Moi j’étais trooooooooooooop content ! Aujourd’hui, on va aux studios voir Howard et David ! Ça faisait longtemps que j’avais plus vu Howard alors j’étais troooooop heureux !

On était mercredi après-midi et après avoir diner à la maison, je suis parti avec Papa vers les studios de BSC. J’avais un grand sourire aux lèvres parce que, pour une fois, j’avais pas dû faire mes devoirs avant d’aller aux studios… D’habitude, on a des devoirs mais pas aujourd’hui. Heureusement parce que je prends toujours beaaaaaaaaaaucoup de temps à les faire… Surtout les maths. Oh boh, je suis pas trop trop fort en math. Moi, même si j’étudie beaucoup, j’arrive pas à avoir plus que des C… Oh boh, c’est nul C, il parait… Pourtant, « C », c’est comme Coca et c’est bon le Coca… Mais pas pour mon institutrice, oh boh… Du coup, comme j’avais souvent des devoirs, moi, j’ai pas trop le temps de faire trop de musique et ça me rends très triste.

Moi, j’aime faire de la musique mais je n’aime pas les maths. Surtout que, maintenant, je n’ai même plus l’excuse de faire la sitcom pour rater l’école et avoir des mauvaises notes car la saison de la sitcom est finie depuis longtemps…

D’ailleurs, j’avais encore eu un C, aujourd’hui, en Anglais… Oh boh, je l’ai pas encore montré à Papa et Maman… Oh boh, je le ferais ce soir. Moi, je voulais pas ne pas aller voir Howard à cause de ma note alors j’avais pas osé dire qu’on avait eu les résultats du contrôle.

Oh boh, j’aime bien aller à l’école mais j’aime pas trop trop étudier et écouter en classe… J’aime jouer avec mes amis mais c’est tout.

Dans la voiture, moi, j’avais mis Fireworks et je souriais comme jamais. Moi, ça faisait longtemps que je souriais plus autant parce que je suis faaaaaaaaaaaaatigué d’étudier tout le temps. Heureusement, c’est bientôt la fin de l’année.

-Papa, je suis trop pressé d’être en vacances. Moi, je serais triste de moins voir mes amis mais je serais content de plus devoir faire des devoirs. Oh boh, je n’aime pas trop les devoirs. Je suis pressé de retourner aux studios touuuuuuuuuus les jours.

Oui… Un peu comme Guillermo avait fait plusieurs fois dans l’année quand il tournait son film. Il était souvent absent. Mais ça l’empêchait pas d’avoir des bonnes notes, oh boh… Je sais pas comment il fait.

-Dis, Papa… Est-ce que l’année prochaine, moi, je pourrais faire comme Guillermo et rater l’école pour aller faire de la musique ? Moi, ça me rends triste de moins faire de musique pour étudier.

Je dis ça en baissant un peu les yeux. Je sais que Papa et Maman veulent que j’aille à l’école mais, moi, je veux aussi faire plus souvent de la musique.

Papa et moi, on parla de tout ça dans la voiture avant qu’on ne finisse par arriver aux studios. Moi, je souris et m’avançai un peu avant Papa vers l’entrée. Je saluai la réceptionniste avec un grand sourire avant de me diriger vers le studio de Fireworks. On avait rendez-vous là-bas avec Howard et David.

La petite lumière rouge ne brillait pas alors ça voulait dire qu’on pouvait entrer. Je toquai avant d’entrer et j’affichai un grand sourire.

-Howard ! David ! Moi, je suis trop trop content de vous voir !!!

Je vins serrer Howard tout contre moi et puis je fis pareil avec David. J’étais trop trop content !

Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec Howard et David. La conversation que j’avais eue avec le batteur au Green Goat avait porté ses fruits et il s’était remis au travail en s’appuyant un peu plus sur David. Un David en qui, malgré sa condition, j’avais confiance. En tout cas pour faire de la musique. Parfois, j’aurais bien voulu voir ce qu’il se passait dans sa tête quand il était en plein processus de création. Parce qu’il arrivait à vous tirer des larmes rien qu’en pianotant sur son clavier.

Bref, avec tout ça, Fireworks avait un nouvel album pratiquement prêt ! Les choses avaient été assez vite et j’étais assez fier de la façon dont j’avais parlé à Howard. Bon, il avait fallu que je fasse une grosse bourde en étant très maladroit quelques semaines avant. Mais au moins, on pourrait pas dire que je ne me remettais pas en question.

J’avais pris Jesse avec moi parce que ça faisait très longtemps qu’il n’avait pas vu Howard. Il y avait d’abord eu la sitcom qu’il avait dû tourner en plus de l’école… Et si la série de Sloan et Robin était maintenant terminée, ça n’empêchait que Jesse avait beaucoup de mal à l’école et qu’on faisait tout pour l’aider.

Mais fallait se rendre à l’évidence : Jesse ne ferait pas de hautes études. Fort heureusement, il avait son talent pour compenser.

Entre deux chansons de Fireworks dans l’autoradio, Jesse m’interpella et je le regardai, sourire aux lèvres, à travers le rétroviseur central.

Il était impatient d’être en vacances même si ses amis lui manqueraient. Et puis il voulait retourner en studio.

-Je sais, Jesse. Rassure-toi, les vacances arrivent. Et si tu passes ton année, on viendra aux studios tous les jours. C’est pour ça qu’il faut travailler maintenant, pour ne pas devoir le faire pendant les vacances.

Evidemment, l’exemple de Guillermo Quinn, qui avait manqué souvent l’école pour le tournage du magnifique film Boundaries vint sur le tapis. Pourquoi Guillermo pouvait le faire et pas lui ? Je fus un peu embêté par cette question.

-Tu sais quoi ? On essayera de s’arranger pour que tu aies plus de temps pour la musique, mais sans manquer l’école.

Je soupirai.

-Ce sera plus facile quand tu seras à Fairfax. Ils ont un programme musical, là-bas. Ça devrait te plaire.

On arrivé aux studios et Jesse me précéda, saluant la réceptionniste avec son enthousiasme et sa mignonnerie habituels. Puis on entra dans le studio de Fireworks où Howard et David étaient déjà présents. David était en train de pianoter comme un peu au hasard… Mais il s’écarta du clavier quand il aperçut Jesse et un grand sourire se dessina sur son visage. Il rendit don étreinte à Jesse.

-Moi aussi, je suis content de vous voir. Vous avez l’air en forme.

Howard n’était plus pâle comme la dernière fois que je l’avais vu. Bon, il n’avait pas arrêté de boire non plus comme en témoignait la bouteille de vodka entamée sur un des amplis, mais il y avait des choses qui ne changeront jamais, imaginai-je.

-Vous êtes fiers de votre travail ? Ça a été ? Vous vous sentez d’attaque pour la suite ?

Ça faisait maintenant plusieurs semaine que j’me consacrais à la musique et aux fêtes. J’revivais de plus en plus profitant, entre les coups, de Pen et Phénix. Eux, ils grandissaient aussi même s’ils avaient même pas encore un an. Ils étaient super éveillé, c’était cool à voir. Et avec les gens qui m’entouraient, malgré que j’avais deux gosses, j’pouvais quand même faire avancer ma carrière et profiter des fêtes et des conquêtes que je trouvais aux fêtes.

-Han… On est dans l’flop du mois…

C’est ce que j’lançai à David qui tapotait sur son piano. On était aux studios de BSC depuis le matin pour peaufiner certaines titres de not’ prochaine album de Fireworks. J’étais vraiment méga enthousiaste vis-à-vis de cet album. De mon avis, l’allait être encore mieux que le précédent. Et j’devais beaucoup ça à David. M’avait beaucoup aidé à ce que j’m’y remette, à la musique.

Donc… Le flop du mois de Tucker, c’était nous.

-Enfin… The Burning Fire est dans l’flop du mois.

J’haussai des épaules. J’savais qu’il faudra s’y remettre de ce côté-là aussi. Mais quand l’album de Fireworks sera sur les rails et que David et moi on fera quelques concerts on pourra, entre temps, rassembler tout l’monde pour sortir des trucs avec The Burning Fire. On avait des titres en stock. Ce qui m’rebutait un p’tit peu, c’était Zack… J’aime pas Zack… Puis, j’savais pas vraiment où en était Savannah avec sa maladie. Ça faisait longtemps que j’l’avais plus vu.

-C’est pas grave… Fireworks sera dans l’top le mois prochain.

Han, c’est comme ça la vie. Tu es un bas, puis tu es en haut, puis en bas, puis au milieu… Enfin, vous voyez l’truc ? C’est comme y’a pas si longtemps où j’étais classé 6ème des personnes les plus détestées de Los Angeles. Ça aussi, ça avait été pas mal drôle, j’dois l’avouer. Ce qui m’avait fait moins rire, c’était que Jesse soit classé 9ème… C’est qu’un gamin. Pourquoi quelqu’un déteste un gamin ? C’est un p’tit peu p’tit ça…

J’achevai de lire l’article qui, en gros, parlait surtout des dernières prouesses des protégés de Brent Hughes qui était méga productifs. J’connaissais pas Nelligan, par contre… Faudra que j’aille me promener du côté de chez MTI pour faire leur connaissance.

J’déposai le Guitar&Pen avant de m’envoyer un coup de vodka. On attendait Jack, en fait, pour discuter de l’avancée de notre album. C’est pour ça que David pianotait sans trop de but et que j’lisais des magazines. J’voulais pas que Jack débarque en plein enregistrement d’un truc ou l’autre.

Et il finit par arrivé, le Jack. Accompagné de Jesse ce qui illumina mon visage.

-Mon p’tit Jesse !

J’me mis à sa hauteur pour le serrer contre moi et il alla faire de même avec David qui était sortit de derrière son clavier. J’m’attendais pas à ce que Jesse soit là. C’était une bonne surpris. Ça faisait un moment que j’l’avais plus vu. J’devrais passer l’voir plus souvent… Mais, d’habitude, j’le voyais dans les studios mais il y venait moins souvent qu’avant.

-Salut, Jack !

Il demanda si on était fier de not’ travail. J’pris un air nonchalant mais mon sourire était bien là montrant mon enthousiasme par rapport à tout ça.

-Ouais, ça a été ! J’pense que l’album sera meilleur que le précédent. J’m’en fais pas trop pour la suite. Interviews, concerts… Ça va être fun. J’veux remonter sur scène. Ça me manque pas mal. J’préfère la scène que d’enregistrer en studios. Même si y’aura toujours ce problème de souffle que j’peux pas encore parfaitement contrôler sur la longueur…

J’fis une p’tite moue. C’était l’problème. Chaque concert, ça sera un p’tit peu l’inconnue à ce niveau. Faudra pas qu’ils soient méga long…

J’me tournai vers David.

-Hein, David ? T’es pressé aussi de faire des concerts ?

J’souris en regardant vers mon ami avant de poser mon regard sur Jesse.

-Et toi, mon p’tit Jesse… Tu vas comment ?

Han… On est dans l’flop du mois…

Je pinçai les lèvres.

Pianotant toujours.

Mélangeant du Fireworks…

Du The Army…

Du The Burning Fire.

Ce qui faisait que…

DAVID !

Je sursautai.

-Hein ? Quoi ?

Ça ne donnait pas grand-chose

Ce que je jouais.

Han… On est dans l’flop du mois…

Le flop du mois.

Howard lisait Guitar&Pen.

-Oh… Dans le flop ?

Pourquoi ?

On vient de finir un album.

Mais les gens ne

Ne le savent pas, ça, David.

Enfin… The Burning Fire est dans l’flop du mois.

-Han…

C’était pas cool.

-Mais Savannah est malade… Et Nathan… Il a son bébé…

Je ne savais pas.

Si The Burning Fire.

Avait encore un avenir.

Mais on avait Fireworks.

C’est pas grave… Fireworks sera dans l’top le mois prochain.

Je souris.

Hochai la tête.

-Ouais… Tant qu’on peut faire de la musique…

Que ce soit pour Fireworks.

Ou The Burning Fire

Ça m’importait peu.

Même si je préférais Fireworks.

Il n’y avait pas Zack dans Fireworks.

Je sursautai encore.

Quand on frappa à la porte du studio.

C’était Jesse !

Howard ! David ! Moi, je suis trop trop content de vous voir !!!

Mon visage s’illumina.

Mon p’tit Jesse !

Jack le suivait.

Salut, Jack !

Moi aussi, je suis content de vous voir. Vous avez l’air en forme.

Je m’écartai de mon clavier.

Et Jesse vint entourer mes hanches.

De ses petits bras.

-Tu as grandi, Jesse. Je suis content de te voir.

-Vous êtes fiers de votre travail ? Ça a été ? Vous vous sentez d’attaque pour la suite ?

Je souris.

Je ne regardais jamais les gens.

Dans les yeux…

Parce que j’y voyais

Beaucoup trop de choses.

Mais j’étais content de ce qu’on avait fait.

Howard parla

En premier.

Ouais, ça a été ! J’pense que l’album sera meilleur que le précédent. J’m’en fais pas trop pour la suite. Interviews, concerts… Ça va être fun. J’veux remonter sur scène. Ça me manque pas mal. J’préfère la scène que d’enregistrer en studios. Même si y’aura toujours ce problème de souffle que j’peux pas encore parfaitement contrôler sur la longueur…

Je hochai la tête.

Puis dit timidement.

-Je crois aussi qu’il sera meilleur… On a vraiment beaucoup travaillé.

Bon c’était dur parfois.

Parce que j’étais pas trop là.

Ou que la voix d’Howard était brouillée.

Par l’alcool.

Ou ses problèmes respiratoires.

-Mais on y est arrivé.

Hein, David ? T’es pressé aussi de faire des concerts ?

-Ouais ! Vraiment ! Mais j’aimerais juste revoir le Dr. Storm avant tout ça… Juste pour être que mon traitement ne doit pas être réadapté pour le stress que ça va engendrer. Mais sinon, je suis prêt. Pour l’instant, je me sens bien.

La musique avait

Beaucoup aidé.

Et toi, mon p’tit Jesse… Tu vas comment ?

Je posai ma main sur la tête

Du petit Jesse.

-Ça faisait longtemps qu’on s’était pas vus.

Oh boh, les vacances arrivent… Moi, j’ai l’impression qu’elles sont dans trèèèèèèèèèès longtemps… Le temps passe pas trop vite et, moi, je suis pressé de ne plus aller à l’école pour pouvoir aller tout le temps en studios ou aller à la plage ou m’amuser avec Alvaro. Papa disait que si je passais mon année, on viendra aux studios tous les jours et je n’aurais pas de devoir à faire pendant les vacances. Oh boh… Je lâchai un profond soupire.

-Oh boh, je sais Papa… Mais ce n’est pas trop trop facile…

Oh boh, pas facile du tout. Les autres de ma classe avaient plus facile. Moi, j’étais dernier de classe pourtant, je faisais mes devoirs vu que Papa et Maman s’en assuraient. Mais même en les faisant, ça ne devenait pas plus facile. Oh boh, je me demande comment fait Guillermo… Lui, il avait pu raté l’école pour faire son film et il réussissait quand même. Moi, j’aimerais bien faire comme Guillermo mais pour aller en studios. Papa disait qu’on essayera de s’arranger ce qui me fit retrouvé un peu le sourire.

-Oh ! Merci, Papa ! Moi, j’aime faire de la musique.

Il disait que ça sera plus facile quand je serais à Fairfax. C’est une école pour grand où Maman travaille. Moi, je suis trop pressé d’y aller pour être avec Maman et pour faire de la musique là-bas. Oh boh, j’espère qu’il n’y aura pas de maths…

-Oh, je suis pressé d’aller là-bas, alors. Moi, je veux faire de la musique à l’école. Oh boh, c’est mieux que les maths.

On arriva aux studios et on salua la gentille réceptionniste avant d’aller au studio où était Howard et David. J’étais trooooop heureux de les voir et j’allai les serrer dans mes bras. D’abord Howard et puis David qui trouvait que j’avais grandi. Je fis un beau sourire.

-Oh oui j’ai trop trop grandi !

Tout le monde disait que j’avais grandi dont Papy et Mamy chaque fois que je vais les voir. Oh boh, j’adore Papy et Mamy.

Papa demanda si Howard et David étaient content de leur travail. Howard semblait très content ! Il était pressé de faire des concerts et ça, même s’il a du mal à cause de ses problèmes de respirations. Moi, je l’avais déjà remplacé pour ça. Je trouvais ça triste… J’aimerais qu’il aille mieux, un jour.

David était sûr que l’album allait être meilleur et je fis un beau sourire.

-Oui ! Il va être trop trop bien !

Moi, j’étais sûr que ça sera le meilleur album de touuuuuuuuuuuus les temps !

David était aussi pressé de faire des concerts mais il aimerait voir son Docteur avant ça. Moi, je savais que David avait des problèmes même si j’avais pas tout tout compris. J’aimerais, aussi, qu’il aille mieux un jour. David était vraiment gentil. Je l’aimais beaucoup.

-Je suis content que tu te sente bien.

Puis, Howard me demanda comment j’allais. Je lui fis un beau sourire avant d’hocher de la tête quand David disait que ça faisait longtemps qu’on ne s’était plus vu.

-Oh oui ! Trop trop longtemps ! Vous m’avez beaucoup trop manqué.

Oui. Il m’avaient vraiment manqués ! Je souris.

-Je vais bien ! Mais je viens plus trop souvent ici à cause de l’école. Oh boh, c’est difficile l’école… Je dois travailler trop beaucoup sinon, moi, je n’ai que des F. Oh boh, ce n’est pas très drôle. Je suis pressé que l’année soit finie pour faire de la musique.

Oh oui, j’étais très pressé.

-Je voudrais refaire des concerts, un jour aussi. J’aime trop les concerts.

Je levai les yeux vers Papa en disant ça. Oh boh, oui, Papa est mon manager.

Je savais que l’école était quelque chose de pesant pour Jesse. Il avait des difficultés et bien que Brooke et moi, on fasse tout pour l’aider en lui réexpliquant ses matières du mieux qu’on pouvait (Brooke plus facilement que moi car, en tant que professeur, elle était formée pour), il trimait quand même toujours. Alvaro, au contraire, était très doué et avait une belle prédisposition pour l’anglais en particulier. Du coup, voir son frère avancer facilement et pas lui était d’autant plus dur à vivre pour Jesse.

-Je sais que ce n’est pas facile. Mais tu y arriveras. Même si tu ne passes qu’avec le minimum de points, on sera fiers de toi.

Le principe, c’était de faire de son mieux.

-Et si tu dois repasser une année, ce ne sera pas non plus très grave.

Parfois, il valait mieux recommencer que passer de justesse et avoir encore plus difficile dans l’année au-dessus. Enfin, c’était ce que je pensais.

Je lui promis qu’on allait, pendant les vacances, lui permettre de faire de la musique parce que c’était ce qu’il aimait vraiment faire… Forcément, il avait de qui tenir. Et même si un jour sa voix, en muant, ne lui permettait plus de chanter, il restait un excellent batteur à l’oreille absolue.

Je rigolai quand il dit que la musique, c’était mieux que les math.

-C’est vrai… Et pourtant… Tu savais, Jesse, que la musique est en fait un dérivé des mathématiques ?

C’était peut-être un peu compliqué à lui expliquer, mais heureusement, on arriva aux studios et on retrouva bien vite Howard et David qui furent super contents de nous voir. Je les saluai alors que Jesse allait tout naturellement les étreindre l’un après l’autre. Je souris devant ce tableau. Jesse savait qu’Howard était son père biologique, il l’aimait comme un grand ami et tout se passait super bien. J’étais assez fier des relations qu’on avait réussi à établir ensemble.

Je leur demandai ce qu’il en était de leur travail sur l’album. Après tout, j’étais là pour ça. Et je fus ravi de les voir assez sûrs de leur coup. Même David parlait de façon assez fluide, lui qui avait tendance à buter dans ses phrases. Howard était prêt à tout, interviews, concerts, ce n’était plus le Howard complètement déprimé que j’avais eu devant moi au Green Goat.

Je lui souris.

-Je suis content de l’entendre. Et de te voir comme ça.

Le seul bémol restait ses problèmes respiratoires… Je fis une moue de réflexion en m’asseyant sur un ampli.

-On peut faire soit des concerts plus courts, soit faire un ou deux entractes. Les gens en profiteront pour aller se rechercher des bières et tout, je ne pense pas que ça dérangerait… Et ça ferait une rentrée d’argent plus conséquente en boissons pour les salles.

David, lui aussi était prêt pour tout ça, mais il voulait jouer la prudence en retournant voir son psychiatre et lui parler de tout ça pour savoir s’il fallait revoir son traitement mais il conclut que pour l’instant, il se sentait bien.

-Et ça se voit. Tu es moins pâle, tu parles de façon fluide et ton regard est moins fuyant. Mais oui, je te prendrai rendez-vous avec le Dr. Storm. Autant jouer la sécurité.

Puis les deux musiciens s’intéressèrent à mon fils adoptif qui se plaignit encore de l’école. Je le laissai s’exprimer jusqu’au bout. Il voulait lui aussi remonter sur scène. Je regardai Howard, David, puis Jesse.

-Vous ferez sûrement des concerts pendant les vacances scolaires… Ça vous intéresserait que Jesse soit votre première partie ? Ce serait tout bénéfice pour moi, je n’aurais pas à m’arranger avec d’autres managers.

Ouais, on était dans le flop… A croire que, ce mois-ci, y’a aucune autre artiste de la musique qui avait fait suffisamment de conneries pour nous faucher la place de plus gros flop. David s’étonna disant que, si The Burning Fire faisait plus rien c’est parce que Nathan avait son bébé et Savannah était malade… C’est vrai. On avait de bonnes raisons, j’trouvais.

-Visiblement, les gens s’en foutent…

Mais j’trouvais que c’était pas bien grave ce flop… Parce que, le mois prochain, j’étais sûr que Fireworks sera dans le top. Pour David, l’important, c’était qu’on puisse faire de la musique. J’étais bien d’accord avec ça. Le reste, on s’en foutait un p’tit peu, en fait.

A ce moment-là, mon p’tit Jesse entra dans la pièce et vint nous saluer David et moi en nous serrant dans ses bras. David semblait méga content de revoir le p’tit et c’était mon cas aussi. Ça faisait longtemps que j’l’avais plus vu. Jack suivait de près nous saluant à son tour avant de nous demander si on était d’attaque pour la suite. J’lui fis part de mon enthousiasme. En fait, j’étais pressé de pouvoir remonté sur scène malgré mes problèmes respiratoires. Quant à David, il croyait, lui aussi, que l’album sera meilleur que le premier. Qu’en avait vraiment beaucoup travailler. L’avait raison. Et Jesse, lui, était sûr que notre album sera méga bon. J’souris.

Jack semblait satisfait. Apparemment, il aimait me voir comme ça. C’est sûr qu’il m’avait vu dans des états bien pires que ça… L’avait aussi des solutions pour les concerts pour que mon souffle se fatigue moins et que la qualité s’en ressente pas trop.

-J’pense qu’on pourra tester plusieurs formules… D’abord un concert plus court avec une entracte et si ça suffit pas en faire deux. J’pense que ça pourra l’faire. J’me sens pas mal en forme.

Pour l’instant en tout cas. Avec mon traitement, ça allait pas mal bien ces derniers temps. J’me sentais bien. C’était aussi l’cas de David même s’il voulait quand même revoir son médecin avant de refaire des concerts. J’savais que le stress, ça le bouffait méga beaucoup contrairement à moi. Jesse était content que David aille bien alors que Jack, lui, confirma que David avait l’air d’aller mieux et qu’il lui prendra rendez-vous pour jouer la sécurité.

-Ouais. C’est mieux. Moi, j’irais revoir mon pneumologue… T’façon, j’dois y retourner…

J’ai des visites de contrôle tous les x temps. C’était chiant mais j’avais pas l’choix… J’connaissais toute la vie de mon pneumologue, maintenant. L’aimait bien parler de lui…

Ce fut à Jesse que j’m’adressai juste après pour voir comment il allait. Il disait aller bien même s’il aimait pas trop l’école parce que c’était difficile. J’pris un air compatissant. Quand j’étais encore à l’école, moi aussi j’avais eu du mal et ça me rendait un peu triste de voir que Jesse avait les mêmes difficultés.

-Han… Moi aussi j’étais vraiment naze à l’école. J’ai même eu un F- en math, un jour. Mais pas réussir à l’école veut pas dire que t’es nul ou que t’es quelqu’un de pas bien. J’connais des gens qui avaient des mégas bons points et qui sont devenus des gens méga pas bien alors ça veut rien dire. T’es un bon musicien. Même si tu réussis pas l’école, t’ira loin. Regarde-moi… J’suis pas allé plus loin que le 9th Grade pourtant, j’ai quand même réussi.

Ouais… J’étais de ceux qui pensait que l’école était pas indispensable surtout quand on avait d’autres talents. Et, assurément, Jesse avait un autre talent. L’avait pas à s’en faire pour son avenir. La musique est un métier qui disparaitra jamais.

Le p’tit, il voulait faire des concerts. J’le comprenais. Jack demanda alors si on était d’accord que Jesse soit notre première partie. J’souris.

-Han, ouais, ça serait méga bien ! Y’a pas meilleure première partie, j’trouve. Moi, j’suis d’accord, en tout cas.

J’laissais à David le soin de dire lui-même s’il était d’accord ou non. J’savais que Jack avait un autre groupe, BleedingHeart mais j’doutais qu’il leur fasse l’insulte d’être simplement notre première partie. Avec l’album qu’ils ont sorti et depuis le temps qu’ils étaient sur le marché, ils méritaient mieux.

-Oh et si Jesse veut venir hors de vacances scolaires, il peut aussi…

Si j’pouvais le libéré de l’école, pourquoi pas ?

-Faudra sûrement qu’on fasse aussi des interviews à gauche et à droite, non ? Han… Vont nous poser des questions sur The Burning Fire mais bon…

J'fis une p'tite moue. J'ai pas peur des interview. J'aime bien ça, en fait. Mais j'allais devoir parler de The Burning Fire et j'savais pas trop quoi en dire...

Visiblement, les gens s’en foutent…

Ouais…

Le manque d’empathie.

Le gros problème

De l’humanité.

Je haussai les épaules.

-Qu’ils disent… ce qu’ils veulent. The Lightening est bien revenu dernièrement. Pourquoi pas nous.

Savannah était malade.

Mais peut-être qu’elle pourrait

Jouer quand même.

Et Nathan…

Bah les nounous existaient.

-Les gens sont toujours… Pressés…

Bon, ok…

Nous n’avions plus sorti d’album.

Depuis heu…

1982 ?

Quatre ans, David.

Quatre ans, c’est très long.

Et Savannah n’est pas

Malade depuis 4 ans.

Nathan n’est pas père.

Depuis 4 ans.

Je pinçai les lèvres.

Parce que les voix avaient.

Un peu raison quand même.

Puis Jack.

Notre manager.

Et Jesse.

Notre petit ange.

Arrivèrent dans le studio.

Ils étaient…

Je suis content de l’entendre. Et de te voir comme ça.

Voilà.

Contents.

Et Jesse…

Oh oui j’ai trop trop grandi !

Je souris.

Je me sentais bien.

Avec Jack comme manager.

Il était différent de Timmy.

Moins impressionnant.

Moins froid.

Moins distant.

Il voulait en savoir plus sur l’album.

Oui ! Il va être trop trop bien !

Je souris à Jesse.

-J’espère qu’il te plaira.

Et puisque tout allait bien.

Pourquoi ne pas…

Refaire des concerts ?

Je voulais bien.

Mais Howard avait ses problèmes respiratoires.

On peut faire soit des concerts plus courts, soit faire un ou deux entractes. Les gens en profiteront pour aller se rechercher des bières et tout, je ne pense pas que ça dérangerait… Et ça ferait une rentrée d’argent plus conséquente en boissons pour les salles.

Je hochai la tête.

Puis regardai Howard.

Une main sur l’épaule de Jesse.

J’pense qu’on pourra tester plusieurs formules… D’abord un concert plus court avec un entracte et si ça suffit pas en faire deux. J’pense que ça pourra l’faire. J’me sens pas mal en forme.

Moi aussi.

Mais je voulais voir le Dr. Storm avant.

Ça allait bien.

Je suis content que tu te sente bien.

Et ça se voit. Tu es moins pâle, tu parles de façon fluide et ton regard est moins fuyant. Mais oui, je te prendrai rendez-vous avec le Dr. Storm. Autant jouer la sécurité.

Je voulais continuer sur ma lancée.

Mais avec tout ça…

Comment allait Jesse ?

Je vais bien ! Mais je viens plus trop souvent ici à cause de l’école. Oh boh, c’est difficile l’école… Je dois travailler trop beaucoup sinon, moi, je n’ai que des F. Oh boh, ce n’est pas très drôle. Je suis pressé que l’année soit finie pour faire de la musique.

Pauvre Jesse.

Je regardai Howard.

Han… Moi aussi j’étais vraiment naze à l’école. J’ai même eu un F- en math, un jour. Mais pas réussir à l’école veut pas dire que t’es nul ou que t’es quelqu’un de pas bien. J’connais des gens qui avaient des mégas bons points et qui sont devenus des gens méga pas bien alors ça veut rien dire. T’es un bon musicien. Même si tu réussis pas l’école, t’ira loin. Regarde-moi… J’suis pas allé plus loin que le 9th Grade pourtant, j’ai quand même réussi.

Je souris à Jesse.

Baissant mon regard vers lui.

Bizarrement.

Jesse.

Je pouvais le regarder

Dans les yeux.

-Moi non plus je n’ai pas fini l’école… Mais j’espère qu’au moins, tu t’amuses aux récréations et que tu as des amis. Moi, je n’en avais pas.

Jusqu’à Kayden.

Puis Howard.

Puis Nathan.

The Burning Fire.

Etait devenu ma famille.

Vous ferez sûrement des concerts pendant les vacances scolaires… Ça vous intéresserait que Jesse soit votre première partie ? Ce serait tout bénéfice pour moi, je n’aurais pas à m’arranger avec d’autres managers.

Mon visage s’illumina.

-Oh ouais !

Ce serait vraiment bien !

Han, ouais, ça serait méga bien ! Y’a pas meilleure première partie, j’trouve. Moi, j’suis d’accord, en tout cas.

Je suis d’accord aussi.

Tout haut…

C’est mieux, David.

-Oh pardon… je suis d’accord aussi.

Oh et si Jesse veut venir hors de vacances scolaires, il peut aussi…

Je regardai Jesse.

-Tu seras toujours le bienvenu avec nous.

Faudra sûrement qu’on fasse aussi des interviews à gauche et à droite, non ? Han… Vont nous poser des questions sur The Burning Fire mais bon…

Je regardai Jack.

Puis Howard.

-Après la sortie de l’album, je suppose que oui. Mais…

Je pinçai les lèvres

Et revins sur Jack.

-Moi non plus, je ne saurai pas quoi dire sur The Burning Fire. On a un peu de nouvelles de Nathan mais… Personnellement, je n’ai pas entendu parler de Savannah depuis un bail. Je ne sais même pas comment elle va.

Je haussai les épaules.

-Enfin… Ce ne serait quand même pas à moi qu’elle… Qu’elle s’adresserait… J’en ai un peu peur moi…

Papa disait que j’allais y arriver et que même si je passe avec pas trop de points, lui et Maman seraient content et que même si je ne passais pas, ça serait pas grave. Oh boh, j’étais un peu rassuré mais en même temps… Je fis une petite moue.

-Oh boh, j’espère que je devrais pas recommencer… Sinon, moi, je finirais jamais. Oh boh, je veux pas être encore à l’école quand je serais vieux comme toi, Papa.

Mais j’étais content qu’à Fairfax, je pourrais faire de la musique. Oh boh, j’aimais faire de la musique et si je pouvais en faire à l’école, ça serait bien. C’est ce que je dis à Papa qui disait que la musique était un dérivé des mathématiques. Oh boh c’était quoi un « dérivé » ? Je secouai la tête.

-Oh boh… Les mathématique ça fait pas de musique… J’entends rien quand je fais des maths. Oh boh…

Oui, je comprenais pas trop… Quand je faisais des maths, je n’entendais rien… Mais je fais de la musique, oui, j’entends beaaaaaaaaaaaaaucoup de choses. Oh boh, c’est plus facile la musique que les maths.

On finit par arriver aux studios et j’étais vraiment heureux de revoir Howard et David. Je les aimais trop beaucoup et j’étais content de savoir que, bientôt, il y aura un nouvel album de Fireworks. Moi, j’étais sûr que ça sera le meilleur album de touuuus les temps ! David espérait que ça me plaira. Oh boh, moi, j’en étais sûr !

Après, ils allaient faire des concerts ! Ça aussi ça allait être bien ! Oh boh, moi j’espérais pouvoir accompagner Papa à beaucoup de concerts de Fireworks. J’écoutais Papa, Howard et David parler des concerts. Howard avait des problèmes avec sa respiration mais Papa avait des solutions. Papa a toujouuuuuurs des solutions. C’est pour ça que c’est un Papa.

David, lui, disait qu’il allait bien. Oh boh, Papa trouvait aussi qu’il allait bien mais avec tous les concerts à faire et tout, il voudra, d’abord, aller voir son médecin. Oh boh, moi, j’aimais pas trop aller chez le médecin. J’avais peur des piqûres. Je n’aimais pas trop ça. Oh boh, j’espère que le médecin ne fera pas de piqûre à David.

Après, ce fut à moi d’expliquer que j’allais bien même si l’école, c’était difficile. Howard disait que, lui aussi, était un peu nul à l’école qu’il avait déjà eu un F-. Oh boh ! J’ouvris de grands yeux ronds. F- ? Oh boh ! Moi, j’ai jamais eu ça ! Howard disait qu’il avait pas terminé l’école mais que ça l’avait pas empêché d’être un grand grand batteur.

-Oh ! Ça va alors !

Je me tournai vers Papa.

-Oh boh, Papa, moi si je réussis pas l’école, je crois que je pourrais arrêter.

Oh boh, oui… Howard l’a fait. Et David aussi. C’est ce qu’il disait. Il espérait quand même que j’avais des amis et que je m’amusais aux récréations car, lui, c’était pas le cas. Je pris un air triste.

-Oh… Tu avais pas d’amis ? Oh mais tu es trop gentil, pourtant… Oh boh… Moi, ça me rends triste.

Je ne comprenais pas pourquoi personne avait voulu être son ami. Moi, j’aurais été à l’école avec lui, j’aurais été son ami.

-Moi, j’ai pleeeeeeein d’amis ! Et je m’amuse trop aux récréations. C’est le meilleur moment de l’école. Parce qu’en classe il faut se taire et ce n’est pas trop drôle…

Papa reparla alors des concerts et mon visage s’illumina quand il disait que je pourrais, pendant les vacances, faire les premières parties de Fireworks. Howard était d’accord et David, après s’être excusé, disait qu’il était d’accord aussi. Oh boh, je comprenais pas trop pourquoi il s’excuse. Moi, je suis trop content ! Je levai les bras.

-Ouaiiiiiiis ! Trop cool ! Moi, je suis trop content. J’ai trop envie de faire des concerts !

Je fis un beau sourire à Papa, Howard et David avant qu’Howard ne dise que je pourrais aussi venir en dehors des vacances scolaires. David était d’accord. Je levai les yeux vers Papa.

-Oh boh, Papa, je pourrais ? J’ai envie de faire tous les concerts, moi… Oh boh, ça serait troooop bien. S’il te plait, Papa. Les concerts c’est le soir en plus… Après l’école… S’il te plait…

Je pris mon air le plus mignon. Celui qui fait que les gens disent « oui » à moi.

Howard parla alors des interviews qu’ils devraient faire après la sortie de l’album. J’écoutais David parlé et dire qu’il saurait pas trop quoi dire concernant The Burning Fire. Ils n’avaient plus fait d’album depuis longtemps… Moi, je savais que Nathan avait eu un bébé. Oh boh, c’est cool un bébé ! Mais c’était moins bien pour Savannah qui était très malade. C’était triste. Je pris, d’ailleurs, un air triste.

-Oh boh… J’espère qu’elle va bien…

Oui parce que David n’avait pas de nouvelles. Howard non plus. David disait qu’il avait peur de Savannah. Oh boh…

-Oh moi, je pense pas que tu dois avoir peur de Savannah. Oh boh, je ne crois pas qu’elle mange les gens.

Moi, je ne connaissais pas trop bien Savannah. The Burning Fire était dans d’autres studios alors, je voyais pas souvent Nathan, Savannah et Zack.

Je regardais Papa.

-Moi, j’aime bien les interviews… J’espère que je pourrais en faire encore, un jour.

Mon petit Jesse sembla à moitié rassuré au sujet de l’école. Et il me fit sourire, un peu tristement, quand il déclara qu’il ne voulait pas être encore à l’école quand il serait vieux comme moi. Je savais que l’école était une épreuve pour lui et je ne comptais pas le faire souffrir en sachant qu’il ne ferait probablement jamais de grandes études. Et c’était parfait pour moi, tant qu’il finissait par faire quelque chose qu’il aimait.

Et si c’était la musique, soit.

-Si tu as vraiment du mal, on trouvera une solution. Il y a toujours des solutions. Mais tu dois continuer à travailler fort quand même, d’accord ?

Puis j’essayai de lui expliquer que la musique était faite sur une base mathématique. Mais le fait était que c’était compliqué à expliquer. D’ailleurs, je ne savais pas si je comprenais moi-même vraiment ce que j’avançais. Je savais que la musique avait une base mathématique. Mais pourquoi et comment ? Ça, j’aurais été bien en mal de l’expliquer.

Jesse me fit rire parce qu’y avait-il de plus logique que de dire que quand il faisait des math, il n’entendait rien.

-Tu as raison, Jesse. Complètement raison.

Une fois dans les studios, tout le monde fut ravi de se revoir. Et je l’étais d’autant plus que tant Howard que David avaient l’air en forme ! Howard était souriant et ce n’était pas qu’à cause de la présence de Jesse… J’avais déjà entendu des parties de ce que Fireworks allait proposer et je pensais bien que c’était ça, aussi, qui rendait les deux musiciens heureux.

Car tant Howard que David étaient nés pour faire de la musique. J’avais appris ça à leur contact. J’avais déjà vu des musiciens très doués, mais qui n’avaient pas d’âme… Zack, de The Burning Fire, en faisait partie, par exemple (et je pensais bien qu’en dehors du comportement de Zack, c’était ça qui dérangeait le plus Howard chez lui).

Howard et David, eux, avaient l’âme en plus d’une technique apprise sur le tas, en autodidacte. Bien que je savais que David avait pris des cours de piano dans son enfance… Mais il n’était pas resté scolaire dans son jeu.

Autre chose qui me fit sourire et me rassura en même temps : le groupe voulait jouer la sécurité. Non seulement, Howard était prêt à remanier la structure des concerts qu’ils donneraient pour ne pas pousser ses poumons à bout et il voulait revoir son pneumologue et David voulait revoir son psychiatre.

-Vous m’impressionnez par votre maturité et votre prudence, tous les deux. D’accord, passage au contrôle technique avant pour tous les deux et pour les concerts, on fera des tests. Mais il ne faudra pas hésiter à faire des pauses, même improvisées, si vous en avez besoin.

Après ça, je regardai Fireworks interagir avec mon fils. Et l’école le perturbait vraiment. Il était inquiet à ce propos. Howard et David lui dirent alors qu’eux aussi avaient eu dur à l’école. Qu’ils avaient même arrêté en cours de route et qu’ils avaient réussi quand même.

Je pinçai les lèvres en me demandant si c’était une bonne idée de dire tout ça à Jesse… Mais… D’un autre côté… Pourquoi lui cacher la vérité ? On pouvait très bien réussir sans l’école.

Jesse se tourna alors vers moi et me demanda si lui aussi, pourrait arrêter si c’était trop dur. Je regardai mon fils dans les yeux avec sincérité.

-Il est encore trop tôt pour y penser, Jesse. Et je ne te permettrai pas d’arrêter si je ne vois pas que tu fais tous les efforts possibles pour y arriver.

Je marquai une pause avant de continuer.

-Mais si malgré tout, c’est vraiment trop dur, alors on l’envisagera. Mais sache, Jesse, que quand on arrête l’école tôt, rien, n’est facile et il faut quand même travailler beaucoup pour arriver au niveau de David et Howard.

Jesse, ensuite, s’inquiéta pour David pour qui non seulement les cours avaient été difficiles, mais aussi les récréations. Jesse, lui, n’avait pas ce problème.

Pour en revenir à nos moutons : si Fireworks faisait des concerts, il leur fallait une première partie et Jesse me semblait tout désigné. Nous ne parlions pas encore ici d’une tournée mondiale. Peut-être une tournée US maximum, mais pas plus loin avant qu’on ne soit sûrs que Fireworks puisse tenir sur la longueur.

Le groupe accepta avec grand enthousiasme et Howard poussa même le vice jusqu’à demander que Jesse vienne même en dehors des vacances. Evidemment, Jesse sortit son arme ultime : sa mignonnerie et l’argument que les concerts se déroulaient le soir.

Je souris en coin.

-Si tu arrives à convaincre maman… Alors oui.

Howard en vint à un autre sujet d’inquiétude : les interviews qu’ils devraient donner et les inévitables questions sur The Burning Fire. Apparemment, le groupe de Timmy Evans était complètement disloqué. Aucun des deux musiciens, par exemple, ne savaient comment allait Savannah Prescott…

Je me grattai la tête.

-Il faudrait vous adresser plutôt à Timmy, pour savoir quoi dire à ce sujet. Mais si vous voulez un conseil gratuit, je vous dirais d’essayer de reprendre tout doucement des nouvelles des uns et des autres. Après tout, vous êtes quand même un minimum amis, non ?

Je n’en étais pas si sûr… The Burning Fire avait eu tellement de moutures différentes qu’il était devenu un groupe un peu artificiel… Comme une machine cassée depuis longtemps qu’on aurait essayé de rafistoler avec du scotch et des élastiques.  

Ouais… Les gens sont toujours pressés. David avait raison. Mais ils oubliaient vite aussi. J’savais que si The Burning Fire revenait avec un album, ils oublierait les années de disette. Comme David le disait si bien, The Lightening était revenu dernièrement, pourquoi pas The Burning Fire ?

Ouais ! Pourquoi pas ?

Cette discussion fut interrompue par l’arrivée de mon p’tit Jesse et de Jack. On avait échangé un peu montrant notre enthousiasme vis-à-vis de not’ prochain album mais, aussi, des concerts à venir. Faudra s’adapter, seulement, à cause de mes poumons foutus mais j’trouvais que les solutions de Jack devraient faire le job. Avec des pauses en plus, j’devrais pouvoir tenir la distance. P’t-être que, si on fait une tournée, faudra espacer un p’tit peu les dates et en faire moins aussi… Mais ça, j’laissais Jack s’en occuper. C’était son travail de manager, après tout. Il savait ce qu’il faisait.

David voulait passer chez le Docteur Storm avant les concerts et moi, j’devais revoir mon pneumologue… Mais je m’attendis pas à ce que Jack nous qualifie de « mature »… C’est quelque chose qu’on m’avait encore jamais dit, tiens, ça ! J’savais pas si c’était une bonne chose ou non… Howard le Mature… Han… Ça sonne pas trop bien. Mais j’dois m’rendre à l’évidence que certaines épreuves m’ont changées que j’le veuille ou non. Pour certain, c’est une amélioration… Pour moi, j’trouve pas parce que ça me rappelait toujours la partie de moi que j’avais perdu.

-On fera des pauses s’il le faut, ouais. T’en fais pas pour nous, on te préviendra. On est méga mature maintenant.

Parait… C’est lui qui l’a dit.

Jesse nous parla, ensuite, de ses difficultés à l’école. J’pouvais pas faire autrement que d’me reconnaitre dans ce qu’il disait. Du coup, j’lui parlai de ma propre expérience pour le rassurer et lui dire que même s’il va pas jusqu’au bout à l’école, sa vie sera pas ratée pour autant. L’est un méga bon batteur. J’m’en fais pas trop pour lui. Du coup, Jesse s’voyait bien arrêté l’école lui aussi à un moment donné. Jack rejeta pas catégoriquement l’truc mais il l’encouragea pas pour autant. Il disait que Jesse devait d’abord faire tous les efforts possible avant d’abandonner. Il ajouta qu’arrêter l’école tôt rendait pas les choses plus simples… J’fis une p’tite moue. Ça l’avait pas été pour moi. J’avais fait des p’tits jobs pendant des années… J’vivais dans un appart’ miteux à un moment donné parce que mes parents m’avaient virés d’chez moi… Mais Jesse aura moins de problèmes et j’pus pas m’empêcher de dire :

-Bah, l’es déjà un bon batteur… Ça va quand même facilité les choses si jamais il arrête tôt. J’ai pas eu cette chance. J’étais un bon batteur mais j’ai trimé à trouvé un bon groupe pendant des années.

Parce que j’avais percé tard. J’avais déjà 27 ans quand j’ai été recruté par The Burning Fire et j’ai arrêté l’école à quoi ? 16 ans ? 17 ans ? J’sais plus… Environs par là.

David, lui aussi, il disait avoir arrêté l’école avant l’heure… Et j’fus aussi triste pour lui que Jesse quand il disait pas avoir d’amis pour jouer avec lui à la récréation. Jesse avait de la chance d’avoir plein d’amis. David avait pas eu cette chance et j’trouvais ça pas vraiment cool. Y’avait pas plus gentil que David comme le disait Jesse. J’fixai mon claviériste.

-Mais t’en as, maintenant, Dave. Moi déjà… T’es mon pote.

Sans lui les choses auraient été bien moins simple ses derniers temps. J’crois pas que j’serais sorti de mon passage à vide s’il avait pas été là.

Après quoi, Jack proposa que Jesse fasse not’ première partie ce que David et moi, on accepta. David s’était excusé avant de répondre sans doute parce qu’il était dans la lune. C’est souvent pour ça qu’il s’excuse, j’pense. Bref, j’pensais même que Jesse pourrait venir même hors des vacances scolaires. Evidemment, le p’tit voulait bien et pris son p’tit air mignon pour faire craquer Jack… Qui renvoya la patate chaude à sa fiancée… J’rigolai un p’tit peu à ça.

J’savais qu’après la sortie de l’album, on nous demandera des interviews et que les questions sur The Burning Fire allaient, inévitablement, fusées. Les journalistes allaient pas nous rater là-dessus et j’me voyais mal esquiver ce genre de question. C’était pire d’esquiver que de jouer franc jeu, parfois. David affirma qu’il saurait pas quoi dire non plus car le fait est qu’on avait peur de nouvelles des autres. Pour Nathan, ma fois, on pourrait en avoir facilement. Suffisait d’aller à côté. C’est not’ voisin. Pour Savannah, c’était autre chose. L’était malade et j’devais avouer avoir un p’tit peu éviter de prendre des nouvelles justement pour pas avoir de mauvaises nouvelles. Après la mort de Peyton, j’avais éviter de recevoir d’autres mauvaises nouvelles et, donc, j’avais évité de voir Savannah… C’était naze de ma part mais j’en avais pas eu la force.

Jesse disait espéré qu’elle allait bien. Moi aussi. David, lui, disait qu’il avait un peu peur de Savannah. J’rigolai un p’tit peu. David, l’était tout calme et tout… Savannah, c’était tout l’inverse. Elle était rentre dedans et parlait souvent beaucoup. C’est ça qui rendait David peureux. J’rigolai un peu plus à la réflexion de Jesse.

-Non, elle mange pas les gens, c’est vrai. Et j’sais pas trop comment elle va non plus…

J’fis une p’tite moue alors que Jesse, lui, il disait qu’il aimerait faire des interviews. J’souris. Ouais, ça peut être bien cool les interviews.

Jack tenta alors un p’tit conseil malgré qu’il soit pas Timmy. Pour lui, le mieux était de tous reprendre contact. Et à sa question sur l’amitié, j’soupirai.

-Non. Pas avec Zack… Timmy nous l’a imposé. Il me tape un p’tit peu sur les nerfs. Mais bon… The Burning Fire, ça a toujours été ça. Les membres ont jamais tous été proche. Au temps de Kayden, j’étais le mouton noir. C’était moi le Zack, si on veut… Dans un autre style, hein. Du coup, j’pense que le groupe est fait pour être comme ça… Pas forcément un groupe d’amis… Enfin, pas tous, quoi… Nathan est cool même s’il est dans son monde. Sav’, j’la connais depuis des années et on s’entend super bien. David est l’un de mes meilleurs potes. Zack, c’est un connard… Mais…

J’fis la moue.

-Si on veut encore faire vivre ce groupe que j’adore malgré tout, t’as sûrement raison… On devrait reprendre contact et refaire de la musique. Ou… Tout arrêter…

Les mots étaient sortis mais c’était pas vraiment ce que j’voulais. J’tenais vraiment à The Burning Fire. Sans ce groupe, j’en serais pas là. Alors, j’devais quand même tout faire pour le sauver. Vraiment tout.

Vous m’impressionnez par votre maturité et votre prudence, tous les deux. D’accord, passage au contrôle technique avant pour tous les deux et pour les concerts, on fera des tests. Mais il ne faudra pas hésiter à faire des pauses, même improvisées, si vous en avez besoin.

Je souris.

Jack n’était vraiment

Vraiment pas comme Timmy.

Il avait peur pour nous.

Il faisait attention à nous.

On fera des pauses s’il le faut, ouais. T’en fais pas pour nous, on te préviendra. On est méga mature maintenant.

Je rigolai.

-Ouais ! Méga mature…

Puis j’arrêté de rigoler.

-Disons que… Qu’on sait un peu que si on veut faire de la musique le plus longtemps possible… On doit faire attention à nous.

Puis on parla

De l’école

Avec Jesse.

L’école n’était pas.

Vraiment pas.

Un bon souvenir pour moi.

Alors Howard et moi.

On avoua à Jesse.

Qu’on avait arrêté l’école.

Oh boh, Papa, moi si je réussis pas l’école, je crois que je pourrais arrêter.

Il est encore trop tôt pour y penser, Jesse. Et je ne te permettrai pas d’arrêter si je ne vois pas que tu fais tous les efforts possibles pour y arriver.

Jack avait raison.

Je regardai Jesse.

-Ouais, il faut au moins essayer.

Mais si malgré tout, c’est vraiment trop dur, alors on l’envisagera. Mais sache, Jesse, que quand on arrête l’école tôt, rien, n’est facile et il faut quand même travailler beaucoup pour arriver au niveau de David et Howard.

Je souris.

Jack était vraiment gentil.

Il ne voulait pousser personne.

A faire des choses qu’on ne voulait pas.

Même pas Jesse.

Bah, l’es déjà un bon batteur… Ça va quand même facilité les choses si jamais il arrête tôt. J’ai pas eu cette chance. J’étais un bon batteur mais j’ai trimé à trouver un bon groupe pendant des années.

L’école c’était dur aussi.

Quand on avait pas d’amis.

Oh… Tu avais pas d’amis ? Oh mais tu es trop gentil, pourtant… Oh boh… Moi, ça me rends triste.

J’eus un pauvre sourire.

Hochai négativement la tête.

Mais t’en as, maintenant, Dave. Moi déjà… T’es mon pote.

-Ouais, ça c’est vrai. Je ne suis plus tout seul maintenant.

Jesse, lui.

Avait plein d’amis.

-Ça c’est vraiment cool !

Et il pourrait faire notre première partie.

Aussi.

Pendant les vacances.

Et même plus.

S’il arrivait à mettre.

Sa maman d’accord.

-Merci, Jack !

Mais ce dont Howard avait peur.

Pour les interviews.

C’était des questions sur The Burning Fire.

Il faudrait vous adresser plutôt à Timmy, pour savoir quoi dire à ce sujet. Mais si vous voulez un conseil gratuit, je vous dirais d’essayer de reprendre tout doucement des nouvelles des uns et des autres. Après tout, vous êtes quand même un minimum amis, non ?

Mais moi.

J’avais peur de Savannah.

Oh boh… J’espère qu’elle va bien…

Elle avait une aura toute noire.

Une aura de mort.

Sans compter tout le reste.

Oh moi, je pense pas que tu dois avoir peur de Savannah. Oh boh, je ne crois pas qu’elle mange les gens.

Non, elle mange pas les gens, c’est vrai. Et j’sais pas trop comment elle va non plus…

-Elle… elle parle fort… Et pas toujours gentiment.

Elle est vulgaire.

Et ça la rend laide.

Elle me fait peur.

Et on était pas amis.

Avec Zack non plus.

Howard disait.

Que The Burning Fire.

Ce n’était pas un groupe d’amis.

-Ouais, c’est plus… Une équipe de talents… Mais pas un groupe d’amis.

Si on veut encore faire vivre ce groupe que j’adore malgré tout, t’as sûrement raison… On devrait reprendre contact et refaire de la musique. Ou… Tout arrêter…

Je hochai la tête.

-Il faut essayer de reprendre contact, je crois. Je veux même bien téléphoner… Moi-même à Savannah… S’il faut.

Je regardai Howard.

-Mais on peut pas… Tout arrêter… Je ne crois pas.

Moi, j’aime bien les interviews… J’espère que je pourrais en faire encore, un jour.

Je souris.

-Je t’avais entendu chez Jake Snyder. Tu avais l’air de t’amuser.

Oh boh, je n’aimais pas tant travailler fort pour l’école. Parce que ça ne me rendait pas heureux de travailler fort pour l’école. Moi, je n’aimais pas trop ça mais j’aimais faire plaisir à Papa et Maman alors, j’hochai de la tête quand Papa disait que je devais continuer à travailler fort et j’affichai un tout petit sourire un peu triste.

J’étais déjà beaucoup moins triste quand on arriva aux studios et que je pus revoir Howard et David. C’est là que Papa et eux parlèrent de l’album mais, aussi, des concerts qu’ils feront. Moi, je compris vite que David et Howard devaient aller voir des médecins avant de faire les concerts. J’étais un peu triste qu’ils n’aillent pas toujours bien… Moi, je les aimais beaucoup. Je ne voulais pas qu’ils soient malades… Mais Papa trouvait ça bien qu’ils prennent soin d’eux. Il les trouvait mature. Oh boh, je savais pas trop ce que ça voulait dire mais ça avait l’air bien. Oh boh, peut-être que je serais mature, un jour, quoi que ça soit.

Après ça, j’avais parlé de l’école et du fait que c’était trooooop difficile. Howard aussi aimait pas l’école et avait difficile, si bien qu’il avait arrêté plus tôt. Oh boh, moi je me disait que si j’avais aussi trop trop difficile, je pourrais faire comme Howard et arrêter plus tôt. Mais Papa disait qu’il ne me laissera pas arrêté tant que je n’aurais pas fait tous les efforts possibles. David était d’accord. Je fis une moue un peu triste.

-Oh boh, je fais tous les efforts, moi…

Mais je fus un peu rassuré quand Papa disait que si jamais c’était vraaaaaaiment trop dur, je pourrais peut-être arrêter. Même si Papa disait que ça sera quand même dur après parce qu’il fallait travailler beaucoup pour être aussi fort que David et Howard. Je fis une petite moue. Alors tout était dur ? Oh boh… Pourquoi la vie est si dure ? Pourquoi les gens faisaient pas pour qu’elle soit facile ? Moi, je croyais qu’être Pequeñas Manos était la chose la plus difficile du monde parce qu’on devait parfois faire des missions tard tard mais l’école c’est aussi faaaaaaaatiguant… Oh boh et la vie sans école aussi… Je poussai un profond soupire. Mais Howard, lui, disait que j’étais déjà un bon batteur alors que je devais pas trop m’en faire. Je souris.

-Oh merci, Howard. Moi, j’espère que je pourrais jouer de la batterie toute ma vie.

Oui. C’est ça que je voulais faire. Je me tournai vers Papa.

-Pourquoi la vie n’est pas facile ? Oh boh… Moi, j’aimerais être fort pour l’école mais je n’y arrive pas trop. Mais moi, je veux pas avoir dur dur si j’arrête l’école… Moi, je pensais que je pourrais continuer de faire de la batterie… Les gens aiment bien quand je fais de la batterie, non ? Ils n’aimeront plus si j’arrête l’école ?

J’avais peur que ça ait un truc à voir… Moi, je comprenais pas. C’était facile maintenant… Ça sera dur la batterie, si j’arrête l’école ?

David aussi avait arrêté l’école où il n’avait pas d’amis. Moi, j’étais trop triste pour lui mais Howard disait que, maintenant, David l’avait comme ami. David confirma et je fis un beau sourire.

-Moi, je suis ton ami aussi, David. Tu as deux amis au moins. Moi, je pense même que tu en as tout plein plus.

Puis, Papa parla de concerts et du fait que je pourrais faire la première partie de Fireworks pendant les vacances. Moi, j’étais trop content de ça mais quand Howard proposa aussi que je le fasse pendant l’école, moi, je sortis mon air mignon pour convaincre Papa. Oh boh, mais il faudra que je convainque Maman aussi. Je souris.

-D’accord, Papa.

Oh boh, j’espérais que Maman sera convaincue. Je savais qu’elle voulait beaucoup que je réussisse l’école aussi. Mais les concerts me rendaient heureux.

Quand Howard et David auront sorti leur album, ils devront faire des interviews. Mais ils avaient peur qu’on parle de The Burning Fire. Oh boh… J’écoutais la conversation et David dire qu’ils ne savaient pas comment les autres allaient et qu’il avait peur de Savannah. Oh boh, elle ne mange pas si ? Non, d’après Howard, non. Mais David disait qu’elle parlait fort et pas toujours gentiment. Oh boh, moi, je connaissais pas bien Savannah.

-Oh…

Papa donna alors des conseils. Pour lui, ils fallait qu’Howard et David reprenne contacte doucement avec les autres. C’est ce qu’on fait entre ami, non ? Sauf qu’ils étaient pas tous amis. C’est ce que disait Howard. Oh boh, c’est triste… Apparemment, c’est surtout avec Zack qu’il était pas ami. David confirma que c’était un équipe de talent plus qu’un groupe d’amis.

-Oh… C’est triste.

Oui, je trouvais ça triste mais je trouvais encore plus triste qu’Howard pensait à arrêté The Burning Fire. Je fis un « o » avec ma bouche parce que je voulais trop pas… David non plus. Il voulait bien même téléphoner à Savannah lui-même et essayer de tout remettre en ordre.

-Moi, je trouverais ça trop triste que The Burning Fire n’existe plus. Quand j’étais pas encore chez Papa et Maman, moi, j’étais heureux quand j’avais des cassettes de The Burning Fire. C’était mon groupe préféré. C’était le groupe préféré de mes amis aussi. Moi, je pense que plein de monde serait triste s’il n’y avait plus de The Burning Fire. Très triste.

Oui… On entendait dans ma voix que j’étais très triste.

J’avais dit que j’aimais bien les interviews. David m’avait entendu chez Jake Snyder. Je souris un peu.

-Jake Snyder était très gentil. Je l’aime beaucoup. J’aimerais en faire beaucoup d’autres et rencontrer d’autres gens.

Je levai les yeux vers Papa.

-Je pourrais en faire ? Oh boh, comme je serais la première partie, je pourrais faire des interviews ?

Howard et David me faisaient sourire. Ils étaient prudents et j’étais ravi que l’initiative d’aller revoir préventivement leurs médecins respectifs vienne automatiquement d’eux. Cela voulait dire qu’ils avaient appris de leurs erreurs passées. David affirma d’ailleurs que c’était nécessaire s’ils voulaient faire de la musique le plus longtemps possible.

-En effet.

Jesse, lui, voulait suivre les traces de ses deux amis qui avaient réussi malgré qu’ils aient quitté très tôt l’école pour faire de la musique. Je lui dis que ce serait possible si, malgré tous ses efforts, il ne s’en sortait pas. Mais je ne lui cachai pas que ce serait dur quand même.

Du coup, il me demanda pourquoi la vie était si dure. Si les gens n’allaient plus aimer son jeu de batterie s’il arrêtait l’école.

Comme à son habitude, il mélangeait un peu tout et faisait des liens assez surprenants !

Je lui souris.

-Mais si, les gens aimeront toujours t’écouter faire de la batterie… Mais tu sais, il faut déjà être très connu et tout pour gagner assez de sous pour vivre de la musique. Ce n’est pas comme devenir ingénieur ou même policier où les sous arrivent chaque mois pour que tu puisses manger.

Comme le disait Howard, il avait trimé pour trouver un groupe, même si c’était un excellent batteur.

Je regardai Jesse dans les yeux.

-Si tu choisis cette voie, Jesse, sache que je serai toujours là pour toi, quoi qu’il arrive.

Puis l’inquiétude se dirigea sur David qui disait n’avoir jamais eu d’amis à l’école. Je voyais bien que Jesse était triste pour le grand schizophrène. Je les regardai parler, se réaffirmer leur amitié l’un l’autre. Il y avait un lien fort entre ces trois-là et j’étais ravi d’en être le témoin.

On en revint à nos moutons : le travail, la promotion du groupe… Et les questions inévitables que les journalistes poseraient sur The Burning Fire.

Les deux musiciens expliquèrent alors qu’ils n’avaient pas de nouvelles des autres. En réalité, ils n’étaient que des partenaires musicaux, pas de véritables amis. Je leur conseillai de reprendre contact et Howard affirma que ce serait ça… ou tout arrêté, ce qui sidéra autant David et Jesse que moi-même.

J’en restai bouche bée quelques secondes, d’ailleurs. David se déclara prêt à reprendre contact avec Savannah lui-même, s’il fallait, pour sauver le groupe. Quant à Jesse, rien que l’idée de voir The Burning Fire disparaître le rendait extrêmement triste parce que c’était un grand fan depuis aussi longtemps que sa courte vie le lui avait permis.  

Je tendis les bras vers mon fils pour qu’il revienne à moi, me ralliant ainsi symboliquement à sa tristesse d’entendre Howard évoquer la fin d’un des groupes phares de L.A.

-Tu parles sérieusement ?

Je voulais savoir si Howard pensait ce qu’il disait.

David lui, parla de l’interview de Jesse qu’il avait entendue à la radio. Et Jesse demanda s’il pourrait encore en faire. Je lui souris, passant une main dans ses cheveux.

-Bien sûr que tu pourras en faire. Si tu es en première partie, ça ira de soi…

Je souris à Howard.

-Vous nous faites écouter une chanson du nouvel album ?

Le p’tit Jesse comprenait pas l’impact de l’arrêt de ses études. Il pensait que ça jouerait sur la façon dont les gens allait voir son talent. C’était pas l’cas. J’crois que ce que Jack voulait dire c’est qu’arrêter l’école, c’était jamais l’idée du siècle. J’fis une p’tite moue. J’pensais, moi, sincèrement que l’talent de Jesse suffirait à faire en sorte qu’il s’en sorte même sans l’école. Jack confirma que les gens aimeront toujours ce que Jesse fait à la batterie même s’il arrête l’école mais il expliqua les difficultés d’être un artiste… Celle qu’on gagne pas toujours de l’argent et tout. C’est simple… En tant qu’artiste soit tu gagnes la blinde, soit juste assez pour vivre et encore…

-Les gens aimeront toujours ce que tu fais à la batterie, Jesse. Moi, l’premier.

J’voulais pas qu’il perdre confiance parce qu’il avait pas tout bien tout compris.

Jack, lui, disait qu’il soutiendra Jesse quoi qu’il arrive et j’trouvais ça bien. Si j’avais pu avoir des parents comme ça p’t-être que j’aurais été différent… J’sais pas… Mais c’est clair que c’est toujours mieux d’avoir un père comme Jack qu’une mère comme June… C’était un fait.

C’est après que Jesse et moi on rassura David en lui disant que, des amis, il en avait au moins deux : moi et Jesse. Il confirma qu’il n’était plus tout seul. J’comptais pas l’abandonner, en tout cas. J’lui souris hochant de la tête.

C’est après avoir parlé des premières parties qui seront assurée par Jesse qu’on en vint au sujet des interviews et les inévitables questions sur The Burning Fire. J’savais que le groupe allait pas forcément bien pour plein de raisons dont certaines qui nous échappaient à tous comme la maladie de Savannah, par exemple. Sans compter que j’avais aucune affinité avec Zack… Même si, ce dernier point, n’était pas forcément une excuse vu que The Burning Fire marchait bien aux temps de Kayden malgré que mes relations avec le groupe n’était pas au beau fixe non plus.

David disait que The Burning Fire, c’était une équipe de talent plus qu’un groupe d’amis. C’était pas faux. Sinon, l’amitié aurait précédé le groupe. C’était pas le cas. J’étais bien ami, avant The Burning Fire nouvelle mouture, avec David et Savannah mais fallait avouer que, si j’étais devenu ami avec Nathan avec le temps, c’était avant tout la musique et notre talent qui avait fait qu’on formait un groupe.

-L’a pas tort… C’est souvent ce qui arrive quand on change souvent de line-up…

Du coup, j’fus le premier à évoquer tout haut ce que la presse insinuait tout haut. Est-ce que si malgré des efforts de tous, ça ne vas pas, est-ce qu’il faut continuer ? C’est la question que j’me pose. Tout comme j’commence à me poser la question concernant ma capacité à gérer deux groupes. C’était faisable mais autant The Burning Fire que Fireworks demandait un maximum d’investissement pour rester au top… Est-ce que j’serais à la hauteur ? J’pensais que ouais mais j’pouvais me tromper…

Sauf que dire ça tout haut choqua David, Jack et attrista Jesse. David disait qu’il fallait essayer de reprendre contact. L’était même prêt à contacter lui-même Savannah par téléphone ce que j’savais qui serait une épreuve pour lui. J’le regardai.

-J’sais qu’il te faut du courage pour ça. Beaucoup. J’le ferais. J’ferais en sorte de ramener The Burning Fire en studio ensemble.

Même si ça revenait à devoir se coltiner Zack. Mais David disait qu’il ne fallait pas arrêter. J’hochai de la tête et j’me tournai vers Jack quand il demanda si j’étais sérieux.

-C’est pas ce que j’veux. J’ferais tout pour que ça arrive pas. Mais… Si ça marche pas ? C’est ça qui m’fais douter.

Mais on en était pas encore là. J’savais que The Burning Fire pouvait encore faire beaucoup de choses. Justement parce qu’on est un groupe de talent.

Puis… J’avais bien vu que ça rendait Jesse méga triste. J’voulais pas qu’il soit triste. Et j’voulais pas décevoir des milliers de fans non plus.

Le p’tit tenta de ramener la conversation vers des trucs plus joyeux alors qu’il disait aimer les interview. David l’avait entendu chez Jake Snyder y’a déjà un moment. C’est clair qu’il avait géré, le p’tit. Et il voulait encore en fait. Jack confirma qu’il aura à en faire en tant que première partie.

-Han, on pourra p’t-être même en faire tous les trois ensemble.

Ça serait fun.

Jack voulait, maintenant, entendre un p’tit bout de not’ nouvel album.

-Oh ouais ! Bien sûr !

Ça raviva complètement mon sourire et j’avisai David. J’me disais qu’il voulait entendre le produit fini et pas une version acoustique live qui serait impactée par une possible fatigue de ma voix.

-Han, on peut lui faire écouter celle qu’on a peaufiner tantôt. La première ? T’en pense quoi ?

Quand il me donna son accord, j’passai de l’autre côté de la régie pour envoyé la musique. J’revins, ensuite, près de Jesse, David et Jack alors que tous pouvait entendre not’ chanson.

Jesse ne comprenait pas.

Pourquoi la vie

N’était pas facile.

Il se demandait.

Si on ne l’aimerait plus.

S’il arrêtait l’école.

Enfin.

Si on ne l’aimerait plus.

En tant que musicien.

Mais si, les gens aimeront toujours t’écouter faire de la batterie… Mais tu sais, il faut déjà être très connu et tout pour gagner assez de sous pour vivre de la musique. Ce n’est pas comme devenir ingénieur ou même policier où les sous arrivent chaque mois pour que tu puisses manger.

Les gens aimeront toujours ce que tu fais à la batterie, Jesse. Moi, l’premier.

Je regardai Jesse.

Et moi aussi.

Je soupirai.

Il fallait quand même.

Que je lui explique.

-Moi j’ai… J’ai toujours su jouer du piano. Mais quand j’ai arrêté l’école, j’ai été quelques temps à la rue et j’avais faim. Avant que The Burning Fire me trouve et me donne à manger.

Parce que mes parents.

Avaient cru que je me droguais.

Et m’avaient foutu dehors.

Alors que c’était la maladie

Qui me rongeait.

C’était plus tard.

Que j’avais touché à la drogue.

Mais maintenant.

J’avais des amis.

Moi, je suis ton ami aussi, David. Tu as deux amis au moins. Moi, je pense même que tu en as tout plein plus.

Comme me le confirmèrent.

Jesse et Howard.

Enfin bref…

Avec tout ça.

On se mit d’accord !

Jesse serait notre première partie !

Je souris bien grand !

Sourire qui disparut

Quand Howard mentionnant les interviews.

Je n’avais pas peur.

Des interviews en soi…

Mais des réponses qu’on pourrait

Ou ne pourrait pas

Donner au sujet de The Burning Fire.

Howard évoqua…

Une possible fin du groupe.

Ce qui fit bondir mon cœur

Juste avant qu’il ne se serre.

The Burning Fire.

Représentait beaucoup

Pour moi.

C’était ce qui permettait à Kayden.

Qui m’avait sauvé.

De vivre encore un peu.

Tu parles sérieusement ?

DAAAAAAAAAAAAAAAAAVID !!!

Divad !

Je sursautai.

Le stress.

N’importe quel stress.

Faisait revenir les voix.

C’était inévitable.

Moi, je trouverais ça trop triste que The Burning Fire n’existe plus. Quand j’étais pas encore chez Papa et Maman, moi, j’étais heureux quand j’avais des cassettes de The Burning Fire. C’était mon groupe préféré. C’était le groupe préféré de mes amis aussi. Moi, je pense que plein de monde serait triste s’il n’y avait plus de The Burning Fire. Très triste.

Howard répondit alors

C’est pas ce que j’veux. J’ferais tout pour que ça arrive pas. Mais… Si ça marche pas ? C’est ça qui m’fais douter.

Je mis la main sur

Mon cœur.

Un peu rassuré.

-Si ça ne marche pas… Au moins, on aura essayé… On ne regrettera rien.

Pour en revenir aux interviews.

Jesse voulait en faire aussi.

Han, on pourra p’t-être même en faire tous les trois ensemble.

Mon sourire revint.

Jean qui rit.

Jean qui pleure.

-Ce serait super !

Jack avait l’air plus

Que d’accord.

Puis Jack voulut entendre…

Un peu de notre nouvel album.

Je courus presque pour me mettre

Derrière mon clavier.

Mais Howard…

Han, on peut lui faire écouter celle qu’on a peaufiné tantôt. La première ? T’en pense quoi ?

En l’écoutant bien parler.

Je pouvais entendre.

Comme un tout petit sifflement

Dans sa voix.

Il avait ça quand…

Il en faisait un peu trop.

-Ouais, il vaut mieux écouter la bande.

Alors je m’assis.

Sur le tabouret de mon clavier.

Et Howard envoya la chanson.

Quand je nous réécoutais.

Chaque fois.

J’avais l’impression.

D’être à deux endroits à la fois.

De jouer.

Sans jouer.

Comme s’il y avait un autre moi.

Il y avait beaucoup d’autres moi.

La chanson commençait.

Par ce qui ressemblait à de la guitare.

Mais c’était du clavier.

Réglé pour sonner comme une guitare.

En fait.

Je faisais tous les autres instruments.

Sauf la batterie.

Qui était jouée par Howard qui chantait

En même temps.

Je tapai doucement du pied.

En rythme.

Et regardais Jesse.

Dont le visage…

Hyper expressif.

Donnait une bonne idée

Des émotions qu’il ressentait.

En nous écoutant.

La chanson était

Relativement longue.

Plus de six minutes.

Avec plein de variations.

Des coupures.

Quand elle se termina.

Je regardai Jack.

-Vous en pensez quoi ? Je la trouve originale au niveau de la structure et ça distille bien les émotions, non ?

Oh boh, j’étais rassuré quand Papa et Howard disaient que les gens aimeraient toujours ma musique si jamais je ne vais plus à l’école. Mais Papa disait qu’il fallait être très connu pour gagner des sousous avec ma batterie. Oh… David disait que lui aussi avait toujours su jouer du piano mais que quand il a arrêté l’école il a été dans la rue et avait faim. Je pris un air triste.

-Oh… Mais… Moi si j’arrête l’école, je ne veux pas aller dans la rue…

Moi, je n’avais pas vraiment été dans la rue mais je savais ce que c’était d’avoir faim. Et je n’avais pas envie d’avoir faim encore. Moi, je voulais rester avec Papa et Maman… Mais je fus rassuré quand Papa disait que quoi que je choisisse, il sera là pour moi. Je souris.

-Oh merci, Papa. Comme ça, je n’irais pas dans la rue. Il y a du bruit dans la rue et il fait parfois froid.

La nuit, il fait parfois froid. J’avais déjà dormis dans la rue la nuit où Paco est mort. Ce jour-là, j’avais eu très peur et j’étais très triste.

Après, on parla des concerts et puis de The Burning Fire. Oh boh, apparemment, les choses n’allaient pas très bien et j’en étais très triste. Moi, j’aimais beaucoup The Burning Fire… Mais j’appris qu’ils n’étaient pas tous amis. Oh boh… C’est triste ça aussi… Mais je savais qu’Howard, il aimait pas beaucoup trop Zack. Oh boh, moi, je connais pas Zack.

Mais quand Howard disait qu’il faudra peut-être arrêter ce groupe, moi, je fus encore plus triste. Papa tendit ses bras et je vins le rejoindre me collant à lui. Je ne voulais pas que The Burning Fire disparaisse. Moi, j’aimais ce groupe. Moi, j’avais toujours chanté les chansons de ce groupe. Je serais triste de ne plus entendre de chansons d’eux.

David voulait pas non plus. Il voulait essayer de prendre des nouvelles des autres. Howard disait qu’il voulait bien essayer aussi ce qui me rassura un peu.

Papa demandait si Howard était sérieux. Howard disait que ce n’était pas ce qu’il voulait mais avait peur que ça ne marche pas. David lui, voulait tout faire pour pas que le groupe disparaisse.

-Oui. Moi, je pense qu’il faut essayer. Sans essayer c’est triste.

Très triste.

Moi, j’aimais les interview. C’est ce que je dis après parce que la conversation sur The Burning Fire me rendait triste. Papa disait que je pourrais en faire ce qui ramena mon sourire. Howard proposait même qu’on en fasse tous les trois. David était d’accord.

-Oh oui, j’aimerais bien !

Après Papa proposa que David et Howard nous fasse écouter un peu du nouvel album. J’affichai un grand sourire. Je voulais écouter ça aussi. Je m’attendis à ce qu’Howard se mette au micro alors que David s’était dirigé vers son clavier mais Howard préféra faire écouter la cassette. Oh boh… D’accord. Je souriais toujours et Howard s’en alla mettre une chanson.

Je m’étais assis à terre et je tapais des mains. Je souris tapant sur le sol au rythme de la belle chanson. Oh, je la trouvais très jolie, la chanson. Elle semblait triste et en même temps non. C’était un peu sombre mais Fireworks, c’était toujours un peu sombre. Oh boh, moi je pense que c’est parce que c’est dans la nuit qu’on voit le mieux les feux d’artifices.

Quand la chanson se termina, j’affichai un grand et beau sourire alors que David demandait ce qu’on en avait pensé.

-Moi, j’ai trop bien aimé. C’est triste et pas triste en même temps. Ça va vite et puis lentement. Comme la vie. La chanson est comme la vie.

Oui. Parfois vite, parfois lentement. Parfois triste et parfois pas triste. Moi, je comprenais pas toujours tout des paroles. Mais je pensais bien que il y avait quand même de l’amour dans la chanson. Mais c’était quand même triste quelque part. Je le sentais dans la musique.

-C’est ma chanson préférée de tous les temps.

David et Howard m’aidaient quand même un peu à faire comprendre à Jesse que l’école, c’était important. Pas forcément indispensable quand on avait d’autres cordes à son arc comme mon batteur de fils, mais un minimum nécessaire. David parla un peu de son expérience de la rue et je pensais bien que ça fit tomber définitivement le franc dans la tête de Jesse.

Je souris à mon fils.

-Tu n’iras pas dans la rue parce que maman et moi, on sera là. Mais c’est juste pour te montrer que même avec beaucoup de talent, la vie est dure, parfois.

On en vint à The Burning Fire… Ce n’était pas mon groupe, je ne le manageais pas. En fait, les conseils que je donnais maintenant à Howard et David (de reprendre des nouvelles de leurs collègues), ça aurait dû être à Timmy de les leur donner. Mais je me voyais mal garder mon point de vue pour moi alors qu’Howard et David étaient clairement demandeur d’un éclairage sur le comment gérer ces choses-là.

Les deux musiciens promirent de faire de leur mieux pour réunir leur deuxième groupe. Ils étaient de bonne volonté et c’était beau à voir, surtout dans le chef de David qui semblait littéralement terrifié par l’imposante Savannah Prescott.

Mais ça n’empêchait pas Howard de douter de la pérennité de The Burning Fire.

Je soupirai et me grattai la tête avant de le regarder dans les yeux.

-Si vous n’essayez pas, vous ne saurez jamais si The Burning Fire est fait pour durer ou non.

Puis, j’ajoutai :

-C’est à Timmy Evans, normalement, de vous dire ce genre de chose.

Tout ça attristait vraiment Jesse qui était venu se coller à moi comme dans le but d’être rassuré. Lui aussi pensait qu’il fallait à tout prix que Howard et David essayent de ranimer le corps inerte de The Burning Fire.

Ensuite, on en revint au sujet des interviews et de ce qu’ils pourraient faire tous les trois, ce qui était plus amusant. Et d’ailleurs, ils me firent rire. En les entendant échanger, on aurait dit qu’Howard et David n’étaient pas plus vieux que mon petit Jesse. Ils étaient tous partants pour une interview à trois.

J’ébouriffai les cheveux de Jesse.

-Alors je vous arrangerai ça.

Il devait y avoir moyen… Avec quelqu’un de cool comme Vanya Kournikova, par exemple… Ou Sydney Grey, pourquoi pas ?

Là-dessus, il était temps pour un peu de musique. Car n’était-ce pas là la base de tout ? Alors Howard décida de nous passer la bande qu’ils avaient peaufinée un peu avant notre arrivée. Je regardai Howard plus attentivement, cherchant sur lui les traces de fatigue. Mais hormis un drôle de souffle dans la voix quand il parlait, il avait l’air d’aller très bien.

-Ta respiration te fait vraiment défaut…

Puis il envoya la musique… Et je fus directement conquis par ce que j’entendis. Une chanson longue, complexe et émouvante. Une histoire, en fait. Ils racontaient une histoire, avec ses hauts et ses bas, ses moments de tristesse et d’euphorie.

Quand la chanson prit fin, j’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche que Jesse s’exclama. Il avait aimé, avait perçu les variations tout comme moi.

Mais l’exprima d’une façon à la fois simple et juste, avec cette innocence de l’enfance qui ne m’aurait pas juste permis de dire : « Cette chanson sonne comme la vie. ».

J’écartai les bras.

-Je pense que tout est dit. Je ne peux pas faire mieux.

Je souris aux deux musiciens.

-Votre album est pratiquement prêt. Il va falloir parler pochette. Qu’est-ce que votre propre musique vous inspire comme image ?

Avec ce que venait de dire David, Jesse avait peur de s’retrouver dans la rue. Mais y’avait strictement aucune chance que ça arrive. Déjà parce que, comme Jack le disait, il le laissera jamais finir dans la rue mais, aussi, parce que moi, j’comptais pas le laisser dans la rue. En vrai, ce que Jack essayait de lui dire c’était que le talent n’était pas toujours suffisant. Qu’il fallait parfois trimer pour arriver aux sommets. Comme j’avais trimé moi-même. Sauf qu’il était évident que Jesse avait un avantage sur moi et David : l’avait déjà un album et tournait déjà. Même si ça veut pas dire que ça va durer. J’sais que le business musical peut être vraiment ignoble avec les enfants. Mais Jesse était bien entouré.

De fils en aiguille, on arriva à The Burning Fire. J’avais vraiment envie que le groupe se remette sur les rails mais j’pouvais pas faire autrement que d’avoir des moments de doutes. Et que j’les exprime tout haut attira la tristesse de Jesse mais, aussi, celle de David. J’voulais pas qu’ils soient triste mais j’devais aussi me rendre un peu à l’évidence : pour l’instant, The Burning Fire n’est nulle part. En fait, on est nulle part depuis 82 et cette tournée où j’ai failli crevé au Japon. En y repensant j’me disait que c’était pas tant la maladie de Savannah ou le bébé de Nathan qui nous ralentissait… Mais moi, mon autre groupe, ce qu’il s’était passé avec mes jumeaux et Peyton et ma propre maladie. Du coup, j’pouvais facilement me mettre à douter.

Mais fallait quand même essayer. C’est ce que tout l’monde pensait. David voulait faire même plein d’effort pour y arriver. Jack confirma que si on essayait pas on ne saura jamais si The Burning Fire est fait pour durer ou non. J’hochai de la tête.

-T’as raison. Puis, on risque de le regretter si on essaye pas.

Donc, fallait essayer. Du mieux qu’on pouvait. J’pense que c’était le mieux à faire. Surtout que, des idées pour la musique, c’est pas ce qui manquait.

Jack disait que, théoriquement, c’était à Timmy Evans de nous dire tout ça. Han, ouais… Timmy. J’soupirai.

-J’sais… A ce rythme, il va sûrement pas tarder à nous taper sur les doigts. J’crois que si Savannah était pas malade, il l’aurait déjà fait.

On passa à un sujet plus léger : la possibilité d’une interview à trois avec mon p’tit Jesse. Tout l’monde était partant et Jack nous arrangera ça une fois que l’album sera sorti. Peu importait avec qui ou pour qui. C’était le plaisir de faire une interview avec deux de mes meilleurs amis. Jack allait nous arranger ça.

Après ça, il voulu écouter un p’tit bout de not’ album… J’hésitai deux secondes entre lui faire en live où lui faire écouter la bande mais j’savais que ça serait plus représentatif si on faisait écouter la bande. J’avais déjà un p’tit peu chanté aujourd’hui et ça allait se ressentir, inévitablement. David, qui s’était précipité vers son clavier, ralenti quand il compris que j’voulais mettre la bande. Il disait que c’était mieux.

-Ouais…

J’dis ça en faisant une p’tite moue triste parce que David aurait p’t-être voulu faire autrement, lui… Jack, lui, constata que ma respiration me faisait défaut. J’soupirai.

-Ouais… Mais j’dois faire avec. C’est pas comme si j’pouvais trouver une remède à un truc incurable…

Et ça me désolait un p’tit peu. Mais c’était comme ça. J’payais un p’tit peu mes excès… Mais aussi l’fait que j’suis né avec quelques p’tit soucis et que les conditions dans lesquelles j’avais grandi avait empiré les choses.

C’est pour ça qu’les riches vivent plus longtemps que les pauvres.

J’avais envoyé la cassette sur la première chanson du prochain album. On l’écouta tous en silence et j’souris en voyant le p’tit Jesse taper le rythme. La chanson faisait un peu plus de six minute. Probablement l’une des plus longue chanson de Fireworks, si pas la plus longue. Quand elle s’acheva, David pris la parole demandant l’avis de tout l’monde et donnant le sien au passage. L’avait raison. Ça distille bien les émotions.

Jesse y alla de son analyse. Il disait que c’était comme la vie ce qu’il se passait dans la chanson et l’avait pas tort. Des hauts et des bas. Ça parlait, aussi, d’amour. Une sorte d’amour interdit à laquelle personne ne croit vraiment. C’est un p’tit peu ce que j’avais vécu avec Peyton. J’affichai un grand sourire quand Jesse disait que c’était sa chanson préférée de tous les temps.

-Merci, Jesse. Tu as raisons, ça parle un p’tit peu de la vie. Mais aussi d’amour. Pas un amour facile mais un truc vécu à fond malgré ce que les autres peuvent en penser.

Donc, il y avait une part d’autobiographie là-dedans d’une p’tit tranche de ma vie. Un tranche plutôt intense qui, irrémédiablement, m’avait en partie marqué.

Jack disait que Jesse avait tout dit. L’étape suivante était la poche et j’réfléchis un p’tit peu quand il demanda ce que not’ album nous inspirait comme image. J’étais doué en musique. Moins en art visuel. Mais j’tentais quand même le coup :

-C’est un album assez sombre… Ça parle de solitude, de désespoir parfois, d’amour aussi mais c’est quand même le sombre qui prédomine. Donc, j’voyais un truc foncé. Moi quand j’écoute, j’vois un type seul dans la maison au fin fond des bois alors qu’il pleut… Ou juste la maison ? Sous un ciel d’orage ? C’est ça que ça m’inspire… J’sais pas toi David…

J’me tournai vers David voir s’il avait pas une meilleure idée.

Il y a du bruit dans la rue et il fait parfois froid.

Je faillis…

Tu n’iras pas dans la rue parce que maman et moi, on sera là. Mais c’est juste pour te montrer que même avec beaucoup de talent, la vie est dure, parfois.

…avoir les larmes aux yeux.

Imaginant Jesse.

Très clairement.

Recroquevillé dans une ruelle.

Tremblant.

Je secouai la tête.

-Non.

Mon imagination.

Etait puissante.

Trop puissante.

C’était pour ça

Que la musique

Me sauvait.

Heureusement.

Jesse avait Jack.

Et sa maman que je

Ne connaissais pas.

Pas encore.

Un jour, peut-être.

En tout cas…

Ses parents veillaient sur lui…

Alors que nous…

Les parents de The Bruning Fire.

On était un peu en train de…

De faillir à notre mission.

Et c’était à la fois.

La faute de tout le monde.

Et de personne.

Moi, je pense qu’il faut essayer. Sans essayer c’est triste.

C’était vrai.

C’était triste.

Si vous n’essayez pas, vous ne saurez jamais si The Burning Fire est fait pour durer ou non.

Je pinçai les lèvres.

Puis regardai Howard.

-Moi, je veux y croire.

C’est à Timmy Evans, normalement, de vous dire ce genre de chose.

J’sais… A ce rythme, il va sûrement pas tarder à nous taper sur les doigts. J’crois que si Savannah était pas malade, il l’aurait déjà fait.

Je tressailli un peu.

Rien qu’à penser au regard

Bleu

Glacial.

De Timmy Evans.

Il me faisait encore plus peur

Que Savannah.

C’était lui qui m’avait fait interner.

Heureusement.

Jesse changea de conversation.

Et Jack était d’accord.

Pour qu’on fasse des interviews à trois.

Je pinçai les lèvres.

Et croisai les doigts.

Intérieurement.

-Avec Syd ? Je connais Syd.

Même si on avait rompu.

Je savais qu’elle serait incapable.

D’essayer de me faire du mal.

Elle n’était pas comme ça.

J’étais même le parrain.

De Billie Blue.

Jack voulait écouter une chanson

Maintenant.

Howard voulait mettre la bande.

Me coupant dans mon élan.

Ta respiration te fait vraiment défaut…

Ouais… Mais j’dois faire avec. C’est pas comme si j’pouvais trouver un remède à un truc incurable…

Je souris un peu triste.

-Ouais… Si on pouvait, on serait tous les deux guéris.

Je m’assis sur mon tabouret…

Et on écouta la chanson.

Je pouvais voir.

Le visage émerveillé de Jesse.

Et concentré de Jack.

La chanson était longue.

Mais cette longueur était nécessaire.

Et quand la chanson prit fin…

La chanson est comme la vie.

Je pense que tout est dit. Je ne peux pas faire mieux.

Je regardai Howard.

Merci, Jesse. Tu as raisons, ça parle un p’tit peu de la vie. Mais aussi d’amour. Pas un amour facile mais un truc vécu à fond malgré ce que les autres peuvent en penser.

Mon visage illuminé.

-Il fallait que… qu’on dise tout ça. Que ça sorte. Pour passer à autre chose. Et je crois… Que les gens… beaucoup de gens… s’y reconnaîtront.

Jack voulait savoir.

Les images.

Que nos propres chansons.

Nous inspiraient.

Je laissai Howard.

Répondre en premier.

Pour savoir s’il voyait.

La même chose que moi.

C’est un album assez sombre… Ça parle de solitude, de désespoir parfois, d’amour aussi mais c’est quand même le sombre qui prédomine. Donc, j’voyais un truc foncé. Moi quand j’écoute, j’vois un type seul dans la maison au fin fond des bois alors qu’il pleut… Ou juste la maison ? Sous un ciel d’orage ? C’est ça que ça m’inspire… J’sais pas toi David…

Je hochai la tête.

Lentement.

-Moi, je vois… Un homme seul. Au bout du rouleau. Un peu comme on était quand on a écrit tout ça. Mais oui… Quelque chose qui représente la solitude. Peut-être en noir et blanc… Qui ferait contraste avec le nom du groupe tout coloré…

Je regardai Jesse.

-Toi, tu as vu quoi en écoutant ?

Moi, j’étais rassuré de pas finir dans la rue. Papa et Maman ne me laisseront pas là dans le froid. J’étais triste que David avait été dans la rues. Il ne méritait pas ça. David est gentil. Mais la vie n’est pas toujours gentille. Moi, je sais ça depuis longtemps. Papa confirma disant que même avec beaucoup de talent, la vie peut être dure.

Pourquoi ?

Moi, je ne saurais jamais pourquoi la vie est parfois méchante. Personne n’a rien fait à la vie…

Ce qui était triste aussi c’était que The Burning Fire allait peut-être disparaitre. C’est Howard qui avait dit ça et ça m’avait, aussi, rendu très triste. J’aimais beaucoup The Burning Fire. J’avais écouté ça toute ma vie. Ça me rappelait ma Maman qui est au ciel. Je ne voulais pas que ça disparaisse. Heureusement, David et Howard voulait tout fait pour que The Burning Fire fasse, à nouveau, des chansons. Papa disait que c’était normalement à Timmy Evans de dire tout ça à Howard et David. Oh boh, je savais que Timmy Evans c’était le manager de The Burning Fire. Je fis une petite grimace quand Howard disait que Timmy allait peut-être leur taper sur les doigts. Oh boh, j’espère que non.

Je fus moins triste quand on parla d’interview. David et Howard voulaient bien qu’on fasse une interview à trois et j’étais troooooop content de ça. David voulait qu’on fasse une interview avec Syd car il connaissait Syd. Moi, j’en avais déjà fait une avec Jake Snyder que j’aimais beaucoup. Mais, moi, je veux bien découvrir d’autres gens qui posent des questions.

-Moi je veux bien avec n’importe qui mais si David veut Syd, moi, je veux bien aussi.

Après, Howard et David voulaient bien nous faire écouter une chanson. Je souris content mais mon sourire s’effaça un peu quand Howard fit comprendre qu’il saurait pas faire la chanson comme ça et qu’il nous fera plutôt écouter la cassette. C’était à cause de sa maladie qu’on ne savait pas soigner. Je pris un air triste. Parfois, moi, j’aimerais être trèèèèèèèèès intelligent pour pouvoir guérir tout le monde. Mais je suis pas trop trop intelligent. Si je l’étais, je pourrais signer Howard et David.

-Moi, j’aimerais que quelqu’un puisse guérir tous les gens malades…

Mais quand la musique démarra, j’oubliai toutes les maladies de tout le monde pour juste écouter. J’adorais la chanson. Elle était triste et pas triste à la fois. Comme la vie. C’est ce que je dis quand la chanson se termina et que David demanda ce qu’on en pensait. Papa était d’accord avec moi et je fis un beau sourire. Howard, lui, disait que ça parlait aussi d’amour. David disait qu’il fallait qu’ils disent tout ça pour pouvoir passer à autre chose. Oui, moi la musique c’est comme un médicament. Ça me fait aller mieux aussi.

Papa voulait savoir quel image venait dans la tête d’Howard et David quand ils écoutaient leur album. Howard voyait une maison et une forêt loin où il y a personne et David, lui, voyait un homme tout seul et triste. Être seul, ça fait peur. Je n’aimais pas être seul. Ça rend triste d’être seul. J’ai déjà été seul parfois et je n’aimais pas trop trop ça.

David demanda ce que j’avais vu en écoutant.

-Moi, je vois la nuit, la neige et le froid. Un Monsieur et une Madame qui courent seul tous les deux dans le froid. Moi, je vois ça sur la chanson.

Mais moi, j’avais pas entendu le reste de l’album. Oh boh, je suis pressé d’entendre le reste. Ça sera le meilleur album de tous les temps.

Je me tournai vers Papa.

-Et toi, Papa ?

Oh boh, tout le monde avait donné son avis. Pourquoi pas Papa ?

Howard et David étaient prêts à faire ce qu’il fallait pour sauver The Burning Fire qui était clairement en train de sombrer. J’en étais bien content. Je n’étais peut-être pas le manager du groupe, et je faisais partie de la maison de disque rivale, mais bien loin de moi l’idée de voir un tel groupe disparaître. Cela attristait Jesse et moi, je pensais qu’on y perdrait un sacré patrimoine culturel.

Bref, ils allaient faire ce qu’il fallait.

Et on en revint à nos moutons. D’abord, l’interview. Et pourquoi ne pas en faire à trois, avec Jesse ? Ils étaient tous emballés par l’idée d’Howard et je ne voyais pas comment ni pourquoi leur refuser ça. David évoqua SydG comme s’il avait lu dans mes pensées.

Ce serait certainement plus rassurant pour lui d’être face à celle qui lui avait fait l’honneur de le nommer parrain de son bébé.

Je hochai donc la tête.

-Ok, j’essayerai de m’arranger avec SydG.

Je voulais écouter une chanson, maintenant. Et je ne pus faire autrement que de remarquer que plutôt que de me la jouer live, ce que David pensait aussi, Howard était obligé de passer la bande à la place. En effet, je ne réalisai qu’à ce moment-là que son souffle était court et sifflant.

Tant le batteur que le claviériste regrettaient qu’il n’y ait pas de cure miracle à leurs maux. Et Jesse, avec son grand cœur, aurait bien voulu que quelqu’un puisse guérir toutes les maladies. Je le regardai avec un sourire attendrit et fier.

Puis Howard lança la chanson, qui était longue, mais magnifique. On avait beaucoup critiqué la chanson, qui durait aussi plus 6 minutes, de BleedingHeart sur leur dernier album.  Et probablement que Fireworks recevrait les mêmes critiques parce que la chanson n’était pas au format radio qui était de plus ou moins 3 minutes maximum. Il n’y avait que L.A.ROCKS qui prenait la liberté et le parti de passer des chansons longues.

Mais j’étais sûr que les fans aimeraient. Et au diable ceux qui étaient pour des chansons formatées !

Quand la chanson pris fin, j’étais aux anges et Jesse aussi. Jesse qui déclara que la chanson était comme la vie, ce qu’Howard confirma, non sans dire qu’il y avait aussi un peu d’amour dans cette chanson. David disait lui, que c’était un peu leur thérapie.

-Je savais que vous aviez encore des choses à dire. Et je sais que vous en avez encore.

Je voulus alors savoir ce qu’ils visualisaient en jouant ou en écoutant leurs chansons. Quelque chose revint chez tout le monde, même chez Jesse à qui David demanda son avis. Quelque chose de sombre, de triste… Où les éclats de bonheur se verraient uniquement dans le nom coloré de Fireworks.

-Je crois que je vois ce que vous voulez dire.

Je souris quand Jesse leva les yeux vers moi pour me demander ce que moi, je voyais.

-Vous avez plus d’imagination que moi… Je ne visualise pas vraiment quelque chose, je suis mauvais au jeu que je viens de vous demander de jouer. Je ne suis pas un artiste. Mais ce que je sais, c’est que pendant la chanson, je suis passé par diverses émotions : la tristesse, c’est sûr, mais aussi l’espoir… J’en ai eu des frissons…

Je passai une main dans les cheveux de Jesse.

-Je pense qu’on va tout doucement pouvoir passer à l’étape suivante. La sortie de l’album. Je vais vous arranger tout ça.

Je souris.

-Merci pour le travail que vous faites. J’ai l’impression de faire le plus beau métier du monde.

Ce n’était pas tout le monde qui pouvait se vanter de vendre du rêve.

-J’ai quelques courses à faire. Est-ce que Jesse pourrait rester ici pour jouer de la musique une heure ou deux ?

SydG, ça m’allait. En fait, tout m’allait. J’aimais plutôt bien faire des interviews. Mais j’comprenais que David veuille SydG. Ils avaient eu une relation et étaient toujours en bon terme depuis. L’était même parrain de la fille de Syd et Snip’. J’trouvais ça cool.

Mais avant d’aller en interview fallait déjà sortir l’album. Comme Jack voulait en écouter un bout, j’m’étais déplacé vers la régie pour envoyer la cassette à défaut de pouvoir faire une bonne prestation, là, toute suite. David disait que si on l’pouvait, on serait tous les deux guéris. C’est vrai. J’ferais tout pour avoir une remède. Mais y’en avait pas pour l’instant. Jesse, lui, aimerait que quelqu’un puisse guérir tous les gens malades. J’souris un p’tit peu à ça. Jesse était vraiment un p’tit gars gentil. Sa mère ainsi que Jack et Brooke en avait fait quelqu’un de vraiment bien.

La chanson envoyée, tout l’monde l’écouta et, à la fin, David et moi, on eut les impressions de Jack et Jesse. Ils avaient bien aimés et j’donnais un p’tit peu mon avis sur ce que j’avais essayé de faire passer comment message dans ma chanson. David déclara qu’il fallait que toutes nos émotions sortent. L’avait raison. La musique était un exutoire.

-Ouais, un tas de gens s’y reconnaitront.

Pour une raison ou une autre. Une interprétation ou une autre.

Jack disait qu’il savait qu’on avait encore des choses à dire et qu’on en aura encore. Ouais. Ça c’est sûr. Y’avait plein de choses à dire et l’meilleur moyen pour moi de les dires c’est de les mettre en musique. C’est l’cas de David aussi. J’esquissai un p’tit sourire.

-Ouais ! On en a encore plein !

Restait à savoir, pour la pochette, ce qu’on visualisait à l’écoute de notre album. J’me lançai dans ma propre visualisation. David fit de même parlant, lui aussi, d’un homme seul et au bout du rouleau. David pouvait parfois bégayer ou ne pas être sûr dans ce qu’il disait mais, parfois, ses mots étaient super clair. Là, c’était l’cas et j’voyais exactement ce qu’il voyait.

-Oh, ouais, c’est bien ça.

Jesse, lui, parla de la neige. Il pouvait que se référé à ce qu’il venait d’entendre et j’trouvais que le p’tit était plus doué que moi pour voir les choses.

-Han… T’es doué, p’tit.

C’était pas l’cas de Jack qui s’avoua vaincu d’avance disant, que, en gros, il n’avait pas d’âme artistique. Il sait quand même apprécié l’art, sinon, il serait pas manager de musique. Mais l’était moins branché art visuel et pouvait simplement mettre le doigt sur les émotions qu’on a essayé de transmettre.

-Y’a des gens doué pour les papiers et tout et d’autres pour l’art. C’est la vie, comme dirait Jesse.

Moi, faut pas m’demander de faire tout ce que Jack fait. J’sais pas l’faire. Ça m’ennuierais, en plus.

Jack disait qu’on allait pouvoir bientôt passer à la sortie ce qui illumina mon visage. Il nous remercia, ensuite. Han… Nous remercier ? C’est la première fois qu’un manager me remerciait.

-Y’a pas d’quoi !

Jack voulait aller faire des courses et il voulait nous laisser Jesse en attendant. J’regardais le p’tit qui avait l’air super content de pouvoir rester ici.

-On s’occupe de lui. T’en fais pas. On va s’amuser !

Jack pouvait partir en paix. Jesse allait bien se marrer avec nous.