J’avais perdu. Ce qu’elle avait deviné sur moi était en grande partie juste et je ne pouvais que constater ma défaite. Même si, le dernier truc sur les managers étaient plus une évidence qu’autre chose. Fallen méritait quand même sa petite victoire. Elle était maligne. Une journaliste intelligente comme elle était un danger public. Surtout qu’elle était chez L.A.People et qu’on peut tout faire dans ce torchon pour ménagère de 45 ans.

On avait trinqué et je faisais sûrement pâle figure avec mon verre rempli de coca. Ouais, j’étais le meilleur. Il n’y a pas d’autres mots, Fallen. L’incontestable meilleur manager de Los Angeles.

-Ouais, à moi !, dis-je juste avant de boire mon verre d’une traite.

J’avais décréter pour bien mettre les choses au clair que même quand je perdais, je gagnais. Parce qu’une défaite à une bataille ne définit pas l’issue de la guerre. Je me voyais gagnant sur tous les tableaux et ceci éternellement. Suite à ma pique, Fallen avait répliqué qu’elle n’avait pas encore fini de grandir. Elle a de la réplique, je devais, aussi, lui accorder ça.

-T’es intelligente et tu as de la réplique… T’as un bel avenir devant toi, Fallen, dis-je en souriant.

La petite Fallen n’en avait pas fini. Elle voulait un conseil et quoi de mieux pour avoir le meilleur conseil que de le demander au meilleur manager de la planète. Elle avait de l’ambition. Ça devait être un trait de la famille Lighter ça… Tous les deux, même séparés, ils avaient grimpés les échelons de L.A.

-Tu veux un conseil ?, dis-je avant de marquer une pause pour planter mon regard brun dans le sien. N’ai jamais de remords, dis-je en appuyant sur chaque mot.

J’avais déposé mon verre tout en regardant toujours la journaliste.

-Quoi que tu fasses, ne regardes jamais en arrière. Tu risquerais de le regretter, dis-je en esquissant un sourire.

C’était le meilleur conseil que je pouvais lui donner. Elle devait être impitoyable et ne jamais le regretter. Parce que si tu regrettes, tu doutes et si tu doutes, t’es foutu.

-Si tu fais ça, L.A. sera à toi, concluais-je.

C’est ce que j’avais fait et ça avait marché.

La petite Fallen m’avait demandé un conseil et je le lui avais donné. Pourquoi ne pas le faire ? Plus tard, quand elle aura gravi les échelons et passé les obstacles qui se dressent devant elle, elle pourra dire qu’elle a reçu de précieux conseils de la part du grand Daniele Ricci – qui n’est autre que le meilleur manager que L.A. ait connu !

Ne pas avoir de remords est la chose la plus importante dans le monde où on vivait – surtout quand tu veux devenir le meilleur. Il ne fallait pas hésiter à écraser les potentielles menaces en se montrant plus malin – voir impitoyable. Je savais que Fallen avait les qualités pour faire ça. Avec son intelligence et sa malice, elle pourrait facilement dominer la presse locale.

Elle avait bien retenu la leçon – c’est ce qu’elle disait, en tous cas.

-Ok, rendez-vous prit ! On verra ce que la petite Fallen deviendra quand elle sera grande, dis-je en affichant un large sourire pour répondre au sien.

Dans son CV, elle pourra toujours se vanter d’avoir pu recueillir les conseils de Daniele Ricci et ainsi en faire mousser plus d’un.

Elle m’avait remercié et j’avais hoché de la tête tout en souriant.

-C’était sympa pour moi aussi, dis-je en lui faisant un clin d’œil.

J’en avais pas mal appris sur la sœur de Lighter et c’était pas plus mal !