J’avais quitté Amon pour aller m’faire Willow, du coup… L’étais dans l’eau, Willow à s’baigner. J’m’étais mis à un endroit où j’pouvais la voir et où personne pouvait me voir et quand elle sortit, j’l’avais abordé vu que son autre prétendant n’était pas là. Elle avait rigolé en m’voyant. Elle se demandait comment j’étais entré et j’lui avais parlé des rochers et tout ce bordel. Elle pensait que j’étais cinglé tout en rigolant et tout et elle me promit de ne rien dire à Ricci.

J’la draguai… J’lui proposai de m’rejoindre plus tard dans une des cabines du yacht que j’pourrais « emprunté » pour l’occasion mais elle s’excusa d’un sourire disant qu’elle avait déjà promis à Victor un round. Han… J’peux partager, hein… Mais elle refusa.

-T’es amoureuse ?

Bah oui, j’voyais que ça. Elle devait être amoureuse de Victor si elle ne voulait que lui et pas moi en plus. Pas en même temps, hein ! Mais un après l’autre. Enfin… Vous voyez quoi ?

Elle rigola :

-Non, Howard… Je ne suis pas amoureuse de Victor. Si un jour, je tombe amoureuse de lui, interne-moi, ok ? Non… J’ai juste peur que…

Elle se mordit la lèvre avant de me sourire d’un sourire désolé.

-Qu’on soit interrompu par la sécurité. Je ne veux pas de scandale… J’évite les scandale comme la peste. Et je n’ai pas envie d’être sur la liste noir, tu comprends ? Ce n’est pas contre toi. Je trouve injuste que tu sois sur cette liste… Tu mérites de t’amuser…

J’soupirai… J’comprenais. Le visage de Willow s’assombri alors.

-Tu devrais y aller, Howard. Je crois que Jessica Hill a l’intention de venir par ici et elle risque bien de te cafter à Ricci la connaissant…

Il m’en fallu pas plus pour m’en aller en me cachant derrière des gens ou des trucs assez grand pour me cacher… Pour Willow, c’était raté. Mais sans doute que j’trouverais mon bonheur. Bien que j’avais bien du mal à trouver des figures amies…

Je me rabattis sur la vodka un p’tit moment buvant verres sur verres. J’réussis à éviter Kate Julian de justesse qui fut, un moment, rejoint par son fils, Julian… Seul. Sans Livia… Pourtant, j’les avais vu ensemble plus tôt dans la soirée.

Bref, j’m’étais réfugier plus loin près des rochers en sirotant la vodka… Jusqu’à-ce que je vois Livia pas si loin de moi. Quand elle se tourna vers là où j’étais, j’lui fis signe de venir près de moi.

Après tout m’fallait bien des musiciens pour faire mon p’tit concert improvisé, non ? Livia était une bonne guitariste, alors, j’pourrais p’t-être l’embauché pour deux chansons, non ?

Puis, j’avais besoin de compagnie.

Quand elle s’approcha, j’lui souris.

-Alors ? Tu aimes la fête ?

A sa tête ça semblait pas être trop le cas…

-Ça va ?

Avec Julian, on visita le yacht de Daniele, perdu chacun de notre côté dans nos pensées. En ce qui me concernais, j’en avais plus qu’assez de l’attitude mysogine de mon père et d’être sa fille quand cela lui plaisait. Je n’allais plus subir ses attaques et remarques gratuites plus longtemps, j’en avais fini avec ça. Il irait faire danser quelqu’un d’autre au bout de ses fils, ma mère si ça lui chantait d’être son tapis de bain mais moi, il n’essuierait plus ses pieds sur moi. Si je devais quitter BSC pour qu’il comprenne qu’il n’avait aucun pouvoir sur moi,  je le ferais, sans remords, sans regrets.

Chaque pièce du yacht étaient plus luxueuses les unes que les autres, ça en devenait écœurant, comme un beau gros gâteau au chocolat qui nous allèche au départ mais qui, après quelques bouchée, nous tombe vite sur le cœur. Cependant, je me devais d’être honnête et d’avouer que d’avoir la chance de partir en mer là-dessus, de tout avoir à la porté de la main, de naviguer jusqu’à la prochaine terre me semblait terriblement tentant. Peut-être que là-dessus, Julian accepterait de partir puisqu’un chalet dans le cœur des bois ne l’attirait pas plus que ça.

Parlant de Julian, mon mari me surprit complètement en me disant qu’il devait aller parler avec sa mère. La surprise fut si grande même que je restais sur place, bouche et yeux grands ouverts, comme si je me repassait ce qu’il venait de me dire, en boucle dans ma tête, question d’être certaine que j’avais bien compris ses intentions. Je finis par fermer la bouche et faire oui de la tête. De toute façon, il n’avait pas besoin de ma permission et entourés de monde comme nous étions, Kate ne se risquerait pas à un geste déplacé envers Julian. Elle avait beaucoup trop à perdre, pour le peu qui lui restait.

C’est donc seule que je terminais ma visite du bateau et que j’en descendis, me dirigeant vers la jeté, là où de gros rocher accueillaient l’écument des vagues. Le bruit était apaisant, il camouflait un peu les éclat de rire et la musique et il me permettait de faire le vide et de me recentrer sur ce qui m’importait et me faisait du bien. Mon père ne figurait clairement plus là-dedans. Sa fille pas très intelligente allait tracer son chemin sans qu’il ne me tienne là main.

Un geste dans la pénombre attira mon attention puis, devinant qui s’y cachait, j’éclatais de rire et je secouais la tête. Je m’approchais d’Howard Stone dont la moitié du visage seulement était éclairé par la lune qui brillait au-dessus de nous.

- Je n’ai donc pas rêvé, c’était bien toi que j’ai aperçu tout à l’heure !

Il me demanda si j’aimais la fête et je haussais des épaules pour toute réponse. Comment pouvais-je apprécier une fête pendant laquelle mon père m’avait crevé le cœur pour une énième fois en affichant le plus condescendant des sourire ? Howard semblait même deviner que ça n’allait pas mais de lui répondre par l’affirmative ne ferait qu’alimenter sa guerre contre mon père et je n’avais pas besoin d’entendre encore et encore la liste interminable de tout ce qui faisait de mon père l’être machiavélique et abjecte qu’il était ?

Non, je préférais éviter ce genre de conversation.

- Ce n’est qu’une soirée mondaine de plus parmi tant d’autres. Et toi ? Tu aimes te la joue ninja en te cachant pour ne pas te faire prendre ?

Je lui pris sa bouteille de vodka des mains et j’en vu une gorgée, ça, j’en avais besoin et ça me ferais du bien, du moins, ça réchaufferait mon cœur.

Se cacher n’avait rien d’amusant… J’pouvais pas m’promener sans avoir un regard derrière mon épaule. J’pouvais pas vraiment profiter dans ses conditions sans compter que j’avais plus de gens qui m’aimaient pas ici, que des qui m’aimaient bien… Dans ces conditions, j’me disais que j’allais pas tarder à grimper sur scène, tiens… Histoire de faire un « fuck » à Ricci et son pote, Reed…

Mais me fallait des musiciens… Au moins un guitariste. J’savais qu’il y en avait pas mal ici. Des musiciens connus et inconnus étaient présents pour essayer d’avoir au moins une partie de l’attention du manager italien… Ou d’autres managers présents ce soir. J’crois que j’ai vu Dustin Lakers… J’suis sûr que l’vieux Rogers devait être là aussi. Timmy était pas là mais ça s’comprenait. Jack non plus mais j’doutais que ça soit son truc ce genre de fiesta. Lui et Timmy, z’étaient coincés…

Bref… Me fallait au moins un musicien… Finalement, j’aurais p’t-être dû prendre David avec moi mais j’ai peur qu’il aurait p’t-être pété un câble dans ce genre de conditions…

Finalement, j’venais p’t-être de trouver une solution à mon problème quand j’vis, un p’tit peu plus loin, Livia… Discrètement, j’lui fis signe alors que j’étais caché en partie dans la pénombre des rochers. Tout le monde s’était amassé autour de la scène, dans la mer et sur le yacht. Donc, là où j’étais, y’avait moins de monde et, donc, moins de risque d’me faire prendre avant le grand moment.

J’sirotai ma vodka quand Livia me remarqua. Elle s’approcha de moi disant qu’elle n’avait pas rêvé tout à l’heure. Apparemment, elle m’avait entrevu. J’souris.

-Ouais, c’était sans doute moi… J’pouvais pas raté cette inauguration. Tout l’monde est ici. J’voulais pas m’ennuyer tout seul dehors…

Ouais… C’était pas tout à fait vrai ça. J’remarquai que, en fait, la plupart de mes amis s’étaient pas pointés…

Mais Livia était là et ça m’remontait un p’tit peu le moral. Bien que l’sien semblait pas au beau fixe. C’était mon impression. Alors, j’lui demandai si elle aimait bien la fête de son manager. Elle voyait ça comme une soirée mondaine parmi tant d’autres avant de constater à quoi j’étais réduit.

Elle m’vola, ensuite, ma vodka pour en boire une grosse gorgée. J’sifflai d’admiration devant ce geste.

-Et ben… Tu sembles en avoir besoin…

J’haussai des épaules à sa précédente question.

-Bah disons que j’ai pas eu trop le choix… Ricci m’a mis sur sa liste noire, alors… Mais j’ai quand même réussi à entrer en passant par les rochers et, jusqu’ici, j’me suis pas fait prendre. J’aimerais avoir le temps d’grimper sur scène pour faire mes deux dernières chansons avant ça… Mais j’cherche un guitariste… Après j’me ferais sûrement virer mais c’est pas tellement grave. Y’a des gens méga pas fréquentable ici…

Genre Ricci, lui-même, Reed, Kate Julian… Ça fait déjà trois monstres…

-Ça va mieux avec Julian ? Z’êtes réconciliés ? J’ai vu qu’il était venu avec toi. C’est cool si c’est le cas…

Bah ouais… J’souhaitais de malheur à personne. Enfin, presque personne…

D’un côté, je n’étais pas surprise de voir qu’Howard avait trouvé un moyen d’entrer. Il disait qu’il ne pouvait pas rater cette inauguration mais mon petit doigt me disait que ce n’était pas pour les mêmes raisons que toux ceux réunis ici ce soir.  Du coup, ça me fit sourire,  un peu, voyant pointer à l’horizon les problèmes. En tous les cas, ce n’était pas comme ça qu’il verrait son nom retiré de la liste noire !

- Je ne vois pas le reste de The Burning Fire donc, tu ne te serais pas ennuyé seul, en fait.

Ma remarque n’était qu’une petite taquinerie. Je comprenais le sens plus profond de ce qu’il disait sans le dire. Peyton devait lui manquer et plutôt que de tourner en rond chez lui à ressasser le passé, il avait préféré courir le risque de se mettre à dos toute la jet-set de Los Angeles.

Je lui volais sa vodka, j’avais besoin de boire un coup, moi aussi ! J’avais mes propres démons à combattre, mes propres déceptions à essuyer. Ça fit Howard siffler d’admiration et je lui rendis sa bouteille, en souriant en coin. Je n’étais plus la petite fille qu’il avait prise sur ses genoux pour lui montrer à conduire.

Beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts depuis, trop même.

- Nous avons chacun nos bobos à faire cicatriser. La vodka, ça aide.

Du moins, elle donnait un sentiment d’apaisement temporaire.

Je lui demandais si lui, c’était le plaisir de jouer le ninja kamikaze qui l’avait poussé à s’incruster à la fête. À chacun ses plaisir dans la vie, ce n’était pas moi qui allait lui dire comment vivre la sienne, j’avais assez de la mienne à gérer. Il se défendit en disant qu’il n’en avait pas trop le choix puisque Ricci l’avait mis sur la lite noire mais que malgré tout ça, il voulait monter sur scène le temps de deux chansons, ses dernières compositions.

- JE crois que tu te feras virer, oui ou bien largué en pleine mer, c’est possible aussi. J’espère que tu sais nager !, m’esclaffais-je.

Howard voulu ensuite savoir si ça allait mieux avec Julian maintenant, puisqu’il avait vu que nous étions venus ici ensemble.

- Oui, ça va. Nous avons eu une franche conversation à mon retour à la maison et… Oui, ça va.

Ça pourrait aller encore mieux, surtout si mon père cessait de jouer dans la tête de mon mari mais j’espérais que Julian était encore assez intelligent, à défaut que je ne le sois moi-même, pour comprendre le manège de Jimmy.

- Il va continuer de travailler sur sa marque de voiture alors, de mon côté, je vais me concentrer sur mes propres projets. On m’a fait une proposition pour un film pour l’an prochain. Jamais ne n’aurais pensé à envisager le cinéma.

Ça me fit penser que je devais apporter la proposition à Daniele puisqu’elle était arrivée chez moi, par courrier recommandé, plutôt que chez BSC.

- Mais avant ça… l’Afrique ! T’es prêt, toi ?

Livia disait qu’elle ne voyait pas l’reste de The Burning Fire. J’regardais au loin. J’avais pas vu Savannah, en effet… Ni Cash d’ailleurs. J’savais qu’elle trainait souvent avec Cash mais sa maladie l’empêchait parfois de faire ce qu’elle voulait. J’fixai Livia avant d’hausser les épaules.

-Bah, Savannah est pas venue parce que j’suppose qu’elle se repose avec sa maladie et tout… David est à la maison. Nathan l’est sûrement chez lui avec Kenzie. Elle est enceinte alors j’doute que ce genre de fête soit recommandé vu son état et Nathan serait pas venu sans Kenzie. Et Zack… Bah l’est p’t-être là mais je m’en fiche, j’veux pas l’voir…

J’souris un p’tit peu à Livia.

-Mais t’es là alors c’est cool.

Elle avait sifflé une partie de ma vodka… Enfin, une grosse gorgée quoi. Elle avait une certaine descente, Livia… J’me rappelle encore de notre première rencontre. C’était y’a quoi ? 3 ans ? Bah, s’en était passé des trucs depuis. On était plus les mêmes… Ni elle, ni moi. Le type que j’étais à cette époque, l’était un peu plus con mais un peu moins désabusé… C’est p’t-être ça ce qu’on appelle « gagner en maturité ».

J’savais pas trop quoi penser de ça…

Livia disait que chacun avec des bobos à cicatriser et que la vodka aidait. J’rigolai un p’tit peu.

-T’es la première qui m’dit ça… Les autres me disent que la vodka ne résous rien. Sont pas dans ma vie ces gens-là…

Mais j’compris que Livia devait avoir son lot de soucis. J’savais que, dernièrement, ça avait pas trop été avec Julian mais avant de parler de ça, j’expliquai à Livia mon plan pour la soirée. J’rigolai quand elle déclara que j’me ferais p’t-être larguer en mer. J’vois bien Ricci faire ça, tiens…

-Ouais, j’sais nager. S’il me jette à la mer, j’reviendrais.

Après ça, j’demandais pour Julian. Apparemment, z’avaient parlé et… Ça allait. Ça manquait un p’tit peu d’enthousiasme alors j’fis la moue. J’savais ce que c’était d’être en couple… C’était loin d’être facile au point où, depuis la mort de Peyton, j’avais décidé que c’était fini pour moi. J’me contenterais de filles d’un soir… C’est tout.

Livia m’expliqua un p’tit peu plus ce qu’il en était de son couple. Elle allait se concentrer sur ses projets pendant que Julian, lui, se concentrait sur les siens. Par contre, j’fus surpris quand elle me parla de ce film qu’on lui avait proposé.

-C’est vrai ? Waw ! Moi, on m’a jamais proposé ça… Enfin, si, pour la sitcom de Robin et Sloan mais j’me jouais moi-même. Faut dire qu’Hank dit que j’suis un méga mauvais acteur, alors… Mais tu serais pas la première chanteuse à jouer dans un film. Tu sais déjà c’est quoi comme genre de film ?

Mais avant tout ça, Livia et moi, on allait aller en Afrique. C’était une grande première pour ça. J’souris.

-J’suis toujours prêt. Si on part demain, j’serais prêt. Suffit que j’fourre mes affaires dans un sac et que j’me déplace à l’aéroport. Et toi ? Tu as des gens pour t’accompagner ? United For Youth dit qu’on peut venir accompagné. Moi, j’viendrais seul. J’vois mal David aller en Afrique… J’espère qu’il se sentira pas trop seul mais j’ai demandé à Nathan et Kenzie d’lui tenir un p’tit peu compagnie. Les enfants irons chez mes parents en attendant.

Mais p’t-être que Julian allait venir avec Livia, qui sait ? Moi, j’imagine que Peyton m’aurait suivi si elle avait été encore là.

-On va s’amuser là-bas. La jungle… Tout ça… J’ai l’impression qu’on va tourner un film d’aventure…

Tout le monde n’était pas ici.

C’est la conclusion qu’on en tira, Howard et moi alors que je lui fis remarquer que je ne voyais pas le reste de The Burning Fire et qu’il en nomma les membres avec les raisons pour lesquelles ils ne devaient pas être ici ce soir. Je fis la moue quand il expliqua qu’avec sa maladie, Savannah devait sans doute se reposer à la maison. J’avais lu, comme tout le monde, qu’elle était malheureusement atteinte du SIDA. Ça m’effrayais tant la transmission du virus était vicieuse.

Les autres membres de son groupes avaient tous leurs propres raisons mais de toute façon, la question n’était pas de savoir pourquoi les gens venaient ou non à ce genre de soirée mondaine mais de comment ferait Howard pour ne pas se faire larguer en pleine mer, lui qui disait savoir nager. Ça me fit rire et je secouais la tête en l’imaginant nager jusqu’à terre ferme.

- Alors là ! Si tu sais nager, je suis rassurée !

Je lui rendis sa bouteille de vodka après en avoir bus une gorgée qui, loin de me détendre, me réchauffa jusqu’au bout des doigts. C’était au moins ça de gagné ! J’avais laissé mon écharpe dans la voiture et je commençais à frissonner, normale pour un soir de novembre.

Howard voulu savoir comment les choses allaient entre moi et Julian, une question tout à fait légitime puisque je m’tais réfugiée chez lui avec ma querelle avec mon mari. Sans dire que tout allait pour le mieux, que nous roucoulions de nouveau sur notre petit nuage rose comme au premier jour, je lui confiais qu’après notre conversation honnête, nous avions mis les choses à plat que je lâchais prise pour l’instant avec mes envies de voyages en amoureux. Julian avait le champ libre pour se consacrer corps et âme à sa marque de voiture alors tant qu’à faire, j’allais faire la même chose de mon côté. Je lui confiais même avoir eue une proposition pour un film et ça fit Howard s’exclamer avec surprise.

- Bah tu vois, je ne pensais jamais recevoir ce genre d’offre moi non plus. On ne m’a même pas approché pour la sitcom, pourtant j’adorerais ça !

Quant à savoir c’était quel genre de film, je haussais des épaules.

- Je n’en sais rien, je n’ai pas lu le scénario encore. J’ai ouvert l’enveloppe et j’ai lu la lettre qui venait avec mais c’est tout. J’crois que j’étais trop sous l’effet de la surprise pour lire le scénario.

Tout ce que je savais, c’était que cela venait des studio d’Hollywood et d’un réalisateur sérieux, du moins Julian m’avait dit cela. Il m’avait dit que nous avions vu plusieurs de ses films mais là, tout de suite, le nom m’échappait.

- Je dois en discuter avec Daniele cette semaine et on verra ce qu’il en est. S’il cherche un badboy, je proposerai ton nom !

Ça serait cool de travailler sur un film avec Howard. Je pressentais que nous rigolerions beaucoup entre les prises.

Dans un autre ordre d’idée, je lui demandais si de son côté, les préparatifs avançaient pour l’Afrique. Non pas que je le prenais comme modèle comme certaine personne pouvait le croire mais parce que, comme je partais avec lui, ce serait chouette qu’il ne soit pas à la traine et que je ne doive pas partager ma brosse à dent, par exemple ! Bon, j’exagérais mais l’idée était là. Je ne voulais surtout pas apprendre qu’il avait décidé d’ignorer mon conseil et de se trimbaler des armes dans ses bagages.

- Bonn, tant mieux alors si tu es confiant. Moi aussi, je suis prête. J’ai suivis la liste qu’ils nous ont fournis et ma valise attend sagement le jour du départ dans ma chambre. De temps en temps j’ajoute un truc dedans mais rendue-là, ce n’est que du superflue et personne ne se joint à moi. Ce n’est pas faute d’avoir tenté de convaincre Julian mais il ne veut rien entendre.

Ce qui voulait dire qu’il n’y aurait qu’Howard et moi et les deux représentant de United For Youth que nous allions avoir comme guide. J’espérais beaucoup que ce soit autant fun que le disait Howard et oui, ça avait un peu l’air d’un film, ou plutôt d’un documentaire.

- Hey ! Tu me donne l’idée d’apporter mon camescope ! Ça serait drôle, bien plus que des photos, même si je vais apporter mon appareil et beaucoup de pellicules.

Je restais muette ensuite, rêveuse, anxieuse, heureuse et excitée par ce qui nous attendait là-bas. De toux ceux avec qui je pouvais partir, j’étais vraiment heureuse que ce soit avec Howard. Avec lui, je savais que les choses seraient légères, qu’il n’y aurait pas de prise de tête et que oui, nous allions beaucoup rire.

- Bon, tu veux que je fasses diversion pour que tu puisse te déplacer jusqu’à la scène ou tu penses y arriver sans tout seul, sans te faire pincer ?

Entre Julian et Livia, les choses allaient un p’tit peu mieux. Ça semblait pas encore être le summum du bonheur mais ils se réfugiaient tous les deux dans leurs projets. C’était une façon d’faire. T’façon, j’avais pas forcément de conseils à donner niveau couple…

L’un des projets de Livia était un film. L’avait été approchée pour ça, visiblement. Moi, j’avais déjà fait une épisode de la sitcom de North et Perry mais c’est tout… Livia, elle, souligna qu’elle n’avait pas été appelée pour la sitcom. J’haussai des épaules.

-Ça va p’t-être venir.

J’fus un p’tit peu plus curieux en demandant qu’elle genre de film Livia allait tourner. Mais elle avait pas encore lu le scénario. L’avait été trop surprise par la demande qu’elle s’était pas encore attardée sur le contenu. Dans tous les cas, c’était un projet super intéressant.

-Tu as de la chance… J’ai hâte de voir le film.

Elle devait encore en discuter avec ce gros connard de Ricci. J’rigolai un p’tit peu quand Livia déclara que s’il y avait un rôle de bad-boy, elle proposera mon nom. J’croyais Hank quand il disait que j’étais pas un bon acteur alors j’doutais qu’un réalisateur sérieux m’engage. J’savais que j’étais extrêmement doué pour la musique et que, de ce fait, j’savais rien faire d’autre. Et ça m’allait…

-J’pense pas qu’un réalisateur sérieux m’voudrait… J’ai déjà essayé de convaincre Christopher North de m’engager mais l’a jamais voulu. Il m’a dit que j’étais bieeeeen plus doué pour la musique. Mais tente le coup, on sait jamais.

Sur un malentendu. Pour le rôle de bad-boy, j’voyais bien Hank… Enfin, sauf s’il faut un bad-boy jeune… Dans ce cas, faudra creuser…

Après ça, on parla de l’Afrique. J’disais être prêt car c’était le cas. Livia l’était aussi même si elle ira seule. L’avait pas réussi à convaincre son mari de la suivre. J’fis une p’tite moue avant d’hausser les épaules.

-Bah on sera nous deux alors… J’apporterais la vodka. On va bien s’amuser, tu vas voir.

Ça sera comme une aventure. Et présenter les choses comme ça donna des idées à Livia qui voulait emporter son caméscope et son appareil photo. J’souris.

-On fera notre propre film comme ça. Stone et Cortez dans la brousse.

J’pouffai un peu de rire à cette idée.

-J’espère que les éléphants ne vont pas nous manger…

Ça serait quand même vraiment con… Ça mange des humains les éléphants ?

Je dis ça pensivement avant que Livia ne me demanda si elle devait faire diversion pour que je monte sur scène. J’fis une moue de réflexion avant d’esquissez un p’tit sourire.

-A vrai dire il me faudrait un guitariste.

Je lui envoyai un regard entendu.

-Tu veux te faire virer avec moi ? On grimpe sur scène, on envoie la sauce et on s’fait jeter à la mer… Si tu veux pas, j’comprendrais… Y’a bien un musicien de session dans l’coin qui fera l’affaire.

Ouais, y’avait sûrement bien ça.

-Si tu veux rien risquer, j’prends ton idée de diversion. Bien que j’pense pouvoir arriver là-bas en mode ninja.

Howard avait eu la chance, contrairement à moi, de prendre par à la sitcom menée de mains de maîtres par Sloan Perry et Robin North. Cela n’avait pas empêché un producteur reconnu de penser à moi pour un rôle dans son prochain film. Je devais en parler à Daniele, dès que possible pour voir ce que l’on faisait avec ça et si le tournage n’allait pas interférer avec mes autres engagements mais, quoi qu’il en soit, j’étais heureuse de l’offre reçue et c’est à Howard que je me confiais.

- Si Robin et Sloan m’appellent, je dirai oui, sans hésiter !

Je crois que la sitcom était devenue l’espoir télévisuel de bien des artistes ! C’était le rendez-vous du lundi soir des Américains à un point tel qu’on parlait de phénomène, quand on parlait de la sitcom.

Howard disait qu’il avait hâte de voir le film pour lequel, on m’avait envoyé le scénario. J’aurais au moins un fan, c’était rassurant, quelque part.

- Je lirai le scénario dans la semaine alors, j’aurai tout le temps de t’en parler, pendant le vol vers l’Afrique.

Si le film avait besoin d’un nouveau visage pour jouer un bad boy, j’allais leur proposer Howard, pourquoi pas ? Il avait beau dire qu’Hank North ne lui prêtait pas de grand talent d’acteur, ce n’était tout de même pas lui qui faisait la pluie et le beau temps dans le monde du cinéma. Puis tout le monde avait droit à sa chance.

- Si tu veux tenter ta chance, je ne pense pas que tu doives laisser les North te décourager. Au pire, tu risque de te faire dire non, au mieux tu décroche un rôle. Qui sait si un autre réalisateur ne verrait pas en toi quelque chose que d’autres ne soupçonnent pas ?

Probablement que c’est comme ça que les choses se sont passées, pour moi.

Ce fut sur le voyage en Afrique qu’on parla ensuite, de nos préparatifs respectifs. Howard n’allait certainement pas oublier sa vodka alors que moi, j’angoissais sur mes rappels de vaccins et sur le nombre de pellicule photos à emporter. D’un point de vue comme de l’autre, nous étions assurés de nous amuser même si ce n’était pas le but du voyage.

- Oh… Wow!! C’est peut-être la vodka qui me fait parler mais dit comme ça, ton film ressemble presque au tire d’un film pour adulte !

Je m’esclaffais avant de lui reprendre la bouteille et d’en boire une autre gorgée.

- Je ne pense pas que les éléphants mangent les humains mais tu sais quoi ? Je ne prendrai pas le risque de le découvrir sur place. Nous resterons sages et avec nos guides si ça ne te dérange pas.

Ça serait quand même bête de me rendre si loin pour donner raison à mon père en mourant bêtement, bouffée toute crue par un éléphant !

Le temps était venu d’aller retrouver Julian, mon pauvre époux qui avait décidé de confronter sa mère. Si quelqu’un risquait ce soir d’être dévorer tout rond, c’était bien Julian ! Kate n’en ferait qu’une bouchée si elle était d’humeur salope. Je proposais à Howard de lui faire diversion pour qu’il puisse se diriger vers la scène mais il me fit une proposition qui força ma réflexion quelques instants, avant que finalement, je ne la décline.

- Mon père vient juste de dire que je n’étais pas très intelligente parce que je voulais savoir où en était tes préparatifs pour l’Afrique… Imagine ce qu’il en dira si je monte sur scène avec toi… Merci de me le proposer mais… Non.

Mon visage s’en était assombri, j’en voulais à Jimmy de me traiter comme un vulgaire paillasson et à ma mère de ne jamais s’interposer. Mais, ainsi allait la vie !

- Je vais plutôt me diriger vers là… et toi tu iras mmmh… par là et attends. Tu sauras quand le moment sera le bon.

Je l’embrassais sur la joue en lui rendant sa bouteille puis je posais ma main sur son épaule avant de le quitter, le laissant attendre le bon moment pour se déplacer. Je marchais sur la plage et me dirigeais vers deux agents de sécurités en costards qui semblaient sur le point de leur craquer sur le dos.

- Hey ! J’ai vu Howard Stone juste là, vers le bar, entrain de draguer et de boire. Il a dit qu’il irait vers la promenade en bois. Je n’en reviens pas, messieurs ! Vous laissez le seul non-invité se balader comme bon lui semble !

Les deux gorilles grognèrent et se dirigèrent, complètement à l’opposé de là où Howard devait passer pour atteindre la scène. Ils appelèrent même leurs collègues qui allèrent tous en sens inverse. Howard n’aurait qu’à faire attention en évitant Ricci et mon père et il devrait être en mesure de grimper sur scène sans trop de mal.

Livia comptait très bientôt lire le scénario du film et elle comptait m’en parler dans l’avion vers l’Afrique. J’hochai de la tête avant de lui faire un p’tit sourire bien que j’étais sûr et certain qu’aucun réalisateur me donnera un rôle dans quoi que ce soit. Livia disait que j’devais pas me décourager. J’haussai des épaules. P’t-être qu’elle avait raison. Mais en même temps, j’savais qu’Hank me mentait pas quand il soulignait mon manque de talent dans l’affaire.

-P’t-être que tu as raison. Mais j’pense pas qu’Hank m’a dit ça pour des prunes. Il m’aurait pas dit ça pour me faire du mal mais par franchise. Mais qui sait ? J’ai p’t-être un talent caché qui va d’un coup s’dévoiler.

Puis faut voir les choses en face. Kyle Davis tourne des films… Alors j’crois que tout l’monde peut l’faire même Howard Stone, du coup. Sans offense pour Kyle, hein. C’est mon pote. Ce type est une crème mais qu’est-ce qu’il est naze pour l’acting.

On parla, ensuite, de l’Afrique. J’étais méga prêt à partir et ça semblait être le cas pour Livia aussi. J’avais mis en avant que ça allait être comme une aventure que Livia voudra filmer. Du coup, j’trouvais une sorte de nom de film qui fit rigoler Livia qui avait l’impression que j’parlais d’un film porno. J’rigolai un p’tit peu.

-Si ça tourne à un film pour adulte, ça va pas plaire à plein de gens.

Julian Hughes le premier.

Livia reprit ma bouteille pour en boire encore un coup. Faudra vraiment que j’prenne beaucoup de vodka pour partir si elle se met à boire à ce rythme. Faudra vraiment que j’réfléchisse bien.

Livia affirma que les éléphants mangeaient pas les humains mais elle pouvait pas le certifier. Elle disait que l’meilleur moyen de pas finir dans l’estomac d’un éléphant était d’être sage et de suivre nos guides.

-Ouais… United For Youth a insister là-dessus. On sera sage, c’est promis.

Livia était prête à faire diversion pour que j’puisse grimper sur scène et faire mon dernier coup d’éclat avant d’me faire violemment virer. J’poussai l’vice jusqu’à la proposer de grimper sur scène avant moi… Mais elle déclina à cause de Jimmy Reed qui lui avait dit, plus tôt, qu’elle était pas très intelligente. J’fis la moue avant de secouer la tête.

-P’tain… Qu’est-ce que j’déteste ce type. Tu mérites mieux comme père.

Mais elle semblait pas vouloir aller jusqu’au bout et le décevoir entièrement vu qu’elle avait refusé de grimper sur scène. C’était dommage… Mais j’allais pas la forcer.

-Tu n’es pas stupide. N’écoute pas s’connard de misogyne.

J’en viens secrètement à rêvé que l’fils de Reed soit complètement débile, tiens. Comme ça, il sera bien dans la merde.

Tout ça m’donnait encore plus de motivation tiens… Et j’refusai pas la diversion de Livia qui avait une sorte de plan qu’elle m’exposa.

-Ok…

Elle m’embrassa sur la joue. J’lui souris et quand elle se recula, j’lui fis un clin d’œil avant de s’éloigner vers les agents de sécurité.

C’était à mon tour de jouer.