Aujourd’hui, c’était le jour du procès du mois. Ward Fleming, le fils de mon client, Thomas Fleming, allait être jugé pour un tas de crime. On ne parlait que de ça dans les journaux. Il faut dire que ça faisait vendre ce genre d’histoire où être un monstre se passait de générations en générations.

Ward Fleming avait peu de chance de s’en sortir. Enfin, c’est ce que pensait Thomas. D’ailleurs, il en était ravi ! Il avait bien envie que son fils le rejoigne à Saint-Quentin pour la fin de leur vie respective. Ou se tape la chaise électrique. Bref, il souhaitait son malheur mais ça faisait bien longtemps que je savais qu’il n’y avait absolument aucun bon fond chez Thomas Fleming. Il y en avait-il chez Ward ? Je ne le connaissais pas mais il ne passait pas devant le juge pour autant de fait pour rien.

Bref… Ça m’amusait de lire tout ça et j’étais impatient de voir si Anderson allait réussir à offrir au moins la perpétuité à son client et lui éviter la mort. Je me croyais bien plus fort qu’Anderson. Je l’avais déjà vu à l’action. Je crois que je n’avais rien n’à apprendre de lui.

Il était 14h et je venais de finir de lire un énième article dans une des salle de repos des bureaux de BSC. J’aimais bien cet endroit. Même si, aujourd’hui, je n’avais rendez-vous avec personne. Mais comme j’étais l’avocat de Jimmy Reed j’aimais me promener dans cette foutue tour.

J’avais d’abord flirté avec la réceptionniste avant de me taper ici. Je savais que le big boss n’était pas là. Je m’étais, d’ailleurs, garé à sa place. Bah… Il n’est pas là… Et le parking est quasi rempli… Alors je ne vois pas pourquoi je me priverais de me garer là… Surtout que, par chance, le petit chien de garde de Reed n’était pas là non plus… Était-ils malade ? Jimmy Reed l’avait-il, enfin, renvoyé pour excès de zèle ? Avait-il était arrêté par la police pour suivre le même chemin de vie que son père et son grand-père ? Était-ils à l’école ? Vu qu’on est en septembre, je penchai pour la première option.

Je pris un autre magazine qui, cette fois, parlait de Lola… Sa mort m’affectait toujours et c’est bien pour ça que j’essayais de me changer les idées en me pavanant autant chez BSC que chez MTI. J’avais mes passe-droits dans les deux tours. Et mon badge bien qu’il restait toujours dans ma poche.

-Tu traine encore ici ?

Je levai mes yeux de mon magazine tout doucement. J’avais bien reconnu la voix de ma sœur.

-Oui. Et toi ? Tu ne devrais pas être en train de torcher le cul de Masters en studio ?

Elle soupira et roula des yeux avant de m’enlever le magazine des mains. Elle s’installa à côté de moi.

-Arrête de te torturer en lisant des articles sur Lola… Et tu devrais sérieusement songé à arrêter de te pavaner ici avant que Carla ne se fasse virer par ta faute.

Carla c’était la nouvelle réceptionniste. Elle était jeune, jolie et, surtout, facile à distraire. J’haussai des épaules.

-Virer ? Pourquoi ?

Les lèvres de ma sœur se pincèrent.

-Parce que ça fait quelques fois qu’elle rate des appels important de Frances parce que tu la distrait et qu’elle ne répond pas au téléphone quand tu t’amuse à venir lui causer toutes les vingt minutes… Et je te jure que Frances n’apprécie pas. Les nouvelles vont vite dans cette tour, Victor, Frances sait que c’est ta faute mais c’est sur Carla que ça retombera… Alors, arrête.

Ma sœur pouvait être rabat-joie quand elle voulait… Je soupirai avant de reprendre le magazine sur Lola.

-Je me torture si je veux… Et je parle à la jolie Carla si je veux. Si Frances la vire peut-être que je pourrais l’engager comme secrétaire personnelle.

Je doutais que Carrie soit d’accord mais bon… Ma sœur soupira et sa leva.

-Tu ne veux rien entendre ? Je m’en vais alors.

Et elle s’en alla avec son air désespéré.

-Nom de Dieu !

J’avais fait la grasse matinée aujourd’hui avant de me rendre à ma tour. Désormais, J.R. faisait ses nuits et comme Maritza ne travaillait pas, j’en profitais pour rester au lit avec elle. Jusqu’à ce que mon héritier décide qu’il en avait marre de rester au lit. Mais comme il me ressemblait à ce niveau-là, il ne nous réveillait jamais à l’aube.

J’avais pris le temps d’un bon déjeuner copieux et d’une tasse de café en même temps que je lisais le journal du jour. Il y avait deux thèmes récurrents : le procès de Ward qui avait lieu aujourd’hui et dont je savais qu’il s’agirait juste d’un gros cirque pour la forme.

Et la mort de Lola. Bon débarras. MTi perdait une nouvelle personnalité phare de son palmarès et ce n’était pas pour me déplaire.

Bref… Pourquoi j’étais en train de jurer maintenant que j’étais sur le parking de MA tour ?

Et bien parce que ce petit enfoiré d’Hunter. Victor. Il s’était parqué à MA place !

-On voit bien que Grant n’est pas là.

Grant ne l’aurait jamais laissé faire, mais il devait être… à l’école ? Je le supposais. On était en septembre. L’école recommençait, non ?

Je me parquai alors juste derrière la voiture de mon jeune avocat. Ainsi, il ne pourrait pas sortir d’ici sans venir me le demander gentiment.

Je sortis de mon véhicule et montai droit dans mon appartement, saluant juste la toute jeune Carla au passage.

Je sortais à peine de l’ascenseur, au dernier étage, que Frances me tomba dessus.

-Ah ! Monsieur Reed ! Vous êtes là !

Je souris.

-Bien le bonjour à toi aussi, Frances. Un problème ?

Elle avait sa tête des mauvais jours.

-Oui ! En effet ! Cela fait une heure que j’essaye de contacter Carla ! Mais Victor Hunter n’arrête pas de lui tourner autour et elle ne répond pas au téléphone !

Je soupirai.

-Je vais aller voir Victor. Il a osé prendre ma place de parking !

Je repris donc l’ascenseur… Je ne savais pas exactement où se trouvait Victor mais j’en eu une petite idée en voyant sa sœur sortir de la salle de repos avec l’air agacé.

-Bonjour, Victoria. Ton frère est là.

Elle hocha la tête et souris.

-Il est là et tout disposé à se faire engueuler.

J’eus un sourire mauvais.

-Tant mieux ! Bonne journée, Vicky.

J’entrai dans la salle de repos et retirai brutalement le magazine des mains de Victor.

-Ce n’est pas la peine de t’acharner. Apparemment, tu ne sais pas lire.

Oui, car c’était bien indiqué dans le parking que la place la plus proche de l’entrée de la tour était la mienne !

-Tu as bien de la chance que Grant ne soit pas là.

J’avais replongé dans ma lecture après le départ de Vicky. Mais j’avais à peine lu quelques lignes que quelqu’un arracha violemment mon magazine de mes mains. Je fronçais les sourcils prêt à envoyer mon plus beau regard mauvais à celui ou celle qui venait de faire ça.

Je levai, donc, les yeux, pour constater qu’il s’agissait de Jimmy Reed. Il était là, lui ? A cette heure-ci ? Je croyais que les journées de bureau commençaient à 9h du matin… On était en début d’après-midi.

Je levai un sourcil alors que Reed ne semblait pas forcément content. Il déclara que ça n’était pas la peine de m’acharner à lire des magazines étant donné que je ne savais pas lire.

Qu’est-ce qu’il me valait de me faire insulter comme ça ?

Quand il parla de Grant, je compris qu’il parlait certainement de la place de parking que je lui avais impunément volé parce qu’il n’était pas là et que je n’avais pas envie de faire trois fois le tour du parking pour prendre l’une des dernières places qui restait.

J’écartai les bras lançant.

-Sinon quoi ? Il m’aurait poignardé ? Le modus operandi est aussi génétique ?

J’esquissai un petit sourire assez fier de ma répartie. Le petit Grant me semblait bien plus psychorigide que son grand-père mais ça ne voulait pas dire qu’il n’allait pas se mettre, un jour, à poignarder des gens sans raison.

Je regardai alors ma montre et fit semblant d’être choqué.

-Et bien ! Tu es en retard…

Je relevai les yeux sur lui.

-Je pensais que tu ne viendrais pas et je n’avais pas envie de faire cinquante fois le tour du parking. A cet heure, il ne reste presque plus de place, tu sais ?

Je fis la moue.

-Oui, tu le sais… Tu as certainement dû chercher une place de parking du coup… Je te présente mes plus sincères excuses.

Je dis ça sur un ton exagéré. C’est bon là ? Je peux retourner voir Carla ? A moins que Reed ne soit pas là que pour râler…

-Tu voulais me voir pour parler business ? Tu as une affaire à me donner ?

J’espérais parce que je suis en manque de sensations, là… Puis, il fallait que je pense à autre chose qu’à Lola.

J’avais violemment retiré le magazine des mains de Victor qui parut d’abord surpris puis contrarié. Très bien, je n’étais pas là pour le caresser dans le sens du poil.

Je lui fis remarquer qu’il ne savait pas lire et qu’il avait bien de la chance que mon petit garde du corps n’était pas là. J’eus un sourire mauvais quand il me demanda si Grant l’aurait poignardé. Je savais que Victor était aussi l’avocat de Thomas Fleming, le grand-père de Grant.

-Je compte bien faire de Grant quelqu’un de bien meilleur que ses parents. Il ne tuera pas, mais je compte bien user de son attitude stricte pour servir mes intérêts.

Il regarda sa montre et constata que j’étais en regard. Je rigolai, cynique.

-Tu oublies que je suis le patron ici. Personne ne fait mes horaires.

Il m’expliqua alors, le pauvre, que le parking était plein et qu’il n’avait pas eu envie de tourner dedans… Et il ajouta que j’avais du faire de même vu qu’il avait pris ma place.

J’eus un sourire très mauvais.

-Non. J’ai bloqué ta voiture avec la mienne.

Je fis la moue.

-Et si tu ne vas pas la bouger tout de suite avec moi, j’appellerai la dépanneuse et tu n’auras qu’à te démerder pour aller la rechercher à la fourrière.

Quant à ses excuses, elles n’avaient rien de sincère.

Il pensait que j’étais là pour lui confier une affaire. Je roulai des yeux avant de les reposer sur lui.

-Non, je suis ici pour venir remettre un peu d’ordre dans le bordel que tu fous dans la tour par ta simple présence.

Je roulai le magazine dans mes mains, comme pour avoir quelque chose avec lequel le frapper, comme un vilain chien.

-Tu distrait les secrétaire, Frances est furieuse.

Et quand Frances est furieuse, c’est sur moi qu’elle se défoule.

-Je peux savoir ce que tu fais ici alors que tu n’as aucune affaire liée à BSC sur laquelle travailler ?

J’avais fait une réflexion sur Grant et sa génétique douteuse. Mais Jimmy Reed comptait faire en sorte que le gamin devienne bien meilleur que son père et son grand-père. J’avais vu le gamin… C’était bien mal parti, s’il veut mon ami. Jimmy Reed semblait vouloir modeler le petit psychopathe pour qu’il serve ses intérêts.

-Jimmy Reed contre la génétique ! Waw ! Beau combat ! Et bon courage.

Parce qu’il y avait du boulot. Le gamin était toujours renfrogné. Il parlait presque par monosyllabe et avait une côte de popularité très basse au sein de BSC. Le seul qui l’aimait c’était Jimmy Reed… Même Thomas Fleming a plus du succès à Saint-Quentin.

Bref… Je savais bien ce que Reed me reprochait et je regardai ma montre pour constater son retard. En gros, j’expliquai le fait que j’avais pris sa place par le fait que je ne pensais pas le voir arriver à cette heure-ci. Mais comme le disait si bien Jimmy, personne ne faisait ses horaires. Je fis la moue mais n’ajoutai rien.

J’avais expliqué que le parking était plein et que… Il avait dû l’être pour lui aussi. Sauf que non ! Il s’était carrément parqué derrière moi ! Je fis une moue contrariée alors qu’il parla de fourrière. Ce n’est pas très sympathique tout ça…

-J’irais la bouger…

Je me retins d’ajouter « seigneur » pour l’ennuyer.

-Enfin… Pour ça il faudra que tu bouges la tienne aussi. Sinon, je serais obligé d’appeler la fourrière aussi…

J’haussai des épaules avant de lui faire signe que ce n’était pas contre lui mais que c’était simplement de la logique.

Je demandai alors si Reed était venu me voir pour me donner une petite affaire croustillante sur laquelle travailler. Mais non ! Il était venu parce que, visiblement, ma simple présence dans cette tour la mettait sans dessus dessous. Je pris un air étonné.

-Ma présence ? Mais… Je ne fais que lire des magazines… Comment ça peut mettre ta tour sans dessus dessous ?

Ok… Je faisais un peu plus que lire des magazines. Je parlais aux secrétaires, aux réceptionnistes, aux divers visiteurs… Et quand je parle et bien… Ça prend du temps.

Jimmy déclara, avec mon magazine roulé en main comme s’il comptait me frapper avec, que je distrayais les secrétaires et que Frances était furieuse. Frances, c’était la secrétaire de Reed… Une femme d’environs l’âge de Carrie à l’allure strict mais sexy. Dommage qu’elle soit si coincée du cul… Et si vieille.

Je pris un air des plus innocent.

-Je ne les distraits pas… J’embelli leur journée. Frances leur met trop la pression. Elle et Grant sont de vrais tyrans quand tu n’es pas là.

J’exagérais… A peine !

Il me demanda alors ce que je faisais ici… J’haussai des épaules regardant autour de moi…

-D’après Vicky, je me pavane… Je suis en congé, vois-tu. Enfin, je me suis accordé un congé. Je m’ennuyais et je suis, donc, venu ici parce qu’il parait que la tour d’à côté c’est un bande de coincés finis… Suffit de voir le décor. C’est mieux ici… Puis, les secrétaires sont plus sexy. J’imagine que c’est la caractéristique principale qu’une secrétaire doit avoir pour travailler ici. Donc, voilà, je profite. Don ne se plaint jamais quand je me pavane chez MTI. Ni quand je me gare à sa place. C’est pas toi qui est censé être le plus cool des deux ?

Don ne disait rien parce que… Don n’aimait pas le conflit.

-Au fait ! J’ai rencontré ta fille ! Une vrai petite femme d’affaire. Tu dois être fier d’elle, je me trompe ?

Non, je n’essaye pas du tout de changer de conversation.

Je souris à sa remarque sur la génétique.

-Tu as vu ma femme ? Tu as vu mes enfants ? La génétique ne peut rien contre moi, Victor.

J’étais là surtout pour lui parler de sa foutue voiture. Et mes arguments firent mouche. Il n’avait clairement pas envie que sa voiture finisse à la fourrière. Il finit donc par dire qu’il irait la bouger.

-Oh mais j’irai avec toi, ne t’en fais pas ! Pour être bien sûr que ce soit fait !

Il voulut alors savoir si j’étais là pour lui confier une affaire. Ce n’était pas le cas. Je n’avais aucun problème judiciaire pour l’instant et contrairement à MTI, aucun de mes artistes n’était mort. Pas d’histoire de plagiat non plus et pas de plainte de bonne femme pour misogynie, discrimination ou que sais-je.

Donc pas de travail pour ce pauvre Victor.

Pour l’instant… Parce que si quelqu’un découvrait mes petites manœuvres avec le juge Dorsley, ça risquait de se corser. Et si ça arrivait, j’aurais bien besoin de Victor et j’espérais qu’il serait à la hauteur de sa réputation.

Je lui indiquai donc que sa présence était une épine dans ma chaussure puisqu’il n’avait rien à faire ici !

Sentant qu’il allait se mettre à parler pour plaider sa propre défense, je tirai une chaise à moi et y posai mon fondement en soupirant.

-Tu es un parasite quand tu veux… Déjà aux fêtes de Daniele, c’était comme ça.

Un vrai pique-assiette… Il était là alors qu’il n’était encore personne et ne manquait jamais de se faire remarquer, surtout quand il avait bu un verre de trop.

Il critiqua Frances et Grant, les accusant d’être de vrais tyrans. Heureusement qu’ils étaient là parce que sans ça, tout irait à veaux l’eau… La preuve, Grant n’était pas là et j’avais perdu ma place de parking.

Je lui demandai alors ce qu’il foutait là puisqu’on avait pas besoin de lui et il répondit avec une nonchalance qui frôlait le Howard-Stonisme.

Je posai le magazine sur la table et le regardai dans les yeux.

-Le seul qui a le droit divin de se pavaner dans cette tour, c’est moi, Victor.

J’écartai les bras.

-Et évidemment que Don te laisse tout faire ! Tu es son beau-fils et c’est un lâche. Je suis le plus cool des deux. Le plus puissant aussi.

Je n’en avais aucun doute. Et un jour, j’allais absorber complètement mon rival et tous les sous qui allaient avec.

Mais Victor détourna la conversation. Il avait rencontré Livia, apparemment.

-J’en suis très fier. Elle ira loin. Et un jour, ce sera elle que tu serviras. De quoi avez-vous parlé ?

Je rigolai quand Jimmy déclara que la génétique ne pouvait rien contre lui. Preuve étant, ses enfants étaient blonds aux yeux bleus malgré leurs gènes latinos.

-Tu marques un point. C’est pareil chez les Hunter, tu sais…

Ce n’était pas propre aux Reed. Ma mère était brune mais les gènes blonds de la famille de mon père étaient plus fort et ça depuis des générations. Bon… Rendons à ma mère qu’elle a quand même les yeux bleus. Donc, ça a été plus facile que d’effacer les magnifiques gènes latinos de Maritza.

Jimmy, voulait, donc, que je bouge ma voiture sinon il comptait bien faire en sorte qu’elle finisse à la fourrière. Je déclarai que j’allais la bouger mais qu’il devra avant tout bouger la sienne vu qu’il s’était garé derrière moi me séquestrant dans son propre parking. Il comptait me suivre pour être sûr que j’allais bien le faire. J’esquissai un petit sourire.

-La confiance règne…

En même temps, qui ferait confiance à un avocat ? Certainement les mêmes débiles qui faisaient confiance à un homme d’affaire…

Mais Reed n’était quand même pas là uniquement pour me dire ça ? Et bien si… En fait, non ! Il était aussi là pour me dire que je foutais la merde dans sa tour et qu’il n’aimait pas ça. Que ça foutait Frances en colère…

J’allais me défendre mais Jimmy Reed se prit d’abord une chaise avant de faire remarquer que j’étais un parasite et que c’était déjà le cas lors des fameuses fêtes de Daniele. J’ignorai l’insulte en lançant d’un air pensif.

-C’est bien dommage que ces fêtes n’existent plus… La vieillesse, probablement. Ou sa femme, je ne sais pas trop…

Oui, c’était un pique à Ricci qui était devenu le cliché du bon père de famille. C’est triste… Les enfants, ça gâche tout. Heureusement que Carrie ne cherche pas à en avoir et qu’elle fait tout pour ne pas en avoir. Parce que, sinon, elle sait que je claquerais la porte, héritage ou non. Et elle n’aura qu’à élever son petit blondinet toute seule.

Je citai, donc, ma sœur disant que je me pavanais. Que je ne faisais rien de mal. Que Frances et Grant étaient de vrais tyrans. Que Don, lui, me laissait faire ce que je voulais. Reed répliqua alors que lui seul avait le droit divin de se pavaner dans cette tour. J’esquissai un petit sourire en coin.

-Et bien tu devrais surveiller Ricci, alors. Il se pavane encore plus que moi.

Et j’étais plus que certain que, auprès des secrétaires, il avait une cote de popularité plus importante que Reed.

Il clama alors que c’était normal que Don me laisse tout faire car il était lâche et que c’était mon beau-père. Pas faux. Quant à être le plus puissant… En influence, certainement. En fortune… Ça serait à calculer…

-Effectivement. Mais Don ne sera pas éternel. Carrie est beaucoup moins molle que lui.

Elle a l’âge de Reed à peut de chose près. Et, surtout, elle a 11 ans de plus que moi ! Et je compte bien être son seul héritier malgré les deux enfants qu’elle a eu avec Michael.

Je changeai alors de sujet pour parler de Livia, la fille de Reed, que j’avais récemment rencontré. Reed se disait fier d’elle. Il disait qu’un jour je la servirais comme si j’étais un vulgaire esclave, ce qui m’arracha un sourire jaune. Il se demanda alors de quoi on avait parlé.

Ce n’est pas bien d’être curieux comme ça…

Mon sourire se fit plus malicieux.

-Qu’elle ne savait pas si elle allait accepté cet héritage… Moi, je veux dire. Elle ne sait pas si elle m’engagera. Elle dit ne pas avoir besoin d’avocat et que si un jour c’était le cas, elle demandera conseil à Ricci.

Et pas à son père.

-On a aussi parlé de ses différents projets. De ses études en droit des affaires… Du fait que si elle venait à lâcher sa carrière de chanteuse, ses études lui permettront d’épaule Julian dans son entreprise de marque de voiture même si, soyons honnête, elle se fiche complètement des voitures.

J’esquissai un petit sourire en coin.

-Bref, elle est intelligente… Elle sait comment avancer dans la vie… Mais elle n’a pas hérité de ton ambition. Mais elle m’a confié tenir beaucoup de sa mère.

Sinon, elle aurait vu plus loin que ses talents de chanteuse et n’aurait pas eu comme seul ambition après sa carrière d’épauler son mari.

-Oh et je crois qu'elle ne m'apprécie pas beaucoup... Mais son hypocrisie hérité de sa nouvelle condition l'empêche de bien me le faire comprendre.

J'esquissai un petit sourire.

-Dis-moi... Tu as pris tant de temps à révélé au monde qu'elle était ta fille uniquement parce que tu as peur des enlèvements?

Je fis la moue quand Victor affirma que point de vue génétique, les Hunter avaient aussi des gènes forts. Mais je ne répliquai rien.

Ce qui m’importait surtout, c’était qu’il bouge sa maudite voiture de ma place, que je puisse m’y mettre. Et j’étais prêt à refaire le chemin jusqu’au parking, à me déplacer jusque-là, pour vérifier que ce serait bien fait. Victor se plaignit de mon manque de confiance.

-Je ne fais confiance à personne.

Pas même à ma propre femme. Pourtant, Dieu savait que je l’aimais.

Sentant qu’avec Victor, cette conversation allait tirer en longueur tellement il aimait s’entendre parler, je pris une chaise et lui soulignait combien sa présence était néfaste dans cette tour, lorsqu’il n’avait rien à y faire.

Je fis le parallèle avec le bon vieux temps, quand il s’incrustait aux fêtes de mon ami, Daniele. Mais loin de s’offusquer, Victor se fit nostalgique de ces fêtes, mettant ça sur le dos d’un Daniele vieillissant  ou de la femme de celui-ci.

-Je parie sur sa femme.

Ça ne pouvait être que ça… Les femmes sont de vraies rabat-joie.

En parlant de Daniele, Victor affirma que l’Italien se pavanait encore plus que lui.

-Oui, mais il ne le fait pas de la même manière. Il a plus de style. Il est plus subtil… Toi, tu es comme un cerf en rut. Tu fais autant de bruit.

Et lui de se plaindre encore que Don le laissait tout faire. Mais là-dessus, nous étions d’accord. Cependant, il affirmait que son épouse, Carrie, serait moins molle que lui. Livia m'avait déjà laissé entendre que Don avait changé ses plans... Mais je voulais un peu voir ce que Victor allait en dire.. Confirmer ou infirmer?

-Alors comme ça, Don veut faire de Carrie l’héritière de MTI ?

Je savais que Julian n’en voulait pas. Mais si Carrie entrait maintenant en ligne de compte, vu qu'elle s'était réconciliée avec son père, ça amenuisait les chances de Livia d’en hériter…

Victor m’appris qu’il avait parlé à ma fille. Je me fis alors curieux, oubliant cette histoire de place de parking et de secrétaire distraite. Je l’écoutai parler attentivement. Déjà, Livia ne savait pas si elle voudrait de Victor comme avocat. Je tiquai de l’œil gauche mais restait, autrement, impassible.

-Normal. Tu n’as pas encore fait tes preuves auprès de nous.

Mais ce n’était pas tout. Livia avait des projets. Alors, soit elle avait été très intelligente et n’avait pas parlé de notre plan pour nous emparer de MTI après la mort de Don, à Victor, sachant que sa femme était la fille du patron de MTI.

Soit elle lui avait dit la vérité, auquel cas, ça me contrariait. Victor, lui, souligna qu’elle n’avait pas hérité de mon ambition.

J’espérais surtout qu’elle l’avait fait marcher ! Si c’était pour devenir l’esclave de Julian dans son entreprise automobile, elle avait tout intérêt à rester chanteuse jusqu’à sa mort !

Raaah les femmes.

-Livia sait ce qu’elle fait… Je suppose. Elle a trop de talent pour finir seconde de Julian.

Victor esquissa un petit sourire… Mais je ne m’attendais pas à la question qui suivit. Cependant, je me repris bien vite.

-Parce que tu croyais que j’allais la reconnaître comme étant ma fille sans vérifier avant ? C’est ça qui m’a pris du temps !

Reed manquait de confiance à mon égard mais, apparemment, il n’avait strictement confiance en personne. Sage décision… Mais ça ne doit pas permettre à Reed de dormir bien la nuit.

Moi, je dors très bien !

Il ne tarda pas à m’insulter. A me traiter de parasite. Tout ça parce que, visiblement, ma simple présence foutait en l’air toute sa tour. C’est dingue le pouvoir que j’avais. Il suffit de parler à quelques secrétaires et la machine BSC se grippe ? C’est dingue ce qu’une femme peut-être importante, n’est-ce pas, Jimmy ?

Parlant de femme et des défuntes fêtes de Ricci, j’avais noté que c’était soit la vieillesse, soit la fameuse Samantha Ricci qui faisait que Daniele avait arrêter de proposer des fêtes dans sa magnifique villa. Reed, sans surprise, était certain que c’était à cause de Samantha. Je ricanai.

-Sa femme et ses mioches.

Les mioches, c’est chiant. Ça pleure, ça chie, ça pisse, ça pue, ça parle pour ne rien dire, ça cours partout, ça grimpe partout, ça casse tout, ça se croit le centre du monde… Je ne sais vraiment pas ce qui pousse des gens à se reproduire… Même Ricci et Reed étaient tombé dans le piège alors qu’il y a quelques années, ils étaient célibataires et crachait sur les mômes autant que je crachais dessus aujourd’hui. Les fêtes de Daniele étaient même interdites aux enfants.

Reed déclara être le seul à pouvoir se pavaner dans sa tour et je fis remarquer que son ami italien se pavanait encore plus que moi. Sauf que Reed déclara que Ricci le faisait avec plus de style. Que je n’étais pas subtile. Je fis la moue.

-Décidément, je risque bientôt d’avoir un tas d’affaire pour harcèlement au travail vu comme tu t’amuse à insulter les gens qui bossent pour toi…

Il m’avait déjà insulté deux fois, là… Il se rappelle que je bosse pour lui ? Je suis son avocat, en plus…

J’avais mis en avant que chez MTI, je pouvais tout faire, grâce à Don. Je mis en avant aussi que Carrie sera moins molle que son père. Il faut dire que ce n’était pas bien difficile.

Reed sembla s’étonné que ma femme allait hérité de MTI. J’esquissai un petit sourire.

-Oui. Ils se sont réconciliés. C’est elle qui héritera de MTI. Elle en est très heureuse. Avant elle était toujours dans l’ombre de son ex-mari. Désormais, elle aura un défi à la hauteur de ses ambitions. Et…

J’esquissai un petit sourire en coin.

-Elle trainera moins dans mon bureau, du coup. Ce qui n’est pas plus mal.

Et j’allais avoir le jackpot alors ce n’était que bénéfice. Je me gardai bien de dire à Reed que c’est moi qui avait poussé Carrie à se réconcilier avec le vieux Don.

Je déclarai, ensuite, avoir parlé à la fille de Reed. La jeune Livia m’avait fait comprendre qu’elle ne comptait peut-être pas accepter son héritage qui était moi. Reed déclara que c’était parce que je n’avais pas encore fait mes preuves auprès de leur famille. J’haussai des épaules.

-Pour ça, il me faut des affaires… Dernièrement, je m’ennuie comme un rat mort. J’ai presque envie que la police déterre un cadavre de Tom Fleming pour que j’ai quelque chose à me mettre sous la dents. Quelque chose qui attirera les caméras.

Avec le procès de son fils, si on déterre un cadavre du père, il y aura les caméras.

Bref, j’en revins à Livia qui était, donc, intelligente mais qui m’avait semblé manqué d’ambition. Si jamais sa carrière de chanteuse prenait fin, elle jouera les femmes de l’ombre auprès de son mari. C’était chiant à mourir. Mais Reed disait que sa fille savait ce qu’elle faisait. Mais, comme moi, il trouvait qu’elle avait trop de talent que pour finir second de Julian. J’haussai des épaules.

-C’est pourtant son plan B si jamais elle cessait ses activités de chanteuse.

D’après elle, bien sûr. Mais rien ne disait qu’elle avait été totalement sincère avec moi… Surtout que j’avais bien senti qu’elle ne m’appréciait guère…

Comme bien des gens, je dois bien l’avouer.

Je finis par me faire plus curieux demandant pourquoi Reed avait tant tarder à reconnaitre sa fille. Il déclara qu’il avait, avant toute chose, voulu vérifier. Et que c’était bien ça qui lui avait pris du temps. Je fis la moue.

-Les tests de paternité se font vite de nos jours… Je me demanda toujours comment toi, le big boss de BSC, tu avais fait pour tomber amoureux d’une latina de l’Eastside… On dirait le foutu synopsis d’un foutu film mélodramatique… Tu l’avais larguée pourquoi à l’époque ?

Il va sûrement me trouvé à la fois trop bavard et trop curieux, à mon avis… Mais qui ne tente rien n’a rien.

Je fis la moue.

-J’aurais peut-être dû poser ces questions à Livia… Quoi que… Je crois qu’elle me hais…

Tout de suite, Victor brandit le harcèlement au travail alors que je ne faisais que le rappeler à l’ordre pour qu’il laisse mes employés travailler. Je fis la moue et le regardai dans les yeux.

-Tu es vite harcelé… On voit que tu n’as jamais eu à diriger une grande entreprise.

Ce petit parasite travaillait pour lui et uniquement pour lui. Il prenait les affaires qu’il avait envie et n’était pas lié à un cabinet d’avocats ou un associé. C’était un free-lance qui pouvait se passer du sens des responsabilités.

Ce n’était pas mon cas, tant en tant que patron de BSC que chef des Los Diablos. D’ailleurs, j’étais limite plus aux petits soins avec Alonso et consort qu’avec mes employés de la tour. Mais le discours de Victor me fit me faire cette réflexion : c’était bien dommage que secrétaire soit un job pour les femmes. S’il y avait des hommes à ce poste, ils ne se laisseraient pas distraire par un bellâtre comme Victor Hunter.

Notre discussion sur les méfaits de Victor dans cette tour tourna bien vite à des sujets plus sérieux. Notamment l’héritage du vieux Don. Mon avocat me confirma que c’était sa femme qui allait hériter de MTI, ce que Livia m’avait déjà dit. Mais j’en avais maintenant le cœur net. Don et sa fille s’étaient réconciliés…

Je restai impassible, ne laissant rien transparaître de mes propres plans concernant la tour d’en face. Il allait falloir que Livia la joue subtile.

Ou que Carrie meurt avant son père.

Victor me dit un peu… dépité ? Que Livia n’était pas sûre de le vouloir comme avocat quand le temps serait venu. Je lui affirmai que c’était parce qu’il n’avait pas encore fait ses preuve à notre service. Ce à quoi il répondit par une évidence : il n’avait rien sur lequel travailler pour l’instant.

Je m’adossai sur mon siège et croisai les mains sur mon ventre.

-C’est parce que mon entreprise est saine et non pas gangrenée par des gens mécontents. Ben Masters pouvait, lui, te fournir du travail mais il t’a viré. On peut savoir pourquoi ?

Il posait plein de questions, j’avais le droit d’en poser aussi.

Quant au plan B de Livia… J’espérais qu’elle avait dit cela à Victor pour brouiller les pistes quant à ses (nos ?) vues sur MTI… Elle était intelligente, elle tenait un peu de moi. Alors elle devait avoir menti à Victor. Je lui poserais cependant la question la prochaine fois que je la verrais. Mais je doutais qu’elle veuille vraiment devenir la secrétaire de son mari. On ne faisait pas les études qu’elle faisait pour finir, littéralement, dans une voie de garage.

Je souris à Victor.

-C’est une grande chanteuse… Son plan B, comme tu dis, n’est là que pour la rassurer. Elle est très intelligente, mais manque encore un peu de confiance en elle. Elle est jeune.

Je laissai donc entendre à Victor que Livia serait probablement chanteuse toute sa vie. Ce qui était possible.

Victor me posa alors une autre question… Quant à la reconnaissance de Livia comme étant ma fille. Ma réponse ne le satisfit pas. Il disait que les tests de paternités étaient rapides.

-Parce que tu crois que le seul fait d’avoir mis enceinte une femme fait de son enfant mon enfant ? Non. Il m’en fallait plus que ça. Livia a fait ses preuves, elle a gagné cette reconnaissance.

J’écartai les bras.

-Parce qu’après tout, peut-être que j’ai un tas de gosses dans la nature.

Puisque je vivais une vie assez dissolue avant le retour de Maritza dans ma vie.

Justement, à propos de Maritza, il voulait savoir comment l’existence même de notre couple pouvait être.

Je haussai les épaules.

-L’amour ne se contrôle pas. Tu le saurais si tu n’aimais pas Carrie pour son héritage.

Il voulait aussi savoir pourquoi j’avais largué Maritza, en 1965…

Je souris.

-Ça ne regarde que moi. Et tu as plutôt intérêt à t’attirer les bonnes grâces de ma fille si tu veux un bon salaire garanti à vie.

Je le regardai dans les yeux.

-Bon, tu la bouges, ta voiture ?

Jimmy me trouvait vite harcelé. Il venait de m’insulter ouvertement deux fois… Je doute qu’il aimerait qu’on fasse la même chose avec lui. Mais bon, je ne relevai pas.

La conversation tourna très vite autour d’autre chose que de tout ce que je foutais en l’air dans la grande tour de Jimmy Reed. L’héritage de Don Hughes semblait intéresser le patron de BSC. Je confirmai que la tour d’en face allait revenir à Carrie. Il y avait peu de chance qu’il en soit autrement surtout que Julian ne semblait absolument pas en vouloir.

Du reste, j’avais rencontré la fille de Jimmy et elle me paraissait pas emballée à l’idée d’hérité du futur meilleur avocat de Los Angeles. Jimmy Reed disait que je devais faire mes preuves mais je mis en avant que je n’avais, pour l’instant, rien pour les faire. Il disait que c’était parce que son entreprise était saine… Mouais… Je vais m’ennuyer ferme longtemps alors. Je soupirai d’un soupire de dépit. Il parla, ensuite de Masters… Il voulait savoir pourquoi le batteur de ma sœur m’avait viré.

-Parce que j’ai été franc avec lui. J’ai dis que si on perdait tous les procès pour plagiat c’était parce que Hotplay ne le plagiait pas. Qu’il était parano. Il n’a pas aimé et m’a viré sur le champ. Sincèrement, j’en étais soulagé. Il n’y a rien de plus ennuyeux que des procès pour plagiat. Réécouter cinquante mille fois deux chansons pour en trouver toutes les minuscules similitudes, c’est d’un ennuis mortel.

Masters était loin d’être mon client qui me rapportait le plus surtout en terme de notoriété.

On parla des ambitions de Livia qui semblaient… Nulles. Mais son père disait qu’elle savait ce qu’elle faisait. Ma foi, si elle veut être dans l’ombre de Julian toute sa vie, c’est son problème, non ? Mais Jimmy était certain que tout ça n’était qu’un plan B. Que le plan A était sa carrière de chanteuse. Il disait qu’elle manquait encore de confiance en elle parce qu’elle était jeune. J’esquissai un petit sourire.

-Peut-être… Moi, ça ne m’est jamais arrivé de manqué de confiance en moi-même quand j’étais adolescent.

J’en avais peut-être même trop. Ça m’avait valu quelques ennuis durant mon adolescence… Demandez à ma sœur…

J’avais poussé ma curiosité plus loin sur le lien entre Livia et Jimmy. S’il avait tardé à la reconnaitre c’est parce qu’il avait fallu que Livia fasse ses preuves. Donc, Stone avait bel et bien raison… Va falloir que je bosse ferme si jamais Jimmy faisait un procès à Stone pour diffamation. Quoi que je comprenais un peu Reed. Il devait avoir une bonne ribambelle de gosses dans la nature alors il fallait bien sélectionner les meilleurs, non ?

-C’est peut-être pour ça qu’elle m’a laissé cette impression de devoir toujours faire ses preuves…

Et ce sentiment qu’elle m’avait laissé ne collait pas avec le manque d’ambition qu’elle m’avait montré sur la fin de notre conversation.

-Et si tu as bel et bien d’autres gosses dans la nature, j’ai hâte de pouvoir, à coup de loi, renvoyer toutes ces mères qui en voudraient à ton argent.

Je dis ça avec enthousiasme. Et je savais comment faire ! Pour cause ça m’était arrivé. A New York… Une fille était venu avec son gosse de 1 an me dire qu’il était à moi. Le gamin avait des cheveux noir et des yeux tout aussi noir. Je suis blond… Elle aussi… Sûr de moi, j’ai accepté le test de paternité qui s’est avéré négatif. Je lui ai fait payé le dérangement en passant par la justice. Elle n’avait pas de thunes mais je m’en fiche. Ça lui apprendra.

Je continuai mes questions demandant comme un type comme lui avait pu finir avec une ressortissante du Mexique. Il clama que l’amour ne se contrôlait pas. Je levai un sourcil. Alors comme ça, le grand Jimmy Reed, celui qui disait pouvoir tout contrôler ne contrôlait pas ça… Intéressant. J’esquissai un sourire à sa remarque sur Carrie.

-Mais j’aime Carrie, voyons !

Ça sonnait faux… Mais l’intention n’était pas réellement de le faire croire à Jimmy.

Etais-je déjà tombé amoureux ? Oui… Non ! Peut-être…

Quant à savoir pourquoi il avait largué sa latina, ça ne regardait que lui. Ah ! Je suis arrivé à la limite, là ! Il déclara que je devais m’attirer les bonnes grâce de sa fille si je voulais un bon salaire garanti à vie. J’esquissai un petit sourire.

-Je ferais de mon mieux… Sans aller trop loin, n’est-ce pas ?

Il voyait très bien de quoi je parlais. Ma réputation n’était plus à faire et je doutais que Reed veuille que je fricote avec sa fille.

La conversation était terminé. C’est ce que je compris quand Reed déclara que je devais bouger ma voiture. Je me levai et esquissai un sourire en coin.

-Oui, chef !

Et je me dirigeai vers le parking, Jimmy Reed sur mes talons.