-Je ne l’ai pas trouvée, Monsieur Ricci…

La voix essoufflée d’un gamin roadie était claire : il n’avait pas retrouvé Maria. Je la cherchais depuis que j’avais quitté la petite cour où on s’était réfugié. Des heures qu’on avait passé là avant que tout se calme. Putain, des heures à attendre les cris de désespoir de Lighter qui était complètement détruit.

Dès qu’on avait pu sortir, j’avais envoyé un gamin chercher Maria et avait convié Cort – ainsi que les autres membres de groupe – de rentrer à l’hôtel. Je n’avais pas eu de nouvelle de ma secrétaire depuis avant le concert et je devais avouer que je n’étais pas forcément rassuré. J’étais sorti du bâtiment, et dehors les services de secours s’activaient en embarquant des blessés sur civières. C’était une putain de vision d’horreur. Je m’étais appuyé contre un mur en prenant une cigarette. J’en avais plus que besoin de cette foutue cigarette. Puis, de la suivante aussi… Et de celle que j’ai fumée après. Mais putain, quand allait revenir ce gamin ?

Il était revenu et m’avait dit qu’il n’avait pas trouvé Maria.

-Putain ! Ou est-ce qu’elle est passée ?, dis-je en soupirant et en fermant les yeux.

Je les rouvris directement. Le gamin était concerné par mon état visiblement vu qu’il me conseilla d’aller faire soigner ma blessure. Ouais… Avec toute cette putain d’action j’en avais oublié que ma tronche avait pris un sale coup.

-Je ferai ça… Rentre chez toi, petit !, dis-je accompagnant mes paroles d’un geste de la main.

Pas de Maria donc… S’il lui était arrivé quelque chose, je l’aurais sûrement su – enfin, j’espère… Bon… J’avais plus qu’une chose à faire : pécher des informations. Je fis trois pas vers les voitures de flics avant de ressentir une vive douleur à la tête. Putain ! Bon, ok… Je rentre à l’hôtel… Les informations ce sera pour demain…

Hop taxi et hop hôtel. Le grand Daniele Ricci était rentré seul dans sa putain de chambre. Tu parles d’une soirée merdique… Ce n’est que quand je suis arrivé dans ma chambre que j’ai pu enfin voir ma putain de tronche. C’était pas beau à voir.

-Bordel de merde, dis-je en soupirant devant le miroir.

Le sang avait cessé de coulé mais j’avais une belle marque et un gros hématome. Pas étonnant que j’avais mal à la tête… J’essuyais le sang pour que tout soit plus propre – et surtout, pour que ma tête ne ressemble pas à un putain de champ de bataille. J’avais même pas enlevé mes fringue, j’étais tout de suite passé de mon miroir à mon lit. Puis j’avais dormir… Genre dix minutes. Avant que ce putain de mal de tête ne me réveille. Deuxième tentative d’endormissement… Raté, encore… Après vingt tentatives, je me suis levé. Les images de Lighter qui gueule plus cette blessure m’empêchait de dormir. Putain… Le voir gueuler comme ça, c’était comme voir… Non, Ricci… Ne pense pas à ce que tu penses…

Mon cœur s’accéléra… Oh, putain… Je m’assis sur le fauteuil et me mis à respirer rapidement. Jusqu’à ce que je me calme. Ouf… Je pris une cigarette, mourant d’envie de me boire un bon verre d’alcool. Sauf qu’il y avait pas d’alcool ici…

Cette insomnie dura et comme je m’étais résigné à ce qu’elle dure, j’avais pris les notes de tournées et m’étais concentré uniquement là-dessus. Fallait oublier ce putain de concert, maintenant… Et passer à autre chose… T’es en vie, Roadtramp aussi, c’est tout ce qui compte. Le passé on s’en fout !

Les heures passaient, le soleil s’était levé depuis un moment et Daniele Ricci travaillait toujours.

Jusqu’à-ce que quelqu’un toque à ma porte.

-Ouais, dis-je d’une voix lasse.

Quoi ? Foutez-moi la paix ! J’ai congé aujourd’hui. Dixit le gars qui est penché sur ses notes…  

Je n'avais pas vu Daniele depuis hier soir avant les évènements qui s'étaient passé durant le concert. Ces mêmes évènements qui avaient entraîner ma rencontre réelle avec Jake Snyder et Howard Stone. Deux hommes que mon patron ne portait pas dans son coeur. Mais il ne s'agissait pas d'avoir les mêmes relation que Daniele dans le milieu, sinon, je n'aurai aucun lien dans ma vie professionnel, je veux dire par là, de lien positif. Quoi qu'il en soit, j'avais passé ma soirée avec le journaliste, il ne fallait en aucun cas être seule durant cette émeute pour ne pas être écrasé et piétiné par la foule. J'avais finis ma paquet de cigarette avec Jake et nous avions décidé de nous quitter tard dans la nuit -ou tôt le matin-.

J'étais rentrée dans ma chambre et avait peu dormit à vrai dire. J'étais beaucoup trop inquiète pour Daniele. Eddy m'avait fait comprendre que quelque chose n'allait pas chez lui -et je n'avais pas eu le temps de lui demander quoi ni à Lui ni au principal concerné- et avec cette émeute, j'avais peur que la foule l'ai prit en grippe. Il était tôt quand j'avais pris la direction de sa chambre, toquand, il ne m'avait pas répondu, sans doute était il encore absent.

Après avoir un peu dormis, j'avais fait la connaissance d'Howard Stone...Quasi nue avec la serviette autour de mon corp et lui dormant dans mon lit. Nous avions discutés un moment puis mes inquiétudes furent de  nouveau en moi. Où était Daniele? Je ne pouvais pas me dire qu'il n'était plus là, que l'émeute d'hier l'avait happer...Qu'est ce que je ferais sans lui?

C'est sans mon agenda que je partie vers sa chambre, mon inquiétude se voyant sur mon visage. j'étais en repos aujourd'hui -en même temps je n'avais pas la tête à travailler, j'aurais surtout voulu être dans ma couette , prise par Howard, les volets fermés et me calmée-. L'hématome sur le coin de mon oeil était encore noir -une porte en pleine face, ça pardonne pas-. Et je toquai enfin à sa porte. "Ouais".

J'entendai enfn sa voix, le soulagement se fit en moi. Après un long soupire, j'ouvris la porte et je ne le lui laissais pas le temps de faire quoi que ce soit, je le pris dans mes bras, lui faisant lâcher ses notes qu'il avait en main. Je n'avais jamais été aussi tactile avec lui mais là, j'en avait besoin, tout comme lui j'en était sûre. "Bon sang j'ai eu tellement peur que vous ne reveniez pas ici!"


 

Des heures que j’étais penché sur mes notes… J’écrivais la suite du scénario de cette tournée comme si j’inventais la suite en essayant de prendre en compte les futures dérives de Lighter. En gros, je bossais pour rien. Je n’arrivais même pas à me relire, en fait, tellement j’écrivais mal. Puis, tout était écris en jargon romain… J’étais trop fatigué pour écrire en anglais, une langue que je maitrisais pourtant à la perfection.

Puis, on était venu m’interrompre. Depuis hier soir, je n’avais vu aucune tête connue. Je n’avais même pas retrouvé Maria… Alors quel ne fut pas ma grande – et bonne – surprise quand ma secrétaire était entrée dans ma chambre. J’avais souris mais c’était tout ce que j’avais pu faire avant qu’elle ne me serre dans ses bras. Très surprenant venant de Maria qui d’habitude restait dans son rôle de secrétaire sauf quand je l’énervais un peu trop… J’avais lâché mes notes pris de cours par cette étreinte. Elle avait eu peur, ma pauvre Maria…

-Je suis bien ici et en vie, Maria. Ne vous en faites pas, dis-je en desserrant doucement son étreinte pour lui sourire. Tout va bien. La preuve je bosse déjà, dis-je en montrant mes notes – qui étaient tombée à terre – du doigt.

Elle avait un gros bleu dans la figure. Personne n’était sorti sans égratignures – physique ou psychologique – de cette émeute. Le bleu de Maria et ma figure amochée en était la preuve.

-Content de vous voir saine et sauf. Je vous ai cherché un peu après le mouvement de foule mais je ne vous ai pas retrouvé, dis-je avec toujours le même sourire aux lèvres – le genre de sourire rassurant. Si vous voulez tout savoir, Roadtramp va bien. Je les ai renvoyés à l’hôtel dès qu’on a pu être libéré de la cour extérieure où on s’était réfugié.

Voilà le bref résumé de « tout va bien Maria, ne t’en fait pas, Roadtramp et moi, on va bien ». Je n’avais pas parlé de l’insomnie sinon j’allais en avoir pour des heures à rassurer ma secrétaire sur mon état de santé.

-J’espère que cet œil au beurre noir ne vous fait pas trop mal, dis-je en montrant la figure de Maria du doigt.

Cela n’enlevait rien à son charme…

Les émotions avaient prit le dessus, oui c'est vrais, mais il ne devait pas m'en vouloir. Après qu'Howard m'eut dit pour les morts, j'avais eu tellement peur qu'il soit parmi eux. Après notre étreinte, il me deserra doucement et je vis les notes à terre. Pas besoin, je pense, de dire à quel point mes joues étaient devenu rouge de ce geste tactile. J'eu un petit sourire "Dieu soit loué...J'ai tellement eux peur...Je suis venue cette nuit, après être rentré de la salle, mais vous n'étiez sans doute pas encore là..."

Je le regardai un peu mieux et vis rapidement sa blessure, je posai alors ma main sur sa joue pour mieux regarder cette égratinure. "Vous vous êtes fait mal? Tout vas bien? Vous n'avez pas beaucoup saigné? Il faudrait peut-être des point de suture..." On ne me changera pas. J'étais paniquée par ce que je voyais malgré qu'il dise être en bonne forme. Assez d'être tactile, je le lâchai au bout d'un moment. Il était quand même mon patron...Même si j'agissait surtout comme...comme quoi en fait? Une amie? Je poussai un soupire et ramassa les notes que j'avais fais tombé, les posant sur la table. Je vis l'écriture rapide du manager italien. Il n'allait pas bien.

Je fus soulagée de savoir Roadtramp en sécurité, cela m'aurait fait tellement mal de savoir que quelque choses avait mal tourné pour eux... "J'ai passé ma soirée à faire des allés retours entre le couloir des coulisses et la petite cours...J'ai fini mon paquet de cigarette, et suis rentrée dans la salle alors que la foule était presque là. J'ai commencé à courir avec la personne présente à mes côtés et je me suis pris une porte, poussé par quelqu'un derrière moi." Je lui fis un doux sourire sans quitter des yeux sa blessure "Non, sur le coup j'ai eu mal mais maintenant, tout va bien, je ne peux juste pas toucher l'hématome ce qui est normal".

Un silence passa pendant une ou deux secondes, les évènements de la veille me revenaient en tête. Je les chassa vite de mon cerveau pour me reconcentré sur Daniele. "Mais et vous? Où étiez vous?" J'avais beaucoup de choses à lui dire mais pour le moment, je me devais de savoir déjà si ce qui c'était passé hier n'avait pas fait de grands chamboulements en lui. Je ne voulais en aucun cas le ramasser à la petite cuillère. "J'aurais dû vous chercher hier.."
 

Elle avait eu peur ma pauvre Maria. Ce qui expliquait son élan et cette éteinte soudaine qui avait fait rosier ses joues. Elle s’était inquiéter au point d’être venue ici en pleine nuit.

-J’étais encore là-bas. Vous avez dû rentrer avant moi, dis-je en affichant un léger sourire.

Elle avait posé sa main sur ma joue pour admirer la sale blessure que j’avais sur le visage. Evidemment, les questions avaient fusée et montraient toute la panique que ressentait ma secrétaire. C’est dans ces moments qu’on aurait dit une maman ou une meilleure amie. Enfin ce que je crois être une maman ou une meilleure amie, parce que, aux dernières nouvelles, je n’avais ni l’une, ni l’autre – et je n’en avais jamais eu, ni l’une, ni l’autre.

-Tout va bien. Ne vous en fait pas. Ça ne saigne plus depuis un moment. Ce n’est pas une blessure grave. Quelques strippes feront l’affaire, dis-je d’un ton assuré et rassurant.

Je n’étais pas bien sûr de ce que j’avançai. Depuis que ce projectile avait fini dans ma tronche, je mourrais de mal à la tête. Mais le grand Daniele Ricci ne pouvait pas se permettre de laisser transparaitre des faiblesses. Maria avait lâché mon visage et avait ramassé mes notes. Ces notes écrites à la va-vite et en italien qui témoignait d’un énorme fatigue. J’aurais préféré qu’elle ne les voie pas à vrai dire…

J’avais continué à rassurer ma secrétaire. J’étais doué à ça ! Je lui avait dit que Roadtramp était en sécurité et elle s’empressa de me raconter sa nuit et les raisons de son œil au beurre noir. J’avais grimacé quand elle me parla de cette porte qu’elle s’était prise. J’aurais pas voulu me prendre une porte… Je préférais me prendre tout autre chose qu’une porte… Je plaignais un peu ma pauvre Maria. Son sourire était rassurant – autant que le mien, certainement. Elle n’avait plus si mal, semble-t-il.

-Le maquillage fera le reste, je suppose. Ce sera pareil pour moi, dis-je rigolant un peu.

Le style, toujours le style. Fallait toujours avoir le style, peu importe les circonstances.

On s’était donc raté hier. De peu peut-être. N’empêche que Maria voulait quand même savoir où j’étais.

-Je me suis réfugié dans une cour extérieure qui donnait sur les coulisses. Une cour grillagée. J’y suis allé avec The Lightening et Roadtramp. On est resté là plusieurs heures avant d’être libérer. Après ça, j’ai envoyé un roadie vous chercher mais vous étiez sûrement déjà rentré, dis-je en soupirant un peu de fatigue sur la fin.

Je passai une main sur mon visage. Ma secrétaire avait ajouté qu’elle aurait dû me chercher hier.

-Ne vous en faites pas. C’est du passé. On s’en est sorti, c’est tout ce qui compte. J’attends de voir si The Lightening sera en état pour continuer cette tournée. Mais quoi qu’il arrive, Roadtramp continuera, dis-je déterminé.

Je n’allais pas annuler la première tournée de Roadtramp pour ça. On continuera avant ou sans The Lightening.

-On va pas annul…

Je m’étais arrêté d’un seul coup et avait porté ma main sur mes yeux. J’avais mal à la tête et ça s’empirait… Aïe, putain !

Le fait d'être aussi protectrice envers lui était parfois étrange mais je l'étais avec tout le monde, sans doute à des degrès différent. Je tenais beaucoup à Daniele, peut-être un peu trop à mon gout et le fait de savoir qu'il avait été blessé n'arrangeait pas les choses Même son sourire rassurant ne me rassurais pas.  Ce que m'avait dit Eddy la dernière fois, cette blessure plus ces notes griffonées ne me disait rien qui vaille. "Je ne sais pas si c'est une bonne chose de dire que ce n'est rien de grave...vous devriez aller voir un medecin..." j'avais foie en la médecine...pour les autres! Je n'étais pas le genre de personne à aller voir un docteur pour un simple rhume, si je les évitais, c'était tout aussi bien alors que je ne cessait de demander à Daniele, quand il était malade, d'aller chez un d'entre eux. Il était évident qu'il en avait besoin.

Je lui avait fait un sourir et avait un peu rire à cette anecdote sur le maquillage. J'allais sans doute user pas mal de foud de teint avec cet oeil au beurre noir. "Je vous prêterais mon fond de teint, il ne faudrait pas que The Best soit egratinier pour sa prochaine sortie..."J'écoutais ensuite attentivement mon patron. Alors nous nous étions raté de peu en effet. J'hochai la tête quand il m'annonça que Roadtramp continurait les concerts même si the Lightening arrêtait. Il avait bien raison, Roadtramp avait les épaules pour continuer le show. "Je suis d'accord avec vous, ils peuvent continuer, ils nous ont déjà prouvé qu'ils pouvaient le faire."


Soudain, je le vis s'arrêter net, comme si une crise cardiaque arrivait, j'ouvris grand les yeux quand il porta sa main à ses yeux, je posai alors un main sur son dos et l'emmena dans son lit, je le bordai doucement. "Daniele...Je ne te parle pas en tant que secrétaire mais en temps qu'amis...Laisse moi appeller un medecin...J'ai peur pour toi..." . Je continuais de le regarder, assise près de lui, au bord du lit, il n'allait pas travailler aujourd'hui, je ne le voulait pas, il n'était pas en bonne santé. "Cette blessure empire ton état..." Un silence passa, me mordillant les lèvres, je devais lui dire ce qu'avait insinuer Eddy... "Eddy m'a fait comprendre que tu n'allais pas bien..."

 

Maria voulait que j’aille voir un médecin. Une perte de temps… En plus, je devais avouer avoir un peu peur qu’il ne décide de me mettre en vacances ou de me faire rentrer à L.A. Je ne pouvais pas quitter le navire en pleine tournée.

-Mais non, Maria. Pas besoin, je vous assure, dis-je en ponctuant ma phrase d’un clin d’œil pour essayer de rassurer complètement ma secrétaire – ce qui n’était pas simple, fallait le dire…

Nos blessures étaient voyantes à moi et à elle alors pour conserver notre style, j’avais pensé au maquillage. Maria était prête à me prêter son fond de teint pour que je garde mon style absolu.

-Absolument. C’est une question de style, dis-je en souriant – même si j’étais toujours plus ou moins sérieux quand il s’agissait de mon image.

Bref, malgré tout ce qu’il s’était passé hier, je souhaitais quand même que Roadtramp continue cette tournée – et ce même si The Lightening nous abandonnait en chemin. Sur ça, on était d’accord ma secrétaire et moi. Pas question que la tournée s’achève pour Roadtramp à cause d’un public qui a déconné. Même si Maria était convaincu, j’allais rajouter un argument de plus mais un énorme mal de crâne m’empêcha d’aligner mes mots. Putain, c’était pas possible ! Ma blessure avait peut-être fait plus de dégât que je ne l’avais imaginé… En tout cas, c’était raté pour rassurer Maria, tout ça vu qu’elle s’inquiéta de plus belle, plaçant sa main sur mon dos. Au moins, mon cœur ne faisait pas des siennes pour une fois. Ça semblait juste être à cause de ce putain de projectile que j’avais pris hier.

Elle m’aida à me relever et à marcher jusqu’au lit. Je m’étais laissé faire parce que j’avais pas vraiment la force de résister. Enfin couché dans mon lit, elle me borda comme si j’étais un gosse – ce que j’étais un peu parfois, fallait l’avouer. Elle voulait vraiment appeler un médecin… Elle avait peur…

-Non, non…, dis-je en fermant parfois les yeux à cause des lancements que je ressentais à la tête. Ce n’est qu’une petite commotion, je crois… Rien de grave. Une journée de repos et je serais sur pied, dis-je en rouvrant les yeux et en esquissant un sourire.

La phrase qui suivit de ma secrétaire m’avait fait ouvrir subitement grand les yeux et avait effacé directement mon sourire. Empirait mon état ? Cela signifiait-il que ma secrétaire ce doutait de quelque chose ? Je le regardais droit dans les yeux. Les réponses arrivèrent assez vite quand elle parla des insinuations d’Eddy. Putain, moi qui avait dit au petit Cort de ne rien dire… Le gamin avait quand même insinué qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas… Il allait m’entendre…

-Cort s’inquiète pour rien… J’ai fait une chute de tension avant le concert d’Oklahoma City. C’était à cause du sevrage d’alcool. J’aurais dû attendre la fin de la tournée avant d’arrêter l’alcool… Mais depuis ça je pète la forme, dis-je sans réussir vraiment à sourire. Enfin sauf aujourd’hui à cause de ce coup à la tête, bien sûr…

Bon ok… J’avais dit chute de tension à la place de malaise inexplicable. J’avais dit à cause du sevrage d’alcool à la place de cause inconnu et j’avais dit que je pètais la forme depuis alors que mon cœur avait des ratés depuis ledit malaise… Mais si je disais la vérité à Maria, elle allait me foutre dans le premier avion direction L.A.

-Vous ne devriez pas tant vous inquiéter. Je m’aime trop pour me laisser crever bêtement, dis-je en réussissant, cette fois à sourire un peu.

Daniele était un bourreau du travail, tout comme moi. C'est simple, pour nous, notre vie, c'était notre travail, nous avions ce que  nous voulions dans la vie, nous avions un but atteint ou quasiment et nous en étions fier. Le travail payait toujours.  Je le laisssai toujours travailler jusqu'à pas d'heure, il faisait ce qu'il voulait, mais quand il s'agissait de sa santé. C'était autre chose. J'avais pas d'enfants et n'avais pas l'intention d'ne avoir, c'était pour cela que l'instint maternelle c'était posé sur les gens qui m'entouraient et il était le premier à en être le témoin et la victime -si on pouvait appeller cela une victime-.

Mais j'avais raison. J'avais raison d'être une femme protectrice, d'être sur mes gardes et de faire attention à mon patron, à Daniele, il n'était pas seulement l'homme qui me payait, il était bien plus. Alors le voir mal me faisais mal et je m'en voulais déjà de ne pas avoir été là durant l'émeute, de ne pas avoir été à ses côtés parce que peut-être il n'aurait pas eu ce projectile dans l'oeil, peut-être qu'aujourd'hui, il ne serait pas couché dans ce lit à limite perdre connaissance... Putain je m'en voulais!

Je poussai un soupire, il savait que je n'allais pas le laisser comme cela, que j'allais appeller un medecin, les choses étaient bien trop grave pour que je ne dise rien. Je le regardai, j'avais tellement peur pour lui... "Daniele...Tu ne peux pas rester comme cela...Je t'en pris lasse apeller quelqu'un...Tu me fais peur...J'ai peur pour toi..." Oui. Je l'avais tutoyer. Je n'avais pas pour habitude de la faire. Mais là, ce n'était pas de la colère qui m'avais poussé à le faire. En fait, le totoiement était venu presque machinalement. C'était sans doute la peur qui m'avais fait sortir ce "tu"...

Assise sur le bord du lit, il m'indiqua sa chute de tension, je me pinçais les lèvres. Il n'avait pas été bien et je ne l'avais pas vu, la culpabilité creusait encore plus profondément au fond de moi pour s'y nicher. Moi qui me vantais de le connaitre par coeur...j'avais tord..."Je croyais que tout allais bien...Je vous en supplie, quand cela ne va pas , dites le moi...Je ne suis pas que votre secrétaire mais...votre amie aussi..." J'hochai la tête, impuissante. "Oh oui, vous pêtez la forme je vois ça! Je vais chercher une serviette humide, cela calmera peut-être la douleur..." Je le laissai alors seul pendant quelque seconde, allant dans sa salle de bain chercher un gant de toilette, l'humidifier et revenir m'asseoir près de lui. Doucement, je pris sa main qui était toujours contre son front, la posa près de moi, sur le lit, et y posai le gant de toilette doucement. "Je vais rester près de vous tant que vous n'irez pas mieux."

 

La douleur était inqualifiable… Même après une bonne cuite je n’avais pas aussi mal à la tête. Putain, si ce projectile ne m’était pas tombé dessus comme ça, je ne serais pas là, allongé dans un lit avec une Maria inquiète à mes côtés... La douleur allait et venait mais chaque fois intensément. Ça ressemblait à une commotion, ce qui serait logique quelque part. Mais, putain, ce truc n’allait pas m’empêcher de continuer cette tournée avec Roadtramp.

J’essayais de rassurer Maria, lui ordonnant de ne pas aller chercher un médecin. J’avais peur que celui-ci me mette en repos trop longtemps et que je sois contraint de rentrer à Los Angeles. Maria insistait… Elle avait peur. Ma main était sur mon front et mes yeux étaient fermés de douleur.

-Non… Je t’assure que ça ne sert à rien…, dis-je en optant, comme ma secrétaire, pour le tutoiement.

J’étais Daniele Ricci, j’étais infaillible, je ne pouvais pas me laisser avoir par une bête commotion et des petits soucis dont la nature m’est toujours inconnue… En parlant de ces petites soucis, j’avais un peu menti à Maria – à qui Cort avait dit quelque chose concernant ma santé – et ce dans le but de ne pas l’alarmer. Si elle avait le malheur de savoir que mes cœur faisait des siennes, c’est à l’hosto qu’elle allait me conduire et directement. Je ne voulais pas que ça arrive. Tant que c’était gérable, je garderais ça pour moi. Ses lèvres se pincèrent et je pris un air innocent – entrecoupé par des grimaces de douleurs. Elle n’avait rien vu et voulait que je lui en parle. Le mot amie sorti ce qui me donna un sentiment bizarre. Je soupirai un peu devant l’inquiétude de Maria. J’aimais pas la voir comme ça, je ne savais pas pourquoi. En fait, je n’aimais pas la voir impuissante face à une situation. Ça m’angoissait… Alors, comme pour essayer de la rassurer, j’avais affirmé que je pétais la forme, chose qu’elle ne crut pas une seule seconde… Sans blague… Je me suis déjà vu plus persuasif que ça…

Maria s’en alla me chercher une serviette humide. Pendant les quelques secondes que dura son absence, j’avais essayé de faire partir la douleur en massant mes temps. Ça ne faisait qu’empirer les choses… Ma secrétaire était revenue et – après avoir enlevé ma main – elle posa doucement le gant de toilette sur mon front. Maria comptait rester là tant que ça n’ira pas mieux.

-Vous allez gâcher votre jour de congé…, dis-je avec un demi-sourire en reprenant un peu de prestance en vouvoyant Maria. J’aurais dû éviter ce projectile, on en serait pas là…

Les lancements étaient toujours là mais le gant de toilette de Maria – ou Maria elle-même, je ne savais pas trop bien – apaisait un peu la douleur.

-Je ne vous avais pas prévenu car ce n’était rien. Je savais que le sevrage serait difficile…, dis-je comme pour donner du crédit à mon mensonge…

C’était comme mentir à sa mère, je suppose. C’est pas ça que les gosses, ils font ? Mentir à leur mère pour ne pas qu’elle s’inquiète ? C’est ce que je faisais avec Maria.

Je transpirais de douleur. Mes yeux étaient éclatés par la fatigue et je ne tenais pas debout. C’était pas digne de Daniele Ricci.

-Aucun journaliste n’est dans le coin, hein ?, dis-je avec une once d’inquiétude dans la voix.

Ça ne le ferait pas sinon…

Je n'aimais pas voir Ricci comme ça et d'aussi loin que je me souvienne, c'était la première fois que nous étions dans une telle situation. Je me sentais impuissante et ma fierté en prenait un coup sévère. Assise au bord du lit, je regardai Daniele et détaillais chaque parcelle de son visage. Je n'avais jamais vraiment pris le temps de le faire à vrai dire. Il était beau en essayant de me persuadé que tout allait bien. J'eu un petit rire "Y'a pas à dire, tu peux être un très mauvais menteur parfois...". J'avais rajoutée le "parfois" puisque celui-ci m'avait caché son état. Il n'allait pas bien et je ne l'avais pas vu... Je devais faire attention à mon tutoiement, j'y prendrais rapidement gout... Même après neuf ans sans le tutoyer le plus souvent, je n'utilisais la deuxième personne du singulier qu'en cas de grosse colère et là il était clair que j'avais trop peur pour lui pour utilisé les convenances hierarchiques.

"Ne vous en faites pas...J'ai déjà pleinement profité de mon jour de congé" dis-je avec un sourire au coin des lèvres, pensant alors à Howard avec qui j'avais pris du bon temps une heure avant de partir pour la chambre de mon patron. "Avec des 'si' et le conditionnel, on refait le monde. Il faut s'estimer heureux que cela soit qu'un projectile...Il y a eu des morts hier soir...J'ai été happé par la foule à un moment donné et j'ai compris une chose en passant à contre sens des gens qui étaient là : Jamais j'aurais pu éviter quelque chose" .  Je regardai encore Daniele et trouvai curieux le fait d'être là à ses côtés à vouloir m'en occuper, comme si c'était à moi et moi seul de le soigné...Pourtant il fallait qu'il voit en medecin...

Puis il me parla de l'alcool, je poussais un soupire,il voulait simplement pas m'inquiéter...Je trouvai ce geste plutôt sympas, mais il savait que le jour où j'allais m'en rendre compte, cela serait pire...Enfin bon, c'était une bon geste à la base. " Vous auriez dû...J'aurais pu vous aider..."
Suite à cette phrase, un silence se fit. Le voir ainsi me faisait tellement mal... Instinctivement je pris alors sa main, celle qui était la plus près de moi, et là serra entre les miennes, souriant doucement. "Non, Non il n'y a personne dans les couloirs. L'hotel est comme mort...Sûrement à cause de la soirée d'hier..." Je laissai un silence plâner pendant quelques secondes "Votre image d'homme invulnérable ne sera pas ternis. Je serais la seule au courant, ne vous en faite pas."

 

Je n’arrivais pas à lui faire croire que tout allait bien… Faut dire que pour bien mentir, il faut presque croire à son mensonge soi-même. Sauf que là, la douleur était bien trop forte pour que je croie moi-même que tout allait bien… Maria m’avait qualifié de mauvais menteur ce qui m’avait arraché une petite moue et un petit rire jaune. J’aimais être parfait… Même en mensonge !

Ma secrétaire avait déposé un gant de toilette humide sur mon front ce qui atténuait un peu la douleur. Elle restait près de moi et comptait bien ne pas bouger tant que mon état de se serait pas améliorer. Maria était comme une mère – je suppose. Le genre de mère que tous les gosses rêveraient d’avoir. Pour elle, ce n’était rien si elle passait son temps à jouer les infirmières ici parce qu’elle avait déjà profité de son jour de congé. Je ne savais pas l’heure qu’il était… Mais il ne devait pas être si tard que ça…

-Si vous le dite… Vous avez fait la grâce-mat’ ?, dis-je en l’interrogeant du regard.

Je savais qu’il en fallait peu pour que Maria se considère comme « en congé » et une simple grâce-mat’ pouvait parfois la satisfaire.

Je m’en étais voulu de ne pas avoir évité ce putain de projectiles mais, d’après Maria, ce n’était pas la peine de s’en vouloir vu le chaos qu’il y avait eu hier. Ouais pas faux… Savoir que Maria aurait pu, elle aussi, ne pas s’en sortir indemne me donnait des frissons.

-Putain de concert… C’était le pire que j’ai jamais vu, dis-je en soupirant.

Je transpirais toujours autant et essayait de m’empêcher de vomir tellement j’avais mal à la tête. On n’avait pas pris longtemps pour en arriver à tous les non-dits que j’avais faits à Maria. Je lui avais caché mon état de santé – et, quelque part, je le cachais toujours. J’avais tout remis sur le servrage – chose que je commençais à sérieusement douté même si, au départ, c’était mon hypothèse principale. Maria aurait voulu savoir, elle aurait voulu m’aider.

-Je sais… Mais je n’aime pas vous voir inquiète, dis-je en affichant un pauvre sourire.

J’avais soudain eu un peu d’inquiétude vis-à-vis des potentiels putain de charognard de journalistes qui pourraient se balader dans l’hôtel. Maria m’avait rassuré en me promettant que personne d’autre que nous deux ne seraient au courant de ça. Elle avait pris ma main dans les siennes amenant mon sourire.

-Vous êtes la meilleure. Je savais que je pourrais compter sur vous.

Mes yeux étaient mis clos mais le grand travailleur qui était en moi ne pu s’empêcher d’aller à la pèche aux infos.

-Vous n’avait vraiment vu personne depuis le matin ? Quelqu’un qui aurait vu Lenny ou The Lightening ? Ou qui aurait des informations ?, rajoutais avant d’être pris encore une fois d’un lancement dans le crâne. Putain de merde, dis-je en fermant les yeux.

La journée allait être longue.

Voilà que pour faire passé le temps, Daniele voulait savoir ce que j'avais fais de ma matinée. Je n'allais pas lui mentir, je n'allais pas lui dire non plus que je m'étais envoyé en l'air avec Howard Stone - donc un homme que mon patron ne portait pas trop dans son coeur il me semble-. Et puis non, est ce que moi je lui demandai le nom exacte de la fille avec qui il avait coucher? Non! Comme réponse, je lui fis un petit sourire mais il me semblait sentir mes joues rosirent. "Il n'y as pas que vous qui prenez du bon temps...Mais soit, on peut dire ça comme ça, que j'ai fais une grasse matinée"

"C'est sans doute la même chose pour ma part" Dis-je après un soupire. "J'ai eu vraiment peur. Je me suis retrouvée dans les coulisses au moment des bousculades et l'atmosphère était digne d'un film apocalisptique... " Je regardai alors un bout de la blessure qu'on pouvait voir sous le gent de toilette. " C'est pas beau à voir...J'aimerais vraiment être soulagé à propos de cela Daniele...Et si c'était plus grave que ça en a l'air? Vous êtes déjà couché à cause de cela...Je n'ai pas envie que cela s'aggrave."

Il me répéta encore une fois qu'il ne fallait pas que je m'inquiète mais voilà, je m'inquiétait, c'était normal non? Quand on tient à quelqu'un et cette personne est mal en point. Et je ne parlais pas seulement de ce mal de tête qu'il venat d'avoir à cause de sa blessure. Je restais un moment sans rien dire, réfléchissant. "Vous savez, peut-être que si vous demandiez à rester sur la tournée, un medecin vous écoutera....Il demandera juste que vous ayez plus de repos..." Quand j'avais une idée en tête, je faisais tout pour qu'elle soit admise.

Puis, il fut inquiet par rapport aux journaliste, un doux sourire se dessina sur mon visage. Les mains tenant toujours la sienne, je me mis à la caresser doucement. "Non...Personne qui ne soit journaliste en tous cas. Je n'ai aucune nouvelles du gorupe, je suis désolé...Mais je peux chercher dans la journée, quelqu'un les ayant vu...Ou même aller les voir..." Daniele lanca un juron, la douleur se ressentait à l'exterieur, il se crispait et sa main serrait plus avidement les miennes. "Peut-être avec un cachet ça aiderait un peu...Je ne suis pas infirmière Danele je...J'aimerais seulement que vous vous soigner... "

Il était clair qu'un autre refus entrainerait la chose suivante: j'appellerais devant lui un medecin, parfois il fallait lui botter les fesses et c'est ce que j'allais faire pour qu'il aille mieux, j'étais tellement mal de le voir ainsi...

Maria avait profité de son jour de congé en passant du bon temps… Pas besoin de me faire de dessin, ses joues rougies et ses insinuations étaient claires pour moi.

-Vous en avez de la chance, dis-je avec un maigre sourire.

Moi aussi j’aurais préféré me faire une jolie fille plutôt que de passer la soirée que j’avais passée… Maria avait eu de la chance et je me demandais bien où elle avait trouvé quelqu’un après une soirée pareille… Pas que ma secrétaire n’était pas attirante, au contraire, mais c’est pour trouver quelqu’un après des évènements tels qu’hier qui devait être une chose plus difficile.

Le pire concert de ma vie… C’était le cas aussi pour Maria qui comparait la soirée d’hier à un film apocalyptique. C’est un peu ce que j’ai ressenti aussi – surtout quand Lighter à gueuler un bon coup.

-Ça va suivre le groupe pendant longtemps cette affaire, dis-je sans sourire le moins du monde.

J’étais presque sûr que The Lightening allaient sortir différent de l’enfer qu’ils avaient vécu – s’ils s’en sortaient…

Maria s’était remise à s’inquiéter pour ma blessure. Moi, j’étais bien plus inquiet pour l’esthétique et le « c’est pas beau à voir » m’avait fait faire une petite moue triste. Maria, elle, était plutôt concernée par la gravité de la blessure.

-Je suis sûr que c’est moins grave que ça en a l’air, dis-je en essayant – et j’avais de plus en plus de mal – d’avoir l’air sûr de moi.

J’avais continué sur ma lancée à essayer de rassurer Maria. Sauf que la douleur ne m’aidait pas du tout et que j’avais plutôt le sentiment que tout ça s’aggravait. Elle continua d’insister pour le médecin en cherchant à trouver des arguments pour que j’accepte. Je faisais « non » de la tête. Je ne voulais vraiment pas de médecin. J’avais trop peur des fuites qu’il pourrait faire.

J’étais, d’ailleurs, inquiet que des journalistes soient dans le coin – Maria me rassura sur ce point. Les crasses sur sa main me faisaient doucement fermer les yeux. Elle n’avait pas non plus de nouvelles sur le groupe, ni sur Lenny mais se renseignerait pour en avoir.

Je n’avais pas eu le temps de réagir m’étant crispé tout d’un coup à cause d’une énorme douleur à la tête. Putain, mais quand est-ce que ça va s’arrêter ? Je sentais que j’étais de plus en plus trempé de sueur à chaque lancement. Maria proposa un médicament mais préférait nettement que je vois quelqu’un – c’est ce qu’elle insinuait encore une fois.

-Téléphoner à un médecin… Décrivez ce que j’ai… Ecoutez ses conseils. Mais je ne veux pas le voir ici, dis-je mes yeux fermé à cause de la douleur.

Un autre lancement arriva avant même que je ne me sois remis du précédent.

-Aïe… Putain…, dis-je en respirant un peu plus vite. Faites ça vite… S’il vous plait… Mon médecin traitant… Celui de L.A…, dis-je finalement en montrant du doigt le téléphone de l’hôtel qu’il y avait sur la table de nuit.

La douleur était forte mais pas encore assez pour que je me risque à appeler un médecin qui risquerait non seulement de me faire rentrer à L.A., mais en plus de lâcher son histoire au premier journaliste venu. Après tout, je ne les connaissais pas, moi, les médecins de Saint-Louis.

J'étais gênée de parler de cela avec Daniele, j'avais un sentiment de culpabilité, comme ci je le trahissais...Pour nous étions un couple dans le travail et pas ailleurs, à moins que cela ne soit avec la personne avec qui j'avais coucher qui me rendais mal à l'aise, après tout, Howard était un homme de la musique aussi...A quoi bon chercher le pourquoi j'étais mal à l'aise, cela devait être une broutille. Quoi qu'il en soit, je lui fis un sourire. " Vous vous rattraperez la prochaine fois, quand vous irez mieux" Ce n'est pas comme s'il couchait presque tous les jours avec quelqu'un...

Il était certain que le groupe de Billy allait avoir un traumatisme après cette soirée, et peut-être même Roadtramp, ils ont été confronté à l'émeute aussi, ils auraient pu être à leurs places...Savoir ça ne me rassura pas du tout sur le fait d'organiser un concert et pourtant, le risque avait toujours été là, nous ne sommes jamais à l'abris de quelque chose. Il fallait davantage faire attention aux prochaines dates -s'il y en avait...- "Croyez-vous que Billy et le groupes vont se remettre sur pied pour les prochaines dates?"

Alors que nous étions entrain de parler, je le vis grimacer de plus en plus, il était clair qu'il n'allait pas bien et qu'elle fut ma joie quand j'eu enfin son feu vert pour le médecin. "Je le fais de suite!" Je me levai et m'éloignai un peu de lui pour prendre le combiné sur la table de chevet à l'oposé de mon patron, lâchant alors sa main pour composé le numéro. Après deux tonalité, il décrocha. Je lui expliquai alors la situation mais ce que le médecin voulait, c'était voir Ricci le plus vite possible pour voir les dégâts. Cest à ce moment là que mon talents pour le barratinage opéra. Je ne sais pas trop comment j'avais réussis à le faire changer d'avis mais les mots étaient sortit de mon bouche tous seuls et il avait tiré la conclusion qu'il fallait aller faire un IRM. Pas de doute, il allait devoir sortir du lit et j'allais devoir tout faire moi-même.

Après avoir racroché, je regardai Daniele, un soupir passa mes lèvres. "Le medecin est formel, un IRM est à passer...cela peut-être très grave...On va y aller ensemble et je vous promet que personne ne verra que vous n'êtes plus dans votre chambre. Je prendrai une voiture de l'hotel, pretextant que je veux aller visiter la ville ,et je vous emmène aux urgence." Je le vis commencer à vouloir discuter ce que je disais là "Et c'est moi la patronne aujourd'hui.''

Si Maria avait passé du bon temps avec je ne sais qui, ça n’avait pas été mon cas. J’en étais un peu de déçu – pas de Maria, mais bien du fait que, moi, je n’avais pas eu le droit à une bonne partie de jambe en l’air… Maria était certaine que j’allais me rattraper quand j’irais mieux.

-Ça c’est clair, dis-je avec un petit sourire en coin.

Avoir pu passer du bon temps après une soirée pareille, c’était de la chance. Je n’étais pas sûr que The Lightening avait passé une bonne nuit au vue de l’état dans lequel je les avais vu la dernière fois. Tout ça allait les suivre pendant longtemps. Maria s’interrogeais sur le fait si oui ou non, The Lightening allait s’en remettre et serait sur pied pour les prochaines dates.

-Aucune idée… Ils étaient vraiment dévastés… Je crois, pour être sincère, qu’ils vont prendre des mois à s’en remettre…, dis-je en soupirant.

Les rivalités et les coups bas, c’était drôle tant que c’était pour le business. Ici, ce n’était plus drôle du tout étant donné la gravité des évènements d’hier. Je ne souhaitais pas une fin de carrière prématurée pour The Lightening. Jamais je ne souhaiterais ça à un groupe. J’aimais trop la musique.

Mon état empirait… Je le sentais. Les lancements étaient de plus en plus rapprochés et de plus en plus vifs. Ma tête allait exploser si ça continuait. J’avais grimacé plusieurs fois alors que mes cheveux et mes vêtements étaient trempés de sueur. Putain, j’allais crever ou quoi ? Je ne voulais pas crever ici parce que si ça arrivait, là, tout le monde saurait… Ce qui ne m’arrangeait pas non plus. J’avais cédé aux demandes de médecin de ma secrétaire. Au point où j’en étais, je n’avais plus le choix. J’avais donné mes restrictions. Je ne voulais que des conseils du médecin et je ne voulais que ceux de mon médecin traitant. Pas question qu’un seul individu de leur race ne vienne ici. A coup sûr ils allaient faire des fuites.

Evidemment, ma secrétaire n’avait pas perdu une seule minute. Elle avait lâché ma main pour prendre le combiné qui était sur la table de nuit et composer le numéro de mon médecin. Je soupirais essayant toujours de ne pas vomir ou m’évanouir de douleur. J’écoutais la conversation. Maria expliqua mon cas et il semblait que le médecin voulait me voir. Maria était tenace et envoya une tonne d’argument pour faire changer d’avis au médecin. Elle était forte ma Maria et je souriais un peu rien qu’à l’entendre s’acharner pour arriver à ses fins. Après des minutes de conversation, elle avait raccroché me donna la terrible conclusion. Putain… Non… Pas un IRM… Ça signifiait sortir d’ici et s’exposer… Je faisais déjà la moue alors que Maria essayait de me vendre le truc comme une vrai businesswoman. Elle m’avait exposé son plan.

-Mais… Mais… Non.., dis-je avant d’être coupé par Maria qui affirma qu’aujourd’hui c’était elle la patronne et pas moi. J’avais soupiré longuement. On y arrivera jamais… Quelqu’un nous verra. Ou alors, il faut que je passe inaperçu…

J’avais pas vraiment l’habitude de passer inaperçu. J’aimais être exposé – quand j’étais en forme. Mais Maria n’allait pas me laisser ici, c’était clair.

-Bon… Sortez-moi une casquette… De lunettes de soleil… Et des habits pas trop tape à l’œil… Si seulement vous arriver à en trouver dans mes affaires, dis-je en me relevant doucement.

Je m’étais mis progressivement debout avant de me rassoir directement à cause de la douleur.

-Putain, ça va pas être facile, dis-je avec un peu d’inquiétude dans la voix.

Ce que je craignais pour The Lightening, c’était de les voir partir en fumée après les évènements d’hier. Daniele prévoyait des mois avant qu’on les revoit en forme, moi, je prévoyais des années. Il fallait qu’on les soutienne, qu’on leur prouve que ce n’était qu’une fois, que cela n’arriverait plus. Je me pinçais les lèvres, regardant mon patron. « On doit être soudé, j’aurais tellement voulu faire une espèce de rassemblement pour eux, ce n’est pas notre groupe, je sais, mais pour les aider à aller mieux... »

Je voyais bien que l’état de Daniele n’était pas bon, il empirait et ce n’était pas beau à voir. Je m’inquiétais réellement pour lui, je crois, au fond, qu’il était la seule personne, professionnellement, qui comptait, et il comptait énormément pour moi –pas en tant que patron mais en tant qu’amis-. Même si nous ne parlions que du travail, nous étions un peu pareil, des drogués du travail. Je sais que moi-même, si j’aurais été malade, je n’aurais pas voulu voir un médecin et j’aurais continué à prendre les rendez-vous et disputé Daniele d’en avoir ratés. Il me semble n’avoir jamais vraiment été malade depuis ces 9 années à ses côtés, il me portait peut-être chance !

Après ma conversation avec le médecin et les refus de Daniele, il eut enfin le déclic, il fallait qu’il voit quelqu’un c’était nécessaire. « On va trouver la solution, il y en a toujours une ! » Je me levai alors et tentai de trouver ce qu’il me demanda. Les lunettes de soleil était rapidement trouvable sur le bureau, la casquette dans sa valise et je pris soin de chercher dans l’armoire tout ce qu’il fallait pour qu’il soit un tant soit peu habiller « normalement ». Je lui avais pris un t-shirt blanc et un jean noir –et je ne savais même pas qu’il avait ce jean !-  « Je pense qu’il n’y a pas besoin que vous changiez de sous vêtement... » Il était clair qu’elle allait devoir l’aider à s’habiller au vu de son état et ce n’était pas vraiment écrit dans son contrat de devoir habiller son patron et de le voir nu.

Elle revint alors avec les affaires, assis sur le lit, je me mis en face de lui avec un petit sourire. « Je vais vous aider, vous ne pourrez pas le faire seul. «  Je le fis lever les bras doucement, lui enlevant avec douceur son haut. « Dites-moi si je vous fais mal, j’arrêterais. « J’essayais d’être la plus doute possible, comprenant bien qu’il était très mal. Torse nu, je vis alors sa peau un peu humide dû à son état. « J’arrive ». Je sortis de la chambre et alla humidifier une seconde serviette qui je mis sur lui pour essuyer la sueur, après être revenue. C’était une situation comme on en voyait peu, il est vrai, mais j’estimai qu’en 9 ans de bons et loyaux services, je pouvais au moins faire cela. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’étais arrivé dans sa chambre, l’ayant vu avec un de ses conquêtes, le voir torse nu n’était pas vraiment une chose rare.

C’était plutôt pour le bas que les choses se corsèrent. Il fallait trouver le moyen de le faire enlever sans lui faire de mal. « Couchez-vous, je vais vous enlevez le pantalon. » Si cela pouvait sonner comme un ordre coquin, ce n’était pas vraiment le cas et je pouvais dire que j’étais un peu mal à l’aise de demander cela à mon patron. Lui déboutonnant le jean, le faisant glisser jusqu’à l’enlever, je dépliai l’autre pour le lui mettre. Après l’avoir fait –mes joues étant un peu rose- je le redressai doucement, lui mettant la casquette sur lui et lui mettant les lunettes sur le nez. « Tout va bien ? ».

Maria voulait soutenir un maximum The Lightening dans l’épreuve qu’ils traversaient. Ma secrétaire était une passionnée de musique et une personne très humaine. Bien plus que le requin que je pouvais parfois être. Elle savait arrondir les angles pour que je paraisse moins intéressé par la gloire aux yeux des gens – ce qui devait pas être facile, faut l’avouer… Elle aurait voulu qu’on fasse quelque chose pour The Lightening. Je me contentais d’approuver d’une manière un peu lasse. Ouais peut-être mais l’initiative devait venir de Lenny… Je ne pouvais pas faire le bon samaritain sauveur de groupe tout le temps. Surtout quand ce groupe appartenait à une autre maison de disques que la mienne.

Puis, pour l’instant The Lightening était un peu le cadet de mes soucis… Ce mal de tête empirait et j’avais fini au lit terrassé par les lancements que j’avais dans le crâne. J’étais presque sûr qu’il s’agissait d’une commotion mais ma secrétaire avait peur que ça ne soit plus grave. Surtout que j’avais été contraint – à cause de Cort ! – de parler de ma petite chute de tension d’il y a quelques jours – ce qui n’avait pas rassuré Maria que du contraire. Donc on avait longuement négocié… Elle pour que je vois un médecin sur le champ et moi pour ne pas voir ledit médecin. Pour finir, j’ai abdiqué… La douleur montait crescendo et j’avais peur de vomir dans mon lit – ce qui n’aurait pas été stylé du tout ! Maria avait donc appelé le médecin qui recommanda une IRM. O désespoir… Il fallait qu’on sorte… Qui disait sortie dans cet état, disait tenue pour passer incognito.

Maria essayait de me rassurer et cherchait les bons vêtements dans mon sac et dans l’armoire. Elle trouva facilement mes lunettes de soleil et la casquette et dû chercher un peu plus loin des habits « simples ». D’où il sort ce jeans en fait ? – pensais-je en voyant le jeans noir que m’apportait Maria. Bref, c’était pas le moment de se poser des questions aussi débiles. Ma secrétaire avait fait une remarque sur mes sous-vêtements.

-Non… Je ne pense pas… A moins qu’ils ne passent pas assez incognito pour vous, dis-je sur le ton de l’humour même si mon visage était brouillé de grimaces de douleurs et que ma voix était beaucoup plus faible qu’habituellement.

Je me redressai un peu alors que Maria m’avait prévenu, avant de commencer, qu’elle allait m’aider.

-Ok…, dis-je un peu résigné et frustré d’être aussi diminué.

Elle m’aida à enlever mon t-shirt trempé de sueur. Elle avait peur de me faire mal, ça se voyait.

-Vous en fait pas… Je vous le dirais, dis-je pour la rassurer.

Elle m’avait quitté un bref instant pour aller chercher une autre serviette. Je m’étais tenus le front à nouveau sentant un autre lancement. Toute cette histoire me fatiguait. Maria essuya la sueur et je lâchais mon front pour la regarder. Mon sourire habituel faisait place à une expression pleine de frustration. Putain, pourquoi il avait fallu que ce projectile tombe sur la GRAND Daniele Ricci ? Pourquoi pas sur un autre ? Putain de concert – ressassais-je dans ma tête. Maria m’aida à enfiler le t-shirt qu’elle avait choisi…

Maria me demanda de me coucher pour enlever mon pantalon. Dans d’autres situations j’aurais apprécié l’ordre mais ici ça faisait bizarre. Parce que c’était Maria qui me demandait ça. Je m’étais exécuté…J’étais pas vraiment gêné, je trouvais juste ça étrange… Elle m’aida à enlever le pantalon et à mettre le nouveau jeans. Je l’aidais dans sa tâche avant de me redresser pour me mettre assis sur le lit. Les joues de ma secrétaire étaient toutes rouges et je lui avait fait un clin d’œil comme pour la rassurer. Elle avait mis mes lunettes de soleil sur le nez et ma casquette sur la tête.

-Ouais… Vous feriez une parfaite infirmière, dis-je en souriant un peu.

Ou une parfaite maman… Je ne savais pas très bien ce que c’était être une mère parfaite mais si c’était comme le faisait ma nounou quand j’étais petit, elle le faisait très bien.

J’avais entrepris de me lever à nouveau m’aidant de la tête de lit. J’avais réussi à me mettre debout mais, dans cette position, les nausées et les lancements étaient encore pires.

-Putain de merde… C’est la pire putain de journée de ma vie, dis-je en me tenant à nouveau le front. Il faut vite aller à cette putain de voiture et foncer à l’hosto… Je suis déjà pressé de revenir ici, dis-je comme un adolescent impatient.

Je jurais beaucoup… Mais j’avais bien le droit dans l’état où j’étais, non ? Il n’y avait plus qu’à essayer de sortir de l’hôtel sans se faire repérer. Ça grouille de putain de journalistes ici…

Daniele avait réussit à me faire rire un peu alors que le moment était mal choisit mais il avait ce don d'avoir un humour qui me faisait rire -même si en sois j'étais toujours très un bon public-. Je l'avais regardé alors et fermant le tiroir de ses sous vêtement "On va évité, il est très bien ce caleçon" dis-je d'un ton amusée alors que j'étais revenue avec de quoi l'habiller. Devoir faire cela était très étrange, encore plus en sachant qu'il était mon patron. En neuf ans, il m'en avait fait faire des choses mais jamais je n'avais encore eu à l'habiller. Bien sûre, cette fois ci, ce n'était pas pour me donner du travail en plus, je le faisais simplement par amitié. Je ne voulais pas le voir dans cet état, il me fendais le coeur.

J'étais gênée par la situation, pourtant, j'en avais vu des hommes a moitié nu -il y en avait même un dans mon lit en ce moment même sans doute- et je n'avais jamais été gêné alors que là, c'était limite si j'agissais comme une ado prépubère qui voyait un garçon pour la première fois. C'était tout à fait étrange et j'étais certaine qu'au moment où Daniele irait mieux, il m'embêterait sur cette chose. Je lui fis un sourire. "Une infirmière? vous croyez? Oh non, j'ai déjà beaucoup de travail en tant que secrétaire alors j'imagine même pas si j'étais dans le corp hospitalier!" j'étais déjà une stressée de la vie avec un Ricci mais si j'étais une femme qui soignait des malades, cela serait encore pire et imaginez...plusieurs Ricci malade...Oh non j'étais bien là où j'étais, à être infirmière de temps en temps pour les petits bobos...Enfin, là il était sûr que ce n'était pas un "petit" quelque chose qu'il avait...

Il s'était alors levé, je l'avais vu grimacé, puis il jura, je le regardai alors. Il fallait que je trouve une solution, quelque chose qui l'aiderait à marcher sans avoir trop la nausée. J'avais bien l'idée d'aller chercher un fauteuil roulant mais c'était bien trop volumineux et jamais il ne se laisserais s'asseoir dans un fauteuil comme ça. "Allons Daniele...Calmez vous et cessez, déjà, de jurer, soufflez un peu et on y va tranquillement d'accord?". J'allais ouvrir la porte de sa chambre, prenant soin de prendre avant de partir, sa sacoche avec ses papiers d'identité et sa cléf de chambre. Je passai dans le couloir, m'assurant que personne ne traînait dans le coin. Je retournai ensuite dans la chambre, lui offrant mon bras pour marcher. "Il n' y a personne, on peut y aller."

J’avais réussi à faire sourire un peu Maria en parlant de mes sous-vêtements. C’était un moment bizarre… Que ce soit pour elle ou pour moi. Elle m’aidait à m’habiller mais elle n’était pas du tout à l’aise. Pourtant elle m’avait vu dans des positions bien pires… Combien de fois elle ne m’avait pas surpris avec une fille que j’avais ramenée pour pouvoir passer du bon temps ? Une tonne ! C’était sûrement le fait de m’habiller qui la rendait aussi gênée… Ce que je pouvais comprendre. Je ne trouvais pas ça vraiment cool non plus… Je n’avais pas vraiment envie que quiconque le sache, d’ailleurs. Imaginez les titres : « Ricci se fait habiller par sa secrétaire »… Non, ouais, elle a raison, c’est la gêne totale…

Ce moment pas simple passé, j’avais salué les talents d’infirmière de Maria. Elle n’était pas tout à fait d’accord avec moi. Pour elle le travail d’infirmière était encore plus dur et plus intense que son travail de secrétaire.

-C’est vrai, ce travail-ci est suffisant… De toute façon, je ne voudrais pas partager vos talents avec les autres, dis-je en souriant à moitié.

Je m’étais ensuite péniblement levé. J’avais juré comme un dingue… Mais putain que ça faisait mal ! Aller jusqu’à l’hôpital me semblait presque mission impossible. Maria essayait de me calmer.

-Ok…, dis-je en me tenant la tête.

Je me tenais à la tête du lit alors que ma secrétaire alla ouvrir la porte et s’était emparé de ma sacoche. Elle était allée vérifier si la voie était libre. Quand jour vous disait qu’elle était la meilleure. Elle était revenue vers moi m’assurant que la voie était libre. Ok, génial. C’était déjà ça. J’avais pris son bras m’appuyant dessus pour marcher.

On était sortis de la chambre, la fermant à clé derrière nous. Le couloir était bien vide, je voyais ça distinctement malgré ma vue troublée par le coup et mes lunettes de soleil qui assombrissaient tout. Putain, la traversée du couloir jusqu’à l’ascenseur m’avait paru durer une éternité. Surtout que, pour essayer d’attirer le moins de monde possible, je m’étais tu. J’avais appuyé sur le bouton de l’ascenseur pour l’appeler. Alors que la porte allait s’ouvrir, je m’étais mis sur le côté au cas où quelqu’un en sortirait.

-Pourvu qu’il n’y ai personne dedans… Pourvu qu’il n’y ai personne dedans, récitais-je comme un incantation.

La porte s’était ouverte. Personne. Je regardais Maria avec un visage soulagé. On était entré dans l’ascenseur et je m’étais appuyé contre le mur. Mon visage était déjà couvert de sueur.

-Dès qu’on sera dans le hall, vous irez à la réception demander une voiture. Si elle vous dit que ce n’est pas possible tout de suite, n’hésitez pas à lui proposer une bonne somme d’argent, dis-je en regardant ma secrétaire.

Il fallait mettre toutes les chances de mon côté. J’étais prêt à donner la moitié de mon compte en banque pour que personne ne se doute de rien.

Daniele, malgré une blessure à la tête, arrivait encore à me faire sourire. Mes talents d’infirmière était si mince et pourtant, il m’imaginait déjà à soigner d’autres gens, enfin non, plutôt il ne voulait pas puisqu’il refusait de me partager à ce niveau-là. Je lui fis un sourire «  Monsieur n’est vraiment pas prêteur alors » dis-je d’un ton amusé « Il faut dire que je ne soigne pas grand monde, hein, je crois que vous êtes le premier et j’espère le dernier ! » Bien sûre qu’il y avait déjà eu, quand j’étais petite, des tentatives de soigné mon père alors qu’il avait un rhume mais j’étais petite...


Une chose bien, c’était que Daniele m’écoutait, il tentait de se calmer, dans cette situation, c’était la meilleure chose à faire. Hochant la tête en guise de remerciement, alors que j’étais partie voir si la voie était libre. En revenant j’avais pris Daniele pour l’aider à marcher, bon c’est sûr qu’avec mon petit gabarit c’était un peu con mais si cela pouvait l’aider...


La traversé du couloir se fut lentement, mais c’était ce qu’il fallait faire si je ne voulais pas que Daniele me tombe dessus ou au sol. L’ascenseur appelé, Je tenais toujours Daniele fermement, sans avais-je peur de  le voir tombé et j’étais très stressée, aussi, pour lui. On entra alors et il s’appuya sur l’une des parois, me donnant les indications. « Vous n’aurez qu’à vous asseoir sur l’un des fauteuils de hall pendant que je prends une voiture, je l’a mettrais pile devant l’entrée comme cela vous n’aurez qu’à aller tout droit. «  


En sortant de l’ascenseur, nous étions déjà plus proie aux gens, ceux qui entraient et sortaient, ceux qui allaient déjeuner, ceux qui allaient se plaindre à l’accueil...je laissai Daniele s’asseoir sur un fauteuil. Le regardant « J’arrive ». Tournant les talons, j’allais alors à la réception demander une voiture. Bien sûre, la réceptionniste voulait nous appeler un taxi et ce fut long de lui expliquer que je voulais conduire moi-même la voiture pour aller moi-même faire des emplettes et des visiter la ville. Elle me conseilla de louer une voiture, je ne pouvais pas faire autrement. Hochant la tête, regardant Daniele, je me pinçais les lèvres.  Il fallait que je remonte chercher tous mes papiers.


Je demandai un instant à la réception pour ensuite retourné voir mon patron. « Je vais louer une voiture sinon c’est le taxi et je doute que vous ne vouliez cela, de ce fait je dois aller chercher mes papiers d’identité, les vôtres, cela serait trop flagrant, j’en ai pour une minutes promis je fais vite Daniele ! »  Je me donnai tant de mal pour lui tout simplement parce que je tenais à cet homme. Je courais dans l’ascenseur, fit le chemin inverse, entrait doucement dans ma chambre en voyant Howard dormir, sans bruit, je pris mon sac à main et ressortie de la chambre pour retourner à l’accueil.  Je donnai alors tous mes papiers et enfin j’eu les clés d’une voiture. Payer par mes propres soins, la voiture loué avait été amenée pile devant l’entrée.


J’aidai alors Daniele très discrètement à se relevé du fauteuil, puis, on alla alors dehors, j’ouvris la voiture et aidai Ricci à entrer à l’intérieur avant d’y entré à mon tour côté conducteur. « Direction urgence. «  J’avais alors mit le contact pour entrer sur la route des urgences.

Malgré mon mal de crâne insupportable, j’arrivais toujours à faire de l’humour et Maria arrivait toujours à rire de tout ça même si la situation ne s’y prêtait pas. J’avais complimenté ses talents d’infirmière et elle m’avait dit qu’elle se voyait mal soigner des gens. Une bonne chose vu que je préférais qu’elle reste à mes côtés plutôt que de s’occuper d’une tonne de malade. Pas prêteur, moi ? Ouais. Le partage je n’avais jamais appris. J’étais fils unique. Elle espérait, de toute façon, que je serais le dernier qu’elle aura à soigner. Je lui avais souris. C’était clair. N’allait-elle pas travailler pour moi jusqu’à la fin de mes jours ? En vérité, c’était un peu ce que j’espérais…

On avait fini par sortir de la pièce pour commencer notre long périple jusqu’à l’hôpital. Maria m’aidait à marcher… J’avais l’impression d’être bon pour la retraite. Putain quelle merde… On avait avancé lentement jusqu’à l’ascenseur où on est entré. Personne dedans, ce qui était une bonne chose. Dedans, on pouvait parler tranquillement. J’avais alors donné la marche à suivre à ma secrétaire. Il nous fallait cette putain de bagnole le plus rapidement possible. Maria compléta mes informations par les siennes.

-Ok. Pile devant, dis-je pour être bien sûr.

L’ascenseur arriva au rez-de-chaussée. Ici, il y avait des gens. Je ne tenais plus Maria, ça risquait d’être trop suspect. Vous imaginez si quelqu’un se fait des films ! Connaissant les gens, ça ne m’étonnerai pas… J’avais pris place dans le premier fauteuil venu. Je m’y étais affalé. Putain quel mal de tête ! Les lancements me faisaient à nouveau transpirés mais, cette fois, je ne mis pas ma main sur mon front. Je voulais paraitre le plus « Daniele Ricci » possible. J’essayais de me concentrer sur ce que disait ma secrétaire à la réceptionniste. D’ici, je n’entendais pas tout. J’avais juste constaté que leur conversation durait longtemps. Putain… Mais qu’est-ce qui se passait ? Maria s’était retournée vers moi avec les lèvres pincées. Je faisais la moue comme réponse. Quoi, il y avait un contretemps ? J’avais pas vraiment l’habitude des contretemps ou de tout autre chose qui me contrariait. J’étais un gosse de riche jusqu’au plus profond de mon âme et j’avais toujours vécu comme tel. Alors les contretemps, ça m’emmerdait.

Maria était revenue près de moi m’expliquant qu’elle devait aller chercher ses papiers. Que c’était le seul moyen d’avoir cette putain de voiture et que sinon ce sera le taxi.

-Bien… Faites ce que vous avez à faire…, dis-je en faisait la moue – non pas contre ma secrétaire mais contre cette putain de journée. Faites le vite, dis-je en la regardant partir vers l’ascenseur.

J’étais donc resté assis. Les gens passaient et j’espérais tellement – et c’était certainement la première fois de ma vie – que personne ne s’arrête pour me parler. Ouais, sauf que, j’étais Daniele Ricci… Et que donc, personne ne pouvait passer sans me voir. Surtout pas cette jolie fille qui vint se planter devant moi.

-Vous faites quoi, Monsieur Ricci, dit-elle en se mordant le doigt.

Bon… Une jolie fille… Certainement pas plus de 18 ans… Ok, j’ai la bonne technique pour la faire fuir.

-Je profite de mon jour de congé, petite, dis-je avec un large sourire me cachant bien derrière mes lunettes de soleil. Et toi ? Où sont tes parents?, dis-je en faisant mine de regarder autour de la gamine.

Elle avait l’air un peu frustrée sur le coup, puis elle devint toute rouge. Je ne sais pas si c’était de colère ou de gêne parce que j’avais tapé juste. En tout cas, il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle me dise :

-Nulle part… Je dois y aller.

Bon débarras. D’habitude, je n’aurais pas dit non pour causer un peu… Mais là… Bon, ma secrétaire était, enfin revenue ce qui avait fait revenir mon sourire. Elle était régler tout à l’accueil et était revenue vers moi. Elle m’avait aidé à me relever et on avait tout fait pour que ça ne se voie pas. Même chose pour entrer dans la voiture. Une fois assis sur le siège passager, j’avais soufflé et on était parti direction les urgences.

La voiture… Putain, j’adorais les voitures. J’adorais voyager en voiture. Mais là, putain, avec ce mal de crâne j’avais juste envie de vomir.

-Putain, j’ai envie de dégueuler, dis-je en mettant ma main sur mes yeux. Putain de journée de merde.

Je me retenais de vomir pendant tout le trajet. Par chance, les urgences ne se trouvaient pas très loin de l’hôtel et on y arriva très vite.

-Vous êtes sûr qu’ils ne vont pas me renvoyer à L.A. ? Parce que si c’est le cas, c’est votre faute, dis-je en souriant à moitié et en étant à moitié sérieux. Vous croyez qu’ils vont me mette de point de sutures ? Ça se voit les points de sutures… C’est pas bon pour le style…, dis-je en me mordant la lèvre inférieur comme un petit garçon qui va pour la première fois chez le dentiste et qui meurt de trouille.

J’avais peur de sortir de la voiture… Je regardais Maria essayant de chercher un peu de réconfort sans le demander clairement.

J'avais fais au plus vite pour que Daniele ne soit pas embêter quand nous étions dans le hall, j'étais vite remonter, avait prit mes papiers, avait payer la voiture et nous étions vite partit pour les urgences. La route fut courte et pourtant, je voyais bien que mon patron était mal. "Je peux m'arrêter pendant quelque minutes si jamais vous voulez vomir..." . J'ai pu vite garer la voiture devant les urgences.  

Je voyais Daniele stressé, j'enlevai le contact de la voiture et le regardai. "Allons tout ira bien, Ils ne vont pas vous renvoyer à L.A, ils ont de quoi vous soigner ici, j'en suis certaine"  Je poussai un soupire amusée, je prenais l'entière responsabilité de son renvoit si jamais c'était le cas. Cela me fit me souvenir d'Howard qui avait prit la responsabilité de nos ébats et me dit légèrement sourire un peu plus amusée de la situation. Puis caressa doucement la joue de mon patron. "Ne vous en faite pas, votre joli minois ne sera pas enlaidit par des points de suture, cela cicatrise vite et vous donnera un petit côté bad boy qui, j'imagine, plaira à un nombre inconsidérable de fille."

Ce moment de tendresse était venu normalement, je poussai un soupir en regardant devant moi avant de le regarder à nouveau. "Bon...On y va..." Je me détachai, sortit de la voiture avec le sac de Daniele sur l'épaule, puis, l'aida à sortir à son tour avant de fermer la voiture. Il n'y avait quelques pas à faire avant qu'il ne soit prit en charge et j'avais hâte. Non pas de me délaissé de lui, mais de pouvoir savoir ce qu'il avait, j'avais beau avoir prit les devants, j'étais toujours autant stressé mais une personne sur deux, c'était déjà bien!. Un médecin était venu vers nous.

-Qu'est ce qui ce passe?
-Il a prit un coup hier et depuis il n'est pas bien du tout.
-On va vous faire des examens monsieur.
-Oh et surtout, pas un mot nulle part, c'est un secret qu'il soit ici!
-Serment d'hypocrate madame
-Merci.

Malheureusement pour moi, il n'accepta pas que je vienne avec Daniele. Je regardai alors mon patron, les lèvres pincées et le regard craintif. Je n'avais pas envie de l'abandonner "Je vous attend..."

Le trajet avait été un calvaire. Les nausées s’étaient intensifiées avec cette putain de voiture qui tanguait. Ils n’avaient pas mieux comme caisse à l’hôtel ? Une Porsche ou quelque chose comme ça ? Une voiture normale quoi ! Nan, fallait qu’on se tape ce truc… Ma secrétaire m’avait proposé de s’arrêter si jamais j’avais envie de vomir. J’en étais pas arrivé jusque-là, heureusement. Vous imaginez : moi dégueuler au bord de la route en plein Saint-Louis. Nan, là le style, il n’allait pas y survivre.

On était arrivé devant les urgences et mes inquiétudes étaient revenues. Putain, je voulais pas retourner à L.A. ! Putain les points de sutures vont démolir mon style absolu ! Maria m’avait rassuré sur le premier point.

-Ils ont intérêt…, dis-je en soupirant.

Ma secrétaire avait une lueur d’amusement dans les yeux et, vu la situation, je me demandais à quoi elle pensait pour l’avoir. Ses doigts sur ma joue, un compliment bien placé avaient fini par me rassurer.

-Si vous le dites. C’est vrai que je serais encore plus séduisant. De toute façon quoi qu’il arrive, je reste le meilleur et le plus stylé, dis-je en affichant un petit sourire.

Maria avait détaché sa ceinture ce qui signifiait qu’on allait sortir de la voiture. Je soupirais quand elle sortit. Putain mais quand est-ce que cette journée allait finir ? Elle était venue m’aider à sortir et on avait marché côte à côte jusqu’à l’intérieur où un médecin était venu à notre rencontre. Maria lui expliqua en quelques mots la situation et nos exigences. J’écoutais mon œil touché à moitié ouvert, fatigué par la douleur. Le médecin était tenu sous serment ce qui m’arrangeais un peu. Si j’avais il ne s’y tenait pas, il allait renflouer mon compte en banque avec son petit salaire de médecin. La seule chose qui m’avait déplu était que ma secrétaire ne pouvait pas nous suivre.

-Mais..., dis-je en regardant le médecin qui répéta que Maria devait rester ici.

J’avais soupiré et avait lancé un regard triste à me secrétaire qui m’attendrais dans la salle d’attente. Putain de merde. C’était pas juste !

S’en suivit la valse des infirmières. L’un d’entre elle m’emmena dans une salle. C’était une vieille infirmière bien portante. Loin de l’image que je me faisais d’une infirmière de rêve. Elle avait sorti de quoi me mettre des points de suture.

-Euh… Des strippes… Je préfère les strippes, dis-je pas vraiment rassuré.

Elle avait refusé d’un air bougon et avait commencé à me mettre des points de sutures. Putain de merde. Elle m’avait ensuite donné des médocs’ pour atténuer les nausées.

Après ce dur moment, j’avais passé l’IRM et, en attendant les résultats, un médecin m’avait posé toute une flopée de questions rébarbatives.

-Problème de migraines ?, dit-il les yeux posées sur son questionnaire.

-Non., répondis-je automatiquement.

-Problème cardiaque ?

-Non…, dis-je en haussant les épaules.

-Problème d’anxiété ?, dit-il tel un robot.

-Euh… Non…, dis-je en mentant sûrement un peu.

Il avait relevé le regard, mais pas ma réponse.

Je ne savais pas combien de temps tout ce processus avait duré mais putain qu’est-ce que ça avait été long. Après ce putain de questionnaire, j’avais pu rejoindre Maria dans la salle d’attente. J’étais venu m’assoir à ses côtés.

-Putain, plus jamais je ne vais dans un hôpital. C’était la journée la plus ennuyeuse de ma vie, dis-je en soupirant. Je suppose que vous vous êtes amusée ?, dis-je un peu ironiquement.

Le médecin entra dans la salle d’attente pour nous appeler pour nous donner les résultats. On entra dans son bureau et il ne passa pas par quatre chemins.

-Nous avons les résultats. Monsieur Ricci souffre d’une grosse commotion cérébrale. Nous lui conseillons de rester alité pendant au moins trois jour et d’éviter les activités physiques intenses pendant au moins un bon mois, dit-il sans aucune affectivité. Un médecin blasé quoi…

C’était dingue comme ce mec s’adressait à ma secrétaire comme si j’étais un gosse de 5 ans. Il pouvait s’adresser à moi… Mais non… Peut-être parce que je m’étais comporté comme un gosse pendant tous les processus… Mouais c’était peut-être ça la raison.

Daniele m'arracha un sourire, quoi qu'il fasse, qu'il soit blessé ou non, il continuait à penser à son style. Cela aurait été quelqu'un d'autre, je lui aurait souffler au visage mais là, il s'agissait de Daniele, en 9 ans, j'avais appris à le connaitre et ce comportement ne m'exaspérait pas. "Mais oui, vous serez encore plus séduisant" Dis-je en levant les yeux aux ciel.

A peine nous étions entrer dans le batiment que nous devions nous séparé. Mais pour rien au monde j'allais le laissé, j'allais l'attendre quitte à sortir le lendemain mais je resterai là, à l'attendre. Certes, mon patron avait chougner, voulant que je reste près de lui durant ses examens mais c'était impossible. Pour tout avouer, moi aussi j'aurais voulu rester avec lui et non pas seule dans une salle d'attente...Et si jamais c'était plus grave que prévu?

L'attende fut longue, trop longue à mon gout et quand il revint dans la salle d'attente, "soigné", j'observai alors ce qu'avaient fait les médecins. L'entendant juré encore une fois, je lui fit un sourire. "C'est bientôt fini, il faut se dire cela. Avec ces strippes, vous n'en n'aurez pas pour longtemps...On s'occupera de vous ". Quand je dis "On" je parlais des filles avec qui allait coucher et moi. C'est sûr qu'en rentrant à l'hotel, il allait avoir des centaines de filles à ses pieds, voulant le "soigner" de cette blessures...Et moi je l'attendrais, avec ma boite à pharmacie, entrant dans sa chambre après s'être soigner autrement...

Un médecin arriva, je me levai alors, attendant enfin le diagnostique final, un peu de crainte dans les yeux, je regardais ensuite mon patron alors qu'on annonça une commotion. Les lèvres pincés, il déclara du repos et... pas d'activité trop fatigante...L'homme à femme qui l'est allait devoir attendre avant de s'amuser un peu. Il allait pas approuvé cela. J'hochai la tête alors après que le médecin m'ai dit toutes les précautions pour soigner totalement Daniele. Après un bref 'merci', je repportai mon regard sur le blessé. " On sort de l'hopital, on s'arrête à une pharmacie pour votre ordonnance et nous retournons à l'hotel. Cela vous va Daniele?"

J'étais prête à rester avec lui toute la journée s'il le fallait. En sortant de la salle d'attente, je remarqua qu'il allait déjà un peu mieux. "On dirait que vous arrivez à marcher un peu mieux...Vous me le dites si vous voulez de l'aide ou si vous avez mal quelque part, je m'empresserai de trouver une solution! Appellez moi jour et nuit si il y a un soucis..."

Ma secrétaire était rassurante. J’avais vécu la plus longue journée de ma vie et elle arrivait quand même à me rassurer – même si, elle aussi, avait dû attendre des plombes ici. Pour elle, mes blessures allaient très vite guérir et un certain « on » allait s’occuper de moi. J’avais souris à ma secrétaire sachant très bien de quel « on » elle parlait. Dès demain, j’allais reprendre mes bonnes vieilles habitudes et cette journée sera loin derrière moi.

-Je n’en doute pas, dis-je en faisant un clin d’œil à Maria.

J’allais déjà beaucoup mieux avec les médicaments qu’on m’avait donnés tous le long de mon périple dans cet hôpital. Je ne sentais presque plus les lancements, ni les nausées ce qui était un grand pas. Je savais pas ce qu’il y avait dans ces médocs mais ils étaient puissants.

Un médecin nous avait interpellés pour nous annoncer le verdict de tous les examens que j’avais passés. Le médecin parlait à Maria de mon cas alors que j’étais dans la pièce – mais bon… Pouvais-je vraiment lui en vouloir ? Bref, le verdict m’arracha une grimace. Alité ? Pendant trois jours ? Trois putain de jours ? Il rêvait… Il rajouta même « pas d’activités physiques pendant 1 mois ». J’avais la bouche à demi ouverte de surprise. Putain, mais non… Maria écoutait attentivement alors que mon expression était claire : c’était la merde ! Après le speech du médecin, ma secrétaire l’avait remercié et avait reporté son regard sur moi pour m’expliquer ce qu’on allait faire ensuite et attendre mon accord sur la chose.

-Ouais. Barrons-nous d’ici, dis-je en ne regardant pas une seule seconde le médecin qui me privait d’un de mes passe-temps favoris avec son diagnostic à la con.

On était sortis de la salle d’attente et Maria constatait que mon état était meilleur.

-Oui, leurs médicaments font des miracles…, dis-je encore sous le choc de ne pas pouvoir faire ce que je veux pendant un mois. Ne vous en faites pas, je vous appellerais si quelque chose ne va pas. Vous êtes vraiment la meilleure…, dis-je n affichant un demi-sourire qui disparut tout aussi vite. Qu’est-ce que je ferais sans elle ? Je n’avais qu’elle, ici…

On était sorti de l’hôpital – enfin ! – et on avait démarré direction la pharmacie où Maria était allé acheter tout ce qu’il me fallait. Quand elle revint et démarra à nouveau, j’avais repris la conversation après avoir ruminer intérieurement ce putain de diagnostic.

-Maria… Je ne vais pas tenir un mois sans rien foutre, dis-je en m’exclamant d’un seul coup. Vous y arriveriez-vous ? Ne rien faire pendant un mois ? Vous ne croyez pas que trois jours sans rien faire suffira ?, dis-je en espérant que la réponse de ma secrétaire soit positive.

Après tous, les trois prochains jours allaient consister à faire nos bagages et rejoindre Indianapolis. J’allais pouvoir dormir dans le bus sans problème. Mais après ? Comment j’allais faire avec les filles moi ? Leur dire : « Non, désolé, je peux pas… J’ai une commotion… » Pff…

-Un mois d’abstinence… Nan, j’y arriverai pas, dis-je en soupirant.

Ouais parce que c’était quand même ça le plus gros problème.