J’crois que j’avais jamais été aussi content de quitter Los Angeles… Savoir que River Moriarty vivait maintenant dans la villa juste à côté de la mienne m’avait pas vraiment aidé à dormir sur mes deux oreilles pendant la pause destinée à Peyton…

J’en revenais pas que ma p’tite sœur se soit fait embobiné par ce psychopathe et j’me disais que tout ça, c’était sans doute la faute de Nathan. J’savais que c’était un grand défendeur de Moriarty. Il l’avait fait savoir dans L.A.People y’a une éternité d’ici.

Bref, on était arrivé à Milan hier un p’tit peu avant la nuit… Peyton avait pas son concert le lendemain. C’était Livia qui serait sur scène demain parce que nos deux tournées se rejoignaient au même endroit. Un hasard du calendrier, j’crois… Bref, comme Peyton veut toujours venir bien à l’avance, on allait pouvoir voir Livia en concert. Et aussi le p’tit Jesse qui jouait en première partie. Même si j’adorais voir Livia chanter, j’devais avouer que j’étais content de venir si tôt pour pouvoir voir Jesse.

On  avait, donc, dormis et j’m’étais levé super tard le lendemain mais ça nous avait pas empêché, Peyton et moi, d’aller mangé à un resto. J’avais insisté pour ça. Fallait absolument que Peyton mange.

On avait, donc, mangé et j’avais bu aussi. De la vodka, du vin… Bref, tout ce qui passait ou à peu près. Après quoi, Peyton était allé parlé à son équipe ou j’sais pas trop quoi. J’espérais qu’elle allait quand même prendre un p’tit peu de temps pour se reposé. Son concert n’était que le lendemain et l’équipe de Peyton ne pourrait que préparer le stricte minimum sur place parce que l’endroit allait être préparé pour le show de Livia.

Bref… Pendant qu’elle faisait tout ça, j’étais allé un p’tit peu en ville… J’avais bu… Et puis, j’avais décidé d’aller au stade où aura lieu le concert pour aller voir du monde… J’avais mis mes lunettes de soleil parce que le soleil était méchant ici et me faisait mal à la tête. Au stade, j’avais vu Jesse et j’avais parlé un p’tit peu avec lui avant de causer à quelques roadies qui m’ont vite envoyer bouler parce que j’étais d’après eux « chiant » et « bourré à mort » et que j’les empêchais de travailler correctement.

Pas cool.

Vraiment pas cool.

Bref, j’avais continuer à tituber dans les coulisse jusqu’à trouver Livia.

J’souris m’approchant d’elle.

-Hey ! Livia ! Salut !!

J’avais crié ça bien fort alors que j’étais pas si loin de Livia. Je m’approchai d’elle, les mains dans les poches en souriant.

-Alors ? T’es prête pour le concert ? Parait que tu as géré ta tournée américaine… C’est vrai ?

J’la fixai… Fixai les roadies un peu plus loin… Avant de lui dire d’un ton nonchalant.

-T’es roadies sont méga pas sympa. Ils m’ont envoyer me faire foutre parce que j’les emmerdais, apparemment.

J’les faisais pas chier, pourtant…

-Pas trop peur de la concurrence de Peyton ?

@ Billy Lighter

Après une pause mérité à la maison, pendant laquelle j’en avais profité pour recharger mes batteries et faire la désagréable rencontre de Grant Custer Fleming, j’étais de retour sur ma tournée et c’était à Milan que ça allait se passer. J’étais vraiment heureuse bien qu’un peu nerveuse. C’était un vrai test qui s’amorçait puisqu’en Amérique du Nord, j’avais déjà conquis le marché depuis un moment.

Milan était magnifique.

Julian et moi avions profité de notre temps libre pour visiter la ville, prendre quelques photos souvenirs puis nous étions retournés à l’hôtel car je devais rencontrer l’équipe le temps d’une petite réunion pour discuter du déroulement. Du coin de l’œil, je ne pouvais m’empêcher de surveiller Monty qui était toujours parmi nous, malheureusement. Je ne voulais pas être responsable de son renvoi mais ça ne m’empêchait pas d’espérer qu’il y parvienne lui-même, comme un grand garçon.

Puis en retournant à ma chambre, j’étais tombé sur Sniper qui ne retrouvait pas sa chambre. Le père de mon amie avait accepté de faire le voyage pour monter sur scène avec moi ! Je ne pouvais rêver de mieux pour créer un effet surprenant pour mes fans. Ils n’allaient pas en revenir de voir le seul et unique Sniper m’accompagner sur scène. Avec un invité tel que lui, je m’approchais de plus en plus de la cours des grands.

J’en avais presque pas dormis de la nuit en repensant à tout le chemin que j’avais parcouru dernièrement, à grandes enjambées. Ça donnait le vertige, un agréable vertige, un peu comme ce moment tout juste avant que la voiture du train dans lequel nous sommes installés ne descende la première côte de la montagne russe. Ça coupe le souffle jusqu’à la toute fin !

Quelques heures avant que Jesse ne monte sur scène pour assurer ma première partie, je trainais en coulisses. J’aimais bien y venir avant l’heure question de voir comment les choses prenaient places et me créer des repaires. Je voulais voir ma loge, les vêtements que je porterais le soir et discuter avec mes danseurs. Je m’habituais à leur présence, surtout Alexander qui était un véritable bout en train. Il avait la danse dans le sang, ça devait être pour ça qu’il était le leader du groupe.

Dans les coulisses, flânait Howard Stone. Je savais que sa femme donnait elle aussi un concert au lendemain du mien mais je ne m’attendais pas à le voir trainer dans le coin. Je le saluais alors qu’il en fit de même et qu’il se dirigea vers moi et quand il fut tout près, je lui fis la bise, amicalement.

- Salut !

Il sentait l’alcool et la sueur mais malgré ça, il était toujours aussi séduisant.

- Plus prête que moi, tu meurs ! Ça doit être pour ça que j’ai géré la tournée américaine. Tout s’est très bien déroulé, je n’ai absolument rien de négatif à en dire. Et de ton côté ?

J’éclatais de rire alors qu’il se plaignit de mes roadies et je levais les mains en signe d’abandon.

- Ils sont vaillant, sauf un. Je crois qu’ils ont peur de se faire botter le cul par Daniele ou bien par mon père, il ne faut pas leur en vouloir.

Toujours en rigolant, je fis non de la tête quand il me demanda ensuite si j’avais peur de la concurrence de sa femme, Peyton. Elle ne me faisait pas peur, professionnellement parlant, la femme d’Howard. Non en fait je craignais plus qu’elle ne vienne m’engueulé pour avoir discuté avec son époux. Elle transpirait de jalousie, inutile de la connaître intimement pour le deviner.

- On se fait concurrence ? Elle a ses fans, j’ai les miens. Mais je t’avoue que si des Milanais ont dû choisir lequel des deux concerts ils devaient venir voir, j’espère qu’ils m’auront choisis moi…

J’avais entendu dire que sauf pour New York, Peyton n’avait pas su faire salle comble partout et qu’elle n’était pas très performante sur scène. Je n’allais pas attaquer la femme de mon ami sur ce sujet, je ne trouvais pas ça très professionnel non plus que ça valait la peine.

- Tu n’es pas monté sur scène avec Lola, à ce qu’on raconte ? Vous avez un super duo, deux même. Julian et moi seront dans la salle demain et je croise les doigts pour te voir chanter avec ta femme.

@ Billy Lighter

Livia, l’avait l’air super en forme… En fait, valait mieux vu qu’un concert l’attendait ce soir. Si l’était pas en forme, ça l’aurait pas fait pour sa première date en tête d’affiche hors Etats-Unis.

Elle me fit la bise avant que j’lui demande si elle était prête pour le concert. Ça serait con qu’elle le soit pas… Même si j’savais que Peyton, de son côté, espérait sans doute que Livia se plante pendant son concert pour qu’elle puisse briller encore plus le lendemain. J’savais que Peyton avait pas forcément aimé apprendre que la tournée BSC passait au même endroit que celle de MTI mais le jour avant…

Donc, Livia allait bien. L’était méga prête et confiante que tout se passe bien. Quand elle me renvoya la question, j’haussai nonchalamment des épaules… J’vais pas lui dire que Peyton est épuisée, déprimée et que c’est pire depuis qu’on sait que River Moriarty est sorti de son trou pour aller vivre dans la villa juste à côté de chez nous. Non… J’préférais simplement dire :

-Ouais, tout roule. Peyton aussi à gérer la tournée américain. Puis, de mon côté, le nouvel album de The Burning Fire avance. Sera sûrement sorti avant la fin de l’année. Alors, ouais, tout roule.

Rien ne roule. Mais bon…

-Et si tu gère, c’est cool… Moi aussi, les tournées, je les gère, en général.

C’est le seul truc que je gère dans ma vie : la musique. Le reste, j’essaye même pas de le gérer parce que c’était peine perdue.

Je déclarai, ensuite, que les roadies de Livia était pas très sympa parce qu’ils m’avaient virés et ça la fit rire. Ma voix était pâteuse mais j’me disais que si j’arrivais à me comprendre, tout le monde me comprenait. Bref… Livia disait que ses roadies étaient vaillant, sauf un… Et qu’ils avaient peur de Daniele Ricci et de Jimmy Reed. J’ricanai un peu.

-Ils ont peur de ton père ? Ouais… J’comprends… Quand il est pas content, il sait comment faire passer le message. J’sais, j’ai déjà perdu un genou à cause de lui.

Ouais. J’avais aucune honte à dire ça tout haut… T’façon, y’avait personne autour de nous qui soit assez près que pour nous entendre.

-Mais t’as dit qu’il y en a un qui est pas vaillant… Y’en a un qui te reviens pas, c’est ça ?

L’a qu’à le virer… J’avais déjà fait viré des roadies… Notamment ceux qui s’occupaient d’Aria… Quand il s’en occupait pas comme j’le voulais, j’les faisais viré si bien que MTI avait du mal à en trouver…

Mais Aria mérite beaucoup d’attention !

J’demandai, ensuite, si Livia avait peur de la concurrence de Peyton. Mais c’était pas le cas parce que Livia était pas dans un esprit de compétition. Elle disait que les deux avaient leur public… Mouais. J’crois pas que les frontières sont si floue que ça… Et Livia le savait parce qu’elle conclu que si les Milanais avaient dû choisir, elle espérait qu’elle l’avait choisi elle.

-Bah du coup, ouais, y’a visiblement une concurrence. J’crois qu’il y en a plus que tu crois qui ont dû choisir. Payer deux concerts, c’est pas du tout donné à tout l’monde.

Mais j’fis la moue…

-Sincèrement, j’espère que y’aura plus de gens au concert de Peyton. Pas contre toi, hein, mais pour que j’puisse vivre en paix.

Oui. J’voulais la paix. C’est ce qu’on pouvait voir dans mon regard vitreux.

Puis, Livia fit remarqué que, malgré que j’avais un duo avec ma femme, j’étais pas monté sur scène. J’haussai des épaules. J’avais pas demandé à monter sur scène non plus parce que j’voulais que Peyton puisse choisir ce qu’elle voulait faire pour ses shows.

-T’sais, c’est elle la reine du show alors j’la laisse choisir comment ils se déroule. Si elle veut que j’monte, j’monterais… Puis, j’suis pas là sur toute les dates. J’retourne souvent à L.A. pour enregistrer l’album de The Burning Fire.

Livia allait venir voir demain et j’souris.

-C’est cool ça.

Puis, une idée germa dans ma tête. Le genre d’idée méga impopulaire mais que j’aimais et j’souris largement avant de dire d’une voix toujours pâteuse.

-Mais nous aussi, on a un super duo ! J’devrais p’t-être grimper sur scène avec toi tantôt, non ? Ça serait cool ! Tu crois que Ricci serait d’accord ?

J’haussai des épaules.

-On est p’t-être pas obligé de lui dire.

J’sais… J’suis incorrigible.

@ Billy Lighter

Tomber sur Howard ‘’par hazard’’ dans les coulisses me surprenait qu’à moitié. Sa femme avait elle aussi un concert au stade Giuseppe-Meazza prévu pour le lendemain et je savais que son staff et elle avaient atterrit le même jour que mon équipe et moi, à Milan. Je serais honorée de savoir que la chanteuse se trouvait dans la salle ce soir. Je fis donc la bise à Howard avant de lui retourner sa question à laquelle il répond positivement. Je savais qu’il mentait, un peu au moins. Ce qu’on disait de la tournée de Lola n’était pas que positif. On chuchotait que la diva semblait épuisée, qu’elle perdait la note sur de longue portée vocale et que malgré son ventre de femme enceinte, elle était plus maigre que jamais.

- Je suis heureuse d’apprendre que tout va bien autant pour ta femme que pour ton groupe. Tu me feras l’honneur d’un album dédicacé ?

Depuis le temps qu’il était attendu cet album, j’étais sincèrement heureuse d’apprendre qu’il était en préparation. Ça sera super de pouvoir entendre de nouveaux morceaux de The Burning Fire qui roule depuis tellement longtemps sur son vieux matériel. Et puis j’avais hâte d’entendre ce que Savannah Prescott allait apporter parce que son album solo déchirait grave.

- Je vais être aux premières loges quand vous serez sur scène, compte sur moi !

Je me voyais déjà danser et chanter avec Jess, faire les folles pendant que Nathan J. Williams se déhancherait sur scène. Ça serait trop sympa !

Howard avait été malmené par les roadies, ça me fit rire, je l’avoue. C’est ce qui arrive quand on a une équipe consciencieuse qui travail fort, sauf un. Un qui devait roupiller dans un coin à moins qu’il n’ait échappé à la surveillance de son chaperon et qu’il se soit trouvé de quoi sniffer.  Je ne serais pas surprise de l’apprendre.

- Je ne peux pas dire que la méthode de persuasion de mon père soit la meilleure mais en ce qui me concerne je ne demande pas mieux qu’un staff qui ne se laisse pas distraire et ouais, il y en a un qui ne me revient pas. Monty Guerra, son nom.

Je ne le voyais pas, ni par-dessus les épaules d’Howard, ni derrière moi. Il devait vraiment glander quelque part. Je soupirais alors que le célèbre batteur me demanda si j’avais peur de la concurrence de Peyton. En toute sincérité, elle ne me faisait pas peur bien que je pouvais avouer qu’elle était impressionnante. Alors je lui répondis que nous avions chacun notre public mais que si les Milanais avaient dû choisir entre elle et moi, j’espérais avoir eu la faveur.

- Bon, alors peut-être qu’il y a une forme de concurrence mais une saine concurrence.

Je ne souhaitais pas entretenir de rivalité avec Lola, ce serait inutilement épuisant et quand Howard ajouta qu’il espérait qu’il y aurait plus de gens au concert de sa femme qu’au miens pour qu’il puisse vivre paisiblement, j’ouvris de grands yeux.

- Elle ne te ferait quand même pas la vie dure à toi parce qu’il y aurait eu plus de gens pour moi ? Rassure-moi !

Sans méchanceté, peut-être que les gens achèteraient plus de place pour le concert de Lola s’ils étaient assurés de voir Howard sur scène avec elle. Leur duo était excellent, je serais comblé moi si j’avais la chance de l’entendre pendant un concert mais Howard disait que c’était Peyton la reine et elle seule qui décidait comment le spectacle allait se dérouler.

- Je n’ai pas les mêmes invités chaque fois, et il n’y en a pas tous les soirs non plus. Ça créerait une engouement si les gens pouvaient croire que tu seras là un soir. Mais ça c’est mon opinion. Je n’irai pas dire à ta femme comment gérer son show.

Parler de duo donna l’idée à Howard de s’inviter pendant mon concert et j’éclatais de rire. Un rire nerveux que j’accompagnais d’un geste de l’index pour lui faire comprendre que ce n’était pas une bonne idée.

- Wow… Comment dire… Merci ! Mais non merci. Si tu monte sur scène ce soir, je vais me faire trucider par mon manager, premièrement et deuxièmement, je crois que ta femme m’a déjà de travers et que ça lui donnerait une raison de plus de ne pas me porter dans son cœur.

Et j’avais déjà mon duo avec Daniele justement et des apparitions de Sniper pour agrémenter ma soirée mais quand Howard ajouta sur un ton mielleux à souhait que nous n’étions pas obligé de dire à Daniele que nous envisagions de faire notre duo, je le fixais quelques secondes, valsant entre l’envie de rigoler et celle de me sauver.

- Supposons que je n’ai rien entendu de cette proposition et que tu arrives à te faufiler sur scène, à interrompre mon concert en disant que tu étais, par hasard, sans le coin et que, par hasard, tu t’es dit que ce serait une super idée que de passer sur scène me faire coucou… Supposons que ça plaise aux gens de la salle et qu’ils réclament de nous entendre chanter ensemble, alors… je suppose que je ne pourrais pas me faire vraiment blâmer pour ton initiative… Une initiative qui arriverait à la toute fin…dans le rappel, disons.

Parce que si Howard décidai de le faire et qu’il devait passer avant Daniele, ça mettrait mon manager en furie assez pour refuser de monter sur scène malgré que nous soyons devant son public.

@ Billy Lighter

J’avais dit à Livia que tout allait bien. C’était pas totalement vrai mais j’crois pas qu’elle s’attendait à une réponse négative alors j’en ai pas donné… Elle voulait un album dédicacé de The Burning Fire quand il sera fini. J’souris un peu.

-Ouais, j’t’en donnerais un.

L’album allait être très bon. Probablement meilleur que le précédent. C’est toujours ce qu’un groupe veux… Faire mieux qu’avant. C’est ce que j’cherchais aussi… Et quand l’album de The Burning Fire sera sortit j’comptais sortir le second de Fireworks. J’avais un tas de chanson en réserve pour ça. Mon carnet était plein a craqué.

Elle avait aussi hâte de nous revoir sur scène et j’souris d’un p’tit sourire quand elle déclara qu’elle serait aux premières loges pour nous voir.

Ensuite, on parla des roadies de BSC que j’trouvais un rien susceptible. Mais Livia disait qu’ils travaillaient dur de peur de s’faire taper sur les doigts par son père ou Ricci. J’fis un commentaire sur Reed faisant référence à la fois où il avait failli me faire faire tuer dans l’Eastside. Jimmy Reed, j’le détestais… J’aimais pas son genre, j’aimais pas le fait qu’il trouve ça cool de diriger un gang et j’aimais pas, non plus, le fait qu’il aime se croire supérieure aux autres. D’ailleurs, j’me demandais bien comment un type comme lui pouvait avoir engendré Livia… Ils étaient pas vraiment pareils…

Livia approuvait pas forcément les méthodes de Reed… Heureusement, en fait. Ça me tuerait qu’elle les approuves… Mais en ce qui concernait les roadies, elle voulait la perfection, elle aussi, et seul un semblait pas l’atteindre. Monty Guerra. Un nom qui me disait quelque chose… J’haussai des épaules.

-Si ce n’est qu’un seul… Ça va encore. T’sais, tout le monde est pas fait pour être roadie mais tout l’monde a besoin d’un salaire…

Ouais… P’t-être que le roadie en question aimait pas son job mais le faisait quand même pour vivre.

-Maintenant, s’il est trop chiant, t’as qu’à l’virer. Moi, j’me gêne pas quand ça arrive…

Puis, on parla de Peyton et de la possible concurrence entre les deux femmes. Livia disait qu’il y en avait pas mais plusieurs indices me firent dire qu’il y en avait une. Alors, elle conclut qu’il y en avait une mais une saine. J’rigolai un p’tit peu à ça.

-Mouais… J’trouve aussi qu’il y a une concurrence saine entre moi et Ben Masters…

Non… Peyton aimait pas la concurrence de Livia. J’le savais… Y’avait rien de sain à ça. Ça la tuait de l’intérieur.

-J’crois que c’est sain pour toi mais… Pas pour Peyton. J’crois qu’elle te vois comme un concurrente à son trône. C’est comme ça dans sa tête. C’est plus facile quand on est prétendant que quand on est sur le trône et qu’on se bat pour le garder.

C’était comme ça que Peyton voyait les choses. Et la presse aussi, fallait pas se leurrer. Y’a pas que des paillettes dans le monde de la musique. Y’a de la concurrence aussi.

Et j’avouai tout haut que j’espérais bien que Peyton fasse plus d’entrée que Livia. J’voulais la paix. Ça sembla choqué Livia. Pas parce que j’avais dit tout haut que j’souhaitais que Peyton rencontre plus de succès qu’elle mais parce qu’elle pensait que Peyton me mènerait la vie dur si jamais Livia avait plus du succès. J’haussai des épaules.

-Elle ne s’en prendra pas à moi. Mais elle sera énervée, stressée et déprimée si jamais ça devait arrivé. Elle va remettre tout en question. L’est comme ça, Peyton…

Et mon haussement d’épaule était une preuve que j’en étais blasé. T’façon, j’avais bien trop bu pour réellement me morfondre.

En fait, j’pouvais être heureux d’arriver à parler de façon cohérente. Sans doute parce que j’avais pas encore assez bu.

Livia parla de mon duo avec Peyton et j’disais que, moi, j’faisais que suivre le mouvement. Que c’était Peyton qui décidait. Livia, elle, disait qu’elle avait pas toujours les mêmes invités. Elle disait que ça ferait un engouement si jamais j’venais sur scène. C’est clair. Mais j’crois que Peyton veut prouver qu’elle n’a pas besoin de moi pour briller. Les critiques avaient dit, après la sortie de son album, qu’elle ne savait plus rien faire sans moi. Ce qui était faux.

-J’crois qu’elle veut montrer qu’elle peut faire les choses elle-même sans mon aide. J’peux pas la blâmer pour ça.

Mais j’devais avouer que de parcourir le monde sans jamais monté sur scène était ennuyeux… J’savais plus trop quoi faire de mes journées quand tout l’monde bossait et, visiblement, trainer dans les pattes des roadies était pas une solution… Quant à visiter la ville… Bah si c’est pour finir seul dans un bar avec des gens qui parlent chinois, ça sert à rien.

Quant à L.A…. Bah… J’avais pas trop envie d’y aller… Surtout que j’devais encore parlé à Samantha avant de partir et espérer avoir quelque chose sur Ward Fleming.

Du coup, fallait que j’m’amuse… C’est pour ça que j’proposais notre duo à Livia. Ça serait cool, non ? J’suis là… Elle est là… Y’a plus qu’à… Mais elle refusa après avoir rit nerveusement. J’fis la moue. L’avait peur de Ricci ? Han… C’est méga nul. J’pris un air triste. Puis, elle ajouta que ça risquait pas de plaire à Peyton.

-Hey ! J’ai l’droit de faire de la musique quand même…

Mon air se fit plus triste.

-C’est méga nul. Il est méga bien ce duo. Mieux que celui avec Ricci… T’as quand même pas peur du vieux merdeux…

Il m’appelle de p’tit merdeux alors j’me venge… Même si, techniquement, il n’était pas tant que ça plus vieux que moi…

Mais j’fais jeune ! Pas lui !

Puis, Livia eut un plan… J’l’écoutais jusqu’au bout me proposer de me pointer sur scène après le rappel. Ainsi, le public voudra certainement le duo et, du coup, on aura plus le choix que de le faire. Et Ricci sera fâché que sur moi. P’tain, Livia est méga machiavélique et, en plus, elle trouve le moyen d’être innocente dans l’histoire. L’était vicieuse… J’pensais qu’elle était pas du tout comme son père mais j’me trompais en fait.

Sauf que l’idée me plaisait. Parce que je m’en fichais que Ricci m’en veuille.

J’fixai Livia d’un air nonchalant.

-Han, tu veux que j’me pointe pour que Ricci m’en veuille à moi et pas à toi. Ainsi, tu gardes ton statut de p’tit ange, c’est ça ?

J’fis la moue pour le faire croire que j’aimais pas l’idée avant d’afficher un p’tit sourire.

-Ça marche ! J’adore emmerder Ricci et j’aime qu’il voit que l’idée vient de moi alors c’est cool. J’ferais ça. T’façon, Ricci m’en veut déjà de respirer alors…

J’mis mes mains dans les poches affichant, toujours, le même sourire.

-Comme ça, les gens verront qu’il y a pas mieux que notre duo. C’est le cas. Y’a pas mieux.

J’la fixai de haut en bas avant d’esquisser un sourire.

-Dommage… Du coup, ça veut dire que ton concert aura plus de succès que celui de Peyton…

J’allais souffrir. Mais j’sens plus la douleur alors ça va.

@ Billy Lighter

Howard me confirma que du côté de sa femme, tout comme du sien, tout allait bien. Je me réjouissais pour lui et lui demandais s’il accepterait de m’offrir une copie de son prochain album, dédicacé. Il accepta et j’affichais un large sourire. J’allais l’écouter avec grand plaisir, je m’en réjouissais d’avance.

Ensuite, ce fut de mes roadies que l’on parla, du fait qu’ils étaient très vaillants et consciencieux, au point qu’ils avaient chasser Howard plus loin. J’étais satisfaite du travail de tous, sauf d’un, Monty, évidement. Celui-là était comme une épine dans le pied que je devais endurer et quand Howard me demanda pourquoi je ne le virais pas tout simplement, je soupirais.

- Parce qu’il doit de l’argent à Julian pour avoir endommagé sa voiture et parce que sa petite amie est enceinte. J’ose espérer qu’il se sert de son salaire pour l’aider mais il dépense plus en drogue qu’il doit mettre de quoi manger sur la table.

Malgré qu’il avait un chaperon, je me doutais qu’il continuait de consommer. Il avait toujours l’air d’un coucou sortant de l’horloge à midi. Bref, la situation avec Monty était délicate mais plus nous avancions dans la tournée, plus j’envisageais de demander son renvoi. Après tout, le temps que passait Jason à le surveiller il ne travaillait pas ou alors, sa tâche en était alourdie.

Je dû admettre qu’il y avait bien une concurrence entre Peyton et moi quand j’avouais que j’espérais que les Milanais avaient fait le choix de mon concert plutôt que celui de Peyton car, avouons-le, se payer deux concerts en deux soirs n’était pas un luxe accessible pour tout le monde. Howard se moqua un peu en reprenant mes mots pour dire que la concurrence entre Ben Master et lui était elle aussi saine.

- Hey ! Te moque pas de moi ! Je cherchais une manière de dire qu’au fond, il n’y a pas vraiment de compétition entre ta femme et moi sauf que forcément, je peux souhaiter que les gens veuillent venir m’entendre moi plutôt qu’elle mais que s’ils vont à son concert, je serai heureuse pour elle.

Je secouais la tête en rigolant en me faisant la réflexion que le politiquement correct était un sport digne du patinage de fantaisie. Puis je repris de mon sérieux alors qu’Howard m’expliquait que pour sa femme, cette compétition n’avait rien de sain, qu’elle voulait défendre son titre de Diva auquel elle tenait visiblement vraiment beaucoup.

- Cela doit être bien épuisant d’être dans sa tête, alors !

Je voulais moi aussi être au sommet de mon art mais Peyton et moi avions un style qui se rapprochait et se différenciait tout à la fois. Il y avait suffisamment de place pour nous deux, ça ne valait pas la peine d’en faire une maladie en y songeant comme s’il s’agissait d’une guerre qui déciderait de notre avenir. Puis quand Howard ajouta combien sa femme réagissait et gérait ses émotions, j’en fut triste. Manquait-elle à ce point d’amour et d’assurance pour voir le moindre accro comme un échec ?  

- En t’écoutant, je me dis que ce doit être lourd et épuisant… J’aimerais trouver quelque chose à te dire pour alléger ça mais je ne trouve pas.

Y avait-il vraiment quelque chose à en dire ?

Et Howard continua en disant que sa femme voulait gérer seule sa tournée et que c’était probablement pour cela qu’elle ne lui avait pas demander de faire leur duo sur scène ce qui était vraiment dommage car il était excellent et que fort probablement que les fans présent soirs après soir espéraient la présence de Stone.

Alors, mon incorrigible ami eu l’idée de me proposer de venir me rejoindre sur scène pour chanter en duo notre chanson et si l’idée me plaisait vraiment beaucoup, je ne pouvais pas accepter la proposition sachant que Daniele me l’avait formellement interdit.

- Oui, notre chanson est excellente mais Daniele a beaucoup de réserve à ton endroit.

C’était une façon polie de dire qu’il ne l’aimait pas du tout mais ça, Howard le savait très bien, je n’avais pas besoin que je lui fasse un dessin. Cependant, après une courte réflexion, il y avait peut-être un moyen pour qu’Howard monte sur scène avec moi sans que Daniele ne m’en tienne pour responsable et puisque mon manager détestait passionnément mon ami, de le faire passer pour l’unique instigateur de ce plan machiavélique ne changerait pas grand-chose pour lui !

J’exposais donc mon idée à Howard qui devina clairement mon stratagème ce qui me fis rigoler avant que je ne prenne un air angélique.

- Écoute, tu gère Peyton a ta manière, je gère Daniele à la mienne. À chacun sa diva !

Nous avions donc notre plan. Howard n’aurait qu’à se faufiler et grimper sur scène alors que j’allais amorcer mon rappel et ainsi, ça passerait comme son initiative personnelle. Puis il ajouta avec un drôle de sourire que cela ferait en sorte que mon concert serait mieux que celui de sa femme.

- Peut-être que ça insistera ta femme de t’inviter sur scène de temps en temps ! Donc peut-être que cette initiative là lui profitera à elle aussi. Ce serait comme lui rendre service, non ?

Tant que ça ne provoquait pas leur divorce !

@ Billy Lighter

Livia trouvais que tous ses roadies étaient bons sauf un… Il lui revenait pas alors j’lui disais qu’elle avait simple qu’à l’virer. Sauf qu’elle en avait pas envie parce que le roadie en question devait de l’argent à Julian Hughes et que la p’tite amie du gars était enceinte. Mais bon, elle se disait que l’argent allait plutôt à la drogue qu’à la fille en question. Enfin, ça, c’est ce qu’elle supposait… J’haussai des épaules.

-J’suis pas un hypocrite. J’vais pas dire que prendre de la came, c’est méga mal… J’en ai déjà pris des tonnes de fois mais… T’sais… C’est quand même ton show alors si tu le trouves nul, ce roadie, vire-le.

J’haussai des épaules. C’était p’t-être sans cœur ce que j’disais… Surtout que j’devrais comprendre ce genre de type p’t-être incompris mais, sur le coup, j’trouvais que Livia avait trop de cœur. Et moi, p’t-être pas assez.

-Peyton, elle l’aurait fait viré depuis longtemps…

P’t-être qu’elle déteignait sur moi… Han… J’espère que non…

D’ailleurs, parlant de Peyton, j’voyais bien qu’il y avait une concurrence entre les deux femmes et que c’était inévitable que leur deux concerts allaient être comparés. Même si Livia disait que la compétition était saine, j’en étais pas sûr et j’fis la comparaison ironique avec moi et Masters. Mais Livia insistait sur le fait qu’il y avait pas vraiment de compétition. Qu’elle souhaitait juste que les gens viennent la voir plus qu’elle que Peyton… Heu… C’est pas de la compétition, ça ? J’me grattai l’arrière de la tête.

-Han… Tu parles la langue de bois…

C’est le monde des affaires, ça, qui lui monte un peu à la tête. Ou les gênes… Les gênes, c’est mortels… Suffit de voir Jesse.

Et j’expliquais à Livia que Peyton voyait pas les choses comme ça. Elle, si Livia recevait de meilleures critiques et un plus large publique, elle allait en faire une maladie. Du coup, Livia se dit que ça devait être épuisant d’être dans la tête de ma femme.

J’ricanai.

-Sans blague… Etre à côté de sa tête aussi…

Ce que j’étais chaque jour de cette foutue vie.

Livia disait qu’elle essayait de trouver quelque chose pour alléger le fardeau de Peyton mais qu’elle trouvait rien. J’haussai des épaules.

-J’crois qu’il y a rien qui pourrait alléger ça.

Et du duo que j’allais pas faire avec Peyton, on passa à celui que j’voulais faire avec Livia. Ok. J’étais méga incorrigible. Mais j’adorais ça, emmerder Ricci, surtout si c’est pour faire quelque chose qui m’éclate. J’essayai de convaincre Livia qui était réticente parce que Daniele me piffait pas. J’pris un air nonchalant.

-Ah ouais ? L’a beaucoup de réserve à mon endroit ? Lui qui m’avait volé ma p’tite amie y’a quelques années d’ici. Bah, c’est du joli, ça ! C’est moi qui devrait le détester en premier.

Ouais bon, je l’aimais déjà pas trop avant… Bref, Livia avait quand même un plan qui remettrait toute la faute sur moi, en somme, et la sauverais, elle, d’une engueulade.

Et j’acceptai non sans dire que j’allais me prendre tout dans la gueule et elle non et que c’était un peu machiavélique de sa part. Elle disait qu’on gérait chacun nos diva à notre façon. J’fis une moue.

-Mouais… Tu veux surtout pas te prendre une raclée par Ricci, hein, avoue…

Et moi j’allais me prendre Peyton ET Ricci dans la tronche mais, sincèrement, je m’en fichais un peu. J’avais envie de faire ce duo.

Et, du coup, avec ce plan, c’était sûr que le concert de Livia allait être mieux que celui de Peyton… Mais Livia, elle, voyait plus loin et pensait que ça insisterait Peyton à me faire monter sur scène avec elle. J’rigolai d’un rire jaune.

-P’t-être… Ou alors, elle va simplement me foutre une gifle et me faire une crise… J’sais pas… J’verrais bien… Au pire, elle ira voir Delfino pour pleurer.

Est-ce que j’l’avais encore au travers de la gorge ? Semblerait que oui… J’haussai des épaules avant de regarder autour de moi et vérifier qu’il y avait pas d’oreille indiscrète et que ce fut faire j’baissai le ton pour parler à Livia.

-Au fait… T’irais pas dire à la police que Fleming t’a enlevé ? Ça ferait du bien à tout l’monde à L.A…. Tu ferais ça pour moi, s’te plait ? C’est pour sauver un p’tit garçon de 10 ans qui risque d’aller vivre sa vie chez Ward…

C’était gonflé de demandé ça mais j’étais trop bourré que pour réfléchir à un « bon moment ».

@ Billy Lighter

J’expliquais à Howard pourquoi je n’avais pas encore fait virer Monty Guerra bien que je le trouvais incompétent et que je le soupçonnais de se servir de son salaire pour se payer de la drogue plutôt que de subvenir aux besoins de sa petite amie enceinte. Ce genre d’homme n’attirait pas ma sympathie d’autant plus que je connaissais les travers de Monty pour avoir fréquenté la même école que lui.

- Je lui donne quelques dates encore et si ça ne fonctionne toujours pas, je le ferai virer.

Avec un peu de chance, il ferait une méga bourde, un truc tellement énorme que je n’aurai pas d’autre choix que de demander son renvois immédiat.

Ensuite, je m’empêtrais dans mes explications en voulant prouver que de mon côté, il n’y avait pas de compétition entre Peyton et moi ou alors s’il y en avait une, elle était saine mais Howard se moquait bien de moi en relevant mes incohérences et ça me fit rigoler.

- Bon d’accord ! D’accord ! N’en demeure pas moins que je serais ravi de ses succès même s’ils me faisaient de l’ombre.

Et ce fut Howard ensuite qui m’expliqua comment tout était bien complexe dans la tête de sa femme, qu’elle prenait tout sur ses épaules et comme une fatalité. C’était triste, vraiment très triste de voir qu’une personne aussi talentueuse avait encore aujourd’hui besoin d’être numéro un partout pour se trouver rassurer de son succès et qui voyait dans le moindre petit accro, un échec insurmontable. J’aurais aimé trouver quelque chose à dire pour alléger le fardeau de Peyton mais comme me le faisait remarquer Howard, rien ne pourrait y parvenir.

- C’est vraiment très triste.

C’est tout ce qu’il y avait à en dire.

Vînt ensuite en tête de mon ami, une idée qui me séduisait tout autant qu’elle me faisait lever mon drapeau rouge. Je ne pouvais pas accepter sa proposition de monter sur scène pour chanter notre chanson sans risquer les foudres de mon manager, cependant, notre duo était excellent, il était triste de ne pas avoir l’occasion de le faire ensemble. J’avais donc à mon tour une idée qui pourrait arranger les choses.

Daniele savait qu’Howard se trouvait à Milan puisque Lola avait elle aussi un concert prévu pour le lendemain du mien donc, mon manager allait fort se douter que le célèbre batteur se trouverait dans la salle. Je suggérais alors à Howard de s’inviter à la toute fin du concert, au moment du rappel ce qui passerait pour une initiative de sa part et d’une surprise pour moi. Quand il serait sur scène, je ne pourrais pas refuser sa proposition au risque de décevoir mes fans et ainsi, Daniele ne pourrait pas m’en vouloir et comme il détestait déjà Howard, ça ne risquait pas de changer grand-chose entre eux !

- Effectivement, je ne veux pas me prendre la tête avec mon manager à qui j’ai fait une promesse.

Ça devenait difficile de vouloir satisfaire tout le monde !

Je craignais cependant qu’Howard ne subisse les foudres de son épouse qui risquait de réagir aussi fort que Daniele. Milan n’était pas prêt pour une crise atomique !

- J’ai cru comprendre qu’ils étaient proches en effet.

L’article d’Amon Sorensen n’avait pas laisser de doute sur l’amitié très forte qui unissait Peyton et Delfino et cela m’avait surprise quoi que Delfino était un homme remarquable et attachant, pas étonnant qu’il noue des amitiés surprenantes.

J’allais devoir me diriger vers la loge pour commencer à me préparer mais Howard avait encore queue chose à me dire et ça semblait à ce point sérieux qu’il prit le temps de vérifier que personne autour de nous ne risquait de nous entendre. Je fronçais des yeux en l’écoutant, n’étant pas intéressée plus que ça que de revivre le pire cauchemar de mon existence.

- Howard…

Il voulait que je fasse rouvrir l’enquête de mon enlèvement, que je revienne sur ma déposition pour incriminer Ward sauf que, dans ma tête, subsistait toujours un immense flou et de Ward et son homme de main, c’était Yang qui m’effrayait le plus malgré que mon père m’avait assuré que je n’avais plus raison de craindre de lui.

- Je…  Écoute je vais y réfléchir mais je ne peux rien te promettre. C’est Yang qui m’a martyrisé et c’est à cause de lui si j’ai passé près de mourir. Je… Je dois en parler avec mon…

J’allais dire que je devais en parler avec mon père mais je rectifiais ensuite pour dire que c’était plutôt avec Julian que j’avais besoin d’en parler.

- Je vais en parler avec Julian. Mais je te promets que je vais vraiment y réfléchir

@ Billy Lighter

Livia voulait encore laisser des chances au roadie qu’elle aimait pas. J’haussai des épaules. C’était ses roadies. Elle faisait ce qu’elle en voulait. Moi, j’vire plus vite qu’elle, en tout cas, c’est un fait.

On parla aussi de la rivalité entre elle et ma femme…. Pour Livia il y avait pas de compétition… Mais quand j’lui fis remarqué qu’il y en avait une, elle me dit que la compétition entre elles était saine… Quand j’lui fis remarqué que c’était loin d’être le point de vue de Peyton, Livia dû bien abdiquer et me donner raison en rigolant. J’arrivais quand même à la croire quand elle dit qu’elle serais quand même contente des succès de ma femme même si elle lui faisait de l’ombre. J’esquissai un p’tit sourire.

-P’t-être bien. J’sais que t’es pas le genre à écraser les autres et à te réjouir de leur malheur…

Peyton, elle, aimerait sans doute que Livia se plante… L’avait beaucoup de mal à gérer tout ça, ma femme. Elle en souffrait même… L’en avait toujours souffert certainement depuis le début de sa carrière. C’est pour ça que c’est une diva. Pour ça qu’elle est méchante avec beaucoup de gens. Pour ça qu’elle est jalouse des étoiles montantes comme Livia… Elle avait peur… Peur de perdre sa place. Sa carrière, jusqu’ici, c’était sa vie… Si sa carrière déclinait, c’est comme si elle mourrait.

J’comprenais ce sentiment d’une certaine façon… J’étais un sale arrogante aussi quand j’le voulais même si ça s’arrangeait (un peu) avec les années. Et j’l’étais parce que j’crevais de trouille que tout m’échappe et que j’retourne tout droit à la case départ : l’Eastside…

J’voulais pas ça… Et Peyton, elle, c’était pareil mais en pire. Elle en crèverait littéralement, elle.

Et j’pouvais rien faire pour l’aider avec ça. Personne pouvait rien faire. Et Livia trouvait ça méga triste. J’hochai de la tête.

-Ouais… J’espère que les enfants vont lui faire changer de façon de voir la vie.

Ou ça sera pire. J’en savais rien. J’savais même pas ce que ça allait changer pour moi. Ou j’préférais ne pas le savoir même si j’allais les adorer ces gosses.

De ça, on passa à un sujet plus léger : not’ duo. Livia avait tout un plan pour qu’on puisse le faire tout en la sauvant de la colère du vieil italien. Ok, l’était pas si vieux mais l’avait l’air bien plus vieux que moi alors qu’on avait que 6 ans d’écart.

Livia confirma qu’elle voulait pas se prendre la tête avec Ricci. J’esquissai un sourire.

-Il sera quand même pas de très bonne humeur. Quelque part, ça me fera rire.

Quant à ma femme, l’aura qu’à aller se plaindre à Delfino… J’dis ça avec une once de jalousie dans la voix et Livia confirma qu’elle avait entendu dire qu’ils étaient proche. J’haussai des épaules.

-Il sera même parrain d’un de mes gosses, alors… Ma femme semble aimer tout ce qui sors des bas-fond de L.A..

Et j’me comptais dedans, hein. Faut pas croire. J’venais du même quartier que Delfino.

Avant que j’quitte Livia, j’tentai le coup de lui demander si elle voulait pas cafter Ward à la police. Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? Parce que je l’avais sous le main. Et que, de toute façon, y’avait pas de bons moments pour demander ça.

J’vis à son regard que ça lui plaisait pas… J’m’y attendais… Elle souffla mon nom… C’était mauvais signe…

Mais elle comptait quand même y réfléchir avant de dire que le vrai coupable, pour elle, restait Yang… Mouais… Ward restait le cerveau derrière tout ça. C’était le foutu responsable de tout ça. Et avec tout ce que j’savais maintenant, j’savais que c’était sûrement parce que Ward, chef des New Soldados, voulait faire mal à Jimmy Reed, chef des Los Diablos. C’était plus logique que cette connerie d’histoire de rançon raconté par Reed… Ward se fiche du fric… L’aime que la violence.

Mais Livia était réticente et voulait en parler avec Julian avant… Mouais… Elle avait hésité… J’la fixai d’un air plus sérieux. Enfin, autant sérieux qu’on puisse paraitre en étant bourré.

-Ward t’a p’t-être pas martyrisé mais c’est le cerveau derrière ton enlèvement… Et, ouais, parles-en à Julian si tu veux… Et j’imagine que tu dois en parler à ton père aussi ? J’sais tout sur lui, Livia… J’sais ce qu’il est… Et j’sais que c’est à cause de ça que tu t’es fait enlevé. J’suis pas con…

Pas autant qu’on l’crois en tout cas.

-J’t’oblige a rien… Juste… Pense à ce p’tit gosse du 10 ans, si tu as le temps… Oublie pas qu’il va grandir et que grandir chez Ward ça peut donner qu’un résultat à la fin.

Avoir un autre Ward.

J’mis ma main sur son épaule.

-Merci d’y réfléchir quand même. On s’voit tantôt…

J’dis ça sur un voix plus douce et j’lui fis un p’tit clin d’œil en essayant d’oublier Ward et en me concentrant sur le super duo qu’on fera tantôt.

@ Billy Lighter

Après avoir parlé de plein de petites choses avec Howard, il me proposa de faire notre duo sur scène ensemble et si l’idée me plaisait vraiment beaucoup, la perspective de me prendre la tête avec mon manager me parlait beaucoup moins. Donc, j’imaginais un plan pouvant satisfaire tout le monde bien que Daniele ne serait tout de même pas heureux. J’avais fait une promesse à mon manager alors si la présence d’Howard pouvait passer pour sa seule initiative et ne pas me compromettre, c’était parfait !

Ça n’embêtait pas Howard plus que ça que d’être le seul à être tenu responsable, l’entente était donc conclue. Je m’attendais à voir Howard se pointer sur scène tout juste avant le premier rappel, à la toute fin de mon concert.

C’était tout de même triste qu’il prenne cette initiative avec moi et non pas avec sa femme avec qui il avait lui aussi un magnifique duo. Il s’attendait à ce que Peyton lui fasse la gueule et se console dans les bras de Delfino, une amitié aussi surprenante que touchante, peut-être trop au goût d’Howard

- Il fera un excellent parrain, soit en assuré. Delfino est un homme pour qui j’ai moi aussi beaucoup de respect.

J’allais devoir quitter Howard pour aller me préparer, rien n’urgeait encore mais je n’aimais pas être trop à la dernière minute. Cependant, Howard avait encore un sujet de conversation et pas le moindre. Je le regardais sans trop savoir comment gérer sa demande. Il était question d’un évènement qui faisait partie d’une autre vie, tant il était loin dans ma tête, bien que certaine nuit, il me hantait encore.

J’expliquais à Howard que c’était Yang qui était responsable de mon martyr, ça n’excusait pas Ward, loin de là mais mon père s’était chargé de Yang et je n’avais plus rien à craindre, parole de Jimmy Reed. Si je retournais voir la police et que je changeais mon témoignage, je n’étais même pas certaine qu’ils allaient me croire, tout d’abord, puisque je n’avais pas de preuve que Ward Fleming était bel et bien présent surtout que j’avais certifié que l’unique coupable était Yang. Ensuite, je craignais que de remuer la merde dans le seau risquait plus que de gâcher l’avenir d’un petit garçon de dix ans et n’allez pas croire que j’en avais rien à faire de ce garçon.

Je devais réfléchir et en parler avec Jimmy, je ne ferais rien sans avoir prit le temps d’en discuter avec mon père bien que c’était plutôt avec mon mari que je donnais comme raison, à Howard qui n’était pas dupe. Alors qu’il me disait qu’il savait tout sur mon père, je croisais mes bras sur ma poitrine et j’évitais son regard. Je détestais la façon avec laquelle j’avais l’impression qu’Howard me coinçait entre l’arbre et son écorce.

- Peu importe ce que tu sais ou crois savoir sur mon père… Il est mon père et il est normal que je ressente le besoin de discuter avec lui quand c’est nécessaire. Laisse-moi du temps, s’il-te-plait.

Je promis à Howard que j’allais y réfléchir alors qu’il plaça sa main sur mon épaule, je le regardais dans les yeux puis il me remercia avant de me saluer.

- Ouais… À tantôt !

Je soupirais en le regardant s’en aller et moi, confuse et pas du tout certaine de ce que j’allais faire, je m’en allais vers ma loge.

@ Billy Lighter