Quand ma conversation avec Lizzie avait pris fin, j’m’étais retourné vers le concert de Peyton… Mais si mes yeux étaient braqué sur ma femme, dans ma tête, j’pouvais pas m’empêcher de me repasser ma conversation avec Lizzie.

L’avait pas jugé notre p’tit stratagème avec les soi-disant jumeaux… Pour elle, y’avait pas de soucis avec ce mensonge-là. Mais elle semblait s’en faire pour moi d’une certaine façon. M’avait dit de prendre un peu de temps pour moi et j’me rappelle lui avoir répondu avec un sourire un p’tit peu jaune.

Du temps pour moi ? Sérieusement ? J’devais faire l’album, j’devais suivre Peyton partout. Ça, c’était simplement la vie qui s’vengeait de tout le temps que j’avais pris pour moi avant tout ça. Ici, j’en avais plus… J’en avais à peine pour faire ma p’tite investigation sur Fleming… Pourtant, c’était important. J’devais récupérer mon permis mais, ça permettra p’t-être, aussi, à un p’tit garçon de pas finir par être élevé par Ward…

Mais là, j’étais trop loin de L.A. pour ça…

J’avais, par contre, accepté de passer des tests comme me l’avait demandé Lizzie… On en faisait de temps en temps mais ça faisait un moment que j’en avais plus fait…

Le concert se déroulait bien… Enfin, de mon point de vue et comme j’étais pas si attentif, j’pouvais pas vraiment juger, en fait. Tout ce que j’savais c’est que les roadies prenaient soin de moi aussi vu que, à un moment donné, j’avais retrouvé, dans ma main, une bouteille de vodka… Lizzie était plus là. J’savais pas où elle avait filé…

Du coup, j’pouvais boire en paix. Et j’le fis avant de ranger ma bouteille quand le concert de Peyton pris fin. J’applaudis alors qu’elle revenait vers moi.

Je souris avant de l’embrasser.

-C’était génial, Peyton ! Tu as géré. Le public a l’air vraiment heureux.

Ils applaudissaient et j’suivis Peyton jusqu’à sa loge. Je fermai la porte derrière nous la laissant reprendre ses aises après sa débauche d’énergie.

J’restai debout, moi, mes mains dans mes poches… Là où se trouvait ma boule de coke… J’me mordis la lèvre en la touche avant de sortir ma main pour la passer nerveusement dans mes cheveux. J’devais parler à Peyton… C’était ça que j’devais faire. Enfin, j’crois…

-Est-ce que ça va Peyton ? T’es pas trop fatiguée ? Tu es heureuse de ton concert ?

C’était un bon début… J’suppose… J’sais pas vraiment, en fait. J’ai l’impression de constamment marcher sur des œufs et je détestais ça.

@ Billy Lighter

Tout au long de mon concert, il y avait eu pleins de petits accros qui jouaient sur mon humeur et qui me faisaient regarder vers les coulisses. Deux fois, les musiciens étaient entrés un temps en retard et un danseur avait fait un faux pas. Un projecteur avait balayé en demi-cercle vers le publique alors qu’il aurait dû le faire vers moi. Je voyais tous ces détails et je retenais mentalement chaque instant où ça n’allait pas. J’allais réunir tout le staff après le concert et ils allaient m’entendre ! Je n’allais pas parcourir le monde avec une bande d’incompétent, il en était hors de question !

Je poussais la dernière note de mon second rappel et quand les projecteurs s’éteignirent, je sortis de scène d’un pas lourd et décidé. On me tendit une serviette et une bouteille d’eau mais je repoussais les mains pour me réfugier dans les bras d’Howard. Il me félicita en disant que j’avais été géniale et que j’avais gérée. Je ne croyais pas ce qu’il disait sauf quand il ajouta que le public avait l’air heureux. Le public ne remarquait pas les irritants mais moi, oui et de ne pas avoir été en mesure d’offrir la perfection et à mon public New Yorkais en prime me rendait folle de rage.

Je préférais ne rien dire tout de suite puisque je sentais que j’allais éclater et qu’Howard n’avait pas mérité que je décharge mes remontrances sur lui. On se dirigea ensuite dans ma loge et je lui demandais de bien vouloir descendre la fermeture éclair de ma robe de scène et quand ce fut fait, j’enfilais mon peignoir porte bonheur. Il me suivait depuis des années en concerts. Je me démaquillais ensuite alors qu’Howard me demandait si j’étais heureuse de mon concert, probablement parce que je ne transpirais pas de joie et de bonheur de vivre en ce moment.

- Tu as entendu ? Sur When You… ? La guitare est entrée en retard puis sur Because You Loved Me, un danseur a sauté un mouvement et ça a fait accélérer toute la chorégraphie !

Je secouais la tête en jetant mon tampon démaquillant sur ma table de maquillage et je me retournais ensuite vers Howard en coursant les bras sur ma poitrine. C’était le tout premier concert et j’étais déjà exténuée. L’incompétence me grugeait absolument tout once de patience et d’énergie.

- Je suis furieuse et tu vas dire que je suis trop perfectionniste et que c’était parfait mais pour moi, ça n’a pas été parfait et là où j’en suis dans ma carrière, ce genre d’erreurs ne doivent pas se produire. Timmy va m’entendre, il n’a aucune…

Je m’arrêtais de parler alors que je plaquais une main sur ma bouche puis je me retournais pour prendre appuis sur ma table de maquillage le temps de reprendre mon souffle. Je venais d’avoir une nausée, heureusement qu’elle arrivait maintenant et que ça ne s’était pas produit sur scène.

- Donne moi de l’eau, s’il-te-plait, chéri !

Mes mains tremblaient et je me retenais de ne pas pleurer. Si je faisais cela, Howard allait dire que je cherchais un moyen de le retenir parce que je n’acceptais pas sa décision de ne pas m’accompagner temps pleins sur ma tournée et tout ça pour passer un maximum de temps avec sa maitresse. Parce que soyons honnête, c’était la réalité ! the Burning Fire avait eu plein d’occasion d’avancer leur création mais ils n’avaient fait que de s’empoigner le fondement à deux mains en regardant le train passer. Il avait fallu que Savannah annonce sa mort imminente pour qu’ils décrètent l’urgence national et qu’ils jugent le moment opportun d’entrer en studio.

- Demain, je vais rencontrer tout le monde et mettre au clair que des erreurs comme ce soir, je n’en tolérerai aucune autre et que personne n’est irremplaçable !

@ Billy Lighter

La première chose que fit Peyton quand elle sortit de scène fut de se réfugier dans mes bras alors que, moi, je la félicitai pour le concert qu’elle venait de faire. J’avais pas totalement prêté attention à tout. J’avais juste écouté en restant perdu dans mes pensées par rapport à ma conversation avec Lizzie.

Elle dit rien par rapport à mes félicitations alors j’la suivis jusqu’à sa loge. Une fois seuls, elle demanda que je descende sa fermeture éclaire et j’m’exécutai. Je la regardai alors enfiler son peignoir avant de commencer à se démaquiller. Y’avait quelque chose… Comme un rituel dans chaque geste que faisait Peyton après son concert.

Et c’est là que j’rouvris la bouche pour savoir si elle avait été heureuse de son concert. Vous savez quoi ? J’savais qu’il y aurait quelque chose qui n’irais pas… Et apparemment, y’avait même eu plus d’une chose qui avait pas été dans ce concert… Des p’tits détails qui auront sûrement échappé à la plupart des gens dans le public mais qui avaient, inévitablement, sauté aux yeux de Peyton.

-Ça m’a pas choqué… J’ai pas vu que la chorégraphie était décalée et tout.

J’essayais de lui montrer que ça avait pas été choquant et que, certainement, ça passera pour une anecdote même pour les observateurs et autres journalistes. Puis, le principal, c’était que le public ait aimé et vu l’ovation qu’elle avait reçu à la fin, c’était sûr qu’ils avaient aimés…

Peyton se tourna vers moi et j’pus voir, maintenant qu’elle était démaquillée, à quelle point elle avait l’air super crever… Elle clama qu’elle était furieuse et que j’allais dire qu’elle était trop perfectionniste. C’était le cas mais j’savais que ça servait à rien de le lui dire… Elle disait que ce genre de chose ne pouvait pas arrivé et que Timmy allait l’entendre mais l’eu pas le temps de finir sa phrase pour mettre une main sur sa bouche comme si elle allait vomir…

-Peyton, ça va ?

Elle demanda de l’eau et j’trouvai une bouteille que j’ouvris pour lui tendre. L’avait de temps en temps envie de vomir, Peyton, sûrement à cause du bébé. Les femmes enceinte, ça vomissait, parait…

Elle ajouta que, demain, elle allait rencontrer tout le monde pour mettre les choses au points… J’plaignais d’avance les pauvres roadies, danseurs et autres musiciens qui allaient s’en prendre plein la gueule pour quelques erreurs humaines…

J’soupirai et j’pris une chaise pour m’installer près de Peyton… Fallait vraiment qu’elle lâche un peu du leste sinon, l’allait exploser.

-T’sais, Peyton, dans le concerts y’a souvent ce genre de p’tite erreur. J’fais des concerts depuis des années, moi aussi, et j’en ai vu rarement qui se passe comme sur des roulettes. Avec autant de gens qui bossent là-dessus c’est normal qu’il y ait des erreurs et tout… En général, le public les vois pas… Ils savent pas comment c’est supposé se passé alors les erreurs, ça leur passer au-dessus de la tête. Ils sont là pour voir le show et ce que tu leur a montré était génial. Ils t’adorent, c’est tout ce qui compte.

Ouais… C’est comme ça que j’voyais les choses aussi…

-J’comprends ton perfectionnisme… En concert j’suis pareil surtout en ce qui concerne le foutu son de ma batterie parce que j’entends chaque imperfection que personne d’autre entends…

J’voulais lui montrer, par là, que j’la comprenais et que j’allais pas la juger sur son perfectionnisme.

-Mais c’est un tournée qui va te prendre de l’énergie. T’es enceinte, Peyton, et ça va te bouffer de l’énergie quoi que tu fasses… Alors tu crois pas que tu pourrais te reposer un p’tit peu, demain, au lieu d’engueuler tout ce beau monde ? On est à New York… P’t-être qu’on pourrait profiter de demain pour aller à un endroit de New York que t’adore. Juste toi et moi. Et se reposer et tout. J’veux pas que tu te rendes malade pour quelques erreurs humaines et, sincèrement Peyton, t’a l’air méga crevée et j’aime pas ça.

@ Billy Lighter

Tout ce que je voulais, en sortant de scène, c’était e me réfugier dans les bras d’Howard pour oublier le fiasco que fut mon premier concert d‘une longue série. Je ne comprenais pas comment des danseurs d’expériences et les soi-disant meilleurs roadies au pays aient pus commettre des erreurs ayant compromis la qualité de mon spectacle. J’y mettais chaque fois tout mon cœur parce que mes fans payaient leurs places en s’attendant à en avoir pour leur argent et non pas pour apprécier des erreurs qu’on verrait pendant le concert d’une débutante comme Olivia Cortez par exemple.

Je n’expliquais pas tout e suite à mon mari ce qui n’allait pas. J’attendis d’être dans ma loge, d’avoir retiré ma robe de scène et d’avoir enfiler mon peignoir pour cracher le morceau. Lui seul pouvait concrètement comprendre ce que je ressentais puisque lui-même pouvait vivre ce genre de choses sur scène. En tant qu’artiste, notre devoir est d’offrir à notre publique le meilleur de nous-même, rien de moins.

Ce soir, ça n’avait pas été le cas et je n’acceptais pas ça.

- Tu es un homme de musique, c’est normal que tu n’aies pas remarqué la chorégraphie mais moi, ça m’a forcé à m’ajuster et ça a créer de la confusion chez les autres danseurs.

C’était inacceptable !

Je sentais mon cœur battre rapidement et je fus submergé par ce qui ressemblait à une vague de chaleur avant de craindre une violente nausée. Ma main devant ma bouche, je demandais à Howard de me donner une bouteille d’eau alors que je m’efforçais à reprendre mon souffle en respirant profondément et en expirant lentement.

- Ça va, ça va aller. Ça m’arrive souvent ces derniers temps mais il parait que c’est normal.

J’avalais quelques petites gorgées d’eau tout en continuant de me concentrer sur ma respiration puis, quand je me sentis un petit peu mieux, je repris la conversation là où mon malaise m’avait forcé de l’interrompre. J’avais l’intention de parler à Timmy, de lui faire comprendre mon mécontentement et de réunir tout le staff et de leur remonter les bretelles. Nous n’étions pas une première partie ! Ils se devaient de donner leur deux cents pour cent, pas moins !

Calmement, Howard m’expliqua qu’il n’avait jamais vu de concert qui se passait sans avoir un truc qui clochait, que le public n’y avait vu que du feu et que ce qui comptait c’était qu’il avait adoré ça. Il était vrai que j’avais eu une très longue ovation, que j’avais dû offrir deux rappels.

Je pris encore quelques gorgées et je m’installais sur ma chaise de maquillage en allongeant mes jambes pour que mes pieds reposent sur les cuisses d’Howard. Il comprenait ce que je ressentais parce qu’il l’avait vécu également, entre autres avec les sons de sa batterie. Et ça ne devait pas être facile de jouer soirs après soirs avec Miss Drama Queen Mclagan.

- J’ai bossé tellement fort que ça me fou sur le cul quand ça n’est pas parfait. Je sais que je suis exigeante, mais je ne demande rien que je ne saurais faire moi-même.

Ensuite, Howard me rappela que j’étais enceinte, comme si je pouvais l’oublier, et que ma jauge d’énergie était déjà à moitié vide en partant. En sommes, il me répétait ce que la petite amie de Timmy m’avait subtilement suggéré avant mon concert : je devais me reposer. Ça me fit rouler des yeux parce qu’Howard savait autant que moi que ce n’était pas en tournée qu’on avait le luxe de se reposer.  Cependant je baissais des yeux en souriant doucement quand il me proposa qu’on profite de la ville que j’aimais le plus au monde pour faire un truc que j’adorais. Je haussais des épaules avant de relever les yeux et de le regarder mais mon sourire se fana un peu car il ajouta que j’avais l’air méga crevée.

- Je suis pas méga crevé. Je suis juste terrorisé parce qu’il y a rien qui va comme je le voudrais ! Je suis enceinte alors qu’on avait trouvé notre mère porteuse. Ma tournée a débuté beaucoup plus tard que ce que j’avais souhaité. Tu ne peux pas rester avec moi parce que tu dois travailler sur ton album.

Je n’aimais pas nommer mes craintes. De les partager, même avec Howard, ça me faisait croire que mes peurs devenaient encore plus réelles parce que quelqu’un les avait entendues. Ça faisait de moi une femme faible alors que j’avais toujours été forte et indépendante.

- J’ai peur de perdre le contrôle. Je n’ai jamais perdu le contrôle, Howard et là je suis en slalom et j’arrive à rien ancrer. Tout ce qui me reste, c’est cette putain de tournée et je n’ai même pas été en mesure d’offrir un concert parfait.

En fait, je réalisais que petit à petit, je devenais plus bonne à rien, une copie bon marché made in china de qui j’étais.

@ Billy Lighter

Peyton disait que c’était normal que j’avais pas vu l’erreur dans la chorégraphie parce que j’étais un homme de musique. C’est bien ça que j’essayais de lui faire comprendre. Que la plupart des gens dans le public, ils y avaient vu que du feu aussi. Puis, quand bien même des gens l’auraient vu… Ça arrive de rater des trucs. C’est chiant, je le lui accord… Mais bon, c’était pas un drame.

-Justement, chérie. Si j’ai rien vu plein de gens auront rien vu aussi.

Je dis ça doucement pour la rassurer mais j’savais que ça suffirait pas. J’étais perfectionniste en ce qui concernait ma batterie mais Peyton était perfectionniste en absolument tout que ça soit dans sa vie privée ou professionnelle.

Peyton fut alors pris d’une nausée et j’lui filai sa bouteille d’eau vu qu’elle me l’avait demandé. J’m’inquiétais pas trop pour les nausées vu que c’était normal comme elle était enceinte. C’est ce qu’elle disait : que c’était normal. J’hochai de la tête la laissant se reprendre… Ses nausées m’inquiétaient pas… C’est ce que m’avait dit Lizzie qui était plus inquiétant.

J’essayais toujours de la rassurer en disant que c’était méga rare les concerts qui se passaient sans aucun problèmes. J’en avais rarement vu pourtant, j’avais quelques années de carrières déjà… Dix ans exactement. C’était une assez bonne expérience pour juger, j’crois… Puis, le public avait été réactif, ce soir. C’était la preuve que Peyton avait gérer et qu’ils étaient satisfait. Après tout, c’est tout ce qui compte dans un concert. La musique, on la fait en partie pour eux. Et s’ils sont content c’est tout ce qui compte.

Peyton posa ses jambes sur mes cuisses. Je caressai doucement ses jambes avant de dire que j’la comprenais. J’voulais pas qu’elle pense que j’crois qu’elle était folle. J’la pensais pas folle, en fait. Juste un peu… Extrême parfois. Mais j’avais des défauts aussi, j’pense.

Elle disait qu’elle se savait exigeante mais qu’elle demandait rien de plus que ce qu’elle fait elle-même… Ouais… Juste à se fatiguer à mort… J’fis une p’tite moue.

-J’sais chérie… Mais tout le monde sait pas faire tout ce que tu fais…

Elle se lever méga tôt, elle faisait du sport, elle avait une hygiène de vie parfaite… Personnellement, elle exigerait ça de moi, j’saurais pas le faire.

Mais si j’étais ici c’était aussi pour essayer qu’elle lève un p’tit peu le pied… J’savais que ça allait pas être simple mais j’mis en avant qu’elle devait prendre en compte qu’elle était enceinte… J’avais bien compris dans les mots de Lizzie qu’elle pensait que cette tournée, c’était pas réellement une bonne idée.

J’la vis rouler des yeux… C’était déjà un signe qu’elle comptait pas lever le pied. Pourtant, j’lui proposai un truc alléchant : profiter de sa ville natale au lieu d’engueuler tout le monde.

Elle avoua tout de même qu’elle était bien méga crevée. Mais qu’elle avait peur parce que rien allait comme elle le voulait. Le fait qu’elle soit enceinte, par exemple, c’était pas prévu… La date de sa tournée avait été retardé parce que Timmy aussi était un foutu perfectionniste. Puis, y’avait eu ma décision à moi… J’soupirai baissant les yeux avant de les reposer sur Peyton quand elle parla qu’elle avait peur de perdre le contrôle.

J’la fixai :

-Personne peut avoir le contrôle total, Peyton. C’est méga pas possible. Dans la vie, y’a plein d’imprévus. C’est comme ça. Y’a plein de trucs qui échappe au contrôle.

J’haussai les épaules :

-C’est juste comme ça. T’es tombée enceinte. C’est un imprévu. Mais ça va sans doute t’apporter plein de bonheur. Il te reste pas que cette putain de tournée, Peyton… Y’a nous aussi… J’sais que t’as peur mais j’pense que tu devrais lâcher prise. Au lieu de t’énerver sur ce qui a pas été, pourquoi tu regarderais pas ce qui a été, hein ?

J’soupirai encore avant de la regarder.

-Faut que tu te reposes, tu comprends ? Sinon, tu vas tomber malade et tout… Et si tu tombe malade, ça sera dangereux pour toi et le p’tit. Et crois-moi, j’sais ce que c’est que d’aller trop loin… J’ai fait ça à ma dernière tournée. J’ai pas voulu annulé. J’ai attendu et j’ai finis à l’hosto. Résultat : Ben Masters m’a remplacé sur plusieurs date. S’il t’arrive la même chose, Peyton, tu seras quand même obligé d’annuler…

Mon ton était un peu plus sévère mais j’pense que c’est pour son bien.

-J’crois que tu devrais voir Lizzie plus souvent… Laisse-la te conseiller et tout et écoute ses conseils. Tu comprends ?

@ Billy Lighter

Howard n’avait pas remarqué l’erreur dans la chorégraphie ce qui en mon sens était tout à fait normal puisqu’il était plus musique que technique mais il ajouta que s’il n’avait pas vu, cela voulait dire que pleins de gens n’avaient rien vu, eux non plus. Je soupirais parce que je savais qu’il avait raison mais d’un autre côté, je voulais que tout soit parfait. C’était ainsi que les choses devient aller et pas autrement.

Je fus surprise par une nausée ensuite, un maux parmi tant d’autres dont je souffrais depuis le début de ma grossesse. Je souffrais silencieusement de tout ça en espérant que ça passerait le plus rapidement possible mais je craignais au contraire que cela n’aille en empirant. De moins, c’est ce dont j’avais l’impression et comme j’en étais qu’au tout début de ma tournée, comme de ma grossesse, aussi bien dire que je n’étais pas sortie de l’auberge.

Mon malaise passé, je m’installais dans ma chaise de maquillage et j’allongeais mes jambes sur celles de mon mari qui continuais de défendre mon équipe en plaidant comme un brillant avocat, que l’erreur était humaine. C’était un beau plaidoyer mais puisque je n’exigeais rien que je ne sache faire moi-même, cela me laissait plutôt indifférente.

- Tout le monde ne sait pas faire ce que je fais mais ils disent tous en être capable au moment de l’embauche.

Timmy avait comblé mon équipe de tournée d’amateur, j’étais prête à mettre ma main sur le rond brûlant de la cuisinière. Il avait préparé ma tournée comme un aveugle joue à la fléchette et je lui en voulais beaucoup pour ça.

Howard voulait qu’on profite de New York pour passer du bon temps ensemble plutôt que je ne passe un savon à mon équipe. L’idée me séduisant mais je changeais d’air quand il ajouta que j’avais l’air méga crevée. Je commençais à en avoir marre qu’on me dise ça ! Je n’étais pas crevée, j’étais irritée ! C’est ce qui arrive quand on doit tout voir, tout penser, tout contrôler pour tout le monde parce que personne n’est foutue de s’investir à deux cents pour cent alors que c’est ce que je fais toujours, tous les jours !

Mais j’avais surtout la trouille, c’est ce que je fini par avouer à Howard. Depuis toujours, j’avais le plein contrôle sur mon corps, ma vie, mes finances, ma carrière et aujourd’hui tout cela m’échappait. J’étais enceinte alors que j’avais tout fait pour que cela n’arrive pas. Howard devait changer nos projets et passer du temps à Los Angeles plutôt que de me suivre en tourner et parallèlement, suivre ma grossesse. Timmy batifolait avec sa toute nouvelle petite amie et perdait la notion de rigidité ce qui occasionnait des problèmes sur ma tournée.

- Avant j’arrivais à absolument tout contrôler.

Howard voulait me rassurer en disant qu’il ne me restait pas que ma tournée, que nos bébés allaient m’apporter beaucoup de bonheur et que je nous avais aussi, notre couple et que je devrais apprendre à lâcher prise. J’avais essayé, pourtant, d’apprendre à lâcher prise mais ça ne m’avait pas apporté beaucoup. Je dirais même que ça avait fait pire que mieux. Howard me semblait encore plus loin de moi qu’avant même qu’on ne forme un couple.

- J’ai essayé de lâcher prise en m’intéressant à tes trucs et j’ai juste l’impression que ça n’a pas été u n franc succès et que ça nous a éloigné plutôt que de nous rapprocher. Alors j’ai voulu me consacrer entièrement à notre mariage en fondant une famille et en tassant ma carrière et là encore, ce que je constate c’est que ça ne nous rend pas plus heureux.

Plus j’essayais, moins je réussissais, aussi simple que ça !

- Je n’ai pas le temps de tomber malade. Mes fans comptent sur moi, Howard. Partout les places pour mes spectacles sont toutes vendues alors annuler ou remettre ce n’est pas possible.

Je ne me ferais pas remplacer par une pâle imitation comme Ben Master l’avait fait pour Howard. De toute façon les gens payaient pour voir Lola et non pas une chanteuse de second ordre. Cela dit, je ne voulais pas me retrouver à l’hôpital dans un pays inconnu et risquer de perdre mon bébé. J’étais face à une impasse et la seule conclusion que j’en tirais me semblait être l’évidence.

- Alors que tout le monde fasse son putain de travail comme il est supposé le faire et je ne m’épuiserai pas à leur expliquer comment faire comme si je tenais une garderie.

Ensuite, quand il fut question que je vois plus la petite amie de Timmy sous prétexte qu’elle pouvait me conseiller, je n’étais pas certaine que ce soit une super idée. Est-ce que mon mari oubliait que nous avions annoncé attendre deux bébés et que je n’en n’avais qu’un dans le ventre parce que l’autre était dans celui d’une Italienne caché dans un appartement hors de prix à Beverly Hills ?

- Pour qu’elle découvre que je ne suis pas enceinte de jumeaux ?

Je jouais avec le bouchon de ma bouteille d’eau avant e finalement le dévisser complètement et d’en prendre une gorgée.

- Je préférerais ne pas me confier à n’importe qui à ce sujet et si ta proposition de profiter de la ville pour le temps qu’on y est tient toujours, ça me plairais plus que de parler avec Lizzie. Je suis remontée contre Timmy et j’aurais tendance en ce moment de les mettre dans le même panier, tous les deux.

@ Billy Lighter

J’soupirai quand Peyton affirma que tout le monde était pas capable de faire ce qu’elle faisait mais qu’ils disaient qu’ils savaient au moment de l’embauche. Ouais, mais bon, quand les gens essayent de se faire embaucher, ils diraient n’importe quoi pour qu’on les prenne. J’crois que c’est le cas partout et tout le temps.

-J’sais, Peyton…

Peyton en voulait à Timmy et à tous les membres du staff qui avaient merdés. Elle était déçue que tout avait pas été parfait mais si elle continuait à mettre la barre aussi haute, elle sera jamais satisfaite. Absolument jamais.

J’essayais de lui faire comprendre ça. En fait, j’essayais surtout qu’elle arrête de se rendre malade pour des p’tits détails et qu’elle lâche un peu du lest. J’lui proposai même de profiter ensemble de New York au lieu qu’elle se tue à engueuler des pauvres gens qui essayaient de faire leur travail au mieux. J’connaissais Timmy… L’avait plein de défaut mais les tournées étaient toujours bien organisées avec lui et il s’assurait que le staff soit bon… Puis, Peyton avait même pris une partie du staff elle-même si bien que ma p’tite sœur avait pas pu être de la partie, alors…

Puis Peyton me fit part de sa peur. Elle avait peur que tout lui file entre les doigts. Y’avait eu le bébé et puis maintenant des p’tits soucis sur sa tournée. Bref, des petits choses qui lui montrait qu’elle n’avait pas totalement le contrôle. J’savais pas comment elle faisait avant pour avoir l’impression d’un total contrôle mais, moi, j’savais que de tout contrôler était à la fois épuisant et impossible. Y’avait toujours des imprévus… C’était la vie qui voulait ça.

Elle clama qu’avait elle arrivait à tout contrôler.

-J’pense pas… T’en avais juste l’impression. Personne peut tout contrôler. C’est pas possible Peyton.

Puis, j’essayais de lui montrer qu’il ne lui restait pas que sa tournée… C’était qu’un p’tit chapitre dans l’histoire de sa vie. Un chapitre qui sera, sans doute, bien moins important que celui de nos bébés, j’pense… Mais là, elle devait sérieusement penser à lâcher prise.

Elle disait avoir essayé en s’intéressant à mes trucs. J’l’avais pas obligé à ça. Tout ce que j’demandais c’était que j’puisse avoir mes trucs à moi et que j’puisse les faire sans qu’elle me regarde de travers. L’était pas obligée de participer. Elle aussi avait ses trucs à elle… Par exemple, son p’tit cross du matin. J’y participais pas mais j’la laissais faire. Puis, elle avait son yoga avec David. Là aussi j’participais pas mais j’la laissais faire. J’demandais la même chose pour ce que j’aimais faire… Puis elle parla de son choix de se consacrer entièrement à not’ famille mais ça nous rendait pas plus heureux… J’soupirai… Est-ce que j’étais heureux ? Non, clairement pas. Pourquoi ? Justement parce que Peyton semblait jamais l’être et que j’avais l’impression que notre vie entière était un énorme drama.

-Je t’ai jamais obligé à t’intéresser à mes trucs. Tout ce que j’voulais c’est pouvoir avoir quelques p’tits passe-temps… Tous les couples ont leur passe-temps chacun de leur côté… Puis, être heureux, ça se vit, Peyton… Ça se contrôle pas.

J’savais pas comment expliquer ce que j’avais en tête et quand j’déclarais qu’elle allait finir par tomber malade elle clama qu’elle en avait pas le temps. Et ça me fit rire mais d’un rire jaune.

-Peyton… Tomber malade, ça se choisi pas. Ça arrive quand on tire trop sur le corde et, encore une fois, j’sais ce que j’dis.

Et si elle tombait malade, l’allait devoir annuler alors autant se ménager, lâcher du lest, profiter et faire ses concerts comme elle peut. C’était le seul moyen de pas tomber malade, en fait. Le juste milieu entre ses ambitions et ce qui était possible à faire sans crever.

Peyton déclara que le seul moyen c’était que tout le monde fasse son travail et qu’ainsi, elle s’épuisera moins. Mais j’savais qu’elle trouvera toujours quelque chose à redire. L’avait pas gagné sa réputation de diva contrôlante pour rien.

-Les gens font ce qu’ils peuvent…

J’parlais calmement mais l’était obstiné et quand elle était comme ça, elle me tapait sur les nerfs… J’essayais de lui dire d’aller voir Lizzie et de se laisser ausculté mais elle refusait que Lizzie sache pour les jumeaux pas jumeaux.

J’fis la moue parce que j’avais déjà tout dit à Lizzie. J’savais que Peyton allait pas aimer mais je m’en fichais. Elle déclara qu’elle avait pas envie de dire ça à n’importe qui surtout à la p’tite amie de Timmy contre lequel elle était remontée.

J’tiquai avant de dire :

-Bah c’est trop tard, hein. J’lui ai dit. Elle sait que t’attends pas des jumeaux. Lizzie, tu peux lui faire confiance. Elle garde les secrets et j’ai jamais vu de meilleur médecin. J’lui ai dit quand elle m’a dit être inquiète pour toi. J’lui ais dit pour que t’arrête de pas vouloir te faire ausculter. Voilà. Tu peux m’en vouloir mais j’m’en fiche. J’fais ça pour toi, Peyton. J’veux pas qu’il t’arrive quelque chose, c’est dure à comprendre, ça ?

J’parlais sur un ton un peu plus dur parce que, ouais, elle me tapait sur les nerfs.

-J’suis p’t-être un foutu hypocrite mais j’m’en fiche…

Ouais parce que j’avais l’art de pas faire attention à moi non plus… Mais bon. J’l’avouais au moins.

-Et comme je dis, tu devrais te reposer, ok ? Essaye au moins quelques temps de vivre cool, ok ?

Ouais, ça serait bien ça.

@ Billy Lighter

Ce qui me rendais hors de moi, c’était que les gens disaient être compétant et qu’une fois embauchés, nous découvrions tout le contraire. À cause d’un pseudo danseur, toute la chorégraphie avait été décalée et à cause d’une erreur d’éclairagiste, il y avait eu un effet au mauvais moment. Je pourrais en citer d’autres, des choses comme celles-là qui se sont produite ce soir mais j’étais trop enragée pour en faire l’éventaire.

Une fois dans ma loge, après avoir combattu en prime une violente nausée, j’expliquais à Howard que j’étais en fait en perte de contrôle sur ma propre vie et que j’en étais terrorisée. Et au lieu de me consoler, de me prendre dans ses bras pour me rassurer, il ne fit que me dire qu’avant, je n’avais que l’impression d’être en plein contrôle mais que c’était tout à fait impossible de l’être.

J’inspirais profondément et ravalais mes pensées en même temps que j’avalais une autre gorgée d’eau. Howard pouvait penser ce qu’il voulait, lui qui n’avait jamais eu le contrôle sur quoi que ce soit dans la vie, ne savait pas que c’était tout à fait possible d’avoir main mise sur tous les paliers de sa vie.

Je lui expliquais tout de même ce que je ressentais, comme me le suggérais mon thérapeute chaque fois que je le voyais et je récoltais un semblant de mépris de la part de mon mari. Il ne comprenait vraiment rien à rien ou alors il ne voulait pas comprendre. Ce devait être la seconde option. Volontairement ne pas comprendre lui facilitait la tâche.

- Quand est-ce ai-je dit que tu m’avais demandé de m’intéressé à tes activités ? J’ai voulu le faire parce que je me disais qu’en faisant cela, je comprendrais mieux tes intérêts et qu’en m’y intéressant, ça serait plus simple de te laisser faire des trucs avec ou sans moi. Je n’ai jamais eu l’intention de faire de nous des siamois. C’est vraiment ce que tu as pensé de moi, tout ce temps, Howard ?

C’était blessant !

En fait, j’étais même ultra blessée parce que je comprenais à l’instant que mes efforts à rendre meilleure la vie d’Howard n’avait fait que l’effet inverse et que de toute évidence, il n’avait plus trop envie de s’investir envers nous parce que justement, il avait cru que je cherchais à le contrôler lui alors que ce que je voulais, c’était de reprendre ma vie à moi en main. En acceptant ses choix, en les décortiquant pour mieux les comprendre.

J’avais fait fausse route.

Tout comme je faisais une erreur en mettant fin à ma carrière. J’étais prête à se sacrifice ultime pour sauver mon mariage et nous bâtir une famille unie et solide mais ça devenait de plus en plus difficile de traverser un océan trouble à la nage quand notre partenaire ne sauterait même pas dans une flaque d’eau pour soit.

- Je sais que tomber malade ça ne se choisit pas, Howard. Mais je ne peux pas me faire remplacer par un Ben Master. Quand nous aurons les bébés, je n’aurai ni le temps, ni la force de reprendre les dates reportées et il est hors de question que j’annule. Je ne peux pas terminer ma carrière sur un échec.

Personne ne semblait comprendre l’enjeux que cela représentait. J’aurais cru que sur ce point, mon mari qui est un musicien de talent et d’expérience aurait compris la nécessité que je tienne bon. Et dire que je n’avais qu’un concert de coché sur la liste.

La seule solution que je voyais était que les gens fassent ce pourquoi ils avaient été engagés et tout irait pour le mieux. Évidement, Saint Howard se porta encore une fois à la défense de mon équipe en disant qu’elle faisait ce qu’elle pouvait. Ainsi soit-il !

Cependant, je ne m’attendais pas à ce qu’il m’avoue avoir tout dit à Elizabeth Spencer, la petite amie de Timmy. Il lui avait révéler que je ne portais qu’un bébé, lui avait-il dit pour la mère porteuse ? Sans aucun doute. Je me penchais vers l’avant pour prendre ma tête entre mes mains et je dû me parler et respirer profondément pour ne pas éclater en sanglots.

Tout, absolument tout allait de travers et j’en avais marre comme jamais de ma vie j’en avais eu marre.

- C’est un putain de cauchemar…

Howard se défendait en disant qu’il ne voulait pas qu’il m’arrive quelque chose. Depuis quand il se souciait de moi ? Quoi qu’il en soit, mon état, s’il le préoccupait, ne le préoccupait pas encore assez pour qu’il préfère rester avec moi plutôt qu’avec sa belle Savannah. J’avais envie de lui mettre ça sous le nez mais ce serait inutile et ça ferait encore une fois de moi la méchante dans l’histoire.

- Ok. D’accord. Elle m’auscultera sous toutes mes coutures si ça peut lui faire plaisir et te rassurer et je ne mettrai la tête de personne sur le billot. En échange, si tu pouvais juste cesser de croire que je suis faite de porcelaine, je l’apprécierais.

Je retirais mes jambes de celle d’Howard et je fis pivoter ma chaise pour me regarder dans le miroir de ma table de maquillage.

- J’irai au bout de cette tournée, je mettrai au monde un beau bébé en santé et croisons les doigts pour que Faith en fasse de même et ensuite…

Il n’y avait absolument plus rien à dire pour la suite.

- Est-ce que tu rentre avec moi à l’hotel ou tu veux aller boire des pintes avec les roadies ? Je sais qu’ils y vont et comme moi je vais prendre un bain et dormir, je ne serai pas fâchée si tu décidais de les suivre.

@ Billy Lighter

Peyton disait que tout lui échappait. J’voyais pas spécialement ce qui lui échappait en fait… Ok, le bébé était pas prévu mais j’voyais pas ça comme un malheur, moi, mais comme un truc cool. Ok, ça allait être difficile de s’occuper de deux bébés. J’suis Howard Stone mais j’suis pas complètement con… J’savais que les bébés, c’était pas simple à s’occuper. Quant au reste, à mes passe-temps et tout j’lui dis qu’elle était pas obligé d’aimer mes passe-temps, ni de les faire avec moi, d’ailleurs. Elle déclara qu’elle avait pas dit ça et qu’elle avait seulement voulu comprendre mes centres d’intérêts… J’soupirai alors que l’fait que j’avais mal compris semblait réellement l’agacé…

-Non… J’veux dire… Ça nous a pas éloigné, tout ça, t’sais… On s’est bien amusé à la boxe, non ?

Enfin, du moins, l’avait eut l’air de s’amuser. C’était l’impression qu’elle m’avait donné, en tout cas, alors j’voyais pas en quoi ça nous avait séparé. Ce qui nous sépare, c’est que Peyton, elle sait pas lâché prise. Sur rien et avec personne. Ça la pèse et ça me pèse.

Comme ce soir… Cette tournée, c’est sa dernière… Elle doit en profiter, pas s’énervé à chaque fois qu’un truc va un mini poil de travers. C’est ça qu’elle arrivait pas à se mettre en tête. Ça qui la rendait malade.

Elle remettait tout en doute. Tout ces foutus acte comme si tout devait être méga calculé. Elle peut pas simplement vivre ? Non… Fallait qu’elle calcule… Elle veux que ça fonctionne, notre p’tite famille ? Suffisait qu’elle vivre, pas qu’elle planifie constamment ce qui pourrait fonctionner ou non. C’est comme le fait de tomber malade. On choisissait pas, ça. Fallait juste faire avec et si elle continuait comme ça, l’aurait pas le choix que de vivre avec. C’est pas ce que j’voulais et c’est pour ça que j’discutais avec elle.

Elle disait qu’elle savait que tomber malade, ça se commandait pas. J’fis une moue parce qu’on dirait pas… Elle voulait rien reporté, ni annuler quoi que ce soit…

-Reporter, c’est pas un échec, Peyton… Si le bébé vient pendant ta tournée, maintenant ? Juste la veille d’un concert, hein ? Bah, t’auras pas vraiment le choix, t’sais…

Ça serait comme ça… Même si, en théorie, il devait pas venir dans les dates, le gosses… Mais, bon, parfois, il venait avant ou après la date, hein.

Tout ce que j’voulais c’était que Peyton appuie sur la pédale de frein et s’occupe un p’tit peu d’elle. Mais elle déclara pas vouloir se faire examiner parce qu’elle avait peur que Lizzie découvre qu’elle n’attendait pas des jumeaux. Sauf que… J’avais tout dit à Lizzie ce que j’manquais pas de dire à Peyton. Autant jouer franc jeu, chose que j’fais pas souvent.

Et j’aurais p’t-être pas dû parce que Peyton s’exclama disant que c’était un putain de cauchemar. Mais moi, j’avais fait ça pour son bien à elle. J’voulais pas qu’il lui arrive quelque chose et c’est ce que j’dis pour me défendre.

Et elle finit par accepter de se faire ausculter et d’être plus sympa avec son personnel. Mais elle disait que j’devais arrêté de croire qu’elle est faite en porcelaine. J’fis la moue.

-J’pense pas que t’es fait en porcelaine, Peyton… J’sais juste qu’une tournée c’est super éprouvant et que tu as l’air pas en forme du tout.

Mais elle clama qu’elle ira au bout de la tournée, qu’elle mettra notre bébé au monde et qu’elle espérait que Faith en fasse de même. La vie de Peyton laissait aucune place à l’imprévu. L’imprévu, c’était un drame pour elle. Mais je renchéri pas. J’hochai de la tête.

-Oui. Tu y arriveras.

Elle s’était tournée vers la table de maquillage me tournant totalement le dos. Puis elle me demanda si j’rentrais à l’hôtel avec elle ou si j’allais boire un coup avec les roadies. En gros, elle me donnait l’autorisation de sortir boire et, sincèrement, j’avais super envie de décompresser alors j’dis :

-J’vais te laisser te relaxer dans ton bain… J’vais aller boire un coup avec les roadies et j’reviendrais à l’hôtel…

J’déposai, tout de même, un baiser dans son cou avant de me diriger vers la porte de la loge.

-A tantôt, chérie…

Et j’quittai la loge non sans avoir un goût amer en bouche.

@ Billy Lighter