Maritza m’avait expliqué quelque chose, quand je m’étais étonné, durant les fêtes, de ne pas voir Olivia débarquer, ne fusse qu’une fois, pour recevoir ses cadeaux et donner ses bons vœux pour l’année nouvelle.

Et comme Maritza était probablement la seule femme dont l’avis m’intéressait un tant soit peu, je l’avais écoutée.

Selon elle, Olivia m’évitait (et évitait malheureusement sa mère du même coup), à cause des mots que j’avais eus pour elle à l’inauguration du yacht de Daniele. Et là… j’avais regardé ma femme d’un air torve, ne comprenant pas du tout.

Parce que pour moi, dans mon esprit, tout ce que j’avais fait, c’était tenter d’ouvrir les yeux de notre fille sur le fait qu’elle était peut-être en train de prendre de mauvaises décisions. Et je lui avais dit franchement, sans détours. Parce que je m’inquiétais pour son avenir, c’était tout.

Maritza m’avait dit que c’était maladroit, si mon but n’avait pas été de blesser Livia. Mais je restai sur mes positions quant au fond de ce que je lui avais dit… Même si la forme n’était peut-être pas adaptée. Après tout, ma fille était adulte. Si Olivia n’était pas à même d’encaisser une critique sans nous faire la gueule, qu’il en soit ainsi. Si elle était bornée, elle avait de qui tenir : moi.

Bref… les jours avaient passé et j’avais plus ou moins oublié Olivia. Parce que mon problème, c’était peut-être que ce genre de chose ne me touchait pas beaucoup. Pas que je n’aimais pas ma fille, j’avais déjà tué et je serais encore capable de tuer pour elle… Mais j’avais eu beaucoup à faire ces dernier temps, notamment… Tuer… Mais pour sauver les miches de Victor Hunter, cette fois.

Aujourd’hui, pendant toute la journée, J.R. avait été ronchon… Et ni Maritza ni moi ne comprenions d’où venait son problème…

Ce n’était pas faute de lui tourner autour, de tenter de le faire manger ou de le balader dans toute la villa sur nos bras.

Alors j’avais été bien content quand était venu le soir et l’heure de le mettre au lit. Pendant que Maritza lui chantait une berceuse, j’étais dans le salon, le babyphone posé sur la table à côté de moi et de mon verre de whisky. Maritza avait un vrai talent, même pour une simple berceuse. Cependant, et nous étions d’accord là-dessus, elle n’arrivait pas à la cheville de notre fille.

Il était encore tôt dans la soirée. Mais comme c’était l’hiver, le soleil était déjà couché, plongeant la villa dans une douce lumière tamisée qui rappelait un peu Noël et ses décorations que, malheureusement, Maritza avait rangée dans les cartons à contrecœur, jusqu’à l’année prochaine.

Bref, tout ça pour dire que cette douce lueur me donnait des idées.

Alors quand Maritza redescendit de la chambre de J.R., je l’attirai à moi, l’asseyant sur mes genoux, pour l’embrasser langoureusement. Je devais avoir un goût assez raffiné de whisky de bonne qualité et de cigare.

Je n’interrompis notre baiser que lorsque j’entendis J.R. tousser grâce au babyphone.

Mais comme il se calma assez vite, je glissai mes mains sous le peignoir de Maritza, la caressant doucement en la regardant dans les yeux.

-Tu as des paillettes d’or dans les yeux, je te l’ai déjà dit ?

Livia n’était pas venue à Noël et j’en avais le cœur brisé. Ceci dit, je ne pouvais pas la blâmer de vouloir prendre ses distances avec son père et donc, avec moi pas la même occasion. Ma fille était blessée des remarques assassines de son père, un modèle parentale qui ne rejoignait pas la façon dont Enrique et moi avions élevés nos enfants. Je devais avouer, en toute honnêteté, que moi aussi j’étais égratignée pour ne pas dire blessée par tout ce qui pouvait sortir de la bouche de Jimmy. Pourtant, je savais mon époux assez intelligent pour savoir qu’il n’était pas nécessaire de rabaisser une personne pour faire passer un message autant que toute vérité (selon son point de vue car ce qui pouvait être vrai pour lui ne l’était pas forcément pour les autres) était bonne à dire.

Bref, Jimmy s’y était une fois de plus mal prit avec notre fille, la blessant et l’humiliant au passage alors qu’il pensait simplement lui donner un conseil avisé et depuis, je devais accepter de voir un fosset se creuser entre elle et nous alors que je savais qu’Enrique, lui, avait tout le loisir de passer du temps avec Livia. Je n’en voulais pas à mon ex-mari d’être auprès de Livia. Disons simplement que j’observais malgré moi, une forme de jalousie.

Jimmy demeurait sur ses positions, je savais que tout cela était peine perdu. Il préférerait perdre définitivement sa relation avec notre fille tout en sachant que j’en souffrirais, plutôt que de réviser ses intentions et de demander pardon. Je prenais donc sur moi de refouler tout ce que je ressentais, me concentrant sur J.R. qui n’était pas plus facile, ces derniers temps.

Mon dernier né voulait toute notre attention en demandant à être dans nos bras et, quand nous le prenions, il chignait pour être au sol. Il voulait ses jouets et quand il les tenait, il les lançait au sol. Il voulait son gobelet d’eau mais en recrachait le contenu. Il voulait dormir mais combattait le sommeil, bref ! De quoi bien m’occuper la tête et les bras.

J’étais parvenue à l’endormir en le berçant et en lui chantant une berceuse. J’adorais ces moments où il se blottissait contre mon cœur et où il redevenait un vrai petit ange. Les premières années dans la vie d’un enfant passaient si vite qu’il fallait savourer et vivre pleinement toutes les étapes, même les plus épuisantes.

J.R. enfin endormi, je quittais sa chambre presque sur la pointe des pieds pour ne pas risquer de le réveiller. Il avait bien besoin de sommeil, et moi aussi, par le fait même. Je rejoignis Jimmy qui était installé au salon, dans son fauteuil et qui sirotait un verre de whisky, un cigare fumant posé dans le cendrier. Il m’attira à lui et je m’installais sur ses cuisses.

Jimmy, malgré les tensions des derniers jours, pouvait se montrer si tendre, attentif et amoureux.

- Si, souvent, mais j’aime te l’entendre dire.

Je posais mon front contre le sien et je fermais mes yeux, non pas pour le priver des paillettes qu’il venait d’admirer, mais pour me reposer, contre lui, et profiter d’un moment de douceur. J’inspirais profondément, profitant du doux réconfort de son odeur, un mélange d’eau de Cologne hors de prix,  de whisky et de cigare.

Maritza était redescendue sur la pointe des pieds de la chambre de J.R. J’entendais mon fils respirer un peu bruyamment dans le babyphone, ce qui me fit faire la moue. Mais quand je vis Maritza, dans son peignoir de soie qui cachait sa nuisette, mon inquiétude s’évapora.

Il faisait bon dans la villa, la lumière était tamisée et les odeurs de mon whisky, de mon eau de Cologne donnait une ambiance raffinée et cocooning. Je pouvais mettre de côté toutes mes préoccupations pour un temps… Arrêter de réfléchir, de calculer, pendant quelques minutes.

J’étais en sécurité, l’amour de ma vie était là, mon fils dormait paisiblement.

Je pouvais me laisser aller.

Alors j’attirai Maritza à moi pour la regarder dans les yeux. Malgré ses origines latinos, elle avait les yeux étrangement bleu foncé. C’était peut-être probablement pour ça, parce qu’elle n’avait pas que des gènes dominants, qu’Olivia et J.R. étaient blonds comme les blés, avec les yeux bleus également.

Mais ce qui rendait Maritza unique, c’était les paillettes d’or qu’elle avait dans les yeux et qui m’avaient toujours intrigué.

Je lui en parlai pour la énième fois, mais apparemment, ça ne la gênait pas que je radote, que du contraire.

Je caressais ses cuisses sous son peignoir alors qu’elle posait son front contre le mien. Je la sentis se détendre pour la première fois depuis l’inauguration du yacht de Daniele. Ma main remonta un peu plus haut sur sa cuisse douce et chaude.

Je souris et fermai les yeux…

-Il y a quelque chose d’autre que je dois te répéter.

Je bougeai un peu la tête, cherchant ses lèvres et l’embrassant avec passion. Quand le baiser pris fin, je pris son visage à deux mains, pour qu’elle me regarde dans les yeux.

-Je t’aime. N’oublie jamais ça.

C’était une constante. Ça avait toujours été une constante depuis que je l’avais rencontrée dans les années 60… Aucune femme, et pourtant, il y en avait eu pendant le lapse de temps où j’avais renvoyé Maritza à Tijuana en pensant ne jamais la revoir, n’avait jamais éveillé ces sentiments si puissants en moi.

Ceux qui disaient que je ne savais pas ce qu’était l’amour se trompaient. J’aimais Maritza et j’aimais mes enfants. Seulement, je n’arrivais à l’exprimer que lorsque j’étais sûr que personne ne verrait cette faiblesse.

Comme maintenant.

Et je savais que Maritza ne trahirait pas mon secret.

-Je suis heureux que tu sois revenue.

Je l’embrassai encore et ma main sur sa cuisse remonta encore, pour la caresser entre ses cuisses, par-dessus sa petite culotte de soie.

J.R. s’était paisiblement endormi dans mes bras alors que je le berçais et que je lui chantais doucement sa berceuse préférée. J’aurais pu passer le reste de ma soirée et même ma nuit complète à le tenir ainsi tout contre moi. Ces moments passaient si vite. Un jour, vous tenez votre bébé dans vos bras et le lendemain, il vous annonce qu’il ne viendra pas fêter Noël avec vous. Je profitais donc au maximum de mon bébé, tenant à être témoin de chaque ’’première fois’’. Je me décidais tout de même à le mettre au lit, ne serait-ce que pour qu’il puisse s’étirer de tout son long et être plus à l’aise que recroqueviller dans mes bras.

Il était si beau mon dernier né !

J.R. avait exactement la même petite bouille qu’Olivia au même âge et fort probablement que Jimmy, leur père, quand il portait encore des couches. Cette idée me fit sourire, un peu. C’est à ressembler autant à son père qu’Olivia avait fini par s’en éloigner. Deux têtes dures qui ne s’accorderaient pas le pardon facilement. J.R. serait peut-être lui aussi autant borné. Que dis-je !? Il l’est ! Déjà, il le lâchait jamais prise lorsqu’il désirait quelque chose, disputant un combat acharné jusqu’à ce que l’on cède ou bien qu’il tombe tout simplement endormi.

Il ne me restait qu’à prier que J.R. ait la même vision des choses que son père, à mon plus grand désarrois. Ainsi, il ne risquait pas de nous tourner le dos, lui aussi. Je souffrais bien assez de la décision d’Olivia que pour être prête à élever un second Jimmy, que pour éviter d’avoir le cœur à nouveau brisé.

Parfois, il valait mieux choisir son combat que de croire que l’on pouvait tous les remporter.

Jimmy étais au salon et c’est là que je le rejoignis. J’aimais beaucoup l’ambiance feutrée que la saison hivernale offrait. Le soleil se couchait tôt, la luminosité naturelle se faisait plus courte mais avec le feu dans la cheminée, c’était parfait. Un jour, il faudrait essayer des vacances dans un endroit où la neige se fait abondante ne serait-ce que pour vivre l’expérience d’une soirée près de la cheminée avec une valse de flocon à notre fenêtre. Dans les films, ça semblait tellement féérique !

Je m’installais sur les genoux de mon époux, puisqu’il m’y invitait et je caressais sa nuque doucement. Il me fit sourire en parlant de l’or dans mes yeux, une confession qu’il me faisait de temps en temps et qui me plaisait toujours à entendre.

- Je t’aime aussi, Jimmy.

Car malgré tout ce que je ressentais comme émotions troubles, dernièrement, je ne pouvais réprimer tout l’amour que je nourrissais pour cet homme, le père de deux de mes enfants, mon amour de jeunesse, l’homme de ma vie.

Il me caressa sous mon peignoir, puis, plus intimement jusqu’à glisser sa main entre mes cuisses. Je laissais un soupire de plaisir s’envoler d’entre mes lèvres alors qu’il ajouta qu’il était heureux que je sois revenue. Beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts depuis toutes ces années.

Comme s’il s’agissait de deux vies, fusionnées en une seule.

Comme si j’avais été deux femmes complètements différentes, d’une époque à l’autre.

- Je suis heureuse d’être restée.

Je l’embrassais amoureusement, goûtant son whisky hors de prix et son cigare importé, glissant l’une de mes mains sur ton torse, là où je pouvais sentir son cœur battre pour moi.

J’avais attiré Maritza sur mes genoux, lui caressant les cuisses, l’embrassant, lui faisant des déclarations d’amour maintenant que je savais que personne ne pourrait ni me voir, ni m’entendre, à part elle.

J’avais eu trop peur, en 1965, quand j’avais reçu le message des South Panthers, que pour risquer encore que quiconque ne se rende compte du véritable amour que je nourrissais pour elle. Elle était ma faiblesse, encore bien plus que Livia et J.R.

J’avais donc un talon d’Achille. Mais je faisais tout, quitte parfois à faire mal à Maritza elle-même dans la manœuvre, pour, en public, donner l’illusion que nous formions un couple plus basé sur la convenance que sur un véritable amour.

Ce qui était faux. Il n’y avait rien de plus faux que ça.

Mais les gangs, comme la jet-set, ne pardonnaient pas.

Je lui déclarai mon amour et elle me renvoya ma déclaration.

Cela m’encouragea à la caresser plus intimement… Sa culotte en soie était douce, mais pas aussi douce et chaude que l’était sa peau en dessous. J’embrassai son cou, le parsemant de baisers brûlant de désir…

Je lui murmurai que j’étais content qu’elle soit revenue. Elle était allée contre ma volonté, en le faisant, pourtant. Mais en allant à l’encontre de ce que j’avais voulu pour elle, elle m’avait rendu heureux. Comme quoi, toute désobéissance n’est pas tout à fait vaine.

Elle se disait heureuse d’être restée… Elle m’impressionnait. Parce qu’avec tout ce qu’elle prenait dans la tronche, de la simple petite remarque acerbe à l’humiliation totale, ses sentiments auraient clairement pu en être égratignés.

Je la soulevai en l’enlaçant et nous fis glisser jusqu’au sol où je l’allongeai sur la peau d’ours polaire du salon. Mes mains glissèrent tout le long de ses flancs et je l’embrassai avec passion.

Puis mes baisers se firent plus ponctuels, plus légers, comme des petits papillons, ceux que je ressentais au creux de mon estomac et dans mon bas-ventre… Je dénouai le peignoir de Maritza et en écartai les pans pour dévoiler ses seins nus que je pris en bouche… J’en suçai doucement les pointes, l’une après l’autre, pour le plaisir de les sentir durcir sur ma langue.

Je ne m’arrêtais que pour prendre des inspirations excitées… J’étais déjà dur… J’étais déjà prêt, mais je voulais faire durer notre plaisir.

Maintenant que J.R. dormait, Jimmy et moi pouvions espérer passer une soirée tranquille ensemble. Pas de sortie, de gala, de cérémonie ou même de réception étaient à l’horaire. Aucune raison de s’habiller, coiffer et maquiller pour bien paraître en public. Aucune raison de sourire de façon plastique, à en avoir mal aux joues, de participer à des conversations inintéressantes, d’encaisser les remarques acerbes de Jimmy servant à calfeutrer la façade rigide de notre couple à la face du monde.

L’amour caresse.

L’amour blesse.

C’est ce que je vivais avec Jimmy, depuis mon retour dans sa vie. Bien que je savais faire la pat des choses, je ne pouvais pas nier être décontenancée quand, par la force des choses, je me retrouvais isolée dans ma prison dorée. Ceci dit, j’étais heureuse d’être revenue, d’être restée. Aussi paradoxale cela pouvait-il être, lorsque nous étions que nous deux comme c’était le cas ce soir, je retrouvais le Jimmy de ma jeunesse. Celui qui m’avait charmé avec des énigmes, qui avait cueilli mon cœur comme une fleur endormi sous une couche de neige.

Je ne savais pas d’où je tirais ma force mais je la tenais fermement à deux mains, gardant le cap sur le peu de contrôle que je pouvais avoir dans cette vie qui était mienne.

Jimmy m’avait attiré sur ses cuisses, je le sentais amoureux et tendre, totalement dédié à nous, laissant l’extérieur là où il se devait d’être. Il m’enlaça et je fis de même alors qu’il me souleva pour ensuite m’étendre sur la peau d’ours sur le sol de notre salon, près de la cheminée dans laquelle crépitait le feu. C’était romantique comme cela se devait d’être.

Il caressait mes flancs, je lui caressais le dos. Je le regardais, les yeux brillant d’amour et de désir alors qu’il dévoilait ma poitrine en ouvrant mon peignoir de soie. Les battements de mon cœur accélérèrent comme l’excitation qui me gagnait rapidement alors que Jimmy embrassait mes seins, l’un puis l’autre, jouant avec mes sens.

Des soupirs de plaisir s’échappèrent d’entre mes lèvres, rejoignant les doux crépitements du bois dans la cheminée. De l’autre côté de la pièce, l’écho de notre plaisir se traduisait par l’ombrage de nos corps, projeté par la lumière du feu.

Contre ma cuisse, je devinais le plaisir de Jimmy, dur comme l’acier. Je me laissais guider par mon instinct, ouvrant son pantalon et y plongeant une main assurée, jusqu’à saisir son érection et la caresser de bas en haut, encore et encore, me donnant autant de frisson qu’il devait en ressentir.

Entre deux baisers fiévreux, nos regards se croisèrent et comme à chaque fois, je retombais plus profondément amoureuse de Jimmy, emportée dans un tourbillon d’émotions et de sentiments que personne d’autre dans ce monde n’avait su me faire ressentir.

Au Diable le monde extérieur. N’existait plus que Maritza et moi, même si une infime part protectrice de ma conscience restait attentive au moindre son que pourrait faire J.R. dans son sommeil. Mais jusqu’ici, tout était calme et doux comme la peau d’ours polaire sur laquelle j’allongeai ma compagne de vie, pour le meilleur et pour le pire. Souvent le pire, d’ailleurs. Mais telle était l’existence que j’avais construite.

Tel était le prix du pouvoir. Et je ne pouvais pas plus me passer du pouvoir que de Maritza.

J’écartai les pans de son peignoir, révélant ses seins nus, lourds et délicieux. Maritza était une femme sculpturale sans être grande… Elle était une véritable merveille de la nature capable d’engendrer quatre fois sans en avoir quasiment aucune séquelle.

Sa peau était douce et chaude alors que la mienne se couvrait déjà d’une fine pellicule de sueur. J’interrompis une secondes la pluie de baisers sur sa poitrine pour retirer ma chemise, avec tant de précipitation que j’en fis sauter un bouton en voulant faire passer ma tête au travers.

Cela me fis rire, puis je repris, de plus en plus dur.

Maritza du le sentir car elle s’occupa des attaches de mon pantalon. Elle soupirait de plaisir et de désir alors que je grognais ma propre extase.

Quand elle me prit en main, je me cambrai brièvement, murmurant son prénom.

Je commençai à donner des hanches pour encourager ses caresses alors que, d’une main, je me glissai sous sa culotte de soie pour constater qu’elle était aussi excitée que moi.

Je l’embrassai à pleine bouche, ma langue allant danser avec la sienne jusqu’à ce que nous n’ayons plus de souffle. Puis, nous échangeâmes un regard. Je vis dans ses yeux la même émotion que j’avais vue au premier jour et cela, plus que tous les gestes intimes que nous étions en train de partager, me comblèrent de bonheur et fit battre mon cœur beaucoup plus vite.

Je me redressai un peu, pour lui enlever ce qui lui restait de vêtements, puis je fis de même avec mon pantalon et mon boxer.

Nous étions nus sur une peau d’ours… Et je réalisai que c’était un fantasme plutôt agréable.

J’écartai ses cuisses en plaçant mes deux mains sur ses genoux, puis plongeai ma tête vers son intimité que je me mis à embrasser avec ferveur.

Je voulais la rendre folle…

J.R. dormait, Rachel devait se trouver dans son aile à vaquer à ses propres occupations, la maison pouvait donc se passer de nous. Rare était les occasions de se retrouver et de se faire croire que nous étions seuls au monde. Un moment où je retrouvais l’homme de qui j’étais tombé éperdument amoureuse il y avait de cela de nombreuses années, dans ce qui me semblait être une autre vie.

Jimmy était entreprenant et je le laissais faire.

J’en avais envie aussi.

Il m e porta jusqu’à la peau d’ours installée devant notre cheminée et se plaça au-dessus de moi pour me courir de baisers. Ça me faisait l’effet d’une douce pluie d’été après une journée de canicule. C’était salvateur. Mes seins pointaient effrontément sous la douceur de ses lèvres. Je pouvais voir les étoiles de la nuit briller dans ses yeux lorsqu’il me regardait, ou était-ce la force du feu qui se reflétait dans ses magnifiques prunelles ?

Jimmy retira sa chemise, en fit sauter un bouton qui alla sonner quelque part sur le planché lustré du salon. J’aimais admirer son torse nu, en redécouvrir les muscles qu’on ne le soupçonnait pas avoir sous ses habits d’hommes d’affaires. Pourtant, il était fort, pas que de la tête.

Je soupirais de désir et d’excitation tant et si bien que je ne résistais pas à l’envie de plonger dans son pantalon lorsque je sentis son érection, au travers de son pantalon, presser contre moi et, pour une rare fois, j’avais un tout petit contrôle sur Jimmy. Je l’écoutais grogner de plaisir, me mordant la lèvre inférieure de satisfaction.  Il cambrait des hanches, comme pour amplifier mes caresses sur son sexe palpitant de passion.

Je l’enlaçais d’un bras quand il vînt m’embrasser avidement. Le baiser dura jusqu’à ce que nous eûmes besoin de reprendre notre souffle. Jimmy me délesta de mes derniers vêtements et en fit autant avec son pantalon et son boxer, dernier barrage entre nous.

Je profitais de la douceur de son corps contre le miens en frémissant dans l’expectative de ce qui m’attendais. Je le voulais en moi, allant et venant en sueur mais plutôt que de nous unir de la plus intime des façons. Jimmy m’écarta les cuisses pour se nicher entre elles et embrasser mes lèvres intines avec gourmandise.

Ce fut moi,  maintenant, qui me cambrais des hanches, qui ondulais tant bien que mal, secouer de spasmes de plaisir sur cette peau d’ours. Mes mains se perdirent dans sa chevelure blonde alors que je gémissais son prénom, encore et encore. Il n’y avait que les crépitement du feu pour couvrir nos ébats.

- Mmmh ! Jimmy !

J’étais folle de désir, folle de lui !

Hormis pour nos souffles mêlés, nos grognements et gémissement de satisfaction et de plaisir, il n’y avait aucun bruit dans la villa… Seulement de temps en temps le crépitement du feu et le doux ronronnement rassurant du babyphone de J.R.

Nous pouvions nous abandonner, nous détendre et nous rappeler aussi que nous nous aimions… Ce qui était nécessaire de temps en temps. Car nous menions, la plupart du temps, une vie d’apparat qui avait peu de choses à voir avec la réalité.

J’en avais conscience, même si souvent, je donnais l’impression de me fondre corps et âme dans la jet-set qui me fournissait mon pouvoir. Un pouvoir dont je ne saurais me passer, dans cet empire que j’avais construit brique par brique.

Seule Maritza pouvait, parfois, franchir les murs de ma forteresse. Alors, pour elle, j’abandonnais temporairement mon trône.

Elle était la seule capable de faire ça.

Et c’était pourquoi, de temps à autre, j’en avais peur.

Cependant, maintenant, à l’instant T, aucun de nous deux n’avais l’ascendant sur l’autre. Aucun ne cherchait à avoir le dessus sur l’autre. Nous étions égaux, juste deux humains adultes prenant le bon temps qui leur était offert.

Une oasis de bonheur dans un monde qui laissait peu de place à ce sentiment.

Nus tous les deux, nous échangions baisers et caresses. Ses seins pointaient vers le plafond, appelant désespérément mes mains, ma bouche…

Je laissai ma main courir sur eux, puis sur le ventre étonnamment plat de Maritza… j’adorais la voir frissonner… Jusqu’à ce que je plonge entre ses cuisses pour l’embrasser à l’endroit le plus sensible de son corps. Ses lèvres intimes humides caressaient les miennes. Elle avait un goût sucré sous ma langue.

Elle se cambrait alors que je frottais mon sexe contre sa jambe pour la laisser sentir que, si je lui faisais de l’effet, c’était plus que réciproque.

Elle murmura mon prénom et un long frisson me parcourus l’échine.

Je n’en pouvais plus… Je voulais être en elle, en sécurité et au chaud.

Alors je remontai sur elle, traçant de ma langue un long sillon humide sur sa peau. Puis j’embrassai sa bouche avec passion, mon sexe caressant le sien, jusqu’à ce que je trouve mon chemin en elle pour qu’on ne fasse plus qu’un.

Je me mis à aller et venir, doucement d’abord, pour la faire gémir. Je sentais son excitation couler entre nous et mon souffle devint plus cours. Je me cachai au creux de son cou en grognant à mon tour son prénom.

Mon corps nu et chaud lové contre celui de Jimmy, je faisais abstraction de tout ce qui me faisait mal, dernièrement. Il n’y avait plus que nous deux, dans cette petite bulle temporaire quand laquelle il nous avait plongé. C’était exactement ce dont nous avions le plus besoin pour reprendre force et garder notre flamme vive car de plus en plus, entre le silence de mes mots et le bruit de mes pensées, je m’égarais.

Je savourais chacune des caresses de Jimmy autant que je les lui rendais en parcourant chaque centimètre de son corps avec la paume de ma main, jusqu’à plonger dans son pantalon et titiller l’érection déjà bien ferme pour ne pas dire complète. J’aimais entendre ses grognements de plaisirs, me procurant la satisfaction ultime d’être la seule confidente de ces instants.

Puis Jimmy affirma ses intentions en se nichant entre mes cuisses et m’embrassa avec une passion inachevable. J’en cambrais des hanches, autant que je le pouvais alors que Jimmy me clouait les jambes au sol. Tout ce que je pouvais faire c’était de lui caresser les cheveux d’une main, mes seins de l’autre et de gémir encore et encore son prénom, doux comme miel.

Le feu crépitait tout près de nous alors qu’en dedans de moi, je sentais s’enflammer la passion me menant de plus en plus près de l’orgasme. Il s’en fallait de peu pour que je cède mais Jimmy remonta avant, déclenchant tout plein de petits électro choques du bout de sa langue. J’en étais étourdie tant tous mes sens étaient à l’affût.

Je regardais dans les yeux l’homme de ma vie alors que nos sexes s’embrassaient langoureusement juste avant que, le plus naturellement du monde, Jimmy ne me pénètre. Je viens l’embrasser, d’abord sur ses lèvres puis su creux de son cou. J’aimais plus que tout au monde respirer l’odeur de sa peau. Un mélange très masculin de sa sueur et de son parfum hors de prix. Une odeur des plus réconfortante dans laquelle j’aimais m’envelopper en portant l’une de ses chemises, quand il n’était pas à la maison.

Ma main glissa jusqu’à ses fesses dans laquelle je plantais mes doigts avant de pétrir le galbe parfait. Nos bassins s’entrechoquaient dans une valse sensuelle à l’horizontale. Je remontais l’une de mes jambes, lui offrant plus d’espace pour aller et venir, plus vite encore. Mon excitation grimpait en flèche, comme si cela était possible mais il en pouvait en être autrement, j’étais folle amoureuse de lui !

Je l’enlaçais maintenant de mes bras et de mes jambes, comme pour m’assurer que dans la foulée de l’orgasme de plus en plus imminent, je ne risquais pas de m’envoler au septième ciel. Nos gémissements, du moins les miens, n’avaient plus rien de subtiles. Je m’abandonnais complètement entre les mains de Jimmy, cédant entière à l’orgasme.

- Jimmy ! Oh !!! Jimmy !!!

J’en avis les orteils complètement écarquillées, la peau couverte de perles de sueur, des chatouillement jusque dans mon cuir chevelue.

♫

Pour un temps, nous pouvions tout oublier. Pour un temps, il n’y avait plus que nous, nus, sens obligation, sans avoir tous les regards braqués sur nous. Je lui faisais l’amour avec passion, ni trop vite, ni trop lentement.

Je lui faisais l’amour, toujours, comme si c’était la première fois.

Et aussi, comme si cela pouvait être le dernière… Car je vivais une vie dangereuse, une vie que j’avais choisie, shooté à l’adrénaline que j’étais.

Alors que nos sexes s’étaient rejoints après des préliminaires torrides qui me laissaient le menton mouillé et un goût sucré sur la langue, je la regardai dans les yeux. Je pensais bien que personne, jamais, ne pourrait décrire la couleur des yeux de Maritza… Ils relevaient du mystère. Mais ils étaient aussi la face visible de tout ce qu’elle était, de tout ce qu’elle cachait et de tout ce qu’elle taisait, juste pour me plaire et entrer dans un moule qui la protégerait de la jet-set.

Je savais qu’elle ne comprenait pas toujours. Que parfois, mes actes et mes paroles la dépassaient.

Mais c’était comme ça. Nous devions profiter du temps que nous offrait la vie… De ces petits moments où les masques tombaient enfin.

Je la pénétrai en la regardant, mais elle se déroba bientôt à mon regard pour embrasser le creux de mon cou dans lequel elle se cacha.

Nos corps prirent alors un rythme synchronisé, naturel, animal…

Elle s’accrochait à mes fesses, les caressait avidement… Je grognai de plaisir, me cambrai pour mieux la prendre encore.

J’étais couvert de sueur, tout comme Maritza. Et au moment où l’orgasme me prit, en même temps qu’elle, je posai mon front contre le sien… Je serrais les dents en gémissant sans complexe alors qu’elle criait mon nom. Ce qui me fit sourire…

A bout de souffle, je restai en elle bien après que l’orgasme soit passé, ne laissant en nous que d’agréables fantômes de frissons.

Je m’étais laissé aller sur elle, l’enlaçant, reprenant mon souffle petit à petit… Jusqu’à ce que nos respirations prennent le rythme d’une douce somnolence.

J’allais m’endormir en elle, sur la peau d’ours… Quitte à risquer que ma mère ne nous trouve dans cette position quand elle se réveillerait le lendemain.

Il se passa… Quoi ? Une demi-heure… Une heure…

Puis j’entendis quelque chose qui me fis brusquement ouvrir les yeux… C’était un son que je connaissais, mais qui remontait à loin… A très loin.

-Ian ?...

Le léger sommeil dans lequel j’étais entré me laissait désorienté, mais je repris bien vite mes esprit quand le bruit de suffocation se fit plus fort.

-J.R. !

Je bondis sur mes pieds… Enfilai mon boxer en manquant de tomber, réveillant du même coup Maritza. Puis je filai dans la chambre de mon fils. Il était couché sur le dos et n’arrivait plus à respirer. Je le pris d’urgence dans mes bras, le redressant et lui frottant frénétiquement le dos.

-Respire ! Respire !

Comment avais-je fait pour Ian, encore ?

Allongée sur la peau d’ours, sous le corps chaud et protecteur de Jimmy, je savourais tout entier ce moment qui nous appartenait tout entier. Ils étaient si rares dorénavant pour tout un tas de raison que je préférais ne pas y penser, de peur de ressentir à nouveau le vertige. J’embrassais la douceur de sa peau partout où mes lèvres pouvaient s’y coller.

Puis, je fermais les yeux.

Je balayais son dos d’une main lasse me laissant être bercée par les battements de nos cœurs qui s’entrechoquaient dans nos poitrines respectives. J’aurais donné n’importe quoi pour que ce moment ne soit plus isolé. Qu’il connaisse une récidive, qu’il me surprenne dans notre routine lisse et froide.

La fatigue des derniers jours eu tôt fait de me rattraper et de m’emporter. Je dû m’assoupir près de l’âtre, au son crépitant du feu, nue sous le corps de Jimmy sans se soucier, lui comme moi, que l’on puissions se faire surprendre par sa mère ou par un employé de maison. J’étais tellement heureuse à cet instant précis que je n’en avais sincèrement rien à faire que l’on nous découvre ainsi lovés.

J’ouvris un œil quand Jimmy s’interrogea.

Ian !?

Je n’eu pas le temps de demander, ni de comprendre qu’il s’exclama avant de se lever précipitamment. J’eu le même réflexe, sans savoir pourquoi et je couru derrière lui en enfilant maladroitement mon peignoir de soie qui volait derrière moi.

Mon cœur ne battait plus de passion !

Il battait d’effroi.

On entra tous les deux dans la chambre de J.R. et si je n’étais pas encore certaine de comprendre, la panique émanant de Jimmy par tous les pores de sa peau suffisait à me mettre moi-même en alerte. Il souleva notre fils qui visiblement était en difficulté respiratoire. J’en écarquillais les yeux pendant que Jimmy lui frottait vigoureusement le dos.

- J.R. !!

Mon ton était haut mais je ne voulais pas céder à la panique, voir même à l’hystérie, mon petit avait besoin de sentir que ses parents avaient le plein contrôle, même si ce n’était pas vrai. Comme cette fois où Olivia était tombée de son vélo et s’était faire une vilaine entaille au genou. Comme la foi ou Maximo avait cru que c’était une bonne idée de mettre une perle de collier dans sa narine, l’obstruant complètement.

À force de lui frotter le dos, Jimmy parvenu à faire cracher J.R. qui s’étouffait avec les sécrétions de son rhume. Je pris alors mon fils qui pleurait à plein poumons, tout contre moi. Il était en colère et effrayé. J’étais effrayée et soulagée.

- Amenons-le à l’urgence.

Je préférais nettement qu’un médecin l’ausculte de la tête aux pieds et qu’il me certifie que mon fils était hors de danger même si j’allais passer les prochaines nuits à le veiller, les prochaines journées à le surveiller.

Je n’avais pas conscience de Maritza qui courait derrière moi. J’agissais par pur instinct, mon esprit embrouillé par de vieilles images, et surtout, de vieux sons. Le bruit que faisait un enfant en bas-âge qui s’étouffait.

J’avais déjà vécu ça, une nuit, chez Victoria Hunter. Ian avait manqué de mourir de mort subite, mais quelque chose m’avais naturellement poussé à aller jusqu’à sa chambre, à intervenir. J’avais réussi à faire respirer Ian.

Et maintenant que j’étais bien réveillé, je ne confondais plus Ian avec mon propre fils. C’était, aujourd’hui, J.R. qui s’étouffait.

J’étais mu par le même instinct animal. Un instinct protecteur profondément ancré en moi. Le même qui me poussait à tuer pour protéger mes enfants ou Maritza, le même qui me faisais fréquenter l’Eastside et protéger mes Los Diablos. Le même qui m’avait poussé à jeter Ward sur Giordano pour protéger Victor. Le même qui m’avaiat fait avoir Tessa Young dans mon collimateur pour protéger Hugh Crusher.

J’étais un protecteur… Mes méthodes n’étaient juste pas éthiquement acceptables.

Mais ça, c’était un autre problème.

Je pris J.R. dans mes bras, frottai frénétiquement son dos, appuyant sur sa minuscule cage thoracique et le priant de respirer.

Sa petite tête était posée sur mon épaule alors que je le sentais se ramollir dangereusement.

-Nom de Dieu ! J.R. !

J’appuyai plus fort et d’un coup, tout le petit corps de mon fils se contracta. Il fit un bruit ressemblant à un haut-le-cœur. Je sentis alors quelque chose couler sur mon épaule et dans mon dos. Quelque chose de gluant… J.R. venait de recracher les glaires qui obstruaient ses voies respiratoires…

Je crois que jamais je n’avais été aussi content de l’entendre hurler et je soupirai de soulagement. Puis, brusquement, Maritza me pris l’enfant des bras. Je restai surpris une seconde, le lien entre mon fils et moi brusquement coupé.

Je la regardai lover J.R. contre elle. Elle voulait aller aux urgences.

Je soupirai, me passai une main sur le visage.

-Ouais… On va y aller… Laisse-moi m’habiller…

Je regardai Maritza dans les yeux. Elle était effrayée… Mais aussi soulagée… Et je choisis de prendre ce soulagement pour une forme de gratitude.