J’savais pas combien de temps avait passé ?

Un jour ?

Deux ?

Plus ?

J’savais pas… Quand j’étais rentré à l’hôtel avec David, j’m’étais couché dans son lit sans trouvé le sommeil. Et quand David le trouva avec l’aide de ses médocs, j’suis retourné dans la grande suite que j’avais partagé avec Peyton.

M’y retrouvé ça avait fait mal… Mais en même temps, y’avait toujours comme sa présence alors j’voulais plus quitter cet endroit. J’ai pris un de ses t-shirt et j’me suis coucher dans notre lit en le serrant contre moi.

Et j’suis resté là longtemps… Sans arriver réellement à dormir… Sans arriver à bien réfléchir non plus. J’pleurais souvent cherchant à garder en tête le visage de Peyton. En visage que j’verrai plus jamais qu’en photo. Cette vérité était difficile à encaisser et je n’arrivais vraiment pas à m’y faire.

J’y arriverais jamais…

On a toqué plusieurs fois à ma porte. J’ai pas répondu… J’ai commencé à avoir faim… Soif… A être en manque de vodka. Alors j’avais bu la vodka qui restait dans la suite. Ça m’aidait à trouver de temps en temps le sommeil. Un sommeil criblés de cauchemars.

Est-ce que le bébés étaient rentrés ? Est-ce que mes parents étaient allés les cherchés ? Moi, j’en avais pas eu la force… J’voulais pas qu’ils me voient comme ça. En fait, j’voulais que personne me voit comme ça.

J’avais pas verrouillé la porte… J’crois que mon père est venu… Mais j’lui ai pas répondu. J’suis resté amorphe couché sur mon lit, les larmes aux yeux. J’ai pas écouté ce qu’il a dit. J’pense que ma mère est passée aussi mais elle a pas parlé elle. J’crois qu’elle a simplement soupirer avant de s’en aller… Est-ce que David est venu ? Peut-être… J’suis sûr qu’il s’occupe bien de Dexter.

Dexter a pas besoin d’me voir comme ça non plus. Alors quand j'm'étais rendu à l'évidence qu'il pourrait p't-être entrer, j'avais verrouillé la porte...

J’arrivais plus à rien. Hormis à ingurgiter de la vodka… A la régurgiter aussi quand les sanglots étaient tellement fort que j’en venais à vomir. C’est d’ailleurs les seuls moments où j’trouvais la force de sortir de mon lit. J’bouffais quasi plus… J’avais oublié de prendre mon traitement et j’commençais à étouffer de tousser tout l’temps. J’avais sûrement une bronchite… Comme d’habitude… Mais qu’importe. P’t-être que j’allais en crever.

J’pourrais revoir Peyton comme ça.

Chaque fois que j’pensais ça, j’essayais de me ressaisir.

Mais j’y arrivais pas… Malgré tout ces gens dehors qui voulaient que mon bien, j’y arrivais pas. Et je ne savais pas, à cet instant, que mon père avait décidé de prendre les choses en main.

@ Billy Lighter

Je crois qu’à Los Angeles, on avait été les premiers à apprendre la triste nouvelle. Avant L.A. People, avant qui que ce soit sauf peut-être les membres de The Burning Fire… C’était Holden Stone qui avait appelé à la maison. J’avais déjà croisé Holden au début de mon amitié avec Howard, mais on pouvait pas vraiment dire que c’était un père très présent.

C’était donc Holden Stone qui nous avait appelés à la rescousse parce que son fils était au 36ième dessous ! Et pour cause ! Peyton était morte en couche, le laissant seul avec deux marmots ! Je n’aimais pas Peyton, je n’allais certes pas pleurer pour elle, mais c’était pas pour autant que j’allais jusqu’à penser qu’elle l’avait fait exprès…

Non, c’était bien tragique tout ça et j’aurais préféré que Peyton vive. J’étais bien placé pour savoir que deux enfants, ça vos change une vie. Ça vous change une personne toute entière.

Bref, il n’avait fallu qu’un regard entre Bailey et moi pour que notre décision soit prise : nous allions prendre le premier avion pour New-York et rejoindre Howard pour le soutenir dans cette terrible épreuve. Nous n’étions pas ses amis pour rien.

Nous avions décidé de ne pas prendre les enfants avec nous… Nos deux petites filles resteraient chez mon frère et Grace le temps de notre absence. Je n’avais pas envie qu’Hope, qui en comprenait déjà beaucoup, voit son parrain dans un sale état. Et on était d’accord, avec Bailey, qu’il était encore un peu tôt pour confronter les petites à la Mort.

Parce qu’on se doutait un peu que Peyton voudrait être enterrée dans sa ville d’origine et on comptait bien y être, à l’enterrement, pour Howard. Peyton, étant décédée, s’en foutait probablement un peu qu’on soit là ou pas.

Dans l’avion, j’avais passé mon bras autour des épaules de Bailey, mes doigts jouant avec les siens… Et j’avais de temps en temps une boule dans la gorge en me demandant dans quel état je serais si Bailey nous quittait prématurément… Je serais dévasté.

C’était probablement l’état d’Howard en ce moment…

Une fois à l’hôtel Plaza, on prit d’abord le temps de déposer nos bagages dans notre chambre histoire d’en être débarrassé. Puis, alors qu’on allait redescendre à l’accueil pour connaître le numéro de la suite d’Howard, on croisa Holden qui nous indiqua le chemin avant de prendre congé devant la porte. Il disait qu’Howard n’ouvrait à personne.

-S’il n’ouvre pas, moi je vais te l’ouvrir, cette porte, tu vas voir.

Je frappai assez fort parce que je me doutais qu’Howard devait être bourré à mort et qu’il lui faudrait le temps d’entendre.

-Howard ! C’est Hank et Bailey ! Ouvre ! M’oblige pas à défoncer la porte !

Ouais, ça allait encore faire des frais, sinon…

@ Billy Lighter

Quand Hank m’avait annoncé le décès de Peyton, je crois que je ne l’avais pas cru tout de suite avant de voir dans ses yeux, la tristesse qu’il ressentait pour notre ami Howard. Nous n’étions pas très proche de l’épouse de notre meilleur ami mais petit à petit, nous commencions à mieux l’apprécier, à voir ce qu’Howard avait vu en elle et qui l’avait fait en tomber amoureux. J’aurais aimé que nous devenions amies et j’espérais que la naissance de ses enfants nous permettrait de nous rapprocher.

Maintenant, il était trop tard et je ressentais le poids des regrets alors qu’avec Hank, nous avions prit un vol direct pour New York afin de soutenir Howard. Je m’attendais à le trouver dans un état lamentable, au fond du baril. Je le serais si je devais perdre Hank. Je me roulerais en petite boule quelque part et je pleurerais toutes les larmes de mon corps, assez pour fournir en eau le tiers-monde. Je ne me remettrais jamais si je devais perdre l’amour de ma vie.

Pendant le vol, je pensais à la chance infini que je renouvelais chaque jour. Je m’étais prise en main par amour pour Hank et nous avions maintenant deux magnifiques petites filles, en santé qui faisait notre bonheur au quotidien. Nous ne vivions pas un bonheur sans nuage, nous avions nos bas comme tous les couples mais ils nous rendaient plus fort et plus unis. Hank était mon amoureux et le père de mes enfants mais pas que ! Il était mon âme sœur, mon coéquipier et complice et je savais que jamais je ne retrouverais ce genre de relation si pour une raison ou une autre, nos chemins devaient se séparer. Sachant cela, je m’efforçais chaque jour de lui dire combien je l’aimais que ce soit en mots ou en gestes.

Au Plazza Hotel, c’est Holden Stone, le papa d’Howard que je n’avais jamais rencontré de ma vie, qui vient nous cueillir à la réception et nous conduire à la porte de la chambre d’Howard. Elle était fermée et bien que je m’y attendais, cela me fit frissonner de la tête aux pieds et pas de façon agréable. J’avais peur de ce qui pouvait se trouver derrière cette porte parce que j’avais déjà plongée dans les profondeurs de la dépression. Je savais à quel point les pensées y sont cruelles et dévastatrices.

Holden nous affirma que son fils n’ouvrait à personne ce à quoi je répondis d’un signe de la tête. Évidement qu’il ne devait pas ouvrir à personne. Qui a envie qu’on soit vue dans cet état ?

Hank se mit alors à frapper très fort à la porte et menaça même de la défoncer. Il n’en serait pas à ses premier dommages fait dans un hôtel ! Je mis ma main sur son bras pour freiner un peu ses ardeurs.

- Howard ? Nous sommes inquiets. Si tu veux, nous allons entrer, tu ne seras pas obligé de parler… Mais nous, nous serions heureux de te voir. Juste te voir et rien de plus si tu n’en a pas envie, d’accord ? Laisse-nous entrer.

S’il ne voulait pas parler, ce qui était tout à fait compréhensible, il pourrait pleurer sur nos épaules, dans nos bras. Il pourrait se saouler s’il en avait besoin, tant qu’il vivait sa peine, c’était signe qu’il ne se laissait pas aller. Quand il aurait sorti le mauvais, il serait prêt à rebondir.

Je regardais Hank en espérant entendre un signe de l’autre côté de la porte. Quelque chose qui au m oins nous ferait comprendre qu’Howard a entendu notre demande. S’il n’y avait aucun bruit. Je laisserais Hank défoncer cette porte sans hésitation.

@ Billy Lighter

BANG BANG BANG

Trois coups qui m’avaient fait sursauté malgré l’alcool, malgré les médocs, malgré les le fait que j’savais plus trop si j’dormais ou non. J’toussai un coup ouvrant à moitié les yeux. Des yeux brillants qui ne laissaient transparaitre que la tristesse.

Qui c’était ?

Qui venait me faire chier ?

Laissez-moi étouffer en paix.

C’était Hank et Bailey. C’est en tout cas ce que disais l’homme à la voix d’Hank derrière la porte. Ils étaient ici. A New York. Ils voulaient entrer… Mon pote, fidèle à lui-même, disait qu’il allait défoncer la porte.

L’en était capable.

Qu’il le fasse, j’m’en foutais complètement.

-J’m’en fiche…

C’est ce que j’dis mais bien trop bas pour que Hank l’entende de l’autre côté. Même si quelqu’un s’était trouvé dans la même pièce que moi l’aurais du mal à entendre ma voix rauque et faible.

Mais j’entendis pas de « BOUM ». Juste la voix plus douce de Bailey qui disait qu’ils étaient inquiets. Qu’ils avaient envie de me voir…

J’soupirai. Pourquoi ? Ça serait à rien. Y’avait rien à voir. Peyton est morte… Y’a rien n’à voir.

Mon cœur se serra. Les larmes coulaient sur mes joues.

Y’avait vraiment rien n’à voir.

Mais l’allait défoncer la porte. Et j’voulais pas avoir plus aucune porte.

Alors, j’me levai péniblement de mon lit. J’avais mal à la gorge et à la poitrine à force de tousser, j’avais une migraine pas possible mais toutes ces douleurs étaient rien comparé à celle que j’avais dans me cœur.

Je titubai jusqu’à la porte de la suite… J’la déverrouillai et j’ouvris laissant Hank et Bailey entrer.

-Lu’…

Ma voix venait de loin et j’éloignai directement de la porte pour me laisser tomber dans la fauteuil. J’toussai avant d’empoigner la bouteille de vodka qu’il y avait sur la table basse.

-Y’a rien n’à dire.

Ma voix était brisée… Les larmes coulaient sur mes joues.

-Y’a rien n’à voir… Elle est morte… J’la verrais plus jamais…

J’pris une grosse gorgée de vodka… L’idée même de ne plus voir Peyton dite une fois de plus tout haut me fit à nouveau lâcher prise.

-C’EST PAS JUSTE !

Je criai ça avant de lancer la bouteille à travers la pièce. Elle alla se fracasser conte le mur.

@ Billy Lighter

Bailey posa doucement la main sur mon bras pour ne pas que je massacre la porte tout de suite… Je n’en avais pas vraiment l’intention, quoique… Mais au moins, je savais qu’en agissant comme ça, en parlant comme ça, Howard reconnaîtrait sans peine l’ami qu’il connaissait : direct, un peu violent sur les bords, mais dans le fond, plein de bonnes intentions.

Je laissai parler ensuite ma femme, qui dit à Howard qu’on s’inquiétait pour lui, ce qui était plus que vrai. N’entendant rien derrière la porte, j’avais vraiment peur pour mon ami… Mais une part raisonnable de moi-même était sûre qu’Howard n’avait pas fait la connerie de se pendre ou un truc comme ça.

Parce qu’Howard n’était pas suicidaire.

Pas dans le sens où on l’entendait… mais il savait se tuer à petit feu sans s’en rendre compte.

Je soupirai de soulagement en regardant Bailey quand j’entendis le bruit de la porte qu’on déverrouillait.

Et derrière, je vis ce que je m’attendais à voir : un Howard échevelé, tellement pâle qu’il en semblait maigre, avec des vêtements sales et le visage trempé de larmes.

Je serais dans le même état si je devais perdre Bailey…  J’en porterais le deuil à vie… Même si je savais que, pour mes petites filles, je finirais par reprendre du poil de la bête… Sans pour autant en oublier ma tristesse.

Ce qui me fit penser qu’Howard aussi avait des enfants désormais. Car les petits avaient survécu à cette dure épreuve de la vie.

Je pris la main de Bailey et on pénétra dans la suite. Il y faisait sombre car les tentures étaient fermées… ça sentait l’alcool à plein nez, d’ailleurs, Howard tenait une bouteille de vodka en main et j’entendais qu’il avait du mal à respirer.

-Salut Howard…

On le suivit dans la suite. Il ne voulait pas parler. Il n’y avait rien à voir, rien à dire.

Il prit une grosse gorgée de vodka puis balança la bouteille à travers la pièce et le bruit de verre brisé me fit sursauter. Et il hurla que ce n’était pas juste.

Je me précipitai vers lui, l’attrapai par la main. J’étais assez fort pour le relever et le projeter contre mon torse pour le serrer très fort dans mes bras et le bercer.

-Je sais… C’est pas juste… C’est horrible. Je sais que tu l’aimes.

Au présent. Parce que même la mort ne peut pas tuer un amour profond et sincère… Je tournai la tête pour regarder Bailey et l’invitai d’un coup d’œil à venir serrer elle aussi notre ami dans les bras.

-On ne peut pas ramener Peyton, Howard… Mais on sera toujours là pour toi. C’est ce qu’on est venu te dire. Parce qu’on t’aime, Howard. C’est une épreuve que tu vis là. Mais tu n’auras pas à l’affronter seul.

Je l’écartai un peu de nous pour le regarder dans ses yeux vitreux.

-Jamais, tu m’entends ? Jamais on te laissera seul.

@ Billy Lighter

Hank voulait user de la force pour entrer dans la chambre où s’était réfugié Howard et, si j’étais d’accord pour que nous entrions là-dedans qu’il ne veuille ou non, je voulais lui donner la chance de nous ouvrir par lui-même, pour éviter de le brusquer. Je savais ce que la tristesse et la dépression pouvait faire pour avoir traversé une phase dévastatrice qui, sans être semblable, avait été tout autant douloureuse et éprouvante.

Je posais donc délicatement ma main sur le bras d’Hank pour le freiner, le temps qu’il me laisse au minimum essayer de parler à Howard. Qu’il comprenne qu’il était notre principale préoccupation et que nous étions ici pour lui, et non pas contre lui.

Cela prit un petit moment mais pour notre plus grand soulagement à Hank et moi, Howard déverrouilla enfin la porte et nous pûmes entrer dans la noirceur de la chambre dans laquelle régnait l’odeur de la tristesse et de l’alcool.

Faiblement, Howard nous salua et Hank lui retourna la politesse alors que nous nous approchions de lui. Il parlait d’une voix faible et éraillée, égratignée par le chagrin et l’alcool pour nous dire qu’il n’y avait rien à dire, rien à voir, que Peyton était morte et qu’il ne la reverrait jamais plus avant de s’emporter et de faire faire un vol plané à sa bouteille de vodka qui alla se fracasser donc le mur opposé.

Hank se précipita vers lui pour l’enlacer et lui parler doucement. Il n’y avait effectivement rien de juste là-dedans, rien à comprendre non plus. Je rejoignis les deux hommes le plus importants dans ma vie et entrais dans l’étreinte pendant qu’Hank lui expliquait que nous serions toujours là pour lui. La vie était bordée d’épreuves mais que rien n’était impossible à affronter quand nous avions des amis pour nous soutenir. Howard et Hank m’avaient soutenu quand j’en avais eu le plus besoin et je les soutiendrais à mon tour, quoi qu’ils affrontent.

- Hank dit la vérité. Nous serons avec toi aussi longtemps que tu en auras besoin, Howard. Nous sommes là pour te soutenir.

Il fallait aussi penser aux bébés qui avaient grandement besoin de leur père. On ne nous en avait pas parlé, sauf pour dire que Peyton était morte en donnant naissance au second, au petit garçon. Elle avait donc probablement eu le temps de voir sa fille, mais pas son fils. Mon cœur se serra en pensant à ces deux petits bouts de vie. J’espérais qu’ils allaient bien et que les parents d’Howard s’occupaient d’eux à la maternité ou bien ici, s’ils avaient eu leur congé.

Je m’écartais ensuite d’eux et j’allais mouiller une serviette avec de l’eau tiède pour éponger le front et le visage d’Howard, non pas qu’il transpirait, mais pour l’aider à reprendre un tout petit peu ses sens. Ensuite, j’ouvrir que très légèrement le rideau de la chambre. Je ne voulais pas l’inonder de lumière mais juste nous donner la chance de voir un peu mieux où nous mettions les pieds parce que je me doutais qu’Howard ne devait pas en être à sa première bouteille cassée.

- Est-ce que tu veux nous en parler ?

Cela lui ferait du bien, bien qu’il avait dit qu’il n’y avait rien à en dire mais en lui posant la question, je lui laissais le choix, je ne lui imposais pas.

@ Billy Lighter

J’avais ouvert à Hank et Bailey vu qu’ils insistaient pour me voir. Y’avait pourtant rien n’à voir. Ni rien n’à dire… Juste boire de la vodka. Et c’est ce que j’fis… J’me laissai tomber dans le fauteuil pour boire de la vodka. Qu’est-ce que j’pouvais bien faire d’autre, hein ?

Rien…

J’pouvais rien faire. Peyton est morte et j’pouvais rien faire pour la ramener. Et ce sentiment d’injustice me poussa à la colère. J’fracassai, donc, ma bouteille de vodk a contre le mur en gueulant que c’était pas juste.

Ça l’était pas. Peyton méritait pas de mourir comme ça… Pas alors qu’on avait entrevu, enfin, une fin à notre crise de couple. C’est comme si on m’avait tout donné avant de me le retirer brutalement.

Hank se précipita vers moi pour me relever et me serrer contre lui. J’me mis à pleurer me figure contre Hank qui disait que c’était, effectivement, injuste.

J’savais pas quoi dire… Et Bailey vint me serrer elle aussi. J’pleurais toujours alors qu’Hank disait qu’ils pouvaient pas ramener Peyton. Mes sanglots furent pire alors que j’savais très bien que rien pouvait la ramener. Hank ajouta que lui et Bailey seraient toujours là. Qu’ils m’aimaient. Bailey confirma. Elle confirma que j’aurais pas à traverser sa seul.

David avait dit la même chose.

Mais malgré tout ce soutien, j’trouvais ça insurmontable.

-J’sais…

C’est ce que j’soufflai entre deux sanglots alors que Bailey s’écarta et qu’Hank me regarda dans les yeux. Il disait que jamais il m’abandonnera.

-J’sais…

J’me laissai retomber dans le fauteuil. Bailey vint avec une serviette mouillée et épongea mon front fiévreux. J’toussai un peu me laissant complètement faire avant de plisser légèrement les yeux quand elle ouvrit un p’tit peu les rideaux.

J’suis pas sûr de vouloir voir la lumière du jour. Surtout que j’me doutais que les journalistes allaient affluer en masse devant l’hôtel…

J’sortirais jamais d’ici… J’voulais pas t’façon. C’est ici que Peyton avait passé ses derniers moments et j’avais l’impression que quitter cette suite revenait à la quitter définitivement.

J’voulais pas la laisser partir.

Bailey demanda si j’voulais en parler. J’déglutis ce qui faisait très mal à ma gorge détruite par l’alcool et une bronchite qui empirait à chaque heure qui passait.

-Elle… Penelope est née. Tout allait bien… Peyton allait bien… L’avait juste mal à la tête.

Mes larmes coulaient et mon menton tremblait.

-Entre nous, ça allait pas trop… Peyton voulait vivre ici et moi j’voulais pas quitter L.A.. On avait décidé de vivre séparément tout en restant marié.

Une putain de mauvaise idée…

-Mais en voyant Penelope, Peyton a changé d’avis… Elle voulait vivre avec moi et les p’tits à L.A.. Tout rentrait dans l’ordre… Mais…

Mes pleurs reprirent de plus belle et me fallut le temps de me calmer avant de continuer d’une voix criblée de sanglots.

-Le second bébé arrivait… Et alors qu’il était en train de venir, Peyton… Elle a… Elle est tombée dans les pommes… D’un coup… Comme ça… On m’a fait sortir… Et…

J’passai le revers de mon bras sur mes yeux avant de continuer.

-On est venu m’annoncé plus tard que Peyton est morte d’une rupture d’anévrisme… Comme ça… Sans que j’puisse lui dire au revoir… Tout est allé trop vite. Ils ont sauvé le bébé mais pas ma Peyton.

L’histoire était encore plus horrible dite tout haut et même la vodka pouvait pas atténuer ma douleur.

-J’sais pas quoi faire… J’veux qu’elle revienne.

@ Billy Lighter

Bailey rejoignit notre étreinte et on resta comme ça un moment, Howard vidant toutes les larmes de son corps. Puis elle s’écarta pour aller entrouvrir un rideau et elle pris un linge humide pour éponger le front d’Howard qui, une fois l’étreinte terminée, s’était de nouveau affalé dans son fauteuil.

Je le regardai, un peu impuissant… Je ne voulais pas le forcer à parler s’il ne voulait pas… Mais Bailey lui proposa de le faire quand même. Sans obligation, mais quand même.

J’enfouis mes mains dans mes poches, debout devant lui, oubliant l’odeur de sueur rance, de larmes et d’alcool qui empestait la suite de luxe…

Finalement, il se lança, nous racontant les derniers moments de Peyton… Comment ils avaient voulu vivre séparés avant de revenir sur leur décision pour le bien des enfants… Comment quand ça avait merdé, on l’avait fait sortir de la salle.

Comment il n’avait pas eu l’occasion de dire au revoir à Peyton.

Une boule dans la gorge à l’écoute de ce terrible accident, j’en oubliais complètement que je ne portais pas la chanteuse dans mon cœur. Ce n’était pas pour autant que j’avais souhaité sa mort.

J’hésitai, échangeant un regard avec Bailey, avant de poser une question peut-être un peu crue mais dont je pensais qu’elle pouvait avoir son importance :

-Tu as vu Peyton ? Après ? Tu as pu voir son corps ?

Soupirant et faisant gaffe à ne pas me couper sur des bouts de verre, je m’accroupis auprès de mon ami.

-Dans tous les cas… Howard… Ce n’est pas encore fini…

Je cherchai son regard dans la pénombre.

-On lui offrira des funérailles dignes de sa réputation… Tu pourras lui dire au revoir correctement.

Je serrai sa cuisse d’une main, pour qu’il sente ma présence, pour l’ancrer ici et maintenant malgré la douleur qu’il ressentait.

-Personne ne pourra la faire revenir… Mais rappelle-toi comme elle était malheureuse…

De mon point de vue, Peyton n’avait jamais été vraiment heureuse… Même après son mariage avec Howard et tout l’amour qu’il lui portait.

-Si tu veux, Bailey et moi, on peut t’aider à faire tout ce qu’il faut pour que Peyton fasse un dernier coup d’éclat…

Elle méritait des obsèques dignes de ce nom, pour l’ensemble de sa carrière… pour être à la hauteur de sa réputation. Je regardai Bailey.

-Hein, dis, qu’on va l’aider ?

@ Billy Lighter

La douleur d’Howard planait dans la pièce comme le spectre de la mort. Le décès de Peyton était difficile à encaisser pour notre ami qui s’était reclus dans le noir d’une vaste chambre d’hôtel. J’avais crains le pire avant qu’il ne nous ouvre la porte, je fus soulagée de voir qu’il n’avait pas fait la pire bêtise qui soit bien qu’il n’était que l’ombre de lui-même.

Avec Hank, on le serra très fort dans nos bras pendant un moment avant qu’elle ne se brise naturellement. J’allais mouille rune serviette pour lui éponger un peu le front et le cou, non pas pour le nettoyer mais pour le rafraichir un peu, l’aider à se ressaisir quelques instants. D’une voix calme, je lui demandais s’il avait envie de nous en parler, sans le brusquer. Il pouvait rester muet s’il n’avait pas envie de parler, il n’était pas non plus obligé de nous parler de Peyton mais, comme on me l’avait appris en thérapie, je lui tendais une perche.

D’une voix molle et éraillée par l’alcool et le chagrin, Howard raconta que la petite Penelope état née et que sa naissance avait permis de consolider leur couple, qu’ils étaient parvenus à s’entendre sur l’avenir de leur couple. Je lui offris un doux sourire alors que je posais ma main sur la sienne. Pendant qu’il parlait, je ne pouvais que ressentir sa douleur, sa détresse et son désespoir.

Howard continua son récit qui prit une tournure beaucoup plus dramatique. Peyton avait perdu connaissance en donnant la vie a leur second bébé, un petit garçon qui ne verrait jamais le regard attendrit et amoureux de sa mère. Mon cœur se serra encore, si cela se pouvait, quand il expliqua comment on l’avait fait sortir de la chambre.

Je sentis une larme couler sur ma joue devant autant de tristesse. Howard avait traversé un enfer d’inquiétude avant d’apprendre le décès de sa femme.

Hank demanda s’il avait pu voir le corps de sa femme. Je ne comprenais pas où il voulait en venir avec cette question. Mon mari n’avait jamais beaucoup apprécié Peyton mais de là à supposer qu’elle est pu mettre en scène sa propre mort ? Je ne pensais pas qu’elle puisse être capable d’autant de cruauté. Ensuite, mon mari ajouta que la diva aurait droit à des funérailles dignes de sa réputation et qu’Howard saurait lui dire au revoir correctement.

- On t’aidera avec tout ça et avec les bébés aussi.

Il faudrait aller les reprendre à la maternité et le ramener auprès de leur père. Peut-être que d’être en contact avec eux lui ferait du bien, sans effacer son chagrin, cela mettrait un petit baume.

Il y avait beaucoup à penser et à faire, voilà pourquoi Hank et moi étions ici, entre autres. Nous pourrions voir aux choses qui devaient être faites et auxquelles Howard n’avait visiblement pas la force de s’attarder.

- Hank dit vrai. Nous allons tout faire pour que sa mémoire son honorée comme il se doit, pour que tout le monde puisse aussi savoir à quel point tu l’aimais et que tu continuera de l’aimer.

Je regardais Hank toujours en continuant de caresser la main d’Howard.

- Est-ce que les bébés sont toujours à la maternité ? Je me doute qu’en ce moment cela t’est difficile mais il faut penser à eux. Ils ont besoin de leur papa.

@ Billy Lighter

L’étreinte avec Bailey et Hank dura un p’tit moment avant que j’me laisse à nouveau aller dans le fauteuil. Bailey épongea mon front brûlant alors que j’arrivais définitivement pas à accepter de ne plus jamais voir Peyton.

J’finis par tout raconter… Tout ce que j’avais vécu. J’préférais revivre vingt mille fois ce que m’avait fait Fleming plutôt que de revivre la mort de celle que j’aimais. C’était un milliard de fois pire.

Ils m’écoutaient alors que Bailey avait sa main posée sur la mienne. J’vis, à un moment, les larmes couler le long des joues de Bailey. Mon cœur se serra. J’revoyais la scène dans ma tête. Celle où Peyton perdait connaissance.

Elle s’est jamais réveillée.

Elle se réveillera jamais.

J’crus que j’allais vomir quand Hank demanda si j’avais vu le corps de ma femme. J’gémis de douleur. Une douleur invisible. J’hochai négativement de la tête.

-Non… Pourquoi j’voudrais voir son corps ? J’peux pas… J’veux pas la voir morte. J’veux pas cette image-là en plus des autres. Pourquoi tu demandes ça ?

J’comprenais pas vraiment pourquoi Hank voulait savoir ça… J’comprenais pas non plus pourquoi il disait que c’était pas fini.

Peyton est morte. Tout est fini.

Mais il disait ça parce qu’il y avait encore les funérailles à préparer… J’gémis encore. J’savais même pas comment on préparait ça… Pourtant, Peyton avait le droit à des funérailles digne de ce nom. Ici, à New York. L’endroit qu’elle aimait l’plus au monde.

-Oui… Il faut de beaux funérailles avec les gens qui tenaient à elle.

J’voulais que de là-haut elle voit que plein de gens l’aimaient.

Bailey disait qu’ils m’aideront avec ça mais aussi avec les bébés. J’hochai de la tête.

-Ok… J’sais pas comment on prépare des funérailles.

Ni comment on s’occupe de bébés, d’ailleurs. J’étais paumé. J’savais même pas si j’étais capable d’aller prendre une foutue douche.

Hank serra ma cuisse et j’focalisai mon regard sur le sien. Il disait que personne pourra faire revenir Peyton et j’reniflai avant de froncer les sourcils quand il disait qu’elle était malheureuse.

-Tu la connaissais pas. Fallait juste qu’on s’ajuste. On allait y arriver.

Les enfants nous y auraient aidé. J’le savais. Quand Peyton a vu Penelope, le changement avait déjà commencé à opéré. J’l’avais vu heureuse à ce moment-là.

Et j’l’étais aussi.

Hank voulait bien aider à faire en sorte que Peyton ait une bonne sortie. J’déglutis et hochai de la tête en reniflant. Bailey confirma. Ils voulaient vraiment que tout soit bien fait. J’hochai encore de la tête.

-D’accord… Faudra des gens qui tiennent vraiment à elle. J’sais qu’il y en a beaucoup. J’veux qu’elle voit qu’il y en a beaucoup. Faudra de la musique. C’était notre vie la musique. Sa vie. Et faudra que ça soit ici. Dans l’meilleur cimetière de New York. Elle aimait cet endroit.

J’tentai de sécher mes larmes alors que Bailey me posa des questions sur les enfants. J’les avais plus vu depuis le jour de la mort de Peyton.

-J’crois qu’ils sont toujours là-bas… Sauf si mes parents les ont repris dans leur suite. Ils sont juste en face. A côté de la chambre de David. Mais j’crois pas qu’ils peuvent reprendre les enfants… Donc, ils sont sûrement encore à l’hôpital…

J’soupirai.

-J’saurais pas m’en occuper… J’veux juste…

Peyton ? Une babysitter ? Un concert ? Dormir ? Manger ? Me laver ?

-De la vodka…

@ Billy Lighter

Ma question quant à savoir si Howard avait pu voir le corps de Peyton me valut un regard interrogateur et même presque de reproche de la part de Bailey et une réponse un peu ahurie d’Howard. Mais au moins, j’étais fixé sur une chose : Howard ne voulait pas voir le corps pour ne pas avoir cette dernière image de Peyton en tête. Ok, c’était soit cette réponse, soit ce que j’avais imaginé.

Je ne m’emballai pas et expliquai doucement.

-Je te demandais ça parce que certaines personnes ont besoin de « voir » que c’est vraiment réel pour commencer leur deuil. Mais d’autres, comme toi, préfèrent garder en souvenir la personne telle qu’elle était de son vivant. C’était tout ce que je voulais savoir.

Sinon, je me serais arrangé pour que Howard puisse la voir… Et lui dire au revoir en privé. Mais il le ferait autrement, à ses funérailles. Des funérailles qu’on organiserait avec Howard pour que tout soit parfait.

Howard ne savait pas comment on organisait ça et Bailey abonda dans mon sens, disant qu’on l’aiderait.

-On fera toutes les démarches avec toi, Howard… Un pas à la fois.

D’abord, il faudrait le laver parce qu’il était peut-être toujours vivant, lui, mais il puait la mort. J’essayai de rassurer mon ami en disant que sa femme avait de toute façon été malheureuse toute sa vie. Mais il pensait qu’ils auraient pu s’ajuster, que je ne la connaissais pas.

Je soupirai.

-Non… Et je n’ai pas eu envie de la connaître… Mais ce n’est pas pour elle que je suis là, c’est pour toi.

Howard nous décrivit alors le genre de funérailles qu’il voulait pour sa femme. Je me mordis la lèvre quand il parla des gens qui tenaient à elle, qu’il y en avait beaucoup. On avait pas du tout la même vision de Peyton. Moi, je pensais surtout qu’il y aurait beaucoup de monde qui viendrait pour le soutenir lui plutôt que par amour pour Peyton qui, de toute façon, n’en avait plus rien à foutre vu l’état où elle était.

-On fera tout ça… Bientôt, le monde entier saura pour Peyton… Et les gens viendront lui rendre hommage… Ses fans… mais aussi ses proches.

Bailey, elle, s’inquiéta des bébés. Il n’était même pas sûr de l’endroit où se trouvaient ses enfants, mais comme ses parents ne pouvaient pas les reprendre avec eux, ils devaient toujours êtes à l’hôpital.

-Ok… On ira les chercher avec toi quand tu seras prêt. Et tu te sous-estime, tu y arriveras. Peut-être pas tout seul, mais tu as plein d’amis, je te rappelle.

Je lui souris puis me relevai… Il voulait de la vodka… Je regardai Bailey…

-Il faut qu’on lui fasse prendre une douche…

Puis, me tournant vers Howard.

-Après la douche, la vodka… Et à petite dose. Tu respires comme une putain de locomotive à vapeur.

Je le forçai à le relever.

-Tu veux bien m’aider à le soutenir jusqu’à la douche, Bailey ?

@ Billy Lighter

Le chagrin d’Howard flottait partout dans la pièce comme le spectre de la morte de Peyton. Tous les mots que nous pouvions dire n’atténueraient jamais la tristesse de notre ami qui se retrouvait père et veuf, le même jour. Je me disais que si Hank devait mourir, je crèverais de chagrin. Je serais inconsolable et je pleurerais toutes les larmes de mon corps. D’un autre côté, j’avais les filles qui auraient besoin de moi, plus que jamais, tout comme les bébés d’Howard qui, à peine nés, devenaient orphelin de mère.

Tout ça était si injuste !

Je lui demandais doucement s’il avait envie d’en parler, pas forcément de raconter la mort de sa femme, mais de simplement mettre des mots sur sa douleur. Howard trouva la force de nous raconter l’impensable. Alors que sa femme et lui venaient de se remettre sur les rails, Peyton avait succombée à une rupture d’anévrisme, aussi bêtement que cela.

Je ne compris pas tout de suite pourquoi Hank lui demanda s’il avait vu le corps de sa femme. Mon époux n’aimait pas Peyton et j’avais vue tout d’abord en sa question, une manière de supposer que Peyton, dans un ultime effort de faire mal à Howard, aurait pu simuler sa mort pour s’enfuir loin de lui. J’osais croire que mais la chanteuse aurait pu être aussi machiavélique que pour mettre en branle un plan aussi horrible. Je compris ensuite que ce que mon bel amour voulait dire, c’était que peut-être que de voir le corps de Peyton aurait facilité l’acceptation de sa mort. La douleur n’aurait pas été moins vive mais la page aurait pu amorcer un tournant avec cette vision.

Howard ne voulait pas voir Peyton morte. Il ne voulait pas garder en tête cette image de son épouse, en plus de toutes les autres qu’il avait. Évidement, s’il l’avait vu perdre connaissance tout juste avant de mourir, je pouvais comprendre qu’il ne voulait pas en ajouter.

- D’accord, Howard. Rien ni personne ne te force d’aller la voir si tu n’en as pas envie. Hank a cru que peut-être ça te permettrait de faire la transition.

Hank s’avança cependant sur un chemin hasardeux en disant combien Peyton était malheureuse. Je serrais un peu des dents en me disant que nous ne la connaissions pas intimement, nous n’avions jamais fait l’effort de la connaître. Je regrettais mon comportement hermétique envers l’épouse de mon meilleur ami.

Howard était bien au fond de son chagrin mais il fallait tout de même qu’il se relève et mettre en place les funérailles de sa femme et, le plus urgent, qu’il récupère ses bébés. C’était un peu ce pourquoi nous étions avec lui. Hank et moi avions la tête plus froide, nous pouvions donc amorcer les démarches nécessaires pour rendre un ultime et grandiose hommage à Peyton. Tout se ferait un petit pas à la fois, sans brusquer Howard mais au moins, il y verrait plus clair et le temps qu’il serait occuper à tout ça, il ne serait pas occupé à boire… à trop boire.

Howard était en accord pour que les funérailles de sa femme soient à la hauteur de son talent et de sa réputation. Il fallait que le tout soit flamboyant musical, c’est ce que je pensais qui correspondrait le mieux pour un hommage à Peyton.

Je demandais ensuite s’il savait où étaient es bébés. Il fallait penser à eux, faire en sorte qu’ils soient vite avec leur père. De les savoir laisser à l’hôpital, seuls, sans l’amour de leur mère e de leur père m’attristait énormément. Ces petits avaient besoins de se retrouver avec leur famille.

Howard ignorait si les bébés étaient toujours à la maternité ou si ses parents étaient allés les récupérer. Si Howard n’avait donné aucune instruction à ce sujet, les jumeaux devaient toujours être à l’hôpital.

- Comme le dit Hank, ils doivent toujours y être. Si tu veux, je m’occuperai d’eux pendant que toi et Hank préparerez les funérailles.

Je commençais à m’y connaitre niveau bébé.

Hank et moi échangions un regard alors qu’Howard réclamait de la vodka. Il devait ralentir le rythme s’il ne voulait pas retrouver sa femme plus rapidement que prévu.

- Oui, je t’aide !

Je me levais et aidais mon mari à soulever Howard qui pesait une tonne avec le poids de son chagrin. Il aurait droit à un peu de vodka quand il serait douché. Nous allions veiller à ce qu’il garde ses idées claires, le plus possible.

- Allez Howard. Sous la douche !

J’aidais Hank à conduire Howard jusqu’à la porte de la salle de bain et, une fois-là, je les laissais entre homme et je profitais de ce moment pur ouvrir grand les rideaux et faire un ménage rapide de la chambre. Entre éclats de verre et oreiller éventrer, la chambre était elle aussi, dans un triste état.

@ Billy Lighter