J’avais encore en tête la conversation que j’avais eu à la salle de sport avec Amon et Grant. Le petit était spécial mais c’est surtout le fait qu’il avait ramené ce qu’il s’était passé avec Sky sur le tapis… Je n’étais pas tellement sûr que je sois rassuré que Jordan Keller sache le fin mot de l’histoire… Je savais qu’à tout moment, il pourrait très bien tout raconté. Je savais qu’il aimait faire les choses bien et dans les règles. Et que s’il le faisait, je tomberais aussi. Pas pour ce qui était arrivé à Sky mais pour tout ce qu’il y avait autour. Que je sois un Los Diablos était un secret de polichinelle vu qu’Amon l’avait révélé à la presse mais L.A.People n’était pas une preuve…

Je devais me sortir ça de la tête en pensant que si Keller avait voulu balancer tout le monde, il l’aurait déjà fait…

C’est ce que j’essayais de faire lors de mon trajet vers Malibu. J’avais décidé d’aller voir Jimmy Reed pour discuter des Pequeñas Manos. J’avais attendu le feu vert d’Ivar qui avait réussi à remettre Alvaro à United For Youth. Avant qu’il ne fasse ça, j’avais prévenu Alonso de la chose… Il n’était pas contre bien que j’entendais un certain stress dans sa voix. Certainement parce qu’il pensait bien que tout ça n’allait pas plaire à Jimmy Reed. Mais j’avais dit que je m’occupais du cas « Reed »… Que j’en prenais la responsabilité pour avoir donné le feu vert à Ivar.

C’était, donc, cette mission-là que je voulais remplir aujourd’hui. Pour ça, j’avais pris rendez-vous avec Reed sans expliquer les raisons de ma venue. Mais il savait que si je voulais le voir, ça concernait les Los Diablos.

Mon but était de démanteler les Pequeñas Manos… Mais aussi avoir certaines réponses à des interrogations que j’avais. Parce que, si je comprenais pas mal de choses concernant Reed, il y avait au moins une question à laquelle je n’arrivais pas à avoir un début de réponse. Et cette question c’était « pourquoi ? ». Pourquoi un riche héritier a décidé, un jour, de devenir chef de gang. Je connaissais l’histoire… Alonso me l’avait raconté des milliers de fois. Reed vendait autrefois pour Ricardo et s’est fait ami de pas mal de Los Diablos avant de lancer une révolution interne. Il a fait en sorte que les Los Diablos se retourne contre Ricardo et l’assassine. Certes, il parait que Ricardo était une enfoiré de première et que peu l’ont regretté… Mais quel est le but ?

Je n’en savais rien. Et je crois que j’avais un peu peur de la réponse.

Je m’étais garé non loin de la villa Reed. Je marchai jusque-là et me plantai devant avant de sonner à la porte. C’est un majordome qui vint m’ouvrir. Chaque fois que je venais ici je trouvais l’endroit assez féérique. Une petit coin de paradis à l’abri du monde… Reed avait de la chance de vivre ici.

Je saluai l’homme et il me conduit jusqu’à Reed qui m’attendait dans son salon… Ou l’un de ses salons, je n’en sais rien.

-Bonjour…

Je ne m’étais pas encore assis, j’attendais qu’il m’en donne l’autorisation. Il restait mon chef jusqu’à-ce que je trouve un foutu remplaçant même si j’allais rarement dans l’Eastside.

-Comment vous allez ? Parait que votre tour a brûlé… C’est un rumeur qui cours dans la tour d’en face.

Ouais… Il y avait ce genre de rumeur comme quoi il y a eu un petit incendie chez BSC… Mais bon… Les rumeurs, c’est les rumeurs. Et je parlais de ça certainement parce que je ne savais pas par quel bout commencer.

@ Billy Lighter

-Allez J.R… Il faut dormir maintenant.

Il me vrillait de ses yeux bleus, ses mains regroupées au niveau de sa poitrine alors que je le berçais doucement. Il ne pleurait pas, mais parfois, il souriait et là, il me souriait comme s’il me mettait au défi de l’endormir…

-Ok… T’as gagné. Mais je ne chante pas aussi bien que maman, je te préviens.

Je me mis alors à lui fredonner une vieille chanson de The Army… Pendant que je m’occupais de mon fils, Maritza s’affairait à la cuisine, préparant des muffins et autres friandises pour « au cas où » Livia et Julian se présentaient à la maison.

Ça sentait le ciel dans la villa. Pas étonnant que je commençais à avoir un petit ventre.

Je vis J.R. ciller et quitter mon regard pour devenir plus rêveur, moins acéré… Il baissait sa garde, je devais continuer comme ça… Je le berçais, chantais et il finit par fermer les yeux… Je continuai quand même jusqu’à ce que je le sente se détendre dans mes bras…

Et il finit par s’endormir.

-A la bonne heure !

Je me penchai au-dessus de son lit et le posai délicatement… Il ne se réveilla pas. Puis je m’éloignai sur la pointe des pieds.

Quand la sonnette retentit !

-Ah ! Ah ! Oh ! Beuh !

Je soupirai. J.R. était réveiller.

-Qui que ce soit, je vais l’assassiner !  

Je retournai près du lit et pris mon fils dans mes bras.

-Allons voir qui papa va trucider.

Je fus assis dans le salon, mon fils assis sur mes genoux, sa tête contre mon torse, comme un petit roi dont j’aurais été le trône. Et John ne fit entrer nul autre que Finan Quinn.

-Bonjour Finan.

Je fis une moue de réflexion.

-Je vais bien, hormis que ça fait une heure que j’essaye d’endormir J.R. que voici et que la sonnette a ruiné tous mes efforts. Mais vas-y, assieds-toi.

Puis, je m’adressai à mon majordome.

-Sers-nous du whisky, s’il te plait, John.

Quant à l’incendie de la tour.

-L’incendie était un incident mineur. J’ai maîtrisé le feu avec un simple extincteur.

Je le regardai dans les yeux.

-Mais je n’ai pas entendu de rumeur concernant ton éventuel successeur. Alors, que fais-tu là ?  

@ Billy Lighter

J’arrivais dans la salon où Jimmy Reed était bien là, assis dans un fauteuil, son fils sur ses genoux. Un petit bébé minuscule qui me regardait de son air autoritaire comme s’il était un roi tout puissant sur son trône…

Et ben, ça promet…

Jimmy me regardait ses yeux décorés de lunettes. C’est la première fois que je le voyais en porter. Et ça ne le rendait que plus sérieux encore alors qu’il me salua à son tour. Le gamin, lui, ne bronchait pas et me regardait de son petit air autoritaire.

Reed qui déclara aller bien sauf que j’avais réveillé son gosse en sonnant à la porte. C’était certainement un reproche mais je ne pouvais pas vraiment savoir que Reed essayait d’endormir le petit depuis une heure. Je m’installai face à lui vu qu’il m’avait donné l’autorisation.

-Désolé pour ça…

J’esquissai, ensuite, un petit sourire en coin.

-A croire que c’est plus simple de gérer une entreprise que d’endormir un bébé.

Il demanda à son majordome d’apporter du whisky. Je n’avais pas envie de demander autre chose. Je crois que du whisky, c’était parfait surtout si Reed prenait mal tout ce que j’aurais à lui dire. Mais il me fallait trouver le courage parce que la première chose dont je parlai c’était des rumeurs d’incendie dans la tour BSC. Des rumeurs visiblement fondées étant donné que Reed le confirma déclarant qu’il avait lui-même éteint le début d’incendie avec un extincteur. Je sifflai d’admiration.

-Et ben. Vous étiez au bon endroit au bon moment, alors…

Ou il avait senti la fumée, qui sait… Peut-être que Reed s’était endormi, cigare en main et que ça avait brûlé, qui sait ?

Evidemment, Reed ne tarda pas à me demander ce qui m’amener alors que son majordome venait de déposer les verres de whisky. Je pris le mien et bus quelques gorgées avant de me racler la gorge et de faire une moue pour cette histoire de successeur.

-Non. Pas encore de successeurs. Ce n’est pas évident à trouver en temps de guerre. J’essaye de donner des conseils à Manuel pour en faire le second d’Alonso. Mais il est jeune… Il y a Carlos aussi mais lui, il est trop…

Je fis la moue avant de soupirer.

-Trop stupide.

Et il y avait des membres plus anciens aussi… Des gens plus vieux qu’Alonso… Qui étaient là du temps de Ricardo. Mais ils ont une vision des choses à l’ancienne et leur loyauté n’est pas à toute épreuve. En tant de guerre, certains de ceux-là conseillent des méthodes similaires à Fleming.

-Je viens pour parler des Pequeñas Manos.

Je m’étais lancé et je fixai, maintenant, Reed dans les yeux.

-Ivar Miller travaille de temps en temps pour United For Youth… Vous avez dû en entendre parler… Et, dernièrement, il a reçu l’appel d’Alvaro Torres.

Je savais que Reed connaissait chaque membres des Los Diablos au moins de nom et, donc, il saura certainement replacer Alvaro. Je n’allais pas lui faire l’insulte de préciser.

-Alvaro ne veut pas devenir un Los Diablos. C’est ce qu’il a dit à Ivar. Il veut une famille. Il est extrêmement jaloux de ce qui est arrivé à Guillermo. Un traitre qui, par sa traitrise, a réussi à obtenir des parents et une carrière à la télé. Alvaro ne comprenait pas ça. Il trouvait ça injuste. A raison.

Je dis ça sur un ton grave avant de soupirer.

-Bref, Ivar m’a contacter avant de faire quoi que ce soit et je l’ai autorisé à remettre Alvaro à United For Youth. C’est fait. Il n’est plus un Pequeñas Manos. Il sera mis à l’adoption. Je sais que ça fait de la main d’œuvre en moins mais…

Je fixai le petit Reed avant de relever le regard sur Reed.

-Faire travailler ces gamins et leur donner un seul chemin d’avenir… Les faire risquer tous les jours leur vie dans les rues… On ne peut plus faire ça, boss. Il faut démanteler les Pequeñas Manos. Ou, du moins, leur laisser le choix. Leur dire qu’il y a la possibilité d’autre chose. On leur doit ça.

@ Billy Lighter

Finan était désolé d’avoir ruiné mes efforts pour endormir J.R., mais je lui fis signe que ce n’était rien. Cependant, mon fils ne semblait pas d’accord et lança un « beuh ! » autoritaire.

Puis, je pouffai de rire à sa remarque.

-En effet, gérer une entreprise est comme une partie d’échec. Endormir un bébé est un jeu que je commence à peine à apprendre.

John apporta le whisky et nous servis un verre à chacun avant de s’éclipser. Finan, lui, ne trouva rien de mieux comme entrée en matière que de parler de l’incendie de ma tour… Je lui expliquai donc que j’avais vite maîtrisé le feu avant de le placer sur une pente plus glissante, celle de sa succession.

Manuel était trop jeune et Carlos trop stupide… Je pris une gorgée de whisky, mon fils toujours appuyé contre moi en position assise, sa tête reposant contre mon torse.

-Et cet autre Irlandais, ce Keenan ? Entre Irlandais, vous devriez vous entendre… Je ne sais pas ce qu’il vaut, cela dit.

Mais ce n’était pas pour ça qu’il était venu me voir, je le sentais à son stress. Quelque chose l’embêtait et il avait peur de m’en parler. Cependant, il se lança.

Et je haussai les sourcils quand il me dit qu’il venait me parler des Pequeñas Manos.

-Je t’écoute.

Il me regarda dans les yeux, me parla d’Ivar Miller et de United For Youth…

-Oui… J’ai vu les affiches en ville.

Finan, sans quitter mon regard, me parla alors de l’histoire d’Alvaro. Un Alvaro pas content du sort réservé à Guillermo qui était loin du sort réservé aux traîtres. Je repris une gorgée de whisky.

-Ce n’est pas moi qui ait décidé d’adopter Guillermo. Cependant, tu sauras que je ne suis pas contre que ces enfants trouvent une famille. J'ai moi-même aidé à ce que Jesse Stark puisse être officiellement adopté. Et j’ai pris Isabel à mon propre service.

Il avait autorisé Ivar à mettre Alvaro à l’adoption.

-Ainsi soit-il alors.

Finan ne voulait plus qu’on fasse travailler les enfants, qu’on mette leur vie en danger avec un seul chemin d’avenir. Je le vrillai du regard.

-Et que veux-tu qu’on fasse des orphelins Los Diablos ? Qu’on les mette à l’orphelinat, comme toi ? Là aussi tu ne t’es pas trouvé d’autre chemin d’avenir. Alors que si on garde les Pequeñas Manos, on peut voir leurs qualités, s’ils sont bons à autre chose qu’à surveiller ou dealer…

Je souris.

-J’ai assez de main d’œuvre adulte… Ils sont moins discrets mais on fera avec. De toute façon, il y aura toujours des Pequeñas Manos. Parce que je crois que certains veulent suivre le chemin de leurs parents… Quant aux autres…

J’eus un sourire mauvais.

-Apparemment, United For Youth est là pour ça.

@ Billy Lighter

Si Reed semblait m’avoir pardonné d’avoir réveillé sur fils, ça ne semblait pas être le cas du petit qui sortais des petits cris autoritaires… Il avait déjà du caractère pour un si petit machin. Bref, Reed confirma que c’était plus simple de diriger une entreprise que d’endormir un bébé parce qu’il avait bien plus de pratique dans l’un que dans l’autre. Il faut dire que, je faisais le malin là, mais bientôt ça sera moi qui serait à la place de Reed quand notre bébé à Tiff et moi allait venir au monde.

Le majordome de Reed nous servit un whisky chacun mais je ne réussis pas directement à entrer dans le vif du sujet parlant, à la place, sur les rumeurs d’incendie chez BSC… C’est ensuite que Reed a redirigé la conversation sur les Los Diablos en parlant de mon remplaçant que je n’avais pas encore trouvé et je mis en avant qu’il était très compliqué de trouver le candidat parfait. Et, preuve que Reed connaissait bien ces Los Diablos, il cita Keenan, l’une des nouvelles recrue. Je soupirai.

-Il est intelligent et il bosse bien. Mais il est nouveau… Je ne sais pas ce que vaut sa loyauté. Et si je nomme un Irlandais, pas sûr que ça plaise à tout le monde. On va pensé que j’ai fait du favoritisme. Carlos convoite la place…

Mais je n’étais pas ici pour trouver une solution à ça mais aux Pequeñas Manos. Et je finis par trouver le courage de me lancer en commençant par parler d’Ivar et de United For Youth. Reed avait vu les affiches ce qui me fit me lancer sur l’histoire d’Alvaro. De toute façon, la chose n’aurait pas tardé à arriver à ses oreilles d’une façon ou d’une autre. Et il mit en avant le fait que j’avais décidé d’adopter Guillermo et qu’il n’était pas contre que les enfants soient adoptés comme il l’expliqua avec Jesse et Isabel. J’hochai de la tête.

-Je sais bien… Mais Isabel vous sert ici… Et Jesse n’était pas fait pour être Los Diablos. Tout le monde le savait. Par contre, vous avez semblé pas mal agacé par l’adoption de Guillermo qui, de votre point de vue aurait fait un bon Los Diablos… Il aurait surtout fait un bon pion dans l’un des plans tordu de Ward. C’est mon avis…

Je soupirai, ensuite.

-Mais vous avez raison… J’ai créé l’injustice que ressent Alvaro en adoptant Guillermo. Mais d’un autre côté remettre un enfant à la rue c’est mal. Et, il n’y a rien n’à faire, à vivre avec, on s’y attache.

Tiff s’y était attaché tout de suite et m’avait aidé à prendre cette décision qui, finalement, coulait de source. Mais je ne pouvais malheureusement pas adopté tous les Pequeñas Manos…

Reed se rendait bien compte qu’il ne pouvait plus rien faire pour qu’Alvaro change d’avis mais c’est quand je parlais du fait de démanteler les Los Diablos qu'il sembla un peu plus agacé. Et il savait où taper vu qu’il parla de l’orphelinat me faisant grimacer. Je comprenais le point de vue de Reed. C’est un point de vue que j’avais défendu des années… Mais, maintenant, je voyais aussi tous le côté pervers de la chose.

Je ne coupai, cependant, pas Reed qui déclara avoir assez de main d’œuvre adulte. Une main d’œuvre qui fondait comme neige au soleil à cause de la guerre. Mais ce qui me fit fixer Reed avec un regard de reproche c’est quand il déclara qu’il y aura toujours des Pequeñas Manos car dans ces orphelins, certains veulent faire comme leur parent. Et c’est avec un sourire mauvais qu’il ajouta que, pour les autres, il y aura toujours United For Youth.

Reed avait le pouvoir.

Reed avait l’influence.

Reed avait l’argent.

Mais Reed ne voulait rien changer aux choses.

-S’il y a toujours des orphelins, c’est parce qu’on les crée. La guerre de gang n’arrange strictement rien à ça. Elle ne fait qu’empirer les choses. Vous n’avez pas cherché un foutu moyen de l’arrêter cette guerre ?

J’avais haussé le ton avant de soupirer et de faire signe de m’excuser avant de reprendre.

-Et si certains Pequeñas Manos veulent devenir dealer c’est parce qu’on leur donne une belle image de la chose… C’est tout. Et aussi parce qu’ils pensent qui ne sont fait que pour ça. Qu’il n’y a rien d’autre. Je ne dis pas que l’orphelinat est une solution… Mais je dis que vous avez suffisamment de pouvoir et d’argent pour créer votre propre truc afin d’accueillir ses enfants, de les scolariser et de les faire, éventuellement, adopter. Ça, ça serait vraiment les aider ! Pour l’instant, chaque soir, ils risquent de crever parce que c’est la guerre. La vraie, guerre ! Avec des foutues armes !

Je dis ça avant de boire d’une traite le reste de mon whisky.

@ Billy Lighter

Je regardai Finan dans les yeux alors qu’il me parlait de Keenan.

-Alors mets sa loyauté à l’épreuve…

Je souris.

-Je suis sûr que tu trouveras une idée… Et un remplaçant.

Mais ce n’était pas pour ça que Finan était là mais bien pour me parler des Pequeñas Manos et du petit Alvaro, qui s’était plein à United For Youth qu’il ne voulait pas devenir un Los Diablos. Ainsi soit-il, même si les enfants étaient une mains d’œuvre hors pair pour faire diversion, surveiller les lieux de vente ou encore s’enfuir avec l’argent ou la drogue, laissant les adultes se faire prendre, mais sans plus rien avoir sur eux.

Mais je montrai à quel point mon cœur était grand en parlant de tous les Pequñas Manos que j’avais déjà sauvés. Malheureusement, je ne pouvais pas les sauver tous.

-Je n’ai pas été agacé par l’adoption de Guillermo… Je ne m’y attendais juste pas et encore moins de ta part. Mais apparemment, il a du talent pour la télévision alors.

Je haussai les épaules comme si je ne pouvais rien y faire.

Je souris. Ainsi, Finan le rustre s’était attaché à Guillermo le traitre.

-Je préfère le savoir chez toi que dans le camp de Ward. Ce petit était très prometteur.

Mais je ne m’attendais pas, et fus pris de court quand Finan parla de démanteler les Pequeñas Manos… Que s’il y avait des orphelins, c’était à cause de la guerre des gangs. Que c’était la guerre avec de vraies armes.

Et surtout, il voulait que je crée mon propre foyer officiel pour les orphelins Los Diablos, que je les scolarise que je leur donne à tous une chance de se faire adopter.

Je fis tourner mon whisky dans mon verre puis le bus cul sec.

-Je ne peux pas fonder un orphelinat… Il me faudrait engager des gens et tout le monde surveillerait les Pequeñas Manos… Ils ne pourraient plus travailler, surtout s’ils vont à l’école.

Bref, je ne voulais pas que ça change.

Je vrillai Finan du regard.

-Ça ne te dérangeait pas, avant. Je parie même que tu aurais préféré être un Pequeñas Manos qu’aller à l’orphelinat, je me trompe ? C’est ta femme qui te rend sentimental, Finan.

Je marquai une pause puis repris alors que J.R. regardait lui aussi Finan de ses yeux bleus. Le même bleu que le mien.

-Si tu veux que la guerre s’arrête. Alors tue Ward.

Je souris.

-Et puis je ne voudrais pas retirer le pain de la bouche à l’association de ton ami.

@ Billy Lighter

Je réfléchis quelques instants alors que Reed proposait que je mette Keenan à l’épreuve afin de tester sa loyauté… Ce n’était pas une mauvaise idée encore fallait-il trouver le bon moyen.

-C’est à réfléchir…

Reed était sûr que je trouverais un remplaçant. Il était plus optimiste que moi à ce niveau mais je ne pourrais pas rester éternellement à mon poste. Il faudra, un jour, que je prenne une décision…

Mais ce n’était pas pour discuter de ça que j’étais ici mais pour parler des Pequeñas Manos et, après avoir trouvé le courage de me lancer, j’avais introduit les choses en parlant d’Alvaro et de sa démarche ainsi que de mon soutient dans celle-ci. Il avait alors rétorqué ne pas être contre que les Pequeñas Manos se fasse adopter. Qu’il avait même aidé Jesse à avoir une nouvelle vie… Mais j’avais mis en avant qu’il m’avait aussi paru agacé par ma décision d’adopter Guillermo. Il s’en défendit disant que ce n’était pas de l’agacement mais de la surprise. Il ajouta que Guillermo avait du talent pour la télévision.

-Il n’est plus du tout le même. Avoir une famille, ça l’a changé.

Avant, ils jouaient aux durs. C’était un petit adulte. Maintenant, il arrivait à être un enfant et à vivre comme tel. Il n’avait plus rien n’à prouver à personne sur rien et ça semblait lui avoir retiré un poids. Sans compter qu’il s’était vraiment attaché à Tiff. Il avait retrouvé, en elle, un vraie mère.

Reed ajouta qu’il préférait voir Guillermo chez moi que chez Ward bien qu’il souligna que le gamin était très prometteur. Prometteur pour vendre de la came, j’imagine.

-Il l’était… Mais il vous aurait causé plus de problème qu’autre chose. S’il avait continué, il serait devenu comme Ward. Personne ne devrait avoir l’opportunité de devenir comme Ward.

Par qu’il arrive à un moment ou même quelqu’un de sensé à la base peut déconne et arriver à un point de non-retour… J’étais quasi certain de ça.

Et si Reed avait accepté le sort d’Alvaro, il semblait moins convaincu par mon idée de démantelé les Pequeñas Manos. En réalité, il disait ne pas être contre mais qu’il n’y avait aucune alternative à ça. En gros, il ne voulait rien changer. Rien aider à changer. Et quand je lui dis qu’il avait l’opportunité financière de pouvoir créer son propre orphelinat avec ses propres règles, sa réponse me choqua…

Il disait ne pas pouvoir… Il disait que s’il faisait ça, les petites ne pourraient plus travailler pour lui.

-Mais, boss… C’était le but de la démarche. Le but, c’est de les sortir de la rue. De faire qu’il ne travaille plus…

Mais il n’en voulait pas… Pourtant, j’étais certain qu’Alonso serait soulagé par cette idée. Je savais que, chaque soir, il se demandait si un des petits allaient y resté ou non mais il avait un autre problème : il ne voulait pas décevoir Jimmy Reed.

Moi, je m’en fichais !

Et Reed retourna les choses contre moi en soulignant que, avant, ça ne me dérangeait pas. Il supposa le fait que j’aurais préféré être un Pequeñas Manos que d’être à l’orphelinat avant d’ajouter que ma femme me rendait sentimental. Quoi ? Parce que je n’avais pas envie que des gosses crèves dans la rue, j’étais sentimental ? J’entrouvris la bouche devant cette attaque avant de la refermer pour prendre un regard plus dur.

-J’aurais préféré avoir une famille et être adopté plutôt que d’être à l’orphelinat ou être un Pequeñas Manos… Et avant ça ne me dérangeait pas parce que je ne savais pas qu’un type capable de créer dix orphelinats était à la tête du gang… Tout comme avant, ce n’était pas la guerre de gang. Les données ont changées et si vous trouvez que de vouloir donner un avenir à des enfants c’est être sentimentale alors… Ouais… Je le suis.

Et je n’en avais pas honte.

Mais Reed ne s’arrêta pas là. Il disait que si je voulais que la guerre d’arrête, je n’avais qu’à tuer Ward. Je soupirai un peu exaspéré.

-Je ne tuerais plus jamais personne. Même pas Ward. Sauf par légitime défense.

Il n’avait qu’à le faire lui-même ! Après tout, il avait réussi à tuer toute une famille ne mafieux, non ? Visiblement, c’est plus dur de tuer Ward Fleming.

Certainement parce que c’est un cafard.

Il ajouta qu’il ne voulait pas retirer le pain de la bouche de United For Youth. Voilà comment Jimmy Reed se dédouanait de tout ça. Voilà comment il continuait à faire perduré son système en employant des enfants qui, il le sait, seront, plus tard, une main d’œuvre adulte pour lui.

Et ça me dégoutait.

Je le fixai.

-Ainsi soit-il… Je ne peux vous obliger à rien, de toute façon.

Mais je pouvais faire des choses à mon niveau. Et je comptais bien le faire. Et j’ajoutai avec un sourire jaune :

-Après tout, que feriez-vous sans de la main d’œuvre facile et quasi gratuite ? Je voudrais pas que vous manquiez d’argent… Ça serait triste pour l’avenir de votre petit.

Un gamin qui aura tout ce qu’il voudra quand il le voudra. Ça se voyait à son regard que c’était déjà le cas. Mais je ne poussai pas le bouchon plus loin. Je savais que m’aliéner Jimmy Reed était une mauvaise idée.

Mais j’avais encore une question…

-Au fait… Il y a une question qui me reste en tête depuis que je sais que vous êtes chef du gang… Pourquoi ? Pourquoi devenir chef d’un gang de l’Eastside alors que vous aviez déjà tout ? Pourquoi vous y accrocher ? C’est quoi le but ?

Ce n’était pas financier. Alors, je voulais savoir pourquoi. Parce que cette histoire lui avait quand même valu une fille enlevée, une femme sur qui on avait tiré et bien d’autres choses encore.

@ Billy Lighter

Concernant son successeur, Finan allait réfléchir à comment le mettre à l’épreuve. Je hochai de la tête, approuvant.

-Fais en sorte de savoir s’il est fidèle… Et si ce n’est pas un flic infiltré.

Si c’en était un, je l’enverrai droit chez El Lider.

Cependant, ce n’était pas pour ça que Finan était venu me voir mais bien pour me parle des Pequeñas Manos. Je savais qu’il en avait adopté un, que Jack Perry en avait adopté un autre et maintenant, voilà qu’Alvaro voulait nous quitter. Pourtant, ils étaient bien traités.

D’après Finan, avoir une famille avait changé Guillermo… Et l’Irlandais ajoutait que s’il était resté chez les Los Diablos, il aurait causé plus de problèmes qu’autre chose. Il serait devenu comme Ward, et je n’avais pas besoin d’un Ward.

-Je sais, je l’ai vu à la télévision. Qu’il jouisse donc bien de sa nouvelle vie.

Finan me proposa alors d’ouvrir, en quelque sorte, mon propre orphelinat… Bref, de donner une chance aux petits orphelins Los Diablos de se faire adopter plus vite… Je fis la moue, sans voir que mon fils faisait exactement la même alors qu’il ne comprenait rien à ce qu’on disait. Je n’étais pas pour officialiser le refuge pour les orphelins ça m’exposerait et puis les petits devraient aller à l’école et ne pourraient plus travailler.

Et Finan de souligner que c’était ça le but.

Je rigolai.

-Et tu crois que tous les Los Diablos vont être d’accord avec ça ? Je ne pense pas, non… Pas plus que les orphelins qui voudront venger leurs parents. Cependant, je leur laisserai le choix : les Pequeñas Manos, ou l’orphelinat où tu as toi-même été.

Je savais que la plupart des enfants Los Diablos avaient peur de l’orphelinat alors j’avais de grandes chances de garder tous mes effectifs.

Finan s’emballa parce qu’il savait que j’avais les moyens de donner un avenir à ces petits et que je ne le faisait pas… Ou du moins, pas comme il l’imaginait. Il conclut en disant que oui, il était sentimental.

Je souris, mais ne dit rien, tendant mon verre à John pour qu’il le remplisse. Le majordome en qui j’avais entièrement confiance se tenait dans un coin de la pièce.

Quant à la guerre, si Finan voulait l’arrêter, il n’avait qu’à tuer Ward. Mais il répliqua qu’il ne tuerait plus jamais personne, sauf par légitime défense.

-Tu es toujours troisième homme, ne parle pas trop vite, ça peut encore t’arriver.

Je voyais bien que je dégoûtais Finan… Pourtant, c’était moi qui lui avais offert un travail, une famille, un groupe auquel appartenir pendant toutes ces années. Mais maintenant qu’il était rockstar et pouvait s’en sortir seul, en créant sa propre famille, je le dégoûtais.

Quel ingrat.

Il parla de main d’œuvre facile.

-Je ne nierai pas ça, mais je fournis aussi argent, nourriture amis et un toit à ces enfants.

Je le vrillai du regard.

-Et comme tu en a un exemple dans ta propre maison, certains s’en sortent.

Puis Finan me posa une ultime question :

Pourquoi ?

-Parce que moi aussi, je veux appartenir à quelque chose, à une famille.

Je souris, mauvais.

-Et un peu jouer à Dieu.

@ Billy Lighter

J’avais pris un air pensif quand Reed m’avait dit faire en sorte de savoir si Keenan était loyal et vérifié si ce n’était pas un flic infiltré. On était jamais à l’abris de ça mais, en général, les flics infiltrés étaient plus vieux que Keenan qui était quand même très jeune… Alors, j’haussai des épaules.

-Je ferais attention. Mais il me semble très jeune pour être un flic infiltrés… Ils prennent souvent des gens d’expérience pour ça. Pas des gamins.

Et Keenan était un gamin. Moins que Manuel mais tout de même.

Ce chapitre étant clos, on avait pu parler des Pequeñas Manos et je vis à quel point Jimmy Reed n’avait aucune envie que les choses changent même s’il n’était pas contre que le destin envoie ses petits Pequeñas Manos dans diverses familles. Dont la mienne. Et c’est ça qui avait permis à Guillermo de changer et devenir l’enfant qu’il devait être et pas un future tueur. Là encore, Jimmy confirma qu’il avait vu ça à la télé et qu’il laissera Guillermo profiter de sa nouvelle vie. J’hochai de la tête sans ajouter quelque chose.

Mais si Reed ne pouvait rien faire contre les coups du destin, il ne comptait pas faire en sorte d’offrir un VRAI refuge pour les enfants orphelins des Los Diablos. Non. Pourquoi ? Parce qu’il perdrait sa main d’œuvre efficace et quasi gratuite. Il perdrait des Los Diablos formé par d’autres Los Diablos depuis leur plus jeune âge.

Et, je devais avouer que comprendre ça me fit perdre pas mal de respect que j’avais pour le magnat de BSC. Il ajouta en rigolant que les autres Los Diablos n’approuveraient pas mais je n’en étais pas aussi sûr que lui. Certains s’en fiche… D’autres, proches des petits, seraient d’accord qu’ils ne courent plus de danger. Quant aux orphelins qui voudraient venger leur parents, encore fallait-il qu’il soient assez grands pour s’en rappeler, de leur parents même si, c’est vrai, certains peuvent ressentir une envie de vengeance. Mais ce sont des gosses. Ils peuvent apprendre à voir les choses autrement. Contrairement à certains, je ne suis pas un fan de la vengeance.

Et ce fut à moi de rire ironiquement au choix que laissera Reed au Pequeñas Manos…. Il avait le pouvoir qu’il y ait bien plus de choix que ça mais il n’en avait aucune envie.

Aucune.

-Vous leur laisser le choix entre la guerre et l’humiliation… Ils choisiront les Pequeñas Manos. Vous le savez tout comme moi. Ce sont des gosses. Ils ne connaissaient pas grand-chose à la vie. C’est nous qui avons la responsabilité de les guider et pas de leur donner deux routes qui le condamnera.

Mais Reed s’en fichait. Complètement. Et ça me révoltait. Surtout quand il déclara que si je voulais arrêter la guerre, je devais tuer Ward. Mais il dit ça avec un tel détachement que j’en venais même à me demander s’il avait vraiment la volonté d’arrêter la guerre. Un Ward que je refusais de tuer parce que je refusais, maintenant, de tuer qui que ce soit ! Pourquoi ? Parce que le regard que m’avait lancé Tiff quand elle avait appris que j’en avais tué deux m’avait fait bien trop mal.

Je n’étais pas un tueur.

Mais Reed me rappela que j’étais toujours le troisième homme.

-Et je ne ferais rien qui me conduira à devoir tuer qui que ce soit. Si on découvre un autre traite, vous n’aurez qu’à vous en occuper vous-même.

Je dis ça sur un ton sec avant de parler de la main d’œuvre facile dont ne pouvait pas, apparemment, se passer ce milliardaire de Reed. Mais il se donna le bon rôle disant qu’il fournissait argent, nourriture, ami et un toit à tous ses gosses. Je secouai la tête.

-Mais une seule possibilité d’avenir.

Sauf dans certains cas comme celui de Guillermo ce qu’il ne manqua pas de souligner. Et je fronçai les sourcils.

-Ce n’est pas grâce à vous. Vous l’avez placé chez moi avec un deal comme quoi il deviendra Los Diablos mais c’est Tiff qui a fait tout le boulot pour le convaincre que cette vie ne le mènera nulle part.

Et j’avais encore une question. Parce qu’il fallait vraiment que je comprenne pourquoi un homme comme Reed s’était senti le besoin de devenir chef des Los Diablos. Et sa première réponse aurait bien pu me faire comprendre les choses et valider le chemin de Reed. Je ne niais pas qu’un homme riche et fils unique s’était senti seul et avait trouvé de l’intérêt à se faire des amis ailleurs. C’est ça qu’Alonso m’avait dit : avant toute chose, Reed était devenu leur ami. J’aurais pu comprendre ça…

Si Reed n’avait pas ajouter avec un sourire mauvais qu’il aimait aussi jouer un peu à Dieu. Je le fixai sans rien dire…

Depuis que je suis Los Diablos, j’avais toujours vu le gang comme une grande famille. Alonso, que je croyais être le chef, était rapidement devenu comme un frère pour moi. Et si je savais que ce qu’on faisait était mal, on le faisait pour survivre. Parce qu’on croyait n’être bon qu’à ça. Et parce que, quand on est dans cet engrenage, c’est difficile d’en sortir… J’avais eu un choc quand j’avais appris, il y a quelques mois, qu’on était, en réalité, tous chapeauté par Reed qui avait trouvé un moyen de prendre le pouvoir en soulevant certain Los Diablos contre Ricardo. Je connaissais tous les membres des Los Diablos… Certains étaient plus violent que d’autres mais ils avaient tous un bon fond à l’exception de Ward Fleming. Même Carlos n’était pas si mauvais. Juste un peu limité et en manque de beaucoup de chose. Mais Reed, je ne le connaissais pas… Je ne savais de lui que ce que les médias en disaient.

J’ais essayé d’apprendre à le connaitre. Au départ, je l’ai trouvé ouvert à toutes mes suggestions. Il semblait aimé la loyauté. J’ai aussi vu qu’il tenait à sa famille… Il tenait aussi aux Los Diablos, d’une certaine façon…

Mais aujourd’hui, je venais de voir l’autre face. Celle de l’homme d’affaire calculateur accro au pouvoir et qui peut s’avéré sans aucune compassion quand il s’agit de servir ses intérêt.

Même s’il s’agit de l’avenir d’enfant que les activités de son gang à rendu orphelin.

Je rétorquai alors.

-Dieu est immortel… Vous ne l’êtes pas.

Je dis ça sur un ton froid.

-Et Dieu contrôle tout. Ce n’est pas votre cas. Les Pequeñas Manos ne travailleront plus à partir de demain.

Je venais de répliquer sur un coup de tête. Je savais que ce n’était pas forcément stratégique. Mais que pouvait vraiment me faire Reed ? Rien. C’est ce que je croyais en tout cas. Si certains Los Diablos ne m’avaient pas à la bonne, ils étaient extrêmement minoritaires. Ce que je n’ai pas pensé c’est que je risquais de mettre Alonso dans une mauvaise position.

Mais ce que Reed venait de dire, c’était trop.

-Vous n’êtres pas un Dieu. Vous êtes juste un homme d’affaire qui se prend pour un Dieu en jouant avec la misère du monde.

J’allais dire qu’il ne valait pas mieux que Ward… Mais je me retins… Parce que j’étais sûr que malgré tout ce que Reed m’avait sorti, il valait quand même un peu plus que Ward.

-Je n’ai plus rien à vous dire.

@ Billy Lighter

Finan ne voyait pas du tout les choses comme moi. Il voulait sortir les enfants de la rue, que je crée mon propre orphelinat, que les petits ne travaillent plus. Pourtant, je croyais en ce que je disais, je pensais vraiment que je leur offrais une alternative idéale à l’orphelinat, sans les déraciner, sans les enlever au monde où ils étaient nés…

Et en laissant partir ceux qui voulaient partir.

Mais selon Finan, c’était à nous de leur montrer la bonne route à suivre. Je le regardai dans les yeux mais ne dis rien. Moi, j’avais déjà tout dit. Les Pequeñas Manos étaient bien traités, ils avaient tout ce qu’il leur fallait. Et s’il avait si peur de cette guerre qui faisait rage, il n’avait qu’à tuer Ward, ça me ferait une épine hors du pied.

Puis Finan me fustigea en disant que ce n’était pas grâce à moi si quelques petits Pequeñas Manos avaient trouvé une autre voie. Il disait que c’était sa femme qui avait tout fait.

Et comme Finan s’était mis à hausser le ton, mon fils poussait des petits cris aussi.

L’Irlandais voulut alors savoir pourquoi j’avais rejoint les Los Diablos, puis pourquoi je m’en était emparé.

Je répondis d’abord par la vérité : je voulais des amis, une famille loyale à défaut d’en avoir une à la maison où mon père me méprisait.

Puis j’ajoutai autre chose, mais qui était venu bien plus tard, avec le meurtre de Ricardo. Quand j’avais compris que tout le monde me suivrai.

Cela faisait de moi un Dieu.

Et ça fit fulminer Finan.

Il disait que Dieu était immortel et moi pas. Je souris.

-Regarde ce petit sur mes genoux et dis-moi que je ne suis pas immortel. Je vivrai à travers lui.

Et il jura que les Pequeñas Manos ne travailleraient plus à partir de demain.

Je fis la moue.

-Essaye seulement.

Il me lança une dernière pique qui ne m’atteint pas puis pris le chemin de la sortie, suivi de près par John.

Moi, je retournai J.R. pour le mettre assis face à moi.

-On ne va pas se laisser faire comme ça.

Je décrochai le téléphone et eu Alonso au bout du fil.

-Bonjour Alonso… Assure-toi que les Pequeñas Manos travaillent bien demain. [Failure]

Je le saluai et raccrochai.

@ Billy Lighter