On s’était installé devant la télévision Sonne et moi pour visionner l’émission de Vanya Kournikova. Sonne aimait ce petit rendez-vous et j’appréciais aussi ce nouveau format qui permettait de passer en revue plusieurs sujets. On y parlait souvent de musique ce qui m’intéressait bien que Vanya était une femme un peu trop porté, par moment, sur le militantismes de gauche. Je connaissais Vanya pour l’avais quasi contrainte d’aller interviewer Thomas Fleming… Je lui devais au moins ça que, depuis, nous n’avions plus eu d’ennui avec le tueur en série.

Bien que, en échange, j’avais dû permettre à River d’avoir plus de liberté. J’avais même appris qu’il avait carrément obtenu son congé de l’hôpital psychiatrique dans lequel j’avais réussi à l’enfermer. Mais, pour l’instant, il n’était pas entré en contact avec nous ce qui m’arrangeait.

Bref, nous étions devant l’émission alors que les enfants, eux, étaient au lit ce qui nous permettait un peu de repos. Quatre enfants, ce n’est pas facile à gérer surtout que Sonne n’avait jamais voulu jouer les mères au foyer… Une divergence dans notre couple qui ne cessera jamais d’exister. Mais qu’importe… Nous avions une babysitter qui, pour moi, n’arrivait pas à la cheville de Sky. Cette dernière qui était, il y a peu, venu me voir pour que je l’aide à trouver l’avocat idéal afin de garder la garde totale de sa fille. J’avais trouvé le bon tirant sur les bonnes ficelles pour que Victor Hunter ne soit pas un trop gros poids dans mes propres dépenses.

J’attendais le bon moment pour expliquer tout ça à Sonne et lui soumettre l’idée de reprendre Sky à notre service.

Donc, Vanya… Elle était en train d’interviewer l’écrivaine Juliet Jones, spécialiste des romans d’horreur. Un style auquel je n’avais jamais accroché. J’avais profiter de ce moment pour nous ramener un verre de vin à chacun avant d’écouter la chronique cinéma…

Et après… Après arrivèrent sur scène Finan Quinn et la jeune Livia… Je haïssais Finan Quinn depuis ce fameux tournoi de boxe où il avait lancé à qui voulait l’entendre que Sonne entretenait toujours une relation extra-conjugale avec Amon Sørensen. Une information qui avait grandement froissé mon amour propre. D’ailleurs, après cet incident, je n’en avais pas reparlé à Sonne préférait faire comme s’il ne s’était rien passé bien que j’étais toujours blessé par ce que j’avais entendu.

Ce qui faisait que chaque fois que je le pouvais, je critiquais Amon. Mais aussi Quinn !

Et je n’allais pas le rater ce soir.

-Quinn ? Il n’arrive pas à la cheville de Livia. Ils ne jouent pas dans la même cour ? Comment Ricci a pu la laisser jouer avec Quinn ? L’amour rend-t-il à ce point aveugle ?

On dirait bien… Ricci semblait avoir dit « oui amen » à sa femme pour ce single.

Plongée dans mes pensées, j’entortillais une mèche de mes cheveux autour de mon index, les yeux rivés sur le téléviseur que je ne voyais même pas. J’avais Amon plein la tête et le cœur. Il me manquait, cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas retrouvés. Je devais absolument planifier un week-end hors de Los Angeles avec lui. Aller quelque part où nous serions seuls au monde et libre de vivre notre relation sans craindre les regards indiscrets. Un endroit où nous serions anonymes.

Axel était assis tout près de moi, je ne l’entendais que d’une oreille commenter l’émission de Vanya Kournikova. Je ne répondais que par des onomatopées quand je jugeais opportun de le faire ou quand je pensais à le faire. De temps en temps, je faisait bouger mon verre que je tenais nonchalamment d’une main, faisant tinter le glaçon dans mon brandy. Daniele en pâlirait s’il me voyait noyer un alcool si pure, si riche mais le glaçon me permettais de mieux apprécier l’amertume et autre subtilité du brandy.

Que faisait Amon ce soir ? Se réchauffait-il le cœur dans d’autres bras que les miens ? Il en aurait le droit, je me devais de mon côté d’être une bonne épouse pour Axel et répondre à mon devoir conjugal. Heureusement que mon époux n’était pas un désastre au lit ! Ça aidait beaucoup à maintenir une fréquences acceptables de nos rapports intimes et maintenant que j’étais assurée de ne plus jamais avoir d’enfants, je ne lui refusais jamais mon intimité. Mais Amon ? Est-ce qu’il m’attendait sagement ou non ? Il m’avait dit ne désirer aucune autre mais il n’était pas fait en carton ! Il avait des besoins à satisfaire. Ne pas savoir me rendait folle presqu’autant que de l’imaginer entrain de culbuter une petite écervelée rencontrer par hasard dans la rue.

La voix de Livia me tira de mes songes. Enfin, on nous passait le numéro annoncé en tout début de show ! Il était temps, j’arrivais à la fin de mon verre autant que de ma patience. Je voulais aller dormir pour pouvoir être vite demain et pouvoir ainsi planifier mes retrouvailles avec mon amant.

En regardant Livia et Finan, je nous transposais, Amon et moi, se chantant un amour inconditionnel malgré les bas et les combats. Je l’aimerais peu importait les évènements qu’il devrait traverser. Il me faisait souvent grincer des dents avec ses articles acerbes mais moi, contrairement à tous, je faisais la différence entre le journaliste détestable et l’homme merveilleux qu’il était.

- Hein ? Que dis tu ?

La chanson était terminée et Axel critiquait la performance de Finan Quinn. Je ne le portais pas plus que ça dans mon cœur, je ne lui pardonnerais jamais de s’être servie de ma vie privée pour remporter un match de boxe. Cependant, j’avais trouvé qu’il s’en était très bien sortie dans sa performance bien que Livia avait brillée plus que lui, comme à son habitude.

- Si l’amour rend aveugle, il ne rend pas sourd, Axel. Finan a une très belle voix et pour réussir à s’ajuster au ton de Livia, il a fait un tour de force. J’ai adorée leur performance, ce n’est pas vraiment ton cas, si je comprends bien ?

Il ne raterait certainement pas l’Irlandais, je m’attendais à rien de moins de la part de mon cher époux !

Livia et Finan avaient commencer leur prestation. Si la fille de Jimmy Reed était toujours excellente avec sa merveilleuse voix, je ne pouvais faire autrement que de voir que tu mauvais dans le chant du protégé de la femme de Ricci. Je n’aimais pas Quinn pour ce qu’il avait fait lors de ce match de boxe contre l’amant de Sonne. Il n’avait pas de droit d’ainsi m’humilier.

Alors, je me permis de critiquer ouvertement l’Irlandais. J’avais laissé entendre que Ricci avait été aveuglé par l’amour pour sa femme que pour laisser sa petite pépite jouer ce duo avec Quinn.

Mais Sonne ne semblait que très peu avoir écouté ce que j’avais dit. Je fis la moue en la fixant répétant ce que je venais de dire et qui n’avait, visiblement, pas atteint les oreilles de Sonne. Je me disais qu’elle allait aller dans mon sens. Elle aussi devait sûrement avoir une dent contre Quinn. Mais, contre tout attente, elle défendit la performance des deux artistes. Je levai un sourcil.

-Les paroles sont bien naïve, de mon avis. Et ce n’est pas le registre de Quinn. A vrai dire, j’apprécie très peu le chant de Quinn que ça soit dans son registre ou dans un autre. Pour moi, il aurait très bien pu rester là d’où il venait : dans les bas-fond de l’Eastside. C’est plus son terrain de jeu. Les plateaux de télévision, c’est un peu trop raffiné pour lui.

Qu’il retourne dans la fosse avec Amon. Là est sa place et celle du journaliste. Un journaliste qui, dernièrement, avait plié l’échine en démentant l’un de ses propres articles qui visait Cash Izbel et Victor Hunter.

-Et je n’apprécie pas plus Quinn en tant qu’homme. Tu le défends mais te rappelles-tu qu’il nous a humilier il y a quelques mois d’ici ?

Oui ! Je m’étais dit que, tiens, nous pourrions remettre ça sur le tapis tant que nous y étions. Pas pour ouvertement aborder le sujet, bien sûr. Pourquoi aborder les choses ouvertement. Mais pour voir si Sonne avait autant de rancune que moi vis-à-vis de ce qu’avait fait Finan Quinn. Faire ça uniquement pour gagner… C’était bas et ça montrait quel genre d’homme est l’Irlandais. Je ne m'énervais d'ailleurs même pas. Mon ton était simplement calme et posé.

Axel me tira de mes pensées alors qu’il se gargarisait de commentaires discutables sur la prestation que nous venions de voir à la télévision.  Je bus une gorgée de mon brandy pour me donner le temps de percuter et de me faire une opinion. Axel critiquait vivement la prestation de Finan pour des raisons que je n’allais pas remettre sur le tapis. Je n’appréciais pas plus que mon époux l’homme qui partageais l’écran avec Livia, la protégée de Daniele mais je me devais de donner à César ce qui lui revenait.

Je défendis donc la performance des deux artistes. Elle m’avait semblée sans faille et j’avais adorée la chanson aux paroles naïves selon Axel. Il ajouta aussi que ce n’était pas le registre de Finan sans se cacher de ne pas apprécier son chant, qu’importait le ton et le style et qu’il aurait dû rester dans les bas-fonds de l’Eastside. Je roulais des yeux en prenant une autre gorgée de brandy, le glaçon rencontrant ma lèvre supérieure, je m’y passais le bout de la langue pour chasser l’effet glacé.

- Il s’agit d’une chanson d’amour; les paroles sont donc à la hauteur de ce qu’elles se doivent d’être. Puis je ne vois pas qui aurait pu être au niveau de Livia pour l’interpréter. Donc, à mon avis, n’importe quel homme aurait fait pâle figure à côté d’elle, qu’il vienne de l’Eastside ou non !

Axel rétorqua qu’il n’appréciait pas plus l’homme que l’artiste en me rappelant qu’il s’était permis de nous humilier pour gagner son combat de boxe qu’il disputait contre mon amant, en prime !

- Je m’en souviens très bien, ne t’en fais pas, cependant, je sais faire la part des choses et si je déteste l’homme au point de me réjouir de tout malheur pouvant l’accabler, je ne peux nier son talent et moi, j’ai adoré la chanson. Je ne suis pas pour autant forcée d’être heureuse que cela vienne de Quinn.

Puisque l’émission de Vanya tirait à sa fin, je me levais pour tourner le cadran des chaînes pour terminer la soirée devant le dernier bulletin d’informations de la journée. Je voulais connaître la météo prévue cette semaine. J’avais l’intention d’amener les enfant à la plage ou les y envoyer avec leurs baby-sitter. Cela leur ferait du bien de sortir de la maison, un peu !  Puis, si on prévoyait de la pluie, j’éviterais de me planifier un brushing chez la coiffeuse et voir ma belle mise en pli friser sous les effets de l’humidité !

- Veux-tu que je te resserve un verre ?

Puisque j’allais remplir le mien à nouveau, aussi bien faire d’une pierre deux coups. À vrai dire, je sentais qu’Axel n’en avait pas fini avec le déversement de sa bile et que, par conséquent, la conversation passerait mieux avec un verre plein.

J’avais ouvertement critiqué la prestation du duo bien que c’était surtout Finan et les paroles que je remettais en cause et pas le talent de la jeune Livia qui était la fille de Jimmy Reed.

Mais Sonne, elle, ne tarda pas à défendre la prestation. Pour elle, les paroles étaient digne d’une chanson d’amour. Un amour mièvre, il faut se le dire. C’est un amour que chanterait une jeune adolescent. Tout adulte sait que l’amour n’est en rien aussi rose ! Elle mit en avant le fait que tout autre artiste aurait fait pâle figure face à Livia qu’il vienne de l’Eastside ou non.

-Certes, Livia a un très grand talent. Mais la différence niveau entre elle et Quinn est abyssale. J’aurais été Ricci, j’aurais pressé ma femme de trouver quelqu’un d’autre que Quinn. Des gens comme Jackson Holland aurait été plus à la hauteur. Ou Howard Stone. La différence aurait été moindre et la prestation aurait été plus plaisante pour les oreilles.

Oui car Stone fait à moitié partie de BSC alors c’est normal que je l’avais cité. Holland avait, lui, toujours fait partie de la maison de disques BSC déjà avant son incarcération.

J’avais mis en avant que, en plus de ne pas être un chanteur exceptionnel, Quinn était un homme bien petit en âme. J’avais remis sur le tapis l’humiliation qu’il nous avait fait subir. Pourtant, Sonne semblait avoir passé l’éponge à ce niveau. Ce qui n’était pas mon cas.

Elle déclara savoir simplement faire la part des choses.

-Tu as adoré car c’est un chanson d’amour. Je sais que c’est ton style, ma chère.

Je dis ça avec un petit sourire alors qu’elle se leva du fauteuil pour changer de chaine et mettre les informations et la météo. Je ne tus restant attentif à ce que déblatérait la télévision avant que Sonne ne me propose de me servir un verre. Je le lui tendis.

-Oui, merci.

Ça allait me faire oublier Quinn… Je ne souhaitais plus parlé de lui. Et, tout comme Sonne, j’espérais que le karma le frappe. Et je n’avais pas non plus envie de parler d’Amon et parler de Quinn risquait de nous faire parler d’Amon.

Sonne se leva pour les remplir et quand elle revint je bus une gorgée avant de lancer :

-Au fait, sache que j’ai récemment porté mon aide à Sky… Je lui ais payé un avocat afin qu’elle puisse obtenir la garde totale de sa fille et demander le divorce… Elle souhaiterait rembourser. Je pensais qu’elle pourrait le faire en venant garder de temps en temps les enfants. Sky faisait progresser James. Ses progrès sont toujours là mais je les trouves moins flagrants.

Pour Axel, les paroles de la chanson étaient bien trop naïves pour qu’on y croit. Évidement, je ne pouvais m’attendre à une autre opinion d’un homme qui avait répondu ‘’moi aussi’’ la première fois que je lui avais ouvert mon cœur. Il ne pouvait ainsi donc pas ressentir la profondeur et la pureté du sens de cette chanson et bien que je ne portais aucunement Finan Quinn en mon cœur, je ne pouvais nier qu’il avait très bien défendu cette chanson avec Livia.

- Certes, le niveau entre Finan et Livia est digne d’un canyon mais il a su rendre l’émotion de la chanson.

Il ne nommait que des artistes de BSC pour défendre son point comme quoi, n’importe quel autre homme aurait été plus en mesure que Quinn pour accompagner la fille de Jimmy Reed sur ce duo.

- Tu as oublié Eddy Cort et Tobby Cooper.

C’était un brin sarcastique, évidement !

Selon Axel, Ricci aurait dû presser sa femme de trouver une autre voix masculine pour interpréter Could You? ce qui ne manqua pas de me faire rire, un peu. Comme si une femme ne pouvait pas prendre de décision toute seule et influencer son époux. Samantha se démarquait clairement comme manager et bien que je vouais une loyauté sans faille à mon patron, sa femme avait remporter le titre de manager de l’année trois années consécutives. Il fallait donc lui laisser le bénéfices du doute : Elle savait très bien ce qu’elle faisait.

- Tu sais, c’est à Samantha qu’on a envoyé la chanson alors peut-être qu’elle aurait simplement dû laisser Shiri l’interpréter avec Finan. Ainsi tu aurais tout le bonheur de démonter le duo sans devoir faire attention de ne pas égratigner la fille de ton idole.

Au risque de me répéter, je n’étais pas fan des attaques gratuites. Je l’avais fait comprendre d’une bonne gifle à Finan et je ne me gênais pas pour le dire à mon époux. Je savais faire la part des choses et mettre de côtés mes rancœurs quand venait le temps d’apprécier une belle chanson d’amour bien exécutée.

- Il est vrai de dire que cela est mon style, j’aime les belles chansons d’amour mièvres ce qui n’est pas ton cas, le romantisme n’est pas ta spécialité. Que m’avais-tu répondu déjà, lorsque je t’ai avoué t’aimer, la toute première fois… Ah ! Ça me reviens…Moi aussi !. C’était d’un romantisme assumé !

Je le lui rappelais en riant doucement bien qu’avec le recul, je me disais que j’aurais dû voir le drapeau rouge que cela signifiait. Je me levais pour changer de poste afin de voir les nouvelles de fin de soirée et nous resservir un verre, un dernier avant d’aller au lit et rêver d’Amon, avec un peu de chance.

Axel changea de sujet pour me parler de Sky et d’une aide financière qu’il lui avait apporté dernièrement et sans m’en parler. Depuis la reconstruction de notre villa, et malgré le retour des assurances, nous avions creuser un énorme trou dans nos finances et nous devions être plus prudent bien que la situation n’était que temporaire. Nous avions tous les deux un très bon salaire et en cas de besoin, les parents d’Axel nous feraient certainement un prêt généreux à long terme.

- Heureuse de savoir que nos fiances servent de ressources à qui a besoin d’aide. J’aurais appréciée être consultée mais je suis d’accord pour qu’elle rembourse sous forme de babysitting bénévole ou légèrement rémunéré… Elle doit vivre, elle aussi.

Je pris une gorgée de mon brandy dans lequel le glaçon du précédant verre terminait doucement de fondre.

- Ainsi donc c’est fait ? Elle a enfin divorcée de ce monstrueux personnage? Il n’était pas trop tôt. Moins il y a de psychopathes dans mon entourage, mieux je me porte.

Nous avions assez de River Moriarty libre comme l’air pour m’angoisser. Je n’avais pas besoin de craindre la visite de Ward Fleming chez nous pendant que Sky faisait son travail !

Sonne défendait cette chanson. Et bien qu’elle admettait qu’il y avait une grande différence de niveau entre Livia et Finan, elle n’en démordait pas que l’Irlandais arrivait quand même à défendre ce titre. Je ne dis rien de plus car, de toute façon, quand nous n’étions pas d’accord, il était impossible de faire changer l’autre d’avis et, donc, inutile d’en faire tout un formage.

J’avais tout de même cité bien d’autre artistes qui auraient pu se montrer à la hauteur et, Sonne, légèrement moqueuse cita d’autres artistes de BSC sachant très bien que mon sous-entendu se trouvait ici. Et c’est avec tout le sérieux du monde que je répondis.

-Ce n’est pas du tout le style de musique de Cort… Ni celui de Quinn, cela dit en passant. Mais je te l’accord pour Cooper.

Pour moi, tout autre voix masculine aurait été meilleure que Quinn. Mais Sonne me rappela que c’était à Samantha que la chanson avait été envoyée. Sa remarque me fit afficher un petit sourire en coin.

-Certes ! C’est plus facile de critiquer quand tout est mauvais et d’encenser quand tout est bon. Mais j’aime les défis, ma chère. Mon article sur ce titre sera, de ce fait, un petit défi.

J’avais souligné que si Sonne défendait la chanson c’est parce que ce genre de titre qui louangeait l’amour était tout à fait son style ce qu’elle ne nia en rien. Elle ajouta que, moi, je n’étais en rien romantique et remis à ma mémoire une anecdote sur notre propre histoire. Je roulai des yeux.

-Mes preuves d’amour, ma chère, se trouve dans mes actes vis-à-vis de notre famille.

Amon est romantique, lui ? Très bonne question. J’imagine que oui étant donné que Sonne s’y était à ce point attaché.

Ceci étant dit, nous étions passés à autre chose et à un autre verre. J’avais moi aussi changé de sujet expliquant à Sonne ce que j’avais fait pour Sky. Je pouvais entendre dans sa voix qu’elle ne me voulait pas pour une telle décision bien qu’elle aurait voulu être prévenue avant. J’hochai de la tête.

-Je t’aurais consulté si je n’avais pas dû agir dans la précipitation. La pauvre était désemparée. Quant aux dépenses, sache que si j’ai engagé Victor Hunter, l’un de meilleurs avocats de la ville, j’ai réussi à obtenir un sérieux rabais sur ses honoraires. L’avantage d’être journaliste… J’ai appris des choses sur Hunter qu’il veut que je garde pour moi.

J’esquissai un petit sourire.

-Bien je préviendrais Sky que nous feront appel à ses services et qu’elle recevra un peu d’argent pour ça. James en sera heureux.

Sonne semblait satisfaite que Sky se soit débarrassée de son mari. Nous n’avons, en effet, pas besoin d’un autre psychopathe dans notre paysage. Il y avait mon cousin, désormais en liberté… Et nous avions aussi eu des ennuis avec Thomas Fleming. Inutile d’avoir son fils sur le dos en plus du reste.

-Oui. Elle semble vouloir faire en sorte de ne plus avoir affaire avec lui. C’est une bonne chose pour elle.

J’avais bu une gorgée de mon verre en regardant distraitement la télévision.

-Quant à mon cousin, je n’ai aucune nouvelle de lui ce qui m’arrange. Si jamais il ose s’approche de toi ou des enfants, j’appellerais directement la police afin d’obtenir une ordonnance restrictive. Je ne veux pas qu’il vous arrive quelque chose parce que Kournikova s’est faite embobinée par River.

Axel avait d’autres noms en têtes, des noms de BSC bien sûr, qui auraient mieux faits que Quinn sur cette chanson. Puisqu’il était bien parti dans son énumération, je me permis de lui en soumettre d’autres qu’il avait oublié. Certes, Eddy Cort était hors registre mais Tobby Cooper aurait pu s’en tirer. Cependant, la chanson avait été envoyé à Samantha et non à Daniele, ce qui faisait que la manager avait prêchée pour sa paroisse avant d’aller boire dans le bénitier de BSC.

- Nous ne saurons jamais si Cooper aurait mieux fait mais je suis certaine que tu sauras comment l’exposer dans ton article. Tu es très doué pour ce genre de chose, mon amour. J’ai hâte de te lire.

J’adorais lire les critiques d’Axel. Je trouvais qu’il ne manquait pas de verbes pour exprimer ses opinions. Dommage qu’il manquait d’ouverture d’esprit, à force, ses critiques se ressemblaient toutes un peu sur le fond ce qui ne m’empêchais pas d’apprécier quand même son travail.

Pour mon époux, écrire cet article représenterait un défi puisqu’il devrait en plus de critiquer vertement Quinn, une tâche plutôt facile, il devrait juger une qui ne correspondait nullement à son style. Cela me fit lui rappeler une anecdote tirée de nos débuts de couple et lui, de rouler des yeux.

- Ton affections pour ta famille est sans failles, je n’ai absolument rien à dire là-dessus. J’apprécierais cependant que tu me surprenne de temps en temps avec des surprises destinées qu’à nous.

S’il savait lire entre les lignes, il comprendrait que je ne parlais pas du bouquet de fleur livré à la même heure chaque journée anniversaire soit, le mien, celui de notre mariage et la Saint-Valentin.

Je nous avais resservit un verre, un dernier avant d’aller dormir, un petit moment de détente alors que les enfants, eux, dormaient profondément depuis trois bonnes heures. La maison semblait si calme pendant ce temps, ça en donnait presque la chaire de poule. J’appris alors qu’Axel avait eu la visite de Sky et qu’il lui avait fournit les services d’un bon avocat pour la défendre contre son horrible époux. Je n’étais pas spécialement heureuse, non pas qu’il l’ait fait mais qu’il ne m’en ai pas informé avant de l’aider. Je n’aurais pas refusé le coup de main à la jeune femme mais je jugeais que ce genre de décision se prenait à deux.

- Je comprends que tu as dû prendre une décision précipitée. Est-ce que Sky sait combien Victor nous aura coûté ? Car si elle compte nous rembourser en babysitting, nous pourrions choisir quand la dette sera complétement essuyée…

Je ne voulais pas complètement exploiter la dette de Sky pour obtenir du babysitting gratuitement mais si nous pouvions étirer le plus longtemps possible le remboursement de sa dette, ça ferait mon affaire ! Nous aurions la certitude de l’avoir eue notre service jusqu’à ce que notre précieuse progéniture prenne la direction de l’école !

Quant aux honoraires à rabais demandé par Hunter, je rendis son sourire à Axel.

- J’aime quand tu brasse ce genre d’affaires. Ça te donne un petit je-ne-sais-quoi d’irrésistible.

C’étaient donc de bonnes nouvelles que tout cela. Je ne me plaindrai certainement pas d’avoir un psychopathe de moins dans notre paysage. Il me semblait que nous avions donné plus que de raison, avec eux et le fait de savoir River Moriarty en pleine jouissance de liberté me donnait l’impression d’avoir une épée de Damoclès suspendue en permanence au-dessus de nos têtes.

- Assez pour ce soir. Je suis fatiguée mais pas encore assez pour dormir tout de suite. Que dirais-tu d’aller au lit et nous rappeler d’autres anecdotes de nos débuts ? J’ai souvenir de quelques nuits plutôt coquines.

Je le laisserais même me prendre à quatre pattes s’il le désirait ! Ainsi, il imaginerait plus aisément l’un de ses amants et moi je penserais à Amon,  mon bel amour !

Malgré tout, Sonne semblait pressée de lire mon article sur ce single qui allait très bientôt sortir. J’allais devoir y mettre de mon talent mais je souris à Sonne pour son compliment.

-Merci ma chère. Tu ne seras en rien déçue.

Nous avions débattu sur le romantisme. Sonne me trouvait très loin d’être romantique. Il était claire que ce n’était pas mon fort mais je trouvais que mon implication envers notre famille était une preuve sans équivoque de mon amour pour Sonne et les enfants. Elle ne niait pas ça mais semblait vouloir être le genre de femme à souhaiter que je la surprenne par moment. J’esquissai un petit sourire jaune. Sans doute qu’Amon, lui, la surprenait.

-Et bien, s’il ne faut que ça pour faire ton bonheur, j’y penserais.

Je n’en dis pas plus sur le sujet alors que Sonne allait nous ravitailler. Quand elle revint, j’avais abordé le sujet « Sky » et « avocat ». Et si Sonne semblait tout de même très peu heureuse de ne pas avoir été consulté, elle semblait approuver mes choix. J’avais aussi proposé l’idée que Sky puisse rembourser nos frais d’avocat en venant surveiller nos enfants quand nous en auront besoin. Mais je vis bien que Sonne voyait les choses de manière très pratique. C’était ce genre de mentalité que j’aimais chez Sonne. Elle savait tourner les choses à l’avantage de notre famille.

-Non, elle ne sait pas le montant exacte de la facture. Moi-même je n’ai encore qu’une estimation. Il n’a pas encore facturé toutes ses heures. Et je suis certain que Sky sera heureuse de venir faire des gardes aussi longtemps que nous le voudront. Elle a dit elle-même que les enfants lui avait manqué.

Quant à Victor, je l’avais eu au rabais et Sonne semblait apprécier ma démarche. J’esquissai un petit sourire à son compliment.

-Ah oui ? J’en suis ravi.

Sonne et moi étions assez ravi que Sky se soit enfin débarrasser de son mari, Ward Fleming. Nous avions assez donné en matière de psychopathe pour toute notre vie.

Sonne sonna la fin de la soirée. Quoi que… Elle avait des plans qui m’impliquaient et j’esquissai un sourire en coin.

-Allons-y ! Ce n’est pas tout les jours qu’on peu se détendre ainsi, après tout.