Il faisait un temps magnifique aujourd'hui pour travailler au garage. On avait laissé la grande porte ouverte sur la rue, ce qui nous permettait de profiter de l'ambiance de L.A. Pas loin, un vieux latino jouait sur un flamenco, puis il y avait l'odeur de hamburger qui embaumait toute la rue. Et puis tous les gens qui passaient devant le garage, des gens de toute sorte: les clients, bien sûr, mais aussi des rockers, des gamins en skate, des couples de toute sorte, vieux, jeunes, très jeunes, homo, hétéro et d'autres encore qu'on arrivait pas vraiment à déterminer. Bref, c'était une journée comme je les aimais dans la Cité des Anges.

Les mains pleines de cambouis, habillé d'un vieux jeans troué à force de me mettre à quatre patte pour regarder les pots d'échappement ou les suspensions des voitures et d'un débardeur gris presque totalement noir d'huile de moteur et de graisse, j'étais entrain de faire l'entretien d'une magnifique Chevrolet Camaro 1970, la petite sœur de ma propre voiture. J'en connaissais la mécanique sur le bout des doigts pour en avoir réparé des tas avec mon père, dans un passé qui me semblait à la fois très loin et très proche.

J'étais totalement concentré sur ma besogne. Il fallait dire que bichonner des voiture, j'adorais ça. La bagnole était redevenue presque comme neuve entre mes mains. J'avais changé filtres en tout genre, huile, vérifié la pression des pneus, etc. J'étais entrain d'essuyer plus ou moins mes mains avec un vieux chiffon quand Scott m'appela en me demandant si j'avais fini avec la Camaro et si j'avais le temps de prendre un nouveau client.

-Ouais ouais j'arrive tout de suite!

Je refermai avec douceur le capot de la voiture. Scott me demandait toujours si j'avais le temps, et ce pour plusieurs raisons: il était le premier à trouver que je travaillais trop et il savait que MTI pouvait me rappeler quand ils voulaient. J'avais un contrat avec la maison de disque, pas avec le garage. Et c'était vraiment parce que Scott tenait à me payer, parce que sinon, je l'aurais fait bénévolement.

Je posai le chiffon sur la table pleine d'outils et me dirigeai vers la porte grande ouverte du garage. Deux autre mécanos et le patron s'activaient sur deux autres voitures. Je découvris une jeune femme à l'entrée du garage, mais pas sa voiture, elle devait être garée par loin. Beaucoup de gens venaient d'abord nous voir à l'entrée parce que c'était pas évident de faire renter leurs voiture directement. Il y avait même des jours où on en avait tellement à réparer qu'on allait jusqu'à le faire dans la rue.

Je m'approchai de la jeune femme, toute petite qu'elle était. Elle me sembla tellement jeune que je me disais que si elle avait une bagnole, elle ne devait pas l'avoir depuis longtemps.

-Salut, je vous serre pas la main, parce que...

Pour me justifier, je lui montrai mes mains toutes noires en souriant.

-Y a un problème avec votre voiture? Vous l'avez mise où?

Le jeune fille avait l'air vraiment timide, mais elle finit par me sourire. Ca me rassura un peu parce que j'étais pas vraiment du genre renfermé sur moi-même. Enfin j'étais un gars tout ce qu'il y avait de plus normal. J'espérais être un minimum équilibré en tout cas. Elle m'expliqua que sa voiture était tombée en panne et je la laissai parler. Je remarquai qu'elle parlait très vite. Comme si elle voulait vite avoir fini son explication. Puis, sans transition, elle me demanda de la suivre pour aller voir la voiture. Je haussai els épaules et la suivit en souriant et en regardant les gens s'affairer dans la rue autour de nous.

C'était vraiment une superbe journée. Si j'avais fini assez tôt, j'irais peut-être faire un tour à la plage...

Finalement, la jeune femme se tourna vers moi et je profitai de cette invitation silencieuse pour engager la conversation.

-C'est con de tomber en panne par une si belle journée! C'est justement le temps idéal pour rouler.

Tout le monde ne devait pas partager mon hobby qui était de trouver une longue route bien dégagée et juste rouler toutes vitres ouvertes avec la musique à fond mélangée au bruit du moteur de mon Impala. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ça. Mais j'étais bien au garage aussi, donc je me plaignais pas vraiment.

Quand on arrive en vue de la voiture, je récitai comme mon père me faisait le faire.

-Volkswagen K70, année 1970. Ta voiture à 11 ans grand maximum... Et en effet, elle est dans un sale état. Tu l'as achetée quand?

Je n'arrivais jamais à maintenir le vouvoiement très longtemps. Ce n'était pas un manque de respect. Juste que je trouvais que ça mettait une distance inutile entre les gens. Et puis comme la jeune femme était déjà timide, ça allait peut-être aider. Ou faire tout l'inverse. Je lui tendis la main.

-Je pourrais avoir les clés? Je vais jeter un oeil.

La jeune femme paraissait très timide. Mais ce n'était pas dérangeant. Elle était tout mignonne mais me semblait toujours aussi jeune. Et c'était en partie ce qui faisait son charme. Je lui souris quand elle me dit qu'elle partageait le bonheur que c'était que de rouler toutes vitres ouvertes en voiture quand il faisait beau.

On arriva à hauteur de la voiture. Savoir qu'elle l'avait achetée qu'une heure au paravant me fit faire la grimace. Y en avait qui vendait vraiment n'importe quoi à n'importe quel prix. Et évidemment, un petit bout de femme comme celle que j'avais devant moi était une proie facile pour les beaux parleurs. Et Dieu savait qu'il y en avait des tas dans les vendeurs de bagnoles. Ainsi que des particuliers qui vendaient en sachant très bien reprérer à qui vendre.

Je pris les clés qu'elle me tendais et m'installai sur le siège conducteur. Ca me désolait de voir une bagnole de maximum dix ans dans un état pareil.

-Putain... Pardon... Je veux dire que celui à qui elle appartenait avant avait vraiment pas de respect. C'est une très bonne voiture à la base, je sais pas ce qu'il a foutu avec.

Je tournai la clé et la voiture essaya de démarrer sans y arriver. Un peu comme si elle avait une quinte de toux puis qu'elle s'étouffait. C'est là que la jeune femme e fis un magnifique compliment que j'accueilli avec un sourire.

-Merci. Mais je triche un peu. Je suis né dedans. Les voiture son beaucoup moins compliquée que les humains. Même dans cet état, je saurais la réparer.

Je jetai un oeil au compteur kilométrique. Comment, en roulant si peu, on pouvait autant foutre en l'air une bagnole. Parce qu'elle n'était pas seulement en mauvais état, elle était sale aussi.

-Je crois que la batterie est morte. Et le filtre doit être bon à changer depuis longtemps.

Je sortit de la voiture et allai ouvrir le capot, la jeune femme sur mes talents. Je soupirai en voyant les pièces toutes noires à l'intérieur.

-Ok...

Je me tournai vers la jeune femme.

-Je peux la réparer, donne moi 24 heures.

Je souris. C'était un beau challenge que de réparer cette voiture.

-Je vous compte pas la main d'oeuvre. Faudra juste payer les quelques pièces que je vais changer. Niveau main d'oeuvre, le défi sera mon payement, mademoiselle... Heu... C'est quoi ton nom?

La jeune femme se présenta et je relevai la tête du capot de la voiture pour lui sourire.

-Ok, moi c'est Abel Hudson. Content de te rencontrer Lyra.

Je chipotai à deux ou trois pièces, regardant si elle s'emboitaient et se déboîtaient toujours. On verrait bien une fois le véhicule de nouveau en état de marche si j'aurais encore le temps de nettoyer la graisse qui s'était mise un peu partout. Il devait y avoir une fuite d'huile quelque part ou un truc comme ça. Je frotai mes mains l'unes contre l'autre pour essayer dans enlever la graisse de moteur. Et me redrasssai complètement pour faire face à Lyra.

-Si je suis pas là, tous les gars, dans ce garage, sont compétents. La seule différence c'est que je suis le seul à pas compter la main d'oeuvre.

Je me grattai la tête pour estimer en vitesse pour combien elle en aurait.

-Heu.. Pffff. C'est difficile à dire, je sais pas encore quelles pièces doivent être changées parce que je dois tout démonter. Mais au pire, on t'enverra une facture.

La jeune femme avait sortit un stylo et un papier... Malheureusement, je n'aurais pas su la renseigner maintenant.

-J'essayerai de te trouver des pièces d'occasion. C'est pas moins bon, mais c'est moins cher.

Puis elle me demanda si je n'étais que garagiste. Je souris.

-Non, je pourrais, mais je suis aussi roadie. Ça change un peu des voitures. Et ça permet de voir des concerts. Et toi? Tu fais quoi dans la vie?

Je hochai la tête et écoutai les explications de la jeune femme alors qu'elle notait son adresse sur un bout de papier. C'était clair que c'était plus simle comme ça. Elle me signalait que je pouvais prendre des pièces de qualité et même un peu chère... Elle ne voulait pas venir trop souvent. Je rigolai avant de lui dire.

-Les pièces d'occasion ne sont pas forcément de mauvaise qualité, au contraire. Non seulement elle sont moins chères, mais comme elles ont déjà tourné, elles sont rôdées et tournent mieux. La plupart du temps, on les récupère sur des voitures pas forcément vieille, mais déclassées à cause d'un crash par exemple...

Fallait que j'arrête. Quand je me ettais à parler voiture et boulot, j'étais un vrai moulin à parole particulièrement chiant.

-Par contre, on sera content de te voir souvent, pas pour des répération spécialement, mais juste pour dire bonjour. Si tu viens d'arriver à L.A., il faut te mettre à avoir des contacts et des amis. L.A., c'est le paradis, à condition de ne pas être tout seul.

Je lui fis un clin d'oeil et pris le bout de papier qu'elle me tendais. Je lis sont adresse. Ok, je situais plus ou moins. Ce n'était pas très loin d'ici et elle pourrait venir facilement à pieds ou en bus récupérer sa K70. Je glissai le papier dans ma poche, maculant encore un peu plus mon jeans de graisse.

Elle m'annonça ensuite être photographe. J'en connaissais une floppée, en tant que roadie, de photographes! Il y avait Eileen déjà...

-Cool! Pour un magazine ou quoi? Tu fais des photos de concerts?

Mais avant de m'en parler, elle me demanda si j'avais fait de ma voiture un espace personnel. Mon visage s'illumina littéralement.

-Viens voir... Si le mien est pas personnalisé, je sais pas ce qu'il faut!

On marcha un peu plus loin dans la rue, vers là où j'avais garé ma voiture. Pas la peine de verrouiller celui de Lyra, il n'irait pas bien loin dans l'état où il était...

-Alors, tu fais quoi comme style de photos?

Puis on arriva en vue de l'Impala. Je la désignai.

-Elle est là ma voiture.

Elle était parfaitement propre. Je l'avais encore un peu bichonnée pendant ma pause et les chromes brillaient de mille feux.

La jeune Lyra dit qu'elle prenait des photos d'un peu tout et qu'elle pourrait me montrer. J'étais bien d'accord. j'étais ouvert à tout: la musique, et toute autre forme d'art... Même si j'étais pas un expert, j'aimais bien ce qui était beau ou original. Puis, mon visage s'illumina quand elle demanda si elle pourrait prendre l'Impala en photo.

-Evidemment que tu peux! Et si tu en fais, je t'achèterai même un double des clichés, si tu veux bien. Comme ça, je pourrai décorer un peu mon appart...

Je rigolai et me frottai la tête...

-Parce que niveau déco, ça laisse un peu à désirer chez moi...

Entre l'évier qui était toujours vide parce que je ne cuisinais pratiquement jamais, mangeant des hamburgers ou autres saloperies en route en allant du garage au studio, du studio chez MTI, de chez MTI à la scène prévue pour telle ou telle tournée... Puis la poussière qui s'accumulait sur le peu de meubles que j'avais parce que j'étais jamais là. Enfin bref, y aurait eu personne dans l'appart qu'il ne s'en serait pas porté plus mal.

-T'as ton appareil photo avec toi? Si tu veux que je la déplace pour faire des photos, hésite pas.

Puis elle me demanda si j'avais autre chose de plus précieux que ma voiture. Je répondis pratiquement sans hésiter.

-Non. Cette voiture appartenait à mon père. C'est la seule chose avec sa collection de vinyles et quelques outils que j'ai su garder de lui après que le cancer l'ai tué.

Je caressai le flan de l'Impala. Y avait rien de plus parfait.

-J'ai revendu notre garage dans le Kansas. Trop de souvenirs là-dedans et ça me rendait tellement triste que j'arrivais pas à y vivre. Alors je suis venu ici.

Je souris à nouveau avant de lui demander...

-Et toi? Une autre passion que la photo?

La petite Lyra (petite parce qu'à côté de moi, elle était vraiment petite), sauta de joie quand je lui dis que je serais vraiment ravi qu'elle prenne l'Impala en photo. Ca m'étonnait, venant de la part de quelqu'un d'autre que moi. Et ça me rendait vraiment heureux de la voir aussi motivée. Moi qui avait tendance à penser que, parfois, j'en faisais un peu trop un plat de ma voiture. Mais apparemment, c'était loin de déranger Lyra.

Elle plongea dans sa voiture et en sortit une sacoche où, d'après la forme, devait se trouver un bel appareil photo. J'étais prêt à parier qu'elle avait payé ce truc plus cher que sa petite K70. Enfin j'espérais, parce que cette bagnole, dans l'état où elle était, elle valait pas tripette. Mais j'espérais pouvoir lui arranger ça au plus vite. Dès qu'on en aurait fini avec ma superbe top modèle de Chevrolet. Je la remerciai quand elle me proposa le tirage en triple exemplaire quand ils seraient fait.

Elle me parla ensuite de ses autres passion pendant qu'elle réglait son appareil. Elle aimait la naturel et j'écarquillai un peu les yeux, gardant quand même le sourire quand elle me dit que si elle pouvait, elle se baladerait nue dans la nature. J'étais un peu surpris, surtout venant de la part d'une fille. Mais bon, on était à L.A. ici, pas au Kansas... Les esprits étaient peut-être plus ouverts... Ou simplement plus bizaroïdes. Je finis par rigoler, mais je ne me moquais pas d'elle.

-T'aurais du naître 20 ans plus tôt, tu aurais vécu lla fin des années 60, et puis les années 70, comme nos parents... Et t'aurais pu devenir hippie et vivre dans un campement, nue au milieu du désert, à essayer de faire pousser des graines pour vivre en autarcie...

L'idée était un idéal plutôt attirant. Ca devait au moins être marrant d'essayer et d'y croire. Mais ça manquait un peu de voiture pour moi, cette vie-là.

Elle revint ensuite sur mon père puisque je lui avais parlé du garage que j'avais revendu dans le Kansas. Je lui souris. Un sourire sincère. Elle voulait faire des dons... Elle semblait décidément être la gentillesse incarnée.

-S'il y a un dieu, qu'il te bénisse pour ce genre de truc... Et tu sais, sans faire des dons en argent, si tu as un peu de temps libre... J'ai appris qu'il y avait moyen de faire du bénévolat à l'hopital général de L.A. et d'aller ne serait-ce que tenir compagnie à certains malade, leur faire la lecture, les aider à faire des petits tour dans la cour de l'hosto. Ca fait un moment que je me dis que j'irais bien voir comment ça marche... Si ça te dit, on pourrait y aller ensemble...

Puis elle me demanda si on pouvait déplacer l'Impala dans un endroit plus naturel. Je rigolai.

-D'accord, mais on va essayer de rester habillés quand même.

Je mis mes mains en porte voix et criait en direction du garage en désignant la K70.

-Scotty!!!

Scotty leva la tête du capot qu'il était entrain d'examiner.

-Je vais faire un tour avec la dame! La K70 est à moi, je m'en occupe, ok?

Il mit ses mains en porte-voix à son tour et me répondit.

-OK! Mais c'est pas juste d'avoir une belle gueule en plus d'une belle voiture!

Puis ils rigolèrent tous... Et moi aussi... Et j'invitai Lyra à prendre place dans l'Impala.

-Bien installée?

Evidemment que c'était une bonne idée d'aller à l’hôpital pour voir comment tout ça fonctionnait. Si on pouvait aider un peu ou simplement se faire pote avec des gosses qui souffraient, jouer avec eux et leur faire un peu oublié la maladie, pourquoi pas? Mais il était vrai que je serais plus rassuré si je n'y allait pas seul. Et Lyra semblait être la personne idéale pour ça. Parce qu'elle avait l'air, sans l'avoir vécu, de comprendre ce que ça pouvait être, pour les malades comme pour ceux qui les entouraient.

-Ok je te tiendrai au courant alors. Tu n'auras qu'à me donner ton numéro de téléphone. Enfin si ça ne te dérange pas.

Je prévins ensuite les autres que je partais faire un tour, ce qui eu le don de les rendre un peu jaloux. Mais moi, ça me faisait juste marrer parce qu'à part faire ça pour faire plaisir à la jeune femme, je n'avais aucune intention autre que celle-là. Hey! On venait de se rencontrer! J'avais fait l'erreur une fois... Et j'apprenais de mes erreurs. Ne jamais aller trop vite. Sinon, tu risques de te retrouver tout seul comme un con dans un motel au milieu de nulle part. Pas que c'était désagréable, parce que j'adorais les motels... Mais bon... Je m'étais quand même senti un peu con pour la peine.

Lyra embarqua dans l'Impala et je démarrai, je poussai une cassette dans l'autoradio et ouvrit ma fenêtre en moulinant. C'était partit pour une petite partie de plaisir. Je m'adressai à la jeune femme.

-Ecoute le moteur... Ça, c'est la plus belle musique que tu peux entendre.

Et comme pour me faire mentir, la musique demanda sa part de gloire. Et je me mis à rouler tout en écoutant les paroles.

Je me dirigeai droit vers Malibu, l'endroit où je savais qu'on trouverait des paysage naturels à foison sans sortir de l'état. D'abord, on eu droit au paysage du centre ville de L.A., puis les bâtiment s'espacèrent et de plus en plus, cela devint des pompes à essence, puis des motels, puis les arbres commencèrent à apparaître et les routes se firent plus sinueuses...

On fini par arriver au sommet d'une des nombreuse colline de Malibu. Et, au delà d'une falaise, presque au bord de la route, s'étendait l'océan. Je tirai le frein à main, et, sans sortir de la voiture, me tournai vers Lyra.

-Ça te convient ici?

Au moins, je ne me retrouverais pas tout seul pour aller à l'hopital... Ca me faisait un peu peur quelque part, d'aller faire ça, même si j'en avais vraiment envie. Parce que je me rappelais comme mon père avait été ravagé et affaibli sur la fin. Je ne pensais pas avoir vraiment envie de revoir ça, de revoir des gens souffrir. Mais c'était une raison de plus pour le apporter un peu de compagnie et de réconfort, justement. J'avais souris à la jeune femme et puis on était partis avec la voiture.

Elle avait comme somnolé pendant le trajet, me laissant tout entier à la musique, à mes pensée et au confort de la route. C'était comme ça que j'aimais conduire: accompagné, mais tout en pouvant profiter un maximum des sensation qu'offraient la route et le moteur de l'Impala.

Une fois débarqué, Lyra trouva l'endroit parfait. J'y venais souvent tout seul pour regarder l'océan. Enfin, non, pas tout seul, avec l'Impala. Lyra me demanda de poser et là, je la regardai d'un air surpris.

-Moi? Poser? Heu... D'accord...

Hésitant, je m'appuyai contre la voiture, les bras croisés.

-J'ai jamais fait ça. T'es sûre que ça va pas gâcher les photos.

Je rigolai... Mais quelque part, je pensais sincèrement ce que je disais.

Quant à Lyra, elle allait et venait, son appareil en main, tournant autour de moi, mais sans encore prendre de photos. Elle me conseilla de regarder quelque part, mais pas vers elle... Ah. Papa m'avait toujours attiré l'attention pour que je le regarde, les rares fois où il prenait des photos...

Je choisi de regarder vers l'océan, pas vraiment détendu...

-Comme ça, ça va?