Obtenir la garde de Grant s’avérait bien plus complexe que prévu… L’entretien avec la psy, Nell et Keller m’avait montré que j’y étais allé avec bien trop de confiance. J’étais frustré par rapport à cet entretien mais j’avais d’autres questions logistiques à régler notamment au niveau de l’avocat que j’aurais à engager. Il me fallait un job, pour ça… Du moins, une couverture. Et il fallait que ce job soit suffisamment bien payé dans les faits pour que je puisse obtenir un bon avocat.

Et tout ça soulevait une autre question : l’argent.

Je n’en manquais pas… En réalité, j’avais beaucoup d’argent grâce à la drogue et la prostitution. Mais j’en avais beaucoup en liquide car je blanchissais très peu par manque de possibilité de le blanchir. J’avais quelques sources pour le faire mais je n’arrivais pas à le faire en assez grande quantité… En gros, il me fallait un moyen de blanchir plus efficacement… J’avais quelques idées… Mais il fallait que je la joue très finement. Et je devais avouer que jouer les petits hommes d’affaire n’était pas vraiment mon truc. C’était pour ça que, jusqu’ici, je m’étais toujours refusé à être chef de gang.

Mais il fallait se mettre à la hauteur de ses ambitions… Et de mes pulsions aussi…

Comme ce soir… Les frustrations liés à tout ça me mettait sur les nerfs au point où j’avais besoin d’évacuer. Il me fallait de l’adrénaline pour ça et rien de tel que de participé à la course de ce soir, pour ça. A cause du gang et de ma famille, j’avais peu de temps pour ça mais la course de ce soir représentait un tel défi que j’en avais vraiment envie.

Parce qu’il fallait réellement que j’enlève les images que j’avais dans ma tête et qui avaient été déterrées par la psy. Des images du passée que je voulais laisser là où elles étaient : dans le passé. Rien de mieux pour ça que de l’affronter, le passé, en venant ici à Malibu.

Le défi était important. Le parcours se prolongeais sur la route le long des falaises alors que, d’habitude, c’était plus dans les terres. J’avais amené ma Mustang sur la ligne de départ et je pouvais remarqué qu’il y avait pas mal de monde et pas mal de participant. Donc celui qui était à côté de moi : Sonny Robson…

Il était à presque chaque course alors ce n’était pas vraiment une surprise de le voir là. Sonny Robson de qui je devais encore me venger parce qu’il avait refusé de me donné l’identité de celui qui était rentré dans la voiture de Sky. Sonny Robson que j’avais frappé en pleine figure.

J’ouvris mon carreau fixant Robson.

-Tiens… Sonny… Ce n’est pas vraiment une surprise. Quoi de neuf dans ton monde de looser ? Stone vit toujours ?

Oui, sinon L.A.People en aurait parlé. Mais c’était une façon de rappeler à Robson que je connaissais sa famille mais, aussi, ses amis et que, dans ce cas, personne n’était à l’abri.

-Le parcours est casse gueule… Est-ce que les organisateur veulent réduire le troupeau parce qu’il y a trop de participants à chaque course ?

Ça m’étonnerait… Plus il y avait de participants, mieux c’était pour eux. Mais ils aimaient rendre les choses difficiles on dirait.

-Qui participe ?

Parce que je n’avais pas fait le tour… Je savais que Robson, lui, aimait dire bonjour à tout le monde…

@ Billy Lighter

Ah ! Enfin une course digne de ce nom ! Une course qui allait me permettre de faire le plein d’adrénaline, le long des falaises de Malibu… Et il y avait pas mal de concurrents à cette course ! Je les connaissais à peu près tous et était arrivé tôt pour accueillir les autres, laissant ma Camaro garée dans un point d’herbe.

Malheureusement, il n’y avait plus de Conti… Luca avait été mon meilleur concurrent pendant des années…

Après avoir salué qui de droit et m’être enfilé trois hamburgers, je me rendis à ma voiture pour me mettre le long de la ligne de départ.

J’étais dans les premiers parce que j’étais bien classé. Et une autre voiture arriva à côté de moi. Une Mustang dont je pouvais voir à l’œil nu qu’elle avait été repeinte… La voiture de Ward Fleming.

Je soupirai…

-Oh non, pas lui…

Pas que j’en avais peu. Je n’avais pas peur de Ward Fleming… Mais son arrogance m’énervait. Mais c’était une raison de plus de lui mettre sa raclée à la course.

Il ouvrit son carreau et je fis de même.

-Tiens… Ward… ça faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vu à une course ! Qu’est-ce que t’as fait pendant tout ce temps ? Dealer ? Tuer des gens ? Torturer des gens ?

J’exagérais peut-être un peu, mais Ward n’avait pas la meilleure réputation qui soit. Et en course, c’était un sale vicieux qui n’hésitait pas à faire faire parfois de graves accidents aux autres concurrents.

Il me demanda, comme à son habitude, ce qu’il y avait de neuf dans mon monde de loser. Je fis la moue puis lui souris.

-Je préfère mon monde de loser au tien, Ward… J’ai encore sauvé des vies, cette semaine, est-ce que tu peux en dire autant ?

Et évidemment, il me demanda des nouvelles d’Howard, mon ami d’enfance, je fis gronder mon moteur, menaçant.

-Stone va très bien. Il fait ce qu’il fait de mieux, de la musique.

Mais je ne lui dévoilai pas que Peyton était enceinte… Un secret que Howard n'avait pas su tenir lors de notre dernier coup de téléphone, mais que moi, je devais garder pour moi. Je n’avais pas envie que Ward menace la famille de mon meilleur ami.

Puis il parla du parcours qui était casse gueule.

-J’espère qu’il n’y aura pas de blessés ni de morts. Ne t’avise pas de faire le salopard sur cette course, sinon t’auras à faire à moi.

Je regardai devant moi, serrant mon volant.

-Et les organisateurs te priveront de courses à vie.

Il me demanda qui participait.

-Personne de notable… Je pense que ça va se jouer entre toi et moi.

@ Billy Lighter

Ce n’était pas une surprise que de voir Sonny Robson sur la ligne de départ de la course. Il venait à presque toutes les courses parce que c’était la seule chose qu’il savait faire… Mais je devais avouer que c’était un concurrent de choix qui rendra la course bien plus intéressante pour la simple et bonne raison que j’avais un différent avec Robson. S’il m’avait aidé à m’occuper d’Heaven pendant que Sky était à l’hôpital, il venait de redescendre dans mon estime en me cachant qui avait osé rentré dans ma propre caisse conduite par Sky.

J’allais, donc, utilisé cette course pour faire mal à Robson. Et je savais que gagner contre lui était déjà une bonne façon de lui faire mal bien que le circuit promettait de bonne surprises et, surtout, de bons crashs.

J’ouvris ma fenêtre. Il fit de même. Et il s’exclama que ça faisait longtemps qu’on ne m’avait plus vu alors qu’il essayait de savoir quels activités avait pu me tenir loin des courses de bagnoles. Il émit des hypothèses qui me firent pencher légèrement la tête sur le côté. Décidément, tout L.A. pensait que je n’avais que ça à foutre. Et même si j’avais fait les trois hypothèses de Sonny pendant mon absence, je n’avais pas fait que ça.

-Je me suis surtout occupé de ma femme et de ma fille… Mais tu peux penser ce que tu veux. Ça fait bien longtemps que je n’essaye même plus de me défendre à ce niveau. Ça serait comme essayer de mettre du plomb dans ta tête…

Je lui en mettrait bien, pourtant… Mais dans le sens littéral…

Je lui demandai, ensuite, comment il allait et il déclara qu’il préférait son monde de looser au mien. Qu’il avait encore sauvé des vies. Il parlait de son métier d’ambulancier, bien sûr… Je roulai des yeux.

-Non. Je n’ai sauvé personne. Mais c’est le cas de beaucoup de gens. Tout le monde ne sauve pas des gens tous les jours, Robson… Ça ne fait pas d’eux des gens moins vertueux que toi…

Je lui demandai comment allait son meilleur ami, Stone. Il allait bien… Il faut dire que s’il allait mal, la presse se serait empressée d’en faire ses choux gras.

-Il fait la seule chose qu’il sait faire, tu veux dire…

Parce que Stone ne savait rien faire d’autre. C’était un mauvais parieur, un mauvais conducteur, un mauvais gestionnaire et vu que son ex l’a trompé avec Ricci, c’est sûrement, aussi un mauvais coup. Howard Stone ne savait faire que de la musique. C’est tout. Il a de la chance que le monde paye bien ses musiciens.

On pouvait même pas dire que c’était un bon ami sinon, Robson aurait déjà sa licence pro.

C’est, ensuite, de la course elle-même que je parlai en faisant, de temps en temps, vrombir mon moteur. Et Sonny espérait qu’il n’y aurait pas de morts ou de blessés par ma faute… Que, sinon, les organisateurs me priveront de course. Je ricanai.

-Comme si j’avais besoin de faire quelque chose pour faire des accidents… S’il y a des morts, Robson, ça sera la faute des organisateurs. On ne fait pas un parcours pareil en se disant que tout ira bien. C’est fait exprès pour se péter la gueule. Le tueur, ce n’est pas moi… C’est eux.

Et Sonny était complice en participant. Moi aussi, mais j’assumais. Et d’autres participaient aussi mais, d’après Sonny, il n’y avait personne de notable. Pour lui, ça se jouera entre lui et moi. J’esquissai un sourire.

-Ah oui ? On verra ça. Je compte bien gagner, Robson. Rien que parce que tu as refusés de me dire qui a mis la vie de Sky et Heaven en danger en rentrant dans sa voiture.

Je l’avais frappé ce jour-là. Il devait sûrement s’en rappeler.

Les voitures s’alignaient derrière nous. On ne m’avait pas demandé de reculé, donc, j’imagine que j’étais toujours aussi bien classé malgré mon absence. Je regardai dans le rétroviseur voir si je repérais quelqu’un que je connaissais. Je repérai la voiture d’un de mes New Soldados… Il avait dû repérer la mienne et il savait, du coup, qu’il devrait m’aider à gagner s’il voulait vivre à son retour au QG.

Je fixai, à nouveau, Robson.

-Je ne te ferais pas de cadeaux…

Je dis ça sur un ton qui montrait que je ne blaguai pas. La course allait bientôt commencer. Le décompte était lancé. On entendait ceux qui étaient venu voir encourager l’un ou l’autre.

@ Billy Lighter

Je pris un air sceptique quand Ward m’affirma s’être occupé de sa femme et de sa fille pendant tout ce temps, puis lui dis d’un air abasourdi…

-Mais… Ward, tu n’as rien à faire ici… Tu pourrais avoir un accident ! Pense à ta femme et ta fille! Tu ne veux pas qu’elles se retrouvent seules au monde quand même !

Puis il me dit qu’il n’avait sauvé personne… Que tout le monde ne pouvait pas sauver des vies tous les jours.

-Peut-être pas… Mais tu pourrais aller à Saint John distribuer la soupe… Ou faire des trucs comme ça… Ce serait un bon exemple à donner à ta fille.

La conversation tourna ensuite sur Howard dont j’affirmai qu’il allait bien, qu’il faisait de la musique. Et Ward de répliquer que c’était la seule chose qu’il faisait bien. Je fis la moue.

-Howard a plein d’autre qualité… Et sa musique est extraordinaire. Tu peux me dire ce que tu fais d’extraordinaire, toi ?

On faisait tour à tour vrombir nos moteurs, comme deux hommes essayant de savoir qui avait la plus grosse. Je savais que j’avais la meilleure voiture, mais Ward était bien plus vicieux et n’hésitait pas à faire se crasher ses concurrents. Mais il se dédouana de toute responsabilité en la rejetant sur les organisateurs de la course.

-Ouais, la course est déjà casse-gueule, alors n’en rajoute pas. Tu as très bien compris ce que j’ai dit, fais pas semblant de pas comprendre.

Ward voulait gagner pour se venger du fait que je n’avais pas voulu lui dire que c’était Delfino Alvarez qui avait foncé dans la bagnole de Sky… Enfin, sa bagnole, conduite par Sky. Je le regardai en biais.

-Ah ouais ? Parce que me foutre une foutue commotion ne t’as pas suffi ?

Je fis vrombir ma voiture.

Derrière nous, les voiture se mettaient en place, on était proches du départ… Et Ward me dis qu’il ne me ferait pas de cadeau… Et un moment, je frissonnai tout le long de mon échine car j’avais senti la mort me frôler, comme un avertissement.

J’allais être prudent… Et si pour ça je devais laisser Ward gagner, ainsi soit-il. J’étais accro à l’adrénaline, pas suicidaire.

-Que le meilleur gagne !

Il y eu le décompte…

Puis on put partir, dans un vacarme assourdissant de moteurs plus puissants les uns que les autres et le vent pénétra par ma vitre toujours ouverte, que je fermai pour plus d’aérodynamisme…

Ward, lui, me talonnait.

Et les falaises étaient abruptes.

@ Billy Lighter

Sonny disait que je n’avais rien n’à faire ici… Que je devais rester en vie pour m’occuper de ma femme et de ma fille. Je levai un sourcil.

-Mais je fais ce que je veux, Robson…

Il n’avait pas à me faire la morale… Je pourrais aussi lui dire : « Mais, Robson, tu as un père et des amis ! Tu pourrais avoir un accident ! ». C’est la même chose pour tout le monde. Et j’avais besoin de cette course. Il fallait absolument que je calme mes nerfs.

De son côté, Robson se vanta d’avoir sauvé des vies. C’était facile d’en sauver quand on faisait le métier d’ambulancier. Mais je rétorquai que tous le monde ne pouvais pas le faire tous les jours. Que la plupart des gens normaux ne sauvent jamais personne. Il déclara alors que je pourrais aller donner de la soupe à Saint-John… Il se fout de ma gueule, très sincèrement ? Je le fixai comme s’il s’agissait du pire débile que la Terre ait jamais porté (ce qui ne devait pas loin d’être le cas).

-Tu me vois sincèrement jouer les bénévoles, Robson ? Même toi, tu ne fais pas ça…

Je demandai, ensuite, des nouvelles de Stone qui vivait sa petite vie loin des tourments de l’Eastside dans sa villa à Beverly Hills. Et Stone faisait quoi ? De la musique… C’est tout. Parce qu’il ne savait faire que ça. Mais Robson, comme à son habitude, ne tarda pas à défendre cet abruti de Stone.

-Je fais plein de choses extraordinaire, Robson… Tu ne me connais pas. Tu ne sais rien sur moi.

On faisait vrombir nos moteurs en prévision de la course qui allait commencer dans quelques minutes. Une course propice aux accidents. C’est ce que je dis à Robson. Que s’il y avait des morts, ça serait la faute des organisateurs. C’est eux qui ont choisis le parcours. Mais ce que Robson voulait dire, c’était que je ne devais pas empirer la situation.

-Tu cherche l’adrénaline, non ? Avoue que quand je suis là, il y en a plus.

Je dis ça avec un sourire en coin avant de reprendre mon sérieux disant que j’allais lui en faire voir parce qu’il n’avait pas voulu me donner le nom de celui qui était rentré dans la voiture de Sky. Apparemment, Robson avait déjà eu son compte car je lui avais fait un commotion. Je ricanai.

-Toi ? Immense comme tu es ? Mon coup de poing t’a foutu une commotion ? Je ne te savais pas si fragile…

En réalité, je ne sentais pas ma force. Je le savais. Surtout quand on m’énervait. J’avais tué A.J. comme ça.

Tout le monde se mit en place prêt à gagner cette course. Je regardai droit devant moi alors que Robson, fair-play malgré mes menaces, déclara que le meilleur gagne. J’hochai de la tête.

Ça devait être moi.

Il y eut un décompte et j’avais remonté ma fenêtre avant de démarrer en trombe quand le départ fut donné. Robson avait mieux démarré. C’était une de ses forces et il était, maintenant, juste devant moi. Je savais sa voiture nettement meilleur que la mienne mais je savais aussi que j’allais prendre plus de risque que Sonny.

Un des concurrences me talonnait aussi alors que chaque tournant pouvait nous faire valser en bas des falaise ou nous faire nous écraser contre les barres de sécurité.

J’accélérai provoquant l’accélération de celui qui était derrière moi alors que Robson avait un légère avance. Je tentai de perdre le moins de seconde possible en prenant mes tournants à la limite. Et ça dû déstabilisé celui derrière parce que, en tentant de me suivre, il finit par frôlé la barrière de sécurité avant de dérapé et de se retrouver à l’horizontale sur la route ce qui signifiait que ceux derrière allaient perdre des secondes.

Je pouvais me concentrer sur Robson.

C’était entre lui et moi.

Et je savais comment l’avoir.

Je vins le talonner d’encore plus près… Très près… Il savait que je pouvais faire un sale coup. Je le lui avais dit… Et ça dû le travailler parce que, alors que je fis mine d’accrocher l’arrière de sa voiture, il se déplaça me laissant champ libre pour le dépasser.

Je ricanai et pris la tête continuant ma conduire dangereuse pour ne perdre aucune seconde.

@ Billy Lighter

Les provocations allaient bon train ! Bien sûr que Ward faisait et ferait toujours ce qu’il voudrait sans se soucier de personne d’autre que de lui-même… Pas même de sa propre famille. Mais d’un côté, j’aurais aimé qu’il revienne sur terre, même si c’était un peu hypocrite… C’était parce que je ne voyais que par les courses que Leia m’avait quitté.

Ward ne voulait pas non plus jouer les bénévoles au lieu de faire des conneries dans les rues… Il fallait s’en douter. Et il ajouta que même moi, je ne faisais pas ça.

-Si, ça m’arrive… Tu n’es juste pas là pour le voir.

Je venais parfois, peut-être deux ou trois fois par an, aider la toute petite Nell avait la soupe et les bouteilles d’eau. Chaque fois, je me disais que je devais y aller plus souvent, mais jamais je ne tenais cette promesse faite à moi-même.

Il me dit que je cherchais l’adrénaline et que comme il était là, il y en avait plus.

-Je cherche l’adrénaline, pas à mourir.

Et il s’esclaffa quand je lui dis qu’il m’avait foutu une putain de commotion la dernière fois qu’on s’était vus.

-C’est ça, rigole… Tu ne sens pas ta force et un jour, tu vas tuer quelqu’un.

La course allait commencer et e fermai la fenêtre. On donna le départ et je partis en tête. J’étais obligé de regarder presque tout le temps devant pour ne pas être surpris par un tournant et tomber dans un ravin. Mais pour le moment, j’étais premier.

Je risquai un coup d’œil dans le rétro et Ward me talonnait et il était lui-même talonné par une autre voiture. Il accéléra et je cru un moment qu’il allait continuer jusqu’à me percuter par derrière mais je gardai ma trajectoire.

L’autre derrière Ward, par contre, fut déstabilisé et s’écrasa contre les barrières de sécurité. E serrai des dents, regardai devant et accélérai un peu. Mais j’étais obligé de ralentir avant chaque tournant. Pour finir, si je ne voulais pas que Ward me pousse dans un ravin, je m’écartai un peu et lui laissai prendre la tête.

En me disant qu’en fin de course, je reprendrais ma place.

Je restais tout prêt derrière lui, espérant une brèche. Mais sur le quart d’heure que dura la course, Ward ne me donna aucune chance de reprendre la tête. Et on passa la ligne d’arrivée à même pas une seconde d’intervalle.

-Et merde !

Je freinai, soulevant la poussière… En me disant qu’au moins, en tête, Ward n’avait pus faire se crasher personne. Je sortis de la voiture et allai voir Ward.

Je lui tendis la main.

-Belle victoire. Mais je crois que personne n’avait tout simplement envie de se retrouver dans le décor ou pire, en bas d’une falaise, aujourd’hui.

@ Billy Lighter

Robson disait parfois jouer les bénévoles. Je n’avais aucune preuve de ça et, en réalité, je n’en avais rien n’à faire. Ce qui comptait, finalement, c’était la course et je voyais bien que, depuis qu’il m’avait vu sur la ligne de départ, Sonny la redoutait. Je l’entendis quand il déclara qu’il était là pour l’adrénaline. Pas pour mourir. Je ricanai.

-Tu es le nouveau Luca Conti alors… Bien que, sa prudence l’a pas empêché de crever quand même…

Et ça m’avait mis au chômage, d’ailleurs, même si je n’avais pas tarder à retrouver un nouveau job. Bien que je regrettais tout de même le confort qu’une place de premier soldat d’un mafia m’apportait. Être chef de gang m’apportait du prestige et quelques avantages mais c’était moins satisfaisant comme boulot.

Quant à ma vengeance il disait que je l’avais déjà faite parce que je lui avais fait une commotion. Je ricanai disant qu’il était bien fragile mais il rétorqua que je ne sentais pas ma force et que j’allais certainement tué quelqu’un un jour. C’est vrai ? Trop tard. C’est déjà fait. Je ne saurais même pas dire combien j’ai fait de victime, dans ma vie… Cinquante ? Soixante ? Aucune idée… Je ne tenais pas de compte. Tout ce que je sais, c’est que j’ai fait ma première victime à 14 ans et que j’en ai 36 maintenant…

Après c’est minuscule joute verbale, la course commença et si Robson parti très bien, je jouais avec le feu afin de déstabiliser celui derrière avant de prendre la tête de la course en dépassant un Robson définitivement trop prudent. S’en était un peu décevant. Je m’attendais à plus de résistance… A un sursaut d’égo… Mais non. Rien… Du coup, il ne réussit pas à me dépasser. Il aurait pu s’il avait pris le risque d’essayer de me mettre dans le ravin mais Sonny ne voudrait pas un accident sur la conscience. Même pas le mien.

Ça le perdra un jour.

C’est donc légèrement devant lui que je passai la ligne d’arrivée. Je m’arrêtai avant de sortir de la voiture pour aller récupérer l’argent qu’on me devait pour cette victoire. Mais avant ça, Robson s’approcha de moi pour me tendre la main et me féliciter de ma victoire avant de la minimiser, dans un sens, en disant que personne n’avait voulu se retrouver dans le ravin.

Je croisai les bras ne serrant pas sa main. Je levai, plutôt un sourcil.

-Alors à quoi bon participer, alors, s’ils avaient peur de se crasher ? Celui qui a gagné ce soir est celui qui a osé prendre des risques, Robson. C’est comme ça qu’on gagne un course, non ? Tu es bien placé pour le savoir. C’est toujours pour ça que tu étais un rien plus fort que Luca. Parce que tu savais prendre des risques au bon moment.

Je marquai une pause avant de reprendre :

-Ce soir, tu n’as pas osé. Alors, tu as perdu. Et, pour ma part, j’ai trouvé ça décevant. Tu m’as habitué à mieux…

Je fis une moue déçue. Je fixai, ensuite, sa voiture.

-Tu as de la chance que, ce soir, le prix ne soit pas les voitures des autres. Sinon, j’aurais eu ta Camaro.

J’esquissai un sourire en coin.

-C’est où la prochaine course ? Tu devrais ramener Stone qu’on s’amuse…

Parce que, lui, il se crash carrément tout seul ce qui est bien plus drôle.

@ Billy Lighter

Après la course, juste avant laquelle Ward m’avait comparé à Luca Conti, l’homme le plus prudent de toutes les courses que j’aie jamais faites… Ce qui ne l’empêchait pas d’être très bien classé… Après cette course, donc, j’allai saluer le vainqueur, mais il ne me serra pas la main, se contentant de croiser les bras, visiblement mécontent.

Il m’en voulait d’avoir été trop prudent !

-Il n’y avait rien de dangereux à être en tête ! Et tu sais que jamais je ne t’aurais fait te crasher.

Je le vrillai du regard.

-Même si, nom de dieu ! Tu le mériterais ! Et plutôt deux fois qu’une !

Il disait que ce soir, je n’avais pas osé.

-Parce que je sais que tu n’aurais pas hésité à me tuer !

Je croisai mes bras à mon tour.

-Je suis là pour les frissons et les prix, mais je ne suis pas suicidaire !

Et en parlant de prix, Ward déclara que c’était heureux que le prize money n’était pas la voiture des autres, sinon, il aurait gagné ma Camaro.

-J’aurais pris plus de risques, dans ce cas là… Mais je sais me modérer, Ward… je sais quand c’est important et quand ça ne l’est pas.

Puis, il me demanda où se tiendrait la prochaine course…

-Dans le désert… Pas loin de Las Vegas…

Mais je grinçai des dents quand il demanda si Stone serait là. Et ça, ça me fit fulminer.

-Un jour, Ward, tu finiras par tuer quelqu’un en course. Et si ce n’est pas moi, je me fous de passer quelques années en prison pour participation à une course illégale, car ce jour-là, je te garantis que je te livrerai aux flics. Ils seront heureux de te choper pour quelque chose de conséquent !

Mes yeux vrillaient les siens.

-En espérant que tu ne nuises pas trop à cette ville jusqu’à notre prochaine rencontre, Ward.

Je lui tournai le dos et allai combler la frustration due à ma défaite en m’empiffrant de hamburgers.

@ Billy Lighter

A la fin de la course, je ne serrai pas la main de Robson préférant lui montrer toute ma déception vis-à-vis de sa trop grande prudence d’aujourd’hui. Il rétorqua, par orgueil certainement, qu’il n’y avait rien de dangereux à être en tête car jamais il ne m’aurait fait me crasher et ça, même si je le méritais. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Tu n’es pas juge… Tu ne peux pas décidé si je mérite de mourir ou pas.

Et je continuai de fustiger sa prudence mais il déclara qu’il l’avait été car il savait que, moi, je n’aurais pas hésité à le tuer. Tel était ma réputation ici et ailleurs. Une réputation pratique mais qui n’avait pas été à mon avantage face à Keller et son alliée, la psy de Grant. Une réputation qui ne me sera pas utile au tribunal.

Robson déclara qu’il était pas pour le prix et qu’il n’était pas suicidaire. J’avais bien compris où il voulait en venir.

-Si tu n’es pas suicidaire, Robson, tu devrais sérieusement aller acheter ta licence pro pour faire des courses là où tu ne risques pas de te faire tuer par tes adversaires. Ici, c’est la jungle. Tu le sais.

J’ajoutai qu’il avait eu de la chance que le prix n’était pas sa Camaro mais je ricanai quand il dit que si ça avait été le cas, il se serait un peu plus battu.

-Dommage que ça n’a pas été le cas, alors… Ça aurait été mieux.

Quant à la prochaine course, elle aura lieu à Vegas. J’hochai de la tête. Je ne savais pas si j’allais y aller… Tout dépendra des New Soldados et de Sky. Mais ça me permis quand même de sourire quand je vis Sonny fulminer quand je demandai si Stone allait y participer. Stone était le pire conducteur du monde et un looser de première catégorie. Quand il participait aux courses, il avait l’art de se crasher tout seul.

Mais Sonny ne répondit pas préférant me mettre en garde. Je l’écoutai me menacer et disant que si je provoquais, un jour, un accident mortel, il sera prêt à aller en prison lui-même pour permettre aux flics de m’avoir.

Est-ce que je prenais la menace au sérieux ? Oui. Je connaissais Robson.

-Fait attention, Robson… Tu sais ce qu’on fait aux mouchards, n’est-ce pas ? Et il n’y aura pas que moi qui t’en voudra si tu fais ça. Alors, réfléchis bien.

Il ajouta, comme façon de me dire « au revoir », qu’il espérait que je ne nuise pas trop à cette ville jusqu’à notre prochaine rencontre. Je ne dis rien le laissant s’éloigner. Et quand il fut hors de mon champ de vision, je me dirigeai vers les organisateurs pour aller empocher mon prix.

@ Billy Lighter