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 « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}

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MessageSujet: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeDim 20 Déc - 16:52

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ft. Jacob Snyder


« Je n'étais pas quelqu'un de très facile, ça, il fallait l'admettre. J'étais plutôt quelqu'un de difficile, possédant un caractère de cochon. J'étais le genre de fille « tu fais ce que je veux que tu fasses » « j'obtient toujours ce que je veux. » Enfin, vous voyez le genre. Mais toutes les dames n'étaient-elles pas ainsi ? sinon, ce serait ennuyant.

Aujourd'hui, j'avais décidé de me balader dans Los Angeles, n'habitant pas loin du tout, je pouvais me permettre d'y aller à pied, passant par toutes les petites rues possibles. J'adorais marcher et je voulais garder ma taille fine. Donc je faisais beaucoup de marche pour équilibrer tout ça, je ne faisais que bouffer, à l'infini ! je ne pouvais m'empêcher, dès que je voyais du chocolat, des pâtisseries, de la viennoiserie, des bonbons... Et tous un tas de conneries. Bon, on va dire que je ne prenais jamais de kilos ou rarement. Mais tout vient à un point qui sait s'attendre et ainsi, notre corps, du jour au lendemain pouvait nous jouer de mauvais tours.

Mais je ne pouvais m'empêcher, j'étais arrivée devant un énormeeeeeeeeee centre commercial à Downtown. J'en avais l'eau à la bouche. À la base, je devais aller autre part, mais finalement, j'étais en route vers le centre commercial. Lorsque je sentis quelque chose me tirait brusquement un peu plus loin que le magasin. Mes deux bras étaient pris et je ne pouvais absolument plus bouger de moi-même. C'était vraiment le bordel, ça sentait la pisse, y'avait du vomi partout, des excréments de chats, des papiers partout, des chaussures et des habits abandonnés et encore pleins d'autres choses que vous n'oserez jamais imaginer.

Je tournai rapidement ma tête pour voir ce qu'il se passait, un groupe de jeunes me serraient fortement les deux bras. Ils finissaient par me lâcher, mais se servaient de moi comme punching-ball. Pis, ils me jetaient violemment à terre, en me donnant des coups de pieds assez secs dans l'estomac, je ne pouvais me rebiffer, j'étais bien trop faible devant cette bande d'un nombre incalculable.

J'avais également reçu des injures alors que je ne leur avais rien fait »

« Dégage, sale rousse, tu pus la mort.
Qui t'as dit de venir squatter ici.
Tu te crois belle avec ta tête pleine de merde ? Va refaire ta gueule la moche
»

« Et des rires qui n'en finissaient plus. Et des insultes qui fusaient encore et encore.
Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Être rousse, ce n'était pas quelque chose de facile, d'ailleurs, je ne voyais pas du tout, d'où venait cette discrimination envers les roux. Ils sont comme nous, ils sont comme les blonds, les bruns, les châtains... Ils sont juste roux, avec comme différences des taches de rousseur. Qui sont plus ou moins nombreuses, ça varier.
Tout le monde ne naît pas comme moi, avec d'innombrables taches de rousseur sur tout le corps. J'en étais remplie.
Je savais que peu de personnes ne m'appréciaient. Ils le disaient derrière mon dos. Mais, jamais ils ne m'auraient fait ce que j'étais entrain de subir à ce moment-là.
J'avais plus mal mentalement que physiquement à dire vrai, même si je crachais du sang et que ma bouche en était décorait.
Mes mains étaient salement éraflées quant à mon estomac, il en avait pris un coup. J'avais pris des coups un peu partout.
Après s'être arrêtés, ils recommencèrent une rafale de coups de pieds.
Malgré mes pleurs, malgré mes cris, personnes ne venaient à mon aide. C'était compréhensif, qui aurait eût l'attention de se pavaner dans ce genre d'endroit moisis...
Je ne voulais pas mourir ici, je n'avais que 17 ans et ma vie ne pouvait pas s'arrêter ici, je regardais le ciel, en priant Dieu pour qu'il me sorte de là, je le priais fortement, pour qu'il me vienne en aide. Je n'avais pas assez profité de ma vie, je n'avais pas été assez heureuse. Je voulais connaître cette sensation de "bonheur" que la vie pouvait nous procurer.
Non, non, je ne voulais pas que ça s'arrête là. »

© Billy Lighter

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Jacob Snyder
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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeDim 20 Déc - 18:49

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Ma clope en bouche, marchant sans même regarder devant moi, laissant les gens m'éviter sans faire attention à eux, j'admirais le tout nouvel album que je venais d'acquérir au centre commercial. J'avais foncé au Rock Paradise, chez le vieux Hunter Kurtz qui était aussi accessoirement le père de Sniper Kurtz qui avait disparu de la circulation il y avait un an de ça, sans qu'on sache ce qu'il était devenu si ce n'était qu'une otite virulente l'avait brusquement rendu sourd.

Je n'avais pas posé de question sur son fils au vieux Kurtz. Pas cette fois. La dernière fois, je m'étais gentiment fait remballé et j'allais lui laisser un peu de temps avant d'essayer d'attaquer à nouveau. Ce n'était pas méchant, ces questions, c'était juste que ça me tuait qu'un groupe talentueux comme The Army ait disparu comme ça, alors qu'ils étaient une de mes plus grande inspiration. Que leur musique me permettait de passer mes nerfs.

Et puis, ce n'était pas comme si j'étais journaliste pour L.A. People ou G&P... J'étais juste un fan qui s'inquiétait. Journaliste, certes, mais écrire des articles sur les meilleures recettes pour Hanukkah n'était pas vraiment le genre de journalisme auquel je rêvais... Or, c'était ce que je faisais pour l'instant, faute de mieux.

Bref, tout ça pour dire que j'étais ressortit du centre commercial avec en main ce que je pensais être désormais le plus bel album de ma collection. Tant graphiquement que musicalement. En effet, sur la pochette cartonnée noire figurait un prisme par lequel passait un faisceau lumineux blanc qui se divisait ensuite pour révéler la vérité : ce blanc pur n'était que le résultat du mélange de plusieurs couleur... Oh que c'est beau ce que tu penses là, Jacob ! N'empêche que certaines couleurs ne méritaient pas d'être, simplement parce qu'elles pensaient exactement la même chose...

Je retournai la pochette et lu la liste des tracks qui se trouvaient derrière. Je savais déjà, alors que l'album était sorti il n'y avait pas longtemps, à quoi elles ressemblaient et je pouvais en jouer une partie dans ma tête. Certaines étaient passées en avant-première dans l'émission de Vintage Joe. Et putain, j'aurais bien voulu réussir à en enregistrer une ou deux pour les passer sur L.A.SUCKS, mais je n'y était jamais arrivé convenablement. Pour la simple et bonne raison que je ne savais jamais quand elles allaient passer. Et ça m'énervait... Mais bon... maintenant, j'allais pouvoir le faire, même si ce n'était pas en avant-première...

Pas le temps de me réjouir... Des cris bizarres attirèrent mon attention, me faisant lever les yeux de mon album. Je tournai la tête dans cette direction et mon regard se perdit dans une toute petite rue parallèle au boulevard sur lequel j'étais en train de marcher. Je n'entendais pas ce qui se disait, mais je connaissais bien ce genre de bruit... Je l'avais déjà entendu une fois, il y avait longtemps. Et autour de moi, parmi les passants, personne d'autre que moi ne réagissait. Ça aussi, je connaissais...

Glissant mon disque dans mon dos, sous mon t-shirt que je rentrai dans mon pantalon légèrement pattes d'ef' pour le soutenir, je pénétrai dans la ruelle en marchant d'un bon pas. En me rapprochant, je pouvais comprendre ce qui se disait maintenant. Et j'accélérais à mesure que ma fureur montait, pour finir par courir.

C'était reparti pour un tour.

Cinq gars, ou plutôt des gosses de 16 ou 17 ans, soit plus de 10 ans de moins que moi, étaient en train de battre une pauvre gamine en l'insultant... Et tout ça pourquoi ?

Lorsqu'ils m'entendirent arriver, ils se tournèrent vers moi, mais je courais trop vite. Le premier n'eut pas le temps de fuir et pris mon poing dans sa gueule. Peu m'importait son âge. Ce qu'il était, un foutu persécuteur, me dégoûtait. Il tomba à terre, à la renverse. Les autres s'enfuirent et je couru après, aussi vite que je pouvais. Ma clope était depuis longtemps tombée à terre sans que je m'en rende compte et sans que je sache à quel moment je l'avais lâché. Je ne voyais plus grand chose, en fait... Je ne pensais même pas que la fille avait peut-être plus besoin d'une ambulance qu'autre chose... Je ne voyais qu'une chose. Fallait que je les choppe et fallait que je les supprime.

Mais ils se dispersèrent à un carrefour et pas moyen de savoir lequel poursuivre tellement j'étais furax. Mais ce que je n'avais pas oublié, c'était que j'en avais laissé un qui était déjà à terre, derrière. Alors, essoufflé mais pas calmé, je fis demi-tour, en marchant vite, pas en courant. Et l'autre gosse était toujours en train de gémir par terre en se tenant la mâchoire, à se plaindre, à côté de sa propre victime qui avait du sang plein la bouche... Mais l'idée ne me tiltait toujours pas d'aller chercher du secours. J'avais une autre promesse à tenir.

J'arrivai à hauteur de ce sale gamin, s'il méritait vraiment cette appellation-là. Je lui envoyai un grand coup de pied dans le ventre, comme je l'avais vu faire avec la petite. Puis, je l'attrapai par le col alors qu'il s'était mis à chialer. J'avais oublié que c'était un gamin mineur, que c'était un gosse, quelque part, pour moi, ce n'était qu'une sale petite merde. Je le plaquai au mur, passai mes mains autour de son cou... Et commençai à serrer.

J'avais une promesse à tenir. Une promesse que j'avais faite il y avait longtemps dans une cours de récréation...

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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeLun 21 Déc - 17:55

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« Oui, j'avais très mal partout, je ne pouvais à peine bouger. Je continuais mes appels de détresse pendant dix bonnes minutes. Mais, tout à coup, je vis une personne au loin courir à toute vitesse, cette dernière avait l'air tellement furax. Elle vint m'aider sans l'once d'une hésitation frappée ces misérables. Il y avait du sang qui giclait de partout, c'était assez effrayant à voir. Le mec n'y allait pas de main morte, il avait vraiment la soif de tuer en lui, il devait vraiment haïr cette bande de jeunes racailles. Il les dégommèrent tous un par un, ils ont pris la fuite, et ils étaient partis je ne sais où. Alors qu'il en resta encore un à terre, entrain d'agoniser. Je pensais que c'était enfin fini, que ma souffrance allé se terminer là et qu'enfin une ambulance aller venir pour panser mes blessures. Mais il semblerait que je me sois trompé. L'homme qui m'avait sauvé, ne pouvait se calmer et était sur le point de tuer la dernière personne qui m'avait frappée sans pitié. Parce que j'étais rousse, et que ça ne leur plaisait pas. Il l'avait attrapé par le col et le serrait violemment, je ne savais pas quoi faire. A par crier de tout mon être, mais je savais pertinemment que ce genre de réaction n'aiderait pas à calmer l'homme plus âgé qui m'avait défendu. Je lui devais la vie, mais maintenant, c'était à moi de lui devoir une dette. Le sauver de sa fureur, le sauver de son monde de violence. S'il réagissait ainsi, c'était que quelque chose par le passé lui était arrivé. Et qu'il n'en pouvait plus de voir des personnes innocentes se faire maltraiter pour un oui ou pour un non. Alors oui, il fallait que j'agisse très rapidement. De plus, j'avais horreur de devoir une dette à quelqu'un. J'adorais pouvoir venir en aide à quelqu'un, j'adorais aussi me sentir protégée par une personne charitable. Mais j'avais toujours l'impression de lui devoir quelque chose. Mais, aujourd'hui, c'était différent. Ce n'est pas "j'avais l'impression ", c'est "il le fallait. »

- NOON ! ARRÊTE !! JE T'EN SUPPLIE !!!

« Je peinais à me lever, mais avec un peu de motivation, je finissais par y arriver, en boitant de peu. J'allais tout de suite me diriger vers l'homme qui avait perdu la raison, je savais qu'il n'allait pas me faire du mal vu qu'il m'avait défendu. Je le pris dans mes bras afin qu'il puisse lâcher la personne qu'il serrait fortement. Je le poussais sur le côté. La victime finit par s'en allait et moi, j'avais toujours mes bras autour de l'homme plus âgé. Je pleurais à chaudes larmes et j'avais posé ma tête contre son torse. Il était vraiment en colère, je pouvais le sentir. C'était de ma faute... »

- Tu n'as plus besoin de t'acharner autant, si tu le tues, tu iras en prison à cause de moi. Et ce n'est pas ce que je veux.
Tu as réussi à me sauver de ces merdes, je t'en suis extrêmement reconnaissante. Je ne saurais jamais comment te revaudre autant d'efforts de ta part. Mais s'il te plaît, arrête... Et calme-toi dans mes bras, s'il te suffit de ça. Je ferais tout ce que je peux, malgré la douleur qui m'enivre, autant physiquement que mentalement.


« À vrai dire, je ne savais pas si ça l'avait calmé, mais au moins j'aurais essayé, je ne voulais vraiment pas que ce gars ait des problèmes à cause de moi, parce que j'étais trop faible physiquement, je ne voulais pas trop compter sur lui non plus. Mais c'est vrai que je lui devais une fière chandelle. J'avais vu la mort de près, mais une Bonne Etoile était arrivée à ce moment-là et m'avait sauvé. Peut-être avais-je eu tort de réagir ainsi, peut-être ma vie aller changer grâce à cette rencontre. J'ai fini par croire que Dieu m'aimait puisque j'avais été saine et sauve ce jour-là. »

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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeMer 23 Déc - 17:49

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Les larmes se mirent à couler...

« Couché dans mon petit lit, j'entendais des sanglots. C'était ma mère qui pleurait, je le savais, même si je n'avais que 5 ans... Mon père était partit en manœuvres pour une semaine et nous étions donc seuls dans notre petite maison, ma mère et moi.

Sans m'alarmer, je m'assis sur mon lit puis pivotait pour en descendre, frissonnant au contact de mes petits pieds nus sur le sol froid. Je ne dormais jamais, ou presque, j'étais trop occupé à monter la garde...

Car c'était la nuit que les montres attaquaient.

Je sortis doucement de ma chambre, avançant sans hésitation et sans avoir peur, mais en me faisant discret. Je n'étais pas encore totalement remis de ma naissance : j'étais trop petit et trop maigre pour mon âge, sans compter les diverses carences dont j'étais atteints mais qui, avec le temps, finiraient pas se résorber. Les médecins étaient particulièrement optimistes, estimant qu'il était heureux que mes problèmes de santé se résument uniquement à ces petits soucis techniques étant donné où et comment s'était déroulé la grossesse de ma mère...

Évidemment, dans leur diagnostique, ils oubliaient de prendre en compte que j'étais un gosse insomniaque, sujet aux crises de colère, et particulièrement angoissé...

Je traversai le couloir et pénétrai dans la chambre de ma mère, sans aucun bruit. Elle sursauta quand  elle me sentit grimper sur son lit. Elle me regarda de ses yeux pleins de larmes, elle me sourit et je répondis à son sourire avant de passer mes petits bras autour de son cou. Elle aussi était encore un peu trop maigre et ses yeux étaient encore cernés à cause, elle aussi, du manque de sommeil.

Parlant tout bas, je lui glissai à l'oreille.

-Tu as peur des monstres ?

Je lui parlais des monstres qui peuplaient les histoires qu'elle me racontait parfois, des monstres qui s'attaquaient à des personnes et des enfants innocents sous prétexte qu'ils étaient un peu trop petits, un peu trop grands, qu'ils avaient des yeux bruns ou un gros nez. Des monstres dont je savais déjà qu'ils nous entouraient de toute part, même si je ne me rendais pas encore vraiment compte qu'ils portaient des noms humains et n'avaient ni dents pointues, ni griffes acérées.

Ma mère me décolla un peu d'elle, se soustrait à la protection de mes petits bras et me souris à nouveau, les yeux toujours humides...

-Non...

Je fronçai les sourcils. C'était un mensonge et je le savais bien. Elle avait un accent allemand prononcé, mais je ne connaissais pas moi-même un seul mot d'allemand. Mon regard, contrairement au sien, était sec, déterminé et était fixé sur elle, sans jamais cillé. Quand son sourire qui se voulait rassurant se fit coupable, je me mis à genoux sur le lit, pour porter mon visage à hauteur du sien. Et je posai ma petite main sur sa joue...

-N'aie pas peur, ne pleure pas, maman...

Je souris, d'un sourire trop froid pour être celui d'un enfant de 5 ans. Puis m'approchai à nouveau de l'oreille de ma mère pour lui murmurer.

-Les monstres ont peur de moi.  »

Les larmes coulaient le long du visage de cette petite merde, puis dessinaient des sillons sur mes mains, le monstre pleurait sans que je lui donne l'occasion de pouvoir sangloter tant que serrait sa gorge. Je le regardais dans les yeux alors qu'il faiblissait, essayant désespérément de tirer sur mes bras qui l'enserraient. Je voulais les voir s'éteindre, mais surtout, je voulais voir la peur dans ces yeux. Cette peur qu'il s'était jusque-là tellement amusé à provoquer chez ses victimes.

Et brusquement, je sentis un choc, quelque chose de chaud qui m'enserrait. Et pendant une seconde, je cru que j'étais en train de prendre feu. Mais non, c'était les cheveux de la fille qui virevoltaient alors qu'elle me serrait dans ses bras en me criant d'arrêter. Je l'avais complètement oubliée. J'avais oublié jusqu'à la raison de ma fureur.

De surprise plus qu'autre chose, je lâchai ma proie qui, dans un premier temps, se laissa glisser au sol, crachota une ou deux fois, puis pris une grand inspiration avant de s'enfuir avec l'énergie qui lui restait.

Je restais interdit, les bras à demi levés, la fille qui m'enserrait le torse fermement, mais sans vouloir faire mal. Elle aussi devait être en train d'user ses dernières ressources...

-Mais... Mais qu'est-ce que tu fais ?!

Je comprenais pas pourquoi elle ne voulait pas me laisser faire alors même qu'elle était en train de me l'expliquer. Elle voulait que j'arrête, elle voulait que je me calme. Et moi, de mon côté, j'avais cette désagréable impression qu'elle m'avait enlevé le seul moyen de pouvoir me calmer.

Mais le monstre était parti maintenant, il avait eu peur. Il recommencerait certainement, mais peut-être pas tout de suite... Ce qui ne réglait en rien le problème. Qui sait ? Quand il aura grandit et que je serai devenu vieux, ce sera peut-être à moi qu'il s'en prendra.

Je baissai mon regard sur la fille qui captait maintenant toute mon attention. Merde... Elle était salement amochée. Sans arriver à me détendre, bien que ma colère était bien redescendue d'un coup, mon sens des priorités repris un ordre « normal »... Je sentais les larmes et le sang chauds de la jeune femme qui barbouillaient maintenant mon t-shirt.

-Il te faut une ambulance... Il me faut un téléphone.

Je me baissai un peu, détachant au passage et doucement ses bras frêles de mon torse. Je passai un de mes bras derrière sa nuque, un autre dans le plis de ses genoux et la soulevai... Je me rendis alors compte que j'étais en sueur... Je pris la direction du boulevard. Le centre commercial n'était pas loin, je trouverais un téléphone là-bas.

-On y va. C'est fini, c'est bon, n'aie pas peur.

De qui, des ces pauvres enfoirés qui s'étaient taillés à toutes jambes ? De leurs semblables ? Ou de moi ?

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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeMer 13 Jan - 21:51

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« Notre enfance compte beaucoup pour nous. D'un point de vue personnel, notre enfance permet de renforcer notre caractère, notre personnalité, prendre des décisions plus vite. Selon la vie vécue de chacun, ça change, on ne prend pas tout au même degré, car chaque personne à sa différence qui lui est propre, et selon sa pensée, il devient ce qu'il a envie, ou il devient quelque chose de transparent en agissant de sorte à ce que personne ne nous remarque. On veut tout simplement s'isoler, ne jamais laisser personne entrer dans notre vie, dans notre tête, ni dans notre cœur. Car, tous les souvenirs construits au fur et à mesure sont douloureux lorsqu'ils ne deviennent que les références du passé.

C'est ce que je ne voulais plus ressentir, de la tristesse, de la solitude, de la peur.
J'avais peur, très peur. Encore un souvenir douloureux que je n'arriverais pas à oublier de sitôt. Cette nouvelle agression qui ne changeait pas de d'habitude, et peut-être, en cet homme, avais-je réveillé de nouveau une bête sauvage ? Je ne connaissais pas ce jeune homme qui avait l'air totalement perturbé. Je ne savais pas du tout comment réagir. J'étais aussi perturbée, froissée bien plus que lui actuellement. Mais j'étais du genre à rebondir assez rapidement du bon côté.

Il avait l'air dans ses pensées pendant quelques secondes, avant de reprendre ses esprits, ce qui m'effraya de peu, je ne savais pas vraiment à qui j'avais à faire.
J'avais toujours mes mains enroulaient autour de son corps, c'était sans doute une sorte de protection. »

- Je fais en sorte que tu ne fasses pas de bêtise...

«  Je me mis à tousser et cracher du sang dans mes mains, j'étais dans un piteux étant, c'était sans dire, quelques mèches de mes cheveux avaient aussi du sang, et il y avait beaucoup de nœuds. Tout mon corps était paralysé et j'avais du mal à bouger, j'étais terrifiée... Je sentais ma tête tournée. Comme si j'allais tomber dans les pommes. Je me laissais faire là le jeune homme, qui finissait par se calmer de peu.

Il me portait dans ses bras tel une princesse, mais dans l'état où j'étais, je n'avais pas de quoi me réjouir. Je me laissais faire en continuant de verser mes larmes sur lui. Je sentais son cœur battre à toute vitesse, je le sentais nerveux. Je savais qu'après mon séjour à l'hôpital, il fallait que je m'excuse pour tout ce désagrément causé.

Je me rappelle comment mes parents s'occupaient de moi. J'étais plutôt délaissée, et j'ai fini par être placée en famille d'accueil, par la suite, je me suis débrouillée seule. Comme une grande fille. Ma vie n'a pas été toute belle, mais j'ai pas mal profité, et j'étais contente de tout ce que j'avais parcouru aujourd'hui. Car j'ai appris à aimer, mais j'ai aussi appris à détester, haïr, protéger, aider.
J'étais quelqu'un de relativement optimiste et soucieuse pour ses proches.

Malgré mon état pitoyable, je ne cessais de regarder l'homme qui me portait, en gardant un œil ouvert, doté d'un léger sourire qui s'étirait lentement sur mes lèvres. Je voulais le réconforter, lui faire, voir que tout allait bien se passer. Que c'était juste un mauvais moment à passer... »

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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeJeu 14 Jan - 11:15

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Une fois dans mes bras, elle fut prise d'une quinte de toux qui la fit cracher du sang. Signe qu'il était plus que temps que je me bouge le cul. Mais j'avais en même temps peur que trop la secouer lui fasse plus de mal que de bien. Alors je me mis à marcher vite pour sortir de ces petites rues à la con.  La pochette de l'album que j'avais bloquée dans mon dos devait être trempée de transpiration, si le disque n'était pas complètement cassé en deux. Mais au pire, ça pouvait se remplacer... Tandis que la vie de la jeune rouquine était unique et irremplaçable.

Je la sentais en train de lutter pour rester consciente, et j'essayais de l'encourager à continuer de se battre, serrant les dents.

-Reste éveillée, ok... Je vais trouver un endroit...

Il fallait que je puisse téléphoner et le plus vite possible. Une fois sur le boulevard, les gens s'écartèrent de notre chemin parce qu'on était couverts de sang, mais personne ne daigna faire un geste pour nous aider. Bienvenue aux USA, où chacun protège ce qu'il a et évite les problèmes... Et après, on s'étonnait que je n'aimais pas grand monde, que je n'avais pas de respect pour le commun des mortels. Mais qu'est-ce qu'il y avait à respecter, sincèrement ?

La jeune femme m'avait dit qu'elle voulait m'empêcher de faire une bêtise. Mais je croyais toujours dur comme fer que la bêtise, c'était d'avoir laissé partir ce gamin qui, dans quelques années, quand il aurait encore un peu grandit en taille et en méchanceté serait capable du pire. Je ne croyais pas à la rédemption... Et je n'étais pas enclin au pardon non plus.

J'entrai dans le premier commerce que je trouvai, heureusement, c'était un boulevard bourré de commerces, à deux pas du centre commercial. Il s'agissait d'un petit restaurant chinois qui était sur le point d'ouvrir pour le repas de midi. J'entrai et essayai de me faire comprendre de ses occupants comme je pouvais, mais comme j'étais un peu nerveux, voire même très nerveux, je n'étais pas sûr d'être très compréhensible pour ces gens qui restaient entre eux et qui, en dehors de prendre les commandes de leurs clients, ne maîtrisaient pas très bien l'anglais. Et je ne pouvais pas appuyer mes paroles par des gestes pour me faire comprendre vu que je portait la jeune femme.

-Verrouillez la porte !

Le père de famille, un homme au regard sage, sembla comprendre quand même qu'on était en mauvaise posture. En même temps, on ne pouvais pas faire plus compréhensible que le sang qui maculait les vêtements et les cheveux de la jeune femme. Il alla fermer la porte alors que le reste de sa famille composée uniquement de femme apparemment, s'exclamait dans leur langue.

Elle dégagèrent une table toutes ensemble pour que je puisse y coucher la jeune femme, ce que je fit délicatement.

-Je vais appeler une ambulance...

Je la laissai là deux minutes, en sécurité, vu que la porte d'entrée du restaurant était désormais verrouillée. La famille chinoise qui nous accueillait, sans en avoir vraiment le choix, était fort compréhensive... Le père m'indiqua où trouver le téléphone, accroché au mur dans un coin du restaurant. Je formai le numéro d'urgence et répondis à toutes les questions de l'opérateur, lui signalant quand même à la fin de, je cite : « grouiller son cul ».

Une fois mon coup de fil terminé, je retournai auprès de la blessée. Les femmes avaient apporté une bassine d'eau tiède et entrepris de nettoyer un peu le sang qui la souillait. Je m'approchai et elle m'invitèrent à m'asseoir tout près. J'en profitai pour soulever mon t-shirt plein de sang et retirer l'album que j'avais acheté il y avait de ça une éternité. Je le posai sur une table derrière nous, en tendant le bras. Une des femmes, la plus âgée, qui devait être la mère, me pris le visage entre ses mains en baragouinant des mots que je ne pouvais comprendre. Elle semblait regarder si je n'étais pas blessé moi aussi. Je lui dis que je n'avais rien, sans être sûr qu'elle pouvais me comprendre. Elle me donna alors une sorte d'éponge tiède pour que je puisse m'occuper de la jeune femme que j'avais ramené. Hésitant, je posai l'éponge sur le front de la jeune femme.

-L'ambulance va arriver. Je leur ait dit de se grouiller... Comment tu t'appelles ?

Doucement, peut-être un peu trop doucement, je nettoyai les traces de sang que je voyais sur son visage, espérant qu'elle n'allait pas encore cracher du sang... Elle était salement amochée. Je m'en rendait compte maintenant que je pouvais la voir clairement et je sentais ma colère tapie au fond de moi, mais qui avait tendance à gonfler, prête à bondir à la moindre contrariété. Les muscles de ma mâchoire se contractaient...

-Tu le dis, si je te fais mal...

Parce que ce n'était pas du tout mon intention.

© Billy Lighter


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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeJeu 7 Avr - 14:03

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« Je ne me rappelais pas d'avoir vu quelqu'un d'aussi gentil. Dans mes souvenirs les plus lointains. J'étais la risée de l'école parce-que j'étais rousse et les gosses étaient jaloux car je ne leur apporter aucune importance. Je ne faisais qu'observait l'horizon en me posant toutes sortes de questions. J'imaginais mon futur, comment cela allait se passer ?Je voulais rencontrer quelqu'un qui puisse m'aimer, me chérie, parfois me disputer parce-que je flanche, parce-que je m'en vais pleurer dans la salle de bain. Où peut-être parce que j'ai envie de me pendre. Je voulais rencontrer quelqu'un qu'il m'étouffe de ses bras, qu'il vienne me réveiller avec un sceau d'eau dans la gueule le matin, qu'il me prépare le petit déjeuner, qu'il me fasse peur, qu'il m'emmène à la pêche même si je n'aime pas ça, qu'il reste le soir, allongé sur l'herbe avec moi, me tenant la main fermement et en observant ces aurores boréales plus que magnifique, je voulais tout simplement une vie enrichissante et non monotone.

Je rêvais de ça ! je ne savais pas ce qu'il allait se produire aujourd'hui, mais je savais pertinemment que le changement était entrain de se produire, et qu'à nouveau je pouvais avoir confiance en moi. A nouveau, je pouvais aimer, librement et me sentir belle, faire des jalouses autour de moi, et rire de ces sarcasmes.

J'étais presque inconsciente, je voyais cet homme, s'occupait si bien de moi, je me demandais bien ce qu'il me trouvait, il n'avait guère hésité une seconde pour me sauver, il n'avait pas fais gaffe à la couleur de mes cheveux, à mes taches de rousseurs envahissants mon visage, qui désormais, et totalement tacheté de sang.

J'avais mal, oui, mais je n'avais pas de quoi me plaindre, je pouvais enfin respirer lentement, respirer calmement, me soulager, sourire. Je pouvais bouger mes membres librement, ouvrir un œil, et voir tous ces gens autour de moi. Et ces gens, qui, également prenait soin de cet homme. Je l'observais, de mes yeux à demi-ouverts. Et, je l'observais encore, il prenait soin de moi, il avait peur de me faire du mal, il avait peur d'appuyer trop fort.

Je me sentais bien, tout à coup ! ce sentiment d'être protégé, je ne pouvais que me sentir bien, de remercier Dieu de m'avoir sauvé, et le remercier de m'avoir fait rencontrer un homme si formidable. Il y avait une bonne étoile sur ma tête, j'en étais convaincu, maintenant. Ma vie allait changer. J'étais contente. J'étais placé sur une table, elle n'était pas très confortable, je crois ! mais j'étais stable et on me soignait, on me surveillait, de peur que je m'en aille dans le paradis. Je souriais vaguement, il y avait peu de bruit dans la pièce, simplement le bruit de l'eau se cognant contre les parois de la bassine, le bruit du gant que l'on essor, et que l'on vient déposer sur mon front. Nettoyant aussi tout ce sang sur mon visage, mes cheveux, et un peu tout le reste de mon corps.Je continuais de tousser, mais plus du sang, c'était sûrement pour évacuer toute cette pression.

J'entendais le jeune homme me parlait. Il avait une voix douce mais rock. Comme un vrai homme. Il était néanmoins très inquiet. Je m'empressais de lui répondre en haussant la voix, même s'il était difficile, j'étais encore un peu tétanisée...

- Je m'appelle Athénaïs, et toi ?

« Disais-je de ma voix la plus douce, en te lâchant un grand sourire. »

- Ne t'en fais pas, tu ne me fais pas mal. Bien au contraire.

« Je ne pouvais que le remercier pour tout ce qu'il avait fait, je lui devais ma vie, désormais, je ne pouvais plus le lâcher. »

© Billy Lighter




{ Bon bah finalement, j'ai pu le poster assez "rapidement"): D
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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeJeu 7 Avr - 16:34

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Je faisais très doucement, tremblant encore légèrement de colère, en épongeant le visage de la jeune femme. Une fois le sang nettoyé, je pus voir les milliers de magnifiques tâches de rousseurs qui maculaient sa bouille. Elle était magnifique, la perfection incarnée, et c'était pour ça qu'elle rendait les autres jaloux au point qu'ils s'en prennent à elle.

Il me semblait que, sans reprendre du poil de la bête, elle menaçait un peu moins de tomber dans les pommes, ce qui me rassurait un tout petit peu. Quand des gouttes d'eau coulaient le long de son visage, je m'arrangeais pour les essuyer avec l'éponge pour ne pas que ça la chatouille et la dérange.

Je lui souris enfin quand elle me dis son nom. Athénaïs, c'était pas courant ça, comme prénom. Elle me renvoya ma question...

-Jake... Jacob.

A elle, je pouvais le dire, parce qu'on était pareils, elle savait aussi bien que moi ce que c'était de devoir faire toujours attention, d'être une potentielle cible pour n'importe qui.

Elle souris beaucoup plus largement, ce qui illumina son visage. Je lui souris moi aussi plus largement en retour, et j'avais un sourire caractéristique. Elle était très belle, malgré ses blessures, et de ma main qui ne tenait pas l'éponge, je vins dégager les mèches de cheveux humides qui collaient à son front.

Elle m'affirma que je lui faisais tout sauf mal. Ce qui me rassurait un peu. Je tentai de me détendre. Ce n'était pas évident puisque j'étais nerveux tout le temps, mais je le fis un peu quand même. Et je sentis directement que mes muscles s'étaient contractés jusqu'à me faire mal, maintenant que j'étais à froid.

-Ok...

Quand son front fut dégagé, je reposai mon bras sur la table, le long de son bras à elle. Les raisons de son agression ne faisaient aucun doute pour moi. Déjà, parce que j'avais entendu les insultes que les gars lui avaient jetés. Mais dans tous les cas et même si j'avais eu tort, j'aurais cru que c'était à cause de son physique hors normes.

Elle se mis à tousser et je fus rassurer de voir que, cette fois, elle ne crachait pas du sang. C'était déjà ça. Je supposais que ça signifiait qu'elle n'avait pas d'hémorragie interne grave, même si j'y connaissais que dalle.

-Tu es en sécurité. Ils sont partis.

Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d’œil par la devanture du restaurant, pour en être sûr. Puis, je replongeai mes yeux bleu-vert dans les siens. Je savais que ce n'était que partie remise parce que des types comme eux, il y en avait partout, plein les rues.

Je frissonnai nerveusement à cette idée avant de lui dire.

-Je te dois une fière chandelle...

Je baissai un peu les yeux. Je savais que je m'étais encore emporté un peu trop fort. Mais j'avais vraiment du mal à me contrôler dans ce genre de situation. Si elle n'avait pas été là pour me retenir, je ne serais pas entrain de faire connaissance avec elle, mais je serais peut-être en train de me faire embarquer par les flics pour avoir tabassé un gars ou pire.

-Je t'accompagnerai à l’hôpital... Si tu veux... Y a quelqu'un que je peux appeler, que je dois prévenir ? Ta famille, je sais pas...


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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeDim 10 Avr - 23:06

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« Et puis, il y avait ce silence. Tout ce que nous entendions, étaient des bruits de fonds. L'horloge qui faisait Tic-Tac, une main impatiente où les doigts tapotaient nerveusement la table non-loin de nous. Des bruits de pas sur le vieux parquet mais bien entretenu, ça grinçait, c'est ce que l'on pouvait entendre. Mais, ce n'était pas un bruit déplaisant. On sentait aussi, le stress. Le stress à cause de moi, certainement.

Mais, je ne voulais causer aucune nervosité, car après tout, j'allais parfaitement bien. Le sang séché dans mes cheveux était désormais nettoyé et dans la bassine d'eau. Tous ces mauvais souvenirs, étaient mis de côté, pour le moment. Je ne me préoccupais que de mon bien-être et de celui de Jacob. Parce qu'il était mon sauveur, après tout.

Je l'observais, un peu plus, mes yeux s'ouvraient enfin. Mon regard perçant ne cessait de le poursuivre. Je ne voulais plus qu'il ne se fasse de mal. Je ne pensais qu'à son mental, son métabolisme, son pauvre petit cœur, tout son être, ce qu'il avait subi, je ne pouvais imaginer la douleur de son passé, de son présent, en bref, de sa vie actuelle. J'avais certainement dû faire remonter de mauvais souvenirs. C'est pourquoi, il fallait à tout prix que je fasse comme si de rien n'était.

Mentalement, je me sentais mieux. Physiquement, cela se guérissait lentement en entendant les ambulances, mais les soins de Jacob suffisaient amplement, je ne devais pas lui en demander trop ! aujourd'hui, ce jour, dont je me souviendrais toujours, ce jour-là allait être un jour important pour moi ; mouvementé, remplis en émotions. Oui, j'avais eu ma dose !

Je ne voulais en aucun cas lui donner l'impression qu'il me faisait du mal, car bien au contraire. Je ne pouvais que me sentir bien. Pour que je reste consciente, il me parlait, et il me parlait encore. Je voulais en entendre plus, mais j'avais peur d'être égoïste, peur de ce qu'il allait me dire. Alors, je ne disais rien, je l'écoutais, tout simplement.

Je ne cessais de lui sourire, je le laissais me regarder, même cela m'intimidait beaucoup. Parce que j'étais quelqu'un de très timide et me faire scruter du regard ainsi, j'étais très gêné et flatté à la fois. Je n'en savais rien, pour dire vrai.

Pour le rassurer un peu plus, je venais enlacer de mes deux mains ; mes deux mains écorchées, mais douces. Ces douces mains qui venaient lui enlacer son bras, ce bras si fort et si musclé. Et pourtant ce bras qui avait aussi pris de grands coups et qui en avait mis  lui aussi.

Je le tenais fermement en le rassurant qu'il ne me faisait en aucun mal. Je lui souriais toujours sans répondre, parce que cela m'épuisait, mais je pense qu'il le décryptait grâce à son regard dans le mien. Mes yeux, qui eux, le fixaient aussi et le surveillaient en secret.

J'adorais plus que tout ce silence, j'aimais aussi la voix de Jacob. Je ne pouvais la décrire comme elle était, mais tout ce que je pouvais dire, c'est que, rien qu'en le regardant, on se sentait protégé. Et à ce moment, je me sentais déjà aimée, d'une manière assez complexe, on aurait cru mon grand-frère, qui venait me sauver. D'un seul coup de pied et rien qu'un seul.

Une relation complexe qui s'éternisera à jamais.

C'est ce que je ressentais, là, tout de suite. »

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MessageSujet: Re: « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob}   « Heal wounds » (1973) {Privé Jacob} I_icon_minitimeLun 11 Avr - 16:46

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Plus les minutes, qui me semblaient extrêmement longues, en attendant l'ambulance, passaient, plus j'avais l'impression que la jeune femme se détendait. Elle n'était plus angoissée alors que moi si, si on mettait aussi de côté la colère que je n'arrivais pas à calmer. Elle finit par ne plus me quitter des yeux et elle avait choisi de sourire plutôt que de paniquer et de se laisser abattre.

Je souris en retour. C'était une petite battante que j'avais devant moi.

Elle avait arrêté de saigner, ce qui était aussi rassurant que le fait qu'elle ait arrêté de cracher du sang. Je préférais tout de même qu'elle soit emmenée à l’hôpital. De toute façon, je ne pensais pas qu'elle puisse se lever et marcher. Et puis je voulais être sûr qu'elle n'avait pas de blessure invisible et pire que ce que je pouvais voir.

Je serrai les dents, il était quand même incroyable qu'une bande de gamin ait cette putain d'idée de faire une chose pareille à une jeune fille qui n'avait rien demandé. Mais je n'étais pas venu à sa rescousse parce que c'était une jeune femme. Ça aurait été un jeune garçon qui aurait été dans le même cas, j'aurais fait tout pareil.

Je lui avais demandé si je pouvais appeler quelqu'un, prévenir sa famille, mais elle n'avait pas répondu. Ok, elle devait être un peu sonnée et je n'insistai pas. Il serait encore temps de faire ça une fois à l’hôpital. Car c'était clair dans ma tête : j'allais l'escorter jusque-là, même si je ne la connaissais ni d'Eve, ni d'Adam. Ce qu'on venait de vive ensemble était plus fort que n'importe quelle rencontre. Je savais, à défaut qu'elle puisse le savoir, que nous étions plus semblables qu'il n'y paraissait.

Je sentis ses petites mains fraîche prendre mon bras, mais sans forcer. Merde... C'était moi qui était sensé la rassurer, pas l'inverse...

Mon regard se replongea dans le sien, ma mâchoire se détendit un peu, dessinant sur mon visage une expression mi-interrogatrice, mi-surprise. C'était de la reconnaissance que je voyais dans son regard, mais pas seulement. Et j'étais maintenant persuadé que ces yeux-là, je les verrais encore, et pas seulement jusqu'à ce que l’hôpital me dise de me tailler de là parce que je n'avais rien à voir avec Athénaïs.

J'entendis alors la sirène puis vis les feu bleu. Le père de la famille asiatique qui nous avait offert ce refuge sortis pour leur faire signe de s'arrêter. Il débarquèrent avec le matériel adéquat et vinrent placer la jeune fille sur la civière sous mon regard méfiant alors que je ne cessais de leur tourner autour en leur ordonnant d'y aller doucement.

Il l'embarquèrent dans l'ambulance et je suivis, naturellement, embarquant à l'arrière moi aussi. L'infirmier qui était là me regarda alors en fronçant les sourcils.

-Mais vous êtes qui, vous, au fait ?

Avec un genre qui signifiait « t'as quelque chose à voir dans l'histoire, toi, mon pote ? ».

Sans hésiter, je dis alors, en pensant mentir...

-Son frère.

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