
J'avais emprunté, pour aujourd'hui, un camion de la maison de disque, avec son logo simple, noir sur blanc, peint sur les flans du véhicule. Direction l'un des meilleurs magasin de meubles de L.A. où Lighter avait fait dessiner des meubles sur mesure pour sa nouvelle villa. Je ne savais pas encore à quoi ils allaient ressembler, mais je le saurais bien assez vite.
Comme j'étais seul et que des bras en plus n'auraient pas été de refus, vu que je ne m'appelais pas encore Superman, je fis un détour par l'appartement de Lighter, puis par le Canter's Deli, pour finir par la maison, à Hollywood, de la mère de Cash, à la recherche du guitariste. En vain. La génitrice de l'artiste ne savait pas elle-même où il se trouvait, précisant qu'il pouvait être n'importe où à L.A. et que peut-être même il serait déjà à Malibu, chez Billy. Elle dériva un peu, mélancolique, en disant que ces deux-là, avant d'être connus, étaient vraiment inséparables... Mais qu'où que Cash puisse se trouver aujourd'hui, il serait de toute façon dans la lune, comme d'habitude.
Je la remerciai et abandonnai l'idée de me faire accompagner du guitariste. Au pire, sa mère avait raison et je le trouverai en compagnie de Lighter au bord de la piscine de la villa.
Je fonçai donc chercher les meubles. Des meubles tous blanc, qu'un ouvrier, fier que ses créations et celles de ses collègues aient été choisies par la plus grande rockstar de L.A., m'aida à charger dans le camion. Je pouvais comprendre ce mec... J'étais moi-même on ne pouvait plus fier de faire partie du staff de The Lightening.
Je fonçai ensuite jusqu'à Malibu et poussai l'autoradio à font quand ma cassette, une compil que j'avais fait moi-même, diffusa une de mes chansons préférées.
I see the bad moon arising. I see trouble on the way. I see earthquakes and lightnin'. I see bad times today.
Je chantais, tout en espérant que tout ça resterait bien une chanson et rien qu'une chanson. Mais c'était entraînant et je ne pouvais pas m'empêcher de suivre le mouvement.
Je montai la colline qui menait à la villa de Billy. Une villa carrée, aussi blanche que les meubles que j'avais été chercher. Avec des remparts beiges. Quelque chose d'éloigné, d'aseptisé. Même la route qui y menait ressemblait à Lighter. Longue, courbe, complexe et imprévisible.
I hear hurricanes ablowing. I know the end is coming soon. I fear rivers over flowing. I hear the voice of rage and ruin.
La musique et cette route que je montais prudemment me firent repenser aux derniers évènements. Et quelque chose me disait que le guitariste ne serait pas là. En effet, ces derniers temps, en plus de sembler ailleurs, il fuyait. Et il y avait de quoi. Entre Billy et Ruby, tout était loin d'être rose et leurs dispute éclataient sans prévenir, ce qui avait l'art de mettre le guitariste mal à l'aise. Je connaissais mal l'histoire de Cash, son enfance, mais j'étais prêt à parier que ses parents se disputaient souvent. Il suffisait de le voir, parfois même quelques minutes avant que Billy et Ruby se mettent à hurler l'un sur l'autre. Il allait alors s'enfermer dans le studio d'enregistrement et branchait un casque à sa guitare. Et il se repliait sur lui-même. Quand il faisait ça, on savait que ça n'allait pas tarder à gueuler.
Je coupai le moteur quand je fus dans l'allée, derrière les remparts. J'avais contourné la Lamborghini de Billy afin de mettre le camion plus prêt de l'entrée. Mais tout seul, je ne pouvais pas commencer à décharger. Je m'approchai donc de a porte d'entrée et appuyai sur la sonnette.
-Billy ! C'est Abel !
J'étais naturellement souriant, mais après quelques minutes, mon sourire fana sur mes lèvres. La voiture de Billy était là, mais aucune trace de la CRX de Cash. Je décidai alors d'actionner la poignée. Et la porte s'ouvrit. Ce n'était pas vraiment pour me rassurer : parano comme était Billy, ce n'était pas normal. Même s'il savait que je venais.
J'entrai, mais de peur de prendre un mauvais coup de la part du chanteur que je pouvais effrayer, je fis assez de bruit pour signaler ma présence, refermant la porte derrière moi. Mais très vite, j'entendis des sanglots. Et ce n'était pas Ruby, mais bien Billy. Je suivis le son et trouvait Billy assis par terre, appuyé sur le mur nu du salon. Dans la pièce, seul trônait au centre le piano de l'artiste... Et au sol, ce qui ressemblait à des confettis faits main... En m'approchant, je me rendis compte qu'il y avait encore peu de temps, ces confettis colorés étaient des photos.
-Billy...
Je m'accroupis devant le chanteur. Pas besoin de me faire un dessin, j'avais bien compris. Il y avait eu la dispute de trop. Et cette fois, c'était fini...
J'attrapai une des main de Billy qui cachait son visage, doucement, sans vouloir le forcer à l'enlever de là, mais l'encourageant à le faire.
-Laisse-toi aller, Billy...
Tant pis s'il décidait de me frapper. Si ça pouvait l'aider, j'étais prêt à encaisser. Je l'aurais fait pour un ami...
Hope you got your things together. Hope you are quite prepared to die. Looks like we're in for nasty weather. One eye is taken for an eye.
Lyrics from Bad Moon Rising, Green River (Creedence Clearwater Revival)
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Billy Lighter
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Ven 26 Déc - 19:57
Mes sanglots étaient les cris externes d’une douleur profonde. Je ressentais l’amertume du désespoir sans même avoir eu le temps d’espérer. C’était le côté pervers de recevoir une lettre de rupture, le fait de ne pas pouvoir s’expliquer, de ne pas entendre la personne que tu aimes une dernière fois… Car la dernière image que j’avais de Ruby s’est celui de ses yeux déçu et en colère de notre dernière dispute. Je n’avais rien d’autre comme dernière image et je lui en voulais pour ça.
Je pleurais tellement que je n’entendis même pas la sonnette d’entrée, ni même les pas de quelqu’un qui entre dans la vaste villa. Je n’entendais que ma douleur et rien d’autre… Je ne voyais que les images de toutes mes disputes avec Ruby sans arriver à m’en rappeler les bons moments. Et si même pas hasard je serais arrivé à me les rappeler, ça m’aurait tué. Car ça me rappellerait ce que j’allais manquer pendant les prochains jours. Ca me rappellerait ce que je n’aurais plus.
C’est la main d’Abel sur la mienne qui me ramena à un semblant de réalité. Il n’enleva pas ma main de mon visage. Celle qui masquait le carnage qu’étais maintenant ma figure bouffée par la tristesse. Et ses paroles augmentèrent mes sanglots. Je laissais tomber ma tête sur son épaule mouillant par la même occasion son t-shirt. Ce brusque retour à la réalité avait enlevé tout soupçon sur un potentiel cauchemar. Non Billy, ce qui arrivait était bien réel. Ruby est partie et même toutes tes thunes ne pourront pas te la ramenée.
-Elle est partie… Elle ne reviendra pas.
J’avais verbalisé la réalité et je serrais sans le savoir le bras d’Abel avec ma main libre, l’autre martyrisait la dernière photo qui me restait de moi et Ruby. Le roadie me fournissait le soutien parfait et je m’y accrochais comme je pouvais. Il m’apportait tout ce que je n’avais jamais eu dans ces moments-là : un pote sur qui pleurer.
Il a fallu le temps, mais mon cerveau se rendit d’un coup compte que je pleurais comme un bébé. Comme un petit être vulnérable. Et révulsé par cette idée d’être vulnérable et de le montrer à Abel, je le repoussai de toute mes forces avant de le regarder l’air complètement perdu.
-C’est pas ma faute ! J’ai rien fait ! Pourquoi elle est partie, hein ?!
D’un seul coup, je déchirais en deux le vestige de ma dernière relation en date.
-C’est la faute de cet enfoiré d’Amon ! Sans lui, je n’en serais pas là !
Mes sanglots avait fait place à la colère. Une colère viscérale que je vouais au Danois.
-Si ça tombe, c’est lui qui m’a envoyé cette lettre… Il me fait croire que Ruby veut me quitter.
Je ne lâchais pas Abel du regard, espérant toujours que la lette était fausse et que Ruby sur le bas de la porte pour me dire que tout ça était faux.
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Abel Hudson
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Sam 27 Déc - 17:41
Sweet child in time you'll see the line The line that's drawn between the good and the bad
Billy se laissa aller et je ne m'étais jamais senti aussi proche de lui, ni aussi utile qu'en cet instant. J'avais la sensation bizarrement agréable d'être là où je devais être, et au bon moment. Qui sait de quoi Billy aurait été capable si je n'étais pas arrivé ? Mais le problème ne se posait pas. J'étais là, et il pouvait se laisser aller. Que ça ait été moi ou un autre, cela dit, ne changeait rien. Il lui fallait juste quelqu'un et le destin avait fait que c'était tombé sur ma pomme.
Et j'avais l'impression de savoir quoi faire. Pourquoi lui mentir ? Si ce n'était pour lui faire encore plus mal ? Ruby était partie, à ce qu'il semblait. Et lui donner de faux espoirs sur un éventuel retour de la jeune femme n'était pas une bonne chose. Je préférais le laisser faire face à cette réalité, mais à son rythme, et en lui offrant mon soutien si toutefois, il le souhaitait.
Il pleurait à chaudes larmes sur mon t-shirt et s'accrochait à mon bras comme si sa vie en dépendait. Et j'étais pratiquement certain, pour le connaître un peu, que c'était réellement ce qu'il croyait. Il était le genre de gars qui, quand il s'attache à quelqu'un, se sent moins que rien lorsque ce quelqu'un l'abandonne. Il fallait dire que son enfance n'était qu'une suite interminable d'abandon. Et le sort semblait persister à s'acharner sur le pauvre chanteur.
See the blind man shooting at the world Bullets flying taking toll
Et j'en voulais un peu à Ruby, du coup. Pas vraiment parce qu'elle était partie. La vie de rockstar n'était pas facile à vivre et la pression était quotidienne. Ça, je pouvais le comprendre. Mais je lui en voulais pour l'état dans lequel son départ mettait Billy. Je l'avais déjà vu triste, en colère, ou bouffé par le perfectionnisme qui le caractérisait. Je l'avais déjà vu pleurer, en chantant, en écoutant un des riffs de Cash ou en écoutant une chanson d'un autre groupe. Mais jamais comme ça. Jamais comme un enfant perdu.
Et il faut croire qu'il s'en rendit compte en même temps que moi. Il me repoussa brutalement. Et sa voix cassée par ses sanglots s'éleva et raisonna dans la villa vide. Ce sanctuaire où Billy s'était déjà probablement imaginé une vie paisible, une retraite entre deux tournées, entre deux albums, et qui sait ? Peut-être deux ou trois mioches aussi...
Il failli me faire tomber, mais je me rattrapai d'une main, par réflexe. Puis me mis à genoux pour rester à son niveau, proche, mais avec plus de stabilité.
Et je le laissai vomir ce qu'il avait à vomir sur le monde. Pour lui, c'était la faute d'Amon Sørensen. Et aucun doute que le journaliste avait peut-être une dizaine de pourcents de responsabilité là-dedans. Mais il n'était pas le seul journaliste pour lequel The Lightening faisait choux-gras.
If you've been bad, Lord I bet you have And you've been hit by flying lead
Et puis il y avait tout le reste. Toute cette pression. L'incertitude de pouvoir jamais vivre une vie réellement paisible, de passer des mois seules ici, en Californie, alors que Ruby, elle, fatiguée peut-être, des tournée, déciderait de rester ici, à l'attendre, sans avoir aucune certitude de ce que lui faisait à des milliers de kilomètres de là.
Mais il était trop tôt pour dire ce genre de chose à Lighter, il n'était pas prêt.
-Billy... Ruby est partie.
Je pouvais le dire, ça, parce que je savais qu'il le savait, au fond de lui. Et je doutais sérieusement que Sørensen ait poussé le vice jusqu'à envoyé une fausse lettre de rupture. Parce que dans ce cas-là, où était Ruby ? Il l'aurait kidnappée ? C'est le roi des enfoirés, d'accord... Mais pas à ce point-là...
Je soutenais le regard du chanteur, espérant que je sois encore un lien entre lui et la réalité.
Il fallait qu'il s'épanche, qu'il puisse me parler d'elle. Jusqu'à ce que le temps fasse son job.
-Montre-moi la lettre... Ce n'est pas son écriture ?
You'd better close your eyes and bow your head And wait for the ricochet
Lyrics from Child In Time, In Rock (Deep Purple)
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Billy Lighter
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Dim 28 Déc - 11:12
Je cherchais un coupable pour cette perte. Je cherchais un coupable et lui crachais ma haine à la figure. Ou plutôt dans le vide car celui que j’accusais n’étais pas là. Je tremblais, criant pour évacuer les sanglots. Abel était à genou, il me laissait parler. Il ne me coupait pas une seule seconde. Et je continuais à blâmer Amon ! J’en vins même par penser… Pire, par être convaincu que tout ça n’était qu’une vaste invention du journaliste dans le but de me nuire.
Et j’y aurais cru si Abel n’avait pas été là pour me ramener sans cesse à cette terrible réalité. « Ruby est partie ». Une simple phrase pour casser l’espoir que je m’étais forgée sur des suppositions stupides et invraisemblables. Je regardais les roadies alors que la colère était toujours présente mais beaucoup moins assuré, se transformant petit à petit en angoisse. Mon regard perdu revint alors que mon regard était totalement plongé dans celui d’Abel.
-Non ! Tu mens !
Alors que mon non était franc et direct, le reste de ma phrase était fébrile, presque murmuré. Elle était partie… Pourquoi ?
Love of my life, you hurt me You broken my heart and now you leave me.
Les disputes, l’incertitude de mon humeur… Tant de paramètre avait peut-être joué. J’ai toujours cru au grand amour et j’ai toujours cru pouvoir le mérité. Mais cette énième rupture me faisait douter. Et mon cœur était en mille morceaux tout ça à cause d’une fille…
Mon regard perçait toujours celui d’Abel alors qu’il voulait voir la lettre pour bien vérifier les faits. Oui, il fallait vérifier ! Il fallait que je lui montrer que ce n’était pas elle mais bien Amon… Toutefois, j’essayais de me convaincre, une fois de plus, de ce scénario stupide. Je quittais le roadie du regard pour me lever fébrilement. Mes membres tremblaient à cause des sanglots. Je rassemblais les petits morceaux de papiers déchiré qu’était devenue la lettre de Ruby. Je les pris, délicatement et vint me mettre à genou devant Abel.
Love of my life, don’t leave me You’ve taken my love, you know desert me.
Un par un, je les rassemblais pour reformer les mots de rupture qu’avait écrit Ruby. Des larmes silencieuses coulaient le long de mes joues alors que mon regard était fixé sur la lettre. C’était bien son écriture. Amon n’aurait jamais su l’imiter. La relire me brisa encore une fois le cœur mais ma haine n’arrivait plus à me protégée, elle était partie me laissant avec ma tristesse et Abel.
-C’est son écriture…
Je relevai le visage pour poser mon regard sur Abel.
-Elle est partie…
Il n’y avait plus de doutes possibles… Heureusement, Abel était là… Et j’avais quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui pourrait répondre à toutes mes interrogations. Si je n’avais eu personne, je n’imagine même pas ce que je serais devenu…
Hurry back, Please, bring it back home to me because you don’t know what it means to me.
-J’avais besoin d’elle… Qu’est-ce que je vais faire maintenant?
C’était une vraie question que je posais directement à Abel. J’attendais sa réponse quel qu’elle soit…
Lyrics from Love Of My Life, A Night At The Opera (Queen)
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Who Am I? Age: 34 Date de naissance: 19/02/52 Localisation: Eastside Birth place: Kansas City, Kansas Je suis: débrouillard Song: Carry On My Wayward Son - Kansas
Billy tremblait, à deux doigts de la rupture. Quelqu'un qui ne le connaissait pas aurait pu le croire prêt à devenir fou. Ou se demanderait comment il pouvait se mettre dans cet état à cause d'une fille... Ouais. Ben moi, je pouvais le comprendre. Peut-être parce que ma mère nous avait nous aussi abandonnés, mon père et moi, alors que j'avais 20 ans et que mon père commençait à avoir des problèmes de santé...
It started off so well They said we made a perfect pair I clothed myself in your glory and your love How I loved you, How I cried..... The years of care and loyalty Were nothing but a sham it seems The years belie we lived a lie "I'll love you 'til I die"
J'avais vécu une seule fois ce que Billy semblait avoir vécu un millier de fois. D'autres auraient déjà été blasés, depuis le temps. D'autres auraient appris à ne plus s'attacher à personne. Et bien c'était tout ce qui faisait que Billy était quelqu'un de bien. Quoi qu'il lui soit arrivé sur le peu d'années qu'il avait vécu, Billy n'avait jamais perdu foi en l'Homme et encore moins en la Femme. Lorsqu'il appréciait quelqu'un, c'était sans détour, sans s'en cacher...
Et il en allait de même quand il détestait quelqu'un.
Billy était le némésis de l'hypocrisie.
Save me Save me Save me I can't face this life alone Save me Save me Oh... I'm naked and I'm far from home
Je réussis à capter l'attention du chanteur. Il fallait que je le ramène sur terre. Il se leva pour aller chercher les vestiges de la lettre de Ruby. Il l'avait détruite, évidemment... Tout ça semblerait moins réel s'il ne disposait plus de la lettre écrite par celle qui était maintenant son ex... J'avais moi aussi détruit la lettre de ma mère qui disait qu'elle nous quittait pour L.A. et une bande de Bikers. Et pourtant, ça n'en avait pas été moi réel, même si en détruire la preuve m'avait fait un bien fou sur le coup.
Je lui laissai le temps de remettre les petits bouts de papier bout à bouts, jusqu'à ce qu'ils forment à nouveaux les mots si durs pour le chanteur.
The slate will soon be clean I'll erase the memories, To start again with somebody new Was it all wasted All that love?.....
Il se rendit compte que c'était bel et bien l'écriture de Ruby. Et je fus rassuré quand, dans les yeux de Billy qui se fixèrent à nouveau sur moi, je lus de la tristesse et non plus de la colère. Pas que la tristesse soit mieux. Mais il me semblait que c'était un émotion qui était plus facile à gérer. Quoique... Il ne fallait pas que j'oublie que j'avais en face de moi Billy Lighter... Et quelque chose me disait que chez lui, la tristesse était moins destructrice vu de l'extérieur, mais une véritable hécatombe à l'intérieur. Et j'espérais surtout que cette fois n'allait pas être la fois de trop. Celle qui détruirait en Billy tout cet amour qu'il avait pour ces semblables et que ceux-ci ne comprenaient pas.
I hang my head and I advertise A soul for sale or rent I have no heart, I'm cold inside I have no real intent
Je souris d'un pauvre sourire quand Billy me demanda ce qu'il allait faire maintenant. Il avait un tas de trucs à faire, en réalité, entre le déménagement, l'album et la tournée. Parce que déménager, il était obligé de le faire : il avait déjà revendu son appartement en ville, trop heureux qu'il était d'emménager avec Ruby. Il avait tout lâché sans trop réfléchir tant il lui faisait confiance.
Mais je doutais que la question de Billy se posa sur cette partie de sa vie. Il savait très bien matériellement, ce qu'il avait à faire. C'était au niveau psychologique qu'il me demandait où il en était.
Je lui répondis tout en ramassant un par un les morceaux de la lettre de Ruby.
-La première chose à faire, c'est de ne pas garder ça pour toi. Parles-en à Cash, parles-en au groupe, parles-en à ceux qui te sont chers. Eux sauront t'épauler, quand ils auront ce qui t'arrive.
Je me raclai la gorge. La tristesse de Billy était contagieuse. C'était pour ça que ses chansons ne laissaient personne indifférent.
-Fais-en une chanson, même si personne ne doit jamais l'entendre. Crache ta colère en musique s'il le faut...
Ma vue se brouilla, mais je ne quittait pas Billy des yeux. Il m'avait montrer ses larmes, pourquoi je lui cacherait les miennes.
-Fait de ceux que tu aimes les fondations pour te reconstruire. Et recommencer...
Une grosse larme coula sur ma joue. Pour qui je parlais ? Pour lui ou pour moi ?
-Même au risque de voir encore tout ce que tu as fait être détruit... Pour recommencer encore...
Save me Save me Save me I can't face this life alone Save me Save me Oh... I'm naked and I'm far from home
J'attrapai doucement la nuque de Billy et attirai son front contre le mien. Nous restâmes quelques secondes dans cette position. Comme si je voulais que ma force et que mes mots passent en Billy...
Each night I cry, I still believe the lie I'll love you 'til I die
-Je vais te chercher un coca.
Je quittai Billy même pas une minutes, lui glissant les vestige de la lettre de Ruby dans la main. Pour me diriger vers le camion où j'avais un frigobox plein de canettes de coca...
Lyrics From Save Me, The Game (Queen)
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Billy Lighter
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Mar 30 Déc - 13:33
Oui, qu’est-ce que j’allais faire ? Vers où allais-je aller ? Dois-je encore m’attacher ou non ? Dois-je sombrer dans la déprime pour finir blasé ? Non… Je ne pouvais pas car j’en étais incapable. Rien ne blasera Billy Lighter d’un sentiment quel qu’il soit. Parce qu’ils résonnaient en moi comme un écho en pleine montagne. Mes sentiments étaient trop forts, je ne pourrais jamais rien faire contre eux.
Je cherchais en Abel une réponse. Non, mieux je cherchais LA réponse ultime à ma question. Et je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde une réponse du genre : « mais Billy, tu as ton album à faire… ». Le genre de réponse qui m’aurait fait détruire cette maison entière avec tout ce qu’il y avait dedans. Comment pouvais-je achever cet album si ma vie n’avait plus de sens ? Je ne pouvais pas simuler une joie que je n’avais pas. Je ne pouvais pas aller à un concert en faisant semblant que tout va bien alors que ma vie par en morceau.
Abel ramassa les morceaux de la lettre avant de me répondre. Je le regardais dans les yeux, attentif, déterminé à écouter. En parler, parler de cette foutue souffrance à tous mes proches… A Cash… Je mordis ma lèvre inférieure. Je n’avais pas peur de parler de mes ruptures à Cash, j’en avais honte. Parce qu’à chaque fois j’avais l’impression de lui faire mal. Cash détestais les ruptures, Cash détestait les dispute. Et je savais pourquoi… La voix d’Abel se faisait de plus en plus tremblante et ma gorge se noua en l’entendant. Faire une chanson, pour moi, pour évacuer. Les mêmes que les deux-cents autres chansons qui n’étaient jamais sortie et qui parlaient du même sujet. Celle où je crachais haine et désespoir sur la fille qui m’avait quitté. Mais encore je ne dis rien de peur de repartir dans un éclat de sanglot rien qu’à cause de la voix d’Abel. Et la suite de sa phrase était la réponse ultime, pas celle que je cherchais mais celle que je découvris. Recommencer au risque de devoir le refaire plus tard. C’était l’unique solution.
Abel pleurait aussi alors qu’il avançait son front contre le mien. Un contact, celui qu’il me fallait. Mais d’où venait la tristesse que me montrait Abel ? Avait-il vécu la même chose que moi ? Il avait l’air de tellement savoir… Il avait l’air de tellement comprendre. Et ça faisait tellement bizarre que quelqu’un me comprenne autant. Un sentiment bizarre et agréable. Je ne savais pas grand-chose de la vie d’Abel alors qu’il savait tout sur moi.
Il se leva pour aller chercher un coca me rendant les vestiges de la lettre de Ruby. Je les regardais repensant aux mots que venait de me souffler Abel.
Empty spaces, what are we living for Abandoned places, I guess we know the score On and on, does anybody know what we are looking for
Recommencer à zéro… Encore et encore. Je sortis mon briquet, mettant le feu à chaque petite parcelle de cette lettre. Ruby était partie et je n’allais pas courir après. Pas cette fois… Il fallait penser à autre chose. Une fois la lettre en cendres, j’éteignis le feu avec mon pied. J’étais maintenant debout.
The show must go on Inside my heart is breaking My make-up may be flaking But my smile still stays on
Il fallait continuer. Sans Ruby… Abel avait raison. Je m’avançai vers mon piano, m’installant devant. Je regardais les touches qui me rappelaient chaque chanson que j’avais écrites. J’avais su survivre les autres fois, alors pourquoi pas celle-ci ?
Whatever happens, I’ll leave it all to chance Another heartache, another failed romance On and on, does anybody know what we are living for
Ça allait être dur au début. Mais bien vite j’allais passer à autre chose sans vraiment y passer. J’allais rencontrer d’autre gens sans oublié ce qui avait foiré. J’allais encore souffrir, j’étais né pour ça. Et je me mis à jouer. Jouer le morceau qui disait que rien ne durait jamais et que chacun changeait. Et Abel entra dans la pièce. J’arrêtai de jouer et relevai la tête vers le roadie.
I’ll top the bill, I’ll overkill I have to find the will to carry on
-J’en parlerai aux autres. J’écriais des chansons. Et je recommencerai.
Mes larmes ne coulaient plus. Mais j’avais quelques questions.
-Tu sais ce que c’est, hein ?
Je voulais savoir ce qui poussait Abel à tant me comprendre.
Lyrics from The Show Must Go On, Innuendo (Queen)
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Abel Hudson
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Mer 31 Déc - 11:53
Je profitai du court trajet jusqu'au camion de MTI pour sécher mes larmes. Il faisait bon, à l'air frais, la pression qui régnait à l'intérieur même de la villa vide disparaissait une fois dehors. Cette pression créée par une seule personne, cette tristesse mêlée de colère capable de remplir toute une habitation, Billy Lighter était le seul que je connaisse qui était capable de faire ça.
Oh ! J'avais vu bien d'autres choses, avec The Lightening, mais s'il y avait quelque chose qui m'avait frappé, c'était cette capacité qu'avait Billy, lorsqu'un événement se produisait. Et Cash avait le même pouvoir, mais les ondes qu'il envoyait étaient différentes : ce n'était ni tristesse, ni colère, mais quelque chose de bien plus complexe, de plus mystique. Plusieurs fois, alors que Cash nous emmenait avec lui dans cet état, sans prévenir, j'aurais été prêt à croire à n'importe quoi, à n'importe quelle religion qui m'aurait permis de comprendre ce que j'avais ressenti à ce moment-là.
J'ouvris les portières arrières du camion et montait dedans, à la recherche de mon frigobox. J'y pris deux canettes de coca bien fraîches, qui avait passé presque toute la matinée déjà sur un lit de glaçons. Je descendis du camion et refermai les portes. Le déménagement pouvait attendre. D'abord, il fallait que Billy se sente mieux. Tout le reste devenait, pour moi, secondaire.
Des notes à la fois légères et lourdes de sens provenaient maintenant de la villa. Billy était un as au piano et je me demandais pourquoi il n'en jouait pas plus souvent en live. Pourquoi il ne faisait pas, de temps en temps, une seule chanson, courte, où il serait seul à jouer et à chanter. Ce pouvait être un magnifique « entracte » durant un concert. Mais je n'étais qu'un roadie... Les artistes, c'était eux.
J'entrai dans la villa et posai la canette de Billy sur le coin de son piano avant d'ouvrir la mienne. Le chanteur s'arrêta instantanément de jouer. Dommage. J'aurais passé la journée à l'écouter jouer... A l'écouter s'exprimer, bien mieux qu'il ne le ferait jamais avec des mots, même sous forme de chanson. C'était ainsi que devaient se régler les différends entre le chanteur et son guitariste Cash Izbel. Sous la forme d'une joute où les lances seraient des notes, et les chevaux, leurs instruments...
Billy me regarda droit dans les yeux. Il avait des yeux presque émeraudes, écartelés par les veines rouges de la tristesse. Autant de coups de fouets que lui avait donné Ruby en disparaissant de sa vie du jour au lendemain.
Il avait compris. Il acceptait. Ce que lui seul pouvait comprendre et accepter. Travailler, aimer, bichonner une relation jusqu'au perfectionnisme, toucher presque à la perfection... Et puis voir tout détruit, par lui-même ou par autrui. Beaucoup disait Billy Lighter faible... Mais il avait la personnalité la plus forte que j'avais jamais vue. Une personnalité forte, faite de faiblesses.
Je hochai la tête et lui souris. Confiant.
S'en suivit une question qui fana légèrement ce sourire, sans pour autant le faire disparaître...
Et je me mis à réciter un poème. Le seul que mon père connaissait. Et celui sur lequel il s'était basé pour m'élever...
« If you can keep your head when all about you Are losing theirs and blaming it on you; If you can trust yourself when all men doubt you, But make allowance for their doubting too: If you can wait and not be tired by waiting, Or, being lied about, don't deal in lies, Or being hated don't give way to hating, And yet don't look too good, nor talk too wise;
If you can dream---and not make dreams your master; If you can think---and not make thoughts your aim, If you can meet with Triumph and Disaster And treat those two impostors just the same:. If you can bear to hear the truth you've spoken Twisted by knaves to make a trap for fools, Or watch the things you gave your life to, broken, And stoop and build'em up with worn-out tools;
If you can make one heap of all your winnings And risk it on one turn of pitch-and-toss, And lose, and start again at your beginnings, And never breathe a word about your loss: If you can force your heart and nerve and sinew To serve your turn long after they are gone, And so hold on when there is nothing in you Except the Will which says to them: "Hold on!"
If you can talk with crowds and keep your virtue, Or walk with Kings---nor lose the common touch, If neither foes nor loving friends can hurt you, If all men count with you, but none too much: If you can fill the unforgiving minute With sixty seconds' worth of distance run, Yours is the Earth and everything that's in it, And---which is more---you'll be a Man, my son! »
Et je lui répondis, franchement. Pourquoi lui cacher quoi que ce soit, d'ailleurs ? Qu'est-ce que j'y gagnerais ? L'illusion d'être fort ? D'être un dur ?
-Mon père tenait un garage dans le Kansas. Il ne restera pas dans les livres d'histoire, mais pour moi, c'était un grand homme, un homme bon. Meilleur encore et plus humble que ceux qu'on trouve dans la Bible.
Mon regard se perdit dans le souvenir même de mon père... Son sourire n'était jamais fin et tout ce qu'il avait jamais voulu de moi, c'était que quoi que je fasse de mon mieux pour le faire bien.
-Ma mère était absente. Une barmaid qui s'est tirée avec une bande de motards quand j'avais 20 ans. Nous laissant mon père et moi seul, avec une maladie à combattre et qui a gagné...
Je frottai mes yeux une nouvelle fois, anticipant les larmes qui s'y formaient.
Lyrics From If, Rudyard Kipling, Music From If, If (Bernard Lavilliers).
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Billy Lighter
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Mer 31 Déc - 15:11
Mes yeux bleu-vert transperçaient Abel sans que ce dernier ne détourne le regard. Il buvait son coca alors que je n’avais pas touché au mien, mes doigts toujours perdus sur les touches de mon piano sans qu’aucune mélodie ne sorte. Je désirais comprendre Abel, je voulais savoir ce qui nous liait. Ce qui nous faisait voir les choses dans la même optique.
Da la bouche du roadie sortit un poème. Le choc de chaque mot résonnait en moi. Une suite de conditions pures, un chemin à suivre. Abel en connaissait chaque rime, il avait dû l’entendre des milliers de fois. Etait-ce son mantra ? Il n’y avait en tout cas rien n’a nier dans ses mots, rien n’a objecter. Tout était vrai. Mais tellement compliqué à atteindre… Et j’avais envie de rajouter une mélodie et de suivre Abel dans sa déclamation. La dernière phrase, la toute dernière vint percuter mon esprit. Etait-ce le père d’Abel qui lui avait dit ça ? Avait-il été élevé dans des valeurs aussi pures ? Etait-il un homme comme le disait le poème ? Moi je ne l’étais pas. Pas encore. Je n’étais qu’un gosse dans un monde qu’il ne comprenait pas. Ou trop bien…
Mes suppositions virent à moitié se confirmer quand Abel parla de son père. Il l’admirait comme je n’admirais jamais le mien. Cette différence entre nous était énorme. Abel en parlait avec tant d’émotion que je ne disais rien, l’écoutant. Seul un petit sourire vint s’afficher sur mon visage. Il avait l’air heureux d’avoir un père comme ça. Mais mon sourire ne tint pas, il fondit comme la neige aux premières lueurs du printemps. Sa mère… Une mère absente. Qui avait laissé son fils et son mari seul alors que ce dernier était malade. Le père qu’Abel aimait temps n’était plus…
To think the one you love Could hurt you now Is a little hard to believe But everybody darlin’ sometimes Bites the hand that feeds
Je ne pouvais pas nier les ressemblances entre nos deux mères. La sienne absente physiquement, la mienne psychologiquement. Le résultat était le même. Nos mères avaient détruit une partie de nous. Toute cette histoire touchait toujours Abel, perdre son père avait dû être horrible.
-Je suis désolé…
But there ain’t no peace to found But if someone really cared Well they take the time to spare A moment to try and understand Another one’s despair
Ma voix tremblait. Entendre ça me touchait. Je ne savais pas qu’Abel avait vécu ça. Et le savoir me rendait plus proche de lui. Mes larmes coulaient alors qu’il empêchait les siennes de couler.
-Ton père devait être génial. J’aurais voulu le rencontrer… Et puis, il doit être fier de toi. C’est pas juste ce qu’il lui est arrivé !
Remember in this game we call life That no one said it’s fair
Non, ce n’est pas juste qu’Abel ait vu son père dépérir ! Non, ce n’est pas juste que sa mère l’ai abandonné ainsi ! Non, ce n’était pas juste, non plus, que j’ai eu une enfance pareille. Et autant Abel que moi on essayait d’être juste dans un monde qui ne l’était pas…
-Alors, tu n’as plus de famille du tout ?
Ma propre question me fit froid dans le dos. Parce que je savais ce que c’était de ne plus avoir de famille. C’était mon cas avant que je ne retrouve ma demi-sœur. Par rapport à Abel de quoi devais-je me plaindre ? J’avais une sœur, j’avais des amis, avait réussi à devenir ce que je voulais être : une rockstar. J’avais gagné…
Just because you’re winnin’ Don’t mean you’re the lucky ones
Lyrics from Breakdown, Use Your Illusion II (Guns N'Roses)
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Mar 6 Jan - 15:58
Billy n'avait pas touché au coca que je lui avait apporté. Et il avait arrêté de jouer pour m'écouter, pour savoir comment je pouvais si bien le comprendre. Je n'avais pas vraiment la prétention de le comprendre, mais je ne pouvais nier que sa situation ne me touchait pas profondément.
Le poème de mon père avait été plus que compris par le chanteur. Lui aussi savait manier les mot, comme Kipling. Et rien qu'à son regard, je voyais que Billy pensait comme moi : ce poème était tellement vrai ! C'était exactement ce qu'il fallait faire ! Et pourtant, c'était humainement impossible. Ou tout du moins, je n'avais encore jamais connu quelqu'un qui avait été capable de suivre les conditions qui y étaient évoquées.
Puis, je lui parlai de mon père. Et cela fit sourire Billy, sourire qui disparu quand j'en vins à sa disparition... Il s'excusa alors... Je baissai les yeux, coupant le contact visuel entre le chanteur et moi. Je haussai les épaules, bu un petit coup...
-Ce n'est pas ta faute... C'est celle de pas de bol... Et de ma mère...
Je n'en démordais pas. La maladie de mon père ayant débuté peu après le départ de ma mère, et parallèlement à son chagrin profond, je n'avais pu qu'en faire une cause à effet.
Billy était d'accord avec moi, ce n'était pas juste, ce qui était arrivé à mon père. Il ne méritait pas ça. Pas un homme bon comme lui, qui n'avait jamais fait de mal à personne, au contraire.
-Ouais, il était génial. Je ne serais pas votre roadie sans lui. Il m'a appris tout ce que je connais en mécanique.
Et Billy me posa une question qu'on ne m'avait jamais posée. Une question qui me fit relever les yeux vers lui... Pendant quelques secondes, je fus pris de court. J'étais parti pour L.A. après la mort de mon père, fuyant mon propre chagrin. Et je m'étais plongé dans le travail, j'avais avalé les kilomètres, sans me laisser une minute de répit, m'arrangeant pour être épuisé quand je finissais par me glisser dans mon lit, tellement épuisé que je ne pouvais faire que dormir.
Such a lonely day And it's mine The most loneliest day of my life
Je prenais seulement conscience aujourd'hui que j'étais tout seul.
-Non...
Je sentis brusquement les larmes remonter à mes yeux, mais les essuyai directement. Non, ce n'était pas vrai. Je mentais, je n'étais pas tout seul. Je me repris.
-Je n'ai plus de famille de sang à proprement parler. Mais j'ai The Lightening, j'ai les mécano du garage où je travaille dans l'Eastside...
Such a lonely day Should be banned It's a day that I can't stand
Mon regard se porta vers le plafond... Ou plutôt vers le ciel... -Et puis mon père dois être là, quelque part...
Je marquai une pause et posai ma main sur l'épaule de Billy, doucement. Je savais qu'il n'aimait pas spécialement les contacts, sauf quand il était en confiance. Et le partage qu'on était en train d'avoir nous rapprochait encore plus que tout ce qu'on avait vécu ensemble jusqu'ici. -N'oublie pas que toi aussi tu as une famille, mon frère... Et elle ne se limite pas à Ruby, ni à Evelyn Fallen...
Je n'avais encore jamais rencontré la jeune journaliste, mais j'aurais eu du mal de ne pas en entendre parler. Elle était journaliste pour L.A. People et avait elle-même écrit l'article révélant son identité. Mais ce n'était pas vraiment ça qui m'avait frappé. C'était Cash... Cash était aussi méfiant que Billy, voire plus, et le faisait bien comprendre. Hors, la jeune Fallen, elle, semblait bien lui revenir.
-Des gens t'aiment Billy, et je ne parle pas de tes fans. Tu n'es pas tout seul.
And if you go, I wanna go with you And if you die, I wanna die with you
Take your hand and walk away
Lyrics From Lonely Day, Mezmerize (System Of A Down).
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Billy Lighter
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Mer 7 Jan - 11:59
Alors qu’il aurait pu s’énervé, alors qu’il aurait pu cracher sa haine sur sa mère, Abel restait calme. Il en voulait à sa mère, il la nomma responsable de la mort de son père. Mais ce n’était que des larmes, que des regrets, pas de haine. Ou, en tout cas, il n’en montra aucun signe.
Il préférait se rappeler de son père, de tout ce qui lui avait appris. Sans son père, il n’aurait jamais été roadie. Sans son père, il n’aurait pas été ici aujourd’hui en face de moi. Sans son père, je serais peut-être mort aujourd’hui. J’aurais tant voulu avoir un père comme le sien… Car Abel avait tout appris du sien, moi je m’étais dépêché de désapprendre tout ce que le mien m’avait dit.
La famille… Une question décisive. Tout le monde est en quête d’une famille. Et Abel ? En avait-il encore une ? Il avait relevé son regard vers moi, la question l’avait pris de court. Je le regardais, lui laissant le temps. Sa première réponse fut courte et sans espoir de changement. Mais tout de suite, il vint la contredire considérant ses amis comme sa famille. Et puis… Il savait que son père était toujours là… Je secouais doucement ma tête de haut en bas, l’approuvant quand sa main se posa sur mon épaule.
« Mon frère ». Un mot que je n’avais jamais entendu sortis de la bouche d’un de mes amis. Abel était le premier à le formuler. Des gens m’aimait pas seulement ma sœur Evy ou bien ces acharnés de fans… Il y avait aussi mes amis. Mais n’avais-je pas toujours considéré mes amis comme ma famille ? Inconsciement ou non? Mon cœur se serra et je baissais la tête.
I fogot what my father said I fogot what he said I fogot what my mother said As we laid upon your bed
Aussi loin que je me rappelais ma famille de sang n’avait jamais été ma famille. Je m’efforçais de les oubliés, je m’efforçais de les enterrer… Je ne voulais pas qu’ils influencent ma vie jusqu’à ce que je meurs. Enfant déjà, je n’avais pas de famille, me renferment sur mon petit monde imaginaire que je m’étais créer.
On a bridge of violent people I was small enough to cry I got seven days to live my life Or seven ways to die
Et en dehors de ce monde, tout était trop noir, tout était horrible. Tout le monde essayait de me détruire. J’ai essayé de sortir de là, j’ai essayé de forger ma propre vie. Mais y serais-je arrivé sans mon autre famille ? Sans mes amis, sans le groupe. Sans Cash ? Cash mon meilleur ami… Mon frère… Me considérait-il comme tel ? Etait-ce ce qu’il voulait dire par ses riffs ? Au fond oui, je le savais… Mais avec Cash on ne se disait rien, on vivait… Et d’une semaine à l’autre on pouvait se tirer vers le haut ou carrément se détruire l’un l’autre…
The Gods fogot they made me So I forgot them too I listen to the shadow I play among their graves
Je relevais la tête vers Abel.
-Je sais… Mais, pourquoi ?
Mon petit cœur détruit pas tant d’émotion m’empêchait de formuler ce que j’avais à dire. Alors je repris, d’une traite.
-Je sais, je ne suis pas seul. J’ai la chance d’avoir un groupe qui n’a pas attendu la première occasion pour me virer malgré mon caractère. J’ai eu la chance d’avoir pu me venger de tout ce que j’avais vécu. Mais Abel, pourquoi est-ce que tout n’est pas facile alors ?
La vrai question était : pourquoi est-ce que tout n’allais pas comme il le fallait entre Cash et moi ? Pourquoi est-ce que notre amitié n’est pas une force à la place d’être notre faiblesse ?
Lyrics from Seven, Hours (David Bowie)
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Sujet: Re: Breakdown [PV Abel][TERMINE] Ven 9 Jan - 18:37
Si Billy m'avait aidé à me rendre compte que je n'étais pas tout seul, ce qui était d'ailleurs une évidence dont je n'avais fait que prendre conscience, il me semblait tout aussi important de rendre la pareille au chanteur. Il fallait qu'il se rende compte que son entourage, que ce soit ses amis, ses musiciens ou MTI, il était plus fort avec eux que s'il se renfermait sur lui-même.
The days grow shorter and the nights are getting long Feels like we're running out of time Every day it seems much harder tellin' right from wrong You got to read between the lines
Mais le chanteur semblait sceptique, hésitant... Surtout au sujet de Cash. Ouais, Cash était une véritable énigme pour tout le monde. Adorable, mais imprévisible. Et surtout, personne ne savait trop ce qu'il pensait., jamais, quoi qu'il arrive. Cash ne parlait pas. Et il était une perpétuelle source d'angoisse pour Billy qui, lui, avait besoin de certitudes.
Don't get discouraged, don't be afraid, we can Make it through another day Make it worth the price we pay
-Ouais, Cash aussi. Surtout Cash. Vous ne faites qu'un, aussi différent que vous soyez.
Ça cogitait ferme, dans le cerveau de Billy Lighter. Et j'étais persuadé que je n'aurais pas été capable de suivre ses réflexions, si j'avais pu lire dans ses pensées. Parce qu'elles devaient s'enchaîner très vite. Et parce qu'elles devaient être complexes et concerner des choses dont je n'avais pas connaissance...
All your life you've been waiting for your chance Where you'll fit into the plan But you're the master of your own destiny So give and take the best that you can
Billy s'était battu toute sa vie pour en arriver là. Pour devenir la rockstar qu'il était et envoyer tous ceux qui lui avaient mis des bâtons dans les roues se faire foutre ! Mais tout ça ne le rendait pas plus heureux. Parce que désormais, il avait d'autres combats à mener, contre les médias, contre lui-même et ses angoisses. Contre ces filles avec lesquelles il pensait pouvoir construire son avenir, mais que tout ça effrayaient.
Je hochai la tête et souris quand il avoua que son groupe, à qui il faisait peur aussi, de temps en temps, Cash excepté, aurait pu se débarrasser de lui. Et ne l'avait pas fait. C'était déjà un bon début.
-Tu ne dois pas penser que tout le monde est contre toi. Ne te trompe pas d'ennemis, si toutefois, il y en a...
Fight the good fight every moment Every minute every day Fight the good fight every moment It's your only way
Et vint la question, celle qu'on se posait tous quand tout allait mal, quand, comme Billy, on se sentait trahi... Pourquoi ? Pourquoi ce n'était pas facile ? Je haussai les épaules.
-Je n'en sais rien.
Nothing is easy, nothing good is free But I can tell you where to start Take a look inside your heart There's an answer in your heart
Lyrics From Fight The Good Fight, Allied Forces (Triumph)