Maintenant que j’étais rassuré sur l’état d’Amon, j’étais prête à trouver ce grand imbécile de Finan Quinn pour lui dire tout en le regardant dans le blanc des yeux, ce que je pensais de lui. Il avait beau être bâti comme une montagne, il ne m’impressionnait pas le moins du monde ! Sa victoire ne comptait pas puisqu’il ne l’avait pas obtenue loyalement. Il avait délibérément mis en péril ma vie de famille pour se couronner d’un titre qui n’allait strictement rien changer à sa vie !

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais lui dire ou de comment j’allais le lui dire. Je trouverais probablement les bonnes insultes le moment venu mais pour le moment, j’étais trop furieuse pour aligner toutes mes pensées les unes en arrière des autres pour que ce soit cohérent et assez cinglant.

Étant secrétaire de Daniele Ricci, j’avais fait jouer les relations de la boite pour obtenir des renseignements sur Quinn. Ça n’avait pas été compliqué d’apprendre qu’il se trouvait au studio de MTI et un véritable jeu d’enfant d’avoir un passe pour entrer dans la bâtisse en prétextant avoir un paquer à remettre à Samantha de la part de Daniele. Je m’attendais à ce que l’on me suggère de le faire livrer au bureau de l’Italienne mais poser des questions ne semblait pas être une force chez MTI. Samantha devait recevoir un colis de la part de Daniele suffisait à me donner accès à l’endroit même si elle ne se trouvait pas aux studios.

Je n’avais pas attendu plus longtemps pour avertir Daniele que je devais m’absenter un moment et je m’étais rendu aux studios de MTI en faisant claquer mes talons. Je ne décolérais pas ! Depuis ce fameux soir, je n’étais pas parvenu à me calmer sur le cas de Quinn bien qu’Amon avait tenté, à sa façon, de l’excuser.

Quinn m’avait volé mon droit à la vie privée et si moi je pouvais encaisser les remarques cinglantes d’Axel, son roulement incessant d’yeux et l’ambiance frigorifiée de la maison, mes enfants ne méritaient pas de subir les traumas de la vie d’adulte. Ils auraient bien assez d’expérimenter par eux même une fois l’âge ingrat atteint. Finan avait donc fait quatre petites victimes collatérales, c’était ce que je voulais qu’il comprenne ! Il avait vécu l’étalement de sa vie privée en pleines pages de L.A.People, n’était-ce pas suffisant pour comprendre que ce genre de chosent ne se faisaient pas ?

Mes talons claquaient toujours sur le sol polis, faisant résonner mes pas jusqu’à une salle de repos où je trouvais Quinn. Il était là, avec d’autres gens, des roadies fort probablement, du moins c’est ce dont ils avaient l’air. La conversation semblait légère pour ne pas dire frivole, aussi bien dire que je n’allais pas interrompre quelque chose d’important. L’un des hommes, semi couché sur une chaise ne tenant que sur les deux pieds arrière, les siens posés sur la table devant lui, étira le cou quand j’entrais dans la pièce d’un pas décidé.

- Finan Quinn ?!

Il se retourna et bien qu’il était beaucoup plus impressionnant de près, je ne freinais pas ma colère et je lui balançais une gifle monumentale au visage. Je m’étais peut-être bien fracturé la main tant l’onde de la gifle chauffait ma main et même, jusque dans mon coude mais je ravalais cette douleur qui était salvatrice tout compte fait.

- Au nom de mes enfants, merci !

@ Billy Lighter

Teddy se la pétait encore alors qu’on partageait une bière dans la salle de repos des studios avec d’autres roadies en pause. J’avais pris ma pause seul car Ivar et Tiff étaient en train de perfectionner certaines de leurs parties. Et comme Sigurd m’avait envoyé voir ailleurs parce que je n’arrêtais pas de faire des commentaires sur certaines choses et qu’il en avait marre, j’étais venu ici. Ouais, je devais avouer que mes commentaires étaient parfois inutiles mais je ne pouvais pas m’empêcher de les faire… Sans compter que Sigurd, ses derniers temps, me semblait franchement stressé. Alors, je l’avais laissé tranquille.

Pour cette fois.

Je les avais laissés travailler pour venir ici écouter les élucubrations de Teddy, un autre ingénieur son. Il disait s’être tapé Jessica Hill à une fête guindée la semaine dernière mais je n’en croyais pas un seul mot.

-Naaan, tu dis n’importe quoi, Ted…

Il semblait pourtant très sérieux. Il ne cessait de répété qu’il disait la vérité. Puis, il me regarda :

-Toi, avant de te mettre avec la belle Austin, tu t’es jamais tapé personne de connu, hein ? Bah, moi, oui. Je me suis tapé Jessica Hill ! Je te jure !

Même ses potes le croyait pas. Quant à moi, non, je m’étais jamais tapé quelqu’un de connu… Enfin, pas de connu à l’époque où j’avais couché avec. Du coup, je lançai quand même.

-Si. J’ai déjà couché plusieurs fois avec Bailey North, il y a quelques années. Avant qu’elle ne soit avec North.

Ma réflexion fit rire Ted et je levai un sourcil. Il me regarda avant de lancer :

-Bailey North ? C’était un prostituée, Quinn… C’était facile de coucher avec. C’était, genre, son métier, quoi.

Je fis la moue. Il n’avait pas tort sauf que je n’avais pas toujours coucher avec Bailey en payant après. Je l’avais même héberger chez moi plusieurs semaines il y a des années… Tellement d’année que j’avais l’impression que c’était dans une autre vie.

-Ouais. Mais je payais pas, moi…

Ted se marra quand même si bien que je n’entendis pas directement que quelqu’un entrain dans la pièce. Je ne le remarquai que quand j’entendis mon nom. Je me retournai.

-Ouais ? C’est moi…

En me retournant, je reconnus Sonne Moriarty, la femme d’Axel Moriarty et, accessoirement, l’amante d’Amon. Elle s’avança vers moi et me foutu une gifle monumentale. Au plissai les yeux et me tint la joue tellement le petit bout de femme avait mis de la force dans son coup au point où ma joue chauffait à mort.

-Aïe…

C’est ce que je lâchai alors qu’elle parla de ses enfants. Ted était choquée et les autres regardait Sonne avec des yeux ronds… Jusqu’à-ce que l’un d’entre eux se dise qu’il était temps pour eux de s’en aller.

-On te laisse, Quinn… Apparemment, tu as des comptes à rendre à la jolie dame…

Et ils s’en allèrent me laissant seul avec une Sonne Moriarty en colère.

Je savais pourquoi elle m’en voulait… Elle m’en voulait certainement pour avoir dit à qui voulait bien l’entendre, à la salle de sport, qu’elle avait une relation avec Amon et ça, dans le but de déconcentré Amon alors qu’il prenait largement le dessus lors de la finale du dernier tournoi.

Je fixai Sonne ma main toujours sur ma joue.

-Wow… Vous savez frapper, vous…

Presque aussi bien que la femme d’Alonso… Ouais, elle m’a déjà giflé. C’est une longue histoire…

Je la fixai toujours.

-Bon… J’imagine que vous voulez des excuses ? Excusez-moi pour ce que j’ai dis à la salle de sport… Je voulais déconcentrer Amon l’imperturbable et, ben, vous sembliez être son point le plus sensible alors j’ai utiliser ça. Je sais, c’était bas… Désolé…

Que pouvais-je dire de plus ? C’était courant en boxe d’utiliser ce genre de tactique. Pour le reste, elle me parlait de ses enfants, mais pour être honnête, si ses enfants vivent avec des parents qui se trompe, je sais pas si c’est moi qui leur fait le plus de mal.

Et comme j’ai une grande gueule, d’après Sigurd et bien d’autre, et bien je pu pas m’empêcher d’ajouter :

-J’avoue, mon coup n’était pas très moral… Un peu comme tromper son mari, en fait.

Vous savez pourquoi la femme d’Alonso m’a frappé, un jour ? Bah, pour ce genre de réflexion…

@ Billy Lighter

Je me promettais depuis le gala de boxe de régler moi-même mes comptes avec Finan Quinn sans jamais vraiment savoir ce que je pourrais lui dire mais une chose était certaine, il devait savoir que ce qu’il avait fait ce soir-là m’avait porté préjudice. C’était donc d’un pas décidé que je m’étais dirigé aux studios de MTI. J’étais entré dans ce qui semblait être une salle de repos et j’avais interpellé la montagne Irlandaise qui s’était retourné et…

Le coup était parti tout seul !

Je l’avais giflé avec une force qui me surprit moi-même et qui me fit probablement autant mal à moi qu’à lui mais de le voir plisser des yeux et se tenir la joue ensuite me fit le plus grand bien. Les hommes présents dans la salle détallèrent pour laisser Quinn seul face à son destin, c’était mieux comme ça, je n’avais pas besoin de spectateurs.

- Ce n’était pas encore assez fort pour exprimer véritablement tout ce que je ressens !

Une sentence de prison à vie m’avait empêché d’agir à la hauteur de ma colère, voilà pourquoi j’avais mis autant de cœur dans ma gifle.

Quinn devina que j’étais là pour des excuses et ce qu’il me servit comme repentir était des plus pitoyable. Il n’y avait pas une once de remords dans ses paroles, pas un gramme de sympathie ! C’était dénué de sentiment humain, il ne s’excusait que parce que je venais de lui foutre une baffe monumentale devant des roadies.

- C’est tout ce que vous pouvez dire comme excuse ?

Je le trucidais du regard.

La gifle aurait pu me soulager mais au contraire, je me sentais encore plus en colère et son maigre discours explicatif alimentait davantage la haine que je ressentais pour lui. J’étais prête à le démolir, je n’avais pas besoin d’être sur un ring pour ça.

Il avoua ensuite que son coup n’était pas très moral et ce permis de comparer à ma situation de couple. Heureusement pour lui que je n’avais pas de poignard dans les yeux, il serait mort, crucifié sur le mur derrière lui.

- Qui êtes-vous pour vous permettre de juger ma situation matrimonial ? Vous ne savez rien et pourtant vous pensez tout savoir ! Amon et moi, ça ne regarde qu’Amon et moi et non pas l’Éborgneur de l’Eastside !

J’avais envie de les lui arracher ses yeux ! Et sa langue, tiens ! Ainsi il ne verrait plus et ne parlerait plus. Il subirait, comme il m’avait fait subir ce soir-là, ainsi qu’à Axel, Amon et à mes enfants, inévitablement.
La colère me monta à la tête et je m’élançais sur lui pour le frapper au torse de coups de poings mais je fus submergée et tremblante, ce fut à peine si je le frappais vraiment malgré l’effort. Je pleurais de colère.

- Amon c’est mon jardin secret ! C’est la seule chose qui m’appartienne vraiment et où je me sens vraiment bien ! Vous pourrez jamais comprendre ça parce que vous n’avez pas de cœur ! Il ne faut pas avoir de cœur pour faire ce que vous avez fait !

@ Billy Lighter

Sonne Moriarty était entrée dans la pièce et m’avait giflé avec une tellement force que j’avais, maintenant, la joue en feu. Je l’avais regardé d’un air interdit clamant qu’elle savait frapper, l’amante d’Amon… Mais ça ne semblait pas être à la hauteur de ce qu’elle ressentait.

Je l’avais blessé… C’est ce que je comprenais. Certainement à cause de ma tactique utilisée pour déstabilisé le grand Danois. J’avais exposé Sonne devant son mari (et tous les autres spectateurs, d’ailleurs) en faisant ça et ça semblait avoir fait des dégâts, sinon, Sonne ne serait pas venue jusqu’ici pour me dire mes quatre vérités en face. Elle serait simplement passée à autre chose.

Mais le fait était qu’elle était ici.

Alors, je m’étais excusé. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Quand j’avais utilisé cette tactique, je n’avais pas vraiment réfléchi plus loin. Je me disais que Sonne était une femme adultère et que, quand on faisait ça, on finissait un jour par se brûler les ailes. J’avais peut-être simplement accélérer le processus.

Mais mes excuses ne semblaient pas lui suffire. Je la fixai haussant les épaules d’impuissance.

-Que voulez-vous que je dise ?

Je ne savais pas quoi dire hormis… Bah hormis quelque chose que je n’aurais sans doute pas dû dire. Parce que j’avais mis en avant que celle qui avait fait du mal à ses enfants, en premier, c’était elle en trompant son mari.

Et vous savez quoi ? Le regard qu’elle me lança à ce moment était bien pire que le regard le plus meurtrier de Ward Fleming… S’en était effrayant. Comme quoi, une femme en colère et blessée, ça pouvait faire très peur.

Pour elle je n’étais pas en droit de juger sa situation… Elle avait probablement raison… Elle disait que ce n’était pas mes affaires… Ce qui n’était pas faux non plus… Je fis tout de même la moue quand elle m’appela « l’Eborgneur de l’Eastside »… Je crois que je pouvais toujours rêver pour que quelqu’un oublie se surnom…

J’allais répliquer mais Sonne s’élança à nouveau vers moi pour marteler mon torse de ses poings… Elle ne frappait pas vraiment malgré la rage qu’elle avait en elle.

Et elle se mit à pleurer… Je ne m’attendais pas à ça et je fus momentanément déstabilisé alors qu’elle calma qu’Amon, c’était son jardin secret… Le seul endroit où elle se sentait bien. Et je crois que c’est la première fois que, là, je vis non seulement les dégâts que j’avais commis mais, en plus, que Sonne Moriarty était bien plus malheureuse qu’elle n’en avait l’air.

-Je…

Je n’avais pas de cœur… C’est ça qu’elle disait entre ses sanglots. Je me mordis la lèvre toujours debout face à elle avant de prendre délicatement dans mes mains ses deux poignets pour qu’elle cesse de frapper inutilement sur mon torse.

-Doucement…

Je soupirai…

-Ecoutez… Vous avez raison. Je ne peux pas vous juger et je ne sais rien de ce que vous vivez dans votre vie. Ce que j’ai fait était complètement con. J’ai fait ça instinctivement, sans pensez aux dégâts que ça pourrait faire sur vous ou vos enfants…

Je la fixai avec un air réellement désolé alors que je tenais toujours ses poignets.

-Amon tient à vous… Il me l’a dit. Il devrait parfois se taire, d’ailleurs. Ce n’est pas très malin de parler aux autres de la relation qu’il entretient avec une femme mariée mais… Si je peux me permettre… Pourquoi rester avec Moritarty si c’est Amon qui fait votre bonheur ?

Ouais, là, je ne comprenais pas du tout. Je pouvais comprendre que vivre avec un type comme Moriarty ne devait pas être génial… Il suffisait de lire ses articles pour voir que ce type est un vrai connard. Et Amon et Sonne semblaient réellement s’aimer alors, pourquoi ?

@ Billy Lighter

Les excuses de Finan étaient bien maigres en comparaison avec l’offense. En fait, le problème avec ses excuses était qu’elles étaient dénuées de tout sens. Il n’y avait pas de remords dans sa voix, du moins, je n’en percevais aucun, non plus que je le sentais sincère. Pour moi, c’est presque pire que l’injure initiale.

- Rien, je suppose ! Je ne m’attendais pas à grand-chose d’un homme tel que vous !

Par-là, je parlais d’un homme qui n’avait eu aucun scrupule à mettre en jeu la quiétude d’une famille par désir de gagner à tout prix. Il n’avait pas réfléchi plus loin que le bout de son nez, tout ce qui avait compté pour lui était de déstabiliser Amon, MON Amon pour gagner. Une victoire aucunement mérité puisque pas acquise de manière loyale. Ça ne faisait qu’ajouter une raison pour laquelle je voyais la boxe comme un sport de dégénéré préhistorique ! S’il suffisait de l’ouvrir bien grande pour gagner, ça ne donnait absolument rien de porter des gants et de frapper dans le lard !

Il me fit à nouveau sortir de mes gonds en disant que ce qu’il avait fait n’était pas beaucoup moral, tout comme tromper son mari. Il avait de la chance que j’ai tout de même assez de moral pour ne pas l’assassiner sur place ! Avoir été armée et dépourvue de retenue, je ne donnais pas cher de sa peau ! Je rétorquais donc en l’appelant par son surnom qui lui allait plutôt bien que mon histoire avec Amon ne regardait que lui et moi et personne d’autre d’autant plus qu’il ne me connaissait pas et qu’il ne pouvait pas, par conséquent, commenter ma vie privée.

Ensuite, ma vue s’embrouilla de rage, de chagrin, d’un peu de tout ce qui me pesait ces derniers temps et je me laissais aller contre Finan avec d’abord l’envie de le marteler de coups mais je n’avais plus la force ni l’énergie alors je fondis en larmes en ne faisant que déposer en alternance mes poings contre son torse.

Je lui en voulais d’avoir décidé pour moi de ma propre vie. Atticus avait fait ça pendant trop longtemps. Axel aussi en un sens bien que lui, j’arrivais à lui tenir tête. Mon mari n’était pas violent comme mon ex amoureux l’avait été, i l y avait tout un monde entre eux d’eux mais là encore, l’un comme l’autre n’arrivait pas à rivaliser avec ce qu’Amon me faisait vivre. En parlant ouvertement de ma relation adultère, Finan avait dicté ma conduite.

Il attrapa mes poignets en me parlant d’une voix douce et je me calmais bien que mes larmes coulaient toujours et il prononça ce qui pouvait ressembler à des excuses, en tous les cas, je le sentais bien plus sincère qu’au tout début.

- Moi je peux encaisser bien des choses, mais pas mes enfants. Ce que vous avez fait ce soir là les atteint eux bien plus que cela ne m’atteint.

J’inspirais profondément avant de soupirer et je me dégager de Finan pour replacer mes cheveux, mon chemiser, puis de sortir un petit miroir de poche de mon sac à main pour retoucher mon mascara. Heureusement, il n’avait pas trop coulé, les dégâts étaient limités.

- Amon aurait dû se taire, certes, là-dessus vous avez raison. Mais le gros bon sens qui semble vous faire cruellement défaut aurait dû vous empêcher de larguer cette bombe publiquement, d’autant plus que mon mari était à mes côtés ce soir-là !

Puis Finan osa me demander pourquoi je restais avec Axel si c’était auprès d’Amon que je trouvais mon bonheur. Il rigolait, j’espère !

- Vous ne vous attendez tout de même pas à ce que je me confis à vous ?

Je n’allais pas lui confier qu’avec Amon, je me sentais désirée pour celle que j’étais réellement et non pas pour ce que je paraissais être. Qu’avec Amon, je n’avais pas besoin de toujours être parfaite, même dans l’intimité de son appartement, que je pouvais roter si le cœur m’en disait, que je pouvais aller déjeuner sans me coiffer et m’assurer que mon bas collant n’a pas filé. Et je n’allais pas lui dire que même si j’aimais Amon à en crever, que j’étais même convaincu qu’il était l’homme de ma vie, que ma place était auprès d’Axel, ne serait-ce que pour offrir à mes enfants tout ce dont ils avaient besoin et qu’en acceptant d’épouser Axel, j’acceptais de former une équipe avec lui dans le but de s’offrir l’un comme l’autre, une place de choix dans la société.

Peut-être qu’un jour j’aurais la force de quitter Axel.

- Ne le prenez pas mal mais je doute que vous sachiez quoi faire de mes confidences. Je ne voudrais pas qu’elles soient criées lors de votre prochain combat.

@ Billy Lighter

J’avais bafouillé quelques excuses. Est-ce que j’étais sincère ? Je n’en savais rien. En réalité, ma première idée était de me dire qu’on récoltait ce qu’on semait. Sonne était une femme adultères, je suppose qu’elle savait qu’elle risquait de se brûler les ailes un jour… Bon, ok, la manière dont j’avais accéléré les choses n’était pas spécialement sympathique… J’avais littéralement utilisé leur histoire personnelle pour gagner un malheureux match de boxe.

Mais je ne m’attendais pas à ce que Sonne s’écroule de colère et de tristesse. Elle frappait sur mon torse mais la puissance de ses poings me faisait aussi mal que si un insecte venait s’y poser. Je voyais, maintenant, que j’avais fait bien plus de dégâts que je ne l’aurais imaginé. Cette femme semblait blessée mais je ne savais pas si c’était dans sa fierté ou si elle l’était dans son âme. Peut-être que c’était le deux…

Et moi, je ne savais vraiment pas quoi dire. Le mal était fait… Tout ce que je pouvais lui donner, c’était des excuses. Du reste, je me disais que si son mari divorçait, elle pourrait vivre sa vie avec Amon, non ? Apparemment, non, parce qu’il y avait des enfants dans le tas. Je savais que Sonne et Axel Moriarty avaient des enfants. Je l’avais vu dans L.A.People quand Amon avait fait part de l’incendie qui avait touché la villa du couple.

J’attrapai doucement ses poignets m’excusant à nouveau de façon bien plus sincère. Mais elle mit encore en avant ses enfants disant que c’était eux qui avaient le plus souffert. Sans doute parce que l’ambiance entre le couple Moriarty ne devait plus être au beau fixe… Je fis la moue.

-Je n’ai pas réfléchis…

C’était un fait. Même si je restais en partie sur l’idée que celle qui avait fait mal à ses enfants en premier, c’était Sonne, en trompant son mari… Si le couple ne s’aimait plus, pourquoi continuer son chemin ensemble ? A long terme, les enfants vont souffrir d’être élevé par des parents qui ne s’aiment pas… Ils sentent certainement ce genre de chose. Mais je gardai ma pensée pour moi.

A la place, je blâmai un peu Amon qui m’avait dit qu’il avait une relation avec une femme mariée. S’il l’avait dit à moi, Dieu sait le nombre de personnes qui le savent… Sonne confirma qu’il aurait dû se taire mais que je restais le plus gros coupable d’avoir balancé ça devant tout le monde. Je fis la moue avant de lancé la plus débile des excuses.

-Trop de coups sur la tête… Ça m’a empêché de voir plus loin que l’instant présent. Et, à vrai dire, j’avais, à la base, peu de sympathie pour une femme riche adultère… Mais… Je n’aurais pas dû. Après tout, je ne vous connais pas et je n’aurais pas dû foutre la merde dans votre vie de cette façon.

Je fis la moue avant d’ajouter :

-Sans compter que c’était une façon de me venger d’Amon… Lui aussi a exposé ma vie à tout le monde et ça a créer des dégâts dans ma vie personnelle… Je voulais lui rendre la monnaie de sa pièce.

Et ça, quelque part, je ne le regrettais pas… Même si c’était de la vengeance pur et simple… Une façon de répliquer dont j’avais, hélas, l’habitude…

Après quoi, je demandais à Sonne pourquoi elle ne quittait pas simplement son mari si ça n’allait pas entre eux et si elle aimait un autre homme… Mais elle semblait trouver que ma question était déplacée car j’étais certainement le dernier, sur cette planète, à qui elle aimerait se confier. Je fois la moue.

-Mouais… J’avoue que je dois certainement être loin d’être votre meilleur ami.

Elle me méprisait. Je le sentais. Bien que ça n’allait pas changer grand-chose pour moi qui n’avait jamais parlé à cette femme avant aujourd’hui.

Elle ajouta qu’elle n’avait aucune envie de ses confidences soient criées au prochain combat. J’haussai des épaules.

-Je ne pense pas que j’utiliserais à nouveau ce genre de technique. J’ai compris la leçon…

Je fixai la fille avant de soupirer.

-J’espère que vos enfants se remettront… Je ne sais pas ce que vous vivez chez vous mais j’espère que vous arriverez à être heureuse.

Parce que, sincèrement, j’avais l’impression qu’elle ne l’était pas…

@ Billy Lighter

Après avoir nourris des envies de meurtre autant intense, je m’écroulais dans les bras de Finan, pleurant ma colère et mon amertume. Je le détestais comme jamais de ma vie je n’avais détesté un être humain et son semblant de repentir ne suffisait pas à me faire me sentir mieux. J’aurais aimé avoir la force de le démolir avec mes mots et de rendre sa vie un rien infernale uniquement pour mon plaisir, pour me dire que lui aussi il souffrait. Je pleurais aussi pour cela. Parce que je constatais que peu importais ce que je pourrais lui dire ou lui faire, il ne passerait même pas près de ressentir ce qu’il nous avait fait subir à Amon, Axel, mes enfants et moi.

Il n’avait pas réfléchi, c’était son excuse.

Avec un peu de chance, maintenant, il ne ferait que ça, y penser !

Au passage, il blâma un peu Amon pour avoir dit tout haut ce qu’il aurait dû garder pour lui mais je lui fis remarquer qu’il aurait dû faire preuve de jugement et deviner que ce genre de confidence n’était pas faite pour être crié pendant un match de boxe. Là encore, il marchait dans une belle parade pour expliquer son geste.

- Pour avoir le cerveau autant ramolli, vous devez en avoir eu souvent des coups sur la tête, pendant votre vie !

Ça ne l’empêcha pas de me dire qu’il ne comprenait pas trop pourquoi une femme pouvait en venir à tromper son mari. Je ne pouvais me faire la porte-parole de toutes les femmes adultères. Je ne pouvais être la narratrice que de ma propre histoire bien que je pouvais cependant affirmer une chose.

- Nul n’a le droit de juger de la vie d’une personne tant qu’il n’a pas marché dans ses propres chaussures. Vous ne tiendriez pas un jour dans les miennes !

Surtout que j’adorais porter des talons vertigineux et d’imaginer Finan se casser la gueule en essayant de marcher droit me fit esquisser un tout petit sourire qui s’effaça rapidement alors que l’Irlandais ajouta qu’il avait également cherché à se venger d’Amon qui avait également exposer sa vie privée.

- Il y a une marge entre ce qu’à fait Amon et ce que vous avez fait. Amon est payé pour ça et en devenant une célébrité, vous vous exposez à ce genre d’article. Je ne suis qu’une secrétaire, mère de famille, qui essaie de garder la tête hors de l’eau dans les bras de son amant. C’est immoral, je le sais et je l’assume. Mais je n’ai pas signé pour qu’on m’expose.

La conversation aurait pu se terminer là. J’avais la satisfaction de voir ma main étampée sur le visage de Finan et je jubilerais si, à tout hasard, un photographe immortaliserait ce tableau, cependant, Finan voulait savoir pourquoi je restais avec Axel si je n’étais pas heureuse. Les poignards dans mes yeux se transformèrent en point d’interrogation avant que je ne lui dise qu’il était la dernière personne ici-bas qui récolterait mes confidences. S’Attendait-il à ce qu’on aille bavarder de vie conjugal et de torchon à vaisselle autour d’un thé et de scones ?

- Nous ne serons jamais amis. J’espère même qu’un jour j’arriverai à oublier votre existence.

Ça ne risquait pas d’arriver mais cet espoir me faisait du bien.

Je retirais de cette conversation la maigre satisfaction d’apprendre que plus jamais Finan n’utiliserais cette tactique lors d’un combat, une leçon qu’il venait d’apprendre.

- Gagner un combat de manière loyale serait une belle leçon à enseigner à vos enfants, en effet.

Je m’éloignais pour m’en aller avant qu’il n’ajoute qu’il espérait que mes enfants allaient s’en remettre et qu’il espérait que quoi que je puisse vivre chez moi, je puisse être heureuse. Je restais immobile à le fixer, quelques longues secondes. Je n’avais pas envie de lui répondre sur ce que vivais mes enfants et sur ce qui faisait ou non mon bonheur dans la vie. Il m’avait entendu, il devait peut-être même ressentir encore la brûlure de ma gifle sur sa joue. Je tournais donc des talons pour partir comme j’étais venue, la tête haute, mes talons claquant sur le sol.

@ Billy Lighter

J’avais donné pour excuse à Sonne que j’avais pris trop de coups sur la tête et que c’était une des raisons qui m’avait poussé à ne pas réfléchir avant d’agir. Ce n’était pas totalement la vraie raison. En réalité, j’avais trouvé mon idée tellement bonne sur le coup que je n’avais pas réfléchi aux conséquences.

Et elle me tacla encore plus disant que pour avoir un cerveau aussi ramolli, je devais en avoir pris quelques-uns des coups sur la tête. J’esquissai un sourire jaune.

-Ouais… Quelques-uns…

J’en avais pris beaucoup… Notamment pendant les matchs de boxe mais aussi en 74 quand j’avais fini dans le coma. Ce qui faisait qu’il y avait des jours où j’avais des migraines horribles. Mais j’avais appris à vivre avec ça.

Et je n’arrivais pas à me défaire de la boxe, alors…

Bref, si j’étais à blâmer, il n’en restait pas moins que, quelque part, Sonne avait sa part de tort quoi qu’elle en pense. Tromper son mari, ce n’était pas très éthique surtout quand des enfants étaient impliqués. J’avais des défauts mais l’adultère n’en était pas un. Rien que l’idée de tromper Tiff me répugnait. J’étais loyal, ça doit sûrement être pour ça. Mais Sonne me disait que je n’étais pas en droit de juger car je ne marchais pas dans ses chaussures. Je soupirai.

-Je sais…

Je ne savais pas ce qu’elle vivait… Mais si elle aimait un autre, ne valait-il mieux pas quitter son mari ? Personnellement, ça me semblait être la meilleure solution autant pour elle que pour ses enfants. Je plaignais ces gosses qui devaient vivre dans un environnement où leur parents ne s’aimaient pas.

J’expliquai, alors, que j’avais aussi fait ça pour me venger d’Amon. Lui aussi avait exposé ma vie privé et pas vraiment les choses les plus reluisantes. Mais pour Sonne, il y avait une différence entre ce que j’avais fait et ce qu’Amon avait fait. En gros, Amon était payé pour ça et j’étais une célébrité alors c’était dans l’ordre des choses. Alors qu’elle, elle n’était qu’une mère de famille qui n’avait rien demandée et qui était inconnue de tous. Je secouai la tête.

-Donc, sous prétexte que j’ai une petite notoriété, je mérites que ma vie soit exposée par un type qui gagne ses thunes sur le malheur des autres ? Non. Là, je ne suis pas d’accord avec vous. Dans les deux cas, c’est à la fois intrusif et injuste.

Ce que j’avais fait était mal. Je m’en rendais compte. Mais ce qu’Amon avait fait n’était pas beaucoup mieux, n’en déplaise à son amante. Depuis que j’étais entré dans ce monde de star, j’avais souvent vu que les gens aimaient faire deux poids, deux mesures. Comme quand j’étais encore Los Diablos… Mon appartenance aux Los Diablos était quelque chose d’abhérent pour les autres vu ma nouvelle situation mais que Reed et Ricci continuent leur trafic malgré leur vie de d’hommes d’affaire, c’était logique et normal pour tous ceux qui étaient dans le secret de Dieu.

Et je détestais ça, je devais bien l’avoue. C’était injuste.

Evidemment, quand je posai plus de question à Sonne elle refusa de se confier. Elle rétorqua qu’on ne sera jamais ami et qu’elle espérait très vite m’oublier. J’avais oublié, moi, à quel point une femme en colère pouvait être méchante.

Je soupirai…

-Ainsi soit-il…

Que voulait-elle que je dise ?

Elle ajouta que gagner un combat de manière loyale serait une bonne leçon à enseigner à mes enfants. Je ne dis rien à ça parce qu’elle finit par tourner les talons pour s’en aller la tête haute…

Pas sûr qu’on se reparle un jour de sitôt…

@ Billy Lighter