Je râlais… Et, pour cause, il y avait de quoi… Alors que tout était prêt pour mon départ en Irlande afin que je rejoignes ma femme et Guillermo à Limerick, j’avais eu un coup de fils de la police qui me déclara de ne pas partir trop loin de L.A. dans les prochaines jours, voir prochaine semaine afin que je puisse répondre à quelques questions… Ils enquêtaient et mon nom avait été cité et l’enquête, d’après ce que j’avais compris concernait Ward Fleming…

J’avais appris, à travers la presse, que Ward avait été arrêté. Et ce qui aurait dû être un soulagement m’a, finalement, amené bien plus d’inquiétude que je ne l’imaginais. Parce que je savais que Ward avait une langue et que si me balancer lui permettait d’alléger sa peine, il allait le faire avec grand plaisir. Je vivais, donc, depuis qu’il avait mis un pied en cellule avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête…

Mais, au-delà de ça, ce qui, dans l’immédiat, me faisait râler c’est que je n’allais pas pouvoir aller en Irlande tout de suite et que j’avais peur de ne pas être là à temps pour la naissance de mon fils. J’avais expliqué ça à la police mais ils ne voulaient rien entendre. Putain ! Il fallait vraiment que ça tombe maintenant ! Ils ont qu’à eux se déplacer en Irlande, bordel de merde ! C’est ce que j’avais soumis avec un grand cynisme au téléphone à la police mais ils n’avaient pas forcément apprécié…

Peu après, c’est le coup de fils de Bailey que j’avais reçu. Elle avait eu la visite de la police et, apparemment, c’est à travers eux que mon nom à été cité. J’avais rien dit au téléphone même si je n’en pensais pas moins et j’avais déclaré à Bailey que j’allais passer chez elle le lendemain pour accorder nos versions.

J’avais, ensuite, prévenu Tiff du contre-temps… Je lui avais expliqué que ça concernait Fleming mais que je n’avais aucune idée de quand j’allais pouvoir quitter L.A…. Quand les flics daigneront que c’est le bon moment pour m’interroger, apparemment…

Bref, j’étais de mauvais.

Et le lendemain, qui aurait dû être le jour de mon départ, c’est vers la ville North que je me rendis à l’heure prévue avec Bailey. C’était la fin d’après-midi, il faisait beau… Ça aurait pu être une bonne journée mais le destin continuait, apparemment, à s’acharner contre moi !

Je me garai devant la villa North… J’entendis des voix d’enfants venir du jardin à l’arrière alors, au lieu de sonne à la porte, je pris le chemin sur le côté pour rejoindre le jardin des North. Ils attendaient, de toute façon, ma visite alors je n’allais pas les faire bouger jusqu’à la porte d’entrée.

Une fois arrivé dans le jardin, je repérai Hank et Bailey avec leurs deux filles. Je devais avouer être jaloux du tableau que je voyais… Moi, la police de L.A. m’avait privé de ça.

Je les interpellai.

-Salut Hank, salut Bailey !

Il n’y avait aucun entrain dans mes salutations. Mon humeur était mauvaise et ça se voyait sur ma figure.

Je m’approchai.

-Alors ? Les flics sont venus c’est ça ?

Et comme je ne m’étais pas fait arrêté, je suppose que ce qu’avait dit Hank et Bailey n’étais pas préjudiciable pour moi. C’était déjà ça…

@ Billy Lighter

Depuis que Hope savait marcher, on avait fait placer une grille autour de la piscine, dans le jardin… Un truc difficile à ouvrir comme ça les filles ne pourraient pas aller par là sans notre surveillance. Il faisait beau, c’était la fin de l’après-midi, le moment idéal pour un peu de jeux dehors avant de faire manger nos bébés puis de les mettre au lit.

Je jouais au ballon avec Hope qui avait un certain talent pour shooter dedans… Et je fis part à Bailey de mon idée de l’inscrire dans un club de soccer quand elle aurait 5 ans… Après tout, c’était un beau sport pour une fille.

Cela dit, je n’étais pas tout à fait à l’aise… Je savais que Finan Quinn devait passer aujourd’hui à la maison pour accorder nos violons sur ce qu’on avait dit à la police. Le pauvre, on l’avait foutu dans la merde un peu malgré nous…

Mais comment expliquer qu’on en savait autant sur l’enlèvement de Riley sans citer son nom ? Comment avoir une chance de la retrouver ?

Le pire, c’était qu’apparemment, les flics avaient empêché Finan de se rendre dans son pays natal pour assister à la naissance de son premier enfant. Et ça, ça me la foutait mauvaise… On avait coopéré avec les flics et tout et ils étaient même pas foutu d’attendre le retour de Finan d’Irlande !

Fleming était enfermé ! Il allait pas s’envoler !

Hope me mit un but tellement j’étais dans la lune à penser à tout ça et c’est juste au moment où elle fêtait sa victoire que la voir du chanteur de The Warriors se fit entendre. Il avait contourné la villa et était venu directement nous rejoindre dans le jardin.

Il nous salua sans conviction et Hope le vrilla du regard, fâchée que l’attention de son papa soit distraite de son jeu.

-Salut Finan…

Sans grande conviction non plus. Je n’étais pas fier de ce que j’avais fait.

Je m’approchai, tout comme lui, de Bailey qui, installée sur un transat, s’occupait de Haley…

Finan, lui, entra dans le vif du sujet direct…

-Ouais… Les flics sont venus…

Je soupirai…

-Tu veux un jus d’orange ? Il est tout frais…

Puis je pinçai les lèvres.

-Il ne faut pas en vouloir à Bailey, c’est moi qui ai lâché ton nom… C’était pour aider Riley, même si je ne peux pas piffer cette fille… Mais si on veut avoir une chance qu’elle fasse toujours chier son monde, on a été obligé de citer nos sources.

Je regardai Finan dans les yeux.

-Je suis vraiment désolé que ça te retienne ici.

@ Billy Lighter

Depuis que la police était passé chez nous pour nous questionner au sujet des avis de recherches, j’avais un poids sur la conscience. Bien malgré nous, Hank et moi avions dû impliquer Finan Quinn dans notre version mais nous avions fait en sorte, du moins nous avions essayé, qu’aucun blâme ne lui retombe dessus. N’en demeurait pas moins que je me sentais vraiment mal vis-à-vis de Finan et que j’avais même un peu peur de le revoir. Je craignais qu’il nous en veuille, qu’il soit en colère contre nous.

Tout en jouant avec Haley sur un transat de notre terrasse, je regardais Haley et son papa jouer au soccer. Elle était douée ma petite fille, à croire que je donnais naissance à de futurs stars du soccer. Tony Ricci, mon premier fils né d’une relation d’un soir avec Daniele Ricci, adorait jouer avec le ballon noir et blanc et excellait dans les jeux de pieds. J’avais eu la chance de voir ses prouesses en allant prendre les mesures de sa petite sœur Daniela.

Je sursautais quand j’entendis la voix de Finan et je devins toute raide, presque crispée et je soufflais entre mes lèvres doucement pour me calmer. Hank le salua tout en avançant vers moi et je saluais à mon tour Finan qui, comme je m’y attendais, ne transpirait pas de joie de vivre.

- Salut Finan.

Je n’osais pas lui demander s’il allait bien, je me doutais que, si physiquement il semblait bien se porter, moralement, les choses devaient être tout autre. Et comme il entra immédiatement dans le vif du sujet, je ne voyais pas l’utilité de nous emberlificoter dans des formules de politesses inutilement longue.

Hank confirma que nous avions eu la visite des policiers avant de lui offrir un verre de jus d’orange que j’avais pressé moi-même ce matin. Hope ne buvait que ça et n’essayer pas de lui passer un jus en boîte ! Elle ne se laissait pas berner si facilement !

Ensuite, Hank prit sur lui le blâme en expliquant comment nous en étions venus à parler de lui. Ce n’était pas prémédité, seulement, nous avions voulu d’abord et avant tout aider ma petite sœur qui était nous ne savions pas où ni même si elle était encore en vie.

- Ce qui s’est dit, pour faire une longue histoire courte, c’est que les flics ont voulu savoir pourquoi nous n’avions pas demandé leur aide pour rechercher ma sœur et nous leur avons expliqué que comme nous la savions lié à des gangs, nous avions cru que demander l’avis de quelqu’un qui s’y connaissait avec ces gens-là serait une bonne chose et que comme tu devais passer pour voir mes confections, les choses s’étaient faites d’elles-mêmes.

Je regardais Hank en me demandant si j’avais été claire ou si je m’étais perdue quelque part au travers d’explication inutile.

- Nous ne leur avons pas parlé de la rencontre qu’il y a eu ici avec Riley et Howard. Le but n’était pas de faire pire que mieux surtout quand je pense qu’à cause de nous, tu es coincé ici pendant que ta femme est en Irlande.

Nous nous en voulions terriblement pour ça et jamais nous aurions imaginé que les flics allaient obliger Finan à demeurer en ville au cas où ils auraient des questions pour lui. S’il avait cette contrainte alors que notre version n’était pas incriminante, je préférais ne pas imaginer si nous avions déballer toute l’histoire telle quelle, sans censure !

@ Billy Lighter

Le regard de la petite Hope me vrilla… Apparemment, au niveau des intrusion, elle était comme son père. Dans 10 ans, elle accueillera les gens avec un fusil de chasse quand ils approcheront trop près de ça villa. Même cette image ne m’arracha pas un sourire…

Hank me salua ainsi que Bailey. Ils semblaient, tous les deux, dans leurs petits souliers. Comme s’ils avaient peur de moi. Je n’étais pas de bonne humeur et, oui, je leur en voulais un peu… Mais peut-être qu’après leurs explications, je pourrais comprendre pourquoi ils avaient cité mon nom dans leur témoignage.

Hank confirma que les flics étaient venus. Mais avant d’aller plus loin il me proposa un jus d’orange… J’aurais voulu une bière mais bon…

-Non merci… Je ne veux rien.

Hank défendit alors sa femme. Il disait que c’était lui qui avait lâché mon nom et je soupirai. Il disait que c’était pour aider Riley qui était, désormais, recherché par la police. Est-ce que je pouvais leur en vouloir d’essayer de retrouver Riley ? Pas du tout. Je ne suis pas égoïste à ce point.

-Je vois…

Il se disait désolé. Puis, Bailey entra un peu plus dans le détails pour expliquer ce qu’ils avaient dit aux flics. En réalité, ils avaient véritablement menti disant que je ne leur avais été utile qu’à leurs recherche. C’était déjà ça, dirons-nous.

-Au moins, je ne risque pas la prison. Enfin, pas avec ce témoignage. C’est déjà ça.

Restait Fleming. Il se fera peut-être un plaisir de me balancer. J’étais responsable de deux meurtres et Fleming savait très bien comment les Los Diablos se débarrassaient des corps…

Bailey déclara qu’ils n’avaient pas parlé de la rencontre qui avait eu lieu ici même avec Riley et Stone. S’ils avaient dit ça, de toute façon, je crois que la police serait venu m’arrêter pour complicité de tentative de meurtre. Fleming aurait confirmé, j’imagine, la tentative contre lui. Quoi que… Je ne savais pas réellement ce qui lui pendait au nez et s’il essayait encore de passer pour un total innocent.

Je soupirai, ensuite, quand Bailey déclara que le but n’était pas de faire pire et elle semblait s’en vouloir que je sois retenu ici.

-Je peux pas vous en vouloir. Les flics savent poser les bonnes questions. Suffit de laisser passer un information pour qu’il s’engouffrent dedans.

Je connaissais ça. J’avais déjà été interrogé plusieurs fois. Ce n’était pas toujours évident. Mais ça ne me rendait pas ma bonne humeur.

-Mais ouais… Je ne sais pas combien de temps je vais être coincé ici. Je devais partir aujourd’hui normalement, rejoindre Tiff et Guillermo. Tout ce que je peux faire c’est prier pour arriver à temps pour la naissance. C’est tout. Et vu ma malchance habituelle, je crois que c’est mort.

Oui, j’étais pessimiste. Alonso me détestait pour ça. Mais je me sentais encore plus malchanceux sans ma chaine porte bonheur.

-Sans compter que je ne sais pas ce que Fleming va raconter aux flics. Peut-être que je devrais profiter de mes moments de liberté au lieu de râler.

Je fixai Hope et puis Haley avant de reposer mon regard sur Hank et Bailey.

-Les flics… Vous savez ce qu’ils ont précisément contre Ward ? Ils vous ont dit quoi ?

@ Billy Lighter

Sincèrement, j’étais dans mes petits souliers et vraiment pas fier de moi. Finan ne méritait pas ce qui lui arrivait. Il avait déjà eu assez de mal comme ça à se sortir de sa vie d’avant et on avait eu d’autre choix que de lui remettre le nez dedans. Et apparemment, Bailey était pas plus fière que moi.

Je proposai un jus d’orange fraîchement pressé à Finan, mais il le refusa. Il avait la mine sombre, inquiète… Et je pouvais le comprendre… Les flics ne lui avaient sûrement pas dit ce pour quoi il allait être interrogé et avait peur d’une nouvelle descente aux Enfers alors même qu’il devrait juste être en train de se réjouir de la toute prochaine naissance de son premier enfant.

Je servis un gobelet de jus à Hope qui, elle, en voulait… Puis je racontai un peu à Finan comment s’était passée notre rencontre avec les flics, espérant que ce qu’on en avait pas trop dit. Quand j’eus fini, Bailey ajouta quelques détails et précisa qu’on avait rien dit concernant la rencontre qui avait eu lieu ici même avec Riley et Howard.

Finan parut un peu soulagé. Selon lui, notre témoignage n’allait pas l’incriminer outre mesure.

Je me pris moi aussi un gobelet de jus d’orange alors que Hope regardait Finan tout en s’accrochant d’une main à mon jeans.

Finan disait ne pas nous en vouloir, que c’était les enquêteurs qui avaient bien géré leur interrogatoire…

Je fis la moue.

-Ça, pour poser les bonnes questions, ils étaient doués… J’ai pas eu d’autre choix que de parler de toi, malheureusement. Si j’avais pu faire autrement, je l’aurait fait mais…

Je haussai les épaules…

-Je n’aime pas vraiment mentir à la police… Ce qu’on a déjà fait par simple omission était déjà pas mal.

Je pinçai les lèvres quand Finan raconta qu’il aurait du partir pour l’Irlande aujourd’hui. Il priait pour arriver à temps pour la naissance de son fils…

J’eus un pauvre sourire.

-Je suis sûr qu’il attendra que tu sois là pour naître…

Je passai une main dans les cheveux de ma fille toujours accrochée à mon pantalon.

-Les enfants sentent ce genre de chose… Ce sont de vrais petits miracles.

Finan redoutait, lui, ce que Fleming pourrait dire sur lui… Il disait qu’il devrait profiter au lieu de râler.

-Je suis sûr que tout va bien se passer.

Puis il nous demanda ce que les flics nous avaient dit…

-Ils ne nous ont rien révélé… C’est par la presse, par après, qu’on a appris qu’il était poursuivi pour violence conjugale, association de malfaiteurs et proxénétisme, si je me rappelle bien… Mais ils nous ont surtout posé des questions sur Riley en fait…

@ Billy Lighter

Finan n’avait pas plus envie que ça d’être ici aujourd’hui et avec raison ! Il aurait dû être à bord d’un avion en direction de l’Irlande ou l’attendait sa femme qui devait donner naissance à leur premier enfant biologique. C’était de notre faute, à Hank et moi si Finan était toujours à Los Angeles et nous nous sentions évidement coupable pour cela.

Finan refusa le jus d’orange qu’Hank lui offrit et je ne pensais pas non plus à proposer d’aouter de la vodka au breuvage pour le rendre meilleur vu les circonstances. Je crois que j’abordais la situation comme un diachylon à retirer. Mieux valait le faire d’un coup et rapidement quand le courage passait que d’essayer de le retirer petit à petit entre deux respirations.

Ce fut Hank qui se lança et mit la table et j’ajoutais les détails à l’histoire pour que Finan entende mieux que nous n’avions jamais mentionné son nom dans le but de lui nuire ou même de le l’incriminer de près ou de loin. Le fait était que nous n’avions pas pu trouver mieux que lui pour expliquer pourquoi nous n’avions pas songé à contacter la police.

- Le truc quand ils posent des questions, c’est qu’ils ont déjà la suivante en tête pour rebondir. Tout est allé vraiment vite, Finan mais nous avons tout de même été capable de ne pas trop tomber dans le piège.

Heureusement que mon nom circulait de plus en plus en matière de confection de vêtements et que ça avait déjà été cité que je travaillais en collaboration avec The Warriors pour leurs costumes de scène. Ça validait l’alibi de Finan comme quoi il était venu ici pour ça et sa rendait crédible la version qu’Hank et moi avions fourni.

Cela dit, comme le mentionnait Hank, même par omission, nous n’avions pas aimer mentir à la police. Est-ce que je le referais en sachant que cela sauverait Finan d’un sort qu’il ne méritait pas ? Évidement mais je ne vivrais pas bien avec ma conscience comme c’était le cas en ce moment.

Finan semblait moins nous en vouloir ou du moins, il comprenait mieux comment les choses s’étaient déroulées. Le résultat demeurait cependant le même : il était cloué ici pendant que sa femme vivait les derniers instants de sa grossesse.

- Les policiers n’auront rien contre toi, je suis certaine que Ward ne parlera pas sous risque de s’incriminer lui aussi et tant qu’on ne sait pas ce qu’il est advenue de ma sœur, il ne dira rien.

Je préférais voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. En tous les cas, pour le moment rien ne servait à croire le pire, pas tant que nous n’aurions pas retrouvé Riley.

Quant à ce que les flics savaient sur Ward, j’échangeais un regard avec Hank qui répondit qu’ils ne nous avaient rien dit et que pour nous, tout ce que nous savions nous le tenions des journaux.

- Selon moi, il aura assez à se débattre contre les accusations de sa femme qu’il n’aura pas le temps de s’occuper à échafauder une vengeance contre toi. La police l’a coincé pour ça et ils cherchent ma sœur car ils croient qu’elle possède beaucoup de réponses à beaucoup de questions…

Restait à croiser les doigts que, si ma sœur était bel et bien en vie, ne lui vienne pas l’idée de balancer Finan dans son témoignage tout comme elle ne nous vendra pas Hank et moi pour avoir hébergé leur petit cocus criminel.

@ Billy Lighter

Si Hank et Bailey avaient donné mon nom c’est parce que les flics les avaient coincés avec leurs questions. Hank confirma qu’ils étaient doués et Bailey alla dans son sens disant que les flics ont déjà leurs questions en tête pour rebondir. Ouais… Je voyais bien ce qu’ils voulaient dire.

-C’est leur job… Il y en a qui sont particulièrement doués. Surtout que, dans ce cas-ci, c’est pas de simples flics mais des enquêteurs. Ça rend les choses plus compliqués.

Et j’allais devoir les affronter aussi. Sauf qu’avec toutes les casseroles que je trainais, j’allais devoir la jouer finement.

Hank révéla alors ne pas aimer mentir à la police… Qu’ils avaient simplement fait de l’omission et qu’il trouvait déjà ça pas mal. J’hochai de la tête.

-Merci…

Même si, maintenant, j’étais coincé ici… Et je n’étais même pas sûr d’arriver à temps pour la naissance de mon fils ce qui était tout aussi stressant que les futures questions des flics. Hank, lui, se montrait optimiste. Il disait que les enfants sentaient ce genre de choses… Je ricanai un peu d’un ricanement désabusé.

-Je voulais aussi en profiter pour me retrouver avec Tiff. On en a besoin. Mais encore une fois, par ma faute et celle de mon passé, ça ne se passe pas comme prévu…

Je redoutais Fleming aussi et ce qu’il pouvait dire. Si Hank était encore optimiste, Bailey l’était aussi disant que Ward n’osera rien dire de peur de s’incriminer et que tant que Riley ne sera pas retrouvée rien n’avancera réellement. Je soupirai.

-Mais s’ils retrouvent Riley qui sait ce qu’elle leur dira ? Sincèrement, j’espère qu’on la retrouvera en vie mais… Je n’ai pas vraiment envie qu’elle leur dise qu’on a fait une tentative d’assassinat sur Ward et que je faisais encore partie des Los Diablos alors que je suis sous le coup d’un jugement. Quant à Ward, si jamais les preuves s’accumulent et que sa peine devient inévitable il va faire s’écrouler tout le château de carte pour que tout le monde tombe avec lui.

Restait à savoir ce que les flics avaient sur Ward… Hank disait ne pas savoir précisément hormis ce qui était marqué dans les journaux. Visiblement, les questions des flics concernaient surtout Riley. La question que je me posais c’est comment les flics ont fait le lien entre Fleming et Riley… A travers Sky ? Je me demande bien comment…

-Ce sont de sacré accusation quand même… Surtout que tout es vrai. Je suis content que Sky ait réussi à parler mais… Le timing n’était pas bon.

Mais bon, Sky n’avait aucune idée que je devais aller en Irlande pour attendre la naissance de mon enfant.

Pour Bailey Ward aura déjà fort à faire avec ses accusations que pour se venger. A vrai dire, ce n’est pas tant d’un vengeance que j’ai peur.

-Ce n’est pas vraiment d’une vengeance dont j’ai peur mais de ce que Ward peut dire au flic pour, éventuellement revoir sa peine à la baisse.

Quant à Riley, oui, c’était un élément clé pour les flics.

-Ta sœur a beaucoup de réponse. Elle sait où se trouve les planques des New Soldados. Elle connait certains membres. Elle sait comment fonctionne le gang. Et elle a aussi un tas d’information sur les Los Diablos. Elle peut faire mal à deux gangs rien qu’en parlant.

Je réfléchis deux minutes.

-En plus, a l’heure qu’il est, soit Riley est encore retenue par les New Soldados… Soit elle est morte. Je ne vois pas bien où elle pourrait être d’autre.

Je pris un air désolé.

-Il se peut même que, si elle était en vie avant l’arrestation de Ward, les New Soldados l’ait éliminé au moment même où ils ont appris que leur chef s’était fait avoir. Ils savent que Riley en sait trop et Josh n’est pas stupide… Je suis désolé…

Je l’étais… Je n’avais aucune envie que la sœur de Bailey soit morte mais… Il fallait se rendre à l’évidence.

@ Billy Lighter

On avait rien pu faire contre les questions bien ciblées de la police… On avait eu d’autre choix que de parler de Finan. Heureusement, le chanteur compris bien, après nos explications, que ça n’avait pas été facile.

Il finit même par nous remercier d’avoir menti par omission à la police.

-De rien… On aurait voulu faire mieux, tu sais. Mais on était un peu le cul entre deux chaises entre te protéger et donner suffisamment d’informations aux flics pour qu’ils aient une chance de retrouver Riley.

Je haussai les épaules.

-Je ne l’aime pas beaucoup, mais elle reste la sœur de Bailey.

Si seulement elle pouvait juste être un peu moins vulgaire et arrogante, ça arrangerait déjà les choses. Même Bailey quand elle se prostituait n’était pas aussi malpolie. Riley se donnait vraiment un sale genre.

On essaya ensuite de rassurer Finan en se montrant optimiste mais Finan était coincé dans son angoisse. Il avait besoin de retrouver sa femme et il craignait ce que pourrait dire Riley.

Je pinçai les lèvres puis pris une cigarette dans le paquet qui était dans ma poche de poitrine. Je tirai une première bouffée pour la faire prendre puis regardai Finan.

-J’espère que Riley aura l’intelligence de ne pas te mettre dans la merde.

Je me crispai un peu.

-Je te jure que si elle te balance, ça va mal aller.

J’allais la détester encore plus si elle faisait ça.

Mais il craignait aussi Ward… je me sentais on ne pouvait plus impuissant dans tout ça…

-Putain…

Je me laissai tomber sur le transat à côté de Bailey et Haley et Hope escalada mes jambes pour grimper sur mes genoux. On lui dit ce que les flics nous avait demandé et tout ça… Mais ce qu’on savait, on ne le savait que par la presse car les flics, eux, s’étaient intéressés uniquement à Riley.

Je fumais avec ma fille sur mes genoux… Finan parlait, comme s’il réfléchissait tout haut. Et je n’aimais pas ce que j’entendais. Et vu comme il était blême, il avait vraiment peur de tomber. Riley pouvait le balancer, Ward pouvait le balancer…

Comme quoi, ce que nous on avait dit était d’une moindre importance quand même.

Finan conclut pour Bailey que sa sœur était soit morte, soit encore retenue par les New Soldados qui n’avaient plus du s’en encombrer dès qu’ils avaient su pour l’arrestation de Ward.

Finan se disait désolé. Désolé d’annoncer à Bailey que sa sœur était probablement morte.

-Peut-être que ça vaut mieux pour tout le monde.

@ Billy Lighter

Après avoir expliqué à Finan comment Hank et moi avions été poussé à parler sans que l’on ne le veuille, il sembla moins tendu et nous en voulait moins, peut-être même plus du tout. La situation n’était pas évidente pour personne. D’un côté, nous voulions retrouver ma sœur mais comme elle était impliquée avec non pas un mais bien deux gangs de rue, il devenait difficile de répondre aux questions des policiers sans s’enfoncer dans le champ de maïs !

Si nous n’avions pas implicitement donné Finan, nous n’étions pas certains de ce que pourrait dire ma sœur, si les policiers la retrouvaient en vie. Elle n’aurait probablement aucun scrupule à le balancer en parlant de la petite réunion qu’elle avait eu chez moi, dans mon salon, en ma présence ainsi que celle de mon mari, de Finan Quinn et d’Howard Stone. Riley avec les cartes en mains pour mettre un paquet de monde dans la merde.

Howard espérait que ma sœur aurait l’intelligence de de pas mettre Finan dans la merde et je regardais Hank d’un regard qui voulait dire « et nous non plus ! » parce que nous avions légèrement mentit au flics pour éviter d’éclabousser Finan donc, si Riley déballait son sac sans rien oublier, je ne serais pas surprise de voir les flics débarquer encore mais cette fois, pour nous accuser d’entrave à une enquête policière !

- Je crois… Du moins j’espère de tout mon cœur que ma sœur réfléchira aux conséquences que pourraient avoir ses confidences.

Cependant, il y avait encore pire que Riley.

Ward Fleming représentait pour Finan un sacré gros point d’interrogation. Si sa femme avait eu le courage de porter plainte contre lui, ça risquait que d’alimenter la colère du psychopathe et qui sait ce dont il serait capable de faire à partir de maintenant ?

Je baissais les yeux, triste pour Finan et tout ce qu’il avait à porter sur ses épaules. Moi je croyais qu’il avait peur que Ward cherche à se venger de lui mais Finan me fit remarquer que, à l’instar de ma sœur, Ward avait en sa possession beaucoup d’informations et que c’était surtout ç qui risquait de lui faire mal.

- Bon… alors reste à espérer que Riley soit en vie, qu’elle parle mais uniquement pour nuire à Fleming et que toi, tu puisses prendre ton avion le plus tôt possible.

Finan avait toute une liste de scénarios possibles concernant ma sœur. Il m’était difficile de savoir lequel me plaisait le plus. J’avais de la peine et surtout j’éprouvais de la colère envers ma petite sœur. J’avais du mal à comprendre comment elle avait pu de foutre dans d’aussi gros problème. Même moi, au plus mal, je n’avais pas entrainé autant de gens avec moi… quoi que les situations ne se comparaient pas vraiment. J’avais abandonné mon fils, blessé Delfino, foutue la peur de sa vie à Howard et Hank. Je n’avais pas de quoi être fière non plus.

- Ce serait mieux oui… Mais si elle est morte, elle aura emporté avec elle toutes les réponses que trop de gens ont besoins. Mon Dieu… J’ai du mal à comprendre comment elle a pu en arriver-là.

Puis je regardais Finan et tentais de lui sourire.

- Tu tiens le coup ?

@ Billy Lighter

Hank et Bailey s’étaient sentis coincés quand les flics étaient venus leur parler. Ils voulaient leur donner assez d’informations pour avoir une chance de retrouver Riley et, en même temps, ils ont essayer de le faire sans trop me griller et ce fut plutôt réussit, j’imagine.

-Vous avez fait ce que vous pouviez…

Et je ne leur en voulais pas… Enfin, je ne leur en voulait plus… Ils avaient fait leur possible, c’était déjà ça. Même si le timing n’était pas exceptionnel, je devais bien l’avouer.

Mais il y avait beaucoup d’inconnue comme ce que dira Riley aux flics si jamais elle était retrouvée. Je devais avoué que je n’étais pas spécialement à l’aise avec ça même si Hank disait que si elle me balançais ça allait mal aller. Bailey, elle, disait que sa sœur allait réfléchir aux conséquences d’une confidence… Je soupirai.

-J’espère aussi… Mais j’imagine que si elle me balance, elle pensera bien faire. Est-ce que je pourrais vraiment lui en vouloir pour ça ? Je n’en sais rien… Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut bien se passer dans la tête de Riley.

Et dans celle de Fleming. Car, ouais, il y avait aussi Fleming. J’avais aussi peur qu’il me balance plus que de me faire assassiner par un intermédiaire. Et, là encore, Bailey disait qu’on ne pouvait qu’espérer. Je soupirai et passai ma main sur mon visage.

-Ouais… Je n’ai plus qu’à attendre et espérer. Qu’est-ce que je peux faire d’autre, de toute façon ?

Je n’étais, de toute façon, pas sûr que Riley soit en vie. Mais j’eus un frisson quand Hank déclara qu’il valait peut-être mieux qu’elle soit morte… Idem pour Bailey qui confirma la pensée de son mari. Je les regardai l’un et l’autre. J’étais enfant unique. Mais j’avais du mal à concevoir qu’on puisse penser comme ça… Même si… En réalité, je n’étais pas à leur place. Je ne pouvais pas juger.

Bailey déclara alors que ça serait quand même dommage qu’elle emporte tout ces réponses dans la tombe. J’hochai de la tête avant qu’elle n’ajoute qu’elle se demandait bien comment sa sœur en était arrivé là.

-De mauvaise rencontre, l’impression qu’elle ne vaut rien, Ward Fleming… Il en faut pas plus, je pense… C’est plus facile de tomber bas que de remonter la pente…

Elle se demanda si je tenais le coup. Je la fixai droit dans les yeux avant de soupirer.

-Je suis maudit… C’est ça que je pense. J’ai utiliser mon collier porte-bonheur pour éliminer Fleming. C’était une erreur. Je ne l’ai plus maintenant et je le paye. Tant que je ne l’aurais pas retrouvé, je serais malchanceux. C’est comme ça…

Je baissai des yeux. Mes parents étaient superstitieux et ils m’avaient transmis ça. Et j’étais persuadé que je n’aurais aucune chance de retrouver cette chaine.

@ Billy Lighter

Finan n’était plus fâché, juste déprimé et très stressé concernant ce qui allait arriver ensuite. Car si notre témoignage ne l’incriminait pas plus que ça, restait Riley qui pouvait tout balancer si la police la retrouvait en vie. Bailey espérait que sa sœur réfléchirait aux conséquences de ce qu’elle pourrait dire.

Et je ne pus retenir un ricanement sarcastique.

J’avais bien vu comment était Riley. Elle ne pensait qu’à elle. Et si balancer Finan pouvait lui sauver le cul, alors elle n’hésiterait pas une seconde.

Malgré tout, Finan espérait aussi que Riley fasse preuve de bon sens… Je caressai la petite tête de Haley qui jouait à mes pieds avec les jouets qu’Hope lui apportait. Pour moi, Riley et bon sens dans la même phrase était juste un non-sens.

Restait à attendre et voir comme le disait Finan… Le pauvre, j’aurais pas aimé être à sa place… En fait, j’y avais déjà été quand j’avais été accusé de violence conjugale par Kate et que j’avais du attendre mon jugement pour savoir si j’allais finir en taule ou pas… Pour un crime que je n’avais pas commis, en plus.

Finalement, on en vint à la conclusion que ce serait mieux que Riley soit morte… Même si apparemment, Bailey aurait bien voulu certaines réponses qu’elle emporterait dans la tombe avec elle, si c’était le cas.

Mon épouse se demandait comment sa sœur avait pu en arriver là. C’était vrai que Bailey avait eu sa période sombre et gardait quelque part en elle une part d’ombre qui perdait du terrain chaque jour grâce à mon amour et à celui qu’elle portait à nos enfants.

Mais je ne perdais jamais de vue qu’elle était toujours en sursis.

Finan répondit à la question que se posait Bailey. De mauvaises rencontres, l’impression qu’elle ne valait rien et Ward Fleming. Le parfait cocktail pour une descente aux Enfers.

-En même temps, elle ne fait rien pour qu’on pense qu’elle vaut quelque chose. Elle est égocentrique et vulgaire.

Bailey, malgré tout ce par quoi elle était passée, n’avait jamais été comme ça. Alors même qu’elle était au plus profond de la misère, je me rappellerai toujours de cet épisode, elle m’avait écouté et réconforté, moi l’acteur plein aux aces, qui avait juste des petits problèmes conjugaux.

Et encore une fois, elle fit preuve de cette grande générosité qui la caractérisait en demandant à Finan s’il tenait le coup.

Finan, lui, se pensait maudit parce qu’il avait sacrifié son porte-bonheur.

-Peut-être qu’on retrouvera ton collier en même temps que Riley. C’était encore une de ses sales idées de te prendre ton collier pour son plan de merde.

Je pinçai les lèvres.

-Tu veux boire quelque chose de plus fort que du jus d’orange ? Si tu veux parler, on est là…

@ Billy Lighter

Finan semblait plus détendu maintenant qu’il avait entendu nos explications. Il disait même que nous avions fait ce que nous avions pu. C’était une façon de voir les choses mais si nous avions vraiment pu l’éviter, nous l’aurions fait. Je me sentais tout de même un peu soulagée, là que Finan avait comprit comment les choses s’étaient passées et qu’il ne croyait pas que nous avions intentionnellement mentionné son nom.

Restait à espérer que Riley, si pour autant elle était toujours en vie, aurait la présence d’esprit de ne pas nous contredire et chercherait-elle aussi à couvrir Finan. Je vivais peut-être d’un trop plein d’espoir mais je n’avais pas non plus envie d’envisager le pire, du moins pas sous le nez de Finan qui avait assez de sa propre tête pour imaginer des dénouements plus dramatique. Finan l’espérait lui aussi mais il disait que si Riley le balançait, elle le ferait sans arrière-pensée et qu’il ne pourrait pas lui en vouloir. En un sens, Finan avait raison. Il avait délibérément accepté d’aider Riley avec son plan contre Ward Fleming et n’importe qui dans la position de ma sœur chercherait à sauver son propre cul.

Hank laissa aller un rire qui en disait long sur ce qu’il pensait de ma sœur et de la situation, et je ne le blâmais pas de le penser. Riley était détestable !

- Je suppose que tu ne peux pas faire grand-chose en effet mais déjà, de garder espoir que tout ce passe pour le mieux est mieux que d’envisager le pire.

Avec le recul et tout ce que je savais maintenant, je ne comprenais pas comment Riley avait pure faire pour merder autant ! Comment avait-elle pu tomber dans le piège de non pas un mais bien de deux gangs, et des rivaux qui plus est ! Pour Finan, il s’agissait de mauvaises rencontres, de croire de faux espoirs fermentés par des gens qui ne voulaient pas son bien. Ward était de ces gens. Et Hank d’ajouter que ma sœur ne faisait rien non plus pour qu’on croit qu’elle en valait la peine.

- Tu es dur, là, chéri. Tu ne l’as pas connu à son meilleur. Elle ne t’a pas donné l’occasion de la connaître vraiment.

S’il m’avait connu au moment de ma crise et non avant, il m’aurait fort probablement détesté ! Et puis, ne m’avait-il pas lui-même abordé dans un bar un soir pour me dire que toutes les femmes étaient des salopes ?

Finan était triste pour son collier, cette chaîne qu’il avait toujours eu au cou. Je ne me rappelais pas l’avoir vu une seule fois sans. Ça me faisait mal au cœur pour lui qu’il se croit maudit pour l’avoir laissé entre les mains de ma sœur.

- C’est vrai ce que dit Hank. Peut-être que Riley est parvenue à le récupéré et qu’en la retrouvant, tu récupéreras ton collier.

Le hic là-dedans c’est que si le collier de Finan était retrouvé entre les mains de ma sœur, ça allait donner matière à poser pleins d’autres questions sur Finan et son rôle dans les gangs. Il devait ne plus être en contact avec eux suite à son jugement. Peut-être qu’il pourrait dire l’avoir perdu un peu avant qu’il ne quitte définitivement les Los Diablos. Après tout, rien ni personne ne pourrait prouver depuis quand il l’avait perdu !

Hank proposa quelque chose de plus fort qu’un jus d’orange à notre invit et je n’attendis pas sa réponse pour aller nous chercher chacun une bière. Moi aussi j’en avais bien besoin, après tout ça !

@ Billy Lighter

J’étais impuissant face à tout ce que risquait de me tomber dessus. Je ne pouvais rien contrôlé de ce que Riley pourrait dire si elle venait à être retrouvée bien que je ne pourrais pas vraiment la blâmer de dire la vérité.

Quant à Ward Fleming, je devais espérer qu’il ne dise rien non plus… Mais s’il ne disait rien ça signifiait qu’il s’en sortirait et que, donc, il s’empresserait de me faire payé pour la tentative de meurtre manquée contre lui.

Je voulais voir l’avenir en rose mais là, l’avenir me semblait plutôt noir.

Mais Bailey disait que le mieux était de garder espoir. Il valait mieux ça que broyer du noir. Sauf que j’étais rarement optimiste surtout dans ce genre de cas.

-Ouais… Je vais essayer d’espérer le mieux…

Mais ça n’empêchait pas Bailey de se demander comment sa sœur en était arrivé là. Sincèrement ? Moi, ça ne m’étonnait pas. Pas spécifiquement parce que c’était Riley mais parce que les jeunes femmes dans l’Eastside pouvaient parfois tomber très bas à cause d’influences diverses, de pauvreté, de drogue et j’en passe. Bailey le savait mais elle avait eu la chance d’avoir du soutien. Le mien… Celui de Delfino… Mais aussi d’autres prostituées. J’avais l’impression que Riley n’avait pas ça ou qu’elle était passé à côté de ça. La seule personne a qui elle s’était attachée, c’était Keenan… Mais, ensuite, l’influence de Fleming a fait en sorte qu’elle tombe très bas et se retrouve dans une situation inédite, le cul entre deux chaises.

Hank, lui, se faisait dur avec la jeune sœur de Bailey. Il la trouvait égocentrique et vulgaire. Vulgaire, elle l’était… Mais comme bien d’autres qui viennent de l’Eastside et qui n’ont parfois que les mots pour s’en sortir. Bailey défendit alors sa sœur disant qu’Hank ne l’avait pas vu à son meilleur.

-Parfois les gens sont détestables parce qu’ils pensent que c’est le seul moyen de ne pas souffrir. Des gens comme Riley, j’en connais plein… Ils sont plus fragiles qu’ils en ont l’air.

Quant à moi, j’étais maudit. Et ça depuis que j’avais cédé mon collier afin de détruire Ward. Hank disait qu’on allait peut-être le retrouver en même temps que Riley. J’en doutais… Je pensais plutôt que Fleming l’avait gardé comme trophée. Hank blâma encore Riley.

-Sans le collier jamais Fleming ne l’aurait suivi. J’en suis sûr… Il se serrait trop méfié. Il n’est pas stupide. Ce genre de type, il faut lui donné une bonne raison de bouger son cul à l’endroit où on veut le descendre.

Bailey, elle, était d’accord avant Hank… Pas sur le plan de merde de Riley mais sur le fait que retrouvé Riley permettra de retrouvé le collier. Je soupirai.

-Peut-être… Même si je crois que Fleming l’a gardé.

Hank proposa alors quelque chose de plus fort que le jus d’orange et j’acceptai d’un hochement de tête. Bailey alla alors nous chercher des bières. J’allais en boire une… Voir deux… Ou trois… Puis, je rentrerais chez moi.

@ Billy Lighter