Il y a des soirs où, en rentrant chez toi, tu te rends compte que ta vie n’est pas celle que tu aurais voulu vivre.

C’est ce qui m’est arrivé hier soir alors que j’étais rentré de la rédaction pour remarquer que Sonne faisait encore des heures supplémentaires chez BSC… Certes, son revenu nous permettait de vivre largement bien mais le fait qu’elle passe plus de temps au travail qu’avec les enfants commençait à réellement me taper sur les nerfs ! J’avais été élevé dans un environnement républicain… Je n’aimais, de ce fait, pas voir une mère faire des heures supplémentaires au détriment des enfants. Tout ça avait toujours été un point de discorde entre moi et Sonne.

Un point qui aurait pu passer si je ne savais pas que, de temps à autre, ces « heures supplémentaires » n’étaient pas simplement du temps qu’elle passait avec son amant, Amon Sørensen. Je savais qu’elle continuait à le voir. Finan Quinn, il y a quelques temps, avait même fait en sorte qu’une salle comble d’inconnus soit, eux aussi, au courant. Et si Sonne pouvait se permettre de passer ce beau temps, elle avait, autrefois, fait tout un fromage parce que, moi-même, j’avais mes propres amant. Sauf que ces amants étaient des hommes et que ça, ça ne passait vraiment pas auprès de Sonne. Tout comme la drogue. Ça, ça ne passait pas non plus. Alors, j’avais tout arrêté. Drogue et amant. Sauf qu’elle pouvait continuer ces « heures supplémentaires » que ça soit avec Amon qu’avec Ricci.

Et ce soir quand j’avais, encore un fois, été le premier à rentrer pour libérer la nounou de nos quatre enfants, j’étais venu à la conclusion que les choses ne pouvaient plus continuer ainsi. Ainsi, j’avais demandé à Sonne si elle voulait bien diminuer ses heures afin de pouvoir passer plus de temps avec les enfants.

Elle avait refusé catégoriquement mettant en avant son droit d’être une femme active. Sauf qu’elle était une femme active avec quatre enfants et que ça changeait tout ! Que si elle se permettait de me tromper avec Amon qu’on pourrait au moins me faire le plaisir de se soumettre à une de mes demandes.

Mais elle ne voulait pas s’y soumettre alors, sans attendre, j’ai demandé le divorce.

Ce n’était pas sur un coup de tête. Ça faisait un moment que j’y pensais. Je n’avais pas accepté se mariage pour ne plus vivre comme je le désirais tout laissant ma femme profiter d’une belle carrière et d’un amant au physique digne d’un mannequin !

-Si tu veux quelqu’un qui acceptera ta carrière telle quelle alors tu n’as qu’à aller voir ton amant !

C’est ce que j’avais dit et c’est ce qu’elle comptait faire. Ainsi, le matin, je l’avais laissé partie avec les enfants chez Amon. J’avais décrété que c’était, dans cette nouvelle configuration, à elle de s’occuper des enfant cette semaine.

Je savais que ce divorce ne lui convenait pas. Mais j’en avais plus qu’assez ! J’étais en manque de sensation et je me refusais de voir que Sonne continuait de privilégier sa carrière aux enfants alors qu’on ne manque aucunement d’argent !

Une famille c’est aussi des sacrifices et j’avais l’impression d’être le seul à en faire !

Quand Sonne fut partie, la maison fut silencieuse. Ça n’était plus arrivé depuis des années. J’en avais profiter un peu avant de me rendre, en retard, à la rédaction certain d’avoir fait le bon choix.