Ward était très rapide dans sa correspondance, preuve qu’il n’avait rien de mieux à faire que de m’emmerder. Si j’avais garder sous silence sa première lettre, maintenant qu’il m’accordait que deux semaines pour prendre ma décision, faute de quoi il m’enverrait son imbuvable avocat pour me signifier ses droits, je devais en parler avec Sigurd.

J’avais repousser ce moment toute la journée, même quand il me demanda si j’allais bien car il avait remarqué que quelque chose semblait me préoccuper l’esprit. Évidement, je lui avais dit que la libération de mon futur ex-mari était la raison de mes nombreuses distractions. Ce n’était pas un mensonge, mais il y avait une tuile de plus sur ce magnifique fiasco.

Heaven au lit, je me résignait à enfin parler à Sigurd.

En fait, j’en étais venu à un point où ça m’accaparait tellement l’esprit que si je ne le disais pas par moi-même, les mots allaient finir par jaillir de ma bouche et je ne garantissais pas le résultat.

- Ward m’a écrit… J’ai reçu une première lettre lundi et… l’autre jeudi. Il veut la garde partagé d’Heaven.

Je sortis les lettres de la poche de mon jeans, les dépliais et les donnais à Sigurd pour qu’il puisse en faire lui-même la lecture. Il allait comprendre, en lisant la seconde, que Ward me répondait.

- Je lui ai répondu une seule fois. Je lui ai dit que je n’étais pas contre sa proposition mais que j’avais besoin de temps pour y réfléchir.  En fait, tu t’en doute, je suis totalement contre mais j’avais peur que de le lui dire le fasse se pointer ici parce que le pire dans tout ça, en plus de me demander de partager la garde de notre fille, c’est qu’il a notre adresse !

Ward savait où me trouver, il devait probablement être passé devant, caché dans une voiture emprunté ou déguisé ou alors il avait demandé à ses anciennes marionnettes de faire des tours de garde devant mon building.

C’était un cauchemar qui ne se terminerait jamais !

- On doit faire appel à un avocat pour savoir comment procéder. Je refuse de la lui laisser une semaine complète c’est trop long, je ne vivrai plus pendant tout ce temps ! Même un weekend sur deux sera trop mais c’est le minimum que la loi permet, je pense.

Je regardais Sigurd en espérant qu’il aurait une solution toute désignée, le truc parfait pour éviter qu’Heaven ne soit forcée de passer une semaine sur deux avec son père.

- Il a été blanchit de mes accusations de violence conjugale ! Alors je ne peux même pas exigée des visites supervisées pour commencer. C’est injuste ! Je commençais à me reconstruire et voilà qu’il revient à la charge et je ne pourrai absolument rien contre lui !

Le pire là-dedans était que je savais que Ward n’en avait rien à foutre d’Heaven ! Tout ce qu’il voulait était de me manipuler, de m’affaiblir en la prenant avec lui sachant combien je deviendrais nerveuse et fragile sans ma fille.

Depuis la libération inattendue de Ward, Sky était fébrile. C’était compréhensible. Elle avait peur que son mari ne se pointe à n’importe quel instant. Elle savait à quel point il était dangereux et ce dont il était capable. Depuis que les jurés et le juge Dorsley avaient pris la pire décision de leur vie, notre vie à nous était devenue bien moins rose.

On cherchait tout de même à aller de l’avant. J’essayais de me concentrer sur notre vie de famille avec Heaven mais aussi sur mon nouveau rôle de batteur de The Warriors. Guitar&Pen m’avait déjà remarqué et j’avais été surpris de voir que j’apparaissais dans un classement des meilleurs musiciens alors que tout ce que j’avais fait, jusqu’ici, c’était un unique concert. Mais il semblerait que les fans de The Warriors ait aimé ma prestation. C’était rassurant pour la suite mais je n’arrivais pas vraiment à profiter de tout ça à cause du manque de sérénité que je ressentais à la maison.

Est-ce que des vacances permettrait à Sky d’aller mieux ? Je n’en savais rien… Je ne savais pas comment la rassurer étant donné que, moi-même, je n’étais pas serein.

Sky venait de mettre Heaven au lit et j’étais dans le fauteuil à lire des magazines. Je l’attendais pour qu’on puisse un peu profiter l’un de l’autre et essayer de se sentir mieux d’une façon ou d’une autre.

Mais ce que me dit Sky me faisait penser que la sérénité n’était pas prêt de revenir.

Elle déclara avoir reçu une lettre de Ward. Non ! Deux lettres. Une lundi et une jeudi… Elle ne m’avait rien dit et j’entrouvris la bouche pas sûr de comprendre ce qu’elle disait.

Et elle me tendit les lettre. J’avais déposé le magazine et j’avais commencé à les lire. Je déglutis en comprenant que Ward n’avait pas décidé de, lui, passer à autre chose. Il voulait la garde partagée d’Heaven… Et, dans sa dernière lettre, il avait imposé un ultimatum… J’écoutais, tout en même temps, Sky m’expliquer qu’elle avait répondu à la première lettre en disant qu’elle allait réfléchir bien qu’elle ne voulait en rien confier Heaven à Ward une seule minute. Mes lèvres se pincèrent. Elle avait peur qu’il se pointe ici si elle avait joué franc jeu avec lui.

Je secouai la tête. Je n’allais pas l’accabler en demandant pourquoi elle ne m’en avait pas parlé plus tôt. Ce n’était pas vraiment le moment.

-Il y a toujours l’ordonnance restrictive. Normalement, il ne peut pas se pointer ici. S’il le fait, on appellera la police et il sera à nouveau dans la merde.

Il en parlait, d’ailleurs, dans sa dernière lettre. Il insinuait que c’était mieux de la lever pour pouvoir communiquer plus facilement pour la garde d’Heaven… Mais c’était un jeu dangereux.

Sky était désespérée et je devais avouer qu’en lisant ça, je l’étais aussi… J’avais peur que de partir dans une bataille judiciaire ne vienne à empirer les choses. Depuis le procès, je n’avais plus aucune confiance en la justice. Mais Sky se refusait à laisser sa fille une semaine sur deux à ce psychopathe ce que je pouvais totalement comprendre. Elle voulait faire appel à un avocat pour savoir comment procéder. Ça ne nous coutait en rien d’en engager un pour des conseils… Enfin, si ! Ça allait nous coûter de l’argent mais c’était l’avenir d’Heaven qui était en jeu ici.

Je restai silencieux parce que je réfléchissais à la meilleure des solutions. Sky disait qu’elle ne pouvait pas avoir de visites supervisées parce que Ward, aux yeux de la justice, n’avait commis aucun crime et, donc, avait désormais tout les droits sur sa fille.

Sky trouvait ça injuste.

Moi, j’étais dégoûté par les manœuvres de Ward et par la justice en elle-même.

-Tenter une action en justice serait risqué… Attendre qu’il le fasse aussi. Je t’avoue que, depuis le procès, je n’ai aucunement confiance en la justice. J’ai peur que si on va par-là, Ward trouve un moyen d’obtenir la garde complète. Ce qui serait un foutu drame.

J’étais désespéré… Je ne voyais pas d’issue favorable dans cette histoire. Ward avait décidé de jouer les gros hypocrite avec ses foutus « je t’aime » dans sa première lettre avant de foutre un ultimatum dans la dernière. Je détestais ce type.

-Un avocat… On peut commencer par là. Vite. Avant de lui répondre. Tu as deux semaines. On a le temps de prendre conseil chez un avocat avant… Voir ce qu’on peut obtenir. Ce qu’on peut faire ou ne pas faire. Il nous faut un bon avocat. On trouvera un moyen de payer mais il nous faut les meilleurs conseils. C’est pour Heaven. Ça n’a pas de prix…

Mes lèvres se pincèrent et je soupirais.

-Si jamais l’avocat dit que la garde partagée est la solution la plus prudente… On proposera le minimum à Ward… Je crois que c’est le mieux qu’on a à faire…

J’aurais voulu avoir une solution miracle… Mais il n’y en avait pas…

Ward m’avait écrit deux lettres que j’avais cachées à Sigurd comme si stupidement j’avais cru qu’en étant la seule à en connaitre l’existence, rien de ce qui était inscrit dedans pouvait être vrai. Pourtant, là que j’avais mise Heaven au lit, le poids des mots de mon futur ex-mari m’écrasait à un point tel que je ne pouvais plus garder ça pour moi plus longtemps.

Hésitante et nerveuse, je parvenue à avouer à mon nouveau petit ami ce que je n’avais pas eu le courage à faire lundi, puis jeudi. Je lui tendis les lettres de Ward pour qu’il puisse lui-même en prendre connaissance et qu’il comprenne le désarrois qui m’envahissait à chaque seconde. Je voyais les yeux de Sigurd allait d’un début de phrase à sa fin jusqu’à ce qu’il termine sa courte lecture. Heureusement que Ward était autant bavard en mot qu’en parole cela dit, il savait tout de même très bien les choisir pour appuyer exactement où ça pouvait faire mal. Dans la foulée, j’exprimais à Sigurd ce qui me faisait autant peur que la garde partagée, le fait que Ward avait aussi notre adresse.

- Ward à été innocenté de tout, ce n’est qu’une question de temps avant que l’ordonnance ne tombe ! Si elle est encore valide c’est que personne s’en ai soucié jusqu’à maintenant.

J’étais convaincue de ça, deux fois plutôt qu’une surtout depuis que Ward était sorti complètement blanchi de son procès dans lequel j’en avais appris beaucoup plus sur lui que je ne pensais savoir.

Que pouvais-je faire pour éviter de partager la garde de notre fille ? C’était tellement injuste d’autant plus que nous ne pouvions aucunement nous fier à la justice pour nous protéger, la justice en avait rien à foutre des victimes !

Sigurd n’avait pas plus confiance que moi en la justice depuis le procès et jugeait risqué d’attendre que Ward se prenne un avocat pour défendre ses droits de pères, autant que cela ne l’était si j’en prenais un pour le lui interdire. Je pris ma tête entre mes mains en la secouant de gauche à droite avec l’envie de pleurer toutes les larmes de mon corps.

- Putain ! Fais chier !

J’étais si près de recommencer à vivre sereinement, de me rebâtir une vie avec Sigurd et Heaven qui voyait un lui le père qu’elle méritait d’avoir. Elle l’appelait même papa parfois, en lui tendant les bras.

Sigurd proposa qu’on aille voir un avocat, non pas pour entreprendre une action contre Ward, mais pour recevoir de meilleurs conseils et savoir comment nous orienter. Je relevais la tête et je le regardais en faisant signe que oui. C’était un point de départ et comme Ward, dans sa grande mansuétude me laissait deux semaines pour réfléchir, aussi bien utiliser des journées à bon escient. Sigurd avait raison de dire que pour Heaven, il fallait un bon avocat et qu’il trouverait un moyen de nous le payer.

- Je ne travail plus pour eux mais peut-être que Monsieur et Madame Moriarty accepteraient de nous faire un prêt… Je pourrais rembourser en faisant des gardes pour eux gratuitement…

J’avais une bonne entente avec Monsieur Moriarty, peut-être qu’il accepterait de m’aider, qui sait ? Le pire qu’il pouvait arriver était qu’il me dise non, pas vrai ?

- Le minimum aurait été des visites surveillées dans un endroit public mais encore là, c’est trop pour moi !

Sky avait peur et était désespérée ce que je pouvais totalement comprendre après que j’ai pris connaissances des lettres envoyés par son ex-mari. Il souhaitait la garde partagée d’Heaven… Mais Sky, bien qu’elle avait dit à Ward qu’elle devait réfléchir, n’avait aucune intention de lui céder sa fille ne serait-ce que quelques minutes. Après le rapport psychologique et le bilan de tout ce qu’avait fait Ward, personne de censé ne laisserait son enfant à un type pareil.

Mais Sky avait eut peur… La peur que Ward ne se pointe ici. Je pouvais le comprendre sauf que Ward n’avait pas l’autorisation d’approcher Sky. Seulement, Sky, effrayée avait du mal à réfléchir de façon raisonnée. L’angoisse la gagnait au point qu’elle pensait bien qu’après la libération de Ward plus rien ne la protégeait.

-L’ordonnance a été décrété après un précédent jugement. Seul toi ou un autre jugement demandé par Ward peut l’enlever. Tu es encore protégé par ça, Sky.

Sauf si Ward décidait de faire jouer son avocat là-dessus. Etant donné que Sky avait perdu le procès pour violence conjugale il y a des chance qu’elle parte avec un désavantage. Tout dépendra du juge… Mais je n’avais plus aucune confiance aux juges, ni en la justice en générale.

On était dans un genre d’impasse. Ward était blanchi de tout alors rien ne l’empêchait d’obtenir la garde partagée d’Heaven. Tenter ou attendre que la justice tranche était risqué. Après le procès, j’avais peur que le résultat soit que Sky perde la garde totale d’Heaven ce qui serait un véritable drame.

Sky était fébrile. Sur le point de pleurer. Elle jurait. Moi, je réfléchissais aux peu d’options et de marge de manœuvre que nous avions pour éviter à Heaven de tomber entre les mains de Ward. Il y avait bien l’idée de l’avocat qu’on pourrait engager uniquement pour des conseils. Parce qu’autant Sky que moi redoutions une action en justice. Mais avoir les meilleurs conseils ne fera pas de mal. Il nous faudra, pour ça, un excellent avocat. Ce qui voulait dire que ça allait coûter cher.

Mais Heaven valait le prix.

Et Sky cherchait déjà des solutions pour financer ça. Elle voulait emprunter de l’argent aux Moriarty qu’elle connaissait bien. J’hochai de la tête.

-Ça peut-être une idée…

Elle aura certainement plus de succès que si je faisais la même demande à ma belle-mère… Elle, c’était clair qu’elle n’allait pas me lâcher un seul dollar. Quant à mon père, de sa prison et sans accès à son argent, il ne pouvait pas vraiment m’aider même si j’étais sûr qu’il l’aurait fait.

-Je payerais une partie aussi. J’ai un bon salaire chez MTI et j’ai de l’argent de compter. Sans compter que si on commence à faire des concerts et sortir des album, avec The Warriors, je vais avoir beaucoup plus d’argent. Je pourrais t’aider à rembourser le prêt sans que tu doive faire des heures sans les compter.

Je comptais l’aider au maximum. Nous étions un couple. On devait faire face ensemble sur tous les front.

Sky disait que le minimum aurait été des visites surveillées mais c’était quand même trop pour elle. Je soupirai.

-Ward ayant été blanchi, les services sociaux n’ont aucun droit d’intervenir, hélas… Il n’est pas considéré comme un criminel aux yeux de la justice…

Alors qu’il l’était ! C’était bien ça le malheur.

Je vins enlacer Sky et déposer un baiser sur le dessus de sa tête.

-Je vais me renseigner pour avoir un très bon avocat. Il nous faudra un requin. Quelqu’un qui connait toutes les ficelles. Je pourrais nous trouver ça. Ça sera peut-être aussi l’occasion de démarrer, avec cet avocat, la procédure de divorce, tu ne crois pas ?

Parce qu’il y avait encore ça à régler aussi. Sky devait couper ce lien avec Ward pour espérer redémarrer une nouvelle vie.

Ward était passé sans mal au travers d’accusation de violence conjugal, de proxénétisme, de gangstérisme et de je ne sais plus quoi encore ! Je doutais qu’une simple ordonnance restrictive suffise à le tenir loin de moi ! Il avait la justice dans la poche et moi je l’avais dans l’cul ! Malgré cela, Sigurd continuait de croire que cette ordonnance me protégeait, en quelque sorte et que seule moi ou un autre jugement pouvait la casser.

- Si je l’empêche de voir sa fille, Ward la fera casser comme il a cassé tout le reste. Je ne serai pas protégée très longtemps, Heaven non plus.

J’avais demandé à mon futur ex-mari de m’accorder du temps pour réfléchir et s’il avait accepté de me donner deux semaines pour me préparer, cela lui accordait également du temps pour voir venir mes actions. Il allait être blindé et moi, complètement dépourvue.

Avec Sigurd, nous pensions que la seule option était de demander l’aide d’un avocat pour me représenter mais avant tout pour nous conseiller sur comment agir et ce que nous pouvions faire. Cet avocat, nous allions devoir le payer et l’argent ne nous sortait pas par les oreilles, malheureusement. Sigurd espérait pouvoir en toucher rapidement avec son nouveau groupe The Warriors et qu’en attendant il avait tout de même un bon salaire chez MTI. Je trouvais ça charmant et gentil mais ça m’embêtais de lui imposer ça, même si je savais qu’il offrait de bon cœur. Dès le début, notre relation lui avait imposé un tas de casse-têtes et de soucis.

Il avait touché le gros lot avec moi, en tous les cas !

- Avant de piger dans tes réserves, attends de voir ce que les Moriarty vont dire, ok ? Honnêtement, Sigurd, j’apprécie tout ce que tu fais pour Heaven et moi mais ça me fait mal chaque fois que je vois tout ce qui te retombe dessus… Tu ne mérite pas.

Il méritait une fille de bonne famille, sans soucis, pas d’ex timbré dans le placard, sans histoire. Avec moi, il avait tout l’inverse et ça ne promettait pas de cesser de sitôt ! Je le serrais contre moi avant de dire que le mieux que j’aurais pu accepter aurait été des visites contrôlées mais comme il le disait, Ward blanchit de tout, il n’y avait aucune raison pour que j’obtienne ce genre de clause.

- J’aimerais savoir il a payé combien pour se faire blanchir de tout ça ! Ou alors ce qu’on but tous les jurés et le juge pour en arriver à pareil verdict !

Ça ne se pouvait pas que des personnes saines d’esprit aient toutes eu la même opinion après tous les témoignages qu’ils avaient entendus.

- Je pourrais peut-être essayer… Avec Jordan et sa copine. Ils connaissent bien Ward et Jordan a vu comment il est vil et manipulateur. Si je faisais la demande de visite supervisée avec la recommandation d’un flic et qu’une fille comme sa petite amie à qui on donnerait le bon dieu sans confession, peut-être que je gagnerais du temps, le temps qu’on analyse le fondement de ma demande.

Je ne perdais rien à demander, en tous les cas ! Et j’étais prêtes à demander tout et n’importe quoi à n’importe qui ! Enfin, presque…

Sigurd allait se renseigner pour obtenir un bon avocat, un requin qu’il disait. Ça allait couter cher un homme de loi qui serait capable de faire s’assoir Ward. Mais qui sait, peut-être que ça existait.

- Je pourrais aussi demander aux Moriarty. Des gens comme eux, ça doit en connaitre, de bons avocats. Peut-être que chez MTI aussi, ils en connaissent.

Si j’étais loin d’être rassurée, je me sentais tout de même un petit peu mieux maintenant que j’avais partagé tout cela avec Sigurd qui, de son côté, et je pouvais très bien le comprendre, espérait que je saisirais aussi l’occasion pour officialiser mon divorce.

- Ouais, je ferai ça en même temps. Ça a assez trainé.

Sky était certaine que si elle empêchait Ward de voir Heaven, il se fera un plaisir d’utiliser la justice pour venir à bout de l’ordonnance restrictive. Mes lèvres se pincèrent parce que je savais qu’elle avait raison. Et j’étais, hélas, quasi certain que le juge décrètera que, comme il n’y a aucune preuve de violence conjugale, Ward a totalement le droit d’aller où il veut de d’interagir avec qui il veut, Sky et Heaven compris.

Avant toute chose, il nous fallait un avocat pour, au moins, obtenir des conseils avant de faire la moindre action. C’était le plus sage même si ça allait certainement nous couter un pont. On ne pouvait pas se permettre de prendre n’importe quel avocat. Il fallait quelqu’un qui puisse en connaitre assez et pouvoir se risquer de faire des coups-bas… Et Dieu sait que ce genre d’avocat n’est pas donné.

Mais il le fallait pour Heaven.

J’étais prêt à aider Sky financièrement pour ça. Nous étions un couple et l’entraide reposait parfois sur une aide financière. Mais elle voulait d’abord parler aux Moriarty. Elle disait que ça lui faisait mal que tout me retombe tout le temps dessus. Je ne voulais pas qu’elle culpabilise.

-Si je fais tout ça c’est parce que je vous aime. Si tu vas bien et qu’Heaven va bien alors, je vais bien. Je le fais pour nous, Sky. Mais je promets d’attendre ta visite chez les Moriarty. Après on pourra calculer un budget.

Il ne fallait pas trainer. On avait que deux semaines. Après quoi, Ward allait démarrer la machine judiciaire qui risquait bien de nous avaler tout cru.

Je serrai Sky contre moi. Une Sky qui ne pouvait même pas se résoudre a laisser Ward voir Heaven même sous surveillance. De toute façon, je doutais qu’on puisse, hélas, avoir recourt à cette possibilité.

Et Sky se posa la question que je me posais depuis le rendu du verdict… Comment ? Comment Ward avait payé le juge ? Je n’en savais rien…

-Je n’en sais rien, Sky… Je me pose la même question. Il était chef de gang… Qui sait qu’elle influence il avait et l’argent qu’il touchait.

Je n’avais aucune idée… Mais il était clair que Ward avait dû faire pression sur quelqu’un pour obtenir un tel verdict. Ce n’était pas possible autrement.

Sky cherchait un tas de possibilité. Elle voulait s’aider de Jordan et la petite amie de ce dernier. Pourquoi pas ? Sauf qu’il faudra quand même passer par la justice. Seul la justice peut imposer ce genre de décision.

-C’est une solution. Mais il faudra quand même une décision de justice. Il faudra dire tout ça à l’avocat. Lui parler de Jordan et sa petite amie. Lui saura tout ce qu’on peut faire et comment on peut le faire.

Je déclarai que j’allais me renseigner pour l’avocat. Sky en fera de même en demandant aux Moriarty. J’hochai de la tête.

-Oui. On demandera un peu partout. Mais il faut agir vite.

En gros, s’y mettre aujourd’hui nous permettra de ne pas être pris de court.

En même temps, Sky pourra aussi demander à l’avocat d’entamer la procédure de divorce. Elle confirma et je pris sa figure entre mes mains avant de l’embrasser doucement. Quand le baiser fut brisé je la regardai dans les yeux.

-On va s’en sortir. A nous deux, on y arrivera, tu verras.