"Le mot de trop"

feat. June Wood

Pour l'avant-première de "Le mot de trop", film dans lequel June avait un rôle important, Zachary et l'actrice, sa copine, s'étaient rendus ensemble, en tant que couple parfait, à l'événement.

Sortant de la limousine le premier, Zachary Wolf fut fusillé par les flashs des appareils photos. Bien qu'il les entendait depuis quelques mètres déjà, les cris des fans assaillirent ses tympans. Sans un regard de plus pour le reste du monde, il se retourna vers la voiture, et tandis la main à June pour l'aider à en sortir. Quand le public la vit, il l'acclama d'avantage. Le moment d'un instant, Zach se sentait jaloux. Puis il se dit que dans quelques mois, ses fans crieraient encore plus fort quand ils le verraient arriver sur scène.

Ce n'était pas la première fois qu'ils assistaient à une avant-première ensemble, mais ce n'en était pas pour autant une habitude. Zach ne savait jamais vraiment quel personnage jouer à une avant-première. Il avait décidé, depuis la premier évènement de la jouer classy. Bien habillé, mais pas trop. Cette fois-ci, son trench coat ne laissait pas beaucoup en apercevoir de sa tenue, mais elle n'était pas déplacée ou rebelle comme à son habitude. Il aurait très bien pu la jouer "mec punk qui se fiche des codes vestimentaires", mais il n'était pas que musicien. Il était aussi un acteur, et c'est pour cela qu'il devait avoir une réputation clean, pour le moment. De toute façon, il pouvait changer d'attitude quand il le désirait, on mettrait ça sur le dos de sa "créativité" parce que c'était un "artiste".

Posant la main de June à son bras, ils commencèrent à avancer vers la salle de cinéma qui les attendait. Les caméras et les journalistes aussi les attendaient. La limousine qui les avait emmené derrière eux s'en alla tandis que la première journaliste les interpella. Jusqu'alors, Zachary n'arborait pas spécialement un sourire ou même une men heureuse, mais plutôt sérieuse. Cependant, quand la journaliste s'approcha d'eux, il se coinça sur le mot "sourire".

- La très attendue June Wood, accompagné de Zachary Wolf, vient juste d'arriver, expliqua-t-elle devant la caméra. Comment allez-vous ? Excitée pour cette première ? Comment pensez-vous que le publique va accueillir Le mot de trop ?

Voyant que la journaliste avait décidé d'ignorer Zachary, celui-ci regarda June répondre, lui lançant un regard languissant, devant la caméra. Il observa son profil, ses yeux, son nez, sa bouche qui souriait, et la façon dont étaient coiffés ses cheveux. Elle était vraiment belle June. Cela allait être enregistré, et les gens verraient combien Zachary aime June et ne se douteraient jamais que tout ceci était de la publicité. (L'était-ce ?)

Le mot de trop

Zachary Wolf & June Wood

Des cris. Des cris envahirent ses oreilles qui bourdonnaient. Zachary vint de s'éclipser de la voiture, et sur l'allée, les fans firent rapidement son apogée. June ne put s'empêcher de penser qu'elle n'aimait pas. Zachary était sien, elle n'aimait ni le montrer aux yeux du monde, et encore moins qu'on l'adule. Evidemment, elle était fière de la carrière de son copain, mais savoir que d'autres filles le regardaient, avec ce sourire béat, la titillait. Elle chassait vivement ces pensées qui auraient pu être qualifiées d'amoureuses. L'amour, un sujet idiot. Elle préférait éviter ce genre de sensations, en couchant avec d'autres, masquant son amour derrière un faux désintérêt total. Malgré les hurlements qu'on lui portait, Zachary ne se retourna pas, et il tendit sa main à celle qu'il était sensé aimer. Elle la saisit chaudement, délicatement. Cette main, il y a quelques années, elle aurait tout donné pour l'avoir sur son ventre rond. Zachary, c'était le seul qui le rassurait dans ce monde cruel et sali d'ordures. En même temps, ça en était effrayant. Elle le remercia d'un bref sourire, avant de se tourner vers le public qu'elle saluait d'une main, l'autre posée sur le bras ferme de l'acteur et musicien. Elle portait une longue robe noire à encolure américaine, qui berçait ses pas gracieux sur l'allée bordée de fans hystériques. June avançait, tout sourire, sans n'oser pour l'instant porter son regard vert jade sur l'artiste qui sagement l'accompagnait. Au fur et à mesure, les fans disparaissaient de son champ de vision pour faire apparaître des journalistes déchaînés. Les autres acteurs, réalisateur étaient déjà assaillis par la presse. La jeune blonde observait la salle de cinéma, d'un air transi d'amour. Il était beau, ce bâtiment. Et surtout, il était le fondateur de son succès, de quoi l'affectionner davantage encore. Une journaliste, jeune, brune, interpella le couple interrompant les rêveries de l'actrice qui lui décrocha un large sourire poli. June jeta un bref coup d'oeil à Zachary, pour s'assurer qu'il ne désirait pas prendre la parole avant de répliquer:

"Très bien, merci. Je suis ravie d'assister enfin à ce moment. Je pense que Le mot de trop va vraiment plaire au public. Mais je reste anxieuse, comme toujours. Heureusement que Zachary est là, sinon, je me serais déjà évanouie de peur, haha! Le réalisateur est génial. Bon, je me tais. Comme ça vous pourrez vous forger votre propre avis. "

Pour mimer ses gestes, June déposa son index sur ses lèvres finement maquillées avant de reprendre sa démarche lente, posée, calme. Les photographes les attaquaient de flash de lumière vive, auxquels le couple présentait quelques sourires pour finalement pouvoir poursuivre, ou entamer quelques discussions personnelles de voix basse. Cependant, ils s'étaient tus, et avaient avancé dans l'allée pour ensuite arriver dans la salle obscure où déjà on leur avait réservé des places. Bien placées certes, mais où chacun aurait le libre service de les photographier sans qu'ils ne puissent regarder silencieusement le long-métrage. Elle avait brièvement répondu aux quelques questions qu'on lui posait puis s'était installée. Elle appréhendait réellement ce film. Se voir jouer se révélait souvent gênant, surtout aux côtés de Zachary. Même si elle prétendait le contraire, le jugement du beau l'importait toujours. D'ailleurs, en y réfléchissant, elle l'observa. Habillé d'un trench coat classique, la chevelure brune légèrement peignée en arrière, et des yeux bleus envoûtants. C'était ça, qui l'avait tout d'abord charmé chez Zachary, son physique, et elle ne pouvait le nier. Puis, il avait cette classe, cette assurance naturelle qui allait tant à sa silhouette masculine. Ses yeux bleus, elle aurait rêvé de s'y plonger dedans éternellement. Un bleu translucide, clair, unique. Silencieusement, June vint déposer sa tête sur l'épaule solide du jeune homme, tout en prenant sa main à laquelle elle liait ses doigts. Elle lui chuchota, l'air de rien:

" Merci d'être venu. Je sais que tu es aussi occupé par ta carrière en ce moment. Merci d'avoir pris ce temps pour moi... Tu sais, je me demandais si... Tu vois toujours Maria? Watson. Et Gaiana? J'imagine que oui. Mais, je préfère en être certaine. Tu comprends..? "

Elle avait décollé ses cheveux auparavant ondulant sur son épaule, pour tourner son nez son interlocuteur. Le regard plongé dans le sien. Alors une chaude sensation vint l'étreindre. D'un coup, toutes ses peurs venaient d'exploser en des milliers de particules qui flottaient dans l'air. Lorsqu'il répondrait oui, ses doutes s'apposeraient de nouveau à sa peau claire, incapable de contrôler seule toutes les angoisses qui la perdaient.

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"Le mot de trop"

feat. June Wood

June mentionna son nom dans sa réponse, ce qui était une bonne chose. Il sourit encore plus par e fait que c'était une remarque humoristique, mais avec probablement un semblant de vérité. Ils continuèrent alors leur ascension vers la salle de cinéma qui les attendait, la bouche ouverte, s'arrêtant de temps en temps pour répondre à des journalistes ou signer des autographes.

Ils s'installèrent dans la salle de cinéma, sur les sièges qu'on leur avait assigné, dans les premiers rangs, le plus près de l'allée centrale. Alors qu'il observer tout le mouvement qui se faisait autour d'eux, les allées et venues, les gens importants et connus qui étaient venus et s'installaient eux aussi, il sentit la main de June dans la sienne et sa tête contre son épaule. Tournant alors la tête vers l'actrice, il lui serra un peu plus la main en l'écoutant.

- Oh, je t'en prie, lui répondit-il, j'ai le temps pour tout ce que je veux, et je veux venir ici avec toi. De quoi j'aurais l'air si je laissait ma petite amie venir seule à une de ses premières ?

Il lui déposa un baiser sur les cheveux, profitant de l'occasion pour inhaler leur odeur. De suite, il eut l'impression que ses muscles se détendirent.

- Maria ? demanda-t-il étonné. Non, elle me déteste plus que Dieu lui-même ! Et Gaïana... Bah, ça fait un moment que j'ai plus de nouvelles d'elle.

Il regarda devant lui, la scène ou le réalisateur viendrait faire un petit discours, une petite présentation de son nouveau film.

- Et toi alors ? laissa-t-il échapper malgré lui.

Il savait que June forniquait avec River Moriarty, un psychopathe qui se prenait pour un acteur. Zachary s'inquiétait toujours pour June quand elle allait le voir. Il craignait que ce monstre ne lui fasse du mal. Mais il la laissait faire, elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait, non ? Il savait aussi pour son nouveau manager. Mais c'est grâce à elle qu'il a pu le connaitre et l'avoir comme manager désormais. Il y avait probablement d'autre personnes, et Zachary s'efforçait de ne pas y apporter d'importance. Mais il était trop curieux.

Le mot de trop

Zachary Wolf & June Wood

Il est vrai qu'il aurait sûrement eu l'air d'un imbécile s'il ne l'avait pas accompagné. Pas que ce long-métrage soit le fondateur de la carrière de June, mais il avait son importance et l'avoir fait venir seule aurait sûrement fait parler la presse. D'une mauvaise façon, certes. Alors, elle sentit les lèvres de Zachary se poser sur sa chevelure blonde. Et, elle aurait aimé rester ainsi. Eternellement. Ne plus être actrice. Ne plus connaître Daniele, ou River. N'être plus que June, bercée dans ses bras. Elle aurait fondu en sanglots si elle l'avait pu, parce qu'elle le savait, elle ne pouvait rester ainsi. Elle s'était donc dégagée, même si son coeur ne demandait qu'à s'approcher du sien. Maria: éliminée. Tant mieux, si il y avait bien une personne sur Terre que June ne pouvait supporter, après sa mère, ça aurait été Maria Watson. Rien qu'à ce nom, elle frémit. Maria, c'était une belle blonde rivale. Jolie, grande, imposante, et l'air aussi fier que son patron, elle avait tout pour charmer les hommes. June, elle était plus effacée. Elle se la jouait Maria au grand écran, mais n'était qu'une Anita sur le plateau. Même si elle avait reculé son visage, le contact avec la main de Zachary continuait à la réconforter. Elle l'étreignit un peu plus fort lorsque le réalisateur monta sur scène. Il discourait sur les raisons de son long-métrage et remerciait sa troupe d'acteurs. Elle applaudissait vaguement lorsque cela était nécessaire, mais toute son attention restait portée sur Zachary, qu'elle toisait de ce regard épris. Il ne le remarquait certainement pas, cependant elle aimait être là. Avec lui. Un pincement au coeur la saisit de nouveau au nom de Gaiana. Gaiana et Zachary couchaient ensemble, elle le savait et ça lui déplaisait fortement. Mais, elle aussi semblait effacée du champ des conquêtes du beau brun. Elle doutait qu'il n'y en ait d'autres, et de peur d'être insistante préféré ne rien ajouter à ce sujet. Et toi alors? Elle fut immédiatement gênée, embarrassée. Comment avouer à l'homme qu'on aime qu'on fricote avec d'autres? Certes, c'était pour l'oublier, mais Zachary n'en savait rien.

" Je vais arrêter. Tout. Je... J'ai revu River, il y a peu. Je sais que tu ne l'aimes pas spécialement... Je vais arrêter de le voir. Et Daniele aussi. D'ailleurs... Avec Daniele, ça s'est bien passé? "

Baissant son regard fuyant sur le bas de sa robe, elle préféra ne plus croiser les prunelles étincelantes de Zachary. A ce moment, elle avait honte. Terriblement honte. Puis la salle était plongée dans un noir obscur. June ne ferait son apparition que plus tard dans le film qu'elle surveillait d'un oeil distrait. Arrêter tout, ça lui semblait impossible. Ses relations étaient pour l'instant bien trop ancrées. Daniele accepterait en hochant brièvement de la tête, sans trop d'intérêt. Les blondes dans son genre, il en avait un paquet dans sa liste de contacts. River, ce serait plus compliqué. Sans être jaloux, il serait certainement offensé qu'on puisse préférer quelqu'un d'autre. Il pourrait même se montrer violent. Tenir sa promesse se révélerait compliqué. De toute façon, cela devait être égal à Zachary. Il jouait parfaitement la comédie d'un homme amoureux, tandis qu'elle l'était réellement. Mais l'amour, tout ce que ça lui avait apporté, c'était des problèmes. Alors,les amants, elle s'en était toujours contenté. Puis Zachary est venu, et soudain, elle avait trouvé quelqu'un. Quelqu'un pour la faire changer d'avis. Quelqu'un qu'elle aurait pu aimé sans relâche. Soudain, sa propre voix se fit entendre dans la pièce désormais plongée dans l'obscurité. Une scène d'amour, évidemment.

" Mais je t'aime! Je t'ai toujours aimé! S'il te plaît! Reste avec moi! Regarde-moi, je t'aime!

Même fictivement, elle était éprise de quelqu'un à qui l'aveu serait trop douloureux. Comme si un mur d'impossibilités les écartait, elle posa son regard vide sur Zachary. Désespéré. Serrant davantage la main de celui-ci, elle vint poser son autre main sur leur paumes s'étreignant réciproquement. Elle rapprocha ses lèvres jusqu'au creux de son oreille et voulut dire quelque chose. Mais rien ne sortit. Sa gorge coinçait tout ses mots. Il était trop tôt. Il était inutile. Elle revint sagement à sa place, comme si elle n'avait rien essayé et se focalisa sur les images qui défilaient sur le grand écran lumineux.

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"Le mot de trop"

feat. June Wood

Le Loup esquissa un sourire satisfait quand June lui annonça qu'elle allait arrêter de voir Moriarty et Daniele. Il aurait voulu prétendre que ça lui était égal, qu'elle pouvait continuer si elle le voulait. Mais en réalité, il était soulagé de savoir qu'elle ne se réserverait plus qu'à lui. Au début de leur relation, il aurait vraiment penser que ça lui était complètement égal. Mais depuis quelques temps, il commence à apprécier de moins en moins ce système, le forçant lui aussi à coucher de plus en plus par ci par là. Depuis quelques temps, il était certains qu'il ressentait de la jalousie.

Couper les liens avec River ne serait pas une mince affaire, et il le savait. Il craignait que celui-ci ne se mette trop en colère ou qu'il refuse la décision de June, et qu'il lui fasse du mal. Ah ce moment-là, il n'hésiterait pas à lancer un poings ou deux.

Répondant à sa compagne au sujet de son nouveau contrat avec son nouveau manager, il observa le réalisateur déblayer son discours.

- Ça s'est bien passé, j'imagine. On s'entend bien pour l'instant et il fait très bien son job. J'espère qu'il deviendra pas un connard.

Il avait omis sa rencontre avec la chère Maria Watson, parce que réellement, il n'y avait rien a raconté. C'était la secrétaire de Ricci, June le savait, et Zach l'avait oublié. L'actrice devait se douter que la secrétaire était dans les parages quand il avait signé le contract. Mais il n'y avait rien à raconter, vraiment, se persuadait Zach.

Le film avait commencé, et Zach ne s'ennuyait pas, pas encore. Les plan étaient pour la plupart bons, et beaux. Les acteurs étaient okay, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander quand est-ce que sa copine apparaitrait à l'écran. Puis elle apparu et son coeur loupa un battement, enfin c'est ce qu'il cru ressentir. Enfin elle était là, elle était belle. Un visage familier qui lui réchauffait le coeur. Il se tourna alors vers elle et lui sourit d'un grand sourire, fier et joyeux, qui atteint même ses yeux, puis reposa son regard sur l'écran. Son sourire était un peu plus faible tandis que June posait son autre main sur les leurs. Feignant l'indifférence, il continua de fixer la projection. C'était une scène d'amour assez gnangnan, évidemment, comme Hollywood les aime. Cependant, il ressentit un pincement au coeur quand il vit June déclarer sa flamme à un inconnu, même pour de faux. Il l'imagina lui ces mots à lui. Puis il se l'interdit. Absurdités !

Du mouvement s'était fait sentir à côté de lui, et Zach savait que June s'était rapprochée puis écartée. Pourquoi ? Le chanteur évita de se poser la question. Il sentait les sous-entendus et les non-dits et ça l'étouffait, il décida alors de changer un peu de sujet. Repensant à ce qu'il pensait tout à l'heure, il dit :

- Tu sais, June, commença-t-il, ça me touche que tu décides de ne plus voir River. Si tu veux de l'aide pour le lui faire comprendre, fait-le moi savoir. Je n'accepterai pas qu'il te fasse le moindre mal, d'accord ? S'il fait quoi que ce soit, tu me le dis, et je vais aller le trouver.

Il avait chuchoté, espaçant ses mots pour qu'ils soient compréhensible malgré leur volume. Et il avait parlé sur un ton grave et sérieux. Parce que ce genre de chose, il le prenait très sérieusement.

Le mot de trop

Zachary Wolf & June Wood

Daniele Ricci était prétentieux, sûr de lui, arrogant, richissime, et fier, il avait tout du parfait connard. Néanmoins, même si cela n'était qu'en cas d'affaires avantageuses, il pouvait se montrer altruiste et serviable, des qualités que la presse oubliait souvent de lui vanter. Si l'entretien avec Ricci s'était bien passé, elle n'avait pas chassé l'idée qu'il avait sûrement fait la rencontre de Maria Watson, sa secrétaire. A ses dires, elle le rejetait comme la peste, cependant belle comme elle était, June ne put s'empêcher d'imaginer qu'il avait tenté de la séduire, comme tout homme qui passe au bureau de Ricci. Elle l'imaginait déjà la toiser de ses belles prunelles claires, tout en se moquant gentiment de sa dévotion à Ricci. Il était comme ça, Zachary, rieur parfois moqueur et provocateur. Ca faisait son charme. A la place de Maria, n'importe qui aurait certainement succombé. June tentait de se rassurer en se convaincant que Maria n'était rien d'autre qu'une ex sur la défensive, rien que ça, ni plus ni moins. Mais, qu'importe, elle n'y croyait pas. Il ne se prononça pas sur le fait qu'elle allait arrêter de revoir ses amants. Elle déglutit, une nouvelle preuve que son amour pour Zachary n'était guère réciproque. Son prétendu copain n'appréciait peu River, qu'il ne considérait ni comme un acteur de talent, ni comme une bonne personnage. Ce en quoi, il n'avait pas tout à fait tort, rapidement River pouvait se montrer troublé psychiquement. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, June avait même été poussée à l'embrasser par une lame sous la nuque. Un jeu, certes, mais sûrement bien trop dangereux pour une personne sensée.

Le temps passait, les scènes défilaient alternant entre polar prenant et romance usuelle. L'histoire était simple, un policier, une prostituée, un meurtre. Les scènes étaient bien cadrées, et le bruitage donnait toute l'ambiance au long-métrage. Lorsqu'on l'apercevait à l'écran, certains se retournaient pour observer June, vérifier qu'elle ressemblait à ce à quoi la caméra la faisait ressembler. Elle décrochait un sourire, et se plongeait de nouveau dans le film dont elle prévoyait chaque réplique dans sa tête. Puis soudain, la silhouette de Zachary mouvait pour s'approcher de la sienne. Il venait lui chuchoter quelques mots, certainement quelques compliments inutiles sur ses prestations modestes. Mais non. Il revint sur River. June se retourna alors vers Zachary, qu'elle regarda avec intensité:

" Arrête Zach. Je gère très bien ça toute seule. Faux. Et puis, River ne fait pas de mal à une mouche. Si. Il n'est pas violent avec moi, et... Je n'ai pas envie de te mêler à ça. "

Puis, doucement, comme pour conclure le sujet de River auquel elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser, elle vint embrasser le beau brun. Leurs lèvres se touchant à peine, se frôlant d'une délicatesse sans fin, elle reprit finalement place sur son siège où cacher les rougissements qui comblaient ses pommettes. Imaginer Zachary tabassait River pour le pur plaisir de défendre sa belle était un délicieux rêve qu'elle n'avait point la force de chasser. Mais, il ne le ferait pas. Elle ne le voulait pas. Ca ne ferait que les attacher davantage à ce rôle d'amoureux duquel elle essayait secrètement de s'espacer. Elle enleva sa main de leurs doigts chaudement liés pour caresser la joue de Zachary tout en le remerciant d'un bref et discret: " Merci, hein... ". Elle se replongeait par la suite dans le film, même si toutes ses pensées restaient tournées inlassablement vers Zachary à qui elle jetait quelques coups d'oeil de temps en temps.

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"Le mot de trop"

feat. June Wood

La réponse de la blonde n'était pas celle attendue par Zachary. Et il s'en senti humilié. Il avait proposer son aide, et elle ne l'acceptait pas. Mon cul qu'elle pouvait s'en sortir toute seule ! Il pouvait très bien sentir le mensonge dans les paroles de June. Lui faire croire que River ne lui faisait pas de mal était probablement la chose la plus absurde de la soirée, bien loin devant la scène qu'il était en train de voir à l'écran. ll la laissa cependant l'embrasser, mais il resta stoïque et distant, résultant à peine à un frôlement de lèvres.

Leur relation était basée sur des mensonges, certes, mais pas des mensonges qui pouvait nuire à la sécurité de l'un ou de l'autre. Et c'était exactement ce que faisait June. Il était blessé qu'elle lui cache ces choses. De plus, il aurait été ravi de pouvoir confronter River. Lui en mettre plusieurs dans la gueule aura été génial. Un moment de délectation. Evidemment, il n'en serait pas sorti indemne lui non plus. On parlait d'un réel psychopathe comme adversaire !

Sentant les doigts de l'actrice sur sa joue, il ne tourna pas le visage vers elle, mais seulement son regard tandis qu'elle le remerciait tout de même. Il ne voulait pas de remerciements. S'il y avait vraiment une chose qu'il regrettait chez lui, c'était cette envie de donner au gens qu'il considérait le mériter sans rien demander en retour. Ça faisait trop faible hein, trop altruiste pour une personne comme lui, n'est-ce pas ? Pourtant, aussi longtemps essaiera-t-il de cacher cet aspect de lui, c'était une de ses réelles nature qu'il avait probablement acquis de sa mère. Et refuser de l'aide, mais le remercie tout de même était une telle atteinte à son ego. Ce merci pour lui, c'était un "merci d'avoir essayé", faisant de lui un être pitoyable qui ne faisait qu'essayer.

Essayant de calmer ses pensées qui chauffait ses joues et son front, et qui refroidissait son visage, il essaya de concentrer toute son attention sur le film. Mais voir June enlacée avec un autre homme le rendait encore plus énervé, et il s'en maudit. Ce cercle vicieux de colère allait lui causer un arrêt de mort tôt ou tard. Se voir jaloux d'un acteur l'agaçait et le mettait en colère contre lui même. Satanés émotions ! Il préférait l'époque ou il ne ressentait rien et ou tout n'avait plus aucune importance.

Il tenta alors une diversion, une sorte d'échappatoire vraiment ridicule :

- J'aime bien ton-ta robe dans cette scène, dit-il a sa compagne en pointant du doigt sa projection à l'écran. T'as pu la garder ?

Il ne se souvenait pas d'avoir eu une conversation avec June sur les costumes qu'elle avait pu garder de ce tournage ou non.

Le mot de trop

Zachary Wolf & June Wood

Zachary était vexé. Absolument, complètement, vexé. Peut-être était-ce une atteinte à sa virilité, ou à ses qualités de sauveur ou de compagnon que de refuser son aide. Ce fut du moins ce que comprit June aussitôt qu'il fit une moue attristée. Il semblait bouillonner intérieurement. Mais que faire? Lui demander de lui tenir le bras jusque chez River? Ou pire, lui demander de le dire à ses côtés? Hors de question. Ca aurait été un aveu de faiblesse que la jeune actrice ne pouvait désormais se permettre. Et qui plus est, elle aurait très peur de voir revenir l'acteur avec un bleu sur l'oeil, ou encore la mâchoire en sang. Mais, peut-être ne s'interrogeaient-ils pour rien. Peut-être que River approuverait d'un bref hochement de la tête. Mais, peut-être pas, et cette hypothèse angoissait le jeune couple. Alors, suite à ce dialogue d'incompris, Zachary gardait cet air distant, ailleurs qu'on ne lui reconnaissait point.

Le temps passait, et un silence embarrassant s'installait entre les deux célébrités qui faisaient semblant de ne s'intéresser qu'au film. Leurs pensées, pourtant, vagabondaient sur des myriades de thématiques. L'amour, leurs relations respectives, ce couple bidon qu'ils présentaient à la presse. C'était en tout cas ce qui occupait l'esprit peu tranquille de June. Celle ci passait nerveusement ses doigts sur sa cuisse, à la recherche de mots. A la recherche des mots qui feraient revenir Zachary. Des mots qui berceraient une vérité trop crûe. Des mots que ses lèvres n'osaient prononcer alors qu'ils en brûlaient les bords. Elle cherchait les mots qu'elle avait pourtant déjà trouvé. Puis, après quelques minutes passées dans leur coin, dans une ambiance froide et gênante, il vint briser le silence. Avec une question stupide, et inintéressante. June le savait, la robe, il s'en moquait complètement. C'était sûrement pour passer à autre chose, pour faire comme si leur précédente conversation n'avait pas d'importance. Cependant, elle en avait aux yeux de la jeune blonde qui s'insurgea en chuchotant:

" Arrête, je t'en prie. Je ne veux juste pas te mêler à ça. Je me suis embarquée toute seule là dedans, je saurais bien m'en échapper. Je sais me débrouiller. Allez, fais pas la tête.

Elle tenta vainement d'arracher un sourire à Zachary, afin de se prouver comme à lui que le sujet était clos. June lui décrocha donc un rictus amusé face à l'ancienne moue boudeuse du musicien. Quant à la robe qu'il avait désigné, elle affirma avoir pu la garder sans pour autant s'éterniser sur le sujet facilement lassant. Des coups de feu résonnèrent alors dans la pièce. Enfin, elle se voyait mourir. C'était étrange comme sensation. Se voir perdre la vie. Elle aurait pu la perdre la vie, il y a quelques années, ça n'aurait rien changé. Même à l'heure qu'il était, ça ne changerait rien se convainquait June. Zachary, il irait retrouver une de ses amantes après avoir sagement fait le deuil devant les caméras, les autres... Ils passeraient outre. C'était ça aussi la vie, la mort. Et alors, tous les souvenirs douloureux resurgirent. La mort de son père qu'elle aurait rêvé d'un jour rencontrer, et de sa mère. Celle de sa mère était en réalité rassurant, mais elle ne pouvait se défaire de ce sentiment triste à l'idée qu'elle ne soit plus de ce monde. Elle se demandait alors ce qu'avait bien pu vivre Zachary. Leur passé, ils n'en parlaient que très peu et très vaguement, de quoi laisser peser les doutes et hypothèses. Zachary semblait confiant en son présent, comme en son avenir, sans être réellement prétentieux, il avait de l'espoir et des convictions qui, il le savait, les mènerait au plus haut d'une carrière flamboyante. Ayant cette fois définitivement tiré un trait sur le sujet qu'ils avaient d'abord abordé, elle demanda d'une voix légèrement fluette:

" Qu'est-ce-que tu veux faire après ça? Tu voudras rentrer chez toi..? "

Les plans de la soirée de June se dessineraient eux selon la réponse de Zachary. Elle retournait certainement chez elle, fatiguée, et irait s'étendre paresseusement sur son matelas, pleine de regrets en vue de l'absence de son compagnon à moins qu'il... Non, elle balaya cette idée, il avait sûrement d'autres occupations que de passer du temps en sa compagnie.

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"Le mot de trop"

feat. June Wood

June n'était pas stupide et elle avait vu clair dans son jeu de déviation. Il ne fallait pas non plus être trop futé pour se rendre compte de ses intentions. Zach comprit alors avec ses explications que si elle avait refusé, c'était parce qu'elle voulait se prouver à elle-même qu'elle pouvait gérer ça seule.

- Mais je fais pas la tête, répondit-il alors avec un air légèrement surpris et amusé. Très bien, si tu penses pouvoir gérer ça toute seule, je te laisse.

En tout cas, elle lui répondit tout de même à sa question. Apparemment elle avait pu garder la robe, et Zachary se sentit légèrement coupable de ne pas y avoir fait attention. Cette histoire de manager lui prenait la tête à l'époque, se dit-il alors pour se justifier. Un coup de feu qui provenait du film lui fit légèrement sursauter et sortir de ses pensés. Oh, June avait omit le fait qu'elle mourrait dans le film. Ce genre de film, avec une sorte de plot twist auquel il ne s'attendait pas forcément le mettait mal à l'aise dans le fait qu'il avait l'impression que le réalisateur avait l'avantage sur lui, et qu'il était sous son contrôle. Il ressentit alors ce même sentiment quand il vit voir June tomber, morte. Un sentiment de malaise, donc.

Mais ce n'était qu'un film, une fiction, et s'il le voulait, il pourrait quitter les lieux pour montrer qu'il avait toujours le control. Mais évidemment, il n'allait pas le faire. Ce serait ridicule.

Son regard était fixé sur l'écran, mais il ne voyait plus les images, il voyait des couleurs et des ombres défiler. Il avait un moment de vide, ses yeux ne clignaient plus. Effet de la fatigue probablement. June vint le tirer de ses pensés encore,  avec une questions sur ces plans de la soirée.

- Oh, euh, répondit-il en décollant péniblement son regard du vide en face de lui pour venir le poser sur la jeune femme à côté de lui. Je sais pas... J'ai des petits coups de fils à passer, mais je suis crevé et je sais pas si on me répondra à cette heure-là. Si t'es pas trop fatiguée, on peut aller boire un verre ?

Il avait proposé ça naturellement, pour passer un peu plus de temps en sa compagnie aux yeux de tous, et pas dans une salle obscure dans laquelle ils pouvaient à peine parler.

Le mot de trop

Zachary Wolf & June Wood

Une once de fatigue se lisait dans les prunelles claires de Zachary. Une certaine lourdeur s'imposait sur son visage doux que June contemplait. Le film semblait quelque peu l'ennuyait, sûrement lui même préoccupé par sa propre carrière. Elle espérait en tout cas sincèrement que sa relation avec Daniele lui permettrait d'obtenir rapidement de multiples contrats. A la réponse de Zach, elle esquissa un sourire, amusée et ravie. Boire un verre, seule, ça lui arrivait souvent. Mais, ceux partagés avec Zach ne cessaient de lui manquer. June fit mine de réfléchir aux futurs plans de sa soirée en observant le plafond, puis se retournant brusquement vers son compagnon pour croiser son regard, elle lui demanda doucement:

" Un verre avec Zachary Wolf, quelle chance. À moins que tu ne sois trop fatigué, je t'invite boire ce que tu veux, où tu veux. "

June  inspectait de nouveau le film, examinant chaque détails des scènes qui défilaient, chaque plans selon sa lumière et son cadrage. Elle passait d'un air rêveur sa main fébrile dans sa chevelure blonde qu'elle lissait de sa paume. Un sourire malicieux se dessinait jusqu'aux pommettes qui embellissaient son visage connu de tous, en imaginant passer un agréable moment de plus aux côtés de son copain. Malgré tout, elle savait que cela ne conclurait point, et que cela n'était rien de plus qu'amical ou publicitaire. Le public semblait apprécier le long métrage riant ou pleurant quand le réalisateur l'avait décidé. Ignorant ces réactions exagérées ou non, June proposa à Zachary:

" On peut aller au restaurant. Ou chez moi, si tu préfères quelque chose de moins... Enfin... Ça dépend si tu veux vraiment boire un verre ou le faire croire. "

Le film touchait par la suite à sa fin, dévoilant l'identité de l'assassin. Certains surpris, d'autres l'avaient parié, chaque réponse et commentaire se révélait être différent. Elle ne poussa qu'un bref soupir, anxieuse à l'idée de devoir trouver de futurs sujets de conversation alors que seuls ses doutes de compagne jalouse la rongeaient et brûlaient ses lèvres. Elle aurait voulu avoir des preuves de la haine que lui portait Maria, être certaine que Gaiana avait définitivement abandonné son amant. Elle aurait aimé s'affirmer comme la copine de Zach, la vraie. Pas celle qu'on présentait à ma télévision. June était incontestablement amoureuse de Zachary, et l'imaginer dans les bras d'une autre la désespérait. Pourtant, elle, elle ne se gênait auparavant pas à coucher avec un autre. Et maintenant, pour lui faire plaisir, elle disait désormais se révéler à lui. Tout allait trop vite dans sa tête, confuse entre publicité et sentiments réels. Qu'en pensait Zachary? Sûrement tout le contraire que ce que le coeur de June ressentait.

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