Peyton Stone est morte.

Je crois que jamais aucun décès de star ne m’avait autant fait d’effet que celui-là. Ça ne m’avait rien fait quand Kayden James avait passé l’arme à gauche… Pareil quand Atticus Fetch avait fait le grand saut avec sa bagnole dans un ravin de Malibu… Et bien d’autres encore que j’avais croisé à de maintes reprises pourtant.

Mais Peyton… Peyton c’était tout autre chose. Je n’avais jamais réussi à l’avoir dans mes clients mais je n’avais jamais perdu espoir. Au-delà de ça, j’adorais cette fille qui était devenu, avec le temps, une sorte d’amie et une camarade de gala. On se ressemblait sur bien des points et apprendre sa fin tragique m’avait fait quelque chose.

-MTI va en gagner de l’argent avec le décès de Peyton ! Tu imagines ? Ces albums vont se vendre comme des petits pains. Si j’étais mon père, je ferais des rééditions. Oh et des concerts hommages aussi !

J’avais relevé la tête vers Carrie qui se pavanait dans le salon alors que j’étais devant la télé où ils rapportaient pour la énième fois de la journée le décès de la diva. Je savais que Carrie n’avait aucune véritable affection pour Peyton et je ne devrais pas la blâmer de voir à travers cette mort les thunes qu’elle héritera.

Dans d’autres circonstances, j’aurais pensé comme ça aussi.

Mais il semblerait que je sois un bel hypocrite en plus du reste :

-Don n’est pas encore mort, Carrie… Par contre, Peyton l’est alors respecte-là un peu tu veux.

J’étais morose et Carrie en fut surprise. Surprise de ce que je venais de dire.

-Mais… Victor…

Elle ne comprenait pas mais je m’en foutais. Je me levai après avoir éteint la télé.

-J’ai rendez-vous avec Masters.

Et je quittai la pièce pour prendre ma voiture direction les studios de BSC. A la radio, ce fut encore Peyton… Une veille interview de la diva. Elle était encore à New York à l’époque.

C’était la belle époque. Celle avant son mariage avec Stone. Quand elle a déménagé à L.A. et qu’elle s’est marié avec le batteur, on s’est perdu de vue.

Je regrettais un peu ça. Surtout que, de mon avis, Peyton avait toujours mérité mieux que Stone.

C’est donc le cœur un peu trop lourd à mon goût que je me plantai dans le studio de Masters pour l’écouter parler de ses fameux plagiats. Enfin, ceux que Hotplay avait soi-disant fait.

Mais mon esprit était ailleurs et Masters finit par claquer du doigt devant ma figure. Je grommelai fronçant les sourcils.

-Quoi ?

Il ne semblait pas très content.

-Tu ne m’écoutes même pas ! Je viens de dire que j’en avais marre de perdre, ok ? On doit gagner ces foutus procès de plagiats. Hotplay s’approprie mon talent parce qu’ils n’en ont pas. Alors il faut que tu te bouges le cul, Victor.

Non mais il se prenait pour qui ? Je fronçai les sourcils. Je pris alors un ton hautain et méprisant.

-Si on perd, Ben, c’est parce que Hotplay ne te plagie pas. Tu hallucines parce que tu es jaloux que le groupe ait toujours du succès même sans toi. Tout ce que tu veux, c’est de l’attention. Je t’ai dis un milliard de fois que tes accusations avaient peu de chance d’aboutir mais tu voulais quand même aller au procès. J’ai fait mon job. Je n’en peux rien si tu veux que je gagne des causes perdues.

La franchise ! J’en faisais rarement preuve mais, là, Masters était allé trop loin.

Et je n’étais pas d’humeur.

Masters semblait choqué de ce que je venais de dire. Il prit ensuite son air de petit enfant gâté contrarié :

-T’es viré !

Ah oui ?! Je me levai et écartait les bras.

-Magnifique !

Je souris soulagé d’apprendre que Masters me virait. A vrai dire, je n’en avais que faire ! Il pouvait bien me viré. Il était loin d’être mon meilleur client.

J’avais Jimmy Reed.

Masters n’était rien à côté et il me demandait beaucoup de travail pour peux de reconnaissance.

Je me dirigeai vers la sortie du studio et lui lançai avant de sortir.

-Je t’enverrais mes honoraires de ce mois-ci ainsi que la facture concernant la compensation que tu me dois en cas de licenciement sans commun accord. C’est dans notre contrat. Ciao, Ben !

Sur ce, je sortis non sans claquer la porte. Je soupirai toujours plus affligé par le décès de Peyton qui ne quittait pas mon esprit que par le fait que Ben Masters venait de me virer comme un malpropre.

Je trainai des pieds dans les couloirs avant de voir qu’un des studios était occupé. Curieux, je décidai d’entrer du côté de la régie pour constater que l’ingénieur son n’était pas là.

Par contre, il y avait bien une artiste de l’autre côté de la vitre concentrée sur son jeu de guitare et son chant.

C’était Olivia Reed. Enfin Olivia Hughes si on prenait son nom de femme mariée.

Et Olivia Reed étai vraiment un petit bijou. Elle chantait et je ne pouvais pas décrocher de ce qu’elle était en train de faire.

Je l’écoutais sans un mot… Chaque note qu’elle égrainait, chaque paroles qu’elle chantait me touchait. Pourtant, j’avais plusieurs fois entendu ses chansons. Mais c’était sûrement parce que la mort de Peyton était toujours dans ma tête que le chant de Livia me faisait un certain effet.

Je ne décrochais pas jusqu’à-ce que l’ingénieur son ne revienne.

-Qu’est-ce que tu fais là, Victor ?

Il me regardait à la fois ennuyé et surpris. Je me tournai vers lui.

-J’écoute Livia…

Il roula des yeux.

-Tu n’as rien n’à faire là. Tu n’as même pas ton badge de visiteur. Fiche le camp.

Je roulai des yeux. Ce type se prenait pour Grant Fleming ? On dirait bien. Je quittai alors la régie pour me diriger vers la salle de repos. Elle était vide. Les roadies étaient tous au travail. Pareil pour les artistes.

Je me servis alors un whisky que je sirotai. La radio fonctionnait et, encore et toujours, c’était la voix de Peyton qu’on entendait.

-Si tu savais comme le monde ne cesse de parler de toi, trésor, tu en serais heureuse.

Je disais ça pour Peyton avant que Livia n’entre dans la salle de repos.

-Oh… Tiens… Olivia Hughes. J’ai adoré les chansons que tu viens de faire… De vrais chef d’œuvre.

Je lui souris.

-Je suis Victor Hunter. Ton futur avocat. Parce qu’apparemment, les avocats s’héritent comme des biens. C’est ce que ton père m’a fait comprendre en tout cas.

Mon ton aurait été enjoué si mon humeur n’était pas plombée par la mort de Peyton.

@ Billy Lighter

L’annonce du décès de Lola m’avait fait l’effet d’une bombe dans le cœur. Bien que je n’étais pas proche de la diva la plus célèbre de la planète, elle avait été pour moi une source d’inspiration comme pour probablement bien d’autres chanteuses. Je me souvenais très bien d’avoir chanté des succès devant mon miroir et rêver d’une carrière aussi prolifique que la sienne.

Nous n’avions pas eu une relation très amical sans dire que nous ne nous aimions pas. J’avais toujours cru que Peyton redoutait la concurrence autant sur scène que dans sa vie privée. Elle ne voyait pas d’un bon œil mon amitié avec son mari ce qui me laissait croire qu’elle me crucifiait du regard chaque fois que l’on se croisait dans un gala ou un évènement quelconque.

La façon dont elle était morte était d’une tristesse infinie. Dans ce qui devait être le plus beau jour de sa vie, elle avait embrassé la mort, laissant dans le deuil son mari et ses jumeaux tout juste nés. Ces bébés-là allaient grandir sans connaitre leur mère, je savais ce que ça faisait en dedans bien qu’eux, connaitraient l’identité de leur mère et pourraient entendre sa voix au travers du plus bel héritage qu’elle pouvait léger : sa musique.

D’un pas lourd et dépourvue d’entrain, je m’étais rendu aux studios de BSC. Il n’y avait pas meilleure façon que de se changer les idées qu’en chantant.

C’était très calme aujourd’hui, comme si tout le monde s’était mit au neutre par respect pour la mémoire de la chanteuse. Ce serait certainement comme cela pendant quelques journées, quelques semaines peut-être bien. Qu’on ait aimé ou non Lola, sa carrière méritait qu’on observe du respect.

Alors que je sortais ma guitare de son étui et que j’ouvrais mon cahier dans lequel j’avais griffonné des paroles et des mélodies, je pensais à Howard et du chagrin infini qui devait le ronger en ce moment. Avec tout ce qui lui tombait dessus, il devait être au trente-sixième dessous et même, plus profond encore. Peut-être que je devrais lui passer un coup de fil pour lui témoigner du support ? Ne serait-ce pas déplacé vu la dernière conversation que nous avions eue lui et moi ? Julian et moi allions être présent pour les funérailles de la diva, ne serait-ce que par respect pour elle et par soutient pour Howard.

Je grattais les cordes de ma guitare, voulant d’abord tenter une chanson de Peyton mais je me sentie un peu mal, comme si ce n’était pas indiqué, pas le bon moment. Pourtant, toutes les radios confondues ne faisaient que ça, passer la musique de Lola. Pourquoi fallait-il toujours qu’une personne décède pour qu’on lui accorde autant d’attention et d’amour ?

Ce fut donc sur mes propres compositions, de nouvelles chansons que je travaillais en vu de mon prochain album, que je jouais. Elles n’étaient pas complètes mais pas loin. Daniele serait satisfait de constater que même en tourner et en période d’examen, j’avais trouvé le temps de travailler sur de nouvelles compositions.

Si l’envie était là, le cœur et la tête suivaient qu’à moitié. Je décidais donc de faire une pause et je sortie du studio pour passer dans la salle de repos où se trouvait un homme que je ne connaissais pas personnellement mais que je connaissais pour l’avoir vu sur des photos de famille.

- Merci. Elles seront mieux quand le travail sera terminé.

Je n’avais pas été sèche en lui parlant mais ma voix devait trahir un peu de mon agacement que de le voir ici. En toute honnêteté, je détestais qu’on vienne m’écouter quand ce n’était pas Julian, Daniele ou Jimmy. Or cette homme n’était aucun des trois et donc, non autorisé à se trouver dans mon studio.

Il se présenta comme étant Victor Hunter et mon futur avocat puisque j’en hériterais, c’est ce qu’il prétendait.

- Vous êtes également mon beau-frère puisque vous êtes l’époux de la sœur de Julian.

Pour ce qui était d’être mon avocat…

- Pour le moment, Daniele se charge très bien de me représenter sur tous les fronts et c’est très bien ainsi.

@ Billy Lighter

Livia était entrée dans la salle de repos et je n’avais pas tardé avant de lui faire un compliment sur la musique qu’elle venait de produire. Ça voulait dire que malgré la mort de Lola, le monde de la musique continuait à vivre. Livia était de la nouvelle génération. Pourtant, elle n’était pas beaucoup plus jeune que Lola. Mais elles avaient eut des vies différentes. Lola avait commencé jeune. Très jeune. Livia avait été un peu plus préservée.

Mais dans les deux cas le résultat valait le coup.

Elle me remercia mais disait qu’elles seront encore mieux quand le travail sera terminé. Je sentis une pointe d’agacement dans la voix de la fille de Reed. Elle n’avait peut-être pas aimé que j’entende ses chansons en avant-première.

Je fis fi de son agacement pour afficher un sourire.

-Ça promet, alors ! J’ai hâte de les entendre sur un album. Ou en concert.

Je me présentai. On ne s’était encore jamais rencontré bien que je l’avais vu à la télé et dans des magazines. Elle non plus ne m’avait encore jamais vu. Preuve que les réunions de famille sont loin d’être légion chez les Hughes. Elle déclara, d’ailleurs, que j’étais son beau-frère. Effectivement. Par alliance.

-Exactement. Autant dire qu’on est destiné à se voir souvent. Peut-être au prochain Noël ? Qui sait ? Peut-être que Don aura envie de réunir tout le monde maintenant que lui et ma femme sont à nouveau en bons termes.

Pas sûr que ça arrive. Don évitait, parfois, ce genre de réunion pour éviter les potentielles disputes qui pourraient en découler. Surtout que je savais qu’il ne me portait pas vraiment dans son cœur même s’il me respectait.

J’avais déclaré que je risquais bien de venir son avocat, à Livia, dans le futur. Elle déclara alors que, pour l’instant, Daniele s’occupait très bien de la représenter sur tous les fronts. Je rigolai un peu.

-Oui mais Daniele Ricci n’est pas un avocat. C’est un très bon homme d’affaire mais il n’a pas de diplôme de droit et doit lui-même, de temps à autre, avoir recours à son avocat pour l’aider.

J’haussai des épaules.

-En plus je suis expert en affaire de plagiat, tu sais. Ça peut-être utile quand on a un talent comme le tiens.

J’esquissai, ensuite, un petit sourire en coin.

-De toute façon, ce n’est pas moi qui décide. C’est ton père qui m’a dit ça. Mais quand il sera mort, tu feras quand même ce que tu veux.

Parce que Reed, quand il sera mort, ne pourra plus rien dire à personne. C’était une réalité à laquelle aucun mort n’échappait.

J’aurais, d’ici là, le temps d’entrer dans les bonnes grâces de Livia.

-Comment va Julian ? Carrie est toujours triste qu’il ne soit pas venu à notre mariage. C’était il y a quelques mois. J’ai essayé de faire comprendre à Carrie que Julian était sûrement très occupé. Pour des jeunes adultes, vous en avez des journées bien remplies, je me trompe ?

@ Billy Lighter

Normalement, un visiteur ne pouvait se promener comme ça de studio en studio et se planter les pieds pour écouter un artiste en plein travail. Cependant, j’avais devant moi Victor Hunter qui ne semblait pas se douter que je puisse savoir qui il était. Il me complimenta sur mon travail ce qui m’agaça parce que mes chansons n’étaient pas terminées et que j’aimais choisir à qui je les faisais entendre en tout premier.

- Je serai heureuse de vous offrir un album quand il sera dans les bacs.

Victor se présenta dans les formes ce qui me permis de lui faire remarquer que nous étions de la parenté puisqu’il était l’époux de la sœur de mon mari. Je l’avais vu sur de récente photos puisque Don s’extasiait maintenant pour sa belle Carrie mais nous n’avions encore jamais été réunis pour un souper de famille. Je n’y tenais pas plus que ça, de trinquer en regardant cette opportuniste de Carrie dans les yeux !

- Les Hughes ne sont pas portés sur les rassemblement autour de l’arbre, mais qui sait ?

J’avais plus de chance de chanter le Ave Maria avec Jimmy,  bourrés comme deux tonneaux que je voir Don découper la dinde après avoir offerts les grâces ! Mais comme je venais de le soumettre à Victor, qui sait ?

Sans se prendre les pieds dans les fleurs du tapis, Victor déclara qu’il serait un jour, mon avocat puisqu’il était celui de mon père et qu’en affaire, un avocat se léguait comme un beau meuble de collection. Je fronçais des sourcils, ne pouvant cacher mon scepticisme. En ce moment, Daniele me représentait sur tous les fronts et si j’avais besoin d’un avocat, il allait se charger d’en engager un alors si Victor voulait parler business, c’était plutôt avec mon manager qu’il devrait s’entretenir.

- Effectivement, Daniele n’est pas avocat mais si d’aventure je devais être légalement représenté, Daniele se chargerait de me trouver un avocat, c’est ce que ma phrase voulait dire et pas autre chose.

Loin de se laisser démonter, Victor affirma qu’en cas de plagiat, un avocat comme lui serait parfait pour me défendre. Sous entendait-il que je puisse plagier le travail d’un autre artiste ou bien qu’on me vole mon matériel ?

- Je garde en note et si un jour je suis prise dans ce genre de problème, je soumettrai à Daniele votre nom.

Mon père semblait lui avoir dit bien des choses mais je me méfiais. On pouvait prétendre beaucoup d’une personne non présente pour parler pour elle-même.

- On verra à ce moment, dans de très, très, très nombreuses années.

Mon père n’était pas près de nous quitter et avec Ward qui allait sous peu se retrouver électrocuter, il n’y avait pas de raison de craindre un ‘’accident’’ nébuleux.

Victor changea alors drastiquement de sujet pour me questionner à propos de Julian. L’avocat disait son épouse triste de l’absence de son frère à son mariage. Est-ce que mon beau-frère essayait de jouet la carte de la culpabilité ou encore celle de la pitié pour m’arracher des confidences sur la relation entre le frère et la sœur ?

- J’étais en tournée à ce moment et Julian m’accompagnait. Malheureusement, il nous était impossible de prendre l’avions pour assister à votre mariage mais, n’avez-vous pas reçu notre carte de vœux ? Elle a dû se perdre au-dessus de l’océan, je le déplore !

Évidement que nous n’avions pas envoyé de cartes de vœux ! Je n’étais même pas certaine que Julian savait que sa sœur se mariait, il y a quelques mois et s’il l’avait su, il ne m’en avait pas parlé.

@ Billy Lighter

Je ne savais pas si mon compliment avait vraiment plu à Livia étant donné son léger agacement. Si elle n’était pas sincère alors elle avait bien du mal de jouer les faux-cul. Qu’importe ! Je faisais comme si elle avait apprécié et elle alla même jusqu’à me dire qu’elle pourrait m’offrir un exemplaire de son nouvel album quand il sortira. J’esquissai un petit sourire.

-Merci ! Je ne manquerais pas de te le rappeler.

Jamais refuser quelque chose de gratuit ! Moi, je ne m’en privais jamais !

Je finis par me présenter et Livia ne tarda pas à souligner notre lien par alliance. Elle était marié à Julian Hughes et, moi, à la demi-sœur de ce dernier. Ce qui faisait qu’autant Livia que moi étions des membres de la famille Hughes. Une famille qui se rassemblait rarement autour d’un repas. Chez les Hunter, on le faisait souvent. Ma mère y tenait. Elle aimait surtout chouchouter l’héritier prodige : Ian V. Hunter… Qui a la particularité, d’ailleurs, de m’avoir volé mon prénom. Mais Victoria tenait à continuer la tradition du manque d’imagination.

Et Livia était bien consciente que les probabilités qu’on se retrouve autour d’un repas de famille était maigre. J’haussai des épaules.

-Qui sait, en effet ?

J’avais déclara que, peut-être un jour, Livia viendrait à hériter de moi. Dit comme ça, c’était assez dégradant. C’était comme si j’étais un objet dans la vitrine de Jimmy Reed. C’est sans doute comme ça que le magnat de BSC me voyait. Quant à moi, je voyais surtout tout ce que ce client pouvait me rapporter.

Mais, pour le moment, Livia se contentait de Ricci qui n’était pas un avocat mais qui, selon elle, se chargerait de trouver un bon avocat si jamais elle en avait besoin. Je rigolai un peu mais n’ajoutai rien.

Je me déclarai, alors, maitre des affaires de plagiats. J’en avais manger ces derniers temps alors je m’étais auto-proclamé expert. Livia déclara alors que si elle était face à ce genre d’affaire, elle soumettra mon nom à Ricci.

-Il y a de forte chance qu’il te propose les son propre avocat, le vieux Martin Ortolani. Ou alors il optera, effectivement, pour moi vu que Jimmy Reed m’a engagé et que tout ce que Reed fait est gage de qualité pour Ricci. Donc, tu as encore 50% de chance de tomber sur moi.

Ça lui faisait 150% de chance… En fait, non, le calcul était plus complexe que ça mais je n’étais doué que pour compter l’argent et pas les pourcentage.

J’ajoutai que, de toute façon, c’était Jimmy qui choisirait. Ou Livia, vu que quand Jimmy sera mort, elle fera de toute façon ce qu’elle veut. Elle ne voulait pas trancher aujourd’hui mais quand la mort de Jimmy se présentera. J’esquissai un petit sourire.

-La mort peut venir n’importe quand…

C’est ce que m’avait appris la mort tragique de Peyton. A cette pensée, mon visage s’assombri légèrement avant que je ne change de sujet pour parler de Julian qui n’avait pas été présent à mon mariage avec sa sœur. Livia déclara qu’elle était en tournée avec Julian à ce moment-là.

-Non, pas de carte de vœux. Mais ce n’est pas grave. Carrie a supposé que vous étiez bien trop occupé. Vos études, tes tournées, sa marque de voiture… Tu fais bien des études, n’est-ce pas ? En droit des affaires, c’est ça ? Tu aimes bosser avec ton beau-père ? Il parait que tu fais tes dents chez MTI, je me trompe ? Ce qui est étonnant c’est que tu ne les fasses pas chez BSC… C’est ton propre choix ?

Curieux, moi ? Oui ! Mais j’avais face à moi la fille de Jimmy Reed qui était marié à Julian Hughes. Autant dire que sa position était extrêmement avantageuse et que j’avais bien envie de savoir si elle était ambitieuse ou non.

@ Billy Lighter

Bien qu’agacée d’avoir eu un spectateur dans mon studio, je proposais à Victor en bonne joueuse de lui offrir mon album lorsqu’il serait sorti. Je n’allais quand même pas lui en offrir un en primeur. Il promit de me le rappeler le moment venu, ce dont je ne doutais pas.

- Parfait. Deux pour y penser, nous ne risquons pas d’oublier.

Après avoir fait plus ample connaissance avec mon beau-frère par alliance, il supposa qu’on puisse un jour, se retrouver à table, chez Don. Cette éventualité me surprendrait énormément mais je ne pouvais pas encore prédire l’avenir alors je répondis simplement que nous verrions en temps voulu. Victor était d’accord.

Ce fut sur mon futur légal qu’il s’intéressa alors qu’il expliquait qu’un jour, je le ‘’recevrais en héritage’’ ce qui me fit un drôle d’effet. Je n’étais pas certaine de vouloir hériter d’un avocat, encore moins de cet avocat-là ! J’expliquais poliment que pour l’instant, c’était Daniele qui s’occupait de moi sous tous les aspects professionnels que ma carrière comportait.

- Si Daniele juge que Martin Ortolani est l’avocat qu’il me faut, Ortolani ce sera. S’il pense que tu es l’homme de la situation, alors ce sera toi.

J’étais sur le point de lui suggérer d’aller charmer mon manager s’il désirait tant obtenir le poste d’avocat puisque, comme je le lui avais dit, je m’en remettais entièrement au jugement de mon manager pour ce genre de chose.

Il revint sur le fait que Jimmy avait le gros bout du bâton et qu’au moment de sa mort, nous verrions comment il aura planifier les choses ce à quoi je répondis que ça ne serais pas avant de très nombreuses années. Victor, soit par déformation professionnelle ou part simple désir d’avoir le dernier mot, renchéri que la mort pouvait frapper à n’importe quel moment, Peyton Stone en était un très bon exemple.

- Effectivement. Nous en avons eu une triste démonstration avec le décès prématuré de Lola.

Le monde de la musique n’était pas près de s’en remettre et ne serait plus jamais le même après une telle onde de choc. Même moi qui n’avais jamais été proche de la chanteuse je me sentais complètement bouleversée par cette triste nouvelle.

Victor demanda des nouvelles de Julian, non sans subtilement me mettre sous le nez que nous n’étions pas à leur mariage. Julian n’aurait pas traversé la rue pour entrer dans l’église alors traverser la moitié du globe, encore moins ! Je mentis en disant que c’était dommage qu’ils n’aient pas reçu notre carte de vœux, une carte que nous n’avions jamais envoyée et cela déclencha un flot de question de plus en plus intrusive de la part de Victor que je regardais d’abord sans broncher puis, quand il se tut enfin, je laissais aller un petit rire.

- Aurais-je besoin d’un avocat pour répondre à cet interrogatoire ?

Je voyais bien où il voulait en venir, je n’étais pas si dupe.

- Je fais bien des études en droits des affaires et j’adore mes stages chez MTI. Pour tout te dire, il m’a proposé d’ambler de m’accueillir quand il a su que je devrais en faire et mon directeur de stage m’a bien averti que mon père ne pouvait pas me superviser, question de transparence je suppose. Je suppose aussi qu’il n’a pas cru que j’aurais croit à des passes droits en étant dans la boîte de mon beau-père. De toute façon, j’aime tracer mon propre chemin, sans être dans l’ombre de mon père, ce qui n’est pas plus mal, non ?

@ Billy Lighter

Livia faisait pleinement confiance à Daniele Ricci. Si jamais elle devait se trouver un avocat un jour ça sera vers Ricci qu’elle se tournera. M’est d’avis que, du coup, Ricci allait lui proposer le vieux Martin Ortolani.. Je ne cachai pas ce fait à la fille de Jimmy Reed mais ça ne semblait en rien l’ennuyer.

En gros, elle s’en tiendra à l’avis de Ricci même si c’est moi qu’il propose. Si ça ce n’était pas de la confiance aveugle alors, je ne sais pas ce que c’est.

Je pris un air pensif.

-Ortolani est vieux. Il est très proche de la retraite… Alors il y aura de forte chance qu’on travaille, effectivement, ensemble. Je dirais environs 80% de chance.

J’haussai des épaules avant d’esquisser un petit sourire. J’avais parlé du fait que Reed tirait, de toute façon, pour l’instant, les ficelles mais qu’à sa mort rien n’empêchera Livia de faire ses propres choix. Bien que d’ici là, j’aurais le temps de convaincre la jeune fille que je suis l’homme de la situation. C’est la fille de Reed… je doutais qu’elle passe sa vie à prendre les conseils de Ricci. Elle finira par complètement penser par elle-même.

C’est, donc, elle que je devrais convaincre. Mais j’avais le temps…

Bien que…

La mort pourrait arriver n’importe quand fait que je mis en avant. Livia confirma se référent à ce qui était arrivé à Livia. Je pris un air plus sombre…

-Ouais… C’est un grande perte pour ce monde…

Et j’étais sincère. Ça se voyait. Je soupirai.

-Je la connaissais assez bien. J’ai passé beaucoup d’années à New York.

Je me repris alors demandant des nouvelles de Julian. J’essayais de glisser doucement sur des sujets qui me permettraient de mieux jauger Livia. Je connaissais Reed. Je connaissais Ricci. Mais je connaissais peu Livia. Pourtant, elle était quelqu’un d’important dans mon paysage. La fille de mon meilleur client et ma belle-sœur par alliance. J’étais marié à un membre de la famille Hughes. Elle aussi. Je devais voir s’il y avait un agenda caché ou non.

Parce que j’en avais un, moi !

Ainsi, j’avais posé quelques questions qui, de l’avis de Livia, passait pour un interrogatoire. Je ricanai.

-Tu veux téléphoner à Ricci pour qu’il t’en trouve un ?

Elle répondit alors déclarant qu’elle adorait ses stages chez MTI. Apparemment, c’était Don qui lui avait proposé car, de toute façon, Livia ne pouvait pas les faire chez BSC étant donné que Reed est son père. Depuis le début Livia me donnait l’impression que tout ses décisions étaient du fait des autres et non d’elle. Malgré tout elle disait vouloir tracer son chemin sans être dans l’ombre de son père.

J’esquissai un petit sourire cherchant toujours à la cerner. Ce n’était pas évident.

-Vouloir se détacher de son père pour tracer son propre chemin, c’est très bien ! Je l’ai fait aussi. Tous les Hunter sont des artistes. Acteur, peintre, chanteur… Je suis le seul avocat.

Mais revenons-en à elle.

-Dans cette logique, tu n’as jamais pensé à aller dans une autre maison de disques ? Parce que tant que tu y seras, certaines personnes continueront à pensé que tu as eu des passe-droit. La seule fille artiste chez BSC ! Enfin, si on ne compte pas ma sœur. Mais elle a eut la chance que c’est Charles Reed qui l’a engagé et pas Jimmy. Toi, tu as fait l’exploit qu’une femme ne fera jamais.

Mais ça ne comptait pas. Dans la tête des gens, ça ne comptait pas.

-Et pourquoi le droit des affaires ? Tu as ta carrière, non ? Pourquoi s’efforcer de faire le droit, alors ?

@ Billy Lighter

Victor ne perdait pas en confiance et était certain que dans un avenir rapproché, il serait officiellement nommé comme étant mon avocat. Honnêtement, ce genre de question me laissais indifférente puisque je m’en remettais totalement au jugement de Daniele. N’était-ce pas pour cette raison qu’il était mon manager ? Pour veiller aux meilleurs de mes intérêts ?

- L’avenir nous le dira alors.

L’avocat supposait même que je puisse en hériter à la mort de mon père et ça me fit un drôle d’effet, comme réflexion. Mon père n’était pas près de la mort quoi que le décès prématuré de Lola remettait pleins de choses en perspective. Moi-même je me posais plein de question depuis que j’avais appris la triste nouvelle. Vivais-je assez ma vie à fond pour dire que, si je devais mourir demain matin, j’aurais accompli plusieurs belles et bonnes choses ?

- Elle laisse un grand héritage musical, sa musique ne s’éteindra pas avec elle.

Comme The Army, on continuera de parler de Lola, à chanter ses chansons, à les diffuser. Ses enfants pourraient entendre la voix de leur mère, grandir en découvrant quelle grande chanteuse elle était.

- Laisse-moi t’offrir mes plus sincères sympathies, dans ce cas.

Je ne savais pas que Victor connaissait si bien Peyton. Je pensais surtout à Howard qui devait en baver en ce moment mais à qui ne n’osais pas passer de coup de fil par peur de ne pas savoir quoi lui dire ou d’être maladroite.

Ensuite, ce fut le déferlement de questions, l’une n’attendait pas l’autre ce qui me donna l’impression d’être sous interrogatoire et Victor ironisa que Ricci pouvait m’aider à me trouver un avocat, si j’en ressentais le besoin.

- J’y songe, dis-je en rigolant.

Je répondis donc aux questions de mon beau-frère dans l’ordre puisqu’il semblait vraiment s’intéresser à mes stages et mes cours. Si ça pouvait le satisfaire d’en apprendre, je ne voyais pas le mal là-dedans bien que je sentais une certaine pointe de suspicions concernant l’endroit où je faisais mes stages. Je me devais de remettre les pendules à l’heure sans sembler le faire.

- Non, parce que c’est Jack Perry qui m’a approché en premier et comme tu le sais, il travail chez BCS. Il m’a offert ma toute première chance, bien avant que Jimmy n’accepte que je sois signée. Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent mais la vérité est que j’ai suivis le premier qui m’a donné ma chance. Si Jack avait travaillé chez MTI, l’histoire serait différente.

Les gens pouvaient croire que mon exploit ne tenait qu’au fait que j’étais la fille de Jimmy, ils n’avaient pas tort. Je commençais à m’en foutre de l’opinion de Monsieur et Madame tout-le-monde à propos de ça. Je venais de terminer une tournée mondiale qui avait fait salle comble partout au travers le monde et ça, ça ne venait pas de mon père.

- Et pourquoi pas ? L’un n’empêche pas l’autre et au final, si un jour j’ai besoin d’un avocat, je comprendrai exactement tout ce qui se passe. Aurais-tu peur que je me lasse de la chanson et que je vienne jouer dans tes plates-bandes ?

C’était de l’humour. Victor était assez intelligent pour savoir que je ne songeais pas un seul instant de lui faire compétition.

- J’aime chanter, c’est ce que je veux faire comme carrière, le plus longtemps possible mais en toute franchise, ne sachant pas de quoi sera fait demain, j’aime aussi avoir d’autres possibilités sous la main. Ce serait une occasion de travailler avec Julian, de faire équipe avec l’homme que j’aime.  

@ Billy Lighter

De la mort possible de Jimmy Reed dans un futur lointain, voir proche, on en était venu à Lola qui était morte tragiquement. Il n’y avait rien n’à faire… Ça mort me touchait comme peu de chose avant ça m’avait touché. Je n’ai pas vécu beaucoup de deuils significatifs depuis que j’étais né et j’avais très peu d’amis proches. Lola, je la considérais comme telle et sa mort m’attristait réellement.

Livia déclara que la diva allait laissé un grand héritage musicale. J’hochai de la tête.

-Sa musique sera une référence pour un tas d’artistes dans les décennies à venir.

Mais ça n’empêchait que Lola, en tant que personne, allait me manquer. Livia ne savait pas, avant que je ne lui dise, que j’étais plus proche de Lola qu’elle ne l’imaginais. Elle m’offrit alors ses sympathies. J’esquissai un maigre sourire.

-Merci.

Mais je me repris assez vite pour passer à ce qui ressemblait, pour Livia, à un interrogatoire digne de ceux que je faisais subir à certains témoins en cour de justice. Du coup, elle y alla d’un trait d’humour que je repris au vol pour y aller du mien, un peu plus moqueur. Mais elle le prit bien en disant qu’elle songeait bel et bien à utiliser Ricci pour lui trouver un avocat afin de répondre à mes questions. Je rigolai un peu.

Et elle répondit, en gros, qu’elle voulait tracer son propre chemin. En gros, ne pas vivre au crochet ni dans l’ombre de Jimmy Reed. C’était tout à son honneur bien que difficile vu qu’elle était employée par la maison de disques de Jimmy. Mais il y avait une raison évident à ça et cette raison c’était Jack Perry.

-Mais Jack Perry n’est plus ton manager… Tu n’as pas pensé, au moment de changer, à aller voir chez MTI au lieu de prendre Ricci ? Parce que Ricci te rapproche encore plus de ton père… Ils sont meilleurs amis.

De toute façon, Livia ne pourra jamais changer la vision des gens. Mais j’avais l’impression qu’elle en était consciente et que sa tactique était de laisser dire et faire ses preuves sur le terrain.

Je la questionnai alors sur son choix d’étude et sur sa carrière. Elle disait que l’un n’empêchait pas l’autre. Ça l’aiderait à mieux comprendre le milieu dans lequel elle travaillait en tant que chanteuse. Je devais rendre ça à Livia : elle était mature pour son âge et savait comment ne pas se faire avoir par le premier venu en se préparant au mieux.

A sa question, je rigolai.

-Non, je n’ai pas peur. A vrai dire, je trouverais ça intéressant de te voir jouer sur mes plates-bandes. J’aime les nouveaux défis. Mais ça serait triste que tu plaques la chanson pour jouer les avocates. Parce que tu as un talent inné pour la chanson.

Comme Lola. Les deux femmes étaient différentes mais avaient des points communs ce qui, indéniablement, me faisait apprécier certaines facettes de la fille de Reed.

Elle confirma vouloir faire de la musique le plus longtemps possible. Pas d’autres ambitions, donc ? Si, celle d’épauler son mari… De faire équipe avec lui.

-Tu es prévoyante. Tu tiens ça de ton père.

Il l’était aussi.

-C’est vrai que j’ai appris que Julian était en train de lancer sa marque de voiture. Il va gagner le gros lot avec une entreprise pareille. Du coup, oui, j’imagine que si tu es diplômée, il aura besoin de toi. De ce que j’en sais, Julian est un ingénieur de talent malgré son jeune âge. Niveau affaire c’est tout autre chose, il parait. Il dépense beaucoup sans réfléchir. Don le dit souvent.

Il ne le dit pas aussi crûment mais il parait que Julian Hughes aime dépenser des thunes pour des choses qui ne lui serviront peut-être jamais ou pour une nouvelle technologie qui n’a pas encore fait ses preuves.

-Tu aimes les bagnoles, Livia ?

J’esquissai un petit sourire. Epauler son mari reviendrait à naviguer dans le monde de l’automobile. Il faut aimer…

@ Billy Lighter

La curiosité de Victor allait en tous les sens. Une vraie petite fouine celui-là mais je me prêtais tout de même au jeu sachant très bien que de ne pas répondre ou en détournant ses questions, j’attiserais encore plus sa curiosité.

- Je n’ai pas laissé Jack par caprice ou parce que je n’étais pas satisfaite de son travail. Je me suis tournée vers Daniele parce que justement, j’ai vu en lui une possibilité de faire bouger davantage ma carrière. Si Daniele avait été manager dans une autre maison de disque, mon choix aurait été le même. C’est avec lui que j’avais envie de travailler, toute allégeance pouvait-il être.

C’était la vérité.

La réputation de Daniele n’était plus à faire. Je savais qu’avec lui, ma carrière prendrait un envol qui aurait pris plus de temps avec Jack non pas parce que mon premier manager n’était pas compétent, au contraire. Cependant, il était un peu trop prudent et peut-être un peu trop paternaliste et protecteur avec moi pour me lancer dans l’arène s’il pensait que nous brûlions des étapes.

- Ricci me rapproche de mon père ? Pourtant, je ne l’ai pas moins vu que depuis que je travaille avec Daniele. Leur amitié n’a aucune interférence sur ma carrière, au contraire.

Je voyais un peu là ou Victor voulait en venir en traçant toujours un parallèle entre ma carrière, mon père, son amitié avec mon manager. Il était de ceux qui pensaient que je ne m’étais rendue là où je me trouvais aujourd’hui parce que papa veillait au grain. Il pouvait le croire, ma carapace commençait à être plutôt bien épaisse et les commentaires de ce genre me coulaient sur le dos comme sur celui d’un canard.

- Si j’étais passée chez MTI en quittant Jack, les gens auraient trouver à dire quelque chose tout autant que si, au tout début, une autre maison de disque m’avait signée. J’ai cessé d’être Olivia Cortez pour beaucoup trop de gens à partir du moment où Jimmy a reconnu sa paternité et cela aurait eu le même effet, peu importe ce que j’aurais fait de ma vie.

C’est en ayant ça en tête que j’ai prit le partit de me fermer aux commentaires à ce sujet. Si je commençais à répondre et m’en défendre, je n’aurais plus le temps pour chanter et pour mes études. C’est d’ailleurs là-dessus que Victor dirigea ensuite ses questions, preuve qu’il m’avait bien étudiée. Là encore, sans vouloir trop broder, je répondit à ses questions sur ce qui me poussait à poursuivre des études en droit des affaires malgré ma carrière bien lancée.

- Je n’ai pas l’intention d’abandonner ma carrière de sitôt, rassure toi. Ceci étant établi, ma carrière ne m’empêche pas de m’instruire ce qui est parfait. J’aime apprendre et je trouve que c’est une belle façon d’investir de mon temps en ajoutant des cordes à mon arc.

Pour Victor, cela démontrait que j’étais une personne prévoyante et que je tenais ce trait de caractère de mon père. Il ne lâchait pas facilement l’affaire, décidément.

- Tu ne connais pas ma mère pour croire que je tiens ce trait de Jimmy. Il est certes prévoyant mais ma mère ne donne pas sa place et comme tu le sais, c’est elle qui m’a élevée.

J’estimais que mes acquis en droit serait bénéfique lorsque Julian se lancerait en affaire avec sa nouvelle marque de voiture sur laquelle il travaillait sans compter les heures et… son pognon ! Ça aussi, Victor semblait le savoir ce qui m’irrita un peu mais je ne le laissais pas transparaitre, du moins, je ne pensais pas que Victor l’ai ressenti.

- Se lancer en affaire demande temps et argent, je ne dois pas te l’apprendre. Julian à une passion qui demande beaucoup d’investissement de temps et d’argent.

Je ne savais cependant pas que Don s’en plaignait. En tous les cas, il ne l’avait jamais fait devant moi. Est-ce que mon beau-père s’était à ce point rapproché de sa fille que pour parler de Julian et de moi quand nous n’étions pas là ? Si tel était le cas, je pouvais figurer que Carrie jubilait en partageant les paroles de son père avec Victor.

- Pour l’instant, pas plus que ça. Pour moi, une voiture a quatre roues, un volant et des miroirs qui ne servent pas à retoucher son maquillage. Cependant, je m’efforce de comprendre et de m’y intéresser en passant des heures dans le garage avec Julian. J’adore le regarder travailler.

Je tentais de mon mieux d’épauler Julian dans sa passion autant qu’il ne le faisait avec moi pour ma carrière et mes études. Nous formions une belle équipe bien que nos occupations respectives commençaient à empiéter un peu sur notre couple. Nous demeurions tout de même très unis, c’est ce qui comptait le plus à mes yeux.

- Donc, Victor. Avec Carrie qui s’est réconciliée avec son père et qui reprendra éventuellement les rennes de MTI, tu dois être content. Tu y trouveras ton compte, en tous les cas. Julian et moi étions très heureux d’apprendre la nouvelle, un poids de moins pour Julian qui ne se voyait pas au commande d’une maison de disque, surtout avec le rythme de nos vies. Tandis que toi… Tu seras comme un petit poisson dans l’eau. Parfaitement dans ton élément.

@ Billy Lighter

Livia déclara ne pas avoir lâché Jack parce que Jack était mauvais mais parce qu’elle avait vu en Daniele une façon de faire avancer sa carrière. En gros, ce n’est pas la maison de disques qui guidait les choix de Livia mais les managers.

-C’est un bon choix. Ricci est le meilleur manager qui soit.

Je ne pouvais pas le nier. Il était meilleur que ce vieux Daryll, par exemple, que je connaissais très bien vu qu’il gérait la carrière de ma sœur depuis ses débuts. Daryll était vieux jeu. Il stagnait depuis des années. Il ne se modernisait pas. Ce qui faisait que plus ma sœur prenait de l’âge plus elle perdait en notoriété.

Livia, elle, savait faire les bons choix pour sa carrière. Et pour sa vie aussi, hein ! Elle est mariée à Julian Hughes ! Je ne pouvais qu’approuvé ce choix. J’en avais fait un similaire.

J’avais tout de même ajouté que Ricci la rapprochait de son père au lieu de l’en éloigné. Mais elle disait que leur amitié n’interférait pas dans sa carrière. J’esquissai un petit sourire.

-Tant mieux pour toi. Ça serait triste qu’ils te fassent de l’ombre.

Livia avait du répondant, c’était le moins que l’on puisse dire. Elle était persuadée que quoi qu’elle fasse, certains auraient tout de même jugé ce qu’elle aurait fait. C’était le lot d’être une star ça. Et elle en était bien consciente.

-C’est ça la vie de star. Les gens trouvent toujours à redire. Mais je vois que tu gardes la tête froide.

La preuve… Elle avait brillamment répondu à mes questions. Mais j’en avais d’autres en réserves. Notamment sur son choix de faire du droit en affaires. Elle mis en avant le fait que faire des études n’entrait pas en contradiction avec sa carrière de chanteuse. Une carrière qu’elle comptait poursuivre aussi longtemps que possible. Était-ce ses vraies ambitions ? Peut-être… Rien ne me permettait d’en douter.

-Chanteuse, musicienne et expert en droit des affaires. C’est déjà trois bonnes cordes. Bien que je suis partisan du fait qu’il ne fait pas s’éparpiller trop.

Moi, je n’avais fait que le droit. J’étais devenu expert. Je ne m’étais concentré que là-dessus. J’étais aussi expert en jet-set ! Mais pour ça, il ne faut pas faire de grandes études. Simplement participer à des galas et autres fêtes.

Je mis en avant la prévoyance de Livia. Un trait que je pensais bien qu’elle tenait de son père. Mais elle souligna que je ne connaissais pas sa mère. Une mère qui l’avait élevée. Donc, elle pensait bien plus tenir d’elle que de Jimmy Reed. Vous savez ce que je pense de Maritza Reed ? Qu’elle avait eut la chance d’être tombée en cloque et que Livia ait cherché son père. Sinon, elle serait encore en train de jouer les mères au foyer au Mexique. C’était une belle opportuniste. Et, croyez-moi, de mon point de vue ce n’est pas péjoratif !

J’en suis un aussi !

-Tu marques un point. Je ne la connais pas.

Elle mit en avant le fait qu’elle pourrait aider Julian avec sa marque de voiture. Un Julian que je savais très dépensier. C’est Don qui me l’a dit. Mais Livia semblait au courant. Elle approuvait même. J’esquissai un petit sourire.

-C’est vrai. Il faut investir. Mais pas démesurément. Tout ce calcule en affaire.

Et Julian ne calculait rien quand il s’agissait d’acheter une nouvelle technologie qui n’a pas encore fait ses preuves. Si ça ne fonctionne pas ou qu’un meilleur modèle de cette technologie sort dans un mois, il perdra de l’argent au finale.

J’haussai des épaules.

-Mais bon… Il a de la chance d’avoir Don derrière lui.

J’avais demandé à Livia si elle aimait les voitures mais ce n’était pas son truc. Pas sûr, alors, qu’elle aime tant que ça épauler son mari. Même si elle disait adorer le regarder travailler. J’esquissai un petit sourire.

-Carrie aime aussi me regarder travailler.

Elle aimait le faire en petite tenue pour m’aguicher, surtout… Mais bon, passons.

Livia tenta alors de faire cesser mes questions sur elle pour passer à moi et aux ambitions de Carrie sur MTI. Apparemment, pour Livia, c’était une aubaine que de ne pas hériter de MTI. Je la sondai du regard affichant un petit sourire.

-C’est surtout Carrie qui sera comme un poisson dans l’eau. Moi, quand elle héritera de MTI, j’aurais simplement plus de boulot mais mon boulot sera fort le même. Je serais son avocat. Je le suis déjà. Pour moi, ça ne changera rien.

Si ça changera mon compte en banque.

-Et Carrie reprendra bien les rennes. C’est ce qu’elle veut. Moi, je suis le mouvement. Je ne suis pas du genre à faire taire les ambitions de ma femme. Je ne suis pas le genre d’homme a vouloir une femme au foyer faite uniquement pour torcher le cul d’une marmaille.

Je ne veux pas d’enfants, déjà. Ça Carrie le sait. Elle en a déjà deux de toute façon, donc, elle n’a pas insisté du tout.

-Et, oui, Don m’a dit que Julian avait dit que ça l’arrangeait. Tant mieux si tout le monde est content, non ?

Je la fixai avec un petit sourire.

-Puis, tu n’auras pas BSC non plus donc tu n’auras pas à avoir ce poids-là non plus.

Vu que c’est J.R. qui allait en hérité. Mais ça me faisait plaisir de le souligner !

@ Billy Lighter

La maison de disque n’avait pas influencé mon choix quand j’avais prit la décision de mettre un terme à mon association avec Jack. Évidement, j’avais priorisé BSC mais si j’avais eu envie de travailler avec Samantha, par exemple, je l’aurais fait. Quoi que… Probablement pas. Je n’avouerai pas devant Victor que ma place chez BSC, qu’importe la manière dont je l’avais obtenue, j’y tenais. Fut une époque ou c’était également le seul vrai lien que je partageais avec mon père.

- Pour moi, il l’est.

Victor estimait tout de même que l’amitié entre mon père et mon manager me rapprochait de mon père. Or, le rapprochement s’était fait alors que j’étais toujours avec Jack et, depuis que j’avais signé avec Ricci, j’avais été à ce point occupée que je ne voyais pas si souvent que ça mon père. Je voyais mal comment l’amitié entre Ricci et mon père risquait de me faire de l’ombre. Ça ne se jouait pas au même niveau, ça ne se rapprochait même pas.

Puis, ce que les gens avaient à dire sur ma relation avec mon père et le fait que je soit chez BSC m’importait peu. Avec le temps j’avais apprit à me forger une carapace ce qui était nécessaire. J’avais aussi compris que si j’étais aller chez MTI ou ailleurs, ils auraient trouver quelque chose à dire alors, l’important en fait était que moi j’étais bien.

Mes études intéressaient mon beau-frère qui trouvait que j’avais déjà plusieurs cordes à mon arc. Il sentit aussi le besoin d’ajouter qu’en ce qui le concernait, il n’aimait pas qu’on s’éparpille.

- Heureusement alors qu’il s’agit de moi et non de toi. Je ne sens pas que je m’éparpille, tant que je sais gérer mes différents projets.

Je ne lui disais pas comment mener sa vie, je m’attendais donc à ce qu’il ne commente pas ma façon de gérer la mienne d’autant plus que l’on ne se connaissait pas vraiment encore. Cela ne l’empêcha pas d’ajouter que ma prévoyance était un trait que je tenais de mon père. Or, je trouvais plutôt que cela me venait de ma mère, une femme qu’il ne connaissait pas.

Il changea ensuite de sujet pour me parler de Julian et de l’argent qu’il investissait, sans compter, pour sa future marque de voiture. Mon époux y passait des heures, ça non plus il ne les comptait pas.

- Peut-être alors qu’à titre de beau-frère qui semble s’en préoccuper, tu pourrais lui donner des conseils avisés.

Victor me tapait de plus en plus sur les nerfs à vouloir donner son opinion sur un petit peu tous les aspects de ma vie, puis maintenant sur celle de Julian. Je n’allais pas me plaindre devant lui que je jugeais les dépenses de Julian excessive et qu’il passait plus de son temps sans son garage qu’avec moi.

- Don apprécie de pouvoir supporter Julian dans son entreprise.

Je voyais là une occasion pour le père et le fils de passer du temps ensemble et de se rapprocher ce qui ne pouvait être que bénéfique.

Je tentais de changer l’allure de la conversation en parlant des ambitions de Carrie qui allait mettre la main sur MTI, du moins, c’est ce qu’elle croyait. Je n’avais pas renoncé de lui subtiliser son héritage. J’y arriverais d’une façon ou d’une autre.  Victor n’y voyais que du bon, des bénéfice pour lui surtout, puisqu’il continuerait de représenter légalement sa femme ce qui lui apporterait plus de boulot. Carrie rêvait de pouvoir commander la maison de disque de son père, ce qui l’occupera et lui passera l’envie de faire d’autres bébés. Ça me faisait un point commun avec ma belle-sœur puisque Julian et moi avions déjà statués que nous ne voulions pas de bébé.

- Effectivement, ça arrange tout le monde.

La remarque de Victor sur le fait que je n’aurais pas non plus BSC puisque la compagnie reviendra à mon petit frère ne m’irrita pas plus que ça. Je le savais déjà depuis bien longtemps mais si je suivais la mentalité de Victor, je pouvais lui répondre que ça me ferais probablement plus de boulot.

- Qui sait si J.R. ne requiert pas mes services comme avocate. Évidemment, je serai très heureuse de conseiller mon frère.

Je soutenue le regard de Victor, y voyant comme un test, comme s’il cherchait à me décontenancer. Il pouvait essayer si ça l’amusait, moi, j’avais autre chose à faire.

- Je vais devoir de chasser, cher beau-frère. J’ai beaucoup de travail encore et j’aimerais bien avancer. Tu remettras mes amitiés à Carrie ?

@ Billy Lighter

Livia ne trouvait pas qu’elle s’éparpillait. Elle disait savoir gérer ses différents projets. Grand bien lui fasse ! Bien que c’était plus facile avec un manager, j’imagine ? Même si Ricci ne gérait pas encore ses études… J’haussai des épaules.

-Si tu le dis.

J’avais juste fait un commentaire. Mais bien des gens n’aimaient pas que d’autres commentes ce qu’ils font. Moi, j’adorais faire ça ! Je donnais souvent mon avis sur tout ce qui avait le don d’agacé un tas de gens, mes parents les premiers. Ils m’aimaient. Je le savais. Mais qu’est-ce que je pouvais leur taper sur les nerfs !

J’avais parlé de l’attitude dépensière de Julian. Livia ne semblait pas troublée par ça. Elle disait qu’il fallait bien investir pour arriver quelque part. Sauf que Julian abusait et risquait de perdre de l’argent, au final. C’est ce dont Don avait peur. Que Julian ne prenne pas assez conscience de la valeur de l’argent.

Moi j’en avais conscience ! Mais le jeune Hughes, beaucoup moins !

Livia disait que je pourrais donner des conseils à Julian. J’esquissai un petit sourire en coin.

-C’est sûr que ce n’est pas Don qui va lui dire et lui donner des conseils. Alors sans doute je devrais prendre ce rôle.

Don préférait payer que de risquer de froisser son dépensier de fils. Bien que je n’avais aucune envie de perdre mon temps à conseiller le gamin.

Livia mit en avant que Don appréciait supporter Julian. C’était vrai. Il adorait ça. Il était du genre à ce dire que l’argent est un moyen de garder ses enfants autour de lui. Tout ce qu’il attire en faisant ça c’est des gens comme moi.

-Normal, il aime son fils.

Livia contre-attaqua en parlant de Carries et de ses ambitions sur MTI. Je disais y trouver mon compte bien que, pour moi, les choses n’allaient pas tellement changer. Seule ma charge de travail aller changer. J’essayais de minimiser mon implication dans les plans récents de Carrie.

Livia, elle, disait que c’était un poids en moins pour elle et Julian. Tant mieux alors, non ?

Il semblerait.

Mais je me permis quand même de titiller son ego en parlant de BSC et du fait qu’elle n’en héritera jamais. Mais elle resta calme et déclara que, peut-être, J.R. aura besoin de ses services un jour. Je souris.

-Peut-être… Qui sait ? Pour l’instant, J.R. est toujours en train de boire des biberons, alors…

Beaucoup de chose pouvait se passer et changer d’ici à ce qu’il hérite. S’il héritait…

Livia mit alors fin à la conversation. Elle disait avoir encore du travail. J’esquissai un petit sourire en coin et achevai mon whisky d’une traite avant de me lever.

-Je lui remettrais tes amitiés. Je vais rentrer chez moi. J’ai des papiers à faire.

Et ils concernaient Ben Masters.

-A la prochaine.

Je lui fis un petit clin d’œil avant de m’en aller.

@ Billy Lighter