-Espère de sale petit… Raah !

Je me levai de mon fauteuil, le dernier numéro de L.A. People en main. J.R leva son petit regard, sourcils froncés, vers moi en se demandant ce qui m’arrivait.

Ce qui m’arrivait, c’était que ce petit morveux de Stone avait fait une déclaration dans L.A. People loin d’être gratifiante pour moi. Je me calmai un peu, directement… La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe, disait-on…

Mais on voyait bien que Stone ne savait pas tout ce que je faisais pour les Los Diablos, avec ses histoires comme quoi je dénigrais et méprisais le petit peuple. Et évidemment, Sørensen avait marché à fond dans le jeu du batteur qui, en plus, menaçait de retirer Fireworks de chez BSC.

J’allais chuter en bourse, j’allais perdre de l’argent. Et ça me faisait bien plus chier que ses histoires de misogynie (ce que je n’avais jamais contredit) et de relations avec la mafia.

Au moins avait-il eu la présence d’esprit de ne pas parler des Los Diablos. Comme quoi, courageux mais par téméraire.

Il fallait que je réagisse.

Gardant le L.A.People en main, j’arrachai J.R. à ses jouets et il émit un couinement de protestation et je l’amenai jusqu’à sa mère qui, dans notre chambre, coiffait ses magnifiques et longs cheveux.

Je lui fourrai le petit sur les genoux.

-Il faut que j’y aille. Je dois voir Axel Moriarty.

Je lui montrai le L.A. People.

-Si tu veux savoir pourquoi, lis ça. Il y en a un deuxième exemplaire en bas.

Je n’arrêtais pas de tiquer. J’embrassai brièvement Maritza, passai ma main sur le crâne de J.R. qui s’en foutait comme de sa première couche et m’en allai, roulant en trombe avec la Cadillac.

Je roulai jusqu’à la rédaction de Guitar&Pen. Quitte à réagir, autant le faire bien ! Et G&P était un magazine autrement mieux côté que L.A.People.

Je n’avais prévenu personne, je ne passai pas par la réception, je marchais, déterminé, mon exemplaire de L.A.People roulé dans ma main.

J’allai jusqu’au bureau d’Axel et entrai sans frapper.

-Axel ! Content de te voir.

Je balançai le L.A.People sur son bureau.

-J’ai besoin d’une contre-interview.

@ Billy Lighter

L’actualité musicale était rythmée par la tournée parfaite qu’était en train de faire Livia, la fille de Jimmy Reed. La jeune chanteuse en venait à, malgré elle, faire de l’ombre à Lola qui a décidé de reporter toutes ses dates à cause, visiblement, d’une fin de grossesse difficile. Ainsi, c’est quasi par forfait que BSC reportait le combat de ces deux tournées simultanées des deux figures féminies phare des deux maisons de disques.

Je me délectais de ce fait, d’autant plus que, vu les déboires de Stone dans L.A.People, ce n’était pas de sitôt que The Burning Fire allait sortir le moindre album…

Ni Fireworks, d’ailleurs… Et c’était bien ça qui était affligeant. Car j’aurais voulu complètement me délecter des malheurs du batteur… Entre sa chute et son divorce qui semble imminant malgré ce qu’Amon a dit vis-à-vis des beaux-parents de Stone, j’aurais voulu me satisfaire complètement de cette situation…

Dommage, comme on dit…

De toute façon, BSC gagnait malgré tout, dans tous les combats…

Tout du moins avant ce matin…

Car, ce matin, le L.A.People semblait, d’un seul coup, porter un sale coup à ma maison de disque fétiche et à son dirigeant, le grand Jimmy Reed… J’avais lu l’article qui était, en réalité, un coup de gueule d’Howard Stone envers son patron. Il mordait la main qui le nourrissait sans aucune vergogne allant même jusqu’à menacer de plier bagage avec Fireworks… Une nouvelle qui n’allait, hélas, pas plaire à la bourse qui aura tôt fait de sanctionner BSC.

J’avais lu ça avec un air morose en buvant mon café ce matin. Je ne savais pas quelle mouche avait piqué Stone mais je trouvais son mouvement assez hasardeux. Surtout que Reed ne méritait pas ça. Il se comportait comme son rang le lui demandait. C’était à sa demander si Stone ne venait pas simplement de débarquer dans la jet-set… Ou de se réveiller d’un long sommeil…

J’avais soupirer me demander comment je pourrais valoriser BSC après ça… Faire un article sur la belle tournée de Livia ? Ce n’était pas une mauvaise idée… Je notai mes idées tout en continuant mon travail quotidien…

Jusqu’à-ce que quelqu’un entre dans mon bureau sans même toquer.

Je fronçai les sourcils dans un premier temps, prêt à renvoyer celui qui avait fait ça avant que mon visage ne s’illumine quand je vis qu’il s’agissait de Reed en personne.

Quelle belle apparition !

Seulement, il ne semblait pas content et je savais parfaitement pourquoi… Il disait être content de me voir.

-Il en va de même pour moi, Jimmy.

C’était toujours un plaisir de pouvoir le voir et l’admirer !

Il balança alors le L.A.People de ce matin. Celui que j’avais déjà lu… Il déclara alors avoir besoin d’une contre-interview. Je pris un air grave laissant tomber mon regard sur le L.A.People avant de relever le regard sur Jimmy.

-Oui, je l’ai déjà lu… Je ne sais pas quelle mouche à piquer Stone mais il semble avoir oublier qui lui permet de payer ses factures… Ça doit être l'effet Lola...

Je me redressai complètement avant de me lever et d’inviter Jimmy à s’asseoir face à mon bureau. Je me dirigeai, ensuite, vers un meuble où je rangeai mes alcool.

-Whisky ?

Je nous sortis deux verres et en mis un face à Jimmy que je remplis. Je fis de même avec le mien avec de reprendre ma place et fixer Jimmy.

-C’est avec plaisir pour la contre-interview. Comment veux-tu procéder ? Je te pose des questions sur ce qui a pris à Stone ? Qu’est-ce qu’il lui a pris d’ailleurs ? Tu veux démentir certaines choses qu’il aurait dites ?

Je voulais savoir comment Reed souhaitait que j’oriente mes questions.

@ Billy Lighter

Quand j’entrai, bien loin de se formaliser du fait que je n’avais pas frappé avant d’entrer, le journaliste de Guitar&Pen s’était littéralement illuminé. Je savais qu’il était toujours ravi de me voir et nous étions de très bons amis depuis longtemps, même si nous n’étions pas comme les deux doigts de la main comme avec Daniele.

Et c’était toujours bon d’avoir un journaliste de la trempe d’Axel Moriarty parmi ses amis. Contrairement à Sørensen, il était considéré par les lecteurs comme fiable, bien que peut-être un peu pro BSC. Toujours était-il qu’il ne faisait pas dans le sensationnel.

Pourtant, j’allais lui donner du sensationnel.

Axel affirma qu’il était ravi de me voir, mais ça ne suffit pas à ramener le sourire sur mon visage.

Il ne s’en formalisa pas, car, comme tout le monde à L.A. probablement, il avait déjà lu l’article de Stone. Je ricanai, cependant, quand il affirma que c’était certainement l’effet Lola.

-Peut-être. Sûrement. Mais comme tu le dis, il oublie que son confort dépend de mon bon vouloir.

Je fis la moue.

-Il est tombé sur la tête. N’empêche que je ne peux pas laisser les choses en l’état. Il faut que je réagisse.

Et j’allais réagir à chaud. Était-ce vraiment une bonne idée ? C’était un peu quitte ou double. Mais je savais aussi qu’Axel ne me ferait pas dire n’importe quoi. Que si je me laissait emporter, ce qui n’arrivait pourtant pas souvent, il n’en laisserait rien paraître dans son article.

Il m’invita à m’asseoir à son bureau et je m’installai en soupirant. Il me proposa du whisky. Il était tôt mais je n’en avais rien à foutre.

-Avec plaisir, Axel. Merci de me donner un peu de ton temps, je sais que tu n’as pas que ça à faire.

Il me servit un whisky et j’en pris directement une gorgée.

Il voulut savoir ce que je voulais comme type d’interview. Howard avait choisi une déclaration menée par Sørensen plutôt qu’une véritable interview. Et l’article était court, probablement parce qu’il n’avait pas tant que ça de choses à dire.

-Je souhaiterais que tu me poses des questions qui me permettront, sous forme d’interview, de démonter chacun des arguments exposés par Stone. L’hypocrisie vas-à-vis des basses classes, mon soi-disant lien avec la mafia, la misogynie et autres…  

Je regardai Axel dans les yeux.

-Si cela te convient, bien sûr.

@ Billy Lighter

Je ne m’attendais pas du tout à la venue de Jimmy Reed dans mon bureau en ce jour. Ce n’était pas prévu au programme mais j’étais plus qu’agréablement surpris de le voir entrer et ça même s’il n’avait pas frappé.

Je pensais bien savoir pourquoi il était là. J’avais lu l’article de Sørensen dans L.A.People et je me doutais que Reed souhaitait réagir. Ça m’arrangeait déjà parce que j’avais à cœur d’aider Jimmy mais, aussi, parce que ça serait comme répliquer à Sørensen en personne et j’avais, aussi, à cœur d’ennuyer celui qui se tapait ma femme.

Je me demandais, tout de même, ce qui était arrivé à Stone… Je me demandais si c’était l’influence de sa femme mais Reed ne pouvait l’affirmer avec certitude. Il était, par contre, d’accord, sur le fait que Stone devait avoir oublié qui le payait.

C’était un fait !

Il confirma aussi qu’il était tombé sur la tête mais que Reed, malgré tout, ne pouvait pas laisser ça en été. J’hochai de la tête avant d’ajouter :

-Il est littéralement tombé sur le tête… Et ça n’a pas améliorer son manque d’intelligence.

Après tout, il était tombé dans l’escalier… Peut-être qu’il a subi un traumatisme crânien qui aurait troublé son jugement…

J’invitai Jimmy à s’asseoir lui proposant un whisky. Il était tôt pour boire mais la situation s’y prêtait. Jimmy accepta ma proposition et je nous servis un verre chacun.

-J’ai toujours du temps pour les gens qui comptent.

Surtout que ce n’était pas tout les jours qu’un journaliste avait l’honneur d’interviewer Jimmy Reed. Il faisait rarement des interviews.

Mais je voulais, avant, savoir comment Reed voulait procédé. Howard n’avait pas réellement fait une interview mais avait laisser Sørensen rapporter ses impressions sur le magnat de BSC. Ça avait moins de force qu’une réelle interview. Et, de fait, Reed voulait une vraie interview, lui. Il voulait une interview basée sur les propos de Stone. J’hochai de la tête avant de sourire.

-Ça me convient parfaitement !

Et je sortis mon enregistreur. Je mis une cassette vierge dedans avant de démarrer.

-Bien !

Je me raclai la gorge avant de me lancer :

-Comme tout le monde à Los Angeles et ailleurs, nous avons découvert les propos d’Howard Stone, batteur et chanteur de Fireworks. Ces propos vous visaient directement. Avez-vous vu Stone récemment ? Avez-vous eu un désaccord qui pourrait expliquer cette sortie médiatique de cet artiste dont vous avez accepter d’héberger le dernier groupe en date ?

Je voulais commencer en éclaircissant les circonstances qui avaient menées Stone à l’ouvrir ainsi…

-Est-ce que vous vous attendiez à une telle sortie de la part de Stone ?

Le but était d’humaniser Reed et de décrédibiliser Howard. C’était une bonne manière de contre-attaquer. Pour ça, il fallait mettre en avant le fait que Stone était l’agresseur dans cette guerre qu’il avait lancé.

@ Billy Lighter

Axel était d’accord avec moi. Stone était tombé sur la tête. Et apparemment, le journaliste ne portait pas le batteur dans son cœur. Je me savais détesté par beaucoup, notamment parce que ma richesse et mon pouvoir attisaient les jalousies. Mais Stone avait aussi ses détracteurs !

Je m’installai face à Axel et eu bien vite un whisky en main.

Je souris. Il disait avoir toujours du temps pour les gens qui comptaient.

-Et en plus, tu sais recevoir.

Je pris une gorgée de whisky.

Cela faisait du bien de voir quelqu’un de réellement content de me voir. En plus, j’offrais un beau cadeau à Axel avec cette interview. En effet, j’en donnais rarement. Mais quand venait le temps d’en donner, je pensais directement à Axel.

Je lui expliquai, à sa demande, comment je voyais l’interview. Je voulais écraser chaque argument, chaque critique de Stone au creux de mon poing… Jusqu’à l’écraser lui-même. D’autant que je pensais que c’était facile.

En effet, Stone n’avait pas choisi le bon format pour me critiquer et Sørensen n’était pas la meilleure plume de L.A.

Axel était d’accord de faire l’interview de la manière que je lui avais suggérée. Et, à cet effet, il prit un petit enregistreur et y mit une cassette vierge…

Nous allions commencer. J’allais pouvoir contre-attaquer !

Et je jubilais intérieurement car j’avais déjà, et très vite, réfléchi à tout ce que j’allais pouvoir dire.

Stone passerait du pauvre petit malheureux à un putain d’ingrat.

Axel posa ses questions tandis que je m’allumais une cigarette. Quand il me laissa l’espace pour répondre, je soufflais calmement une grosse bouffée de fumée. Ma colère avait laissé place à un froid machiavélisme.

-J’ai en effet vu Howard très récemment. Dès que j’ai appris pour sa chute et son hospitalisation, je me suis empressé d’aller lui rendre visite pour m’enquérir de son état. Et j’ai été désolé de le voir aussi arrangé.

Je tirai sur ma cigarette, marquant une pause.

-Nous n’avons pas eu de désaccord. Mais ce qui a fait tiquer le batteur de Fireworks, c’est le fait que je lui demande s’il pensait pouvoir se remettre assez vite au travail avec son groupe dont tout L.A. et même plus de monde encore, attend le prochain album. En tant que patron de BSC, je me devais de poser la question. Et il l’a mal pris.

Je regardai Axel dans les yeux.

-Non, je ne m’attendais pas à une telle sortie médiatique…

@ Billy Lighter

Je souris alors que Reed déclara que je savais recevoir. J’aimais qu’il remarque ce genre de choses. Surtout que je gardais toujours une bouteille de whisky pour ce genre de moment important. Car, oui, je ne la sortais pas pour n’importe qui ! Et Reed était très loin d’être n’importe qui.

Reed voulait une contre-interview pour répliquer aux attaques de Stone. Il voulait le faire sous format d’interview alors, j’avais sorti mon enregistreur afin de pouvoir ne rien manquer des mots de Jimmy. J’allais devoir ne laissais aucun sujet abordé par Stone au hasard ainsi je rouvris le L.A.People à la bonne page afin de pouvoir n’absolument rien manquer.

Puis, je me lançai posant d’abord une question sur les circonstances qui auraient pu mener à une telle sortie de la part du batteur de The Burning Fire. Et Reed expliqua qu’il avait bel et bien rencontré Stone après sa chute. Il y était allé pour voir comment allait le batteur ce que je ferais pas tous les patrons. Je serais sur un lit d’hôpital que le patron de Guiar&Pen ne bougerais même pas le petit doigt. Il attendrait simplement que je sortes pour reprendre le travail. Mais ce qui avait choqué Stone c’était que Reed demande si Stone allait pouvoir se remettre vite au travail. Jimmy Reed était une homme d’affaire. C’est tout à fait normal qu’il pose se genre de question.

Et Reed confirma qu’il ne s’attendait pas à une telle sortie médiatique. Comme mon interview se ferait par écrit, je pouvais me permettre des petits commentaires.

-Et bien… Je ne le savais pas aussi susceptible…

Stone était réputé pour était inconscient et nonchalant mais je ne me rappelle pas qu’il ait été un jour susceptible. Pourtant c’est pas faute de l’avoir vu à bien des fêtes…

Je me raclai la gorge et continuai l’interview.

-Stone a souligné chez vous une certaine hypocrisie. Il a déclaré que vous n’aviez aucune considération pour les gens des basses classes et que, malgré tout, vous vous amusez à, je cite, vous pavaner à des galas de charité. Avez-vous fait des déclarations à Stone qui lui a permis d’en venir à cette conclusion ? Quel est votre regard sur les basses classes ? Pensez-vous réellement qu’ils sont des moins que rien ? Notons que Stone vient lui-même d’un des quartiers les plus pauvres de l’Eastside et qu’il aurait, de ce fait, pris la chose personnellement.

C’était une des gros sujet soulevé par Stone et j’avais poser plusieurs questions afin que Reed puisse aborder ce sujet en long et en large.

@ Billy Lighter

J’avais répondu à la première question posée par Axel. Il faisait très bien son travail et je savais que je pouvais compter sur lui pour me faire un très bel article. Même si je savais exactement quoi répondre face aux accusations de Stone. Il avait choisi la mauvaise cible pour passer sa colère. Tout ça parce qu’il était trop couillon pour s’attaquer à Ward Fleming.

Quand j’expliquai, répondant à la première question, que la sortie de Stone était due à une malheureuse question sur ses capacités à honorer son contrat avec Fireworks, Axel le trouva particulièrement susceptible.

-Je suppose que les rumeurs sur son possible divorce n’aide pas. J’en suis malheureux pour lui, mais du coup, il passe ses nerfs sur tout le monde, je pense. Et pas de chance, je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Peut-être cette sortie était-elle aussi seulement une diversion, pour que Sørensen parle d’autre chose que de ses problèmes de couple et autre.

Après cette petite parenthèse, Axel passa à la question suivante… Ou plutôt, aux questions. Je l’avais anticipée, puisque j’avais dit au journaliste de prendre les accusations de Stone point par point. Et j’espérais que ma réponse serait aussi percutante qu’elle ne l’était dans mon esprit.

Je repris une gorgée de whisky et une bouffée de nicotine avant de me lancer.

-De l’hypocrisie ? Peut-être parce que je vais à des galas de charité dans de beaux costumes et de belles voitures.

Je haussai les épaules.

-Je n’ai rien fait comme déclaration à Howard qui aurait pu laisser penser ça. Peut-être ma question sur ses capacités à achever l’album de Fireworks est-elle toujours la cause. Il a beau vivre dans une énorme villa de Beverly Hills, Howard se croit toujours appartenir à la population pauvre de L.A., ce que je peux, à la limite, comprendre.

Je me penchai un peu en avant vers Axel.

-Et non, je ne prends pas les basses classes pour des moins que rien. Et je tiens à signaler que, imaginons même que je sois l’hypocrite que décrit Stone, l’argent que je donne aux diverses œuvres de charité dont je suis le parrain est lui bel et bien réel et cet argent aide beaucoup de monde.

Je souris, j’avais encore une carte dans ma manche à ce sujet.

-Je tiens aussi à rappeler que ma propre épouse, Maritza, est une latina originaire de Tijuana qui a vécu une bonne partie de sa vie dans l’Eastside. Si je trouvais que ces gens sont des moins que rien, je n’aurais pas épousé l’une d’entre eux.

@ Billy Lighter

J’avais mis en avant la susceptibilité de Stone car, d’après les dires de Jimmy, il n’avait en rien était brusque. Il était juste resté dans son rôle de patron de BSC. N’était-ce pas ce qu’il était vis-à-vis du batteur ?

D’après Jimmy c’est certainement les rumeurs de divorce qui rendait Stone aigri. Il pensait que le batteur, à défaut de pouvoir envoyer tout dans la figure de sa femme, passait ses nerfs sur les autres. Il pensait aussi que ça permettait de faire diversion sur les différents articles sur son couple. J’hochai de la tête.

-Peut-être bien. J’avoue que j’ai du mal à savoir ce qu’il se passe dans la tête de Stone.

Je n’en ai surtout pas vraiment envie… Stone me paraissait parfois bien limité. Je l’avais déjà eu en interview et ce n’était pas une foudre de guerre.

J’en vins, ensuite, aux allégations de Stone sur l’hypocrisie de Reed et sa haine des basses classes. Je posai une série de questions afin de couvrir un maximum ce sujet. Il ne nia pas être hypocrite dans un certain sens car il allait bien habillé aux galas de charité. En même temps, qui a déjà vu quelqu’un se rendre dans un gala de charité habillé de guenille ? C’était inconcevable.

-C’est un peu le code de ce genre de soirée, les beaux habits…

Donc rien d’hypocrite à ça… Quant à Stone, Reed n’avait rien dit qui pourrait emmener le batteur sur ce terrain et le magnat de BSC pensait que le batteur avait simplement continuer à lui en vouloir sur sa questions sur Fireworks. Un Stone tout aussi hypocrite vu qu’il vit, lui-même, dans une énorme villa. Je ne pu m’empêcher de rire un peu tellement c’était vrai. Mais tout ça n’empêchait pas Howard de constamment se revendiquer de l’Eastside comme s’il en était fier…

Reed parla ensuite de l’argent qu’il donnait à diverses œuvres de charités et, aussi, de sa femme, Maritza, qui venait d’un milieu pauvre, elle aussi.

-C’est vrai qu’il n’y a pas meilleur preuve de votre respect que ça.

Je souris assez content de comment l’interview se passait.

-Stone a aussi parlé de votre soi-disant misogynie. Ce n’est pas le premier à utiliser ses termes pour vous décrire… Que pensez-vous de cela ? Vous taguez-vous, vous-même de misogyne ? Assumez-vous ce fait ?

Oui, Stone n’avait pas été le premier à dire ça. Mais Reed était-il réellement misogyne ? Vouloir que les choses restent à leur place n’était pas réellement de la misogynie. Chacun avait des rôles et si c’était le cas c’était en vue d’avoir de l’efficacité dans ce monde.

-Il a, d’ailleurs, souligné que vous n’aviez engagé aucune femme artiste hormis votre propre fille, la chanteuse, Livia. Est-ce du pistonnage ? Seriez-vous prêt, dans l’avenir, à engager d’autres femmes comme artiste ou pensez-vous vraiment que, hormis votre fille, les femmes doivent s’en tenir à des tâches administratives et ménagères ? Est-ce vrai que BSC a subi plusieurs plainte pour discrimination ou est-ce un énième mensonge venu de Sørensen qui est, rappelons-le, passé maitre en la matière.

@ Billy Lighter

J’eus un sourire en coin.

-Qui peut savoir ce qu’il se passe dans la tête de Stone ? Est-ce que lui-même le sait ?

Vu comme il avait sauté sur la flasque de vodka que je lui avais apportée, il était littéralement alcoolique. Et donc, il était dans le cirage la plupart du temps. Mais je n’avais pas besoin de souligner cela et de tomber dans de telles bassesses pour me défendre. J’avais bien d’autres arguments.

On parla des basses classes et des galas auxquels j’allais paré de mes plus beaux atours. Axel était bien d’accord que c’était le code qui voulait ça. Je hochai la tête pour lui confirmer que c’était vrai.

Puis je sortis mon atout majeur : Maritza et ses origines modestes.

Ça fit mouche, car Axel trouvait qu’il n’y avait pas meilleure marque de respect.

Puis on passa à la question de la misogynie. Il me demandait si j’assumais. Je pris une gorgée de whisky, le temps de bien peser mes mots puis reposai doucement le verre et tirai aussi lentement sur ma cigarette.

-J’aime que les choses soient à leur place. Si cela fait de moi un misogyne, alors ainsi soit-il, je ne le nierai pas. On peut aussi dire de moi que je suis vieux-jeu, pas très porté sur le changement… Tout ça, je l’assume.

Axel continua avec des questions sur Livia, sur la place des femmes dans mon entreprise et sur les pseudos rumeurs de plaintes pour discrimination.

Je souris.

-Concernant Livia… Quel parent ne soutiendrait pas son enfant dans ses projets ? Quand Perry est venu me demander s’il pouvait faire signer Livia, j’ai accepté parce qu’elle était, effectivement, ma fille. Mais depuis, et comme elle le prouve encore en tournée actuellement, elle fait son chemin toute seule. C’est son talent qui paye. Moi, je ne lui ai fait signer qu’un papier.

Axel m’avait demandé ce qu’il en était des autres femmes…

-Je ne ferai pas signer d’autres femmes. Daniele Ricci lui-même a bien essayé de me convaincre avec son groupe, Tiny Suicides, mais elles ont prouvé par elles-mêmes qu’elles ne tenaient pas la route.

Je haussai les épaules.

-Alors oui, les femmes, chez BSC, seront toujours aux tâches administratives et ménagères. Mais j’aimerais dire ceci : ce sont elles qui font tourner la boutique, car dans ces postes, elles sont en grande majorité chez BSC. Tu le sais, ta propre femme travaille pour nous. A-t-elle eu une seule fois matière à se plaindre ?

Je tirai sur ma cigarette.

-Et non, nous n’avons pas eu de plainte pour discrimination. Notre entreprise et sa politique est bien connue et toute femme souhaitant postuler à un poste adapté à son sexe se verra reçue correctement et, presque à tous les coups, en fonction de ses compétences, engagée.

@ Billy Lighter

Je rigolai un peu quand Reed demanda si Stone lui-même savait ce qu’il se passait dans sa propre tête.

-J’en doute…

Oui, j’en doutais réellement. Stone n’était pas réputé pour être réfléchi et conscient de ses actes et de ses paroles…

J’avais abordé la polémique sur les basses classes et Jimmy avait parfaitement répondu à ça en mettant en avant qu’il était marié à une femme qui prenait des basses classes preuve qu’il n’avait aucun mépris pour les personnes venant de là.

Le second thème que Stone avait abordé était la misogynie de Reed. Un fait connu de tous qui, finalement, n’allait pas forcément choquer les gens. Sauf que Stone avait tenté d’empirer les choses en parlant de plaintes et autres pistonnages. S’il voulait toucher Reed ne se rendait-il pas compte qu’il touchait aussi la jeune Livia ? Lui qui semble pourtant en bon terme avec elle…

Reed prit alors le temps de répondre et avouer qu’il aimait que tout soit à sa place. Il ne niait pas être misogyne si les gens pensait que cet état d’esprit portait bel et bien ce nom. Bref, Reed assumait.

Quant à Livia, il se posa en père qui soutient son enfant. C’est ce qui l’avait poussé à accepter Livia comme artiste de BSC. Mais s’il y a bien un coup de pouce à la base, la jeune femme prouvait elle-même qu’elle avait du talent et que sa signature était méritée. Toutefois, Reed ne signera pas d’autres femmes. Ricci avait lui-même échoué à faire plier le magnat de BSC. Il confirma donc les dires de Stone sur les tâches administratives et ménagères mais mis en avant que c’était ce qui faisait tourner la boutique. En gros, BSC ne serait rien sans ces femmes. Il cita même ma femme pour appuyer ce fait.

-Non, elle adore son travail. Elle est la secrétaire de Daniele Ricci, c’est une position élevée et elle a bon nombre de responsabilités. Sans elle, Ricci est perdu.

Et je disais la vérité. Sonne adorait son mériter et Ricci n’était bel et bien rien sans une secrétaire…

Reed nia ensuite avoir eut des plaintes pour discrimination. Les femmes pouvaient aisément postuler et obtenir un job chez BSC. Je souris satisfait des réponses.

-Stone a aussi fait part de certaines de vos relations douteuses que vous auriez avec des gens faisant partie de la mafia. Il sous-entend que c’est grâce à ces relations que votre fortune dépasse celui d’un patron de maison de disques. Qu’avez-vous à dire sur ces accusations ? Est-ce de la diffamation ? Avez-vous bel et bien des relations avec des gens faisant partie de la mafia ? On rappelle que la femme de votre meilleur ami, Samantha Ricci, aurait eu des liens avec la Casa Nuova… Elle est, on le rappelle, la seule survivante du massacre des Conti dont le coupable n’a pas encore été retrovué.

Mes questions pouvaient, peut-être, mettre à mal Jimmy mais rien ne m’empêchera de tout retravailler afin que l’article soit en faveur de Reed.

@ Billy Lighter

Nous étions d’accord sur le fait que Stone n’avait pas toute sa tête. Je souris à mon ami journaliste. Tout se passait à merveille. Je démontais calmement tout ce que Howard avait eu comme argument contre moi.

Pour ce qui était de la misogynie, je ne démentis pas mais expliquai plutôt ma façon de fonctionner. Je soulignai aussi que sans les femmes pour faire tourner les choses chez BSC, rien n’irait.

Quant à Livia, elle n’avait fait que signer un papier. Et ce n’était, aujourd’hui, pas moi qui lui tenais la main pour la faire monter sur scène.

Je mis aussi en avant, tant que je l’avais sous la main pour confirmer, la très belle Sonne Moriarty, épouse d’Axel qui confirma non seulement que Sonne se plaisait dans son travail, mais aussi qu’elle avait une position élevée.

J’eus un sourire en coin.

-Tu vois que même les femmes peuvent percer chez BSC. Comme dame marquante de la boîte, je pourrais aussi citer Frances Page qui est à mes côtés depuis des années et sans laquelle je serais moi-même un peu perdu.

Cette question réglée, Axel en vint à mes soi-disant liens avec la mafia. Je ne me départis pas de mon sourire. Et ce même quand Axel parla de ma fortune qui dépassait celle d’un simple patron de maison de disque.

Je rigolai un peu…

-Ma fortune n’a rien à voir avec de soi-disant liens avec la mafia. Déjà, j’ai hérité d’un très beau patrimoine par mon père. Ensuite, il ne faut pas oublier que j’ai fait signer l’un des plus grands groupe du monde très tôt ! The Army ! Malgré leurs mésaventures, ils ont toujours rapporté gros et Sniper mène maintenant une carrière solo toute aussi lucrative.

Je marquai une pause.

-C’est bel et bien de la diffamation. Et si je suis misogyne, alors Howard Stone est clairement raciste. Ce n’est pas parce que mes amis les plus proches, Daniele et Samantha Ricci, sont Italiens qu’ils font partie de la mafia. C’est un pauvre vieux cliché.

Je fis la moue.

-Et je tiens à défendre ici Samantha Ricci. Elle était bel et bien liée aux Conti par alliance, mais son défunt mari a toujours tout fait pour s’émanciper de sa famille mafieuse. Malheureusement, ce n’est pas si simple de couper les ponts avec ce genre de famille.

@ Billy Lighter

Jimmy Reed avait assumé sa position sur les femmes tout en les valorisant en parlant notamment de ma femme, Sonne, qui avait une position élevée en tant que secrétaire de Daniele Ricci chez BSC. Il en profita pour parler de sa propre secrétaire, Frances Page, qui, à l’instar de Sonne pour Ricci, était très importante pour Reed. Je souris montrant à Reed que sa stratégie était tout à fait efficace.

J’en vins, ensuite, aux accusations de Stone sur les possibles liens que Reed entretiendrait avec certaines personnalités de la mafia. C’était des accusations plus ou moins graves qui mettait à mal la réputation de Reed d’où l’importance de les démentir. Et c’est ce que fit Reed en expliquant que sa fortune ne venait pas de la mafia mais des bénéfices de BSC et de l’héritage de son père. BSC avait fait signé le plus grand groupe de tous les temps : The Army. Et Sniper était encore actif ce qui ne faisait qu’augmenter la cote de l’entreprise. Mais bon… Soyons honnête… Stone est sûrement le dernier à pouvoir déduire ça lui-même étant donné qu’il est incapable de gérer son propre argent.

-Apparemment, il faudra que tu explique ça en long et en large à Stone parce qu’il est incapable de gérer son propre argent parait-il…

Oui, il paraitrait qu’il est constamment criblé de dette… J’avais fait ce commentaire que, bien sûr, je n’allais pas mettre dans l’interview… C’était juste pour souligné que les dires de Stone étaient absurdes.

Reed confirma dont que c’était de la diffamation et traita Stone de raciste. C’était des mots fort mais Jimmy l’utilisait à bon escient alors que pour Stone être Italien revenait à faire partie de la mafia. J’esquissai un sourire en coin. Est-ce que je pensais que Ricci avait des liens avec la mafia ? Oui… Je l’avais souvent vu discuter avec des gens peu fréquentables et des soupçons pèsent sur son propre père. Mais c’était Reed que nous devions défendre aujourd’hui.

Et il se fit défenseur de la gente féminine et de Samantha Ricci. Il expliqua que c’est par alliance qu’elle avait été liée aux Conti et qu’il est très difficile de s’émanciper d’une telle famille.

-En effet, cette période de sa vie n’a pas dû être facile pour elle. Mais c’est une femme forte.

Je n’en avais pas fini avec Stone. Il restait la bombe qu’il avait envoyé en fin d’article… Avoir la réaction de Reed vis-à-vis de ça…

-Stone a clairement menacé de faire retirer son groupe, Fireworks, de votre maison de disques. Que pensez-vous de ça ? Est-ce que ça vous a surpris comme décision ? Que souhaitez-vous dire à Stone ?

J’avais bu une gorgée de whisky avant de lancer une autre question.

-Comptez-vous portez plainte pour diffamation contre lui ?

Oui parce que son article était diffamant… Ce qui, en théorie, est un crime.

@ Billy Lighter

J’expliquai à Axel, et pas conséquents aux futurs lecteurs de l’article, d’où venait ma richesse. C’était pourtant simple. Cependant, il était sûr que je blanchissais l’argent sale des Los Diablos en achetant voitures, tableaux et livres rares. Mais, selon moi, c’était à peine visible.

Axel était 100% avec moi et disait qu’il faudrait que j’explique tout cela à Stone qui ne savait pas gérer son propre argent. Oh certes, j’avais effacé sa dette quand il avait rejoint BSC avec Fireworks. Mais je pensais bien qu’il y avait d’autres gens à qui il devait de l’argent. Sa villa avait pris feu et selon moi, ce n’était pas un accident, à l’époque.

Je fis la moue et écrasai ma cigarette.

-Quand on explique quelque chose à Stone, ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre.

Je parlai ensuite de mes amis, les Ricci… Je fis croire que c’était par ma relation avec eux que Howard avait spéculé sur la mafia. Ça me permit de le traiter de raciste et de prendre la défense de Samantha et de prouver encore une fois que je n’étais pas si misogyne que ça.

Axel n’eut que des bons mots pour elle et je hochai la tête à sa remarque.

Puis il passa à une question plus délicate : ce que je pensais des menaces d’Howard à propos de son groupe qu’il voulait retirer de chez BSC.

Je rallumai une cigarette et pris la bouteille sur le bureau du journaliste pour me resservir un verre.

-Je pense qu’Howard ferait une grosse bêtise dans ce cas-là. Il ne se rend pas compte que mettre fin à son contrat de cette façon va lui coûter cher en indemnisation de BSC.

Je regardai Axel dans les yeux.

-De plus… Où irait-il ? Chez MTI ? Dans ce cas-là, il perdrait cette liberté qu’il a si désespérément cherchée chez nous. Car je rappelle qu’Howard a lancé Fireworks chez BSC pour pouvoir créer à sa guise et à son rythme. S’il fait cela, c’est surtout ce pauvre Jack Perry, leur manager, qui va en pâtir. Tandis que moi, je perdrai certes quelques points en bourse, jusqu’à ce qu’un autre groupe fasse vibrer le public de L.A.

Je haussai les épaules.

-Personne n’est irremplaçable. Malgré tout, Fireworks fait du bon travail et ça me ferait de la peine de les perdre. Et si ça m’a surpris ? Oui, étant donné que je ne vois pas ce que j’ai fait de mal pour mériter ça.

Je tirai sur ma cigarette.

-Je dirais à Stone que malgré tout ce qu’il a pu dire, il reste le bienvenu chez nous. Que je ne voudrais pas qu’un simple malentendu mette fin à notre collaboration.

Je secouai la tête.

-Et non, je ne souhaite pas porter plainte contre lui. Il a fait une erreur, je la lui pardonne. Il n’a pas la vie facile en ce moment.

@ Billy Lighter

J’avais dit à Jimmy qu’il devrait expliquer à Stone comment fonctionne la gestion d’un patrimoine. Mais il semblerait que le batteur ne soit pas du genre à écouter les conseils. Ça ne m’étonnait pas le moins du monde.

Ensuite, Jimmy avait parlé du couple Ricci pour expliquer que ce n’était pas parce qu’ils étaient Italiens qu’ils avaient quelque chose à voir avec la mafia. C’était un fait que tous les Italiens n’étaient pas des mafieux. Si c’était le cas, ça se saurait. Ainsi, il réussit, de ce fait à piquer Stone en le traitant de raciste.

Il défendit aussi Samantha Ricci prouvant qu’il valorisait les femmes et se tenait là pour les défendre. J’eus aussi quelques mots pour Samantha avant de passer au dernier sujet chaud de le l’article de Sørensen : la possible fin de contrat entre BSC et Fireworks. C’était ce qu’avait menacé le batteur et chanteur.

Jimmy prit le temps de se resservir en whisky avant de répliquer que Stone ferait une bêtise s’il en venait là. En effet, briser un contrat allait lui couter cher mais n’avait-on pas dit que Stone était le dernier à savoir gérer son propre argent ?

-En effet, tout le monde sait que briser un contrat coute cher. Surtout un contrat aussi lucratif.

Jimmy se posa alors la question de savoir où irait Stone avec son groupe. Sans doute MTI, là où se trouvait The Burning Fire, le premier groupe de Stone. Mais dans ce cas, Stone perdrait la liberté qu’il est venu chercher chez BSC. Bref, par orgueil, il risque de se priver de bien des choses et, en plus, il metterait Jack Perry dans l’embarras.

-Peut-être que Jack Perry sera capable de le ramener à la raison ? Qu’en pensez-vous ?

En tout cas, Jimmy disait qu’il se remettrait, lui, du départ de Fireworks car personne n’est irremplaçable bien qu’il serait déçu. Ainsi, il laissait toujours la porte ouverte à Stone malgré ce qu’il avait dit et ne comptait pas porter plainte contre lui.

-Effectivement, entre son possible divorce et cette malheureuse chute, il ne vit pas sa meilleure vie, pour l’instant. Sans compter qu'il a des soucis d'alcoolisme, me semble-t-il...

C’était un fait et peut-être avait-il voulu rediriger sa colère contre le premier venu comme l’avait dit Jimmy.

-Tu veux ajouter quelque chose ? Personnellement, je n’ai plus de question. Mais si tu veux aborder un autre sujet, on peut le faire.

Si ce n’était pas le cas, j’allais pouvoir mettre tout ça en forme et sortir l’article le plus rapidement possible.

@ Billy Lighter

Axel était, lui, conscient que casser le contrat avec BSC coûterait cher à Howard Stone. Et c’était bien normal. Il s’était engagé avec nous, à lui de tenir ses engagements. Je plaignais surtout Jack Perry et le journaliste me demanda alors si le manager ne serait pas à même de retenir Fireworks.

Je fis la moue.

-Peut-être… Mais Perry a la sale manie de perdre ses talents au profit d’autres managers… Alors retenir un Stone furieux. Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Mais je l’espère. Pour lui surtout.

Oui, parce que Jack Perry avait vraiment du mal. Pourtant, ce n’était pas un mauvais manager, mais peut-être un peu trop gentil. Enfin soit, je n’étais pas sûr que c’était lui qui allait nous assurer que Fireworks allait rester.

Après, il fallait voir si les menaces de Stone était réelle… Parce qu’il avait une grande gueule, mais parfois, il n’avait que ça et ça n’allait pas plus loin. Qui plus était, il devrait aussi demander son avis à McAvoy… Même si je pensais bien que le pauvre n’avait pas grand-chose à dire et se contenterait de suivre Howard comme un petit chien.

Je remis toute cette affaire sur le fait que Stone n’était pas au mieux de sa forme pour le moment et Axel était bien d’accord. Entre son probable futur divorce d’avec la diva Lola et sa chute récente, Howard n’avait décidément pas toute sa tête et crachait sur le premier venu.

Et il semblait fort bien que j’aie été le premier venu. Qui allait aller voir Howard ? David, sûrement. Hank North, s’il osait sortir de sa grotte… Sinon ? Qui ? Personne.

Howard était riche, célèbre… et désespérément seul.

Axel souligna son problème d’alcoolisme… Je haussai les épaules, ma cigarette rougeoyante au bec.

-Ce n’est un secret pour personne. Il doit souffrir du manque, en ce moment.

Axel me demanda alors si j’avais quelque chose à ajouter. Je hochai la tête.

-Un prompt rétablissement à Howard. C’est tout.

Je m’étais bien défendu, l’heure était venue de prendre congé. Je me levai et tendis la main à Axel.

-Je te remercie pour ton temps et ton écoute. Passe une bonne fin de journée.

Et dès que je serais à la maison, je lui ferai parvenir, en cadeau, une de mes meilleures bouteilles de vin.

@ Billy Lighter