Le plaisir de passer un bon moment avec mon meilleur ami et parrain de ma fille avait été assombri par la conversation que nous avions eue. Je n’avais pu faire autrement que de lui parler de ce que m’avais confié Riley. J’avais jugé ça assez important que pour mettre ça au clair avec Howard et ce qu’il m’avait confié en retour avait suffit à me jeter sur le cul.

Quand elle était venue me demander de l’héberger, j’avais compris que ma petite sœur avait des ennuis mais je n’aurais jamais imaginé qu’ils pouvaient être aussi effrayant. En vérité, j’avais compris que je ne pouvais pas faire grand-chose pour elle à moins qu’elle ne veuille réellement s’en sortir alors là, je pourrais tenter une approche avec Finan Quinn. Je le connaissais plutôt bien… pour ne pas dire très bien. Cependant, comme je l’avais mentionné à Howard, je ne désirais pas relancer l’Irlandais du moins, pas si je ne savais pas Riley prête à se prendre en main.

Avant de quitter le restaurant, j’avais dû débarbouiller Hope qui ne se laissait pas faire facilement et ensuite, elle avait tendu ses bras à son parrain et avait catégoriquement refusée de revenir vers moi ensuite. Elle faisait toujours ça selon qui la nettoyait. À son âge. Le highlight de la vie était évidement d’avoir le visage barbouillé de nourriture et quels adultes méchants étions nous tous de vouloir la remettre toute propre !

Finalement, j’avais récupéré ma fille bien malgré elle puisqu’elle s’était endormie dans les bras d’Howard et n’avait jamais eu connaissance du voyage de retour. Quand je l’avais sortie de son siège auto, elle ne se souvenait plus de l’affront esthétique que je lui avais fait au restaurant et mon aînée était de nouveau tout heureuse et gambada jusqu’à la porte de la maison et elle entra en criant PAPA ! PAPA ! MANGÉ ! PAPAAAAAA!.


J’avais laissé mon sac sur le banc dans l’entrée de notre maison et les clés dans le bol vide-poche sur le guéridon tout près et j’avais cherché Hank du regard d’abord en regardant vers la cuisine puis vers le salon. C’est d’ailleurs là que je le trouvais, Haley endormi contre son torse. Je m’approchais d’eux et j’embrassais d’abord délicatement mon bébé avant d’embrasser mon mari qui était tendu, je l’avais ressentie uniquement en l’embrassant.

- Alors soit les Dodgers perdent ou alors c’est que tu as rencontré ma sœur et que ça ne s’est pas bien passé.

Je le connaissais bien mon grognon de mari depuis le temps et comme il n’y avait pas de canettes de bière vides et écrasées sur le sol près de son fauteuil, je devinais que sa frustration ne venait pas du match.

- J’en ai long à te raconter moi aussi mais avant, rassure moi. Tu n’as pas essayé d’aspirer Riley avec l’aspirateur comme tu as fait avec Whisky, hein ?

Hank en aurait bien été capable, c’était ça le pire ! Mon pauvre furet depuis, avait développé une peur maladive de l’aspirateur alors qu’Hank esquissais toujours un sourire machiavélique chaque fois que je lui rappelais ce souvenir.

- Je raconte ou tu préfère commencer ?

@ Billy Lighter

Riley semblait avoir compris. Elle était montée dans sa chambre et je ne l’avais plus vue ni entendue. C’était le calme plat dans la maison, tout ce qu’on pouvait entendre, c’était la respiration profonde de Haley qui s’était endormie sur mon torse et les commentaires du match mis en sourdine pour ne pas déranger ma fille, mais aussi, parce que je surveillais tous les mouvements de Riley. Si elle respirait un peu trop fort, j’allais le savoir !

Les Dodgers perdirent le match ! J’éteignis rageusement la télé en balançant la télécommande dessus puis me calmai doucement en calquant ma respiration sur celle de ma fille endormie… Et, pour finir, je me mis à somnoler, mes lèvres contre la petite tête chaude de Haley…

Jusqu’à ce qu’un cri me réveille en sursaut.

PAPA ! PAPA ! MANGÉ ! PAPAAAAAA!

Et Hope déboula dans le salon, les bras tendus vers moi. Je barrai mes lèvres de l’index en souriant puis en parlant tout bas.

-Chuuut Hope… Bébé Haley dort, regarde…

Elle la regarda avec curiosité puis, avec sa petite main et tout doucement, elle approcha sa main du dos de sa sœur et la caressa doucement. Pendant que moi, je croisais tous mes doigts pour que Haley et Hope aient une enfance complice, s’aimant l’une l’autre… Oh bien sûr on ne serait pas à l’abri de quelques disputes mais rien de plus normal. Ce que je ne voulais pas, c’était que mes filles se haïssent. Mais elles étaient des North et comme tous les North, elles auraient le sens de la famille.

Ce qui me fit me poser une question : est-ce que Riley était de ma famille ? Est-ce que je devais la supporter et apprendre à la connaître pour cette raison plutôt que de la voir comme un charognard qui ne faisait que profiter de la bonté de sa sœur ?

Je n’en savais rien… De toute façon, mes réflexions furent interrompues par l’arrivée de Bailey.

Elle disait que vu ma tête, soit les Dodgers avaient perdu, soit j’avais rencontré sa sœur.

Je grognai.

-Les deux. Les Dodgers ont joué comme des bites.

Et Hope de répéter « bite » évidemment.

Mais avant que je ne puisse dire un mot sur sa sœur, elle affirma qu’elle avait beaucoup à me raconter mais voulais savoir avant si je n’avais pas essayé d’aspirer Riley comme je l’avais fait avec son furet.

Je ricanai d’un air sombre.

-Non, j’ai essayé de la faire passer dans la déchiqueteuse.

Puis Bailey me demanda si je voulais qu’elle commence ou que je commence.

-Je commence ! Tu sais que ta sœur parade dans la villa comme la Reine de Saba ? Elle ne m’a même pas dit « bonjour ». Mais elle a demandé la tête bien haute quand tu revenais. Elle a une grande gueule et profite de toi, ma belle ! J’ai peur qu’elle te replonge dans tes vieux démons.

@ Billy Lighter

À peine l’avais posé par terre qu’Hope gambadait déjà à la recherche de son papa. Je ne savais pas si Hank et Haley aurait une relation aussi forte que celle qu’il avait bâti avec Hope mais cette dernière était clairement la fille à son papa. Elle l’avait trouvé au salon et mon mari lui avait gentiment dit de faire m oins de bruit en lui montrant son bébé sœur endormit. Hope était très douce avec sa petite sœur et elle afficha un large sourire en la découvrant endormi contre leur papa chéri.

Je m’étais approchée à mon tour et j’avais embrassé deux des plus beaux trésors de ma vie. Je constatais tout de suite qu’Hank n’était pas de sa meilleure humeur et je lui demandais si cela dépendait du match ou de ma sœur. Je me doutais que ça devait être la seconde option mais je préférais demander et Hank répliqua qu’il y avait des deux. Je voulu attraper Hope qui s’était mise à courir en répétant le nouveau surnom des Dodgers.

- Ils se reprendront au prochain match. D’ailleurs, n’avais-tu pas proposé qu’on aille voir un match ensemble ?

Je n’étais pas fan du baseball, pas du tout. Je préférais le bon vieux football à l’américain et même le hockey ! Cela dit, un match de baseball en vrai n’était pas comparable à quand on le visionnait à la télévision. La bière fraîche, les hotdogs, les sac d’arachides chaudes vendu à même les gradins ! Je serais partante pour aller me poser au soleil et regarder tous ces joueurs tenter le tout pour le tout pour un coup de circuit !

Riley avait fait des siennes aussi, puisqu’Hank avait répondu ‘’les deux’’ à ma question et, avant d’entrer dans un sujet plus dramatique, je demandais à mon mari s’il n’avait pas voulu s’en prendre à ma sœur comme il l’avait fait avec mon furet, ramenant un vieux souvenir devenu cocasse avec le temps et ça fit sourire Hank qui répondit qu’il avait voulu passer ma sœur dans la déchiqueteuse.

Hope s’en alla, direction cuisine et je la suspectais d’utiliser que son père et moi étions en pleine conversation pour aller piger dans la jarre à cookies. Je m’installer sur la table basse du salon, pour être près de Hank et pouvoir lui parler plus discrètement. Je n’avais pas vu Riley en rentrant mais cela ne voulait pas dire qu’elle et ses oreilles ne trainaient pas tout près.

Mon mari expliqua ce qui n’allait pas ou pourquoi il n’appréciait pas ma sœur. Il n’avait apparemment pas apprécié qu’elle se comporte ici comme chez elle et c’était peut-être de ma faute. Je lui avais dit de faire, justement, comme chez elle… mais pas trop. Je ne voulais pas non plus qu’elle prenne ses aises et qu’elle ne veuille plus s’en aller, ensuite.

Mais les raison d’Hank ne s’arrêtaient pas là. Il s’inquiétait pour moi et cela me toucha. Je posais ma main sur la sienne et la lui caressais tendrement.

- Quand je vois dans quel pétrin elle est, je te rassure… Je ne me sens pas attirée du tout par mon passé.

Avec ma famille, j’étais plus forte.

Je n’étais pas à l’abri, je savais que tous les jours représentaient un combat mais avec l’amour de mon mari et de mes filles, j’étais solide comme jamais avant de ne l’avais été.

- De mon côté, j’ai eu une longue conversation avec Howard qui a rencontré Riley il y a un moment déjà.

Je ne me sentais pas le besoin de dire à Hank qu’Howard avait couché avec ma sœur, ce n’était pas utile à l’histoire et c’était personnel à Howard qui déciderait lui-même s’il voulait se confier ou non a son meilleur ami.

- Il m’a dit que Riley se prostituait pour les New Soldados avant de passer au Los Diablos pour dealer. Alors tu vois, je crois que Riley est prises entre deux gangs en guerre et qu’elle cherchait à se faire oublier quelques temps. Sa vie est probablement en danger.

C’était accablant comme réalité et difficile de savoir de quel côté prendre le problème.

@ Billy Lighter

Le baiser de Bailey m’apaisa un peu. Elle demanda comment ça allait, voyant très bien que ça n’allait pas au mieux. Elle demanda si c’était la faute des Dodgers ou de sa sœur et la réponse était « les deux » assurément.

Bailey me rappela que j’avais proposé qu’on ait voir un match ensemble un jour… J’eus un demi sourire en caressant d’abord là joue de Bailey, puis celle d’Hope qui avait répété mon gros mot.

-Hey… Hope… C’est le mot de papa ça.

Mais rien à faire, elle l’avait appris, c’était acquis maintenant. Puis je me reconcentrai sur Bailey.

-Bien sûr qu’on ira voir un match ensemble… Mais je sais que c’est surtout pour me faire plaisir. Je sais que tu n’es pas fan du baseball.

Par contre, il fallait la voir devant le Superbowl !

Puis j’en vins à sa sœur qui m’avait fait la belle démonstration de la grande gueule qu’elle avait alors qu’elle n’était nullement chez elle. C’était temporaire, très temporaire.

Hope s’était échappée vers la cuisine et Bailey s’était installée sur la table basse du salon pour être au plus près de moi alors que je formulais mes craintes. C’était ça, plus que tous les autres défauts de Riley, qui m’avait fait la prendre en grippe. Bailey vivait actuellement sa meilleure vie, je n’avais pas besoin que sa sœur l’attrape par la main pour la tirer jusqu’aux Enfers.

Car on savait que Bailey était toujours en sursis et le serait toujours.

Elle posa sa main sur la mienne et la caressa doucement en me rassurant… Rien ne l’attirait dans la vie de sa sœur.

-Je lui ai interdit de sortir de sa chambre et d’approcher les enfants. Mais en même temps, je me demande… Tu es ma femme, elle fait un peu partie de la famille… Et les North protègent les leurs… Alors peut-être que je devrais la protéger aussi.

C’était mon interrogation existentielle du jour.

Puis Bailey me parla d’Howard qui avait déjà rencontré Riley. Je passai une main sur ma figure en soupirant, Haley bien campée, toujours endormie sur mon torse.

-Ne me dis pas qu’il a couché avec ! Il est déjà malade ! Pas la peine qu’il attrape cette saloperie dont on parle à la télé ! Le SIDA ou je ne sais pas quoi…

Parce j’étais sûr que Howard ne se protégeait pas… Moi non plus, mais je n’avais qu’une seule partenaire sexuelle et elle était en parfaite santé malgré tous les excès qu’elle avait pu faire dans sa vie d’avant. Je pouvais donc me le permettre.

C’était plus pour ça que je m’en faisais pour Howard que pour le fait qu’il ait peut-être trompé sa femme… Qu’il trompe sa femme n’était pas tellement étonnant en fait. C’était d’Howard Stone qu’on parlait.

Mais Howard avait rapporté quelque chose de plus inquiétant encore : Riley était aux prises avec deux gangs rivaux et sa vie était probablement en danger…

-Oh putain… Je sens qu’on en est pas encore débarrassés, de celle-là…

Parce que je savais que Bailey ne la laisserait pas se jeter à nouveau dans la gueule du loup.

-Et comment tu veux qu’on l’aide à s’en sortir si, de un, elle ne veut pas être aidée et de deux, sans mettre notre famille en danger ?

@ Billy Lighter

Si Hope gardait la faculté d’apprendre aussi rapidement dans ses études qu’elle enregistrait les paroles de son père, notre fille graduerait de l’université sans difficulté ! Hank lui expliqua que c’était son mot à lui mais notre fille l’avait déjà assimilé et elle s’enfuyait vers la cuisine, fort probablement pour aller fouiller dans la jarre à biscuits.

Je rappelais à Hank que nous devions aller voir un match des Dodgers et que ce serait certainement plus plaisant de les voir perdre en vrai qu’en direct à la télé.

- C’est vrai ! Mais j’ai vraiment envie d’y aller. Et puis ça sera chouette de faire un truc juste nous deux.

Il ne fallait pas oublier qu’avant d’être des parents, nous étions un couple et que ce couple demeurait la base de notre famille. Il était donc important de l’entretenir et d’en prendre soin sans le tenir pour acquis.

Ma sœur n’avait pas tardé à faire des siennes c’est ce que m’expliqua Hank quand il me parla de l’attitude de ma sœur avant de me partager ses inquiétudes sur ce que la présence de ma sœur pourrait me faire ressentir. Il lui avait interdit de s’approcher de nos enfant et lui avait ordonné de rester dans sa chambre. C’était radicale mais avec tout ce que je savais maintenant sur ma sœur, je ne trouvais pas ça disproportionné. Cependant, Hank se questionnait à savoir s’il ne devait pas l’aider, comme un North aide sa famille et je trouvais touchant qu’il fasse l’effort d’aller sur cette pensée.

- Je me questionne moi aussi. Elle est ma sœur et malgré que notre relation d’avant était horrible, je ne me sens pas capable de la laisser s’en aller sans l’aider, un tout petit peu au moins.

Mais avant de savoir exactement ce que nous pouvions faire pour aider Riley, je devais au minimum mettre Hank sur le même chemin que moi. J’avais des informations à lui partager et je commençais par lui parler d’Howard.

- Oui, il a couché avec elle mais non, il n’est pas malade.

Du moins je ne le pensais pas en tous les cas Howard ne m’en avait pas parlé. Je le savais suivis par un médecin à cause de ses problèmes pulmonaire alors je me disais que s’il avait autre chose, l’équipe médicale l’aurait détectée.

J’expliquais à Howard les confidences que m’avait faites Howard sans avoir besoin de faire un dessin à mon mari pour qu’il comprenne toute la complexité de la situation et les potentiels dangers auxquelles elle était exposée et nous, par la bande. Et Hank s’exclama qu’après tout ça, nous n’étions pas près d’être débarrassés d’elle.

- je lui ai promis deux jours et pas un de plus. Malgré tout ce que je sais, je reste sur cette position.

Je voulais aider ma sœur mais je ne mettrais pas mes filles et mon mari en danger.

- C’est le point de départ. Il faut que je sache ce qu’elle veut parce que je suis bien placée pour savoir que nous n e pourrons rien pour elle si elle ne veut pas de notre aide. Ensuite, nous verrons les possibilités.

Rien n’était exclu. Peut-être que Riley voudrait bien de notre aide si elle pouvait entrevoir de la lumière au bout de son tunnel sombre. Et si tel était le cas, je pourrais contacter Finan Quinn et qui sait ?

- Howard m’a suggéré de contacter Finan Quinn pour permettre au moins à Riley de se libérer des Los Diablos. Ça ferait toujours un gang de moins dans le portrait. C’est pour l’autre, les New Soldados. Riley a parlé de Ward Fleming et si c’est lui qui est à la tête de ce gang, c’est game over, je le crains.

@ Billy Lighter

Je souris à mon épouse, alors qu’Hope avait réussi à attraper la jarre à biscuits dans la cuisine, quand elle me dit que ça lui ferait vraiment plaisir d’aller voir un match des Dodgers. Elle voulait qu’on fasse un truc à deux… Il suffirait de laisser les enfants soit chez mon frère, soit chez mes parents, soit chez Robin qui, j’en étais sûr, seraient ravis de garder les petites… C’est même limite s’ils n’allaient pas s’en disputer la garde tellement nos filles étaient adorables. Mais surtout, elles faisaient partie du clan North. Et ça avait une grande signification.

J’enroulai une mèche de cheveux de Bailey autour de mon index.

-Ok, on ira voir un match, mais seulement si tu me laisse t’inviter dans un bon restaurant après ledit match.

Puis on avait parlé de sa sœur, Riley. Je lui avais dit que j’avais manqué de la passer dans la déchiqueteuse, de quoi donner le ton à Bailey. Mais depuis que Riley était montée dans sa chambre, je me questionnais… Est-ce que je devais la protéger, l’aider, puisqu’elle était de la famille de Bailey ? Ça me taraudait un peu, même si j’étais sûr que si Riley descendait maintenant, j’allais l’engueuler comme du poisson pourri.

Bailey n’avait pas vraiment de réponse, mais ressentait quand même l’envie d’aider sa sœur. Même un tout petit peu.

J’eus un bref sourire.

-Je te comprends… Si Christopher était dans les emmerdes, je serais le premier à l’aider.

En fait, tous les North seraient là pour l’aider. Ils auraient été là pour moi si je m’étais confié à eux sur les coups que me donnait Kate Julian. Mais ma seule confidente sur ce sujet à l’époque était Bailey. Et voilà où nous en étions, un couple heureux et parents de deux magnifiques enfants.

Et quand elle me parla d’Howard, je touchai dans le mille, mais Bailey me garantit qu’il n’était pas malade. Je soupirai de soulagement.

-C’est déjà ça… on ne sait pas ce que ta sœur trimballe comme saloperies.

Hope revins vers moi après avoir mangé son biscuit et de mon bras qui ne soutenait pas Haley, je la hissai elle aussi contre mon torse où elle se blottit confortablement avant de fermer les yeux. Je lui caressai doucement le dos alors que sa respiration ralentissait.

Bailey, elle, disait qu’elle avait promis à Riley qu’elle pourrait rester deux jours, pas plus, et qu’elle restait sur cette position malgré ce que lui avait appris Howard.

-Alors il faut que tu parles avec elle, pour savoir jusqu’où elle veut de notre aide… Et même si je ne peux pas la voir en peinture, je t’aiderai.

Bailey me dit alors qu’elle pourrait contacter Finan Quinn pour aider Riley à se débarrasser de son lien avec les Los Diablos. Je fronçai les sourcils.

-Tu ne vas pas refoutre ce pauvre Finan dans la merde ? Lui aussi a une famille maintenant. Il s’est rangé, c’est un chic type… Je l’ai vu quand il est venu essayer son costume de scène ici… Si quelqu’un le voit en compagnie de Los Diablos, il risque d’aller en prison…

Et ça, j’en avais pas envie, surtout pour quelqu’un comme Riley.

@ Billy Lighter

J’adorais cette façon avec laquelle Hank me regardait tout en jouant avec une mèche de mes cheveux. Quand il faisait ça, il parvenait à m’envelopper avec tout son amour et à me montrer à quel point je comptais pour lui. En un seul regard, il me donnait plus qu’il pouvait le faire avec des gestes. Et chaque fois qu’il me regardait de cette manière, je tombais encore un petit peu plus amoureuse de lui.

- Va pour le restaurant ensuite.

La première rencontre entre Hank et Riley ne s’était pas faite sans vagues, je l’avais anticipé mais j’avais tout de même espéré qu’elle ne finirait pas dans le réservoir de l’aspirateur. Hank ne l’avait pas aspiré mais il avait quand même ordonné à ma sœur de rester dans sa chambre et de ne pas s’approcher de nos enfants. C’était de bonne guerre et j’approuvais bien que je confiais à mon mari que je ne me sentais pas capable de la laisser aller sans l’aider un peu, elle était ma sœur et ça devait compter sur tout le reste, même plus que nos querelles d’enfants.

- Et il en ferait tout autant pour toi mais tu sais, mon amour, je doute que Riley en ferait autant pour moi.

Elle n’avait probablement pas encore la maturité nécessaire pour agir comme une adulte autonome et je ne la blâmais pas pour ça. Nous n’avions pas eu une enfance qui avait aidé à forger de forts liens d’appartenance à une famille. C’était une vrai chance que j’ai pu trouver les North. Eux, ils avaient fait une différence dans ma vie.

Hank était inquiet pour Howard tout comme je l’étais mais fort heureusement, nous n’avions pas de raison de croie que notre ami soit malade et à sa réflexion, je haussais des épaules sans chercher à y répondre. Il y avait plus urgent bien que la santé de ma sœur pouvait être une priorité.

Je devais parler avec Riley et savoir ce qu’elle avait en tête, ce qu’elle attendait réellement de moi. Hank et moi étions prêts à l’aider mais nous ne pouvions pas ramer pour elle sa propre barque. Il nous fallait savoir si elle avait une réelle intention de s’en sortir puisque par expérience, je savais que cela ne donnait rien de braver monts et tempêtes si elle n’était pas prête à le faire.

- Merci mon amour, je l’apprécie.

C’était réconfortant d’avoir le support de mon mari bien que je savais que la situation de l’enchantait pas. J’allais parler avec ma sœur ce soir et ainsi nous en saurions plus et selon ce qu’elle nous dira, nous pourrons l’inscrit au Snow White Detox Center pour commencer, cela nous permettrait de planifier sa sortie afin qu’elle soit en sécurité ensuite.

- Je n’ai pas l’intention de refoutre Finan Quinn dans les ennuis, mon amour mais a en croire Howard, il y serait encore. Tout ce que je veux, c’est son avis sur la situation et qui sait s’il ne pourrait pas simplement me donner un nom ou donner une recommandation à distance pour Riley. Sinon, j’irai au poste de police et avec ce qu’elle m’a déjà dit peut-être qu’ils pourront m’orienter.

Il y avait aussi son petit ami, celui dont elle m’avait parlé l’autre soir. Je devais chercher ce type et peut-être qu’ils pourraient s’enfuir avec elle… à moins qu’il ne soit la source de ses malheurs, là, je ferais pire que mieux.

- Quoi qu’il en soit, demain elle part, je ne reviendrai pas là-dessus je ne veux pas que nous soyons ciblés d’aucune façon. Je sais comment ils fonctionnent les gangs et quand ils sont remontés, ils n’ont plus de jugement.

Quoi que pour opérer un gang, il ne faut pas être pourvu d’une grande capacité à juger et réfléchir.

Je passais ma main le long du minuscule dos d’Haley qui ne souleva qu’un sourcils, endormie profondément comme elle était et ça me fis sourire. Je pouvais très bien la comprendre. Dormir dans les bras d’Hank était le meilleur endroit pour faire les plus beaux rêves possibles.

@ Billy Lighter

Nous venions de nous planifier une petite sortie en amoureux. Et aucun doute que ça allait me plaire, entre le baseball et la bonne bouffe… On devrait juste faire attention de ne pas manger trop de hot-dogs au match pour avoir encore faim après… Et puis, qui sait, on pourrait laisser les filles toutes la nuit chez ceux qui voudraient bien les garder et nous retrouver plus intimement encore… Parce que jusqu’ici, même si nous nous satisfaisions très bien sexuellement par des moyens dérivés, le corps de Bailey n’était pas encore tout à fait remis de son deuxième accouchement. Mais maintenant, ça devrait aller.

Bref, je digressais, rêvant à cette future journée et future nuit.

Mais pour l’instant, nous avions un autre problème. Et je pouvais comprendre que Bailey veuille aider sa petite sœur, tout comme je serais toujours là pour mon grand frère mais Bailey releva quelque chose de non négligeable : Christopher ferait tout pour moi aussi, mais Riley n’était pas en mesure d’aider Bailey si elle avait un problème. Et je ressentais dans le ton de voix de mon épouse que même si elle en avait les moyen, Riley ne l’aiderait pas si elle était dans la merde.

-C’est bien dommage… Mais je l’ai ressenti… C’est un peu ça qui m’a fait la prendre en grippe.

Hope, pendant qu’on parlait, avait pris place sur mon torse, à côté de sa sœur. Elle suçotait maintenant son pouce, les yeux fermés… J’allais me retrouvé coincé là un moment, apparemment. Ça me ferait vraiment trop de peine de bousiller leur sommeil qui me semblait si paisible.

J’avouai à Bailey que même si je ne pouvais pas voir sa sœur en peinture, j’aiderais Bailey à l’aider… Bailey me remercia, me disant qu’elle appréciait le geste.

Je ricanai.

-Oh ce n’est pas désintéressé. Je me dis que si on la sort de sa merde, peut-être qu’on ne la verra plus jamais.

Je fis la moue.

-Ou qu’elle changera de comportement, ce qui ne serait pas plus mal.

Parce que jusque-là, elle se comportait comme une petite salope prétentieuse. Mais elle avait de la répartie, ça, on ne pouvait pas le lui enlever.

Howard l’avait mise sur une piste : celle de Finan Quinn. Mais je dis à Bailey que ça me ferait du mal qu’on le replonge dans ses vieux démons. Lui aussi avait une famille maintenant et nous ne pouvions pas nous servir de celle-ci comme d’un bouclier pour protéger la nôtre.

Mais apparemment, Finan Quinn faisait toujours partie des Los Diablos. Je murmurai en passant une main sur mon front.

-C’est pas vrai…

Je marquai une pause puis repris.

-Tu sais, je n’ai pas besoin de Finan Quinn pour te dire qu’il existe des foyers pour les femmes toxicomanes et forcées à la prostitution, mais quelque chose me dit que ce n’est pas le genre d’endroit où ta sœur restera pour qu’on lui prodigue les soins dont elle a besoin. Peut-être même que United For Youth peut l’aider…

Il semblait que, dans tous les cas, la réponse se trouve chez The Warriors.

Je soupirai.

-Et si tu dois vraiment voir Quinn, alors que ce soit ici, sous le couvert d’un essayage. Je ne veux pas que tu aille traîner dans l’Eastside, pas en pleine guerre des gangs.

Je plaçai ma main sur sa joue et l’invitai à approcher son visage du mien pour l’embrasser tendrement… Après quoi, elle m’assura que Riley n’aurait pas de prolongement de séjour ici.

-Je ne te cacherai pas que j’en suis soulagé.

Je caressai doucement les dos de mes deux enfants, mes deux trésors, mes yeux rivés dans ceux de mon épouse… Elles étaient mes trois anges et jamais je ne ferais quelque chose qui puisse leur nuire…

Je tuerais pour elles.

Je souris.

-Avec les deux petites qui dorment sur moi, je crois que je vais être coincé là un moment.

@ Billy Lighter

Hank prenait autant soin de notre couple que moi. C’était important autant pour lui que pour moi de ne pas nous oublier au travers des couches et des biberons. Nous pourrions en faire encore douze des bébés que nous trouverions encore du temps pour nous deux. C’était notre force et un trésor précieux que nous chérissions et protégions jalousement.  J’avais donc accepté la proposition d’Hank de prolonger notre sortie aux Dodgers avec un souper en tête à tête au restaurant.

Ce qui nous préoccupait dans l’immédiat, cependant, c’était ma sœur et ses problèmes. Des problèmes qu’elle ne m’avait pas confié ouvertement mais suffisamment pour m’alerter et que je veuille l’aider. Malgré nos querelles d’enfants, je sentais que c’était ce que je devais faire même si je me doutais que Riley de son côté, ne lèverait pas le petit doigt pour moi si les rôles étaient inversés. Hank avait eu la même impression ce qui me fit baisser les yeux, triste puis je remerciais mon mari pour son support avant de rire doucement à ce qu’il ajouta.

- Je m’en doute, tu sais. Avec un peu de chance, elle ouvrira les yeux et se prendra en main, son comportement en même temps. [/b]

Ensuite, je suis racontais les grandes lignes de ma conversation avec Howard. C’était inquiétant et ça me faisait presque conclure que d’aider ma sœur reviendrait à me battre contre des moulins à vent. Je pouvais demander l’aide de Finan Quinn si, et seulement si Riley démontrait l’envie de s’en sortir. Ça fit tiquer Hank qui ne voulait pas que ma demande compromettre la nouvelle vie de Quinn mais je lui confiais au passage que selon Howard, le chanteur serait toujours lié au tristement célèbre gang.

- C’est la première chose que je vais tenter avec Riley. Je vais lui parler du Snow White Detox Center, je crois que ce serait le meilleur endroit pour elle en ce moment. Elle y serait traitée et en sécurité. Ce que je crains, c’est qu’à sa sortie, les Los Diablos ou les je ne sais plus qui l’attende au tournant d’un coin de rue.

Moi j’avais eu la chance d’avoir Hank et que les South Panthers soient anéantis. Ça ne serait pas le cas pour ma sœur et c’était là où la carte Finan Quinn devenait intéressante. Si je pouvais éloigner la moitié de la menace, ça serait déjà ça.

- Bien sûr que je parlerai à Finan dans un contexte très privé et sécurisé. Je ne voudrais pas qu’il risque quoi que ce soit, t’en fait pas mon amour.

Ce serait con de faire tout ça pour aider ma sœur et, en contrepartie, plonger quelqu’un d’autre dans les ennuis.

Hope et Haley dormaient paisiblement contre le torse de leur papa. C’était attendrissant comme image. Je passais mes doigts délicatement dans les cheveux d’Hope avant de l’embrasser puis je promis à Hank que ma sœur ne resterait pas plus que ce que nous avions convenu.

- Moi aussi même si je dois accepter que si Riley ne veut pas aller au Snow White, cela voudra dire que je la retourne d’où elle vient. Je ne peux pas combattre pour elle, pas toute seule.

Je rigolais ensuite parce qu’Hank constata qu’avec nos petites princesses endormies dans ses bras comme ça, il serait coincé dans son fauteuil pour un bon moment.

- Ce sera quoi quand le troisième réclamera sa place, lui aussi ?

Je n’étais pas enceinte mais je n’avais jamais caché mon envie d’avoir une famille nombreuse. Je me levais et j’embrassais Hank.

- Je vais aller te chercher une bière puis j’irai parler à Riley.

@ Billy Lighter