Les derniers jours avaient été très difficiles… Entre Riley, Reed et ma dispute avec Alonso, je n’avais pas eu une seule minute de répits hormis les moments en studio et en famille avec Tiff et Guillermo. Si j’avais évité d’entrer de parler de Riley à Tiff pour éviter de l’inquiéter quant aux intention de Fleming de me viser personnellement, je n’avais pas hésité à lui parlé de ce que j’avais fait des Pequeñas Manos et de ce qui s’en était suivi avec Reed et Alonso. Pourquoi ? Parce que je voulais cacher un minimum de chose à Tiff en ce qui concernait les Los Diablos. Et qu’elle sache que, visiblement, je n’étais plus spécialement le bienvenu dans le gang.

Sauf pour supervisé la mission de Riley, hein. Apparemment, pour ça, Alonso avait encore besoin de moi !

Bref, ça n’avait pas été simple et il est vrai que j’avais été de plutôt mauvaise humeur ces derniers temps. Du coup, le tournoi de boxe qui était au programme aujourd’hui, allait certainement me permettre de me changer les idées.

J’avais convaincu Tiff de m’y accompagner avec Guillermo. Ça serait l’occasion de faire une sortie alors que je lui avais expliqué qu’il s’agissait d’un tournoi plutôt familiale où on pourra rencontrer toute sortes de gens. Parce que Vern avait l’art de, parfois, faire ce genre de tournoi tout à fait légal pour, encore une fois, remplir ses caisses. Il les remplissaient aussi tous les samedi soir mais d’une façon moins légale…

On avait, donc, pris la route vers South L.A.. Je savais que les chances que Fleming soit à ce genre de tournoi était quasi nul. Il ne venait même plus le samedi soir depuis sa défaite contre Collins alors aucun doute qu’il ne sera pas là aujourd’hui. Par contre, son fils biologique, le petit Grant, sera bien là, normalement. Ce qui fait que Jordan Keller sera sûrement là aussi.

Et Amon ! Amon que je comptais mettre sa raclée au tournoi adulte.

Ouais, parce que je comptais gagner le tournoi pour obtenir la récompense qui allait avec. Les adultes gagnaient de l’argent à l’issue du tournoi. Moins qu’on pourrait en gagner un samedi… Mais bon, c’était toujours motivant… Quant aux juniors, je crois que le gagnant obtenait des places pour le parc d’attraction… Mais il ne fallait pas aussi oublier que, pour les petits, il y aura des gens venu voir les futurs possibles talents et, peut-être, avoir déjà des contacts pour les tournois plus professionnels.

Ainsi, sur le chemin, j’avais retrouvé le sourire. Peut-être que de voir Grant se battre donnera la motivation à Guillermo de commencer à s’entrainer avec moi. Qui sait ? Je ne savais pas si Tiff était tellement d’accord avec ça, par contre.

On finit par arriver à la salle de sport et je sortis mon sac avant d’entrer dans la salle avec Tiff, de qui je tenais la main, et Guillermo. Il y avait déjà de l’ambiance à l’intérieur. De la musique, notamment qui diffusait, actuellement, The Burning Fire. Des familles étaient déjà là et venaient de tous horizon.

Il ne fallut pas longtemps avant que Vern ne s’avancer vers nous. Il prit un air enjoué.

-Quinn ! Je suis content de te voir !

J’esquissai un sourire en coin.

-Salut Vern…

Il se tourna rapidement vers Tiff et sortis son sourire mielleux qui me fit rouler des yeux.

-Madame. Je suis content de vous rencontrer. Vous êtes ravissante.

Il fixa, ensuite, Guillermo.

-Et voilà la petite star de la télé. Tu veux que je te fasse visiter l’endroit, Guillermo ? Il parait qu’il faut te donner le goût à la boxe…

Guillermo accepta et on le laissa partir avec Vern qui semblait vouloir se faire le gamin comme ami dans le but, j’imagine, de lui donner goût à la boxe pour avoir, dans le futur, des rentrées d’argent à travers lui. Parce que, ouais, Vern aimait l’argent. Je ne l’en blâmais pas… Je ne valais pas mieux.

Une fois seul avec Tiff je lui souris avant de voir, par-dessus son épaule, Jordan Keller.

-Oh tiens, l’Inspecteur Keller est dans la place… Il vient voir les prouesses de son pupille.

Je dis ça à Tiff. Elle savait que l’Inspecteur Keller était le tuteur du jeune Grant Custer. Elle le savait parce que Guillermo n’arrêtait pas de parler de Grant et pas en bien, vu que c’était son camarade de classe. J’avais avoué à Tiff, sans le dire à Guillermo, que j’avais appris que le petit Grant était le fils biologique de Ward Fleming… Je ne préférais vraiment pas que Guillermo l’apprenne… Sauf s’il le savait déjà et qu’il n’avait aucune envie de me le dire…

-On va aller lui dire bonjour, non ?

Je fis un clin d’œil à Tiff avant qu’on ne s’avance vers Keller. Grant n’était pas là mais j’imaginais qu’il se préparait pour son tournoi.

-Salut Keller !

Je tapai amicalement sur son épaule.

-Comment tu vas ? C’est cool que tu sois venu… Ton pupille avait peur que tu l’empêche de participer pour le punir.

Je rigolai en disant ça.

@ Billy Lighter

Grant était tout excité depuis deux jours et ce malgré qu’il était toujours puni. Mais je ne pouvais pas le priver de boxe… ça aurait été comme secouer une caisse pleine de nitroglycérine.

Le petit avait besoin de bouger, de s’exprimer avec ses poings et surtout, vu qu’aujourd’hui, c’était tournoi, il avait la rage de vaincre dans les yeux. Il n’avait pratiquement pas arrêté de frapper sur son sac de frappe à la maison et était allé tous les soirs de la semaine s’entraîner avec Amon.

A ma connaissance, Amon était le seul homme pour qui Grant avait un peu d’estime. Voire, de l’admiration. Je n’en étais pas jaloux…

… En fait si, un peu…

Moi, pendant mon temps libre, je me consacrais tout entier à rassembler tout ce que je pouvais pour garder la garde de Grant… Sauf quand Nell me voyait fatigué et me proposait de me « détendre » avec elle.

Nell ne voulait pas venir au tournoi de boxe. Elle disait qu’elle ne supporterait pas de voir Grant prendre des coups… Et finalement, je trouvais ça pas si mal… ça nous ferait un truc rien qu’à nous deux, la boxe… Une sortie entre homme. Et il allait voir que malgré tout, malgré ce qu’il avait fait et malgré la punition qui avait suivi, j’étais de tout cœur avec lui pour l’encourager.

Dans la voiture, le petit avait le regard fixe, concentré… Il ne dit pas un mot et je le regardai via mon rétroviseur… Il avait déjà les poings serrés, prêt à combattre.

Une fois sur place, il me quitta sans un mot pour aller rejoindre Amon et s’échauffer avec lui. Moi, je lui souhaitai « bonne chance »… Mais il ne me répondit pas.

Il y avait une buvette prévue pour les spectateurs et c’est vers là que je me dirigeais en vue de me prendre une petite bière en restant à distance pour voir Grant s’échauffer. Grant qui commença par faire ses éternels tours de salle avant d’avoir l’autorisation d’Amon de toucher un sac…

…ou la tronche de quelqu’un…

J’allais, ma bière finalement en main, aller m’asseoir quand, sur mon chemin, je croisai Finan Quinn main dans la main avec sa musicienne de femme, Tiffany Austin, désormais Quinn.

-Salut Quinn… Bonsoir, madame… Félicitation pour le bébé à venir.

Je serrai la main au couple, dont la femme arborait un ventre tout rond.

Je souris puis rigolai quand Finan me parla de Grant.

-Alors tu as fait partie du cercle très fermé des gens à qui Grant parle ! Tu as de la chance…

Je pris une cigarette et l’allumai.

-Et ouais, Grant est bien ici… il y a des limites à une punition, je pense. Et je sais que Grant a grandement besoin de la boxe.

Je regardai Quinn.

-Toi, tu participes ?

Puis, à Madame Quinn.

-Votre mari est un très bon combattant à ce qu’il parait. Mais pas aussi bon que l’entraîneur de mon fils… Vous n’avez pas peur de le retrouver tout bosselé après ?

J’évitais exprès le sujet des Los Diablos. Finan avait certainement assez de tracas comme ça avec son procès qui approchait et tout ça n’était désormais plus de mon ressort. De plus, ce soir, c’était soirée détente pour tout le monde.

@ Billy Lighter

Je m’étais laissé convaincre par Finan de les accompagner, lui et Guillermo à un gala de boxe qui se tenait à la salle de sport où mon mari aimait parfois aller trainer. Je n’étais pas une fanatique de la boxe mais je ne disais jamais non à vivre une nouvelle expérience et qui sait si ce genre d’exhibition ne donnerait pas le goût à Guillermo de s’y mettre. Je ne souhaitais pas le voir se faire cogner dessus mais l’entraînement à la boxe était rigoureux et demandait une grande discipline. De la discipline, un enfant en avait jamais assez.

Passer un mo ment en famille n’allait pas nous faire de tors, qui plus était. Dernièrement, Finan n’avait pas l’humeur facile mais je le savais préoccupé par tout un tas de choses, donc sa de plus à plus concrète dissociation d’avec les Los Diablos. Il avait pris des décision concernant les orphelins du gang qui ne plaisaient pas à ses chefs, l’officiel comme le non officiel. Moi, au contraire, je trouvais que Finan avait prit la meilleure des décisions.

Nous arrivâmes donc à la salle de sport, main dans la main et Guillermo qui suivait. Il était content d’y venir et j’avais suggéré qu’il pourrait en parler peut-être bien, lors de sa prochaine présence à la télé. Les gens ignoraient peut-être qu’il y avait un volet enfant et ça les intéresseraient sans doute. L’idée était à retenir.

À peine avions nous mis les pieds à l’intérieur que nous fûmes accueillis par Vern, le tenancier de l’endroit. Il avait le compliment facile autant envers moi qu’avec Guillermo à qui il proposa de faire visiter l’endroit. Je ne m’objectais pas en croyant qu’ainsi, Guillermo aurait une meilleure idée de tout ce qui se fait ici, légalement parlant, parce que ce soit, c’était ce genre de soirée guindé autour d’un ring.

Je regardais dans la même direction que Finan quand il s’exclama que l’inspecteur Keller était présent. J’aimais bien rencontrer les gens en dehors du cadres dans lequel ils étaient entrés dans ma vie. L’inspecteur Keller me rappelais cette fameuse et horrible nuit pendant laquelle tout avait drastiquement chaviré pour Finan. Heureusement que la barque n’avait pas coulée mais nous écopions encore les conséquences. Finan voulait qu’on aille le saluer et j’étais prête à lui emboiter le pas.

- Si tu en as envie, nounours !

Je me disais, alors que Finan et moi nous nous dirigions vers Jordan Keller, qu’il serait intéressant d’entendre parler de Grant autrement qu’avec les mots de Guillermo. De toute évidence, ces deux-là n’étaient pas les meilleurs amis du monde et je doutais qu’il ne le devienne quoi que les miracles existent. Peut-être que les deux se rejoindraient avec comme intérêt commun la boxe.

Finan salua l’inspecteur Keller dès que nous fûmes près de lui et ce dernier, en parfait gentleman, me salua non sans nous féliciter pour le bébé à venir. Il était vrai que mon ventre ne laissait plus vraiment place à l’imagination et que je pouvais difficilement prétendre cacher une pastèque sous ma robe.

Les deux hommes s’échangèrent quelques mots, notamment sur la discipline de Grant et le fait qu’il avait besoin de la boxe. Je rigolais doucement alors que Keller ajoutait que Finan avait de la chance d’avoir été admis dans le groupe très sélect de ceux à qui le petit parlait. Il était si caractériel que cela ? Puis il se tourna vers moi pour me demander si je ne craignais pas trop de l’état dans lequel je récupérerais mon mari, après son tour sur le ring.

- J’ai confiance en son crochet de la droite mais s’il devait me revenir tout cabossé, il me fera plaisir de le dorloter une fois à la maison.

@ Billy Lighter

C’est au milieu de tout ce beau monde qui commençait à s’accumuler dans la salle que je repérai Jordan Keller. C’était un flic que je connaissais bien mais, aussi, le tuteur du jeune Grant. Je prévins Tiff qu’on devrait aller le voir et elle disait qu’on faisait comme j’en avais envie.

Donc, c’est main dans la main qu’on s’avança vers Keller qui tenait une bière en main. Je le saluai amicalement et il en fit de même avant de saluer encore plus poliment Tiff avant de nous féliciter pour le bébé à venir. A ce stade, Tiff ne pouvait plus réellement cacher sa grossesse… De toute façon, j’avais personnellement donné l’info à Amon qui l’avait relayé dans L.A.People. C’était pas comme si, de toute façon, on aurait pu cacher ça jusqu’à la fin des temps.

-Merci !

On se serra la main et je parlai de Grant qui, comme je pouvais en conclure, avait reçu l’autorisation de pouvoir participer. Et je sentis une petite once de jalousie dans la voix de Keller quand il déclara que je faisais partie du cercle fermé des gens à qui parlait Grant. Ouais, j’avais bien compris que le petit n’était pas le plus sociable des enfants de la Terre.

-Ouais… On peut dire ça… Enfin, il ne semblait pas fort m’aimer au début… Mais je lui ais donné des conseils et il semble ne pas me détester. N’empêche qu’il semble, par contre, adorer Amon.

De ça, j’en étais convaincu. Amon avait réussi à avoir le bon bout avec le petit. Grant le respectait, ça se voyait.

Keller s’alluma une cigarette avant de dire que Grant était bien là. Il savait que Grant avait besoin de la boxe et je ne pouvais pas lui donner tort.

-Il est doué, en plus… Et la boxe, ça amène la discipline quand on a le bon coach.

Et Amon me paraissait vraiment bien qualifié pour gérer les dérives du petit Custer. Par que je continuais à être persuadé que les gênes ne faisaient absolument pas le poids sur la manière dont on était élevé et aimé.

Il demanda alors si je participais et j’esquissai un petit sourire.

-Ouais. Bien sûr ! Je compte même gagner.

J’avais plus que mes chances, je le savais. J’étais persuadé que le seul qui pourrait me retirer la victoire était Amon. D’ailleurs, c’est d’Amon que Keller parla à Tiff alors qu’il disait que le Danois était plus fort que moi.

Quoi ?

J’ai bien entendu ?

Je fis la moue.

-Hey ! Je suis aussi fort que Sørensen ! Tu peux lui demander ! Je l’ai déjà battu plusieurs fois.

Il m’a battu aussi mais, aujourd’hui, je comptais bien gagner. Je m’étais entrainer ces derniers temps en vue de ce tournoi justement pour ne pas perdre contre Amon.

Mais ce qui m’avait fait sourir, à travers ça, c’était qu’il avait dit que Grant était son fils… C’était comme ça qu’il voyait le petit. J’avais pas eu le même son de cloche de la part du gamin. Il se revendiquait comme un « Custer Fleming ».

Mais je ne dis rien alors que c’était à Tiff que s’était adressé Jordan. Tiff qui disait que j’avais un bon crochet du droit et que si j’étais cabossé, elle s’occupera de moi. Je fis un clin d’œil à Tiff.

-Une bonne nuit en perspective ! Bien que je compte gagner, Keller.

Ouais ! Amon n’a qu’à bien se tenir.

-On a amené Guillermo… Je sais qu’il est un peu en froid avec Grant. Ils sont dans la même classe. Grant t’en a parlé ? C’est une histoire de fille. Sofia… Ça promet pour dans quelques années.

Je rigolai à ça.

-J’essaye de trouver un moyen pour que les deux petits s’entendent mais je sèche… Peut-être que la boxe pourrait les rapprocher… J’aimerais que Guillermo s’y mette. Pour ça que je l’ai amené aujourd’hui. Et pour passer un moment en famille.

Je fis un clin d’œil à Tiff.

-Et c’est pas trop compliqué de gérer un gamin tout seul ? Personnellement, sans Tiff, avec Guillermo, j’y arriverais pas.

Je souris à Tiff.

-Tu es celle qui fait en sorte que tout se passe bien à la maison, pas vrai, Tiff ?

Je me tournai, à nouveau, vers Amon.

-Surtout que Grant ne doit pas être facile à vivre. Je l’ai vu. Il a du caractère.

@ Billy Lighter

Je saluai le couple non sans les féliciter pour leur bébé à venir. L.A.People en avait parlé mais de toute façon, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que l’épouse de Finan était enceinte. Ils me remercièrent et on se serra la main.

Puis on parla de Grant… Grant qui parlait à Finan et me rendait un peu jaloux. J’aurais aimé avoir une relation complice avec l’enfant mais, faisant figure d’autorité, je n’avais pas le beau rôle. N’empêche que Finan avait du apprivoiser le petit quand même.

-Ouais, il est farouche et borné… Bravo pour le tour de force Finan. Et ouais, il semble respecter Amon en plus de l’adorer. Mais faut dire que le journaliste a le beau rôle… Ou alors, je ne sais pas comment il fait et quelque chose m’échappe. Je suis venu aujourd’hui avec lui pour qu’on ait une activité ensemble. Et pour l’encourager, ça va de soi.

Je soupirai.

-Je n’aurais jamais cru avoir d’enfant et me voilà avec un enfant de 10 ans à élever… Mais je tiendrai bon, pour sa mère.

Je tirai sur ma cigarette alors que Finan me dit que Grant était doué et que ça lui amènerait de la discipline, surtout avec le bon coach.

-Oh je fais confiance à Amon. D’après ce que je sais, Grant n’a encore frappé personne à l’école. Il ne s’en sert donc pas à mauvaise escient… Mais il a d’autres moyens de nous faire tous tourner en bourrique.

Je demandai ensuite à Finan s’il participait et il affirma qu’il comptait bien gagner. Mais, avec un sourire en coin, je lui rappelai qu’il aurait, à un moment donné, Amon en face de lui… Et si j’avais parié, j’aurais misé sur le journaliste.

Et je rigolai en voyant la tête de Finan. Il avait bien l’air d’avoir quitté le gang et de s’épanouir avec sa femme et son enfant à naître. Il n’était plus l’Irlandais au visage fermé et à la provocation facile.

J’éclatai de rire quand il s’offusqua en disant qu’il était plus fort que Sørensen. Mais ce n’était pas parce que je me foutais de sa gueule, non, c’était juste son air choqué qui me faisait rire.

Je le rassurai :

-Je me doute que tu l’as déjà battu plusieurs fois, je te charrie…

Et je souris à la jeune Tiffany qui disait que si Finan revenait cabossé, elle s’occuperait de lui.

-Il en a de la chance !

Puis, à Finan.

-Mais tu as l’air en forme… Et heureux… C’est beau à voir. J’espère que le juge sera indulgent avec toi au vu des progrès que tu as fait.

Puis on en revint aux enfants. Finan me dit qu’ils avaient amené Guillermo, ajoutant que lui et Grant ne s’entendaient pas avec une fille nommée Sofia.

-Ouais, je suis au courant et c’est tout à votre honneur d’avoir adopté un Pequeñas Manos… surtout celui-là… Nos voitures de patrouille vous remercient.

Ouais, parce que Guillermo avait pour habitude de vandaliser nos voitures au lance-pierres.

-Et j’ai déjà beeeeaucoup entendu parler de Sofia et Guillermo. Grant en est jaloux parce que quand il veut l’inviter à venir jouer chez nous, elle est toujours occupée.

Je tirai sur ma cigarette.

-Et elle a, d’après Grant, plus de plaisir à jouer avec Guillermo ou le petit Jesse qu’avec lui.

Puis il fut tout sourire pour son épouse en me demandant si ce n’était pas trop difficile d’élever un enfant tout seul.

-Rassure-toi, je ne suis pas tout seul. Je sais que tu connais Nell, c’est ma petite amie… Le courant passe mieux entre elle et Grant qu’avec moi… J’ai de la chance de l’avoir. Cette femme est un ange.

Finan ajouta que Grant n’était pas facile à vivre qu’il avait vu qu’il avait du caractère.

-Ouais, mais dans le fond, c’est un gentil garçon. Il faut juste que je veille à ce qu’il ne devienne pas irrécupérable. Et pour ça, la boxe aide beaucoup.

Je souris à Tiff.

-Et j’ai vu votre Guillermo à la télévision. Nell m’avait enregistré l’émission. Il a l’air épanoui… Il n’a plus les sourcils froncés tout le temps, il ne joue plus au dur… Comment il appréhende l’arrivée de son petit frère ?

@ Billy Lighter

Jordan Keller nous salua lorsqu’on arriva près de lui et il nous félicita pour ma grossesse. Mon ventre ne laissait vraisemblablement aucune place à l’imagination mais comme nous en avions fait l’annonce à mes parents, je ne m’en faisais plus avec ça. Je remerciais donc le policier tout en caressant machinalement mon ventre. C’était un geste automatique que je faisais dans même m’en rendre compte.

Finan et Jordan parlèrent ensuite de Grant qui n’était pas facile d’approche. J’avais cru le comprendre, selon ce que rapportait Guillermo quand il rentrait de l’école. Finan avait cependant réussit à nouer le dialogue en utilisant la boxe comme médium. C’était une belle approche qui avait eu du succès, Jordan le reconnaissait lui aussi.

- C’est toujours plus facile quand nous ne sommes pas le parents impliqués. Finan en bave aussi avec Guillermo, vous savez.

Cela dit, la relation entre Guillermo et Finan allait vraiment mieux maintenant que nous l’avions officiellement adopté mais il se confiait plus librement à moi et c’était aussi à moi qu’il venait quémander une permission en premier puisqu’il savait qu’il avait plus de chance que j’accepte même s’il savait aussi que je ne décidais rien sans en parler avec Finan.

Jordan confia qu’il n’aurait jamais cru se retrouver avec un enfant de dix ans sur les bras et je ne pouvais que comprendre. Nous avions nous aussi sauté dans un train en marche avec Guillermo et nous avions encore des ajustements à faire, c’était normal. Il fallait être patient et ne pas se mettre des attentes trop hautes.

Ce fut ensuite sur le match que Finan allait disputer contre Amon Sørensen que Jordan s’intéressa en demandant si je n’avais pas peur de le retrouver tout cabossé ensuite. Ça me fit rire avant que je ne dise que j’avais confiance en les capacités de mon mari et que de toute façon, s’il devait être mal en point ensuite, j’en prendrais grand soin une fois à la maison. Il y avait un très gros sous-entendu là-dedans, aucun moyen de s’y méprendre.

- Nous avons de la chance tous les deux, tout simplement.

Je disais ça en regardant amoureusement mon mari.

Et nous n’étions pas que chanceux. Nous étions aussi très amoureux et beaux à voir comme le disait Jordan. Il espérait que le juge allait en tenir compte et être clément. Je le souhaitais, moi aussi mais avec l’avocat que nous avait trouvé Samantha j’avais confiance. En tous les cas, je me disais qu’avec une attitude positive, j’allais attirer le positif !

Aucun de nous trois avaient envie d’extrapoler sur le dossier procès alors Finan parla de la petite rivalité entre Grant et Guillermo qui semblait être né de leur intérêt commun pour la petite Sofia, une camarade de leur classe. Les histoires de filles, ça ne pouvait que faire des frictions, c’était vieux comme la nuit des temps ! Selon Jordan, Grant aimerait vraiment se rapprocher de la petite mais cette dernière semble très occupée et, qui plus est, semblait préférer la compagnie de Guillermo ou Jesse Stark, à celle de Grant.

- Ce n’est jamais facile, les histoires d’amitiés, à tous les âges. Nous pourrions peut-être organiser quelque chose pour réunir tout ce petit monde et vu de l’extérieur, nous comprendrions peut-être ce qui ne va pas.

Nous ne pourrions pas forcer une amitié mais rien ne nous empêchait d’au moins essayer de lui donner un petit coup de pouce et si ça pouvait aider aussi à entretenir une relation moins tendue entre Guillermo et Grant, ça serait ça de prit !

Finan se fit un rien un peu curieux en demandant à Jordan s’il ne trouvait pas ça difficile d’élever un gamin tout seul car lui, il avouait qu’il n’y arriverait pas sans moi et je le regardais, en souriant. Il ne se faisait pas confiance mon gros nounours mais je ne doutais pas qu’il y serait parvenu, autrement mais il s’en sortirait. Jordan nous confia être en couple avec Nell, un ange qu’il disait et ça me fit sourire.

- À notre tour de vous offrir nos félicitations.

Jordan avait vu Guillermo à la télévision et il complimenta le travail. Quand j’allais dire à Guillermo que j’avais des commentaires d’un téléspectateur, ça le ferait sourire et ça le rendrait fier ! Il mettait du cœur à la préparation de ses chroniques, c’était beau de le voir aller.

- Je lui dirai ou… Ou bien nous finirons bien par mettre la main dessus d’ici le premier combat et vous pourrez le lui dire vous-même. Il sera ravi. Et il deviendra tout rouge !

Je me retournais d’ailleurs et regardais autour de moi mais je n’aperçue pas mon fils e balader. Il devait être quelque part encore avec Vern et il devait lui poser un tas de questions sur le fonctionnement d’un combat et l’entrainement. Il parlait peut-être même avec Grant, qui sait ?

- Oh eh bien, au début il ne s’en intéressait pas. En fait il avait peur que nous ne voulions plus de lui là que nous allions avoir un bébé ’’à nous’’.

J’avais mimé les guillemets avec mes doigts parce que je ne faisais aucune différence entre le bébé que je portais et Guillermo. Ils étaient mes bébés, à égalité et je les aimais tous les deux plus que tout, avec Finan, bien sûr.

- Mais quand il a compris que rien n’allait changer, il a commencé à parler de tout ce qu’il ferait pour le bébé. Ce qu’il voulait lui apprendre par exemple. Je l’implique au maximum aussi, je trouve ça très important.

@ Billy Lighter

Discuter avec Jordan Keller en dehors de la cellule du commissariat était une expérience nouvelle pour moi. Mais ça faisait de bien et ça prouvait que ma vie prenait, j’imagine, le bon chemin.

C’est de Grant qu’on parla. J’expliquai avoir discuté, l’autre jour, avec le pupille de Jordan et j’avais bien l’impression que Jordan était un peu jaloux que j’ai réussi à approché le petit. Il faut dire que j’avais utilisé la boxe pour ça et, sincèrement, je crois que le petit était réellement passionné par ce sport. Jordan confirma le caractère farouche et borné de son petit protégé et il me félicitait pour avoir réussi à causer avec le gamin. Amon aussi avait réussit mais Jordan disait qu’il avait le beau rôle. Ce que je pouvais entendre, c’était que Jordan semblait chercher un moyen de partager des choses avec le petit mais que tout ça n’était pas évident.

Je pouvais le comprendre ! D’ailleurs, Tiff ne tarda pas à expliquer que c’était plus facile quand on était pas le parent impliqué en prenant mon exemple avec Guillermo. Je rigolai un peu.

-Ouais. J’en ai bavé et j’en bave encore. Alors que tous mes amis semblent, eux, avoir facile avec Guillermo. Tu verras, Jordan, avec le temps, ça viendra.

Il expliqua n’avoir jamais cru avoir un enfant et être, maintenant, quasi père d’un gosse de 10 ans. J’avais vécu ça aussi alors je savais ce que Jordan ressentais. Mais il le faisait pour la mère de Grant. Pour Daisy. J’hochai de la tête.

-Sa mère était une fille très gentille. Elle a de la chance de t’avoir eu comme soutien.

Même si je n’avais aucune idée de comment les choses s’étaient faites. Mais elles s’étaient faites.

En tout cas, le fait était que le petit était doué pour la boxe et Jordan disait avoir confiance en Amon. Il ajouta que le gamin n’avait pas encore frappé les autres à l’école. Je rigolai.

-Les gosses ont toujours les moyens de nous faire tourner en bourrique. C’est un de leur nombreux pouvoirs.

J’avais expliqué participé aussi au tournoi même si Jordan me pensait moins fort qu’Amon. Je remis les points sur les « i » à ce niveau et ça fit rire Jordan. Je fis la moue alors qu’il disait qu’il me charriait. Quant à Tiff, elle expliqua que si j’étais un peu cabossé elle s’occupera de moi.

J’avoue… J’avais hâte. Et, ouais, j’avais de la chance. Mais Tiff disait qu’elle avait de la chance aussi. Je lui souris en lui faisant un petit clin d’œil. C’était clair qu’on allait bien s’amuser !

Jordan avait, ensuite, parlé du juge. Il espérait qu’il sera indulgent et verra les progrès que j’ai fait. Et… Ouais ! Là, je pouvais vraiment pensé que j’en avais fait après les derniers évènements. Même si ma dispute avec Alonso me faisait toujours mal. Parce qu’au-delà des Los Diablos, Alonso était comme un frère pour moi. Et j’avais l’impression d’avoir perdu ça.

-Tout dépendra du juge. Mais j’ai confiance en mon avocat. Maitre Louis est l’avocat le plus doué de la ville, il parait. Merci du soutien.

C’est ensuite de Guillermo qu’on parla. Jordan savait parfaitement bien d’où venait l’enfant et il n’hésita pas à nous féliciter pour ça avant de me faire rire quand il déclara que ça faisait du bien à leurs voitures de patrouille.

-Ouais, c’était un petit vandale. Surtout que c’était pas toujours utile de vous faire subir ça.

Je rigolai toujours avant que Jordan ne confirme avoir entendu parlé de Guillermo et Sofia à travers Grant. Ce dernier était jaloux parce qu’il aimerait pouvoir invité Sofia mais elle était tout le temps occupée. J’évitai de me mordre la lèvre parce que je savais que ce n’était pas à cause de Sofia ou de Grant qu’elle n’allait jamais chez lui mais parce qu’Alonso ne voulait pas que sa fille passe des samedis chez un flic… Oh et… Ouais… J’ai peut-être pas arrangé ça en disant à Alonso que Grant Custer était le fils biologique de Ward Fleming…

Du coup, le petit le prenait pour lui et croyait que Sofia l’aimait moins que Guillermo ou Jesse.

-Quand on est jaloux on a du mal à faire la part des choses…

Ouais, tu as rien trouvé de mieux, hein, Finan ! Bref, Tiff, elle, avait mieux. Elle pensait que de rassembler tout ce beau monde pourrait être bénéfique. Je souris.

-C’est une bonne idée. Une sortie à la plage ou quoi. Les Perry seront sûrement d’accord. Je les connais un peu parce que Guillermo est déjà allé chez Jesse. Grant pourrait venir et je pourrais faire venir Sofia en disant que Guillermo et Jesse seront là. Peut-être qu’elle trouvera un jour dans son emploi du temps de ministre.

Je savais que parler à Alonso était exclu mais pas à sa femme. Carlotta savait faire la part des choses. Elle acceptera peut-être.

-Personnellement, j’ai déjà dit à Grant qu’il aurait beaucoup à gagner à discuter avec Guillermo. Je sais à 100% qu’ils ont énormément en commun. Je crois qu’ils gagneraient tous les deux à être ami.

Beaucoup plus qu’à être ennemi et reproduire un schéma présent depuis bien trop longtemps. Je m’étais toujours demandé si les choses auraient été différente avec Fleming si on l’avait moins pris en grippe dès le départ. D’après Alonso, ça n’aurait rien changé parce que Fleming était déjà bien atteint à 12 ans déjà… Mais je n’en était pas si certain…

Tout le monde a besoin d’une attache…

Je dis, ensuite, à Jordan que ça devait pas être facile de gérer un gamin seul. Mais il disait qu’il n’était pas seul parce qu’il était en couple avec Nell… Ça expliquait beaucoup de choses… Déjà, que Grant sache ce qu’il s’était passé avec Sky et Ward à l’entrepôt… Nell avait dû tout révéler à Jordan. Je savais que les mensonges lui pesaient. Je ne lui en voulais pas surtout que Jordan n’était jamais venu m’arrêté après coup.

Et, ouais, sans doute qu’un flic, ça convenait mieux à Nell que ce qu’elle avait eut dans ses précédentes relations… Ou pseudo relation parce que, entre nous, il n’y avait pas eu grand-chose, finalement.

Tiff félicita Keller et je souris.

-Ouais, félicitation. Et, tu as raison, Nell est un ange.

Quant à Grant, il avait du caractère mais Keller disait qu’un fond, c’était un gentil garçon. Jordan disait qu’il veillait juste à ce qu’il ne devienne pas irrécupérable et que la boxe aidait à ça.

-La boxe, c’est la discipline. Ça l’aidera. Mais t’en fais pas. Avec toi, Nell, Amon… Je crois que le petit est bien entouré. Il y a peu de chance qu’il tourne mal. Et dis-toi que des conneries, tout le monde en fait. Même des gens très gentils. Il peut aller loin ton gamin. Je l’ai vu.

Quant à Guillermo, il semblait avoir trouvé sa voix à la télévision. Jordan avait remarqué que le petit était épanoui ce qui rendait Tiff très fière. Je souris. J’étais toujours entièrement persuadé que c’était en grand partie grâce à elle. Elle avait vu Guillermo comme le petit garçon qu’il était. Moi, j’avais fait l’erreur de le voir comme l’adulte qu’il prétendait être. Finalement, c’est Tiff qui avait eut raison. Et le petit se comportait, maintenant, comme un vrai gamin de presque 12 ans.

Je rigolai quand Tiff déclara que Jordan pourra peut-être lui faire ses compliments lui-même et que Guillermo deviendra tout rouge.

-Ouais. Il adore les compliments ! Et si le petit a l’air si épanoui c’est parce que Tiff a fait du très beau travail avec lui. Il est complètement différent.

Quant à sa réaction face au bébé à venir, je laissai ma femme répondre. Guillermo avait eu peur au départ qu’on le regrette mais quand il a compris que ça ne serait pas le cas, il s’est auto-déclaré protecteur de notre petit à venir.

-Il va sûrement lui apprendre à jouer au lance-pierre. Donc, si un petit roux vandalise vos voitures, vous saurez d’où ça vient.

Je rigolai. C’était un blague bien sûr. Quoi que… Les enfants, ça devient ado et ça finit par faire ce qu’ils veulent.

-Je crois que notre petit sera bien protégé avec Guillermo. Il prends déjà ça très à cœur.

Et j’osai alors un question en affichant un sourire en coin.

-Et toi ? Tu comptes faire des petits Keller-Harris ?

Après avoir dit ça je jetai un bref regard autour de moi et je crus bien avoir aperçu Jimmy Reed… Je savais qu’il venait parfois ici mais j’aurais pas imaginé qu’il viendrait quand c’était légal. Quoi que… Il aime se montrer, j’imagine.

Mais je le perdis dans la foule et c’est, finalement, Guillermo que je vis face à Grant. Ils se faisaient face. Je me mordis la lèvre.

-Oh oh… Faudrait peut-être rappeler Guillermo avant d’avoir un combat avant les combats…

Je dis ça mi sur le ton de l’humour, mi-sérieux.

@ Billy Lighter

Tiffany me rassura un peu en disant que Finan en bavait aussi avec Guillermo de temps en temps, expliquant que c’était toujours plus facile quand nous n’étions pas le parent et donc, la figure d’autorité sur l’enfant en question.

Je souris à la jeune femme.

-Merci de me rassurer… je me sens un peu moins seul du coup.

Je tirai sur ma cigarette puis avalai une gorgée de bière. Il commençait à y avoir du monde et la température montait dans la salle. Ça faisait du bien de se rafraîchir un peu. Pendant ce temps-là, Finan disait qu’en effet, il en avait bavé et en bavait encore. Il disait qu’avec le temps, ça viendrait.

-Je l’espère de tout cœur que ça va aller avec le temps, parce que figure-toi que Ward Fleming veut la garde du petit. Il a exigé un test de paternité et il est bien le père de Grant… Mais hors de question que je laisse un môme entre les mains de ce monstre.

Ouais, car il y avait une grande différence entre Finan et Ward, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Mon flair de flic ne pouvait pas me tromper.

Et Finan trouvait que Daisy Custer avait eu de la chance de m’avoir comme soutien… Que c’était une fille gentille.

-Et partie bien trop tôt… Dieu ait son âme et j’espère que de là où elle est, elle ne me trouve pas trop incompétent avec son fils.

Mais bon, ce qui était déjà bien, c’était que Grant n’avait encore boxé personne à l’école. Amon avait du lui expliquer que la boxe, c’était ici ou à la maison sur son sac de frappe et pas ailleurs. Mais Finan disait que les gosses trouvaient toujours une façon de nous en faire voir… J’approuvai de la tête…

-Tu l’as dit… Ce qui m’inquiète plus, c’est sa fascination pour déclencher des incendies…

Ensuite, je témoignai mon soutien à Finan pour son procès… Il avait éborgné un aryen et il était connu comme Los Diablos. Mais apparemment, il avait confiance car il avait un bon avocat.

-Tant mieux !

Puis une idée émergea de notre petit conciliabule : organiser une sortie à la plage avec Guillermo, Grant, Jesse et la fameuse Sofia.

-C’est une bonne idée… Mais je ne sais pas si Grant voudra se faire une sortie avec Guillermo et Jesse… Sauf si son amour pour Sofia est plus fort.

J’expliquai tout de même que je n’étais pas tout seul dans cette aventure, que j’avais Nell et c’était heureux !

Sur quoi, Tiffany me félicita.

Je souris.

-Je lui transmettrai les félicitations.

Puis on parla de Guillermo le petit vandale et je le félicitai pour sa nouvelle carrière à la télévision… Tiffany me remercia disant qu’elle ferait passer le message… Ou que je pourrais lui dire moi-même quand je le croiserais.

-Je n’y manquerai pas.

Quant au bébé, Guillermo n’avait pas vu ça d’un très bon œil au début puis quand il avait compris qu’il ne perdrait pas sa place dans la famille, avait été bien plus enthousiaste. Et Finan dit en rigolant que si un jour, un petit roux venait vandaliser nos voitures, on saurait direct qui serait le suspect. Puis il redevint sérieux en disant que Guillermo était déjà très protecteur avec le petit… Et ce avant de me demander si faire un bébé avec Nell était dans nos plans.

-Moi pour l’instant, j’aurais trop peur de faire un bébé à Nell… Grant serait capable de le noyer…

Je disais ça sur le ton de l’humour, mais j’étais pas plus fier que ça quand même.

Puis je vis Finan se mordre la lèvre et regarder ailleurs… Je suivis son regard.

-Oh oh… Merde… Viens, on va les chercher… Avant que ça ne dégénère.

On alla chacun se poster derrière notre gamin et je posai mes deux mains sur les épaules de Grant…

-Hey Grant ! Où est Amon ? Tu as fini de t’échauffer ? Tu veux que je bande tes poings pour les combats ? C’est les juniors en premier…

@ Billy Lighter

Entretenir un lien avec un gamin était toujours plus facile quand nous n’étions pas la figure parentale impliquée. Finan l’avait expérimenté avec Guillermo et Jordan vivait la même chose avec Grant ce qui me laissais penser que peut-être si nous avions adopté une fille, ce serait moi qui en arracherais avec elle alors que Finan aurait plus de facilité. C’était une hypothèse qui se tenait.

- Je suis certaine que vous assurez. Ils ne viennent pas avec de manuel d’instructions, malheureusement ! je suppose que ce serait moins drôle si c’était le cas.

Je comprenais que la situation que vivait Jordan avec Grant était délicate puisque le père biologique de ce dernier, Ward Fleming en personne, demandait la garde. Rien pour facilité la stabilité du petit et le rassurer. Je ne savais pas quoi dire pour rassurer le policier dans ce qu’il vivait. Je n’osais pas imaginer si les parents de Guillermo revenaient pour réclamer sa garde. Je savais que ça n’arriverait jamais mais simplement d’imaginer ce genre de situation me retournait le cœur.

Il y avait un conflit qui subsistait encore Grant et Guillermo, malheureusement et il semblait partir de la jeune Sofia. Ça aussi, c’était délicat et pas facile à calibrer. Nous ne pouvions pas forcer les sentiments de la jeune fille, non plus que nous pouvions obliger Grant et Guillermo à être amis. Cependant il n’était pas exclu que nous tentions une approche. Je proposais donc d’organiser une sortie à la plage ou ailleurs et d’inviter aussi le petit Jesse Stark-Perry et si Finan se montra emballé, Jordan avoua que c’était une bonne idée on sans cacher cependant qu’il craignait que Grant refuse uniquement parce que Guillermo et Jesse seraient présents.

- Il ne faut pas le forcer, cela ferait pire que mieux mais demandez le lui quand même et s’il accepte, je me chargerai du reste.

J’espérais que ma petite magouille fonctionne.

La conversation bifurqua ensuite sur la vie sentimentale du policier et il nous annonça être en couple avec un ange. Rien de moins ! En tous les cas, Finan semblait la connaitre et on félicita Jordan de bon cœur. Être en amour est le meilleur sentiment au monde et tout le monde y a droit. Finan, toujours aussi curieux demanda si un bébé était un projet a court ou moyen terme pour le couple et Jordan répondit qu’il aurait beaucoup trop peur de faire un bébé à sa petite amie car Grant risquerait…

- De le noyer !?

Je m’étais exclamée un peu fort et je m’en excusais. Je voyais bien que Jordan avait exagéré sa crainte pour exprimer le fait que Grant était tout simplement contre l’idée d’avoir un petit frère ou une petite sœur. N’en demeurait pas moins que je trouvais l’image un peu forte. Heureusement que Guillermo s’était montré heureux, car je ne sais pas comment j’aurais pu vivre avec la crainte constante et de devoir vivre comme si nous marchions sur des œufs pour ne brusquer personne. Guillermo avait hâte d’être grand frère. Il planifiait même pleins de choses à enseigner au bébé.

Mon regard se tourna ensuite en la même direction que Finan et Jordan qui avaient aperçue Grant et Guillermo qui se faisaient face. La conversation se termina avec l’urgence, si je puis m’exprimer ainsi, de séparer les deux garçons avant qu’une confrontation non souhaiter n’éclate. Jordan s’occupa de son pupille et Finan et moi avions récupérer le nôtre. Je souhaitais au passage bonne chance à Grant pour son match puisqu’il allait en disputer un dans quelques instants

La soirée promettait d’être explosive !

@ Billy Lighter

Jordan semblait rassuré par le fait que, moi aussi, j’avais toujours certaines difficultés avec Guillermo. Tiff y alla de pas mal d’encouragement en disant que les enfants ne venaient pas avec un manuel d’instructions. C’était encore plus dur quand c’était un enfant qui a déjà un passé comme Grant et Guillermo. En fait, Jordan était un peu dans la même situation que nous. En pire, certainement, parce que, moi, je connaissais quand même Guillermo depuis qu’il est tout petit.

Il espérait que ça irait mieux avec le temps… Et je ne pus m’empêcher de grimacer quand Jordan expliqua que Ward Fleming voulait la garde de Grant… Ça voulait dire qu’il était au courant qu’il avait un fils… Ce qui m’étonnait, c’était qu’il ne veule la garde. Je n’aurais jamais imaginé que Ward puisse s’attacher à ses enfants… Mais, apparemment, il voulait tous se les accaparer… Jordan, bien sûr, voulait éviter que ça n’arrive. J’hochai de la tête.

-Ouais… Si Grant va vivre avec son père, crois-moi qu’il est perdu.

De ça, j’en étais certain ! Parce que j’avais vu Grant… Il avait besoin de discipline et, aussi, d’amour et d’un entourage bienveillant. Ward lui donnera peut-être la discipline. Sans doute trop. Mais il ne lui donnera pas le reste. Ça, je suis prêt à le parier. Et un gamin qui grandit sans amour, ça doit quoi, à votre avis ? Ben, d’autres Ward Fleming.

Une chaine sans fin…

Mais Daisy avait eu la présence d’esprit de donner son fils à Keller, ce qui n’était pas une mauvaise idée. Elle avait eut de la chance d’avoir Keller comme soutient. Jordan qui disait qu’elle était partie trop tôt. J’esquissai un sourire.

-Je suis sûr que de là-haut, elle est fière de toi.

Jordan disait que la boxe aidait beaucoup le petit ce qui ne m’étonnait pas. Un petit qui semblait bien avoir intégrer l’idée qu’il ne devait frapper qu’à la boxe ou sur des sacs de frappe ce qui était une bonne chose, en fait. Mais Jordan s’inquiétait quand même de la fascination qu’avait le petit à déclencher des incendies. Je grimaçai à nouveau.

-Mouais… Je vois…

Ça m’inquiéterais aussi… Mais j’étais sûr que Jordan arrivera à s’en sortir avec le petit malgré tout. On pouvait même aider Grant à développer une amitié avec ceux qu’il considérait, actuellement, pour ses ennemis… Notamment pour une histoire de fille. Mais Jordan était dubitatif quant au fait que Grant voudra participé à une activité qui impliquait Jesse et Guillermo… Sauf si son amour pour Sofia était grand à ce point… Quant à Tiff, elle trouvait que le mieux était de demander à Grant.

-Oui, rien ne coûte de lui demander.

En attendant, Jordan annonça être en couple avec Nell. Ça m’étonna sur le coup mais, finalement, c’était très loin d’être dénué de sens. Et, juste par curiosité, je demandai si lui et Nell comptaient s’y mettre et faire, eux aussi, un petit Keller. Mais il disait avoir trop peur d’avoir un enfant avec Nell à cause de Grant parce que le petit risquerait de noyer le bébé. Je levai un sourcil alors que Tiff s’exclama. Il l’avait dit sur le ton de l’humour alors j’affichai un demi-sourire.

-Si ça tombe, il sera un frère protecteur…

Ou il allait le noyer, ouais… Je ne connaissais pas assez bien le gamin pour juger.

Mon regard se posa alors sur Grant et je remarquai que Guillermo était face à lui. M’était d’avis qu’il valait mieux éviter de les laisser seuls et c’est ce que je dis tout haut. Jordan semblait d’accord et, tous les trois, on se dirigea vers les deux enfants. Je mis ma main sur l’épaule de Guillermo alors que Jordan attirait l’attention du petit Grant.

-Viens Guille, on va aller chercher à boire et on ira trouver une place pour regarder le tournoi junior.

Il fit la moue et j’esquissai un sourire.

-Si tu veux régler tes comptes avec Grant, c’est sur le ring. Mais pas aujourd’hui. Quand tu voudras venir t’entrainer avec moi pour devenir meilleur que lui, ok ?

Il sembla y réfléchir et après que Tiff ait souhaiter bonne chance à Grant, je fis de même avant de conduire ma petite famille vers le bar.

@ Billy Lighter