-Putain, mais merde ! Cet hôtel est un vrai labyrinthe !

J’étais à Milan… Ce n’était pas la première fois que je venais, parce que dans notre jeune temps, Daniele aimait multiplier nos apparitions dans son pays natal… D’ailleurs, il venait toujours, à la fin du show, saluer avec nous. Il était hyper connu ici et j’étais content que ce soit pour les bonnes raisons, pas comme son père.

J’avais laissé Sydney à Los Angeles, un peu à contrecœur… Mais sa grossesse était tellement avancée que ça aurait été dangereux de faire un si long voyage en avion et puis elle avait de plus en plus de mal à se déplacer alors je la voyais mal tenir debout tout au long d’un concert.

Mais je n’avais pas pu pour autant dire « non » à la jeune Livia qui m’invitait humblement sur sa tournée pour que je joue de la guitare sur certaines de ses chansons. Je m’étais entraîné en vue de ce concert car je ne voulais pas décevoir la jeune femme. Elle était tellement gentille ! Si elle avait hérité des gènes physiques de son père, elle devait tenir sa gentillesse de sa mère, je ne voyais pas comment ça pouvait être autrement.

Bref, j’aimais bien Livia et c’était avec plaisir que j’avais accepté son invitation.

Mais là, j’étais à l’hôtel et tout le monde y parlait italien, une langue que j’étais loin de maîtriser… Et je ne trouvais pas ma chambre… J’espérais un peu tomber sur Daniele qui aurait pu m’aider mais il n’était pas en vue… Sûrement qu’il était dans une suite dans les étages les plus hauts de l’hôtel, j’en savais rien.

Mais moi, je me voyais déjà dormir dans le couloir à ce rythme-là… Pour le peu que j’allais dormir, de toute façon, après la fête d’après concert et puis l’avion que je devais reprendre tôt le matin pour ne pas laisser Syd seule trop longtemps…

J’aurais tout le temps de dormir dans l’avion.

J’avais aussi entendu dire que la tournée de Lola allait faire une halte ici aussi en même temps ou presque. La petite Livia allait avoir forte concurrence mais à bien y réfléchir, je doutais que le public de Livia soit le même que celui de Lola.

Tout ça pour dire que j’étais au milieu du couloir avec la clé de ma chambre à regarder le numéro gravé dessus et que je n’arrivais pas à trouver cette putain de chambre… Je chipotai nerveusement à mon appareil auditif et entendis des voix venant dans ma direction.

Des voix qui parlaient anglais !

Et au détour du couloir, j’aperçu Livia et deux hommes qui étaient sûrement des gardes du corps ! Ou alors des roadies, je ne savais pas.

-Livia ! Hey ! Livia !

Je m’approchai d’elle et lui fis la bise avant de serrer les mains des deux hommes.

-Tu saurais m’aider ? Je n’arrive pas à trouver ma chambre… S’il te plait…

@ Billy Lighter

Après une courte pause à la maison, j’amorçais ce soir même la portion Européenne de ma tournée et ça se passait à Milan. Dans la journée, j’avais eu l’occasion de visiter un peu avec Julian et qui dit jouer les touristes dit aussi faire du shopping. Je n’allais pas passer à côté de l’occasion de renflouer ma garde-robe personnelle de créations italiennes ! Je n’étais pas encire une fashionista comme l’était Lola mais j’avais compris que de soigner mon image passait aussi par ce que je portais et l’endroit où j’achetais mes vêtements. Ainsi, mes fans Italiens seraient ravis d’apprendre que j’avais dépenser dans leurs boutiques et moi, je me gâtais par la même occasion.

Tout le monde était content.

Après cette séance de magasinage épuisante, Julian était rentré à l’hôtel et avait gentiment proposé d’apporter mes sacs avec lui. Moi, je devais me rendre dans une salle réservée pour mon équipe et moi-même afin de discuter de certains points pour le spectacle de ce soir. J’étais excitée car je savais que Sniper était arrivé un peu plus tôt dans la journée et qu’il avait répété avec les musiciens. On ne montrait pas à un virtuose comme lui à jouer de la guitare mais il fallait tout de même qu’il sache quels étaient les enchainements entre autres choses.

Les danseurs étaient présents à cette rencontre, tout comme Daniele évidement et quelques roadies tel que Monty. J’aurais bien aimé qu’il débarque quand nous étions rentrés à Los Angeles mais il tenait bon et malheureusement pour moi, il ne faisait pas de vagues alors il n’y avait aucune raison de le congédier.

Pas encore, du moins.

La réunion ne fut pas très longue. Il y avait quelques petits ajustement à prévoir et j’avais valider le nouvel ordre de mes chansons incluant mon duo avec Daniele et les apparitions de Sniper. Ça allait être un très grand concert ce soir, je le sentais ! J’avais promis à Jess que pleins de photos seraient prises et que je lui passerais un coup de fil immédiatement après. Il serait tard ici mais encore tôt à Los Angeles alors je ne risquerais de réveiller Sydney.

Accompagné de non pas un mais bien deux gardes du corps, je me dirigeais à ma chambre et je croisais Sniper dans le couloir. Le pauvre semblait perdu avec sa clé de chambre en main, à regarder à droite et à gauche. Mais à sa défense, les numéros ne se suivaient pas forcément et c’était vraiment embêtant tant qu’on n’avait pas trouvé notre chambre une première fois et noté les numéros de celles tout près.

- Je me doutais que tu cherchais ton chemin. Julian et moi avons tournés en rond un bon moment avant de se repérer.

Je regardais sur sa clé le numéro de sa chambre et je lui offris ensuite un large sourire. Nous n’aurions pas besoin de chercher très longtemps, je savais exactement où se trouvais sa chambre. Je fis signe aux hommes qu’ils n’avaient plus besoin de me suivre de toute façon, sur cet étage, il n’y avait que les gens affectés à la tournée c’était donc assez sécurisé et puis j’étais maintenant en compagnie de Sniper.

- Tu es juste en face de moi. Il faut aller au bout de ce couloir, prendre à droite puis encore tout au bout sur la gauche et ça y’est.

Je savais que Sniper ne buvait plus depuis un moment alors je ne lui fais pas la réflexion que Julian et moi avions eu comme quoi, bien bourré, il était impossible de se retrouver dans ce labyrinthe mais ça me repassa quand même par la tête.

- J’arrive d’un meeting avec les roadies et Daniele et on a parlé bien sûr de ta participation. Si tu savais combien je me sens honorée que tu aies prit le temps de venir !  Je me sens choyée et privilégiée.

@ Billy Lighter

Livia était bien la fille de son père… Blonde, les yeux bleus, elle avait le port de tête bien haut mais ce qui la rendait vraiment belle, ce qui semblait faire d’elle une jeune femme accomplie, c’était qu’il n’y avait aucune arrogance dans sa posture, pas comme Jimmy… Il fallait dire qu’elle n’avait pas été élevée par lui…

Je me rappelais encore en 1962 quand Jimmy était à Fairfax et qu’il nous prenait pour une bande de débiles, mes amis et moi… Juste deux ans avant que Daniele ne débarque et fasse de nous une machine à fric pour le tout nouveau magnat de BSC. Là, on était plus des débiles, du coup.

Bref, je ne trouvais pas ma chambre et l’arrivée de Livia fut salvatrice et c’est avec un magnifique sourire qu’elle devait tenir de sa mère qu’elle vint regarder le numéro de ma clé en se doutant bien que j’aurais eu du mal à me repérer. Apparemment, elle et son mari, Julian Hughes, avaient tourné un bon moment avant de trouver leur chambre…

-BSC aurait pu vous fournir une suite… Je suis sûr que Daniele en a une, lui… Puis tu n’es pas n’importe qui, tu es la fille de Jimmy Reed.

Et je souris bien grand quand elle m’annonça que j’avais la chambre juste en face de la leur !

-Oh génial !

Elle m’expliqua le trajet et je me grattai l’arrière de la tête.

-Heu… On pourrait peut-être aller jusque-là ensemble… je ne connais pas ma gauche de ma droite…

Je rougis, un peu gêné, mais je n’avais jamais réussi à déterminer quelle main était laquelle tout comme j’avais beaucoup de mal à lire l’heure. Je me mis à marcher, côte à côte avec Livia qui avait renvoyé les deux roadies chargés de sa sécurité. Il n’y avait rien à craindre ici puisque tout l’étage était pour les artistes et le staff.

Livia m’expliqua revenir d’un meeting avec les roadies et Daniele. Elle dit se sentir honorée et choyée de ma participation.

-Oh mais c’est moi qui suis honoré, Livia ! Je n’ai pas pu te dire non ! J’espère juste que Billie Blue m’attendra pour naître…

Je regardai Livia.

-D’ailleurs, je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps… Il faut que je reparte très tôt demain matin… Je ne peux pas laisser Sydney seule trop longtemps. J’ai déjà raté la naissance de Jess, elle te l’a sûrement raconté… Je ne compte pas faire la même erreur avec ma deuxième fille….

Je pinçai les lèvres.

-Mais on se verra sur scène et à la fête des roadies après ! J’ai développé une très grande amitié avec les roadies qui s’occupent de tout faire, technologiquement, pour que je puisse jouer avec mes appareils auditifs…

@ Billy Lighter

Quelle belle surprise que de tomber par hasard sur le père de ma meilleure amie dans le couloir de l’étage où se trouvait ma chambre. Apparemment Evan avait du mal à se repérer et ça me fit rire. Je ne me moquais pas de lui au contraire. En fait, ça me rassurait de voir qu’il n’y avait pas que Julian et moi qui trouvions totalement illogique la façon dont étaient disposées les chambres et l’ordre des numéros. Nous avions tourné sur nous même un bon moment avant de se repérer.

- Attend de voir la grandeur de la chambre ! Nous pourrions être deux ou trois familles là-dedans sans se marcher sur les pieds une seule fois !

Les roadies, pour ne nommer qu’eux, avaient leurs chambres sur le même étage mais ils étaient tous regroupés près des ascenseurs. Les chambres étaient beaucoup plus modestes à ce qu’on m’avait dit alors que Julian et moi ainsi que Daniele et Sniper avions droit aux immenses chambres avec les plus belles vues sur Milan. Je ne sais pas si je devais ça au fait que j’étais la fille de Jimmy Reed ou bien la tête d’affiche d’une tournée mondiale mais j’appréciais le grand confort de la luxure.

- J’aimerais surtout croire que c’est ma voix qui me permet d’avoir ce genre de chambre.

La chambre de Sniper ne serait pas difficile à trouver ! Elle était juste devant la mienne, je me souvenais très bien d’avoir vu le numéro hier alors qu’on cherchait la nôtre, Julian et moi. Les roadies qui m’accompagnaient pouvaient vaquer à autre chose puisque j’étais avec Sniper et que je me dirigeais à ma chambre où se trouvait Julian.

- Oui, allons y ensemble, de toute façon je me rendais à ma chambre.

J’attrapais un des sac de Sniper qui voyageait plutôt léger mais comme il me le faisait remarquer, il ne restait vraiment pas longtemps puisqu’il ne voulait pas risquer de rater l’accouchement de Sydney.

- Jess me disait qu’il n’en restait plus très long à attendre. Elle a vraiment hâte !

J’étais passée par là moi aussi avec Julius Rachel, je savais avec quelle fébrilité mon amie attendait la naissance de sa petite sœur.

- Billie Blue! C’est un prénom magnifique et original !

J’entendais dans les paroles de Sniper les regrets qu’il avait concernant Jess et qu’avec Billie Blue, il comptait faire les choses autrement, probablement qu’il pensait que ce serait mieux mais de ce que j’en savais, Jess n’en voulait pas à son père pour ce que j’appellerai des absences à une certaine époque. Son amour avait certainement été inconditionnel et ça, ça valait tout le reste.

- Ça ne me regarde pas et au risque de paraître maladroite, Jess n’a que de bons mots pour toi et elle n’entretient pas d’amertume pour… pour le passé. On en peut pas savoir ce que vit une personne tant qu’on ne chausse pas ses chaussures. Elle adore le père que tu es et c’est tout ce qui devrait compter.

J’espérais ne pas avoir manquer tact ou d’avoir maladroitement exprimé les sentiments de ma meilleure amie. Mais rien ne servait qu’Evan continu de s’en vouloir pour quelque chose qu’il ne pouvait pas changer. J’avais eu sensiblement la même vie avec un père absent et ce qui faisait la différence était aujourd’hui et non hier.

- J’ai tellement hâte d’être sur scène avec toi ! C’est un rêve qui se réalise et tant qu’à être dans les confidences, petites, je donnais des concerts avec mes peluches et j’avais The Army au complet sur scène avec moi. Si ma mémoire est bonne, tu étais mon gros hippopotame mauve !

Bon, je faisais avec ce que j’avais hein ! Il aurait pu être ma girafe borgne au cou tordu mais c’était Sherman qui en avait hérité. C’était trop cool une girafe qui jouait de la batterie !

- Les roadies sont super sympa, j’ai beaucoup de chance de travailler avec autant de monde passionné.

J’incluais Monty là-dedans, rien ne servait que je le mentionne si ce n’était que pour lui taper sur la tête. Il n’était pas là pour se défendre et ce n’était pas dans mes habitudes de parler dans le dos des gens comme ça, sans avoir de vraies raisons de le faire.

- On tourne ici, ensuite ce sera au bout du couloir. Est-ce que tu voudrais qu’on regarde ensemble la liste des chansons ? Parce que si tu veux, tu pourrais même chanter avec moi si tu veux !

Peut-être que je poussais un petit peu loin la chance déjà immense que j’avais de partager la scène avec lui.  

@ Billy Lighter

Je m’étonnais que la fille de Jimmy Reed n’ait pas droit à une suite. En fait, je pensais que comme les hôtels aux USA, celui-ci avait ses suites au sommet du bâtiment. Mais Livia m’assura qu’on pouvait loger trois familles dans nos chambres. Je fis un « o » silencieux avec ma bouche et puis m’exclamai.

-Heureusement que je ne reste pas longtemps. Je vais me sentir bien seul là-dedans. Je risque de me perdre dans ma propre chambre.

Et je disais ça avec sérieux, parce que j’étais très sérieux.

Livia, elle, espérait que c’était surtout sa voix qui lui valait ce genre de chambre. Je passai un bras autour de ses fines épaules.

-Bien sûr que c’est le cas ! Puis Daniele n’aurait pas laissé sa star dans une chambre de merde ! Surtout pas sur ses terres ! Mais le talent fait tout. Tu ne serais pas la fille de Jimmy que tu en serais au même point… Enfin, sauf que tu serais probablement chez MTI.

Je roulai des yeux.

-J’ai jamais compris pourquoi Jimmy ne voulait pas engager des femmes. Je suis sûr qu’il loupe un tas de talents.

On décida d’aller ensemble jusqu’à ma chambre puisque de toute façon, Livia se rendait à la sienne. Elle chopa un sac, preuve qu’elle n’était pas une petite Lola et qu’elle était prête à mettre à mettre la main à la pâte pour aider les autres.

-Merci ma belle… Pour l’aide pour la chambre et pour le sac.

On marcha dans les couloirs tout en discutant. Et je rigolai quand on parla de ma fille à naître. Jess était super impatiente. Je souris bien plus largement.

-Je sais ! Elle passe tous les jours à la maison ! Elle fait les petites épiceries pour faire tous les caprices culinaires de Syd… L’autre jour, elle voulait un burger aux fraises ! Tu y crois toi ? Un burger aux fraises !

Et Livia me congratula quand je lui dévoilai le futur prénom.

-C’est beau hein ! C’est Syd qui a choisi alors qu’on se posait des questions sur la couleur de la chambre de la petite. On ne voulait pas tomber dans le cliché du rose pour une fille et bleu pour un garçon… Du coup, la chambre est bleue, pour Billie Blue…

Et je comptais bien, cette fois, être présent, former une famille soudée et avoir les yeux bien en face des trous pour ne rien rater. Pas comme j’avais fait pour Jess. Mais Livia me rassura. Jess était fière du père que j’étais…

Je souris.

-C’est vrai que même jeune, quand elle était toute petite, j’ai eu des bons moments avec Jess quand je n’étais pas en tournée avec elle… Mais j’ai pris de gros risques, avec l’alcool puis en l’emmenant à des fêtes chez Daniele qui n’étaient pas vraiment pour les enfants. Du coup, j’ai perdu le peu de garde que j’avais. C’est ça que je regrette.

Je regardai Livia dans les yeux.

-Mais je suis content que Jess parle de moi en bien. On est très proches, plus que jamais.

Et tant qu’on en était dans les confidences, Livia me confia que, petite, elle avait reformé The Army avec ses peluches et j’éclatai de rire en apprenant que j’étais un hippopotame mauve.

-Excellent ! Et c’est dingue ! Une si petite fille qui est fan de ce qu’on fait ! Ou de ce qu’on faisait. C’est vraiment cool.

J’étais heureux qu’elle ait passé du bon temps sur notre musique et que ça ait peut-être forgé sa vocation.

Quant aux roadies, elle en était très contente aussi.

-BSC a toujours su bien nous entourer. Jimmy Reed a bien des défauts, mais il soigne ses artistes.

Elle me proposa qu’on regarde sa liste de chansons.

-Avec plaisir ! On pourrait se tenter un petit arrangement acoustique pour In Your Head moi à la guitare, toi au chant, rien d’autre. Un truc épuré, sans fioritures.

Je lui souris.

-Mais c’est toi la patronne hein ! Et on va pas embêter Julian ?

@ Billy Lighter

L’hôtel était étrangement fait et donc, tout le staff travaillant sur ma tournée se retrouvait au même étage, cependant, les meilleures chambres étaient tout au fond et assez grandes que nous pourrions y loger trois familles sans se piler sur les pieds. Evan était content d’y dormir qu’une nuit car il allait s’y sentir seul. Je pouvais comprendre que de voyager seul n’était pas la plus belle des expériences et que je me sentirais bien seule moi aussi.

- Heureusement qu’on n’y fait que dormir. Le temps va passer beaucoup plus vite.

Rester seul dans une chambre aussi grande quand on a rien à faire serait d’un ennui morte. Mais Sniper n’allait qu’y dormir puisqu’il ne restait qu’un soir donc son séjour ne devrait pas trop lui être pénible. Et puis j’espérais qu’il s’amuse assez sur scène pour ne pas se soucier du temps et que lorsqu’il poserait la tête sur l’oreiller, il s’endorme comme une pierre.

- Mon père et sa relation conflictuelle avec les femmes. Écoute, si un jour quelqu’un perce le mystère, je prends un exemplaire de sa thèse.

Jimmy devait effectivement avoir passé à côté de plusieurs grands talents mais sa politique était à e point rigide qu’aujourd’hui, et grâce à ça, on ne parlait plus du fait surprenant que je sois chez BSC que de mon talent en expliquant ça par le fait que Jimmy soit mon père. Je savais qu’au fond, Jack avait joué gros et que ça n’avait pas été si facile que ça mais ce que moi je savais comparativement à ce que la grande majorité des gens pensants représentait deux mondes complètements opposés.

J’attrapais donc l’un des sac d’Evan et je l’accompagnais jusqu’à sa chambre qui n’était vraiment pas loin de la mienne, en face pour dire vrai. Evan me remercia pour le coup de main qui était tout naturel.

Jess avait tellement hâte d’être une grande sœur ! Elle en parlait comme si c’était le plus beau jour de sa vie chaque fois que le ventre de sa belle-mère grossissait un peu ou qu’elle avait ressenti sa future petite-sœur lui donner un coup de pied. Je ne m’étais pas à ce point extasié pendant la grossesse de mamita probablement parce que je l’avais déjà vécu par le passé mais je ne minimisais pas son plaisir pour autant. En tous les cas, j’étais heureuse de voir que ma meilleure amie entretenait une très belle relation avec la nouvelle femme de son père.

- Un burger aux fraises ? Je ne suis pas certaine du goût que ça peut avoir… Je vais les laisser y goûter avant, voire si c’est bon !

Mamita n’avait jamais vraiment eu de goûts étranges ou alors je ne m’en souvenais pas mais je me souvenais qu’elle mangeait beaucoup et tout le temps et que si on lui faisait remarquer, c’était à nos propres risques et périls.

- C’est vraiment très beau !Et c’est unique aussi.

Beaucoup de parents partaient en quête d’un prénom original et unique pour leur rejeton et on se retrouvait avec des combinaisons douteuses mais Billie Blue sonnait avec douceur et ça ne me donnait pas l’impression d’avoir été pigé dans le restant de sac à lettre. Et en plus, il y avait une belle histoire avec le prénom ce qui lui donnait une belle richesse en prime.

Je tentais ensuite de rassurer Evan sur ses aptitudes de père. Je savais qu’il n’avait pas été très présent pour Jess quand elle était plus jeune et qu’avec le recul, il aurait aimé lui offrir mieux mais moi, quand mon amie me parlait de son enfance et de son père, elle m’en parlait toujours comme de ses meilleurs moments. Elle n’avait jamais laissé sous-entendre que son père n’avait pas été à la hauteur.

- Je comprends que de pas l’avoir eu avec toi autant que tu voulais te donne des regrets mais au  moins, quand on voit combien Jess est épanouie et qu’elle te donne tout le mérite qui te revient, c’est que tu as assuré comme père.

Pour rendre la conversation plus légère bien qu’elle n’était pas non plus lourde, je lui racontais ce que je faisais, jeune, avec mes peluches et ça le fit rigoler. Moi aussi d’ailleurs alors que je me remémorais tous les concerts donnés dans le salon de ma maison avec ma version peluche de The Army.

- J’ai grandis avec votre musique Enrique est un fan inconditionnel alors c’était normal pour moi de jouer à faire des concerts avec vous.

Alors que nous arrivons à nos chambre, je lui proposais de regarder ensemble la lise des chansons questions de voir s’il avait des suggestions à me faire. J’étais ouverte à les entendre et apprendre.

- Julian sera très heureux de te voir et même, si tu crois que ta chambre puisse être trop grande et que tu veux partager la nôtre, ça nous fera plaisir !

@ Billy Lighter