[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La plage, avait on jamais vu de lieu plus cliché pour retrouver une personne rencontrée par hasard ? Je ne crois pas, et une fois n'est pas coutume, je ne dérogeais pas à cette règle en rejoignant la côte pour y retrouver Liz

Liz, c'était une jeune disquaire que j'avais rencontré dans un musée. J'y passe le plus clair de mon temps libre, mais il est tellement rare d'y trouver quelqu'un de digne d'intérêt... oh certes la majorité du public est très cultivée et de fait intelligentes, mais soyons clairs, c'était doublé de la spontanéité et du charisme d'un ouvre boîte. Enfin, ça ou des groupies hystériques que j'envoyais généralement bouler pour pas que le musée me le reproche -ce qu'il faisait tout de même- et que fans, presse et managers me reprochaient rapidement aussi. Alors voir une jeune fille qui s'intéressait simplement à l'art, bien que cela puisse sembler être la chose la plus évidente du monde avait pour moi quelque chose d'absolument inouï. J'étais donc allé lui parler, un eu maladroitement mais nous avions fini par sympathiser et discuter, eut être un peu trop au vu des gros yeux que nous lançaient les visiteurs. Nous avions donc convenu de nous rejoindre à la plage

Je savais pas trop quoi penser de tout ça, il faisait suffisamment beau pour que la journée soit agréable sans que la plage ne soit envahie. Ce n'était qu'à moitié vrai, mais je n'eu pas pour autant trop de difficultés à trouver Liz qui était déjà là car oui, j'étais à la bourre, oui c'est naze. Non pas que j'avais mis plus de temps que ça à me préparer, j'avais pris une douche, enfilé un t-shirt troué au niveau des épaules, un petit gilet et un jean gris un peu destroy. Puis j'avais attaché mes cheveux, mis mon gilet, un peu d'argent dans un sac style militaire que j'avais mis sur mon dos et là. Pouf, dilemme cornélien : Je prends ma guitare ou pas ? L'idée de m'éloigner de mon image de guitariste me plaisait, j'avais l'impression de pouvoir commencer autre chose, d'autant que la prendre serait le meilleur moyen de se faire harceler... mais d'un autre côté sans elle je me sentais genre... incomplet. Et après avoir changé d'avis et m'être mis en retard je la reposais et mettais un kazou dans ma poche, oui un kazou, jsuis un artiste.

J'arrivais alors à la plage et la voyais m'attendre, bon, je n'avais "que" dix minutes de retard certes, mais ça suffisait à m'énerver, foutu indécis... J'enlevais mes chaussures et les mettait dans mon sac puis je faisais un petit crochet par un des vendeurs de plage avant d'aller la rejoindre, d'un pas mal assuré, gardant une main dans mon dos, je m'arrêtais à coté d'elle et restait silencieux quelques instants avant de m'excuser de mon retard Heeey... Je saiiis jsuis en retard mais j'ai fait une bonne action ! j'arborais alors un sourire malicieux J'ai aidé un aveugle unijambiste travesti à traverser l'autoroute. fierté enfantine, je relevais la tête comme fier de cet exploit, puis me rappelais être quand même en retard Non franchement jsuis désolé j'ai merdé maiiis Je levais alors un doigt, comme dans les dessins animés, avec une genre de lueur dans les yeux, je lui présentais alors ce que j'avais dans mon dos J'ai des churros ! Churros.. je sais pas d'ou me venait cette habitude de répéter le dernier mot quand je disais une connerie, et comme si ça suffisait pas, je prenais mon kazou, soufflait un coup dedans genre "surpriiiiise" avant de le reranger et de regarder Liz d'un air à la fois penaud et attendrissant. Mon entrée en matière était pour le moins atypique, et j'espérais que ça l'amuserais, le contraire m'inquiétait un peu à vrai dire...

Le musé était un endroit paisible, tranquille, secret.. En bref, tout le contraire de la tournure qu'avait ma vie ces derniers temps. Sans parler de l'ambiance dans laquelle je vivais au quotidien à la boutique. Autant je pouvais aimer me déchirer les cordes vocales à hurler et à me déchaîner dans un concert de métal, comme je pouvais aussi bien passer des heures dans un musé à traînasser devant toutes sortes d'arts. L'art en lui même me passionnait. Bien que je n'étais moi-même pas très douée pour quoi que ce soit, j'étais admiratrice quant à la capacité qu'avait l'être humain à s'adonner à toutes formes d'arts. Alors à défaut d'être une artiste, j'avais au moins pour moi, le fait d'être cultivée.

C'était un jour comme les autres, où j'eus rencontré Nathan au musée. Un garçon drôle, et fascinant avec qui j'avais pu partager ma passion pour l'art et avec qui j'avais pu rire comme une folle. Peut être même un peu trop. Ce devait surement être à cause de ça que les vigiles nous avaient jetés dehors, et que les visiteurs nous lançaient des regards effarés. Rien qu'à sa manière de m'aborder, j'avais tout de suite compris que ce garçon était tout plein de créativité, ce qui avais donc attiré ma curiosité. Ayant bien sympathisé.. devant une tête d'éléphant empalée, nous avions trouvé affligeant l'idée de couper court à cette amitié qui commençait si bien à se former. Et nous avions donc convenu de nous retrouver à la plage quelques jours plus tard.

Nous voilà le jour J. Une belle journée ensoleillé. J'avais été tardivement réveillée par les gosses qui jouaient au skate en bas de chez moi, et j'avais donc enfilé à la va-vite mes vêtements. Trop larges pour moi bien évidemment. Mais pour moi le confort passait avant l'aspect esthétique, surtout que j'allais à la plage, alors les habits que je portais importaient peu, vu que j'allais surement revenir trempée chez moi. J'avais donc enfilé un mini short en jean déchiré de parts et d'autres, ainsi qu'un tee shirt délavé d'Aerosmith, auquel j'avais découpé les manches. J'avais glissé mes pieds dans une paire de converses noires, et j'avais enfilé une veste en jean bleue, dans laquelle je flottais littéralement. Quant à mes cheveux, j'avais à peine pris le temps de les coiffer, je devais donc avoir une tête de sortie du lit, mais de toute façon, le sable et l'eau n'y auraient rien arrangé.

J'avais retiré ma veste en jean sous la chaleur étouffante du soleil de Californie, et l'avais préalablement étalée au sol pour m'asseoir dessus, et j'attendais tranquillement Nathan en m'allumant une cigarette.

J'attendis une dizaine de minutes avant de voir Nathan arriver, en adoptant un air un peu confus, ce qui eut le don de me faire sourire. Il venais de s'excuser de son retard. Je n'étais pas franchement quelqu'un d'organisée où bien même de ponctuel, je secoua donc la tête en souriant pour lui dire que ce n'étais pas grave. Et puis en soi.. qu'est ce qu'on en avais à faire ? Qu'est ce que c'était que 10 minutes dans une vie ? Rien.

Et là, comme s'il avais toujours besoin de se justifier, il me sortis une excuse des plus bidons que je n'aient jamais entendue. «J'ai aidé un aveugle unijambiste travesti à traverser l’autoroute.» Je tentais de garder un air sérieux, puis je me mis à pouffer de rire, en demandant, avant de rire pour de bon.

- T'es sérieux ? C'est l'excuse.. la plus pourrie que j'ai jamais entendue !

Et je me mis à rire de plus belles, avant de reporter mon attention sur Nathan, qui sortis de son dos un paquet de churros. Mon expression devint alors la même que celle que j'avais le soir de noël étant petite en ouvrant mes cadeaux.

- DES CHURROS !

Je riais, puis après m'être fait casser les oreilles par Nathan et son kazou, j'avais agrippé son tee-shirt pour le faire tomber au sol pour qu'il s'asseye à côté de moi.

- Tu sais comment acheter mon pardon toi..

J'adressais un sourire malicieux à Nathan avant d'aller voler un churros à son paquet.

Les musées me mettaient face à une certaine interrogation, j'avais jamais réellement essayé la peinture, j'admirais mes parents sans essayer d'imiter, et je me rends compte que je n'ai fait que suivre la voie qu'ils avaient tracé pour moi, en m'offrant cette guitare, peut être serais-je exposé ici, je me rendais compte que je n'avais pas décidé de ma vie, que je n'avais aucun mérite, 'avais pris aucun risque, j'avais juste eu une chance pas possible. C'était étrange certes, mais voir des artistes ayant percé par leurs propres moyens suscitaient réellement mon admiration je crois que c'est pour ça que les arts m'inspiraient autant.

Mais je n'y repensait plus en rejoignant Liz, elle était vêtue d'un short un peu destroy et d'un t-shirt large que l'air marin faisait onduler, à l'instar de ses cheveux. Elle était naturelle, comme un diamant à l'état brut, c'était une chose rare, certes ce rendez vous était purement amical, mais combien de filles auraient débarqués en mode pot de peinture ... Mais Liz était différente, et j'appréciais ça. Elle ne semblait pas gêné outre mesure de mon retard, mais évidemment j'en avais fait des caisses. Mais mo air gêné avait semblé la faire sourire, ce qui était déjà une bonne chose en soi. Puis en entendant mon excuse elle me regardait, d'un air sérieux mais qui laissait présager la suite, un fantastique fou rire, elle jugeait que c'était l'excuse la plus bidon qu'elle ai entendu, j'aime l'emploi du superlatif, et lançait donc d'un air fier et malicieux Quitte à être en retard, autant innover tu crois pas ?, puis elle a vu les churros et là c'est bon on était le 25 décembre et j'étais le père noël quoi, j'ai trouvé ça juste adorable sur le coup, elle riait un peu, un peu moins en entendant le doux son de mon kazou, ce truc était détestable sans dec mais ça m'amusait un peu. Peu après elle chopait mon t-shirt et me tirait assis à côté d'elle, ce qui me surpris un peu mais ne me déplaisait pas non plus, elle disait que je savais acheter son pardon Il semblerait, fin en même temps, les churros c'est la vie à ses mots, j'en prenais un dans le paquet et me tournais vers elle, comme si nous allions trinquer avec nos churros, ouais j'ai des idées à la con, mais je m'en rendais compte assez rapidement pour me raviser et je lui souriais, avant de regarder l'horizon, pas de nuage, pas d'avion, pas de bateau, juste la mer et nous deux. Et le sable dans les orteils, mais c'est pas important au fond. La journée s'annonçait bien, très bien même, j'avais l'impression de pouvoir enfin lâcher prise, qui aurait pu dire avant hier que jme retrouverais à manger des churros avec une disquaire rencontrée dans un musée franchement ? Autant j'avais toujours considéré que j'avais la poisse, autant il semblait qu'il arrive au hasard de bien faire les choses, je savais pas vraiment ce qu'on allait faire aujourd'hui, mais je crois que ça me plaisait d'autant plus, l'inconnu, l'imprévu, c'était une simple journée à la plage mais déjà, cela m'apparaissait comme une aventure incomparable. On raconte tant de choses sur les stars qui finissent blasées de tout, je crois que je ne comprendrais jamais, car je ne vis que pour la simplicité et la beauté de ces moments, je crois que c'est les rares moment ou je suis réellement moi, et c'est une redécouverte permanente [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] en quelques sortes. Bien sur, écrire était pour moi comme une genre d'introspection, mais les sentiments n'étaient pas aussi purs et bruts que je le souhaiterais, je me tournais alors vers Liz e souriant, me rendant compte que je ne lui avais même pas demandé comment elle allait, bon en même temps c'était supra cliché, mais bon, fallait bien meubler Au fait, même si de toute évidence t'as pas été attaquée par des aliens juchés sur des lamas, tu vas bien ?. Dans ma tête, cette phrase était un simple "au fait tu vas bien", mais nooooon, en parlant il fallait forcément que je rajoute une absurdité, je sais pas pourquoi à vrai dire. Enfin, la question était posée au moins ~

« Quitte à être en retard, autant innover tu crois pas ?» La remarque de Nathan me fis acquiescer d'un air amusé. Pour parler innovation, c'était la personne la mieux placée pour ça que je connaissait. Il avais d'ailleurs su me prouver ses talents lors de notre précédente rencontre en m'abordant par le simple fait qu'il avais cherché par tous les moyens à deviner mon prénom. En commençant bien sur par me faire un listing des prénoms existants les plus absurdes. Le contraire aurait été étonnant, enfin.. maintenant oui, vu que je connaissait Nathan. Mais c'est ce petit côté complètement décalé de sa personne qui me plaisait aussi.

- Oh oui, à ce niveau là je me fais aucun soucis pour toi !

Une fois Nathan assis à côté de moi comme je l'avais désiré, je mangeais mon churros comme une morfale. Hein ? Quoi ? C'est pas comme ça qu'une fille est censée se tenir en présence d'un beau garçon, qui en plus lui offre des churros ? L'idée ne fit que m'effleurer l'esprit. Et puis j'étais une personne à part entière, je ne voyais absolument pas pourquoi je ferais des manières devant Nathan. Surtout que celui-ci s'avérais être encore bien plus dingue que moi. Et puis comme Nathan le souligna : les churros c'est la vie. C'était même affreusement bon.

- Chai bon chette connerie..

Inutile de préciser que pour couronner le tout, j'avais prononcé ces quelques mots avec une élégance inouïe. J'avais la bouche pleine et j'arrivais à peine à articuler. À s'y méprendre, on aurais presque pu croire que je n'avais rien mangé depuis des semaines.. Et à vrai dire, manger n'avait jamais vraiment été une de mes priorités dans la vie. Je trouvais toujours quelque chose de plus fascinant à faire. En soi ça n'avais même rien de difficile. Même une mouche était plus attrayante qu'un repas. Et j'étais pas franchement bonne en cuisine en plus. Là, Nathan se tourna vers moi pour me demander si.. Si j'allais bien ? Ouais, ce devait être ça. Si on enlevais le début de sa phrase et qu'on en gardais que la dernière partie.. Je pris alors une mine attristée avant de déclarer :

- Ca va... Mais.. ça me fais de la peine de savoir que tu pourrais devenir gras avec des grosses fesses en finissant le paquet..

J'avais un espèce de sourire mesquin ancré aux bords des lèvres, et je m'emparais alors du paquet de churros en me retournant dos à Nathan de façon à lui cacher le paquet, tout en continuant à manger tranquillement.

- Sinon j'vais bien et toi ?

Tout en ne quittant pas mon sourire, je regardais du coin de l’œil Nathan, histoire de plus ou moins pouvoir me préparer à une attaque venant de lui pour récupérer ses churros.

Eglantine, Cerise, Antigone, Marguerite, Philomèle, Capucine, Penelope, Adelaïde, Hyacinthe... C'est comme ça que j'avais abordé Liz, en lui balançant toute une liste de prénom totalement improbable, la meilleure façon d'aborder une fille vous croyez pas ? Enfin, les trois quarts des filles se seraient enfuis, mais Liz était différente et ça l'avait amusé, tout comme mon excuse moisie apparemment, elle semblait d'accord avec le fait que l'originalité était une bonne idée, faut dire que j'étais pas la personne la plus classique du monde et elle semblait l'avoir parfaitement compris, et mieux encore, accepté. Elle disait ainsi ne pas se faire de souci pour moi, je décidais de pousser un peu le truc en la fixant

Et comment je suis supposé le prendre ? C'parce que j'suis noir c'est ça ?

Oui ça n'avait rien à voir, mais j'aimais tester les réactions des gens... Puis elle me disait le plus naturellement du monde, et avec une féminité hallucinante que "chai bon" ce qui me fit vraiment sourire, j'aimais ce naturel, ça me permettait de me lâcher aussi

Les echpagnol chont des chénies

Puis, après je lui ai demandé comment elle allait, et, quand elle laissait sa phrase en suspens en me répondant, je commençais déjà à m'inquiéter, je supportais pas que les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]gens qui m'entourent aillent mal, et d'un autre côté je me disais que si c'était pour un truc complètement insignifiant, ça allait me souler et que j'allais me montrer désagréable, ce que je ne souhaitais pas, mais ce serait mal connaître Liz qui répliquais qu'elle était triste de m'imaginer avec de grosses fesses par sa faute si elle me laissais manger des churros, sur le coup je rageais un peu parce qu'elle me volait le paquet, mais au fond, ça m'amusait franchement, d'autant que je l'avais pas vu venir, et la voir manger en se planquant avait un côté juste hilarant je trouve. Mais elle semblait prête à contrer une attaque de ma part, je décidais donc d'employer la ruse, soupirant un peu, je l fixais ensuite quelque secondes d'un air absent puis passait mon bras autour de ses épaules, d'un air ultraméga mignon, comme dans les films à l'eau de rose avec tous pleins de violons partout, des amours impossibles qui le sont pas [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]tant que ça vu que les deux finissent toujours ensemble, et qu'il y a toujours au moins une plage, je me penchais alors vers son oreille, et écartait doucement une mèche de ses cheveux, avant de lui murmurer tout doucement

Tu sais Liz... j'ai déjà mis un coup de boule à un réfrigérateur pour moins que ça, tu te crois plus balèze qu'un réfrigérateur ?

La distraction la plus mignonne, la traitrise la plus ancienne, puisque j'en profitais pour la renverser avec une infime précaution, fallait pas faire tomber les churros après tout, me retrouvant un instant juste au dessus d'elle et esquissant un petit sourire avant de lui voler un churros et de me redresser le plus normalement du monde, l'aidant à faire de même et c'est en grignotant mon churros nonchalamment, sans retirer mon bras que je lui répondais

Ma diététicienne auto-proclamée est du genre coriace mais globalement je vais bien.

Je lui adressais alors un petit sourire enfantin, sans la quitter des yeux.

Après avoir rassuré Nathan quant à la qualité de ses excuse originales et innovantes, il vint me fixer et me demanda alors si c'était parce qu'il était noir. Ce gars était complètement incohérent. Mais j'aimais ça. Et je ne tarda pas à lâcher un léger rire pour ensuite compléter :

- C'est aussi parce que tu as une tête de russe..

Tant qu'à rester dans l'incohérence.. ça c'était fait.
Le fait que je parle la bouche pleine devant Nathan sembla l'amuser, et encore mieux, il m'accompagna même dans mon ridicule. Une chance, j'en connaissait plus d'un qui auraient été écœurés et qui se seraient barrés en me laissant seule.

J'avais pu voir la surprise de Nathan lorsqu'il m'avais vu m'emparer des churros et me retourner dans mon coin. Mais ceci ne semblait pas l'avoir affecté tant que ça, il resta même plus sage que je ne l'aurais imaginé. Il soupira, puis resta un moment à me fixer, le regard vide d'expression. Je me demandais alors ce qui n'allais pas. Nathan était-t-il susceptible à ce point ? Mais j'eus à peine le temps de plus réfléchir, qu'un bras vint entourer mes épaules d'une tendresse inégalable. Je tournais doucement mon visage pour aller jeter un œil par dessus mon épaule, et là, Nathan d'un air plus tendre et attentionné que jamais, vint déplacer une de mes mèches de cheveux pour venir la glisser derrière mon oreille, ce qui entraîna une multitude de frissons le long de mon cou. Je pouvais dire bye bye à ma préparation de contre-attaque. Je me demandais quand même ce qu'il lui prenais, à l'instant même, de me couvrir d'autant d'affection. Même si ce n'étais pas pour me déplaire.. Et c'en étais visiblement pas fini, car il vint même, d'une approche tant mignonne que provocante, porter ses lèvres du creux de mon oreille.... pour me prévenir qu'il avais déjà fracassé un réfrigérateur, pour des raisons encore moindres que celles que je lui causaient en ce moment mêmes.

BIM ! On redescends sur terre. Et avant même que je ne reprenne mes esprits, celui-ci eut à sa guise le temps de récupérer un churros dans la paquet que je tenais. Et pour le coup, j'avais effectivement été moins balèze qu'un réfrigérateur.

Non sans retirer son bras, Nathan, d'un air le plus serein au monde, continua à grignoter. Je fronçais légèrement les sourcils avant de me retourner vers lui d'un air légèrement en rogne.

- Eeeh ! C'est de la triche ça ! Et ça a rien d'innovant en plus..

Ouais, enfin.. j'avais quand même réussie à me faire avoir par sa ruse. Donc j'avais aucune excuse. Je ne trouva donc rien de mieux à faire que de renverser Nathan à terre, et de grimper sur ce dernier, armée du paquet que j'avais gardé avec moi, et de commencer à donner à Nathan le restant du paquet à manger. En le gavant comme je pouvais, et en me marrant par la même occasion. J'allais pas me laisser faire, et j'avais envie de m'amuser moi aussi. Et vu que la technique de drague avait déjà servie comme attaque, j'imaginais que ça n'aurais servi à rien que je la réutilise contre Nathan, déjà, j'étais pas persuadée que ça aurais fait son effet, et puis surtout, c'était pas tellement adapté à ce que j'étais en train même de lui faire subir. J'allais tester Nathan au Chubby bunny. Bon.. j'avais un peu arrangé les règles à ma manière et remplacé les marshmallow par des churros, mais l'idée était la même.

- Ta diététicienne me remercieras de ça tu crois ?

Je lâchais un rire amusé, en essayant de garder l'équilibre sur Nathan qui essayais tant bien que mal de me faire arrêter.

La normalité m'avait jamais franchement intéressé, la considération c'était bien beau mais soyons honnête si l'on souhaite marquer les esprits il faut être hors du commun, et je ne pensais pas l'être en sortant des banalités à tour de bras. Et puis il était tellement de notoriété publique que je disais n'importe quoi que les conséquences étaient plutôt minimes, et ça permettait d'éviter des questions gênantes, what else ?

Une tête de russe, réellement ? On peut dire que je l'avais pas vu venir celle là, et ça m'amusait franchement.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] okay, elle se lâchait et répondait même sur le même ton que moi. Donc je tenais pas à la contredire et lançais, toujours d'une voix churrossée en levant solennellement l'index L'Etat ch'est nous Tout ceci commençait à me plaire, c'était vraiment une fille cool, pas du genre à se prendre la tête pour 10 petites minutes de retard, ou la consommation raffinée de churros.

Mais quand elle m'avait volé mes churros, l'effondrement de l'image de la femme parfaite quoi. Non, j'exagère franchement mais ça m'avait étonné, elle était trop innocente, et je m'en étais de toute évidence pas suffisamment méfié, mais je préférais ne pas trop montrer tout cela, pensant ainsi la déstabiliser, ce que je fis d'autant plus en la jouant film guimauve, pour la distraire ce qui semblait plus qu'efficace au vu de sa réaction, je m'interrogeais alors, se pouvait il qu'elle ressente quelque chose ? Cela me semblait peu probable, on se connaissait pas tellement et, fuck j'en avais pas la moindre idée mais ça m'intriguait un peu. Enfin, ça ne m'empêchait pas de sortir une réplique donc je suis particulièrement fier et qui semblait la déstabiliser. Elle prit alors un petit air de gamine en colère que je trouvais plutôt touchant mais d'après elle c'était surfait et de la triche. J'étais blessé dans mon amour propre, non mais, moi un tricheur sans créativité ? Je devais laver cet affront L'originalité c'est une bonne chose, mais ça doit jamais être au détriment de l'efficacité. Je lui adressais alors un sourire entendu, c'était peut être naze comme méthode mais elle ne pouvait pas nier l'efficacité de celle-ci ce qui était un argument suffisant pour moi. Mais ca ne l'a pas empêché de riposter et de commencer à me gaver de churros, assise sur moi, bon, y'avait plus désagréable comme torture au fond, j'aurais pu dire un simple chubby bunny, mais la simplicité n'était pas mon fort, et je savais pas comment le dire en russe. Je me contentais donc entre deux bouchées de lancer des tirades estampillées hommes politiques Je ne vous permet pas !....Savez vous qui je chuis ? ... Vous lichez pas les chournaux ou quoi ? Promochion chur les trachets en train ! et autres absurdités du même niveau, tantôt grotesques, tantôt indécentes. Ma diététicienne remercierait elle Liz pour son geste. Sa question m'amusait, par l'innocence de la formulation et la situation en elle même était propice au rire J'en sais rien mais de mon côté je trouve qu'elle manque de professionnalisme et devrait surveiller son équilibre alimentaire j'insistais alors sur le mot équilibre et avec un petit sourire malicieux la faisait basculer


Puis je soupirais comme pour dire : Aaaah les diététiciennes de nos jours, bien entendu j'avais attendu le dernier churros pour la pousser, churros encore presque entier, je croquais alors un petit bout avant de me tourner vers elle d'un air radouci Eeey... on partage ? Sans la moindre arrière pensée cutefleurpapilloncoeurcoeurpaillette, enfin, le préciser montre que je l'avais envisagé mais passons, je tenais pas à précipiter les choses, on était de toute évidence déjà bons amis, et je ne savais de mon côté absolument pas ce que je ressentais.

« L'originalité c'est une bonne chose, mais ça doit jamais être au détriment de l'efficacité. » Je levais alors les yeux au ciel en imitant Nathan parler, et en finissant par une splendide grimace tandis que ce dernier me souriait d'un air ingénieux. J'étais une mauvaise perdante, et le fait que Nathan ai réussi à me déstabiliser face au piège que je lui avais moi-même tendu eu le don de m'agacer, mais ça, je pense qu'il l'avais dument remarqué. Rien de grave en soi puisque je ne tardais pas à prendre ma vengeance et à lui rendre ses précieux churros..... d'une manière plutôt barbare, soit, mais surtout amusante.

Le plus drôle était de le voir se défendre en me lançant toutes sortes d'absurdités. Je tentais alors de contrôler mes rires en continuant à gaver ce dernier. Il me demandais si je savais qui il étais. A vrai dire j'avais un peu laissé à part le côté "rock star" ultra-connue de Nathan, et ayant rapidement cerné le spécimen, j'imaginais que c'est aussi ce qu'il aurais voulu. Mais ce n'est pas ce qui me força à m'arrêter pour autant. Mon expression s'adoucit, tandis que je souriais malicieusement à Nathan, tout en gardant l'équilibre, tranquillement assise sur ce dernier, j'inclinais légèrement le visage.

- Décholer monchieu Williamch mais dans la torture le châtiment est le même pour tout le monde.. Pas d'ecchepchion.

J'achevais ces quelques mots sur un ton purement innocent, et il me fis remarquer que sa diététicienne manquait de professionnalisme et qu'elle aurais mieux à faire de surveiller son propre équilibre alimentaire. En parlant d'équilibre, j'étais désormais à nouveau dans le sable grâce à Nathan qui m'avais fait basculer. Je restais au sol un instant avant de renchérir vivement.

- Je pourrais devenir ta diététicienne attitrée.. Le professionnalisme ça m'connait !

Tout en restant étalée au sol je lançais un sourire narquois à Nathan. Il est évident que si Nathan utilisais sa technique infaillible à chaque fois, j'allais être emmerdée. Je me redressais donc pour m'asseoir au côtés de Nathan en enlevant le sable de mes cheveux en les secouant. Nathan se tourna alors vers moi d'un air plus calme que quelques secondes plus tôt, en me proposant de partager son dernier churros. J'haussais alors les épaules tout en posant mon regard sur lui.

- On va pas se battre éternellement..

J'affichais un petit sourire puis me rapprocha légèrement de Nathan.

- Ok, j'veux bien !

Mon air innocent me permettait encore une fois d'attraper le churros de Nate sans qu'il n'ai le temps de réaliser ce qui se passait sous ses yeux, puis je le coinça entre mes dents, avant de me tourner vers Nate, un sourire niais aux lèvres.

- On partache ?

Mais c'est qu'elle se moquait de moi en plus ! En d'autres circonstances j'aurais été passablement véxé, mais il semblait évident que cela relevait plus du fait d'avoir perdu que de moi, je lui tirais donc la langue d'un air enfantin. Mais  cette victoie était de bien courte durée, me retrouvant rapidement étalée sur le sable à me faire gaver de churros, on avait vu plus désagréable mais point de vue honneur, je ne pouvais le tolérer. Donc je me débattais en gueulant des débilités inspirés de mes cours d'histoire sur l'URSS, qui auraient pu sembler de mauvais gout mais bon, ça semblait pas franchement la gêner si on considère à quel point elle riait, et mes apostrophes dictatoriales l'effayaient pas puisqu'elle soutenait que le chatiment devait être le même pour tous. Je m'appretais à sortir une autre débilité, mais le mot ecchepchion ma fait tellement rire que j'ai failli cracher un poumon

Vous êtes d'une tenachité ecchepchionnelle mademoichelle.

Puis j'avais critiqué ma diététicienne attitré et l'avait fait tomber, question de principe, elle restait immobile un instant et je craignais de l'avoir vexée mais déjà elle se proposait comme remplaçante de cette incompétente. Sa vision de la diététique semblait somme toute... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] peu conventionnelle et je préférais ne pas me prononcer sur le sujet, je pris donc un air véxé, limite outré qui se muait rapidement en tristesse et lui lançais d'une voix franchement effeminée.

Parce que tu trouves que j'en ai besoin ?

Elle s'asseyait a mes côtés, en disant que se battre pour toujours n'avait pas de sens, et j'étais franchement d'accord, même si j'avais franchement contribué à cette lutte, j'étais pas mécontent qu'elle prenne fin, enfin, prenne fin, je la vis prendre le churros, me disant un istat qu'elle allait le garder, mais elle le coincait entre ses dents et me proposais de partager, ce qui me it franchement buger. Moi qui avait peur d'être allé trop loin, il semblait alors évident, à moins que... ça soit un piège ? Javais du mal à y croire franchement, et son petit sourire naïf acheva de me convaincre. Et je lui répondais d'un air conciliant

Si tu insistes

Puis je lui souriais et croquais à l'extrémité du churros  et l'esprit de la féeguimauvekeurkeurpaillette fis son boulot, nous changeant en héros de film d'animation disney, sauf que les churros c'était doux et sucré[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image], pas comme des spaghettis, oui je m'y connais un eu, charriez pas, c'est cool les disneys.  Mes lèvres effleuraient les siennes et je n'eus franchement pas le coeur de m'en éloigner et prolongeais quelque peu cet instant, avant de reculer de quelques centimètres et de déclarer tout simplement Quand je disais que les churros c'est la vie.. et je baissais un peu les yeux, me mordant légèrement la lèvre, avant de la regarder à nouveau

Avais-je vexé Nathan en me proposant au titre de sa diététicienne personnelle ? C'est ce qu'il tenta de me laisser penser, en me demandant d'un air heurté si je pensais qu'il en avais réellement besoin. Il était évident que non, il n'en avais pas besoin.. Enfin, c'est ce que son corps svelte et musclé laissait paraître en tout cas. Et son expression de chiot triste me fit esquisser un petit sourire attendri.

- Mais non t'en a pas besoin.. je plaisantais..

Lorsque je proposa à Nathan de partager le churros, je le vis hésiter pendant quelques secondes. Secondes qui me paraissaient interminables. Mais cela dit, j'avais toujours eu une drôle de vision du temps qui passe. Et même si j'en doutais fortement, j'espérais que Nathan n'allais pas s'énerver à cause de mon vol de churros. Enfin.. vol, pas vraiment, vu que j'avais aussitôt proposé à ce dernier de le partager avec moi. Chose à laquelle il ne fut pas contre. Et contrairement à ce qu'il avais pu dire, je n'avais même pas eu besoin d'insister. Celui-ci s'était délibérément emparé de l'autre moitié du churros alors que j'avais déjà englouti le mien.

Et là, comme si le monde entier s'était brusquement figé autour de nous, comme si le temps lui même s'était arrêté d'avancer, comme si la légère brise de la plage s'était calmée. Je fis emparée d'une étrange sensation. D'une multitude de frissons. Une sensation semblable à celle que j'avais ressentie lorsqu'il était venu passer son bras autour de moi pour murmurer à mon oreille. Et comme l'impression d'être plongée dans un état second. Et pour cause, les lèvres de Nathan étaient venues s'emparer des miennes, d'abord hésitantes, puis avec plus d'assurance. Même si l'idée en elle même m'avais effleurée l'esprit un quart de secondes, jamais je ne me serais doutée que Nathan l'aurais vraiment fait.

Sur le coup, je me contenta de me laisser faire, trop surprise pour réagir à quoique ce soit, bien que la surprise en elle même n'avait franchement rien de désagréable. Mais j'étais comme pétrifiée. Seul mon cœur tambourinant dans ma poitrine aurais pu trahir le fait que j'étais sans vie. Mais là, d'un coup, le temps se remis brusquement à accélérer. Beaucoup trop brusquement. Je regrettais même les secondes qui m'avaient parues interminables quelques temps plus tôt.

La chaleur qui couvrais mes lèvres vint s'éloigner d'elles. C'est alors que je revint petit à petit à mes esprits, l'air un peu chamboulée. Tellement chamboulée que j'eus de la peine à comprendre ce que Nathan venait de dire à l'instant même. Non. Pour dire vrai, j'avais rien compris du tout, mon cerveau venait de lâchement m'abandonner. Je me contenta alors de répondre, complètement à côté de la plaque :

- Ouais... mais c'est pas grave..

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je resta alors un court instant à regarder Nathan, l'air complètement à l'ouest, puis comme par instinct, je porta ma main à sa joue, pour venir à mon tour répondre à son baiser. Ayant de nouveau repris mes esprits. J'avais l'impression d'avoir attendu une éternité avant d'avoir pu goûter à nouveau à la chaleur des lèvres de Nathan. Et à ce moment même, plus rien n'avais d'importance à part Nathan. Pas même l'histoire de la diététicienne, ni nos bagarres, ni nos piètres accents russes, ni même les churros..

Mon caractère me mettait parfois face à un incroyable dilemme, par exemple, il était évident que taquiner les gens m'amusaient franchement, mais j'aimais pas l'idée qu'ils se sentent mal à cause de moi, aussi culpabiliser Liz m'amusait et me gênait tout à la fois, puis je voulais pas non plus qu'elle me prenne pour un gros égocentrique style : dis moi que jsuis beau. C'était franchement pas mon genre , je prenais cependant un air d'enfant rassuréAh, tant mieux alors

Mon hésitation face à la proposition de Liz de partager ne concernait aucunement le churros lui même mais la façon dont nous oserions le partager. Bien que j'avais pris un air conciliant en acceptant de partager, elle n'avait nul besoin d'insister, et cette petite idée qui me trottait dans la tête sans que je ne sache réellement pourquoi acheva de me décider. Je mangeais ma moitié de churros, mes lèvres rencontrant les siennes, pour la première fois mis j'avais alors la sensation que nous nous connaissions depuis une éternité, et que j'aurais du goûter à ce plaisir depuis bien longtemps. Je frissonnais et me demandait quelle pouvait bien être sa réaction face à cela
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] j'avais peur qu'elle prenne cela mal, qu'elle ne l'ai pas souhaité, d'avoir tout gâché et qu'elle me prenne pour un tombeur usant de sa célébrité, et étant comme ça avec toutes les filles qu'il rencontre, ce qui était encore une fois franchement faux et qu'elle puisse penser ça, bien que je le conçoive, me blessait réellement, c'est alors à ca que je pensais en me mordant les lèvres. Liz paraissait, chamboulée, a la limite de l'état de choc et mon angoisse ne fit que croitre quand elle me sortait une réplique complètement dénuée de sens, me disant que ce n'était pas grave, j'avais donc fait une bêtise ? Je, jsuis désolé, j'ai pas pu m'en empêcher jveux dire, jsuis pas comme ça d'habi... ma répartie et mon originalité naturelle n'étaient alors qu'un lointain souvenir et je m'égarais en excuse maladroite, mais Liz vint rapidement m'interrompre en déposant un nouveau baiser sur mes lèvres. Alors toutes mes craintes s'envolaient, au sujet de Liz, mais aussi au sujet de cette vie parfois si absurde, de l'avenir incertain, de la peur de décevoir, tout ceci n'existait plus, le temps n'était plus aux peurs et aux angoisses, juste à la beauté et la pureté des sentiments à laquelle nous goutions enfin, assis sur le sable. Je passais une main dans ses cheveux, l'autre encerclant sa taille pour la serrer contre moi en prolongeant tendrement, puis je finissais par rompre doucement, préférant éviter de la laisser dans le même état que tout à l'heure, je la serrais dans mes bras, nichant ma tête dans son cou silencieusement, avant de lui faire face pour lui parler à nouveau. Je crois n'avoir jamais autant apprécié une contradiction de ma vie... Elle semblait si confuse, je ne m'attendais franchement pas à cette réponse de sa part, je lui souriait alors un petit peu. Ainsi la guerre est finie ? Gloire à la réconciliation de la Russie. je déposais alors un baiser sur son front, prenant sa main et la caressant doucement du bout des doigts, mon autre main dessinant des petits cercles sur sa jambe, comme si j'étais en train de rédiger ce fameux traité d'unification de nos deux camps, un traité qui ne serait je l'espère, jamais rompu.

Bien que j’avais eu du mal à comprendre ce que Nathan m’avais dit quelques instants plus tôt, je n’eus aucun mal à comprendre qu’il était en train même de chercher une excuse, pour justifier ses faits. D’une façon un peu maladroite, ce qui m’étonnais un peu de Nathan, et ce qui m’attendris aussi par la même occasion. En même temps, il avait toutes ses raisons de s’inquiéter... Je n’avais quasiment pas bougé d’un poil à son baiser. Il y aurait pu y avoir pire comme style de réactions, j’aurais pu le repousser, par peur de me faire avoir par un tombeur en série, qui ne ratais pas une occasion de ramener une fille chez lui, même si j’avais du mal à me faire à cette image venant de Nathan. Et puis de toute façon, l’envie de le repousser n’était pas d’actualité. Je préférai alors faire taire ce dernier en effleurant d’abord ses lèvres du bout de mes doigts.

- Chhhht..

Je vins ensuite glisser mes doigts sur sa joue, pour ensuite venir lui rendre son baiser. D’une part pour le rassurer, pour lui montrer que son geste ne m’avait pas laissé indifférente, mais aussi pour pouvoir à nouveau profiter du doux contact des lèvres de Nathan. Je ne savais absolument pas si ce qui se passait en ce moment même serait amené à se reproduire par la suite, alors je décidais d’en profiter sur le vif du moment, ne serais-ce qu’une dernière fois, si c’était ce qu’il était amené à en devenir de nous deux..

Je frissonnais de plus belles aux caresses de Nathan, qui passait sa main dans ma chevelure et qui m’amenais un peu plus à lui en m’encerclant doucement par la taille. J’en profitais donc pour aller me glisser contre son torse, avant de le voir lentement éloigner ses lèvres des miennes. Quoi ?? Déjà ?.. Il vint par la suite nicher son visage au creux de mon cou, j’en profitais alors pour glisser mes doigts dans ses cheveux, comme pour me l’approprier, de peur qu’il ne s’éloigne à nouveau de moi, tout en fermant les yeux, pour profiter pleinement du moment. Mais il quitta à nouveau mon cou pour me faire face. Je pouvais désormais l’admirer de plus près, et alors plonger mon regard dans ses grands yeux azur. Il me disait n’avoir jamais autant apprécié une contradiction de sa vie. Je déviais alors son regard pour mordre doucement ma lèvre, un léger sourire encré au coin de celles-ci, puis je fis de nouveau face à Nathan.

- Moi non plus à vrai dire..

Et là, le Nathan que je connaissais refit surface, en plaisantant au sujet de la réconciliation de la Russie après la guerre. Une image qui illustrais plutôt bien notre situation. Je me mis alors à rire, puis je glissa mes doigts aux siens. Tout en jetant un regard à la seconde main de Nathan qui traçait des cercles sur ma cuisse, comme si ma jambe était ce traité d'unification, et son index le fameux stylo plume, qui signais le traité. Il ne nous manquais plus que l'assemblée et on y étais vraiment. Je lâchais alors un léger rire, avant de renchérir, d'un air plus sérieux :

- Slava rossii.

Gloire à la russie.. Une des seules conneries que j'avais apprise à dire en russe, connaissance issue de soirées un peu trop arrosées. En parlant de soirées arrosées, ce traité se devait d'être fêté. Bon.. on avais pas d'alcool à disposition, mais au vu de nos deux personnalités, on pouvais juger qu'on en avais pas spécialement besoin pour avoir l'air complètement cuits et pour s'amuser. Notre rencontre au musée en était d'ailleurs un des meilleurs exemples à ça.

- On est à la plage et on s'est même pas encore jetés à l'eau.. Allez viens Bronislava, on va fêter la réconciliation de ta patrie !

Ouais.. Bronislava, c'était un prénom russe, mais ça collait à Nathan je trouve. Même si c'était un prénom féminin. Mes doigts qui s'étaient égarés à jouer avec ceux de Nathan agrippèrent sa main pour le forcer à se lever alors que je me redressais en même temps. Je lâcha à contre cœur sa main pour aller me débarrasser de mon tee-shirt trop large pour moi et de mon short. Je les laissais négligemment trainer dans le sable alors que j'attendais Nathan.

J'avais effectivement empêché Nathan de terminer sa phrase.. Non pas que ce qu'il disait ne m'intéressais pas.. Nathan avais toujours un tas de trucs intéressants à dire, mais seulement, j'estimais qu'il n'avais pas besoin de s'excuser.. Mais en même temps, j'avais répondu tellement à côté de mes pompes, que même lui pensait avoir fait une grosse erreur, il en relevais donc de ma faute. Et de plus, ça aurais été une forme de sadisme que de le laisser se perdre dans ses excuses, mais aussi de torture mentale pour moi-même, car l'envie de me pendre à ses lèvres restait plus forte que tout à cet instant même.

Il ne sembla pas se manifester lorsque je le fis taire à ma manière, ce qui en soit était une petite victoire. Qui ne dura pas beaucoup plus longtemps puisque Nathan, après avoir rompu notre baiser ajouta que je n'avais pas à l'interrompre si ouvertement. J'esquissait alors un petit sourire, comme par provocation. 

- Excuse-moi.. c'était trop tentant..

C'était Broni ou Rossii qui s'lava ? Autant dire que je m'y attendais franchement pas à celle-là ! Et je me retint alors de rire, tout en regardant Nathan rire de sa propre blague.. d'un rire de gamin, avant de craquer à mon tour et de rire aux éclats.

Une fois calmée, je renchérissais d'un air à la fois amusée et découragée :

- T'es vraiment irrécupérable..

Peut-être bien, ouais, mais j'omettais de préciser que pour rien au monde j'aurais souhaité que ça ne change.

Puis je me levais, en abandonnant derrière moi mes habits, tandis que Nathan venait me prendre dans ses bras. Je profitais que ce dernier vienne me prendre dans ses bras pour glisser les miens derrière sa nuque, avant de le voir se pencher de côté pour aller attraper mes jambes. Prise par surprise, je m’agrippais alors à Nathan, en me laissant me faire porter jusqu’à la mer. Là, Nathan pris de l’élan, comme pour me jeter à l’eau, et comme paniquée, je vint m’agripper de plus belles à lui, en m'exclamant :

- NATE FAIS PAS L'CON !

Et le re-voilà en train de jouer sur les mots à nouveau. C'était bien moi qui avais parler de me jeter à l'eau.. c'est vrai. Mais là pour le coup, je faisais un peu moins la fière.

- Au sens figuré mon enfant.. Pas au sens propre ! Et y'a tellement peu d'eau là ou on est que tu m'aurais jeté par terre.. Et je m'serais fracassé la colonne.. Et j'aurais été paralysée à vie.. Et tu te serais senti tellement coupable que tu aurais été obligé de rester à mes côtés jusqu'à ce que je quitte ce bas monde..

Je fronçais alors les sourcils en adoptant une mine pensive avant de finalement sourire.

- Finalement ca me va, tu peux me lancer si tu veux !

Et je descendais alors doucement de ses bras en riant, celui-ci ne lâchant pas ma main pour autant. Je souriais alors, comme attendrie par le geste.. Qui toutefois me laissais penser qu'il m'accordais plus d'importance qu'il n'aurais pu en apporter à une simple aventure. Ce qui me réconfortais quelque part. Car c'est toujours plus agréable de se sentir aimé réciproquement. Suite à ça j'allais chercher sa seconde main doucement, pour le tirer vers moi tout en reculant.