C’était le jour du tournoi de boxe et je ne pensais plus qu’à ça depuis hier. J’étais toujours puni. Je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas dormir sous surveillance. Je n’aimais pas être surveillé à l’école. Et, surtout, je pouvais plus voir Sky et ma petite sœur. Ça me fâchait. Mais Jordan avait quand même bien voulu que j’aille faire de la boxe. Il allait même venir me voir… Mais pas Nell. Nell voulait pas voir la violence… J’étais un peu déçu. Mais je ne le montrai pas disant que je m’en fichais si elle venait pas. Que Jordan, c’était déjà assez.

J’allais gagner.

C’était ce que je voulais.

Je savais que je pouvais gagner. Amon l’avait dit. Et quand j’arrivai, je partis tout de suite me changer avant de faire mes tours de salle. Il y avait déjà des gens. Plus que d’habitude. Des gens que je connaissais pas. Amon me regardait courir. Il fallait toujours courir pour être en forme pour bien taper après. Une fois mes tours fait, Amon me laissa frapper sur le sac. J’étais concentré et je frappais fort et vite en tenant bien ma garde. Je ne savais pas qui allaient être mes adversaires. Des gens de mon âge parce que j’étais avec les enfants. Mais j’allais tous les démolir parce que j’avais déjà battu un ado de 15 ans. Alors des gens de mon âge, j’allais vite les battre et avoir la coupe avant de regarder Amon battre Finan Quinn.

Finan Quinn, d’ailleurs, parlait avec Jordan pour l’instant avec une dame aux cheveux tout roux. Je crois que c’est la femme de Finan parce qu’ils sont un à côté de l’autre. Alors, c’est la Maman de Guillermo. Mais j’ai pas vu Guillermo et c’est tant mieux.

Je continuai de frapper et Amon me quitta un moment pour faire « je sais pas quoi ». J’hochai de la tête et le laissai partir. J’étais toujours concentré sur mon sac de frappe jusqu’à-ce que j’entende la voix du vieux Vern.

-Et voici notre jeune Grant Custer, qui participe au tournoi junior.

J’arrêtai de frapper… Vern me faisait face et, avec lui, se trouvait Guillermo Quinn. Je penchai légèrement la tête sur le côté pour fixer Quinn.

-Je le connais… Il est dans ma classe…

C’est ce que dit Guillermo à Vern alors qu’il soutenait mon regard. Vern s’exclama.

-Et bien, je plains votre instituteur…

J’ignorai Guillermo pour regarder Vern.

-Moi, je serais contre qui ? Ils sont forts les autres ?

Vern afficha un petit sourire les deux mains posées sur les épaules de Guillermo alors que Guillermo me regardait avec son regard de tueur. Mais il me fait pas peur. Moi aussi, j’ai un regard de tueur.

-Tu commence contre Matthews Boyle… Il a 13 ans. Tu es le plus jeune du tournoi, Custer. Les autres ont 12 à 14 ans. Ils sont plus grands que toi…

Je m’en fichais. J’allais quand même les battre. C’est ce que je montrai dans mon regard et ça fit rire Vern alors que je répliquai.

-Pas Custer. Custer Fleming.

Il rigola un peu plus tenant toujours les épaules de Guillermo. Ce dernier tiqua. Moi, je savais qu’il savait que je voulais m’appeler comme ça. Je l’ai dit cette semaine à l’école. Parce que tout le monde, sauf Sofia, m’appelle Custer à l’école… Alors maintenant, je voulais que ça soit Custer Fleming.

-Custer Fleming ? Adjugé… Mais pas sûr que ça te porte chance comme nom, petit.

On interpella alors Vern et il nous laissa Guillermo et moi. Je lui faisais face. Mais c’est lui qui parla en premier.

-J’espère que tu perdras, Custer.

Je plissai des yeux le foudroyant du regard.

-Custer Fleming.

Il roula des yeux et j’allais lui envoyer un jetons dans la figure quand je sentis deux mains se poser sur mes épaules. Je vis que Finan et la rousse firent pareil avec Guillermo. Je levai les yeux vers Jordan qui disait qu’il voulait m’aider à bander mes mains pour me préparer.

-Amon est parti je sais pas où. Oui, j’ai fini. Oui, je veux bien que tu bandes les mains.

Finan lui parlait à Guillermo et la rousse me souhaita bonne chance et Finan aussi. Je les fixai et hochai simplement de la tête avant de regarder Jordan après avoir enlevé mes gants et sortis mes bandages.

-Voilà. Bande les mains.

Il banda mes mains et je souris content parce j’entendis la voix de Vern dans le micro qui disait que le premier combat junior allait bientôt commencer.

-Je vais rejoindre Amon pour le premier combat.

Je laissai, donc, Jordan là pour aller voir Amon alors que Vern annonçait le premier combat.

-Le premier combat opposera Matthews Boyle, 13 ans au très jeune Grant Custer Fleming, 10 ans.

Amon me donna des instructions et je grimpai, ensuite, sur le ring pour faire face à Matthews. Je le connaissais pas mais il était plus grand que moi. Il était blond aux yeux bleus et je marrais déjà alors que j’entendis son père ou son entraineur, derrière, dire à Matthews qu’il allait faire qu’une bouchée de moi.

Je tiquai.

Non.

Moi j’allais le démolir.

Je m’avançais tenant ma garde bien haut et on se mit à se battre. J’évitais ses coups mais je n’arrivais pas à lui envoyer un poing car il était rapide. Je fronçais les sourcils. Ça m’énervait et je finis par me prendre un poing en pleine figure.

-Aïe…

Je grommelai ça essayant de pas me déconcentrer mais j’en pris un autre. J’entendais Amon dire des trucs… Je crois que c’était Amon… Je secouai la tête mais j’arrivais vraiment pas à le frapper.

Et je me pris encore un poing. Je saignais. Ça faisait mal ! Mais j’avais pas la tête qui tourne. J’étais juste contrarié et je l’étais toujours quand on sonna la fin du round. Je retournai dans mon coin… J’écoutais Amon qui soignai mes blessures et me donnait à boire. J’entendis Finan crier de sa place que je devais être plus rapide.

Il a facile, lui.

Je fronçai les nez et je dis à Amon.

-Moi, je veux pas perdre maintenant !

Je dis ça avant que la cloche ne fasse encore du bruit pour qu’on recommencer. J’essayais d’aller plus vite… Mais il esquivais toujours mes coups.

Il m’énerve !

Il faut que je le batte !

Alors, je fis une feinte… Amon m’avait appris à faire ça. Et ma feinte me permis de frapper très fort dans le foie de Matthews. Il se plia en deux et j’esquissai un sourire en coin. Et j’arrêtai pas. Je lui mis deux poings dans la figure. Très fort. Très très fort ! Et il tomba à terre.

Vern compta.

Mais Matthews se releva pas avant « 10 » et je gagnai le combat.

Je revins près d’Amon, fier de moi.

@ Billy Lighter

Finan, Tiffany et moi, on était arrivé juste à temps pour ne pas qu’un combat démarre hors compétition entre Grant et Guillermo… On les éloigna l’un de l’autre et je remerciai les membres de The Warriors pour les encouragements envers mon pupille.

-Merci beaucoup ! Grant a toutes ses chances.

Puis, c’est avec un peu d’étonnement que j’entendis Grant me dire que je pouvais lui bander les poings… Je croyais qu’il allait refuser et laisser cet honneur à Amon, mais non, je pouvais le faire. Alors je le regardai un grand sourire aux lèvres.

-Super !

Grant prit les bandages dans son sac et me les tendit. Je les pris et on alla s’asseoir un peu plus loin sur un banc, face à face.

-J’ai vu le tableau des combats. Tu es le plus jeune combattant. Si tu gagnes, tu resteras dans l’histoire de cette salle de sport.

Je pris une de ses mains et commençai à la bander.

Et tout en le faisant, je regardais ce que je faisais et lui parlai calmement.

-Tu sais, les Quinn aimeraient organiser une journée à la plage…  il y aura Jesse, Guillermo et Sofia… Ça te tenterait ?

Mais je n’obtins pas de réponse et alors que je finissais de lui bander la deuxième main, il annonça qu’il allait rejoindre Amon.

-Ouais… ok… Bonne chance, Grant. Je crois en toi. Tu es talentueux.

J’allais ensuite m’installer au bord du ring. Le premier combat junior était justement celui de Grant. Et quand je vis le gabarit de l’autre, Boyle, je souris en coin… Personne n’allait parier sur Grant… Sauf moi.

Le combat commença et Grant eut vraiment difficile au début. Amon lui criait des instructions mais je ne comprenais pas ce qu’il disait.

Il y eut une courte pause entre les deux rounds et Amon monta pour lui donner à boire et d’autres instructions.

Et il fallait croire que c’était ce qu’il fallait parce que Grant reprit le dessus en balançant son poing en plein foie de son adversaire avant de lui marteler la tête.

-Allez Grant ! Tu l’as ! Tu peux l’avoir !

Matthews s’écroula et ne se releva pas à la fin du décompte ! Grant fut déclaré vainqueur et je montai sur le ring pour lever le bras de Grant en hurlant comme un guerrier qui vient de gagner une grande bataille.

Puis je descendis du ring avec le petit et fis signe à Tiffany, Finan et Guillermo avant de leur crier.

-IL A GAGNE ! MON FILS A GAGNE !

@ Billy Lighter

J’avais laissé Grant à son sac de frappe. Il savait exactement ce qu’il avait à faire. Il était doué et apprenait vite. Du coup, j’étais parti m’enquérir de la feuille de match auprès de Vern… Et découvris avec bonheur que Grant allait commencer, mais aussi, qu’il était le plus jeune de sa catégorie.

-Tu es sûr que tu veux faire participé ton petit protégé, Amon ?

Je hochai la tête, confiant.

-Tu te rappelles comme il a mis K.O. cet arrogant de 15 ans ? Aucun doute qu’il réitérera l’exploit.

Puis, je revins vers Grant mais quand je le vis en train de se faire bander les poings par son tuteur, je m’arrêtai, leur laissant partager ce moment de complicité. Je savais que ce n’était pas facile pour Jordan, pas plus que pour Grant, d’ailleurs, qui tenait absolument à se faire appeler Custer Fleming… J’étais un peu triste pour Jordan parce qu’il faisait de son mieux et aimait réellement  son pupille, ce qui n’était pas forcément réciproque.

Alors Grant ne me rejoignit que lorsqu’il fut temps qu’il monte sur le ring.

-Tu es prêt, Grant ?

Il avait son regard de tueur, le visage fermé, concentré. Il hocha la tête puis monta sur le ring. Vern annonça le combat et je tiquai en regardant vers Jordan quand il prononça le nom de Custer Fleming. Mais le policier ne sembla pas s’en soucier… Peut-être qu’à lui aussi, il avait dit vouloir s’appeler Custer Fleming. Même si ça devait être dur à entendre.

Le combat commença difficilement pour Grant. Mais même s’il prenait des coups, il ne vacillait pas. C’était aussi une des grandes forces de Grant : il savait encaisser.

-Vas-y Grant ! Il est rapide, soit plus malin !

Puis ce fut la pause entre deux rounds et je montai dans le coin de Grant. Tout autour de nous, le public était en ébullition ! Alors je devais parler fort pour que Grant m’entende.

-Tu es plus petit que lui… Fais-en une force, pas une faiblesse. Descends sur tes appuis, sous sa garde. Et frappe, frappe fort. Il se pliera en deux et tu pourras le frapper à la tête et encore une fois, frappe fort !

Grant disait qu’il ne voulait pas perdre maintenant.

-Ecoute mes conseils et tu l’auras.

La cloche sonna le deuxième round et, d’autant plus qu’il était énervé, Grant écouta ce que je lui avais dit. Il descendit sur ses appuis, se faisant encore plus petit qu’il n’était et il y alla fort. Matthews se plia et deux et Grant lui martela la tête comme je lui avais dit de le faire.

Et Boyle s’écroula pour ne plus se relever.

Je souris en voyant Jordan monter sur le ring et pas peu fier, crier à tous que son fils avait gagné. J’applaudis et laissai tuteur et pupille célébrer cette première victoire.

Puis je me tournai vers Finan que j’avais entendu encourager Grant.

-Alors, ce combat ?

@ Billy Lighter

Avec Axel, nous avions décidés un peu sur un coup de tête de nous rendre à la salle de sport où un tournois de boxe amateur avait lieu. Nous n’étions pas de grands amateurs de boxe, du moins je ne l’étais pas mais comme les enfants avaient été de vraies petites terreurs toute la journée et que ma chère belle-mère était encore chez nous, pourquoi ne pas la laisser veiller sur le sommeil de nos chérubins et passer une soirée hors de la maison ?

Rare étaient les occasions où nous allions à une soirée où je ne portais pas une robe de couturier et des talons hauts mais j’avais jugé qu’un pantalon de tailleur et un chemisier feraient l’affaire pour ce genre de sortie. J’avais même chaussé des ballerines plutôt que des soulier aux talons vertigineux. J’avais toutefois porté attention à mon maquillage et à ma coiffure. Chaque fois que je sortais, je protégeais mon image mais celle de mon patron, Daniele Ricci. Sin on voyait sa secrétaire complètement débrayée, qu’allaient penser les gens de mon célèbre patron ?

Je jugeais la salle de sport avant même y avoir mis les pieds. L’endroit me semblait insalubre, rien de moins et j’anticipais sentir mes pieds coller sur le sol crasseux et si je devais avoir besoin d’aller à la toilette, j’allais devoir dérouler au minimum la moitié du rouleau de papier avant de pouvoir ne serait-ce que me tenir au-dessus de la cuvette.

L’endroit était bondé et un nuage de fumée légèrement bleuté planait au-dessus de la tête des gens. J’allais devoir me laver les cheveux en rentrant et Dieu sait quelle heure il serait à notre retour à la maison ! Il était hors de question que j’aille au lit la tête parfumé au fond de cendrier !

J’accompagnais Axel en me tenant tout contre lui. Je voulais éviter de me faire marcher sur les pieds ou qu’on me frôle de trop près. Il y avait des gens connus dans la salle, ce qui n’était pas étonnant, nous avions vu le programme de la soirée affiché à l’entrée et je devais avouer que je ne rechignais pas de voir ces quelques beaux spécimens, torses nus, se frapper dessus. J’aimais l’aspect très viril, à la limite de l’homme des cavernes que ces hommes allaient dégager sur le ring.

- As-tu déjà songé à prendre des cours, chéri?  Il me semble que je te verrais bien vêtu d’un short et les poings gantés.

Avant qu’Axel ne décide de s’adonner à ce genre d’activité, il allait pleuvoir des poules à plein ciel !

Sur le ring, deux gamins d’une dizaine d’années tout au plus se tapaient sur la tronches à grands coups de dévotions et d’encouragement de leur entraineur respectif. Mon cœur trébucha dans ses propres battements quand je reconnu Amon et je fis un pas vers l’avant comme si je voulais m’élancer vers lui mais je me rappelais bien vite qu’Axel était là et que je ne pouvais pas laisser mes pulsions me guider. Cependant, j’avais confiance que je parviendrais à attirer le regard d’Amon et, dans les circonstances, je serais heureuse qu’il ne fasse que me frôler en passant près de moi.

@ Billy Lighter

Finan nous avait amené à la salle de sport pour voir un tournoi de boxe. Il allait participé et je me demandais s’il avait vraiment des chances de gagner. Je savais qu’il savait se battre mais je crois que, dans la boxe, il y a des gens plus fort que lui. Mais bon, moi, j’avais bien envie de sortir un peu alors j’avais accepté de venir avec Maman Tiff et Finan. Je crois que Finan avait envie que je me mette à la boxe mais ça m’intéressait pas plus que ça…

Enfin, jusqu’à-ce que j’arrive et qu’un type nommé Vern ne commence à me faire visiter l’endroit. Il y avait un ring mais, aussi, des vestiaires assez crades. Devant mes grimaces Vern se marrait en disant que j’étais bien précieux pour une Pequeñas Manos… J’avais retroussé le nez me demandant comment il savait que j’avais été un Pequeñas Manos mais je préférais nier en haussant les épaules que de poser la question.

Il m’expliqua ensuite les paris et, ça, ça m’intéressait ! Je posai plein de questions et Vern rigolait devant mon enthousiasme. Il disait que je ferais sans doute un meilleur homme d’affaire que boxeur et je souris avec un sourire en coin.

-Ouais ! Tu as plus qu’à m’engager.

Il éclata encore de rire et me fit continuer la visite jusqu’à ce qu’il me présente Grant Custer. Je me figeai fronçant les sourcils et toisant Grant qui me regardait aussi. Il était là lui ? Si j’avais su, je serais pas venu ici !

-Je le connais… Il est dans ma classe…

Je dis ça à Vern qui rigola en plaignant notre instituteur. Grant c’était qu’un petit con qui arrêtait pas d’empêcher tout le monde de jouer avec Sofia. Dès que je l’approche, il vient me faire chier. Sans compter qu’il se prend pour le fils de Ward Fleming. Sofia le croit mais, moi, je pense qu’il dit ça que pour faire peur aux gens… Même si… En fait, dans la classe, il y a que moi et Sofia qui connaissons Ward Fleming.

Je le crois quand même pas.

Grant demanda qui était ses adversaires et Vern lui répondit. Moi, j’étais sûr qu’il allait perdre. En fait, je voulais qu’il perde ! Ainsi, quand on retournera à l’école, je pourrais l’appelle Custer le Looser. Ouais, ça rime, c’est cool.

Mais lui voulait qu’on l’appelle Custer Fleming. Je roulai des yeux avant que Vern ne s’en aille me laissant seul avec Grant. Je lançai alors :

-J’espère que tu perdras Custer !

Et il insista sur le fait qu’il l’appelait Custer Fleming. Je roulai encore des yeux avant que l’Inspecteur Keller ne vienne s’emmêler. Je savais que l’Inspecteur Keller était le tuteur de Grant. En fait, Grant, c’était une orphelin qui s’inventait des parents. Il est nul.

Je sentis, alors, des mains se poser sur mes épaules et je me tournai pour voir Finan et Maman Tiff. C’est Finan qui disait qu’on allait aller chercher à boire. Je fis la moue parce que j’étais pas heureux d’avoir été interrompu. Et Finan ajouta que si je voulais régler mes comptes avec Grant, c’était sur le ring. Je fis la moue.

-Ok… Je voudrais bien m’entrainer avec toi pour le battre sur le ring. Mais c’est bien parce que je le déteste !

Ça semblait lui suffire et on se dirigea vers le bar. Je commandai un coca avant qu’on ne rejoigne une place tout tout près du ring. Je pris place à côté de Tiff qui était, elle, entre Finan et moi. Je m’affalai sur mon siège en regardant Grant faire son premier combat… Je rigolai quand il prenait des jetons et j’attirai, ensuite, l’attention de Tiff, alors que Finan, lui, encourageait Grant ce qui me faisait rouler des yeux.

-M’an… Grant se prends pour le fils de Ward Fleming… Je pense qu’il ment… Il ment, hein ?

Je sais pas pourquoi je demandais ça à Tiff. Sûrement parce que Finan est trop occupé à encourager ce looser de Custer. Un Custer qui finit par gagner ce qui me fit rouler des yeux alors que l’Inspecteur Keller était tout fier de son fils. Finan, il fera ça aussi si je fais de la boxe et que je gagne ? Peut-être…

J’espère…

@ Billy Lighter

C’est à temps qu’on avait, Tiff et moi, récupérer Guillermo qui foudroyait du regard Grant Custer. Sachant que les deux étaient loin d’être amis, il valait mieux les séparer avant qu’il n’y ait un combat avant même le début du tournoi.

Guillermo ne protesta pas longtemps avant de nous suivre et d’accepter, finalement, que je l’entraine à faire de la boxe. Il voulait ça pour pouvoir démolir ce gamin qu’il considérait comme son ennemi. J’esquissai un sourire en coin.

-Il y aura du boulot alors.

Ouais… Mais je savais qu’on pouvait faire de Guillermo un bon combattant. Probablement pas aussi puissant que Grant mais bien plus rapide que lui, ça, oui. J’en étais convaincu.

Je pris la main de Tiff alors qu’on se dirigea vers le bar. Guillermo voulait un coca et je lui en payai un alors que je me pris une bière et que Tiff choisi sa propre boisson. Ensuite, on alla chercher une place et j’en trouvai trois tout près du ring. Tiff s’installa entre moi et Guillermo et je mis ma main sur sa cuisse, l’autre tenant ma bière que je buvais à grandes gorgées.

Puis Vern démarra le tourna annonçant le premier combat qui opposera Grant à un gamin de 3 ans son ainés ce qui, à cet âge, était un écart colossale. Mais ce qui me fit faire la moue c’est que le petit semblait toujours vouloir qu’on l’appelle Custer Fleming… Je plaignais Jordan… Mais les enfants sont réputés pour être ingrat, alors…

Et le combat commença et il ne fallut pas longtemps avant que Grant ne soit en difficulté. Son adversaire était rapide et puissant. Plus rapide que Grant qui peinait à esquiver les coups. Et il se frustrait. Je le voyais. C’était son point faible.

-Plus vite, Grant !

C’est ce que je lançai assez fort pour que ma voix porte. Amon, lui, cherchait à ce que son poulain soit plus malin que son adversaire car, très sincèrement, s’il voulait gagné, il devait, en effet, jouer sur la tactique plutôt que sur ses atouts physiques parce qu’ils étaient inférieur, hélas, à l’adolescent face à lui.

J’étais concentré sur le combat au point que je n’entendis pas la conversation entre Tiff et Guillermo. J’encourageai Grant comme je pouvais alors que l’arbitre sonna la fin du round. Je vis qu’Amon lui filait des conseils et quand le combat repris, je vis que Grant s’abaissa sur ses appuis.

J’esquissai un sourire sachant très bien que c’était Amon qui devait avoir donné le truc au petit. Et il frappa. Fort. Une force que je n’aurais pas imaginé pouvoir sortir d’un gamin de 10 ans. Le pauvre Matthews était plié en deux et Grant l’acheva de coups de poings à la tête. Son adversaire tomba K.O. et je me levai pour applaudir.

-Bravo, Grant !

Keller sauta sur la scène pour lever le bras avant de descendre avec l’enfant. Il regarda vers nous et cria que son fils avait gagné. Je rigolai et levai mon pouce avant qu'Amon ne me demande ce que je pensais du combat. J'esquissai un sourire.

-Pas mal du tout! Il faut juste qu'il prenne moins de coup sinon il va pas tenir tous les match.

C'était mon observation et je me de rassis, ensuite, posant, à nouveau ma main sur la cuisse de Tiff. Je la fixai avec un petit sourire.

-Il a des chances de gagner le tournoi, je pense.

Plus que je n'en avais de gagner celui des adultes. Parce que je savais qu'Amon ne se laissera pas battre facilement.

@ Billy Lighter

Ce soir, j’avais invité Abel à m’accompagner au tournoi de boxe. Je n’allais pas y participer, malheureusement mais cela ne m’empêchait pas de m’y amuser en encourageant les pugilistes et en évaluant les points forts et faibles de chacun d’entre eux. Qui sait lequel j’aurais un de ces quatre devant moi sur un ring ?

Abel était donc passé me chercher chez moi et, le temps du trajet, nous avions écouté le premier album de Jackson Holland en solo. Il avait pris cher, le mec, pour un truc accidentel mais peut-être qu’il y avait des trucs que nous ne savions pas. De temps en temps, Abel et moi échangions un regard amoureux. Il n’y avait plu de doute là-dessus, du moins de mon côté et même que j’espérais qu’il m’invite à dormir chez lui après le tournois. Nous n’avions pas encore franchi ce cap mais ce soir pourrait être le bon soir. D’ailleurs, j’avais soigné ma tenue et j’avais même appliqué un peu de rouge sur mes lèvres et j’avais même coordonné la lingerie que je portais sous mon jeans et mon chemisier. Les femmes qui portent ce genre de choses à longueur de semaine, vous m’expliquez ?

Bref pour un soir qui pourrait s’avérer être le grand soir, je pouvais endurer la dentelle coincée entre mes fesses et me retenir de tirer dessus !

La salle de sport était littéralement bondée, un truc de dingue ! Il fallait presque jouer du coude pour se frayer un chemin mais ce n’était pas ce qui allait nous empêcher de nous trouver de bonnes places près du ring.

- Oh regarde ! Ce sont des juniors !

Pour plusieurs, la boxe était quelque chose de barbare et d’inutilement violent. Pour moi, j’y voyais la technique des coups, l’analyse de l’adversaire, la stratégie à adopter et l’attitude à dégager. Il y avait tellement de choses à penser alors qu’il fallait en même temps garder la tête vide de tout ce qui pouvait parasiter l’esprit !

J’étais fascinée par le jeune Grant, ça devait être son prénom puisque des gens près de son coin du ring l’encourageait en scandant ce prénom. Il avait du cœur au ventre c’était le moins que nous pouvions dire de lui. S’il continuait d’être bien entraîner et encadré, qui sait s’il ne deviendrait pas le prochain Tobby Cooper. Celui avant le chapeau de cowboy et la guitare, bien sûr.

- Wow il en veut, le p’tit !!

Il avait encaissé des coups mais il avait fait une superbe feinte pour se reprendre et atteindre son adversaire au foie puis au visage avant de le faire tomber sur le tapis et, après le compte réglementaire de dix, ne se releva pas.

- Ça promet pour le reste de la soirée si tous les boxeurs ont autant de cœur au ventre. Je regrette presque de ne pas m’être inscrite.

J’aurais d’autres occasions, ce n’était que partie remise. Et puis je ne devais pas me blesser avec The Burning Fire qui entrait en studio et Howard Stone qui allait faire le pigeon voyageur entre la maison et la tournée de sa femme. Je ne pouvais pas me permettre de me retrouver le cul sur le carreau et laisser David livré à lui-même.

@ Billy Lighter

Jordan, Finan et moi étions arrivés près de nos fils respectifs et à mon avis, c’était juste à temps. Nous pouvions sentir la tension entre ces deux là peu importe où nous étions dans la salle et je ne tenais pas particulièrement à ce que la bagarre éclate en dehors du ring. Alors Finan déclara que nous allions aller chercher à boire et on put séparer les petits.

- Ça vous ferait une très belle activité père-fils ! Et je devrais m’entraîner moi aussi, après l’accouchement, évidement.

En tous les cas, j’étais ravis d’entendre que Guillermo était d’accord pour apprendre les rudiment de la boxe avec Finan. Ça me rappela ce que nous avions discuter avec Jordan il y avait tout juste quelques instants. Bâtir une relation n’était pas simple. Il fallait trouver la bonne direction et surtout ne jamais abandonner. Cela dit, Guillermo n’était peut-être pas motivé pour les bonnes raisons mais j’avais confiance que cela passe avec le temps.

On passa par le bar prendre une bière pour mon gros nounours et deux cocas, un pour moi et un pour Guillermo, avant de gagner nos places.

- Regardez une future mère à l’œuvre !

Je fis un cl in d’œil aux hommes de ma vie et, bombant mon ventre au possible pour donner l’impression qu’il était énorme, j’ouvris le chemin en exhibant mon gros bedon. Les gens avaient encore beaucoup de respect pour les femmes enceintes. Nous pûmes gagner nos places en un rien de temps.

- Pas mal, hein !

J’étais fière, je n’allais pas m’en cacher. Guillermo s’installa à ma gauche et Finan à ma droite et le combat, celui de Grant débuta. Il était en difficulté, à première vue et cela réjouissait Guillermo qui s’exclama que son rival se prétendait être le fils de Ward Fleming. Mon regard passa de mon fils, à celui de l’inspecteur Keller puis à Finan qui encourageait Grant à gorge déployée.

- Eh, bien, Jordan Keller nous a dit que cet homme, ce Ward Fleming avait revendiqué la garde de Grant.

Je ne savais pas si je faisais une gaffe en le lui confirmant ce que nous avait dit l’inspecteur Keller mais si Grant le clamait lui-même, je supposais qu’il n’avait pas eu comme consigne de se taire.  C’est que tout cela était très compliqué à suivre !

Grant remporta son combat et Finan, autant que Jordan scandaient des félicitations et je passais mon bras autour des épaules de Guillermo en me doutant que le combat n’avait pas prit la direction qu’il aurait souhaité. Finan se calma ensuite et reprit place sur sa chaise tout en caressant ma cuisse avant de dire que le pupille de Keller avait des chances de remporter le tournois.

- C’est possible. Il semble être doué.

Je fis un signe du regard à Finan pour qu’il dise quelque chose à Guillermo. Un petit truc sympa du genre qu’il avait hâte de l’entraîner ou que quand il prendrait par lui aussi à un évènement de se genre, il serait tout aussi fière. De mon côté, je serais toujours là pour encourager mon fils mais me connaissant, je crèverais de trouille et je me cacherais les yeux jusqu’à ce qu’on me dise qu’il avait gagné.

- Promettez moi simplement que vous ne ferez pas exprès de jouer avec mes nerfs ! Si vous vous mettez tous les deux à boxer, je n’aurai jamais assez d’ongles à ronger pour passer mes nerfs !

Je rigolais en disant ça avant de déposer un baiser furtif dans les cheveux de Guillermo puis d’attraper le menton de Finan pour l’embrasser à son tour.

@ Billy Lighter

Avec Sonne, nous avions décidé de nous faire une petite activité en dehors de la maison. Il nous fallait bien ça de temps en temps car s’occuper sans cesse de quatre enfants n’était pas de toute repos. Par chance, ma mère avait décidé de se faire un petit voyage à Los Angeles dans le but, justement, de s’occuper des enfants alors, Sonne et moi avions sauté sur l’occasion pour être partout sauf à la maison.

Et à défaut d’une fête mondaine prévue ce soir, c’était dans l’insalubre salle de sport de South L.A. qu’on avait décidé de passer la soirée. Pourquoi ? Parce que je savais qu’il y avait une infime chance que j’y retrouve Jimmy Reed. Je savais qu’il venait, de temps en temps, ici afin de parier. Certes c’était dans des compétitions moins officielles mais j’imaginais qu’il pourrait y venir, aussi, dans des compétitions officielles, qui sait ?

On s’était habillé de façon simple mais chic pour cette sortie. Ce n’était pas notre genre que de mettre des vêtements banales. Sonne et moi avions un certain standing à respecter. Nous n’étions pas n’importe qui, après tout. Elle était secrétaire de Daniele Ricci et, moi, j’étais journaliste et fils de sénateur. Quelques classes sociales au-dessus de la plupart des gens présents ici.

Et, pour cause, ça se voyait ! Si la fumée qui emplissait l’endroit ne me dérangeait nullement, il y faisait déjà sale parce que les gens étaient certainement incapables de ne pas renverser leur boisson. Mais l’ambiance était au rendez-vous, de quoi ne pas me départir de mon sourire.

Sonne était collée à moi alors qu’on progressait dans cet endroit bondé. Je cherchais du regard des têtes connues mais aucune, jusqu’ici, ne m’était familière. C’est là que Sonne se demanda si je comptais prendre des cours de boxe. Je levai un sourcil avant d’esquisser un sourire.

-Ce n’est pas vraiment mon truc. Je ne suis pas un homme d’action, du le sais ça. Je préfère les joutes verbales et autres jeux plus intellectuels.

On finit par s’installer assez bien que pour voir le combat en cours. C’était le tournoi junior et deux enfants étaient en train de se mettre sur la figure. L’un des deux était clairement plus jeune et semblait en grande difficulté face à son adversaire. Mais ce n’est pas tant aux enfants que je finis par porter attention mais bien sur Amon… Il était là et je ne m’y attendais pas. Il semblait coacher le plus petit des enfants. Décidément, est-ce qu’il y avait un endroit dans cette ville où il était possible d’aller sans tomber sur Amon ?

Il semblait que non !

Je regardai brièvement Sonne qui avait le regard braqué sur son ex-amant. Mais je ne dis rien me reconcentrant sur le combat qui finit par être gagné par le plus petit des gamins. Son père exulta criant que son fils avait gagné.

-Je ne sais pas si c’est recommandé de faire se battre des enfants si jeunes. S’ils prennent trop de coups sur la tête, il risquent de perdre des capacités pour leurs études… Tu ne penses pas Sonne ? De toute façon, je ne crois pas qu’Alan voudra faire de la boxe…

Alan s’intéresse beaucoup à ce que je fais. Il aime m’imiter ce qui fait que, un jour, il deviendra, peut-être, un journaliste, qui sait ?

@ Billy Lighter

Quand Collins m’avait téléphoné pour m’inviter à aller voir un tournoi de boxe, j’avais accepté avec un grand « oui » ! Pas tant que la boxe m’intéressait plus que ça, j’étais plutôt courses de voitures, en tant que mécano. Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour voir Collins ce serait-ce qu’une minute ?

Pour l’occasion, je m’étais habillé avec mes habits les moins abîmés et décontracté… On allait pas vraiment à un gala, pas à South L.A.

Une fois prêt, je me dirigeai vers chez Collins à bord de mon Impala. Et je remarquai qu’elle aussi avait fait un effort vestimentaire et pinçai les lèvres en remarquant, quand elle se baissa pour embarquer, que son décolleté laissait entrevoir de la dentelle rouge finement tissée… Je rougis avant de la saluer.

-Salut Collins ! Tu me montres le chemin ? South L.A. n’est pas l’endroit que je connais le mieux.

Elle me guida au son de ma toute nouvelle acquisition : l’album de Jackson Holland. Le pauvre avait tiré 11 ans en prison parce que le juge avait voulu faire un exemple comme quoi l’alcool et la drogue au volant, c’était mal… En effet, ça l’était… Mais je pensais que la mort de son ami, à Jackson, lui suffisait largement comme sentence, surtout que si je me rappelais bien, il n’y avait pas eu d’autres blessés.

Une fois arrivés à la salle de sport, la première chose qu’on fit fut d’aller chercher des boissons au comptoir de fortune installé là pour l’occasion. Je nous pris deux bières puis rejoignis Collins. Il y avait un monde fou et le temps qu’on se trouve une bonne place, j’avais, en jouant des coudes dans la foule, perdu un peu de la bière que contenaient nos gobelets en plastique.

Je lui en tendis un.

-Tiens… J’ai fait de mon mieux…

Puis elle attira mon attention sur le match qui se déroulait sur le ring en disant que c’était les juniors. Je fronçai les sourcils.

-Hey mais je le connais le petit ! C’est un petit fugueur ! Je l’ai emmené mangé un MacDonald un soir pour essayer de le convaincre de rentrer chez lui et finalement, j’ai du appeler les flics !

Je me grattai la tête.

-Il s’appelait… Grant… je crois.

Et Grant frappait fort. Il recevait des coups mais ne s’en laissait pas compter.

-Et crois-moi, il a un sacré caractère.

La preuve, il mit son adversaire K.O. ! J’applaudis tandis que sur le ring, un homme que je reconnus comme étant le flic qui était revenu chercher Grant ce fameux soir, un Grant qui se promenait en haut d’une corniche d’un immeuble, clamait la victoire de son fils.

Collins disait qu’elle regrettait de ne pas s’être inscrite… Je rigolai… Un peu timide…

-Ouais mais je…

Je pinçai les lèvres.

-Je préfère que tu sois en forme pour après le tournoi…

@ Billy Lighter

C’est seul que je me rendis à la salle de sport de South L.A., en plein territoire ennemi, pour aller voir un tournoi de boxe amateur… Ce ne serait pas de grands matches comme en faisait jadis Tobby Cooper qui me rapportait maintenant bien plus qu’en paris sportifs depuis qu’il avait troqué ses gants pour une guitare.

Maritza ne m’accompagnait pas… Elle désirait rester auprès de notre fils pour veiller sur lui alors qu’il ne faisait jamais que percer des dents et refusait tout ce qu’on lui proposait en grognant avec ses petites joues toutes rouges qui faisaient qu’on aurait dit qu’il était rouge de colère.

De toute façon, je doutais que Maritza aurait apprécié l’ambiance bleutée de fumée de cigarette, l’odeur d’alcool et de sueur qui régnait dans la salle de sport.

Moi, j’adorais ça…

Mais bref, au moins, chacun était à sa place : mon épouse auprès de son enfant, et moi, à m’amuser.

A peine eussé-je passé la porte d’entrée que je fus accueilli par Vern, le tenancier de l’endroit lui-même.

-Monsieur Reed, quel plaisir de vous voir !

C’était à peine s’il ne s’inclinait pas devant moi.

-C’est un plaisir de vous voir aussi, Vern… Conduisez-moi à ma place, je vous prie.

L’homme s’exécuta, me frayant un chemin parmi la foule de qui j’attirais les regards curieux. Et je pus arriver à ma place sans même frôler quelqu’un… Vern enleva vite fait un petit écriteau « réservé » sur mon siège favori et demanda ce qu’il en était du siège, lui aussi réservé, à côté du mien.

-Madame Reed ne vous accompagne pas ?

Je lui souris.

-Madame Reed surveille la poussée des dents de mon héritier. Mais laissez l’écriteau, on ne sait jamais qu’un de mes amis serait présent et voudrait se joindre à moi.

Je glissai quelques billets dans la poche de la chemise de Vern.

-Ce sera un whisky, un cigare cubain et 200$ sur le minus qui est en train d’en prendre plein la tête sur le ring.

Vern répéta pour savoir s’il avait bien compris.

-200$ sur Custer Fleming ?

Je hochai la tête, les yeux rivés sur le match où Grant reprenait le dessus.

-C’est bien ça… 200 sur Fleming.

Je connaissais ce petit. Oh oui que je le connaissais ! Et ce minable adolescent en face de lui ne faisait pas le poids contre le petit sociopathe. La preuve, après quelques conseils de son entraîneur qui n’était autre qu’Amon Sørensen, notre journaliste préféré, il gagna le combat… Et ce fut un homme, clamant être son père qui vint célébrer sa victoire sur le ring.

Sauf que ce n’était pas son père.

Une serveuse m’apporta mon whisky, mon cubain et mes gains de cette première manche.

-Merci ma belle…

Je scrutai un peu la foule de mes yeux fatigués et repérai la secrétaire de Daniele ainsi que son mari, mon cher Axel Moriarty. Je leur fis signe sur j’avais de la place de libre auprès de moi.

Je mis mon cigare dans ma bouche et l’allumai, attendant le prochain combat.

@ Billy Lighter

Avant mon combat, j’avais bien entendu Jordan me parler de Jesse, Guillermo et Sofia. Il voulait qu’on aille tous à la plage. Je voulais voir Sofia… Mais si Jesse et Guillermo étaient là, ils allaient jouer avec elle et elle jouera pas avec moi. Mais je voulais pas parler de ça maintenant. Moi, j’avais des combats à faire et je voulais gagner.

Moi, je voulais être dans l’histoire de la salle de sport.

Alors, je rejoignis Amon et il me demanda si j’étais prêt. J’hochai de la tête. J’aimais pas parler avant les combats. Et je me mis à combattre mais ce fut dur dur. Je prenais des coups sans en donner et c’était frustrant. J’entendais Finan dire que je devais aller plus vite mais je voyais pas comment aller plus vite. Moi, j’allais vite !

Alors, quand le round pris fin, Amon me donna des conseils. Être malin. Oui. Je suis malin. Et j’écoutai dire que je devais me faire plus petit parce que l’autre était grand. Oui. Amon m’avait déjà expliqué ça un jour. Moi, je devais faire en sorte que l’autre puisse pas m’avoir.

Et quand je remontrai sur le ring, je fis ce qu’avait dit Amon et je réussi à pouvoir frappé le grand con que j’avais devant moi. Et il tomba K.O.

Je fis un grand sourire fier et je vis Jordan monter sur le ring pour lever mon bras. Je regardais la foule. Il y avait plein de gens… Moi, j’avais pas remarqué qu’il y en avait autant mais j’aimais bien ça. J’aimais bien qu’ils voient tous que je suis fort !

Et Jordan cria que son fils avait gagné. Non, j’ai gagné. Il a pas de fils. Mais Jordan croit que je suis son fils et j’étais trop content pour le reprendre, cette fois.

Je descendis du ring alors qu’Amon parlait un peu avec Finan. J’entendis pas ce qu’ils disaient. Il y avait beaucoup de gens qui parlaient tous en même temps. Des gens qui parlaient et je vis, dans le public, qu’il y avait Jimmy Reed. Je plissai des yeux.

Il foutait quoi ici ? Il est pas dans sa tour ?

Non. Il est là.

Il vient me voir, moi ? L’idée me fit un drôle de truc mais je savais pas trop expliquer quoi. Mais il verra que je suis fort et qu’il doit me craindre.

Je m’assis à côté de Jordan parce que c’était aux autres de se battre avant que je fasse le combat suivant. Je levai les yeux vers Jordan.

-Jimmy Reed est dans le public. Je crois qu’il vient voir si je suis fort.

Oui. Pour qui d’autre il viendrait ? Il connait que moi, non ?

-Je suis fort.

Je dis ça sur un ton déterminé avant d’essuyer le sang que j’avais sur la lèvre du revers de mon bras. D’autres enfants se battirent. Deux frères jumeaux, d’abord, que j’arrivais pas à différencier. Un gagna assez vite. Puis un grand type de 14 ans et un plus petit qui perdit en même pas une minute. Je tiquai. Le grand, il était fort. Ça me fit froncer les sourcils.

-Le grand il va aller en finale…

Oui. Il était fort.

Mais moins que moi.

Puis il y eu encore un combat avant le mien et je bus un coup d’eau en regardant attentivement. J’avais regardé très attentivement tous les matchs. Tous. Et le dernier se termina par la victoire d’un garçon de 13 ans. Il avait battu facilement son adversaire aussi.

Puis, c’était à nouveau à moi. Je fixai Jordan avant de me lever.

-Moi, je veux bien aller à la plage avec Sofia, Jesse et Guillermo…

Oui. J’avais décidé. Tant pis s’il y a Guillermo et Jesse. A la plage, je pourrais les noyer. Voilà.

Je me levai d’un bond pour rejoindre Amon. Je tapais mes poing l’un à l’autre levant les yeux sur Amon.

-Moi, je suis contre le jumeaux.

Et Vern confirma :

-Le prochain combat opposera le terrible Grant Custer Fleming, 10 ans à Steve Hawkins, 12 ans.

J’esquissai un sourire. Je suis plus « jeune », je suis « terrible » maintenant. Oui. Terrible. Je grimpai sur le ring pour faire face à Steve mais avant de faire ça, j’avais lancé à Amon.

-Moi j’ai regardé et étudier Steve et je crois que je vais le battre vite.

Oui. Parce qu’il lève sa garde trop haut. C’est un looser.

Oui.

Looser.

J’étais face à lui et quand la cloche sonna, il leva haut sa garde et moi, je m’abaissai vite pour lui donner un gros coup dans le foie. Il se plia en deux et je ricanai avant de foutre un autre poing dans sa figure vu qu’il se tenait le ventre. Il tomba à genoux et se mit à pleurer… Je levai un sourcil alors que son père criait de pas pleurer et de se relever… Il disait que les garçon, ça pleurs pas.

Oui. Moi, je pleurs jamais. Mais je dis rien parce que l’arbitre comptait jusqu’à-ce qu’il arrive à dix.

J’avais gagné ! Je souris avant de me tourner vers le public et de fixer Jimmy Reed à travers la foule. Quand il capta mon regard j’avais enlevé mes gants pour le mon mettre mes deux doigt devant mes yeux avant de pointer mes deux doigts vers lui pour lui montrer que je l’avais vu.

Après Jordan était encore contant et je lui souris.

-Je vais gagner.

Oui. Et je descendis du ring avant de frapper dans la main d’Amon. J’avais jamais fait ça mais j’étais content alors.

Et je m’installai pour regarder l’autre match que l’immense garçon de 14 ans gagna vite. Un coup encore. Je tiquai. Moi, je savais pas dire comment le battre il gagnait trop vite pour voir.

Du coup, c’était encore vite à moi. Je fixai Jordan.

-Je vais gagner.

Je savais plus dire que ça.

Je m’approchai d’Amon mais je ne dis rien. J’écoutai juste ses conseils alors que Vern déclara :

-La finale de ce tournoi opposera la révélation du tournoi, le terrible et redouté Grant Custer Fleming, 10 ans, et la futur pépite de la boxe de Los Angeles, l’immense Nino Milanese, 14 ans.

Je remis mes gants et grimpai sur le ring. Nino, il était très grand et très gros et j’entendais déjà Finan m’encourager. Je me tournai vers lui pour lui dire :

-Oui, je sais. Allez vite. Moi, j’ai compris la première fois.

Oui, je le dis avant qu’il le dise. Et quand la cloche sonna, j’allais vite et tenait ma garde mains il fit une feinte et me mis un coup dans la tête.

Il frappait très très fort !!

Je fus sonner et tombai au terre mais je me remis vite debout. Mais dès que je fus debout il me mis un autre poing. Je tombai au sol encore. J’avais mal et je sentis du sang. Je me relevai difficilement alors que ma vue était brouillée par le sang. Il tenta encore de me frapper mais j’évitai de peu… Je fis qu’éviter jusqu’à la fin de round sans arriver à frapper une seule fois.

Ma tête faisais mal et je titubai jusqu’à ma coin où se trouvais Amon… Je secouai la tête… Je voyais flou et j’arrivais plus à rassembler mes idées pour parler… Sauf pour dire:

-Aïe...

D'une voix plaintive.

@ Billy Lighter

Etonnamment, Grant ne me reprit pas quand je criai à qui voulait l’entendre qu’il était mon fils ! J’étais vraiment très fier de lui et je pouvais le voir sourire. Ça arrivait tellement rarement que je profitai du moment.

Puis on descendit du ring pour aller rejoindre nos places. Il devait se passer plusieurs autres combats juniors avant que Grant ne remonte sur le ring.

Grant les examina à la loupe… Je lui tendis sa gourde pour qu’il s’hydrate, mais ce fut pratiquement la seule interaction que j’eus avec lui… Il saignait un peu de la lèvre mais n’avait rien de grave. Ce fut finalement Grant qui brisa le silence que je trouvais lourd malgré le brouhaha tout autour… Il me fit un signe de tête vers quelqu’un dans le public.

Jimmy Reed… Je savais que Grant détestait Reed, mais l’homme d’affaire avait du deux fois faire partir ce petit intrus de sa tour, devant faire face à un incendie dans la cage d’escaliers… Je souris à Grant.

-Ah tu crois ça ? Tu sais, je pense qu’il connait plus d’un combattant ce soir. C’est un habitué… Regarde, il a une place en VIP.

Je passai une main dans les cheveux de Grant, me retenant d’allumer une clope tant qu’il était à côté de moi et lui souris.

-Mais il verra que tu es fort, en effet… Fais quand même gaffe à l’excès de confiance… Amon doit t’en avoir déjà parlé.

Quand un enfant bien plus grand que les autres combattit, Grant affirma froidement que celui-ci allait aller en finale.

-Je te crois… De nous deux, c’est toi l’expert.

Puis sans crier gare, il accepta l’invitation à la plage des Quinn… Mon visage s’illumina et je lui souris.

-Super ! ça fera une occasion de vous voir sous un autre jour que celui de l’école. Tu verras que Sofia vous aime tous de la même façon.

Il se leva ensuite et alla rejoindre Amon.

-Ecrase-les moi tous, Grant !

Custer Fleming… Je tiquai à chaque fois que Vern le présentait comme ça… Il pouvait être le terrible, le redouté, le monstrueux, tout ce que vous voulez mais rien ne faisait plus peur que ce nom là. Fleming.

J’applaudis bien fort, me levant sur mon gradin quand Grant gagna encore. Il avait fait un signe à Jimmy Reed… Décidément, il en voulait au magnat de BSC sans que je comprenne ce qu’il lui avait fait, hormis ne pas céder sa tour à un enfant de 10 ans qui ne lui avait, en plus, sûrement pas demandé gentiment.

Une fois son match gagné, il vint se réinstaller contre moi un court instant et je sentais qu’il redoutait le grand Nino dont il n’arrivait pas à décoder la tactique parce que… ben parce qu’il n’y avait pas de tactique. Le garçon frappait fort, comme un bourrin, et mettait ses adversaires à plat en un coup… Je serrai les dents.

Mais Grant, lui, comme un mantra, répétait qu’il allait gagner.

Et un peu qu’il allait gagner ! Il était en finale, le plus jeune participant !

J’entendis Finan lui gueuler des encouragements.

Mais quand le combat tourna nettement à l’avantage de l’Italien, je descendis des gradins pour aller voir Amon. Le petit était dans les cordes et gémissait de douleur.

-Jette l’éponge, Amon ! Il souffre !

@ Billy Lighter

Grant avait gagné son premier combat pour le plus grand plaisir de son tuteur à qui je laissai l’honneur de monter sur le ring pour montrer à tout le monde son champion. Grant était un petit peu plus grand que la moyenne pour son âge, mais c’était déjà un grand combattant. Et sa plus grande force, c’était qu’il écoutait les conseils sans broncher.

Les miens en tout cas.

Même Finan pensait qu’il avait des chances de gagner le tournoi. Alors je levai le pouce à son attention, en signe de remerciement.

Je me mis en retrait le temps des autres matches et explorai un peu la foule des yeux… En bon journaliste people, outre Finan et sa femme, je repérai Jimmy Reed dans les places VIP en train de fumer un cigare, Vern se faisant tout petit devant lui… Puis, dans les gradin, je vis ma Sonne et son mari…

J’attendis que nos regards se croisent… Puis quand elle me regarda, lui fit un clin d’œil. Dieu qu’elle me manquait !

J’en revins aux matches, étudiant les techniques des autres participants… Il y en avait un grand, de 14 ans, un Italien, qui ne combattait même pas pour gagner. Il donnait des coups de massues à ses adversaires qui tombaient comme des mouches.

Grant, qui était sagement retourné près de son tuteur alors que j’aurais parié qu’il allait resté avec moi, ce que je trouvais être un bon point pour leur relation. Il m’avait dit avant de monter sur le ring quelle allait être sa tactique et j’avais hoché la tête, les bras croisés, attendant de le voir à l’œuvre. Il avait fait un signe à Jimmy Reed… Ouais, j’avais entendu parler de ses petites visites à Reed, c’était d’ailleurs pour ça qu’il était puni…

Il me tapa dans la main quand il gagna son deuxième combat. Signe qu’il était vraiment content, sinon, Grant n’était pas un grand extraverti.

Se passèrent encore quelques combats pour ne laisser à la fin que Grant et l’immense garçon italien. Finan cria des encouragements et des conseils. Et l’Irlandais avait raison, aller vite était la seule chance de mon petit protégé contre un géant pareil.  

Mais Grant pris des coups, encore, et encore… Son arcade sourcilière céda, l’aveuglant de sang…

Et Jordan apparut brusquement à côté de moi alors que le petit était dans les cordes et gémissait. Il voulait que je jette l’éponge.

-Grant va m’en vouloir si je fais ça !

Je me mis près de Grant.

-Il faut que tu tiennes jusqu’à la fin du premier round !

Et il tins ! Ce fut dur ! Une véritable épreuve ! Mais il réussi… Je grimpai dans son coin et fit un bandage de fortune à sa blessure à l’arcade, pour qu’il puisse y voir clair.

-Ça va, Grant ? Tiens, bois un peu d’eau… Il frappe fort, hein… Fatigue le, ce gros balourd. Fatigue-le et sa garde descendra toute seule.

@ Billy Lighter

Je n’aurais pas imaginé que Tiff serait aussi emballée à l’idée que Guillermo puisse faire de la boxe mais, apparemment, elle y était voyant ça comme une bonne activité père-fils. Elle voudrait même s’y mettre elle-même aussi après l’accouchement et ça me fit afficher un petit sourire en coin.

-Ça, c’est sexy !

Tiff en tenue de sport, je voulais bien voir ça ! Mais, en attendant, elle était enceinte et utilisa ça pour nous frayer un chemin ce qui me fit beaucoup rire. On trouva une place idéalement placé et Tiff semblait fier de tout ça.

-Pas mal du tout, même !

Je lui fis un clin d’œil alors que le premier match de Grant commença. Si le petit peina au début mais s’en sortit parfaitement bien lors du second round où il mit son adversaire K.O.. Je le félicitai avant de lancer à Amon qu’il avait une chance de vaincre. Il leva son pouce certainement parce qu’il avait apprécier mes encouragements. Mais je me disais que, si ce petit pouvait trouver la voix dans la boxe alors il y avait des chances qu’il ne se cherche par une carrière plus assortie au nom de famille qu’il s’était donné.

Je dis à Tiff que je voyais Grant gagner le tournoi et elle disait que c’était possible avant de me faire un signe du regard vers Guillermo qui était un rien refrogné après la victoire de son rival. Je compris alors le signe de Tiff et attirai l’attention de Guillermo.

-Quand on s’entrainera, je suis sûr que tu pourras être bien plus rapide que Grant. L’an prochain, tu pourras faire de grandes choses à ce tournoi, toi aussi.

Est-ce qu’il avait une chance ? Oui… Guillermo n’était pas physiquement impressionnant mais il avait de bonnes capacités sportives. Les flics de l’Eastside, dont Keller, peuvent en témoigner. Avec le bon entrainement il pourrait sans doute pouvoir battre quelques adversaires de son âge.

Ça sembla lui remonter le morale alors que Tiff voulait qu’on lui promette de ne pas jouer avec ses nerfs. La boxe n’était pas sans danger, c’est vrai, mais les autres sports aussi. Elle m’embrassa alors et quand on brisa le baiser, je lui fis un clin d’œil.

-C’est promis.

Après ça les combats des petits s’enchainèrent. Ils avaient chacun leur qualité mais le plus fort semblait être le fameux Nino. C’était le plus vieux et il était baraqué au point qu’il envoya son adversaire au tapis en un coup de poing. Il était, en terme de force physique, largement au-dessus des autres. Grant savait bien frappé mais il était claire que ce Nino était bien plus fort que Grant physiquement.

Ça n’allait pas être simple mais, en attendant, Grant devait d’abord se débarrasser du jeune Steve… Et, alors que je pensais que le combat allait durer, ça s’acheva très vite. En deux coups de poings, le pauvre Steve finit au sol et se mit à pleurer. Ça laissa totalement de marbre le rejeton de Ward qui se tourna vers le public et avait, apparemment, capté le regard de quelqu’un à qui il fit un signe de provocation.

Je plissai des yeux et me tournai vers là où regardait Grant pour voir Jimmy Reed en personne se taper une place chez les VIP. Je ricanai avant dans lancer à Tiff.

-Tiens… Le « Dieu » de Los Angeles est dans la place.

Ce n’était pas un Dieu mais lui le croyait.

-Jimmy Reed est là…

Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. Il était apprécié de Vern et pariait souvent. Mais je n’aurais pas imaginé qu’il pariait aussi sur les tournois junior.

Quoi que… Il aime se faire des thunes sur le dos des enfants, non ? Ouais… Décidément, il semblerait que le respect que j’avais pour lui était mort dans notre dernière conversation assassiné par une simple phrase prononcée par Reed lui-même.

-Il doit sûrement parier sur les gamins… C’est son truc de parier…

Ceci étant dit, Nino terrassa son adversaire et semblait totalement prêt pour la finale qui l’opposera à Grant… Guillermo demanda alors s’il pouvait aller chercher un coca. Je sortis quelques billets.

-Vas-y et rapporte moi une bière aussi.

Il s’exécuta alors que le combat entre Nino et Grant allait commencé. Quand Custer grimpa sur le ring, je lançai.

-Vas-y Grant ! Il suffit de…

J’allais dire « d’être rapide » mais il m’anticipa sachant déjà ce que j’allais dire. Sauf que dans ce combat, c’était d’autre plus vrai vu la carrure de l’autre ado.

Et, pour cause, Grant n’allait pas assez vite et se pris pas mal de coup jusqu’à tituber sérieusement. Je me mordis la lèvre alors que le gamin était déjà dans les cordes. Ok, voir ça n’allait pas forcément rassuré Tiff sur la future activité de Guillermo. Je la fixai :

-Promis, Guillermo ne finira pas comme ça…

J’entendis d’ailleurs Jordan demander à Amon de jeter l’éponge mais le Danois n’en fit rien. Il encouragea le petit qui, par miracle, tint jusqu’à la fin du round.

Amon lui donnait des conseils mais le petit semblait sérieusement atteint. Il se leva quand même prêt pour le second round et je lui lançai.

-Fait le courir. Ne prends plus de coup et tu gagneras ! Vas-y Grant !

S’il le faisait courir, il aura peut-être une chance… Mais s’il prenait encore un coup, c’était mort.

@ Billy Lighter

J’avais rigolé quand Maman Tiff avait utilisé son ventre pour faire un passage. Elle avait un gros ventre mais c’est parce qu’il y avait mon frère dedans. Je retrouvai un peu le sourire que je perdis assez vite quand Custer commença son combat et que Finan se mit à l’encourager comme s’il était l’ami de Grant.

Grant qui se prenait pour le fils de Ward Fleming… Alors, je demandai à Tiff si c’était bien vrai cette histoire-là et elle dit que Ward essayait de récupérer la garde de Grant, donc, que c’était bien son père. Je me renfrognai… Il voulait que Grant vive avec lui ? Mais… Il a pas voulu que, moi, je vienne vivre avec lui, même si j’étais un New Soldados… Pourquoi il voulait vivre avec Grant ? Je connais mieux Ward que Grant !

J’étais jaloux… Et en même temps, j’étais fâché sur Ward. Je croyais qu’il m’aimait bien mais ça semblait pas être vrai.

Il s’en foutait de moi…  Jimmy Reed m’avait dit qu’il s’en foutait mais je l’avais pas cru…

-Bah c’est un con comme Ward !

C’est ce que je dis fâché sur Ward que j’étais et fâché sur Grant aussi. Grant qui gagna son combat ce qui me fit râler surtout que Finan disait qu’il pourrait bien gagner le tournoi. Je grommelai :

-J’espère que non.

Mais je m’attendis pas à ce que Finan me dise qu’il pensait bien que je pourrais devenir fort et rapide si je m’entrainait. Il disait que, l’an prochain, je pourrais faire de grande chose à ce tournoi. Je souris d’un grand sourire. Il avait vraiment dit ça ?

-D’accord ! Je m’entrainerais dur !

Pour battre Grant et tous les autres. Même si Tiff voulait qu’on lui promette de ne pas jouer exprès avec ses nerfs quand on s’entrainera. Je souris et fermai les yeux quand elle embrassa mes cheveux avant que je ne grimace quand elle embrassa Finan. Quand ils eurent finit et que Finan promis, je souris.

-D’accord. Je te ferais pas peur, Maman.

Après, il y eut d’autres combat mais le plus fort, c’était le gros gros Nino qui tapais les gens une fois et ils mourraient. Enfin, ils étaient pas mort mais ils étaient sonné et pouvaient plus combattre après.

Puis, Grant se battit à nouveau mais gagna facilement cette fois. Je grommelai.

-Il a eut de la chance…

Je me refrognai avant de me redresser quand Finan dit que Jimmy Reed était là. Je regardai vers là où il avait regardé et je vis Jimmy Reed. Je levai un sourcils. Il faisait quoi ici ? Il est pas dans sa belle villa avec le bébé que je voulais voler ?

-C’est pas un Dieu, Jimmy Reed, c’est juste un type…

C’est ce que je dis parce que Finan avait dit que c’était un « Dieu ». Il y a un seul Dieu et il est au ciel. Maman m’a expliqué ça… Jimmy Reed n’est pas au ciel. Enfin, pas encore. Il le sera quand il sera mort mais ça sera pas un Dieu quand même.

Finan disait que Jimmy pariait. Oh, ça, je sais ce que c’est ! Je pariais souvent avec les autres Pequeñas Manos sur plein de trucs. On peut parier ici ?

Je ferais bien ça moi !

Alors, après le combat de Nino qui gagna facilement, je demandai à Finan et Maman Tiff pour aller chercher un coca et Finan me donna de l’argent et me demanda une bière aussi. Je dis alors :

-A vos ordres, lieutenant Quinn.

C’était le lieutenant, Finan, chez les Los Diablos. Enfin, parfois, les gens disait ça. Bref, je me dirigeai vers là où se trouvait Vern. Il était debout à une petit distance de quelques mètres de Jimmy mais j’ignorai Jimmy pour me mettre près de Vern et lui tendre les billets alors qu’il venait de dire, il y a quelques instants que la finale, ça sera Grant contre Nino. Les deux étaients, d’ailleurs, déjà sur le ring et Grant, il se prenait des jetons me faisant sourire en coin. Quand j’arrivais vers Vern je dis :

-Je veux mettre tout mon argent sur Nino parce que Custer va perdre.

Vern rigola.

-Custer Fleming…

Je fis la moue.

-Si tu veux. Allez, tu prends mon argent ?

Il rigola à nouveau.

-Tu es mineur, De La Cruz…

Je roulai des yeux.

-Moi, c’est Quinn.

Il rigola à nouveau.

-Décidément, vos noms, c’est un vrai casse-tête. Tu ne peux pas parié, petit, désolé. Dans quelques années tu pourras.

Je fis la moue avant de me tourner vers le ring où Grant était plein de sang. Je levai à nouveau les yeux vers Vern. Je pris un air suppliant:

-Allez, Vern... S’il te plait.

Il refusa encore et je roulai des yeux remettant mon regard sur le ring où le round était terminé. Grant avait pas encore perdu.  

@ Billy Lighter

Jamais je n’avais vu la salle de sport autant bondée ! L’endroit devait être rempli à pleine capacité tant et si bien qu’Abel eu du mal à revenir avec nos bières sans en avoir renversé en chemin. Ça jouait du coude pour un tout petit centimètre carré d’espace. Abel me tendit mon verre en disant qu’il avait fait de bon mieux et je lui répondis d’un sourire avant d’en prendre une gorgée.

- Que tu aies réussis à revenir en un seul morceau est plus important.

En tous les cas, c’était plus important pour moi que le contenu de nos verres.

Sur le ring devant nous, avait lieu un combat de junior. J’étais impressionnée par la technique d’un des deux gamins qui, s’il avait eu un peu de mal au début, se défendait très bien et même, prenait l’avantage.

- Oh oui ?

Abel disait qu’il le connaissait, qu’il l’avait emmené manger un McDonald car il était en fugue et refusait de rentrer chez lui. J’ouvris de grands yeux en écoutant l’histoire de mon petit-ami. Souvent, et c’était très malheureux, les enfants ’’ à problème’’ se tournaient vers la boxe pour évacuer le trop plein de tout qu’ils pouvaient ressentir.

- Il a eu de la chance de tomber sur quelqu’un de bien comme toi et pas sur un fou.

Qui sait alors ce qui aurait pu arriver au petit !

- À voir comment il cogne, je ne peux que te croire ! Il a du cœur au ventre.

Il pourrait avoir une belle carrière dans la boxe s’il continuait ainsi. Le jeune parvînt alors à mettre son adversaire K.O. et Abel et moi fûmes des nombreux qui l’applaudissaient avec ferveur. L’effervescence de la victoire, l’adrénaline qui nous envahie et qui se disperse dans tout le corps, je regrettais presque de ne pas m’être inscrite et je partageais ma pensée avec Abel qui lui me confia qu’il préférait que je sois en forme pour l’après tournois. Pendant une fraction, je me demandais ce qu’il y avait après le tournois avant de percuter et de lui sourire, complice.

- Je préfère être en forme pour après le tournois et j’espère que tu le seras tout autant.

Je cognais doucement mon verre au sien et esquissais un sourire moqueur avant de prendre une gorgée de ma bière puis je me rapprochais d’Abel, sans grands efforts vu la proximité forcée avec tout le monde présent ici.

- Je préfère même cette adrénaline là que cette provoqué par une victoire sur un ring.

Je l’embrassais ensuite, tendrement, avant de rester blottis contre lui.

@ Billy Lighter

Je détestais que des inconnus couverts de sueur et de bière se frôlent à moi en tentant de se frayer un chemin. Je remerciais le ciel de ne pas avoir opter pour une robe Chanel et d’avoir enfiler une tenue plus quelconque bien qu’elle devait valoir plus cher que ce que la plupart des gens présents ici devaient gagner en une semaine de travail. Je ne lâchais pas la main d’Axel jusqu’à ce qu’on trouve des sièges convenables quoi que si j’avais eu une serviette, je l’aurais mise sur la chaise avant de m’y assoir.

- Je me doute bien, chéri, que tu préfère les joutes verbales.

Le corps à corps n’était pas son fort, en tous les cas, pas avec moi bien que je n’avais pas à me plaindre non plus. Amon était un amant bien plus fringuant et affamé que ne l’était mon mari mais cela s’expliquait peut-être parce qu’Axel et moi fantasmions sur le même genre de type.

De là où nous étions, nous pouvions voir que le tournois en était aux juniors et, dans le coin de l’un d’eux, se trouvait Amon. Mon cœur en palpitait d’excitation et j’aurais tout donné pour pouvoir franchir la distance entre nous et me réfugier dans ses bras.

C’était hélas impossible et mon regret n’en fut que plus grand alors que très brièvement, nos regards se croisèrent. Il me manquait terriblement et je m’accrochais à la tournée de Livia comme une bouée de sauvetage. Amon saurait certainement y venir de temps en temps et je comptais sur la complicité de mon patron pour couvrir mes écarts adultères.

- Tous ces coups à la tête sur un cerveau encore en plein développement, c’est insensé ! Et l’autre qui est fier de son fils ! D’ailleurs, si je ne m’abuse, il s’est introduit dans le bureau de Jimmy et y avait laissé un bol de céréales. Ils étaient venus le récupérer et on m’avait chargé d’effectuer la transaction.

Avec un cerveau en compote, pas étonnant que ce gamin soit si mal élevé !

- Ni Alan, ni James ! Quoi que James gagnerait par un simple regard foudroyant.

Je lâchais Amon des yeux pour regarder mon mari avant de rire doucement. L’état de notre fils nous échappait toujours mais nous en étions venus à en rire plus qu’autrement bien que cela demeurait inquiétant. Il semblait tout de même être mieux depuis le retour de Sky sans nos vies.

- C’est un sport qui demande une très grande discipline mais je préférerais que nos fils servent notre pays plutôt que de grimper en caleçon sur un ring, poings gantés.

@ Billy Lighter

Mon gros ventre nous permis de nous frayer facilement un chemin et de nous dénicher de bonnes places. Nous étions assez près pour bien voir sans être trop au cœur de l’action. Alors que Grant combattait, Guillermo me demanda pour Fleming et Ward et je lui expliquais ce que j’en savais, qui n’était pas beaucoup mais assez pour que je puisse voir un voile gris passer dans les yeux de mon fils. Fut une époque ou Guillermo aurait tout donné pour avoir l’attention du truand numéro un de Los Angeles.

Si Guillermo voulait s’adonner à la boxe, je n’étais pas contre mais lui tout comme Finan avaient intérêt à ne pas jouer avec mes nerfs et rentrer à la maison en pièces semis détachées car ils allaient m’entendre ! Ils me promirent tous les deux de faire attention et ça me suffisait. Je n’avais aucune raison de douter de leur parole.

Grant remporta son premier combat et Finan le félicita à gorge déployée. Je passais mon bras autour des épaules de Guillermo qui ronchonna que son camarade de classe avait eu de la chance.  

- Il y a un dicton qui dit que nous faisons notre propre chance.

Je le regardais, avec un sourire attendrissant avant de tourner la tête dans la même direction que Finan qui venait de s’exclamer que le Dieu de Los Angeles était présent. Je vis, sous un spotlight, la tête blonde de Jimmy Reed prendre place comme s’il s’installait sur son trône. Pour Guillermo, il ne s’agissait pas d’un Dieu mais d’un homme comme tant d’autres et je ne pouvais être plus en accord avec lui qu’en ce moment. Effectivement, Jimmy Reed était loin d’être un Dieu.

- Je ne vénère pas ce Dieu.

Hors de question !

Guillermo demanda des sous pour aller se chercher un nouveau coca et Finan lui en donna suffisamment pour qu’il lui ramène aussi une bière. Je laissais donc mon aîné se lever et prendre l’argent que lui tendait Lieutenant Quinn et il s’en alla au travers de la foule. Je le regardais jusqu’à ce qu’il soit englouti par la marée humaine puis c’est Finan que je regardais.

- Nounours, fais un peu attention à la façon dont tu encourage Grant devant Guillermo. J’sens qu’il est un peu dérangé par ça.

Pour Finan, ça n’enlevait absolument rien à sa relation avec Guillermo mais à cet âge-là, on ne fait pas toujours la différence et les scénarios s’empilent rapidement sur une base chancelante. Je n’étais pas certaine que Finan m’ait entendu, avec tout le bruit et parce qu’il continuait de crier pour encourager Grant. C’était bien, je ne voulais pas non plus qu’il s’empêche de prendre part à la soirée, juste de se tempérer un peu devant Guillermo.

J’étirais la bouche en tous les sens quand je me rendis compte que Grant était blessé au visage et que son père avait quitté son gradin pour se rapprocher de l’action mais le match continua et le petit parvînt à se mettre en sécurité, si je puis dire, en donnant quelques bons coups.

- Je serai morte d’inquiétude si ça devait arriver !

Je passais mon bras sous celui de mon nounours adoré et je posais ma tête contre son épaule en espérant que la suite du combat serait en faveur de Grant. Vu comment il avait pris, il méritait un peu de répit et un gain, même !

@ Billy Lighter

J’essayais de faire fi du faite que, encore une fois, nous nous retrouvions au même endroit que Sørensen. A croire que ma femme avait de la chance ! Chaque fois, elle pouvait se rincer l’œil ! Car, il fallait être honnête, j’étais sûr qu’elle se rinçait l’œil bien qu’elle essayait de ne pas trop regarder vers le journaliste people.

Moi, c’est les deux garçons sur le ring que je regardai et le plus jeune des deux finit par l’emporter pour le plus grand plaisir de son père. Son enfant venait de perdre des neurones dans la bataille et il semblait heureux. C’était clair que de faire se battre des enfants à un si jeune âge devait être loin d’être bon pour le développement. Sonne était d’accord avec moi sur ce fait et ne tarda pas à me dire qu’elle connaissait le jeune garçon. Un gamin qui avait osé grimpé jusqu’au bureau de Jimmy. Je pris un air surpris devant le récit de ma femme.

-Ah oui ? Il ne connait pas le respect, en fait, ce gamin… Ce n’est pas étonnant s’il se prend tant de coup sur la figure et que son père l’y encourage.

Alan ne fera jamais de boxe, en tout cas. De toute façon, ce n’était pas son truc. Même jeune comme il était, il préférait déjà largement les activités plus intellectuelle. Sonne disait que James non plus de fera pas de boxe. On avait beaucoup de sujets de désaccord avec Sonne mais en ce qui concernait l’éducation des enfants, c’était rare quand nous n’étions pas sur la même longueur d’onde.

Je ris tout de même quand elle ajouta que James pourrait gagner d’un simple regard.

-C’est un fait. Mais si on peut éviter qu’il se prenne des coups sur la tête, c’est mieux.

James était plus apaisé depuis le retour de Sky ce qui nous facilitais largement la vie. J’appréciais, d’ailleurs, beaucoup Sky moi-même.

Sonne, elle, préférait largement que nos fils, s’ils cherchaient de la discipline, servent le pays plutôt que de grimper sur un ring. Peut-être que l’armée sera, en effet, une solution pour James, à l’avenir. Je souris à Sonne.

-Nous sommes d’accord là-dessus.

C’est alors que j’avais quitté Sonne du regard que je vis Jimmy Reed au travers du carré VIP. Le voir ici était un illumination dans ma soirée ! Sonne avait le droit de se rincer l’œil mais il semblerait que moi aussi. Il nous avait vu et ne tarda pas à montrer qu’il y avait de la place près de lui. J’hochai de la tête.

-Viens, ma chère, Jimmy Reed est là et nous invite à ses côtés.

Je ne laissais guère le choix à Sonne et me levai avant qu’on ne rejoigne l’endroit où se trouvait Jimmy.

-Bonsoir, Jimmy. C’est un vrai plaisir de te voir ici. Comment se porte ta femme et ton fils ?

Mon sœur était mielleux et un homme voyant que nous étions deux et que nous étions prêt à nous installé près de Jimmy ne tarda pas à déplacer une personne pour lui proposer une autre place VIP. Je m’installai à côté de Jimmy, Sonne à mes côtés.

-Le premier match fut intéressant. Même si je n’aurais pas cru que le petit gagnerais.

Et les matchs s’enchainèrent d’ailleurs. Mais le plus fort semblait être le plus grand d’entre eux, ce qui faisait sens. Jusqu’à-ce que le petit du premier match ne remonte sur le ring… Mais quand le speaker déclara que le gamin s’appelait Grant Custer Fleming, je ne pus m’empêcher de grimacer en repensant à ma villa en feu… Il existait sans doute plus d’un Fleming à Los Angeles mais il n’empêchait que, dans mon imaginaire, ce nom était lié à Thomas Fleming. Il était face à un certain Steve. Je me tournai vers Reed.

-Alors ? Pense-tu que le protégé de cet illettré d’Amon va gagner ? Ou bien ça sera l’autre ?

Son avis m’intéressait et j’avais pris un air légèrement moqueur en parlant d’Amon. Je savais que Sonne m’en voudrait mais qu’importe.

@ Billy Lighter

Collins ne m’en voulait pas pour les bières… Elle disait d’ailleurs que c’était une chance si j’avais réussi à l’atteindre à nouveau en un seul morceau…

-Tu l’as dit… Je crois avoir repéré des gangs de motards et autre dealers dans le coin… Une chance que personne n’ait pris la mouche pour un peu de bière renversé sur son blouson et n’ai décidé de se battre pour la cause…

Je pinçai les lèvres.

-Je n’aurais pas fait le poids… Je ne suis pas un violent, je ne sais pas me battre… Et je ne t’avais pas à mes côtés pour me protéger.

J’étais loin d’être le gars macho qui croit que les femmes valent moins que les hommes dans certains domaines. Pour moi, nous étions tous humains et donc tous égaux, avec nos forces et nos faiblesses.

Je m’installai, pris un coup de bière, avant d’annoncer à Collins que je connaissais le gamin sur le ring. Je lui expliquai que c’était un petit fugueur avec qui j’avais partagé un McDonald…

Collins disait qu’il avait eu de la chance d’être tombé sur moi et pas sur un fou.

-C’est clair ! Il était en train de dormir sur un banc quand je l’ai trouvé. Puis il m’a dit qu’il avait faim. Alors on est allé manger. Mais quand il a compris que mon but était de le ramener chez lui, il s’est enfuit et est grimpé sur le toit d’un immeuble… J’ai du appeler les flics.

Je n’aurais pas voulu essayer l’impossible et avoir la mort du petit sur la conscience.

Et quand le petit gagna, je reconnus son père qui vint le féliciter sur le ring. Je le pointai du doigt.

-Ah ben je savais pas que le flic que j’ai appelé était le père du petit…

Je me mordis la lèvre.

-Il a du passer un sale quart d’heure.

Collins regrettait de ne pas s’être inscrite, mais je lui donnai une bonne raison pour ne pas l’avoir fait. Elle m’offrit un beau sourire complice. Elle avait compris mon sous-entendu. On entrechoqua nos verres et je lui fis un beau sourire.

-Oh oui je serai en forme.

Elle disait préférer cette adrénaline là plutôt que celle provoquée sur un ring. Je rigolai, un peu timidement, puis lui rendis son baiser au centuple.

Les combats s’enchaînèrent pour ne laissé plus qu’un dénommé Nino et le petit Grant… Je serrai un peu les dents… Grant en prenait plein la tronche.

Je me levai alors et criai.

-Allez Grant ! Tu peux le faire !

@ Billy Lighter

J’avais gagné mon premier pari sur Fleming… Puis plusieurs autres petits paris par après… Ces gamins avaient du cœur au ventre et chacun voulait monter sur le sommet du podium. Cela me rappelait mes petits Pequeñas Manos, toujours prêts, pour quelques dollars, à défendre corps et âmes mes voitures… Des enfants que j’aimais bien…

Finan avait mis fin à tout ça grâce à Ivar Miller et United For Youth… mais avec Alonso, on s’était arranger pour que les Pequeñas Manos existent toujours, mais sous une autre forme… une forme où ils auraient le choix entre deux familles : celles de United For Youth, ou les Los Diablos.

Tout en réfléchissant, je repérai Axel Moriarty installé avec sa femme à des places qui ne correspondaient pas à leur standing ! Ils travaillaient tous les deux pour moi, après tout ! Alors je leur fis signe avant de remettre mon cubain entre mes dents.

Ils m’avaient vu et se déplacèrent pour venir s’installer à côté de moi. Un membre du staff dégagea une place pour Sonne et je me levai pour leur faire l’accolade à tous les deux.

-Bonsoir, Axel… Sonne, vous êtes le soleil couchant de cette soirée ! Je ne pouvais décidément pas vous laisser croupir parmi la populace.

Puis, à Axel :

-J.R. et Maritza vont très bien, merci de t’en inquiéter… J.R. fait ses dents pour l’instant alors il est assez mécontent, mais ce n’est que passager et ma chère et tendre à tout un tas de petits trucs pour le soulager.

Je souris.

-Et vous, comment vont vos enfants, comment va mon propre filleul, James ?

Je me tournai vers l’arrière en lançant :

-Oh mais je manque à tous mes devoirs ! Que voulez-vous boire ? Axel, un cubain ? C’est moi qui offre.

Axel, lui, trouvait que le premier match avait été intéressant. Qu’il n’aurait pas cru que le petit gagnerait. Je rigolai…

-Ce petit est mon favori… La preuve, il est toujours en lice et ça va être la finale… Je ne peux que croire en un gamin qui a défié toutes les sécurités de ma tour pour monter jusqu’à mon appartement.

Appartement et tour que j’avais fait sécuriser beaucoup plus, faisant installer des lecteurs de bande magnétique à chaque porte et fait porter à tous mes employés, dont Sonne, une carte avec ses données et sa photo. Si elle voulait ouvrir une porte elle devait passer cette carte dans le lecteur de carte magnétique. Car si petit Fleming pouvait m’atteindre, alors grand Fleming le pouvait aussi.

-Sonne connait d’ailleurs un peu ce petit… Il est agressif à souhait. Un vrai sociopathe.

Le match commença d’ailleurs et Custer Fleming se retrouva face à un vrai rhinocéros… Axel y alla d’une pique contre son rival journalistique et je tirai longuement sur mon cigare.

Et ma réponse fut :

-Vern ! 300$ sur Fleming !

@ Billy Lighter

Le spectacle sur le ring devant nous était d’une barbarie sans nom ! Qui est-ce qui pouvait apprécier et encourager des enfants à se battre ? À en croire tous ceux qui s’égosillaient autour de nous, Axel et moi étions les seuls à désapprouver ce genre de spectacle. Après un moment, je reconnu l’un des gamins comment étant le petit fauteur de trouble et je racontais l’anecdote à mon mari qui ne manqua pas de le qualifié d’irrespectueux.

- Il a vandalisé une vitrine et il parait qu’il serait revenu et aurait mit le feu non loin de la porte de Monsieur Reed ! Pas étonnant qu’il soit si délinquant s’il se fait détruire toute parcelle de jugement en boxant !

Nos enfants ne participeraient jamais à une telle mascarade. Axel et moi étions parfaitement en accord là-dessus bien que je rigolais en disant que James pourrait gagner en un seul regard. Axel ria un peu mais préférait tout de même que l’on évite de lui massacrer le cerveau.

- Qui sait si cela ne provoquerait pas l’effet inverse, pour notre benjamin ?

C’était une hypothèse à ne pas écarter bien que je n’oserais jamais mettre mon fils sur un ring et risquer que cela ne fasse pire que mieux. Il s’agissait tout de même de James, le bébé qui avait réussit à faire démissionner plus de nounous que n’importe quel autre petit monstre en couche culotte que cette fichu planète avait pu engendrer. Heureusement que Sky était de retour, pour de bon, je l’espérais !

Je regardais Amon avec un feu ardent de désir au ventre quand Axel se leva en disant que Jimmy Reed nous faisait signe de le rejoindre. Je grinçais des dents et je voulu protester mais mon mari avait tranché sans me demander mon avis. Je me levais donc et le suivis jusqu’aux sièges réserver pour le grand patron de BSC.

Reed me complimenta dès que nous fûmes à ses côtés. Il était un flatteur stratégique, une simple politesse ne lui aurait pas suffi.

- Vous êtes très élégant aussi, comme toujours il va sans dire.

Nous pouvions reprocher un tas de chose à Jimmy Reed mais jamais son raffinement vestimentaire allait être remise en cause. Axel se lança ensuite dans ses propres formules de politesse en demandant comment allaient Madame Reed et leur jeune fils. Je compatissais en apprenant que J.R. faisait ses dents, une période horrible !

- Quel dur moment à passer que la pousser dentaire. Heureusement, ça fini par passer.

Et d’autres maux prennent la relève !

Ce fut Jimmy ensuite qui prit des nouvelles de notre tribu. J’échangeais un regard avec Axel et je le laissais répondre puisque je sentais que la question lui était adressé à lui plus qu’à moi. Cependant, la réponse ne sembla pas être plus importante que ça pour le grand patron puisqu’il se retourna vivement pour nous demander ce que nous désirions boire et offrir un cigare à mon époux. J’allais me faire emboucaner comme un saumon dans un fumoir ! Alors tant qu’à souffrir, aussi bien le faire avec classe.

- Je prendrais volontiers un verre de champagne, merci.

Axel dirigea la conversation sur le tournois et je le regardais avec de grands yeux alors qu’il avoua candidement que le premier combat était intéressant. N’avions-nous pas convenu qu’il ne s’agissait de rien de plus que d’un acte de barbarie pure et simple ? Comme quoi, mon cher et tendre changeais d’opinion aussi souvent que je changeais de culottes !

Je ne fus pas surprise que d’apprendre que Reed avait un faible pour le petit Fleming. J’y voyais là un espèce de vengeance pour les méfaits accomplis chez BSC. En misant sur lui, ce que je ne doutais pas qu’il avait fait, il allait récupérer plus que la sommes des dommages. C’était assez bien pensé et drôle.

- Je racontais justement à Axel les prouesses du garçon.

Et quand Axel demanda si le protégé de mon illettré d’amant allait l’emporter, Reed répondit en misant 300$ sur le garçon.

- Bâti comme il est, l’illettré fait visiblement une bonne job comme entraîneur. Ils doivent être plusieurs à vouloir l’avoir en combat corps à corps.

Les petites attaques vicieuses en douce, elles allaient dans les deux sens. Axel savait très bien que je ne manquais pas de répondant.

@ Billy Lighter

J’avais vu que Jimmy était là. Il regardait les matchs. Moi, je crois qu’il était venu ici pour me voir. Mais Jordan disait qu’il devait connaitre beaucoup de combattants ce soir. Je tiquai. Je voulais qu’il vienne pour moi. Je voulais qu’il voit que je suis fort. Je tournai légèrement la tête vers Jimmy alors que Jordan disait qu’il était sûrement un habitué parce qu’il a une place VIP.

-Au moins il me verra bien gagner ! Moi, je crois qu’il est là pour moi quand même.

Je voulais croire ça. Et je voulais qu’il voit que je suis fort. Jordan confirma qu’il le verra avant de dire de pas avoir trop confiance. J’hochai de la tête.

-Oui. Amon l’a dit. Moi, je sais tout ça.

Je me concentrai sur les combats et je vis un grand type fort. Moi, je pensais bien qu’il ira en finale et Jordan me croyait. J’hochai de la tête. Oui. Il ira… Il est fort.

Mais je suis fort aussi.

Et après avoir dit ça, je dis que je voulais bien aller à la plage avec Sofia, Guillermo et Jesse. Je voulais voir Sofia ailleurs qu’à l’école… Même si je trouverais ça bizarre qu’elle ait du temps pour venir à la plage alors qu’elle a toujours quelque chose a faire quand je l’invite chez moi.

Jordan était content. Mais je plissai du nez quand il dit que Sofia nous aimait tous les trois de la même façon. Moi, je voulais qu’elle m’aime plus moi.

Après ça, je retournai sur le ring pour battre facilement mon adversaire avant de me retrouver, un petit peu plus tard, en finale contre Nino qui était le grand ado.

Je grimpai sur le ring mais, très vite, il me frappa plusieurs fois. J’avais mal à la tête et je voyais plus rien avec le sang. J’entendais le public mais me loin et j’avais très mal.

J’aimais pas ça.

Je voulais pas perdre.

Je me tenais au corde et j’entendis Amon me dire que je devais tenir jusqu’à la fin de round. J’hochai de la tête.

-Oui…

Je réussi à dire ça et à me redresser. Nino s’approcha et je réussi à éviter quelques coups. Mais j’arrivais pas à en donner. Moi, je faisais qu’esquiver.

Et la fin du round arriva. Je titubai jusqu’à mon coin et m’assis là. Amon fit un bandage sur ma tête pour que je vois à nouveau mais je plissai les yeux parce que j’avais mal. Il demanda si ça va. Je grommelai.

-Non.

Je bus de l’eau. Je voulais pas perdre mais c’était difficile. Il frappait fort. Amon l’avait vu. Il voulait que je le fatigue.

-Moi j’essaye mais il va vite aussi… Il est gros mais pas si lent…

Mais il était plus lent que moi. Et j’entendis Finan dire que je devais le faire courir et que je devais plus prendre de coup. Moi, je fixai Amon et grommelai :

-Il a facile lui… Moi j’ai mal à la tête…

Surtout là où j’avais le sang.

L’arbitre voulait qu’on recommence et je me levai pour relever ma garde. Je commençai à bouger plus pour faire courir le gros lard. Il aimait pas trop ça, moi, je pense parce qu’il s’énervait en me disant d’arrêter. Mais je dis rien… Moi, je continuai à faire la même chose. Même si, moi aussi, j’aimais pas bouger partout. Je préférais frapper. Mais si j’approche trop, il va me frapper et j’aurais trop mal.

Et j’aimais pas ça.

Alors, je le faisais courir comme Amon et Finan ont dit.

Mais je me fatiguais aussi en faisant ça et ça m’énervait…

J’aime pas ce combat. Mais Nino non plus parce qu’il se mit à parler tout à coup :

-Arrête de bouger comme ça ! T’as peur où quoi, le bébé ?

Il me provoque. J’aime pas ça. Je fronçai les sourcils. Mais j’entendis Finan dire de pas répondre à la provocation et que je devais rester concentré.

Moi, j’ai envie de le tuer. Pas Finan mais Nino le gros lard.

Mais je le fis pas…

Je dis rien même si mon regard s’était fait très dur. Je continuais de bouger. Nino se fatiguait et s’énervait alors il continua de parler :

-Arrête ! Retourne chez ta Maman. A moins qu’elle ne soit dehors à faire le trottoir. C’est un pute ta mère, Custer Fleming.

Je m’arrêtai d’un coup de bouger. Il avait dit quoi sur ma Maman ? Que c’était une pute ?

Je sentis un truc dans ma tête. Je réfléchissais plus. J’entendais juste la phrase de Nino sur MA Maman.

Je penchai légèrement la tête sur le côté. Et, comme je m’étais arrêté, Nino souris et fonça vers moi.

Il avait traité Maman.

Alors quand Nino arriva vers moi, j’évitai son coup. Il fut déstabilisé. Mon cerveau réfléchissait plus. Je lâchai un cri de rage et le frappait fort en plein ventre. Facile de toucher son ventre. Il est gros.

J’avais frappé fort mais je continuai en frappant sa tête plusieurs fois très fort. Il y avait beaucoup de bruit dans la salle parce qu’il y avait beaucoup de monde. Mais je frappai encore et encore jusqu’à-ce que Nino soit au sol. Et quand il fut au sol je le frappai encore sur la tête.

Il avait traité Maman. Il doit mourir.

Et je sentis quelqu’un me retenir et me tirer en arrière. Je savais pas qui. L’arbitre ? Amon ? Jordan ? Je sais pas… Mais j’arrivais pas à me débattre parce qu’on me tenait bien.

-Il a traité Maman ! Il doit mourir !

C’est ce que je lançai mais j’étais loin de Nino maintenant.

@ Billy Lighter

Quand ce fut la finale, je fus bien content que Nell ne soit pas présente. Elle aurait désapprouvé, elle aurait forcé Amon à jeter l’éponge… Elle aurait privé Grant de son droit au podium… Amon avait dit que le petit n’aimerait pas ça, abandonner. Mais la vue du sang était impressionnante !

Entre les deux rounds, Amon monta sur le ring et donna les premiers soins à Grant…. Je l’entendis répondre « non » quand Amon lui demanda si ça allait. Alors je gueulais.

-Arrête, si tu ne peux pas continuer, Grant !

Mais il n’en fit rien… Il se releva pour le deuxième round et commença à faire courir son adversaire malgré que je sentais que c’était dur pour lui.

-Allez Grant ! Continue ! C’est bien !

Puis l’autre se mis à provoquer Grant… Je haussai les sourcils. Alors lui, il ne savait pas à qui il avait à faire ! Et quand je l’entendis clairement traiter la mère de Grant de pute, je serrai les dents et les poings, aussi prêt à en découdre que Grant lui-même.

Mais c’est là que Nino avait fait une erreur fatale. Et le combat tourna court ! Grant lui balança son poing dans le ventre avant de marteler la tête de Nino. Jusqu’à ce que le grand tombe à terre.

Mais Grant ne s’arrêta pas malgré les cris de l’arbitre. Pas sûr qu’il les entendait tant il était en rage et tant la foule était devenue folle !

Amon sauta vivement sur le ring et je fis de même. Et on du s’y mettre à deux pour tirer Grant en arrière pour qu’il arrête de pilonner son adversaire qui était inconscient. Pas K.O., inconscient.

-Il faut appeler une ambulance !

Mais des soigneurs prévus pour l’occasion arrivèrent et s’occupèrent de Nino… Moi, je pris Grant entre quatre z’yeux…

-Hey ! Grant ! C’est moi, c’est Jordan ! C’est fini, c’est terminé ! Tu as gagné le tournoi junior !

Quand les soigneurs firent signe que Nino allait bien, alors là, je pus célébrer, avec Amon qui leva l’autre main de Grant, cette victoire bien méritée !

-Bravo, Fils !

Puis à la foule, je criai.

-Grant ! Retenez bien ce nom ! Grant Custer !

Puis on descendit tous les trois du ring pendant que le podium était monté… Nino s’était relevé, un peu groggy… Il titubait encore un peu quand ce fut son tour de monter sur la deuxième place du podium.

Puis ce fut à Grant. Je le laissai aller en l’applaudissant avec ferveur ! Il monta sur la première marche du podium et reçu, de la part de Vern, une petite statuette en or représentant un boxeur.

J’étais fier de Grant… Et mon sourire en témoignait.

@ Billy Lighter