Cette première étape nord-américaine de la tournée était déjà derrière moi et je pouvais me reposer quelques jours avant de m’envoler vers l’Europe et poursuivre mon rêve car oui, je vivais littéralement mon rêve. Tous mes concerts jusqu’à présent avaient été un succès. Les spectateurs chantant mes chansons avec moi, les danseurs, les enchaînements, Jesse en première partie. Rien ne clochait et tout le monde était satisfait.

Pour mon plus grand bonheur, Sniper avait accepté de me rejoindre à Milan pour partager la scène. Même dans mes rêves les plus fous de jeune fille, je n’aurais imaginé pouvoir me permettre d’avoir Evan ‘’Sniper’’ Kurtz comme invité pendant l’un de mes concerts ! C’était presque un fantasme de chanteuse que je réalisais.

Bien qu’il n’y avait pas ou peu de décalage horaire pendant cette portion nord-américaine, j’avais dormi de longues heures quand Julian et moi étions rentrés à la maison. Nous avions droits aux meilleures chambres d’hôtel et pourtant, aucun lit n’était plus confortable que le mien. Et puis Julian et moi avions beaucoup de moment intime à rattraper car, aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, ce n’est pas en tournée que nous en profitions le plus ! J’étais toujours très fatiguée en rentrant à l’hôtel et j’observais une certaine discipline pour mettre toutes les chances de mon côtés. Je ne voulais pas risquer de tomber malade ou de crouler sous l’épuisement. Je prenais très au sérieux cette tournée en me disant que lorsque j’aurais plus d’expérience, je pourrais me permettre de faire un peu plus la fête.

Bref, là que la machine à lavée s’occupait de toute la lessive cumulée en tournée et que j’étais à jour dans mes travaux, je voulais profiter de ma journée pour passer voir mon père. Mamita m’avait informé qu’il se trouvait chez BSC pour la journée et comme je voulais aussi voir Daniele, je me disais que je ferais d’une pierre deux coups en passant d’abord voir Jimmy et qu’ensuite, j’irais à l’étage en dessous voir Daniele.

Julian me déposa devant la tour et s’en alla lui, magasiner des pièces de moteur pour son bolide qu’il construisait dans notre garage. Julian me faisait sourire avec ses contradictions que seul lui décryptait. Autant il ne tolérait aucune saleté sur lui, près de lui, autour de lui, autant de jouer dans un moteur plein de graisse ne le faisait pas tiquer plus que ça.

Je pris l’escalier plutôt que l’ascenseur et j’arrivais non sans effort à l’étage du bureau de mon père. Devant la porte, était installé un gamin, une dizaine d’année je dirais et sur le moment, je cru que Jimmy devait avoir de la visite et que le gamin avait été prié d’attendre sagement à la porte.

- Salut ? Est-ce que Jimmy est occupé avec quelqu’un ?  

Je ne voulais pas interrompre mon père avec une visite imprévue mais d’un autre côté, s’il en avait pour un moment avec la personne qui devait être avec lui dans son bureau, je serais mieux de me rendre voir Daniele avant et ainsi, laissé le temps à Jimmy d’achever sa rencontre.

- Est-ce que tu sais s’ils en ont pour longtemps ?

Ce petit avait une drôle de tronche, une impression de déjà-vu mais je ne savais pas de où je tenais cette impression.

@ Billy Lighter

Il y avait pas école aujourd’hui parce que les professeurs étaient en congé. Alors, moi, j’avais voulu aller chez BSC toute la journée. Jordan pensait que ça serait long mais j’avais insisté pour venir de quand la tour ouvre jusqu’à-ce qu’elle ferme. J’avais dit que je ferais mes devoirs devant la porte de Jimmy parce que des gens venaient pas toujours. Moi, j’avais de bonne notes alors, Jordan avait bien voulu.

Moi, j’aimais venir ici pour surveiller le parking et la porte de Jimmy. Je surveillais la porte que quand Jimmy était ici. C’était pas toujours le cas mais, aujourd’hui, il était là. Alors, quand je suis arrivé, j’ai demandé à la dame à l’accueil si Jimmy était là et elle avait dit « oui ». Alors, je suis monté et je me suis mis devant la porte de Jimmy après avoir eut la liste des rendez-vous d’aujourd’hui. La dame de l’accueil me l’avait donnée.

J’avais commencé par lire les noms et les heures pour les apprendre par cœur. Il y en avait pas beaucoup, aujourd’hui. J’avais aussi la liste des gens que Jimmy voulait pas qui monte aussi avec les photos. C’était l’accueil qui avait cette liste-là. Il y avait mon nom et une photo de moi qui était prise des caméra mais le nom avait été barré parce que, maintenant, je pouvais venir. Les autres gens de la liste, ils n’étaient encore jamais monté ici.

Le premier rendez-vous arriva et je le laissai passé après avoir vérifié son nom. Je savais pas qui il était pour Jimmy mais bon… Pas grave… Après quoi, je m’étais assis à terre et j’avais fait mes devoirs. J’avais vite eu froid alors j’avais mis mon pull… Il y avait la climatisation ici et je trouvais que c’était trop froid. Elle était plus chaude dans le bureau de Jimmy… Moi, je lui dirais que je suis pas content qu’il fasse si froid. Ou alors, il devra me payer plus s’il veut que je subisse ça.

Voilà.

En mettant mon pull, je cachai un peu mon badge avec mon nom. Jimmy me l’avait donné à mon premier jour.

Je finis mes devoirs quand le rendez-vous de Jimmy s’en alla. Il me salua et moi, je lui répondis en hochant de la tête. Il s’en alla. Moi, j’attendais que quelqu’un monte pour venir tuer Jimmy comme ça, je pourrais le mettre dehors ou lui tirer dessus avant mon lance-pierre que j’avais dans ma poche arrière.

Oui… Je voulais ça…

Mais le prochain à monter était une fille blonde. Je levai un sourcil… Je l’ai déjà vu quelque part… Je plissai des yeux. Il y avait pas de femmes dans les rendez-vous d’aujourd’hui.

La fille demanda si Jimmy était occupé. Non. Il ne l’était pas. Le rendez-vous venait de partir maintenant, Jimmy se repose. Il se repose souvent. Il fume, se repose et boit. Moi, je crois qu’il vivra pas longtemps mais bon… En attendant, il me payait.

J’essayais de remettre un nom sur la fille que j’avais déjà vu et elle demanda si Jimmy en avait encore pour longtemps. Elle l’appelle Jimmy alors que tout le monde l’appelle Monsieur Reed.

Sauf moi.

-Jimmy a pas de rendez-vous. Il fait des trucs de riches. Donc, il fume ou il boit, je sais pas trop. Il fait peut-être les deux.

Je fixai la fille et réussi, enfin, à savoir où je l’avais vu. Dans les magazine et sur certaines affiches en bas dans le hall de la tour. C’était Livia, la chanteuse.

-Mais toi, tu peux pas le voir parce que tu as pas de badge.

Je soulevai légèrement le pan de mon pull à tirette pour que Livia voit mon badge où il était marqué mon nom.

Grant Custer Fleming.

Je fixai toujours la fille penchant légèrement la tête sur le côté.

-Et tu as pas rendez-vous. Alors, si tu veux voir Jimmy, toi, tu dois aller en bas demander un rendez-vous et revenir à l’heure du rendez-vous. Voilà. Mais tu passeras pas. Même si tu chantes pour BSC.

J’haussai des épaules.

-Les produits ont pas de passe-droit.

Oui. J’avais appris des mots… En tendant un peu l’oreille, parfois, quand Jimmy était en rendez-vous. Suffisait de coller son oreille à la porte et se concentrer fort pour parfois entendre ce que disait Jimmy et les gens qui venaient le voir. Il y en avait qui parlait des musiciens en disant que c’était des produits. Je crois pas que Jimmy l’a dit mais d’autres oui. Et passe-droit, j’avais appris ça aussi ici… De Daniele Ricci, je crois… Il venait souvent voir Jimmy, du coup, il était toujours sur la liste de rendez-vous, même si, parfois, il venait pas. Il y était tout le temps depuis que je l’avais recalé l’autre jour.

Je crois qu’il m’aime pas mais je m’en fiche.

@ Billy Lighter

J’avais été surprise de trouver un jeune garçon faire le guet devant la porte de mon père. Est-ce que les conditions de travail qu’il imposaient étaient à ce point difficile pour qu’il se résigne à engager dans les garderies ? Quoi qu’il en soit, je lui demandais si Jimmy était en entretient ce à quoi il me répondit que non, qu’il devait boire ou fumer, ou bien les deux. Ça me fit froncer des sourcils.

Il avait son genre et un badge que je n’avais pas et qui faisait en sorte que je ne puisse pas voir mon père.

- Je peux voir Jimmy si j’en ai envie, badge ou non.

Je m’approchais de la porte mais le garçon plaça son badge en évidence pour que je puisse y lire son nom. Grant Custer Fleming qu’il s’appelait et ça me fit frémir déjà à cause de son nom de famille mais parce qu’il ressemblait à s’y méprendre à Ward Fleming. C’était un visage qui resterait à jamais graver dans ma mémoire, tout comme sa voix et sa gestuelle. Jimmy n’aurait quand même pas engagé le fils de mon kidnappeur ? Ce serait la pire mauvaise idée à moins qu’il ait envie de le balancer par la fenêtre de son bureau pour se venger.

C’est qu’il était effronté le mini Fleming, en plus ! Il ne voulait pas me laisser passer et me suggéra même de redescendre jusqu’en bas pour prendre rendez-vous. Je n’allais pas m’énerver contre lui mais il commençait à jouer avec ma patience.

- Et si tu frappais à la porte et que tu demandais Jimmy s’il a du temps pour moi ? Comme ça, tu ne m’auras pas laisser passer sans avoir au moins prit le temps de te renseigner et si Jimmy n’est pas en mesure de me recevoir, j’irai en bas prendre un rendez-vous.

Mon dieu était-ce si compliqué à comprendre ?

Mais là où il fit sauter les cordons de ma patience fut quand il mentionna en haussant des épaules, presqu’en prenant un air supérieur, qu’un produit n’avait pas de passe-droit. Un produit ? Il m’avait vraiment traité de marchandise du haut de son même pas quoi ? Dix ans ?

- Un produit ?

Je m’avançais pour le regarder de près et de haut parce que j’étais quand même quelques têtes plus grande que lui.

- Je suis sa fille et je n’ai jamais eu besoin de prendre rendez-vous avec mon père. Alors soit tu te tasse et tu me laisse entrer, soit tu fais comme je te l’ai suggéré et tu lui demande toi-même si je peux le voir !

@ Billy Lighter

La fille voulait entrer mais elle pouvait pas. Pas de rendez-vous. Pas de badge. Pas d’entrée. C’est comme ça. Les règles, sont comme ça et la fille pouvait pas entrer. Voilà. C’est ce que je lui expliquais mais elle disait qu’elle pouvait voir Jimmy avec ou sans badge.

-Non. Tu peux pas.

Simple. Elle peut pas. Et j’avais bien montré mon badge pour lui faire comprendre que, moi, j’en avais un et que si elle avait pas le même avec marqué « Livia » dessus, elle pouvait pas rentrer. Parce que j’avais reconnu que c’était Livia, la chanteuse. J’aimais pas trop sa musique. C’était pour les filles, sa musique. Je préférais The Burning Fire. The Burning Fire, c’était bien. Livia, ça faisait mal aux oreilles.

Alors, je dis à Livia de redescendre pour aller prendre rendez-vous. Si elle a un rendez-vous alors, elle pourra passer. Mais elle n’en avait pas alors, elle ne pouvait pas rentrer. C’était comme ça. Moi, j’allais pas changer les règles pour une chanteuse. Mais elle voulait quand même que je toque pour déranger Jimmy et demander si il avait le temps de la voir. Je penchai légèrement la tête sur le côté. Moi, j’aime pas ceux qui pense qu’ils peuvent tout se permettre. Je croisai les bras m’appuyant contre la porte pour totalement l’empêcher de passer.

-Non. Moi, je change pas les règles pour toi. Toi tu veux un rendez-vous ? Tu vas voir la fille à la réception pour qu’elle appelle Frances pour un rendez-vous. C’est comme ça que ça fonctionne. Jimmy fume et boit. Il aura le temps si tu prends rendez-vous. Il veut pas être déranger sinon.

Et j’ajoutai que les produits avaient pas de passe-droit. C’était tout des nouveaux mots que j’avais appris. Ici, j’apprenais beaucoup en écoutant des bouts de conversation de Jimmy.

La fille semblait pas comprendre le mot « produit ».

-Oui. Un produit. Toi tu chante et tu rapporte de l’argent à Jimmy. Alors, tu es un produit. C’est les types qui viennent voir Jimmy qui vous appellent comme ça.

Elle s’avança. Me regarda de haut. Je levai un sourcil sans bouger alors que je barrai toujours la porte. Je relevai le menton pour soutenir son regard.

C’est là qu’elle dit qu’elle était la fille de Jimmy. Je plissai des yeux. Oui… Je me rappelle maintenant… J’avais oublié ça. C’est la fille de Jimmy Reed. Elle disait que, comme c’était son père, elle avait pas besoin de rendez-vous. Elle me disait de soit me bouger, soit demander à Jimmy s’il était occupé.

Je fronçai les sourcils. Elle commence à m’énerver.

-Et ? Moi, j’ai pas de preuve que tu es sa fille. Tu dois aller faire un test à l’hôpital pour que je sois sûr.

Comme j’avais fait pour le juge. Alors que tout le monde sait que je suis le fils de Ward Ward Fleming… Mais je me venge là…

-Puis, même si tu es sa fille, il y a des règles. Tu dois avoir rendez-vous. Voilà. Pas de passe-droit pour les enfants de Jimmy. Voilà. Moi, je suis les ordres. On m’a pas dit que les enfants de Jimmy peuvent entrer sans rendez-vous alors tu rentres pas. Et je dérange pas Jimmy. Et si tu continue à m’énerver, moi, je vais devoir utilisé mon talkie-walkie pour appeler la sécurité. Ou utiliser mon lance-pierre.

Je la fixai.

-Moi, je rate jamais la cible.

Oui. Jamais.

-Maintenant, descends chercher le rendez-vous.

Voilà.

@ Billy Lighter

Le petit moucheron à la porte était à cheval sur les règles. Pas de rendez-vous, pas d’accès au bureau de Jimmy. Hors de question que je redescende à moins que Jimmy ne soit vraiment en rencontre avec quelqu’un et qu’il ne pouvait absolument pas me recevoir. Toutefois, selon le nouveau portier de mon père, ce dernier n’était pas en compagnie de quelqu’un. Il buvait et fumait alors c’était complètement ridicule de retourner à l’accueil pour prendre rendez-vous !

- Est-ce que Jimmy t’a dit ’’Je ne veux être déranger sous aucun prétexte’’ ? S’il t’a bien donné cette consigne, je veux bien attendre mais si ce n’est pas le cas, je ne vois pas pourquoi tu m’interdis le passage !

Ça commençait à bien faire et mes nerfs s’usaient à force.

Tout ce qu’il avait à faire était de toquer à la porte, de demander à Jimmy s’il avait du temps pour moi et ainsi tout le monde serait content ! Mais non, il refusait de frapper à la porte sous prétexte qu’il ne voulait pas changer les règles pour moi !

- Mais quelles règles ? Tu en vois d’afficher là sur le mur ? S’il n’y en a pas c’est qu’on peut frapper à la porte et s’annoncer. Il n’y a que Jimmy qui pourra dire si oui ou non il a envie de me voir.

Je soufflais entre mes lèvres pour conserver mon calme mais le gardien des clés me compara à un produit. Il avait de la chance que je sache encore me retenir. S’il avait eu en face de lui Lola par exemple, il aurait eu la tête dévissée puis pulvérisée !

- Bah justement, le temps c’est de l’argent et avec ce que j’ai à discuter avec Jimmy en ce moment, tu lui en fait perdre alors ça suffit, tasse-toi s’il-te-plait !

Ce n’était quand même pas lui qui allait m’empêcher de voir mon père ! Mais même avec l’argument du lien de famille, le gamin tenait quand même son bout en disant qu’il n’avait pas de preuve que j’étais la fille de Jimmy et que je devais faire un test à l’hôpital pour prouver ce que je disais.

- Ok tu te prend vraiment pas pour un sprite dégazé toi ! Si tu sais lire, ce que je doute tu aurais su par n’importe quel magazine que je suis la fille de Jimmy.

Je fis un pas vers l’avant mais il me menaça de son lance-pierre. Je le vrillais du regard. S’il osait me tirer dessus et qu’il me blessait, il n’aurait pas assez d’une vie pour fuir !

- Bon, là tu as assez joué avec mes nerfs ! Utilise ton foutue walkie-talkie pour appeler la sécurité et c’est toi qui seras sortie je te le garantie et si tu ose me tirer dessus, je te le ferai avaler par là où le soleil ne brille jamais !

Je me plantais devant lui et je le fixais de mon regard le plus mauvais. Ça pourrait durer des heures je n’en avais rien à foutre mais je ne céderais jamais à ses caprices d’enfant roi qui a manqué d’air à la naissance.

@ Billy Lighter

Livia voulait absolument rentré sans badge et sans rendez-vous. Moi, je lui dis que les règles étaient les règles. C’est comme ça. On peut rien y changer. Elle DOIT respecter les règles même si elle est chanteuse. Puis, elle me demanda si Jimmy avait dit qu’il ne voulait être déranger sous aucun prétexte. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Il a dit « rendez-vous » et « badge ». Voilà. Je suis les règles.

Jimmy aime se reposer. Alors, je pense que s’il est seul c’est qu’il se repose. Il est paresseux et faible parce qu’il fume et boit alors il doit se reposer. Moi je suis là pour surveiller alors je surveille.

Elle se demanda de quelles règles je parlais parce qu’il n’y avait aucune papier avec les règles. Elle disait que s’il y avait pas de panneau on pouvait frapper et entrer. Je plissai des yeux la fixant. Elle m’ennuie beaucoup !

-Les règles de la tour. Celles que Jimmy m’a dit. Jimmy a renforcé la sécurité parce que des gens étaient monté dans son appartement sans qu’il le sache et ont failli le tuer pour prendre sa tour. Depuis, il veut juste ceux avec rendez-vous et ceux avec des badge. Voilà. Il fallait te renseigner.

Oui. C’était moi qui était monté dans son bureau pour essayer de prendre sa tour. Depuis, il avait renforcé la sécurité. Puis, j’avais brûlé l’escalier aussi. Même si on voyait plus rien de ça. Tout avait été réparé. Quand j’avais vu ça, j’avais été déçu.

Livia avait pas aimé être traité de produit mais j’avais fait que reprendre les mots des gens en costumes qui venaient voir Jimmy. Elle a qu’à se plaindre à eux. J’expliquai le mot et elle lâcha la même phrase que Jimmy.

Le temps, c’est de l’argent. Et elle disait que j’en faisais perdre à Jimmy. Apparemment, elle voulait lui dire des trucs important. Mais je m’en fiche.

-Et les règles, c’est les règles. Voilà. Moi, si je te fais passer, tout le monde va vouloir passer. Moi je vois pas ce que tu comprends pas dans « pas de passe-droit ».

Tout peut-être. Les mots étaient peut-être compliqués pour elle. Elle semble lente. Un peu comme Howard et ce looser de Jesse. Peut-être que tous les chanteurs sont lents.

Puis, elle dit qu’elle était la fille de Jimmy. Je l’avais lu mais j’avais pas de preuve. Elle disait que je me prenait pas pour un Sprite dégazé… Je suis pas un Sprite. Je suis Grant. Elle disait que c’était écrit dans les magazines. Oui. Je sais. Mais c’est pas une preuve.

-Je suis pas du Sprite. Je suis Grant. Et les magazines, parfois, ils disent des conneries. C’est ce qu’on m’a dit.  Il me faut le papier de l’hôpital pour être sûr.

Elle avança alors je menaçais. Elle commençait à beaucoup m’énerver. Mais elle s’énervait aussi alors ça me plaisait. Elle disait que si j’appelais la sécurité, c’était moi qui serait sorti. Je levai un sourcil. Elle me menaça ensuite. Je la fixai prenant mon lance-pierre dans ma main. Je ne la visai pas encore.

-Moi, je fais partie de la sécurité. Je suis même le garde du corps de Jimmy. Ils me vireront pas. Mais toi, je vais te virer si tu m’ennuies encore plus ! Si tu veux te battre, on peut mais je vais gagner. Tu es une fille et tu es toute maigre.

Oui. Virée, la fille de Jimmy.

@ Billy Lighter

J’avais reçu deux managers ce matin… C’était beaucoup trop surtout que l’un d’eux était Daryll, le manager de Victoria Hunter… Je lui avais suggéré de prendre sa retraite, ce ne serait pas un mal… Il était toujours, malgré le passage des années, l’homme de mon père et me traitait toujours comme un avorton.

Pas grave, moi je le traitais comme un vieillard infirme.

Il voulait une tournée pour Vicky et je lui avais dit qu’il devait attendre la fin de la tournée de Livia pour ne pas faire de l’ombre à ma fille… Et aussi pour que les rentrées d’argent de ladite tournée puisse financer cette de Victoria… J’avais déjà assez de concurrence avec Lola que pour en plus me faire concurrence à moi-même avec une tournée de la vieille chanteuse…

L’autre manager avait été Jack Perry qui était venu m’expliquer que son fils adoptif, Jesse Stark, ne pourrait pas être en première partie de toute la tournée de Livia. J’avais demandé pourquoi et il avait dit que c’était parce que le petit devait aller à l’école. J’avais tiqué… Puis lui avait dit alors de me trouver un autre groupe encore sur ses débuts à promouvoir pour chauffer la salle avant la montée sur scène de Livia.

Bien que ma fille n’avait pas besoin qu’on chauffe la salle pour elle… Je l’avais bien vue à Vegas ! Elle avait déjà ses fans et ils étaient fidèles.

Une fois Perry partit à la recherche de remplaçants pour Jesse, je m’étais accordé une pause. J’avais fumé tranquillement une cigarette en regardant L.A. du haut de ma tour, pensant que Ward Fleming devait se trouver quelque part et espérant que mes Los Diablos étaient en sécurité.

Puis j’avais bu un whisky et m’étais couché dans le canapé. Je m’étais endormi presque instantanément… Comme quoi, même la guerre des gangs ne m’empêchait pas de trouver le sommeil.

Jusqu’à ce que j’entende des voix… Des petites voix énervées qui se répondaient l’une à l’autre et qui venaient de derrière ma porte. Je me retournai sur le canapé et plaçai un coussin sur mon oreille… Mais ça continuait et semblait ne pas vouloir finir.  

Alors je m’étais levé, avait rajusté mon costume et coiffé mes cheveux… J’avais reconnu les voix. C’étaient celles de Custer Fleming et de ma propre fille.

Elle devait ne pas avoir de badge ni de rendez-vous.

J’ouvris la porte à la volée pour me retrouver derrière Grant qui avait son lance-pierre en main et une Livia énervée qui croisait fermement les bras… On aurait dit Maritza quand elle était en colère.

Je les interrompis.

-Je suis un grand pécheur, vous savez ? Mais il y en a trois que je chéris particulièrement : la luxure, la gourmandise et la paresse… Et vos petites voix agaçantes m’empêchent de m’adonner à ce troisième péché…

Je regardai Grant.

-Laisse-moi deviner… Pas de badge et pas de rendez-vous ?

@ Billy Lighter

J’avais devant moi un petit être désagréable qui me faisait un petit abus de pouvoir avec des règles dont je n’avais jamais eu besoin de suivre. Oui, d’accord je pouvais comprendre que la logique de demande run rendez-vous mais Jimmy ne m’avait jamais exigé de badge et de rendez-vous. S’il me le disait lui-même, je le saurais pour la prochaine fois mais aujourd’hui ce n’était pas le cas et ce petit gardien des clés s’approchait du bout de ma patience.

- C’est super que tu suives les règles mais jusqu’à présent je n’ai jamais eu besoin d’un badge et Jimmy sait que nous avons des choses à discuter alors si tu te donnais la peine de frapper à sa porte tu pourrais vérifier par toi-même !

Mais il était campé sur ses positions et je m’en massais le front en regardant vers la fenêtre tout au bout du couloir en me demandant combien de temps il faut à un gabarit comme le sien pour s’écraser en bas de la tour si je poussais dans le vide ?

- Des gens sont venus ici pour essayer de le tuer ?

C’était quoi cette histoire ? Du grand n’importe quoi sinon mamita m’en aurait parlé ou alors Jimmy lui-même n’en avait pas soufflé mot à ma mère pour ne pas l’inquiéter mais si c’était le cas, il aurait dû prévenir son chiwawa de garde parce que ce dernier jappait un petit peu trop fort.

Il ne se prenait pas pour n’importe quoi en tous les cas et je lui retournais son compliment a ma manière et ça le fit tiquer.

- Si je suis un produit, toi tu es un sprite dégazé ! C’est la vie, p’tit ! Faut s’y faire ! Et toi, tant que tu ne m’auras pas montré ton papier d’embauche officiel avec ta définition de tâche, je ne te montrerai aucun papier médical parce que rien ne prouve que tu es vraiment embauché par mon père. Tu es peut-être juste un petit gars perdu qui prend ses rêves pour la réalité mais hey ! Je ne t’en veux pas, ça se soigne la mégalomanie !

Ça suffisait cette histoire de badge ! Je voulais voir mon père et ce n’était pas ce microbe sur pattes qui allait m’en empêcher mais alors que je fis un pas vers l’avant, il me menaça de son lance-pierre. S’il me blessait à l’aube de mon départ pour l’Europe, je n’aurais même pas besoin de le passer par la fenêtre de l’étage. Jimmy le démonterait lui-même en commençant par la tête !

Parlant du loup, il se montra enfin le bout du nez.

- Je suis désolée du dérangement mais je n’aurais pas eu besoin de lever le ton si ce petit moucheron agaçant avait daigné ne serait-ce que s’informer. Le recrutement de personnel va-t-il mal à ce point pour recruter dans les garderies ?

Parce que si c’était le cas, il y avait bien des employés avec expérience et capable de discernement payé à ne rien faire chez MTI qui aimeraient bien avoir un peu d’avancement niveau carrière !

@ Billy Lighter

Livia, elle disait qu’elle avait jamais eu besoin de badge ou de rendez-vous pour venir. Elle disait que Jimmy savait qu’elle venait discuter et que je pouvais vérifier ça. Je plissai des yeux.

-Non. Maintenant, il faut un badge ou un rendez-vous. C’est comme ça. Moi, je dérange pas Jimmy.

J’expliquai à Livia, vu qu’elle semblait pas comprendre, que Jimmy devait être protéger parce que des gens essayaient de le tuer. Je dis pas que les gens qui avaient essayé, c’était moi. J’avais pas vraiment essayé de le tué mais j’étais entré ici facilement sans badge et rendez-vous. Donc, si je pouvais le faire, moi, je crois que des méchants peuvent le faire aussi.

Livia savait pas qu’on avait essayé de tuer Jimmy. J’hochai de la tête.

-Oui. Ils ont même brûlé l’escalier.

Je montrai du doigt la porte qui menait à l’escalier. Il n’y avait plus de trace de ça et ça m’ennuyait.

Moi, j’essayais de faire comprendre à Livia qu’elle devait aller chercher un rendez-vous si elle voulait entrer. Si elle en a un alors, moi, je la ferais rentrer. Mais sinon, non, même si c’est la fille de Jimmy. Moi, je m’en fichais que c’était sa fille. Ça changeait rien aux règles. Elles sont comme ça. Moi, je les changes pas parce que c’est la fille de Jimmy. Elle me traita de Sprite et je lui dis que je suis Grant mais elle continua à me dire que j’étais du Sprite.

Je fronçai des sourcils. Je l’aimais pas. Elle m’énervait. Elle était encore plus chiante que Jesse et Guillermo réunis. Elle disait que j’avais pas montré mon papier d’embauche et que, du coup, elle était pas sûre que je travaillais pour Jimmy. Elle faisait comme moi et j’aimais pas ça. Je suis pas perdu et je suis pas si petit !

Elle m’énerve !

Je fronçai fort les sourcils !

-Toi, tu as qu’à descendre demander à la dame les papiers qui montre que je travaille pour Jimmy. Moi, je suis pas perdu ! Moi, je viens presque tous les jours !

Je la foudroyai du regard.

-Et je suis pas du Sprite. JE SUIS GRANT.

Et j’allais lui mettre une pierre dans l’œil avec mon lance-pierre si elle continuait. Moi, j’avais déjà vu des gens chiant ici mais elle, c’est la pire. Si c’est la fille de Jimmy, moi, je crois qu’il devrait la punir et l’enfermer dans sa chambre.

J’allais lui dire ça avant de tirer mais Jimmy finit par sortir se plaçant derrière moi. Je me retournai doucement pour lui faire face. Il disait que nos voix étaient agaçantes et qu’il aimait la luxure, la paresse et la gourmandise. Je sais pas c’est quoi la luxure mais je connais le reste et un jour, Jimmy va mourir laid et gros.

Je le foudroyai du regard aussi alors qu’il demanda si « pas de badge et pas de rendez-vous ».

-Oui. Elle a rien. Elle passe pas. Et ma voix est pas agaçante. La sienne, oui.

Livia s’excusa et me traita de moucheron agaçant. Je lui envoyai un regard noir. Très noir. Moi, elle m’ennuie. Moi, je devrais la brûler maintenant. Puis, elle posa une question à Jimmy et je lançai.

-Moi, je suis son garde du corps parce que je suis fort. Moi, je viens pas d’une garderie. J’ai 10 ans. Je suis grand.

Elle m’ennuie. Je fixai Jimmy.

-Moi, je crois que, si c’est ta fille, tu devrais la punir. Elle me traite de tous les noms et elle croit que les produits peuvent avoir des passe-droit. Pas de passe-droit pour les produits même si c’est ta fille. C’est comme ça.

Oui. C’est comme ça.

@ Billy Lighter

Ma fille s’excusa non sans montrer son agacement à l’encontre de Grant. Elle se demandait si le recrutement allait si mal que nous étions obligés de recruter dans les garderies. Je posai mes mains sur les épaules du jeune homme, en faisant par ce geste, mon petit protégé.

-Grant a beaucoup de talent. C’est moi qui lui ait dit que pas de badge et pas de rendez-vous signifiait pas d’entrée… Mais je ne m’attendais pas à ta visite aujourd’hui. Je suis ravi de te voir, Livia.

J’avais toujours les mains sur les épaules de Grant et souris à Olivia.

-J’ai oublié de lui préciser que pour toi, ça ne comptait pas… Tu me pardonneras ?

Grant, lui, disait que sa voix n’était pas agaçante…

-Je t’assure que si… Mais ne t’en fais pas, dans trois ou quatre ans, tu vas muer et ce sera mieux.

Par contre, grand, ça, il l’était… Sa tête m’arrivait déjà presque aux épaules, tout le contraire de Jesse Stark-Perry qui, né d’une junkie, restait très petit pour son âge.

Je regardai Livia et confirmai.

-C’est, en effet, mon garde du corps… Il connait tous les recoins de la tour.

Je la regardai droit dans les yeux et souris.

-Et puis il vaut mieux avoir un Fleming avec soi que contre soi.

Grant disait que je devrais punir ma fille car elle l’avait insulté et la qualifia de « produit »…

Je haussai les sourcils.

-C’est très mal d’écouter aux portes, Grant. Tu n’es pas là pour ça.

J’eus un petit rire.

-Et puis ma fille est une femme maintenant… Une adulte… Je ne peux pas punir une adulte. Tu punis Jordan, toi ?

J’écartai doucement Grant de la porte en le tenant toujours par les épaules et fis signe de la main à Livia d’entrer.

-Tu peux entrer, Liv… je suppose que ma sieste est foutue, de toute façon. Installe-toi, fais comme chez toi.

Puis, je me penchai après avoir retourné Grant vers moi, pour être à sa hauteur.

-Beau travail, Custer Fleming. Je te remercie. Mais Olivia Hughes, Maritza Reed et J.R. Reed ne sont pas des produits, ce sont ma famille. Tu peux les laisser passer.

Je lui souris.

-Je vais parler avec Livia. Mais viens te chercher un coca à l’intérieur quand elle sera partie, tu l’as bien mérité.

@ Billy Lighter

Cette conversation, si pour autant nous pouvions qualifier cela de conversation, avait déjà durée beaucoup trop longtemps. Ce détestable personnage allait venir à bout de ma patience déjà bien maigre. Quand je commençais à utiliser ses propres arguments contre lui, je le fis tiquer et ça m’amusa. Il s’offusqua en répliquant que c’était à moi d’aller trouver la dame, il parlait probablement du département des ressources humaines, pour valider son embauche.

- Non, c’est à toi de me prouver que tu travail bien ici ! C’est facile de venir s’installer devant une porte et prétendre être un employé. N’importe qui peut faire ça, la preuve, tu es devant moi !

Je pouvais sentir sa colère bouillir en lui comme la lave d’un volcan sur le point d’exploser. S’il faisait un scandale devant la porte de Jimmy, je n’aurais même pas besoin de me salir les mains sur lui, Jimmy se chargerait lui-même de le faire voler par la fenêtre !

Et puisqu’il continuait de me qualifier de produit, je le qualifiais de Sprite.

- Si, tu es un Sprite dégazé et tu devrais te calmer, tu es entrain de perdre les dernières bulles qu’il te reste.

Heureusement que Jimmy ouvrit sa porte à se moment parce que le gamin était à un cheveux de s’armer de son lance-pierre avec lequel il m’avait menacé. Je demandais à Jimmy si le recrutement de personnel allait à ce point mal qu’il avait dû embaucher un gamin à peine sortit de l’enfance et il me confirma que, s’il n’avait pas de problème à trouver du personnel, il avait bel et bien engagé ce môme.

- Je suis ravie de te voir également.

Jimmy me demanda pardon pour avoir oublié de spécifier à son jeune garde du corps que je n’avais pas besoin de montrer de badge ou d’avoir de rendez-vous pour me présenter ici. Si j’avais été arrogante au niveau suprême, je n’aurais pas hésité à narguer le petit moucheron en lui disant quelque chose du genre ‘’Tu vois que j’avais raison !’’. Au lieu de ça, je le laissais ravaler par lui-même qu’il avait eu tort de m’empêcher de frapper à la porte de mon père.

- Je ne t’en voudrai jamais d’être prudent.

Je n’en revenais tout de même pas que Jimmy ait pu engager un enfant pour garder sa porte, même s’il connaissait supposément la tour comme le fond de sa poche. Et j’en revenais encore moins quand il ajouta qu’il valait mieux avec un Fleming avec soi que contre soi.

- Ils se valent tous, c’est ce que je comprends.

Donc, mon père avait confié sa sécurité à un psychopathe en devenir. Ça pouvait être un choix rusé comme une épine dans le pied. Seul l’avenir nous le dirait. Jimmy me fit signe d’entrer d’un geste de la main et je passais devant eux sans regarder le rejeton du diable. Jimmy précisa au morveux, alors que je me dirigeais vers un fauteuil que pour moi, ma mère et mon petit frère, aucun rendez-vous était nécessaire.

- Ajoute Daniele sur cette liste. Il en fera une maladie s’il doit subir le même traitement.

L’égo démesuré de mon manager ne se remettrait jamais s’il devait se faire refouler à la porte du bureau de son amico mio.

@ Billy Lighter

Livia m’énervait. Elle disait que c’était moi qui devait prouvé que je travaillais pour Jimmy. Mais, moi, j’avais pas les papiers sur moi.

-La dame en bas a les papiers. Moi, je les ai pas ici.

Oui. Voilà. Elle n’avait qu’à descendre. Moi, je crois simplement que Livia, elle se sent déjà trop vieille pour redescendre et aller demander. Ou alors, elle est paresseuse comme Jimmy.

Moi, je n’aimais pas qu’elle me prenne pour du Sprite mais elle insista me faisant froncer fort les sourcils. J’étais prêt à la mitrailler de pierres quand Jimmy sortit de son bureau pour dire qu’il aurait aimé pouvoir encore être paresseux mais qu’on l’agaçait dehors.

Je fronçai les sourcil pas content de comment il me parlait. Mais quand il dit que j’avais beaucoup de talent, j’hochai de la tête content qu’il reconnaisse la vérité. Il expliqua que c’était lui qui avait donné les ordres mais je tiquai quand il dit être ravi de voir sa fille. Elle l’était aussi.

-Oui, j’ai suivi les ordres.

Oui. Et Jimmy ajouta qu’il avait oublié de dire que les ordres ne comptaient pas pour Livia. Je tiquai encore. Pourquoi ? Pourquoi ça compte pas pour elle et pas pour l’autre Ricci ? J’aimais pas ça. C’était pas égal. C’était pas juste. Je fis la moue mais ne dit rien alors que Livia excusait son père parce qu’elle le trouvait prudent.

-Pas encore assez…

Pas assez prudent. Parce que, peut-être, sa fille voudra le tuer un jour. Dans les films, les gens plein d’argent ils se tuent entre eux. Je sais pas pourquoi.

Je répliquai, ensuite, que ma voix était pas agaçante sans me dérober aux mains de Jimmy sur mes épaules. J’aimais bien qu’il montre que j’étais son meilleur garde du corps. Surtout à sa fille que j’aimais vraiment pas.

Mais il dit que ma voix était agaçante mais que ça ira mieux dans trois ans. Je fronçai fort les sourcils.

-Non. Pas agaçante. Elle, elle est agaçante.

Je parlais de Livia. Elle était agaçante. Je l’aimais pas.

Il confirma que j’étais son garde du corps et que je connaissais la tour par cœur. J’hochai de la tête.

-Oui. Je connais tout.

Puis, il dit qu’il valait mieux avoir un Fleming avec soi que contre soi… Et Livia, elle dit que les Fleming se valaient tous. Je fronçai encore les sourcils. Elle connaissait aussi mon père ? C’est agaçant aussi ça. Je grommelai avant de dire :

-Et les Reed aussi.

Ils se valent. Livia, elle était comme Jimmy quand je suis venu le voir la première et deuxième fois. Chiante et méchante.

Je dis alors que les produits avaient pas de passe-droit mais Jimmy me dit que c’était mal d’écouter aux portes. Je levai un sourcil.

-J’ai pas écouté. C’est les gens à l’intérieur qui parlent fort.

Moi, je dis alors que Jimmy devrait punir sa fille mais il dit que c’était plus une fille mais une femme et, donc, une adulte et que, donc, il pouvait plus la punir. Il demanda si, moi, je punissais Jordan. Je levai un sourcil.

-Oui. Je le punis quand il m’ennuie ou qu’il fume trop. Toi, tu peux punir ta fille.

Il m’écarta un peu et je grommelai. Il dit à Livia qu’elle pouvait entré. J’aurais voulu qu’elle redescente chercher le rendez-vous. Mais Jimmy voulait la faire entrer. Puis, il se mit à ma hauteur pour dire que j’avais fait du bon travail.

J’aimais mieux ça.

Mais il ajouta des noms de gens qui avaient pas besoin de rendez-vous. Je fronçai les sourcils alors que Livia disait de rajouter aussi Daniele Ricci. Je lançai sur un ton agacé.

-Il s’est rajouté parce que je l’ai renvoyé aussi… Lui aussi était fâché. Mais je m’en fiche. C’est les ordres.

Je fixai Reed.

-Ok pour les trois noms mais tu devras l’écrire sur ma feuille. S’ils sont pas sur la feuille, moi, je les laisse pas passer.

Maintenant, Jimmy voulait parler à Livia mais me dit de venir chercher un coca après. Je levai un peu le menton ce que faisais parfois Jimmy aussi.

-Oui. Mérité. Moi je crois que je pourrais en avoir deux parce qu’elle m’a insulté. Je viendrais après. Maintenant, je dois continuer à surveiller.

Je les laisser entrer tous les deux quand même fâché que la fille ait pu passer.

@ Billy Lighter

Grant avait bien suivi mes ordres. Tellement bien que Livia, qui était la bienvenue ici quand elle voulait, sans rendez-vous et sans badge, avait été recalée par le petit Fleming.

Livia me trouvait prudent et je hochai la tête avec un sourire… Elle savait qui j’étais, ce que j’étais… Mais ce fut Grant qui attira mon attention en disant que je ne l’étais pas encore assez.

-Mais si, je t’ai toi, Grant. Et comme je vois, personne ne pourra entrer ici sans ta permission sous peine de prendre une pierre dans l’œil.

J’avais trouvé leurs voix agaçante mais celle de Grant allait changer… Quant à celle de Livia, elle me rapportait, mais heureusement qu’elle ne s’énervait pas sur scène parce que quand elle montait dans des aigus hystériques, ça ne donnait plus rien.

Grant protesta que sa voix n’était pas agaçante, que c’était Livia qui l’était.

-Et aucun de vous deux ne m’a laissé dormir.

Livia disait que les Fleming se valaient tous et je rigolai quand Grant affirma que les Reed aussi. Je me penchai vers lui et lui soufflai à l’oreille.

-Et nous sommes redoutables, autant que les Flemings.

Puis Grant traita Livia de produit, j’en conclus qu’il avait écouté aux portes mais il disait que c’était le gens qui venaient me voir qui parlaient fort.

Je soupirai…

-Il faudrait que j’isole cet appartement…

Il voulait aussi que je punisse Livia comme lui punissait son tuteur… Ce petit avait du cran !

-Je crois que tu l’as punie suffisamment en blessant son orgueil, Grant. Je crois qu’elle a compris maintenant qu’on ne te la fait pas.

Je fis entrer Livia, ce qui parut déplaire au petit… Ma fille remarqua qu’on devrait aussi ajouter Daniele à la liste mais c’était déjà fait, lui aussi avait été très mécontent de se faire recaler par Grant.

Quant à moi, tout ça m’amusait. Je pris la feuille de Grant et y ajoutai les trois noms que je voulais avant de la lui tendre.

-Voilà, comme ça ta liste est à jour. Et merci d’être si dévoué.

Je lui offris de venir boire un coca dès que Livia quitterait mon appartement. Il en voulait deux et je luis souris.

-Va pour deux. Je te laisse à ton travail.

Et je rejoignis Livia, refermant la porte sur le jeune Fleming.

@ Billy Lighter