-Bonjour, Donna. Peux-tu me dire si The Burning Fire est présent aujourd’hui ?

Il m’arrivait de venir de temps à autre aux studios pour voir si The Burning Fire enregistrait et, si c’était le cas, s’ils avaient avancé sur leur nouvel album. Cependant, il était bien rare que Donna, ou n’importe quelle autre réceptionniste en service, me sorte autre chose que :

-Non. Enfin, si… Zack est là.

C’était à peu près chaque fois comme ça. Point de trace de Stone, ni de McAvoy, ni de Prescott et même point de Williams. Simplement McBride qui s’amusait à composer et jouer seul en studio.

-Bien, merci beaucoup, Donna.

Etais-je déçu ? Assurément. Si je pardonnais largement les absences de Prescott au vu de son état de santé, j’aurais aimé un peu plus de motivation de la part des autres. Surtout de Stone étant donné qu’il avait, désormais, sorti son album hommage. Qu’attendait-il pour se présenter en studio et faire avancer les choses ?

J’allais aller rejoindre McBride mais Donna m’interpella et me tendis un flyers.

-Oh, Monsieur Evans… Voici un flyers pour un concert au Dizzy du nouvel artiste de Brent. C’est ce week-end. N’hésitez pas à venir.

Je jetai un œil au flyers où on pouvait y voir le nom du nouvel artiste de Hughes ainsi que la tête du fameux Nameless. Une homme à la figure recouverte d’une masque de démon. J’avais entendu dire que Hughes avait fait signer un nouvel artiste… J’avais même vu ledit artiste de loin, il y a peu, dans les bureaux de MTI lorsqu’il avait, vraisemblablement, rendez-vous avec Brent pour, je l’imagine, la signature du contrat. Souvent, Hughes prenait de gens de qualité plus que moyenne. Je pensais faire bien mieux que lui si j’arrivais à faire signer Eleanor Harris qui n’est autre, finalement, que sa nièce.

-Je vois… Mais je ne suis, hélas, pas libre ce week-end.

Je ne l’étais point… Sinon, il est clair que je me serais déplacer pour entendre ce fameux Nameless.

J’avais tout de même pris le flyers et j’avais rejoint McBride dans le studio dédié à The Burning Fire. Pendant plus  ou moins trente minute, il se plaignit des membres absents. Je ne pouvais, hélas, faire autrement que de lui donner raison. Il allait falloir que je sévisse si jamais les autres continuaient de jouer les abonnés absents.

Après ma discussion avec Zack, j’avais rejoint la salle de repos afin de me faire un thé avant de retourner sur Downtown. Et c’est dans cette même salle de repos que je vis le fameux Nameless que j’avais, donc, déjà vu de loin dans les locaux de MTI. C’est la bonne occasion d’en apprendre plus sur le nouvel artiste de Brent Hughes.

Je m’étais d’abord fait mon thé avant de m’approcher de l’homme.

-Bonjour… Nameless, c’est bien ça ? Excusez-moi mais j’ignore quel est votre vrai nom. Je suis Timmy Evans.

Je lui tendis la main pour qu’il la serre. Je sortis, ensuite, le flyers de ma poche.

-Vous êtes le nouvel artiste de Brent, c’est bien ça ? Vous êtes prêt pour votre concert de ce week-end ?

Je l’espérais pour lui, sinon, ça risquait de très mal débuter.

Comme j'avais promis à Brent, je me suis mis au travail assez vite. J'ai signé hier et je suis déjà au studio aujourd'hui ; Brent devait me présenter les gars qui allaient jouer avec moi, du coup, en attendant, je me suis mis dans l'un des petits studios.

J'avais déjà commencé à composer pour le concert de ce week-end. Après avoir travaillé pendant deux bonnes heures, je me rends à la salle de repos pour souffler un peu. Je m'installe sur le canapé et je prends un magazine de voiture. J'adore ça, les voitures, et j'avoue que des voitures américaines, j'en avais vu très peu depuis mon arrivée ici. Pendant que je regarde, un homme arrive pour se faire un thé. Il s'approche de moi et me demande si je suis Nameless, et il me dit qu'il ne connait pas mon nom. Il me tend sa main, je pose le magazine et je me lève pour lui serrer la main fermement en souriant.

En effet, je suis Nameless de mon vrai nom Johnatan Silverwood enchanté monsieur Evans !

Il me montre le flyer que Brent a fait pour le concert. Je souris quand il me demande si je suis prêt pour le concert.

Oui, je peaufine deux-trois détails, mais le reste est prêt. Pardon si ma question est indiscrètes, mais qui êtes-vous ici, chez MTI ? J'aime bien savoir à qui j'ai à faire.

Je garde mon sourire, même si au fond de moi, j'ai peur que la question soit peu déplacée.

J’avais repéré le tout nouvel artiste de Brent Hughes dans la salle de repos des studios. Il était sur un canapé et semblait absorbé par un magazine qui parlait de voitures. Alors, après m’être fait un bon thé à la menthe, je m’étais approché de lui pour l’aborder. Mon but était simplement de faire plus ample connaissance avec cette artiste et le jauger un peu. Histoire de voir si j’étais passé à côté de quelque chose de bon… Quoi que je ne pourrais réellement juger ça que quand je verrais Nameless à l’œuvre.

Il confirma être l’artiste en question et me donna son vrai nom. Ainsi, la nouvelle trouvaille de Brent s’appelait Johnatan Silverwood. Nous nous serrâmes la main. Il avait une bonne poigne qui laissait transparaitre une certaine confiance en soi.

-Enchanté, moi aussi !

Je lui avais montré le flyers que Donna m’avait donné à l’entrée. C’était pour lui montré que j’avais eu vent de son concert de ce week-end. Je lui demandai, donc, s’il était prêt. Il avoua peaufiner quelques menus détails mais semblait relativement prêt. Il semblait sûr de lui. Pour l’instant, il m’était difficile de savoir si cette confiance en lui était dans sa nature ou bien parce que Brent était doué pour ce qu’il faisait.

Il me questionna sur qui j’étais. Je ne m’offusquais point de ne point être reconnu au premier coup d’œil. J’apparaissais rarement dans les médias ainsi, il était difficile de me reconnaitre. Il faut dire que j’avais Amon dans ma poche… Du moins, par moment. Il lui arrivait de sortir des articles qui ne me plaisait guère !

-Je suis Timmy Evans. Je suis le manager de The Burning Fire.

Ceci étant dit, je vins m’installer sur le fauteuil face à celui de Silverwood. Je bus une gorgée de thé.

-Vous semblez assez confiant pour ce week-end. Vous avez signé hier, si je ne me trompe pas ? Pourquoi avoir choisi MTI et Brent Hughes ? Comment vous a-t-il repéré ?

Sans doute que, comme bien des artistes, Johnatan avait sauté sur la première occasion de signer avec une maison de disque. Une occasion qui lui était venu par Brent, visiblement.

On se met à discuter et il semble content de mettre un nom sur ma tête autre que celui de l'artiste. Il me montre le flyer et je lui souris, il se met à me demander si je suis prêt pour le concert. Je lui confirme que oui et qu'on peaufine deux ou trois choses, je me permets de lui demander qui il était. Il me répond qu'il est le manager de The Burning Fire, je lui souris.

Oh, je vois. Pas mal de responsabilités du coup.

Il est vrai que ça ne doit pas être drôle tous les jours. Il me demande si j'ai signé hier, pourquoi j'ai choisi MTI, pourquoi Brent Hughes et comment j'ai été repéré. Je le regarde puis passe ma main dans mes cheveux en souriant.

Disons que j'ai eu beaucoup de chance. Je suis arrivé il y a une semaine ici à Los Angeles et dès le premier soir, j'ai eu l'occasion de me produire sur scène. J'ai croisé Liam Taylor qui a bien voulu donner une maquette et il l'a donnée à Brent. Il m'a contacté, j'ai passé une audition et il m'a pris sous son aile. Et puis, j'ai eu l'occasion de croiser Delphino Alvarez au Dizzy, il m'a offert une chance de me montrer donc... MTI m'a tout offert et me donne les moyens de me rapprocher de mon rêve, donc ça me paraissait évident de signer.

Je garde mon sourire.

J’avais expliqué à Johnatan Silverwood, le nouvel artiste de MTI, qui j’étais. Il trouvait que s’occuper de The Burning Fire entrainait pas mal de responsabilités. Il ne croyait pas si bien dire ! Surtout ces derniers temps. A vrai dire, depuis qu’Howard Stone avait décidé de sauter la clôture, The Burning Fire tournait au ralenti ce qui ne faisait point mes affaires surtout depuis la disparition de Peyton.

-Je ne vous le fais pas dire…

Je m’étais même remis à arpenter les bars en quêtes de nouveau talent. Nous ne savions, de toute façon, pas combien de temps Savannah pourra encore continuer à jouer alors je prenais déjà les devant en cherchant des bassistes ayant assez de talent pour combler le trou qu’elle fera.

Et niveau talent, il semblerait que Brent Hughes en avait trouvé un en la personne de Johnatan. Je cherchais à savoir comment le jeune homme en était venu à signer chez MTI et il me raconta que tout, en réalité, s’était passé très vite. Il avoua avoir eu de la chance. En une semaine passé à Los Angeles, il avait déjà réussi l’exploit d’obtenir un contrat avec une grande maison de disques. Pour de la chance, c’était, en effet, de la chance ! Liam Taylor, le garde du corps de Billy Lighter, était à la source de cette chance inouïe.  Mais Delfino Alvarez, qui travaille aussi pour MTI, avait aussi aidé le jeune artiste à pouvoir se montrer. Ainsi, le choix de MTI avait été une évidence.

-Vous avez, en effet, eu beaucoup de chance de tomber sur des gens affiliés à notre maison de disques. Mais j’imagine que s’ils vous ont tous les trois donnés une chance c’est parce qu’ils ont décelés en vous un véritable talent.

A moins qu’ils ne soient tous les trois très bon public. Ce qui n’était point à exclure quand on voyait le palmarès de Brent Hughes. De mon avis, il n’avait aucun flair et s’il était toujours manager ici c’est uniquement par népotisme.

-Etes-vous au courant que Brent Hughes n’a jamais amené aucun de ses artistes à percer réellement ? Il est manager ici depuis plus de vingt ans, pourtant… Vous n’avez pas peur de ne pas arriver à avancer avec lui ? N’avez-vous pas peur de vous êtes un peu précipité en choisissant Hughes ?

Je ne savais pas pourquoi Liam Taylor avait décidé de donner la démo de Johnatan à Brent… C’était un choix peu judicieux de mon avis.

On discute de son travail en tant que manager de The burning fire. Il me dit qu'effectivement, mon analyse était très bonne. Ce n'était pas facile tous les jours. Puis, on commence à discuter de mes raisons de ma présence ici et j'avoue que j'ai eu beaucoup de chance, je n'allais pas me le cacher, j'en suis conscient. Il me confirme cela et me dit que je devais sûrement avoir du talent pour qu'autant de monde me fasse confiance. Je le regarde en haussant les épaules.

Je ne sais pas. Je laisse mes doigts glisser sur les cordes et ça ressort bien d'après les gens qui ont l'occasion d'écouter ce que je fais. Je me donne toujours au maximum quand je fais de la musique et, comme je n'ai aucune haute estime de moi-même, j'essaye de rester le plus humble possible.

J'ai même tendance à me rabaisser plus qu'à me pousser vers le haut quand je suis seul. Je n'ai jamais trop eu confiance en moi, sauf quand j'ai mon masque sur la tête.

Il me parle de Brent et me demande si je suis au courant qu'il n'a jamais réussi à faire percer un de ces groupes, et me demande si je n'ai pas peur d'être freiné, et si je me suis précipiter. Je le regarde et garde mon sourire.

Vous m'apprenez quelque chose, mais je vais être honnête, ça ne me fait absolument pas peur. Au contraire, j'aime les défis et qui sait peut-être que je serai le premier poulain de Brent à percer ? Ne jamais dire jamais, et puis le courant est bien passé entre nous, donc non, je ne pense pas avoir fait le mauvais choix. Si vous vouliez me recruter, il aurait fallu être plus rapide !

Je garde mon grand sourire et ricane, je le taquine un petit peu pour voir sa réaction. Je trouve qu'il descend un peu trop Brent à mon goût. Brent, je lui dois absolument tout, si je me rapproche de mon rêve, c'est bien grâce à lui !

J’avais estimé que si Liam Taylor, Delfino Alvarez et Brent Hughes avaient déclaré que Johnatan Silverwood avait du talent c’est qu’il devait il y avoir quelque chose. Si je pouvais douter des capacités de Brent à dénicher de bons artistes, que trois personnes qui se seraient fourvoyé, ça me semblait trop. Ainsi, j’étais prêt à parier que Silverwood en valait sans doute la peine bien qu’il me faudra le voir de mes propres yeux pour en être certain.

Lui, visiblement, ne savait point s’évaluer. Il disait se laisser aller à faire de la musique et c’était les autres qui lui avait fait remarqué que c’était bon. Il disait toujours donner le maximum mais qu’il n’avait point une haute-estime de lui-même. Des artistes n’ayant pas une haute-estime d’eux-mêmes, ça ne courait pas les rues ! Je venais de voir Zack et je pouvais bien dire que, lui, en avait une haute, d’estime de lui-même. Mais, quelque part, il valait mieux cela qu’un artiste n’en ayant point du tout !

-N’oubliez pas que pour réussir à percer, il faut un minimum de confiance en soi. Si vous avez des capacités, n’en doutez pas sinon cela risque de jouer contre vous.

Ceci n’était qu’un conseil, bien sûr. Les artistes ayant peu de confiance en eux ont tendance à trop douter et à finir par s’autodétruire. Ceux qui ont une haute opinions de leur capacités sont ceux qui survivent le plus. C’est à nous, les manager, de devoir dealer avec leurs egos. J’avais l’habitude de cela… Je manageais Howard Stone et j’avais managé Lola… Cela faisait un bon paquet d’ego rien qu’à eux deux.

Je le mis aussi en garde par rapport au manager avec qui il avait signé… Brent Hughes était depuis bien longtemps dans cette boite grâce à son frère mais il n’avait jamais amené un de ses artistes au firmament de la gloire. Je ne cachai point cela à Johnatan. Il disait que je lui apprenais quelque chose. Cela, je n’en doutais point ! Brent ne l’avait sûrement pas mis au courant de ses déboires ! Mais Johnatan disait aimer les défis et ne regrettais en rien son choix car le courant était bien passé entre lui et le frère de Don. Je restai de marbre dans qu’il déclara que si j’avais voulu le faire signé, je n’avais qu’à être plus rapide.

-Certes… Hélas, vous n’êtes ici que depuis peu et je n’ai pas eu le temps de vous entendre.

Il avait lui-même dit que tout c’était passé très vite.

-Sachez que si jamais les choses ne tournent pas comme vous le souhaitez avec Brent, vous pouvez toujours passer me voir. D’ici là, j’aurais eu le temps de voir ce que vous valez.

Je marquais une pause pour boire une gorgée de thé avant de rependre :

-Mais… Dites-moi… Vous venez d’Europe, n’est-ce pas ? J’entends un léger accent français mais, aussi, un accent anglais d'Angleterre assez marqué.  Je me trompes ?

J’ai l’oreille, moi, contrairement à d’autres…

-Je pose la question car je viens aussi d’Europe. Je suis Anglais. J’ai grandi à Londres.

Plus la discussion passe, plus on commence à se connaitre l'un et l'autre. On vient à parler de moi et du fait que je n'ai pas une haute estime de moi-même. Il a compris que je n'ai pas confiance en moi, ce que je réponds d'un signe de tête négatif.

J'ai confiance en mes capacités, mais disons que je ne me sens pas meilleur que certains, disons que je reste un minimum humble et qu'il y aura toujours meilleur et toujours moins bon que moi. Je garde au maximum les pieds sur terre, mais je sais ce que je fais et où je veux aller !

Et ça, si Brent était là, il pourrait le confirmer ! Puis, on se met à parler de Brent, il me dit que Brent n'a jamais réussi à faire décoller un groupe, mais je lui rétorque que c'est un beau défi justement et que ça me tente. Puis je lui sors en rigolant que s'il voulait que je travaille pour lui, il n'avait qu'à arriver avant. Il me répond toujours sérieusement qu'il ne sait pas ce que je vaux, mais que si jamais ça ne va pas comme je veux, sa porte est ouverte, je lui souris.

Je prends note et je vous remercie !

Puis, on vient à parler de mon accent, il entend bien mon accent français et mon accent anglais. Il me dit qu'il vient de Londres, je le regarde en souriant.

Je suis née à Blackpool, j'y ai vécu jusqu'à mes 15 ans, puis j'ai vécu à Paris et maintenant, je suis là !

Je souris tout en me recoiffant.

Johnatan remit l’église au milieu du village en disant qu’il ne manquait pas de confiance en lui mais qu’il ne se pensait pas meilleur que les autres. En résumé, il voulait rester humble et garder les pieds sur terre. Mais tout ça ne l’empêchait pas de savoir ce qu’il voulait et où il voulait aller. Il semblait être un homme réfléchi. Ça changeait de pas mal d’autres artistes… Parce que, dans ma carrière, j’en avais rencontré, des artistes irréfléchis. J’en avais même un dans mes protégés en la personne de Stone.

-Garder les pieds sur terre n’est pas si simple surtout si, un jour, vous devenez célèbre. La célébrité peut monter à la tête du plus humble des hommes. Mais vous semblez être quelqu’un qui sait réfléchir.

Même si j’aurais pu en douté vu qu’il avait choisi Brent comme manager. Pour ça, il n’avait pas vraiment réfléchi mais simplement signé avec le premier manager qui s’était présenté à sa porte avec un contrat. Brent peinait à trouver un artiste capable de percer mais m’était d’avis qu’il était, aussi, pas suffisamment bon dans son travail et que c’était pour ça que ses artistes n’arrivaient pas à décoller. Je ne savais pas ce que valait Johnatan mais s’il était réellement bon il aurait dû attendre d’autres offres. Bien que rien n’était inscrit dans le marbre alors je lui déclarai que si jamais les choses ne fonctionnaient pas avec Brent, il pouvait toujours venir me voir. Il me remercia ce qui m’arracha un petit sourire.

-De rien. C’est normal.

Je m’intéressai alors un peu plus au jeune homme que j’avais devant moi tout en dégustant mon thé. Il avait un drôle d’accent qui était, en réalité, un mélange d’accent. C’est ce que je supposai en tout cas et Johnatan confirma être né à Blackpool et qu’il avait vécu à Paris à partir de ses 15 ans. Ça expliquait son accent.

-Je suis allé plusieurs fois à Paris. C’est une ville intéressante. Il y a beaucoup de choses à voir là-bas ainsi que de très beau musée. En tout cas, je suis ravi de voir un compatriote de plus chez MTI. Les Américains sont des gens spéciaux mais on finit par s’habituer à eux.

Je m’y étais habitué bien que ma petite amie est Anglaise et que mon meilleur ami était Danois… Comme quoi, si je m’étais habitué aux Américains, mes goûts restaient très Européens.

-A Paris vous aviez déjà une carrière de chanteur ?

Je continue de me recoiffer enfin comme je peux et on discute sur l'idée de garder les pieds sur terre avec la célébrité qui peut monter à la tête, mais d'après lui, je suis quelqu'un qui réfléchis, je lui souris.

Je réfléchis beaucoup, de trop parfois, mais quand je fais de la musique, je ne réfléchis plus et j'écoute mon instinct et il semblerait que ça plait aux gens. Alors moi, ça va.

Je souris, puis on en vient de discuter de Brent et de mon choix de le choisir lui plutôt que quelqu'un d'autre, il me propose de me prendre sous son aile si jamais ça ne va plus avec Brent, je le remercie et il me rétorque que c'est normal. Puis, on se met à parler de mon accent et là, mon visage s'illumine quand il me dit qu'il est anglais comme moi. Je lui raconte ma vie, puis il me dit qu'il connait bien Paris.

Paris est magnifique, il est vrai, mais j'avoue qu'à la longue, on s'en lasse quand même.

Il est vrai que la vie parisienne est compliquée et surtout à deux cents à l'heure, il vient à me demander si j'ai fait une carrière à Paris, je le regarde et je soupire.

J'aurais aimé, mais ma mère n'a jamais voulu et a toujours bloqué de peur que j'échoue, mais mon père m'a toujours poussé... Maintenant qu'ils ne sont plus de ce monde l'un comme l'autre, je prends ma vie en main.

Je serre le poing en fixant le sol.

Le jeune homme avoua qu’il réfléchissait parfois trop à l’exception de quand il faisait de la musique. C’était, visiblement, ce qui plaisait au gens. Il m’était difficile de juger étant donné que je n’avais point entendu Johnatan jouer. Mais le fait est qu’il semblait satisfait des retours qu’il avait eu.

Nous avions brièvement parlé de son choix de rejoindre MTI et de signer avec Brent Hughes. Je lui avais laissé ma porte ouverte si jamais, un jour, il revenait à la raison et voudrait signé avec un manager sachant manager. D’ici là, j’aurais eu le temps de voir ce que Nameless avait dans le ventre. Car il était certain que si je n’étais point convaincu par son talent, je n’allais point le prendre sous mon aile. Mais en l’absence de cette donnée, je ne pouvais point lui fermer ma porte.

C’est après ça, que j’étais passé à des questions plus personnelles. J’appris, ainsi, que Johnatan était, comme moi, Anglais et qu’il avait vécu quelques années à Paris. J’avais déclaré être allé plusieurs fois à Paris, notamment lors de tournée et que je trouvais que c’était une ville très intéressante. Johnatan confirma mais déclara qu’à force d’y vivre, on s’en lassait.

-C’est souvent le cas quand on vit longtemps au moment endroit. Certaines personnes finissent par se lasser. Ce n’est pas mon cas. Je suis à Los Angeles depuis pas mal d’année et je n’ai encore jamais ressenti l’envie d’en partir bien que l’ambiance de mon Londres natale me manque parfois.

Beaucoup trouvait Londres froid mais j’étais habitué à la mentalité anglaise. A Los Angeles, la mentalité était toute autre.

J’avais demandé si sa carrière de chanteur avait commencée à Paris mais il avoua que ce n’était point le cas. Sa mère ne voulait pas qu’il se lance dans une telle carrière. Il était, donc, bel et bien très jeune. Son père, lui, aurait bien voulu qu’il se lance. J’appris qu’il avait, entre temps, perdu ses parents.

-Toutes mes condoléances. Mais vous semblez avoir bel et bien réussi à prendre votre vie en main avec ce contrat en poche. Obtenir un tel contrat est loin d’être donné à tous les monde. Mais ça ne garanti pas que vous allez faire carrière, hélas. Il va falloir montrer ce que vous avez dans le ventre et vous créer un public.

En gros, il lui restait tout à prouver.

-Le fait de jouer masqué, c’est votre idée ? Vous êtes du genre timide ou bien c’est par pure marketing ?

J’avais bien vu, sur le flyers, que Johnatan avait opté pour un masque afin de se cacher derrière.

Nous continuons à discuter, on avait discuté de pourquoi j'ai choisi Brent, pourquoi MTI enfin pourquoi je veux travailler ici, quoi. Puis, on part sur des questions plus personnelles, on parle de Paris, lui aime bien, moi, je m'en suis lassé. Il m'explique que ça peut arriver, mais que lui ne s'est pas encore lassé de Los Angeles, je lui souris.

Tant mieux, c'est toujours plus plaisant de vivre dans un endroit où on se sent bien et où on continue de découvrir des choses, même si j'avoue que Blackpool me manque pas mal, avec ses plages et son eau glacée !

Il est vrai que l'eau du nord de l'Angleterre est encore plus froide que dans le sud ! Puis, on se met à parler de ma carrière, il me demande si tout a commencé à Paris, je lui explique mon histoire, il me présente ces condoléances et me dit que j'ai bien pris ma vie en main et qu'obtenir un contrat est déjà pas mal, mais que rien n'est encore fait. J'incline la tête et lui souris.

Je vous remercie. C'étaient des gens bien. Mais la vie à décider de me les enlever et je dois faire avec ! Pour le reste, je compte bien montrer ce que je vaux, j'ai déjà un concert de prévu en fin de semaine, comme vous avez pu voir sur les flyers .

Puis, on vient à parler de Nameless, il me demande si c'était pour vaincre ma timidité ou marketing. Je le regarde et souris.

Mon père me l'a offert à l'époque pour vaincre ma timidité et je le porte pour lui rendre hommage, et je compte m'en servir pour faire parler et faire du marketing !

Je lui offre un grand sourire.

Si Paris ne manquait point à Johnatan, ce n’était pas le cas de Blackpool, sa ville natal. Il était normal d’avoir un certain attachement vis-à-vis de ses origines. Des origines que nous avions en commun étant donné que lui comme moi étions Anglais. Il marquait des points à mon égard rien que par ce fait. A Los Angeles, j’avais toujours eu plus d’affinités avec les gens émanant d’Europe.

Johnatan m’avait, ensuite, parlé un peu plus de lui. J’appris que ses parents étaient décédés et qu’il avait pris le chemin de Los Angeles après leur mort. Il avait osé se lancé dans une carrière artistique suite à ça. Apparemment, c’est quelque chose que son père aurait approuvé. Je lui présentait, donc, mes condoléances. Il affirma que, désormais, il devait vivre avec ça. J’hochai de la tête confirmant ça. Il n’avait point d’autres choix, de toute façon. Tout ce qu’il avait à faire c’était d’aller de l’avant. Quant au reste, il comptait faire ses preuves ce week-end.

-Oui, j’ai lu ça. Dommage que je ne suis pas libre ce week-end sinon je serais venu vous voir. Mais je ne raterais pas le suivant.

Je comptais bien m’intéressé à ce qu’il fait au cas où Brent décevrait Johnatan. Il fallait toujours être à l’affut des bonnes opportunités, après tout.

Je l’avais, ensuite, questionné sur son masque entre deux gorgées de thé. Il avoua que c’était un cadeau de son défunt père afin de vaincre sa timidité. Beaucoup d’artistes utilisaient des stratagèmes pour vaincre la peur de la scène. Il n’était point toujours facile pour de s’exposer pour ces êtres hypersensibles. Mais Johnatan n’était point idiot. Il savait qu’il tenait, en même temps, une bonne idée marketing.

-Je vois que vous pensez à tout. C’est, en effet, un très bon choix marketing que de laisser planer le mystère. Cela fait s’interroger les foules. Et si ça vous aide en même temps à affronter la foule alors ce n’est que bonus.

Il avait même le nom de scène qui allait avec comme quoi tout avait été bien pensé.

-Brent vous a-t-il déjà fourni des musiciens ? S’il prévoit un concert, j’imagine que c’est le cas… Si oui, qui vous a-t-il fourni ?

J’étais curieux de savoir de quelle équipe de musiciens Brent avait entouré son nouveau protégé.

La discussion allait bon train, on parlait de nos origines puis de mes parents, non sans mal comme toujours. Puis, on en vient à discuter du concert, pour savoir si je suis prêt à tout ça, que je devais faire mes preuves, ce que je confirme. Puis je l'invite à venir me voir ce week-end, mais il ne peut pas venir et je fais une moue un peu désolée.

En effet, c'est très dommage, mais je ne me fais pas de soucis, on ce verra lors d'un de mes concerts, mais vous pourrez toujours demander des retours des gens qui sont venus.

Je lui souris, puis on s'est mis à parler marketing, le masque, tout ce qui va bien, je lui souris et lui explique que c'est un cadeau de mon père et que je le porte pour lui rendre hommage, et éviter le stress, mais du coup garder le mystère et il semble aimer l'idée.

J'ai pensé à tout ça de mon côté, j'avais le temps dans l'avion. Et Brent à tout validé, il avait la même idée, donc on est tombé d'accord assez vite !

Puis vient la question fatidique. Avec qui je vais jouer ? Je le regarde en me recoiffant.

Je vais jouer avec trois jeunes qui sont arrivés il y a peu. Scott Tyler à la basse, Ben Jackson à la batterie et Lance Parker à la guitare. Ils se débrouillent pas mal, on a un peu joué tout à l'heure, on va voir ce que ça donne au concert !

Je le regarde et attends sa réaction.

J’avais annoncé que, hélas, je ne pourrais point être présent à son concert, ce week-end. Il trouvait ça navrant mais disait que je pourrais, en effet, toujours venir au suivant ou demander des retours des gens qui y auront été. J’hochai de la tête.

-Certes. Bien que j’aime me faire mon propre avis au lieu de me fier aux avis des autres. Ainsi, je pense que de vous voir en live pourra me donner la meilleure indication de votre talent.

Après quoi, je l’avais questionné sur son masque. Ainsi cet accessoire était, à la fois, un outil d’aide à vaincre sa timidité qu’un outil marketing. Cette idée lui était venue sur son trajet jusqu’à Los Angeles. Donc, tout ceci n’était point l’idée de Brent mais bien de son artiste. Le manager n’avait eu qu’à validé. Du travail facile.

-Vous avez de bonnes idées. C’est le moins qu’on puisse dire.

Je me renseignai, ensuite, sur les musiciens qui allaient accompagner. Brent avait, visiblement, penser lui en fournir. Des jeunes musiciens de sessions qui étaient dans la boîte depuis peu, d’après Johnatan. Il était clair que le courant semblaient passer entre eux. En tout cas, le jeune artiste semblait satisfait.

-Ce sont de jeunes musiciens de sessions, en effet. Je vois que Brent a eu la justesse d’esprit de vous entourer de gens de votre âge. Et si le courant passe bien c’est une très bonne chose pour se premier concert.

En tout cas, le jeune Johnatan semblait optimiste. Mais il n’était, pour le moment, qu’au début. Restait à voir si cela allait être le début d’une longue aventure ou d’un essais manqué.

-N’oubliez pas que si vous souhaiter faire une carrière solo, c’est votre image que vous devez mettre en avant. Ainsi, les musiciens qui vous accompagnent ne doive être vu que comme des faire-valoir. Il faudra que vous soyez un excellent leader pour que les critiques ne voient que vous. Vous vous sentez prêt à ça ? Tout comme vous vous sentez prêt à la possibilité de devenir connu ? Parce que si vous avez du talent, c’est ce qui pourrait vous arriver. La célébrité vous fait-elle peur ?

Il disait qu’il avait la tête sur les épaules. Je voulais savoir si c’était bien le cas.

La discussion continue, on parle du concert et du fait qu'il soit fort dommage qu'il ne puisse pas venir. Il me dit qu'il préfère se faire son propre avis.

C'est toujours mieux si on peut se faire son propre avis, c'est sûr, mais il sera peut-être difficile de faire abstraction de ce qui va être dit si on s'en sort bien !

Je le regarde en souriant, on ne sait jamais, ça se trouve, ça va être exceptionnel ou nul à voir.

Puis, on parle du masque et du côté marketing du masque. Il me dit que c'est une belle idée.

Disons que mon père m'a donné quelques conseils à l'époque et que je les ai bien enregistrés, et puis quand je bossais au bar, il fallait que je me mette en valeur pour attirer du monde, donc j'ai un passif qui m'aide !

Je lui souris, je parle un peu plus de moi. On en vient à parler des artistes que Brent a pris pour moi, ils sont jeunes dans mes âges et viennent d'arriver, eux aussi, je lui explique même que le courant passe bien.

Disons que c'est plus facile pour tout le monde quand tout le monde s'entend, donc je suis vraiment content que ça se passe si bien.

Puis il me donne quelques conseils et m'avertit sur pas mal de choses, si je me lance en carrière solo, il faut que je me mette en avant. Je le regarde toujours avec le sourire.

Disons que si ça continue comme ça, je pense que je vais faire un groupe. Puis, si j'arrive à être connu, il est normal d'avoir des critiques positives comme négatives, ça fait partie du jeu, donc je n'y vois aucun inconvénient. Je pense que je suis prêt pour tout ça et de toute façon, je suis bien entouré comme vous me le montrez actuellement !

En effet, il aurait clairement pu me laisser me planter et faire des conneries !

Johnatan disait qu’il me sera peut-être difficile de faire abstraction de ce qui sera dit sur sa représentation si jamais ils s’en sortaient bien. J’hochai de la tête pour confirmer.

-Si jamais Brent Hughes fait bien les choses et que vous faites une bonne représentation, certes, il sera difficile de passer à côté des critiques positives.

Ou des négatives si jamais ils échouaient à convaincre. Mais je restais sur mes positions sur le fait que de se faire son opinion propre était encore le mieux.

J’avais salué ses idées marketing. Avec un protégé qui avait tant d’idées, Brent n’avait, en fait, pas trop à réfléchir sur le marketing. Juste canalisé ce que Johnatan avait en tête. Bien que, connaissant Hughes, il risquait bien de trouver les idées de Johnatan absolument toutes bonnes et il sera incapable de faire le bon tri dedans.

Les inspirations marketing de Johnatan venaient de son père mais, aussi, d’une expérience à travailler dans un bar. Ainsi, il avait le sens des affaires en lui ce qui était un plus non négligeable en tant qu’artiste.

-Je vois que vous savez bien utiliser les conseils que l’on vous a donné. Ce n’est pas donné à tout le monde de savoir écouter les conseils.

Il semblait satisfait des artistes fournis par Brent. Pour l’instant, le courant passait bien entre eux mais cela ne faisait que depuis très peu qu’ils travaillaient ensemble. A voir si ça continuera comme ça. Pour le moment, il était plus que satisfait.

Cependant, je lui expliquai qu’il ne devait point oublié que c’était lui qui devait être mis en avant et non pas les musiciens qui l’accompagneront. Sauf que le jeune artiste avait dans l’idée de monter un groupe si jamais les choses se passaient bien avec les musiciens de sessions choisis par Brent. Il semblait aussi conscient qu’en cas de notoriété il devra encaisser le meilleur des critiques mais, aussi, le pire.

-Effectivement, vous me semblez avoir la tête bien sur les épaules. Puis si vous décider de faire un groupe, ça permettra de partager la pression d’une possible notoriété avec vos comparses.

Mais aussi augmenter les ego de chacun ce qui pouvait être le côté négatif de la chose.

J’avais bien compris qu’il me comptait dans son entourage certainement parce que je le conseillais et que je faisais partie de MTI. J’espérais qu’il viendra à se souvenir de ça quand Brent l’aura déçu.

-MTI fait tout pour bien entourer ses artistes. Ce que je peux encore vous conseiller c’est de continuer à bien vous entourer. Dans le monde musical, il vaut mieux avec un bon réseau. Ainsi, je vous conseillerais de fraterniser avec d’autres groupes de MTI. Ils pourront vous donnez des conseils utiles. Vous en avez déjà rencontré ?

J’avais bien compris qu’il n’était point là depuis longtemps mais on ne savait jamais.

On parle du concert et il me confirme qu'il sera dur pour lui de ne pas entendre ce qui va être dit après ma présentation, mais il préfère voir de ses propres yeux.

Je comprends, je comprends, c'est toujours mieux de voir et d'entendre soi-même que de juger par rapport à la vision des autres.

En effet, même moi, je préfère entendre moi-même ce que les autres font que d'écouter la critique des autres. Puis, on vient de parler de l'inspiration et de tout le côté marketing de Nameless, je lui explique que tout ça a été réfléchi par moi-même et il me répond que j'ai bien appliqué ce qu'on m'a appris et que ce n'est pas donné à tout le monde.

Disons que j'ai rarement refusé des mains tendues, même si ça peut m'arriver, mais j'écoute généralement les conseils des gens dans le milieu !

On enchaine sur la célébrité et ce qui va avec, je lui explique que je compte faire un groupe si tout va bien et il me dit que c'est bien pour se décharger de la pression, on la partagerait entre nous, je lui souris.

En effet, on pourra partager ça, mais je vais essayer d'être la figure de proue du groupe, on va dire que j'ai plus l'habitude d'être en public que les autres.

Puis, on parle de l'entourage et il me conseille de continuer à m'entourer et il me confirme que MTI fait en sorte que tout se passe bien pour les artistes et que je devais faire connaissance avec d'autre groupe, il me demande si j'ai déjà rencontré d'autre groupe, je lui fais une moue un peu ennuyer.

J'aurais aimé, mais je n'ai malheureusement pas encore eu la chance de rencontrer d'autres groupes.

Je le regarde en me grattant l'arrière du crâne.

Nous étions d’accord, Johnatan et moi, sur le fait qu’il était mieux de se faire son propre avis au lieu de se baser uniquement sur ce que pensent les autres. Dans le cas de l’art, c’était, en plus, toujours très subjectifs. Des choses pouvaient plaire à certains que d’autres détesteraient.

Concernant son masque et le marketing, Johnatan avait simplement écouté les conseils de son père. Il avait mis en pratique cela pour sa propre image d’artiste. C’était très malin et ça prouvait que le jeune homme était capable d’écouter les conseils qu’on lui donnait. Ça changeait des jeunes fougueux qui pensent tout savoir alors qu’ils viennent à peine de sortir de l’adolescence. Certains artistes pensent savoir mieux que tout le monde comment survivre dans la jungle du business musicale alors que c’est faux. On ne peut pas tout savoir du premier coup. Johnatan n’était point de ceux-là. Il savait écouter. Il affirma, d’ailleurs, ne jamais refuser une main tendue.

-Cet état d’esprit vous permettra d’aller loin sans perdre trop de plumes. Certains artistes pensent tout savoir et se fichent des conseils. Après quand ils font une erreur, ils viennent pleurer pour que leur manager ramassent les pots cassés.

J’étais expert en la matière étant donné que j’étais le manager d’Howard Stone. Lui était le roi pour faire des erreurs qu’elles soient conscientes ou non. Combien de fois avais-je dû passer derrière lui ? Bien trop de fois à mon goût !

Johnatan m’avait alors expliqué que, si ça fonctionnait bien avec les musiciens de session qui lui avait été donné, il comptait peut-être former un groupe. C’était une bonne idée même s’il comptait, visiblement, être le leader de ce groupe car il disait avoir plus l’expérience de la scène que les jeunes musiciens qui l’accompagnaient. Je levai un sourcil.

-Ah oui ? Vous savez déjà fait des représentations sur scène ?

Il m’avait dit ne pas avoir eu de carrière d’artiste à Paris mais ça ne signifiait pas qu’il ne faisait pas des scènes de temps à autre. Comme passe-temps.

Je lui conseillai alors de continuer à bien s’entourer avant de demander s’il avait déjà pu rencontré d’autres artistes. Ce n’était point encore le cas.

-Vous en aurez l’occasion. Vous pourrez sans doute rencontrer les membres de The Burning Fire. Zack McBride, le guitariste, est présent ici aujourd’hui.

Je marquai une pause avant de reprendre.

-Il est toujours plus difficile de pouvoir entrer en contact avec The Lightening. Ils ne viennent pas souvent et, en plus, ils se cloitrent dans leur studio en général. Mais s’il y a un artiste que vous souhaiter rencontrer, je pourrais vous donner le moment le plus propice pour le voir. Chacun aura sans doute de bons conseils à vous donner… Certains plus que d’autres, bien sûr.

Inutile de suivre les conseils de Stone, par exemple.

-Avez-vous un groupe favori ? Ou un artiste que vous admirer et qui vous a influencé à faire ce que vous faites ?

Il semblerait que ma vision des choses et des conseils que j'applique semble vraiment lui plaire, j'ai un minimum de cerveau et j'ai tendance à ne pas trop m'emporter et me laisser pousser des ailes, j'ai les pieds sur terre et c'est bien quelque chose dont j'ai conscience.

Disons que comme toujours, j'ai tendance à ne pas me laisser entrainer et prendre la grosse tête, je réfléchis beaucoup et j'essaye de calculer au maximum les risques pour ne pas me bruler les ailes, pour ne pas m'écraser et que ça fasse mal !

On ce met à parler de l'idée du groupe et je lui explique que je veux être le leader parce que j'ai fait plus de scènes que les autres, d'ailleurs la question tombe et je le regarde en souriant.

Disons qu'au bar, pour me faire quelques sous en plus et pour amener du monde, je faisais des petits concerts de reprises pour aider le patron de mon père et avoir des avantages, et puis ça me permettait de passer plus de temps avec ma meilleure amie aussi, donc c'était tout benef' pour moi !

Il est vrai que j'aimais passer du temps avec Victoire, la fille de Bob et ma meilleure amie, j'ai fini mes années lycée avec elle, j'étais arrivée en fin de cycle, on avait passé pas mal de bons moments, d'ailleurs, c'est grâce à elle que papa a travaillé au bar et moi aussi.

Puis, il me demande si j'ai déjà eu l'occasion de croiser un groupe. Je lui réponds que non et il me dit que j'aurai sûrement l'occasion de les voir. Je le regarde en haussant les épaules.

Je ne veux pas déranger et puis j'estime que je ne peux pas vraiment me permettre ce genre de choses, je ne suis personne ici pour l'instant !

Je suis le genre de garçon discret qui ne veut pas déranger les gens, en général, il n'y a que quand je fais de la musique que je me libère et que le garçon discret disparait. Puis, il me demande si j'ai un groupe favori ou un artiste favori. Je le regarde en souriant.

La réponse semble facile, mais je vous dirai bien que mon père a été la plus grande source d'admiration. Sinon Bleedingheart a été un groupe que j'ai beaucoup écouté comme the Lightening, et puis j'écoute pas mal de musique nordique, aussi, je ne sais pas pourquoi je ne l'explique pas.

Je ricane.

Johnatan disait réfléchir beaucoup afin de calculer les risques. Ainsi, ce n’était pas le genre d’homme à se laisser guider par ses émotions ou à prendre des décision hâtive. Il était rare de voir des artistes avec autant la tête sur les épaules. D’habitude c’était à nous, manager, de les tempéré.

-Vous avez bien raison de réfléchir de cette façon.

J’appris, en parlant des musiciens qui l’entouraient, qu’il avait déjà une certaine expérience de la scène. Je ne pu m’empêcher de le questionner à ce sujet afin de savoir quel genre d’expérience il avait déjà. Apparemment, il avait déjà fait des représentations dans un bar, à Paris. Le bar où travaillait son père. Ça lui avait permis de se faire un peu d’argent. Bien que de jouer des petits concerts dans des bars n’était pas totalement la même chose que de jouer sur une vraie scène. Mais certes, c’était déjà une première expérience.

-Ça fait une petite expérience, c’est vrai. Bien que, comme vous avez signé pour MTI, vous allez être amené à jouer sur des scènes beaucoup plus grande que celle d’un bar. Avec beaucoup plus de personnes. Ça ne sera pas du tout la même chose. Mais vous ne semblez pas avoir peur de ça, je me trompe ?

J’avais était curieux de savoir si Johnatan avait déjà rencontré d’autres groupes ou d’autres artistes au sein de MTI. Ce n’était point le cas alors je lui avais dit que je pourrais, éventuellement, lui donner les moments les plus propices pour voir certains artistes. Cependant, Johnatan ne voulait point déranger tous ces artistes. Il disait qu’il ne pouvait pas ce le permettre car il n’était encore personne. Ainsi, c’est encore une fois l’énorme modestie de Nameless que je pouvais ressentir dans ses paroles.

-Sachez qu’ils sont humains comme vous. Ils ne sont pas parfaits. Ce n’est pas parce que certains ont plus de notoriété que vous qu’ils ne voudront pas discuter avec vous. MTI est comme une grande famille.

En quelque sorte… Je ne m’entendais pas forcément avec tous mes confrères managers car il y avait un petit sentiment de rivalité mais entre les artistes l’ambiance était assez bonne.

Johnatan devrait tenter le coup et essayer de se créer des liens. Si jamais il devenait connu, il aura besoin de ces liens. Seuls, il était difficile de survivre face à la célébrité.

Je lui avais demandé quels étaient ses groupes favoris et ses influences. Il cita son père comme influence. Son père avait été, donc aussi, musicien. Il semblait être un pilier dans la vie de Johnatan car il revenait souvent dans son discours. Il aimai aussi BleedingHeart et The Lightening.

-J’ai été manager de BleedingHeart. Hélas, ils ont voulus signer ailleurs. Chez BSC. Parfois, on peut tout donner pour un artiste quand il décide de partir, on ne peut rien y faire…

Je leur en voulais toujours car j’avais trouvé l’attitude de Duncan extrêmement irrespectueuse envers tout le travail que j’avais fourni pour eux.

-J’aime aussi la musique nordique. Probablement parce que j’en aime l’ambiance. Ça me rappelle l’Europe.

Ainsi, lui et moi avions des goûts en commun.

-Une chose est certaine, Brent a de la chance de vous avoir trouvé.

J’achevai mon thé. Je n’allais pas ennuyer plus longtemps Johnatan.

-Je vais vous laisser profiter de votre pause. N’oublier pas que si Brent ne vous convient pas, je suis là. En attendant, je vous souhaite bonne chance.

Je lui tendis la main avec de serrer la sienne.

On continue la discussion, on parle beaucoup de ma façon de penser et du fait que je réfléchis beaucoup avant de faire les choses et ça semble lui plaire. Ensuite, on parle de mon expérience sur scène et il me dit que c'est déjà un avantage, mais qu'avec MTI ça n'allait pas être la même chose, je le regarde avec un rictus.

Ben, c'est un peu comme au bar, sauf qu'au lieu de voir les gens aller et venir, ils resteront tous près de la scène. Mais non, ça ne me fait pas peur, je fais ce que j'aime et ça me rassure tant que je ne me force pas à le faire.

Il est vrai que ce qui me terrifie le plus, c'est l'idée de ne plus le faire par passion, mais par obligation. On en vient à parler des autres artistes. Il me demande si j'en ai déjà rencontré et je réponds négativement, et je lui dis que j'estime ne pas avoir le droit d'aller les déranger, il me rétorque qu'ils sont humains et qu'ils ne mordent pas.

J'y réfléchirai, si vous me dites qu'on est une grande famille, je vais peut-être trouver le courage d'aller discuter avec eux !

Puis, on vient à parler de mes inspirations, évidement, je sors mon père comme inspiration principal, mais j'ai aussi BleedingHeart et The Lightening, il me raconte qu'il était le manager de BleedingHeart et il me raconte qu'ils ont voulu signer ailleurs malgré tout ce qu'il a fait pour eux, je le regarde avec une moue un peu triste.

Je n'arrive pas à comprendre cela... Je me donne à fond pour les gens qui m'ont aidé... Et vous remerciez comme ça, je trouve ça dégueulasse.

C'est vrai que moi, je ne comprends pas vraiment, que je dois être dans un monde de Bisounours, ce n'est pas possible. Ou alors trop fidèle. Je lui dis aussi que j'ai des inspirations pour la musique nordique et il me dit que lui aussi aime ça, ça lui rappelle l'Europe. Puis, il vient à me dire que Brent avait la chance de m'avoir, je lui souris et ricane.

Je pense que nous avons tous les deux eu la chance de tomber l'un sur l'autre !

Il vient à finir son thé et se lever, il me dit qu'il ne va pas me déranger plus longtemps, je le regarde en souriant et vient lui serrer la main qu'il a tendue.

Ce fut un plaisir et une très bonne rencontre, je vous remercie pour cette conversation agréable !