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 Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé]

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Olivia Cortez
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MessageSujet: Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé]   Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé] I_icon_minitimeMar 13 Juin - 3:38


Santa Is A Jerk !

Solo





J’ai peine à me contenir ! Nous sommes le matin de la veille de Noël et  j’ai si hâte de voir si mon vœux sera exhaussé ! J’fais le même chaque année et je n’ai jamais encore eu  le cadeau de mes rêves mais, si je refais le même chaque année, le Père Noël finira bien par en avoir marre et le réalisera !

Je me lève pour gambader jusqu’à la cuisine. Hmm ! L’odeur des préparatifs du festin de ce soir embaume la maison et fait gronder mon estomac. Je suis affamée, je pourrais manger une maison en pain d’épice en entier tellement ça gronde en dedans !

Mamita cuisine depuis un moment déjà pour le réveillon et c’est si plaisant comme atmosphère.  La radio passe en continu des chansons de circonstance ce qui ajoute à l’ambiance féérique. J’vais retrouver mamita aux fourneaux et je l’enlace.  Tout de suite, elle passe sa main dans mes cheveux et vient m’embrasser le front.

- Si seulement tu n’étais pas blonde , qu’elle ajoute alors.

Je fronce des sourcils en la regardant se remettre au travail. J’sais bien que je n’ai pas les cheveux d’un beau brun chocolat ou noir ébène mais, pourquoi  est-ce qu’elle a besoin de toujours me le rappeler ?  Plus je vieillis, plus j’ai l’impression  que les choses change entre ma mère et moi. Et je ne comprends pas ce que j’ai pu faire de mal pour cela.

J’avale sans grande conviction un bol de céréales. Quand on a l’odeur d’épices et fines herbes qui nous chatouilles les narines, difficile de savourer un petit déjeuner des plus quelconque. Je rince mon plat et je  lui propose de l’aider  avec les préparatifs et elle accepte en me donnant la tâche de rouler la pâte à beignets et l’emporte pièce pour bien faire les trous.

De temps en temps, quand elle ne regarde pas – quand je crois qu’elle ne regarde pas – je mange un morceau de pâte en rigolant. C’est comme du chewing-gum en moins…  élastic ! Mon p’tit frère entre à son tour dans la cuisine, les yeux encore à moitié fermé et je rigole de lui voir l’air.

- Mamita ! Mamita, c’est Noël ! , hurle t-il en allant lui enlacer une jambe. Haut comme 3 pommes,  Maximo est un véritable petit boute-en-train.

Il grimpe vite sur la chaise à côté de moi et vient me faire la bise et moi j’en profite pour lui mettre de la farine sur le bout de son nez.  Qu’est-ce qu’on rigole. Ma corvée s’achève rapidement avec l’aide de Maximo qui  façonne à sa façon des beignets difformes. Mais mamita  croit que l’important c’est l’amour qu’on y aura mis.

J’en fais donc un en forme de cœur. Celui là, je le mettrai  en réserve si le Père Noël à pense à mon vœux le plus cher cet année.


© Billy Lighter


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Dernière édition par Olivia Cortez le Dim 18 Juin - 3:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé]   Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé] I_icon_minitimeVen 16 Juin - 3:28


Santa Is A Jerk !

Solo




Il est bientôt 18heures et déjà la maison se remplis. Des oncles, des tantes, cousins et cousines ainsi que nombreux amis(es) de la famille sont venus célébrer Noël avec nous. Je me réjouie de les revoir et, aussi, je sens que ce Noël sera des plus particulier.

Si j’avais su…

Ma tante Rebecca m’attrape  dans le couloir alors que je sors de ma chambre et m’enserre les joues de ses deux mains grasses en me secouant légèrement, mais fermement la tête.

- Comme tu es pâle ! Grand Dieu ! Sors-tu de chez toi de temps en temps ?

- Laisse tomber Becca, ce sont ses mauvais gènes qui ressortent, la pauvre enfant !
, renchéri son mari, cinquième au titre, Octavio.

Mauvais gènes.  Y’a qu’à me regarder pour comprendre que je suis composé à 95% de « mauvais gènes ». Je préfère ne rien répliquer, et c’est probablement à cause du 5% de bons gènes. Mais puis que je veux que ce Noël soit parfait, je fais l’impasse sur les blagues redondantes sur ma génétique qui commence à me couler sur le dos comme l’eau sur un canard.

Mamita me demande d’aller l’aider en cuisine et je suis bien heureuse d’échapper aux conversations ennuyeuses et les éternelles questions du genre «   Alors les études ? » ou encore « T’as un petit amoureux, Olivia ? ». Mamita me désigne la table d’un geste de la tête et je vois les plateaux remplis de hors d’œuvres plus appétissant les uns que les autres. Je me saisis de deux et je pars faire la distribution.

Et là, alors que je passe de convives en convives au salon,  y’a l’oncle Bernardo qui s’exclame :

- Une blanche, au service des Latinos, j’peux mourir heureux !

Et je me retrouve là, figé sur place, sans savoir si je dois rire tout comme ma « famille » ou bien me mettre à chialer car en dedans, cette blague qui se voulait probablement inoffensive, vient d’enfoncer un peu plus profondément le mal être qui me ronge.

Je me ressaisi  et je continu le service quelques instants – par respect pour ma mère - avant de déposer les plateaux sur la table du salon et d’aller m’enfermer dans la salle de bain de la chambre de mes parents.

J’ai besoin de me rafraîchir et surtout, de visualiser mon rêve et de m’y accrocher de toutes mes forces. Ce sera un beau Noël !  Je ferme les robinets et j’attrape une serviette afin de m’éponger le visage quand j’entends la voix de mon beau-père s’élever depuis la chambre de mes parents.  Il est rentré plus tôt lui qui a dit ce matin manquer le début du festin… Il semble énervé et limite, paniqué je dirais. Et, mamita ensuite parle mais elle, elle est étrangement calme.

- Tu n’as pas l’air de comprendre, Maritza ! Ils sont sérieux cette fois, je n’ai plus le choix ! Je dois rembourser la totalité au plus tard le 28 de ce mois sinon je perds le garage ! Et la maison !

- Enrique, je t’ai dit de ne pas t’en faire, de l’argent, j’en ai !

- Tes économies ne suffiront pas Maritza !

- Fais-moi confiance. J’en ai…et beaucoup plus que tu ne le crois.


Ils marquent une pause mais je n’ose pas regarder par l’entrebâillure de la porte. Déjà que je me sens bien assez fautive d’avoir entendu un bout de leur discussion.  Enrique murmure quelque chose à ma mère et je l’entends jurer. Mamita sait jurer ?  Puis une porte claque et je recule quand mamita ouvre la porte de la salle de bain brusquement.

Visiblement elle ne s’attendait pas à me voir ici et elle est furieuse.

- Qu’est-ce que tu fais ici ?  Tu nous espionnes ?

-   Non ! J’étais simplement venue me laver les mai…

- Menteuse ! Sors d’ici !  Tu me déçois tellement Olivia !


Alors, moi, je la déçois ? Je reçois se reproche comme une gifle et je sors de la salle de bain tenant toujours la serviette.

Mon merveilleux Noël commence à battre de l’aile.  Mais j’avais rien vu encore….


© Billy Lighter


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MessageSujet: Re: Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé]   Santa Is A Jerk ! [24 décembre 1979] [Solo][Terminé] I_icon_minitimeDim 18 Juin - 3:43


Santa Is A Jerk !

Solo




J’sais pas vraiment comment m’accrocher un sourire maintenant. J’ère dans la maison comme une âme en peine en attendant que la soirée passe, que sonne minuit et qu’on ouvre les cadeaux.

Une chance qu’il y a Maximo pour mettre un léger baume sur ma douleur interne.  Je m’installe avec lui sur le sol de la salle de jeux et nous jouons avec son jeu de « Jenga ». J’suis pas fan de ce jeu mais qu’est-ce que je ferais pas pour mon p’tit frérot d’amour ?

Je le laisse gagner. Bien sûr ! J’vais pas lui gâcher son plaisir. Un enfant Cortez le cœur en miette c’est bien suffisant pour le soir du réveillon. Et y’a Rosalynn, ma p’tite sœur, la benjamine qui vient se joindre a nous. Elle ne comprend pas bien les règles du jeu pour ne pas dire pas du tout. Tout ce qui l’intéresse c’est de voir les blocs tomber et mon frère recommencer.

Je les regarde tous les deux. Leur magnifique peau basanée, doré comme le miel et leurs cheveux foncés.  J’leur ressemble en rien.  C’est toujours désagréable quand, une fois l’an, Mamita nous oblige à passer par la case photographe pour immortaliser la famille.

Trouver l’intruse.

Plus les années passes, plus c’est difficile pour moi de ne pas savoir.  

Abel réussis un joli coup en retirant un bloc à moitié de sa tour qui vacille mais ne tombe pas. J’allais en retirer un facile au sommet pour lui laisser le coup suivant mais un pied rageur vient abattre notre tour.

Sylvio vient de faire son entré.

- Hey ! T’as brisé mon jeu !, pleurniche Maximo.

- Il est pas brisé, crétin, il est éparpiller t’a qu’à le refaire ! de lui répliquer Sylvio.

Je me lève, Rosalynn dans les bras, avec l’intention de quitter la pièce mais mon demi-cousin m’attrape par le bras et m’ordonne de le suivre.  Je n’en ai pas envie, surtout que je sais d’avance que ça ne va pas me plaire mais il me serre très fort le bras  et je crains que si je m’énerve, je fasse peur à mon frère et ma sœur que je dépose par terre quand Sylvio me lâche enfin.

- Joue avec  Rosa, d’accord Maximo ? Je reviens tout de suite et on refera une nouvelle partie de Jenga si tu en as encore envie.

Mon frère ramasse simplement ses blocs de bois pour continuer et je sors de la pièce, Sylvio sur les talons puis il m’entraîne au sous sol. C’est là que se trouve sa chambre ainsi que le débarras de la maison et une pièce qui devait en principe servir d’atelier de peinture pour mamita mais elle n’a jamais vraiment fait de toiles.  La majorité du temps, elle peignait le portrait d’un homme, plutôt abstrait. Et la majorité du temps elle finissait par barbouiller sur la toile et jamais on a fini par voir un tableau terminé.

Dans la chambre de Sylvio, il fait froid, c’est humide et c’est le fouillis. Y’a des trucs partout sur le sol et sa table tournante tourne depuis je ne sais pas combien de temps, alors qu’aucun disque y est installé.  Il ferme la porte derrière nous et me pousse brutalement sur son lit, face contre le matelas.

Je retiens mon souffle, parce que j’ai peur. J’veux pas qu’il me fasse mal comme la dernière fois.  Mais la maison est pleine d’invités, il ne perdra pas son temps. Il se contente de relever mon chandail  et ce qu’il fait alors se passe de détails.  Je l’entends et ça me dégoûte. J’me retiens de pleurer, je sais que ça ne donnera rien et que ça ne lui donner que le goût de recommencer. Encore et encore.

J’sais qu’il a fini quand je sens un truc chaud au bas de mon dos.  Il ne me retient plus et a même la gentillesse de me nettoyer. Seulement quand je me relève avec la ferme intention de remonter à l’étage le plus rapidement possible, il me plaque contre le mur brutalement et entre sa main dans mon pantalon.

J’le vois prendre son pied et c’est la panique totale. C’est la première fois qu’il va si loin. Il me fait mal, il va trop fort.  Il faut qu’il arrête, j’veux pas, il n’a pas le droit ! Je relève subitement mon genoux et je viens lui heurter les couilles avant de lui cracher au visage et de le repousser de toute mes forces. Il est blessé – à son tour- et j’ai le temps de remonter.

J’tombe sur ma mère qui me rattrape, prête à me sermonner parce que la règle c’est «  on ne cours pas dans la maison » mais elle voit bien que ça ne va pas.

- Maman… c’est… c’est… Sylvio ! Il m’a touché… là. Il m’a fait mal !

J’croyais qu’elle allait exploser. Descendre au sous sol et lui foutre la raclée du siècle. Au lieu de ça elle reste muette et alors qu’elle allait prononcer quelque chose, Sylvio remonte l’escalier au même instant.

- C’est vrai ce qu’elle vient de me dire ?  Tu l’as touché, sous son pantalon ?

- Maritza ! Sérieusement ?  Tu crois vraiment que je pourrais faire une chose pareil ?
qu’il lui demande

Mamita se tourne alors vers moi et je sens son regard noir. Celui qu’elle nous sert quand on a dépassé les limites. Celui qu’on ne veut jamais revoir parce qu’on sait jamais si elle va péter un câble ou réussis à demeurer calme.

- T’es prête à tout pour faire ton intéressante ?  Cette famille ne te convient pas mais c’est celle que tu as ! Grandis un peu, Livia !

Au tour d’Enrique d’apparaître dans le petit cocus imprévus. Il n’a pas besoin de longtemps pour comprendre que quelque chose ne va pas. Mamita lui brosse un topo rapide de la situation et, contrairement à ce que je pensais, Enrique me crois et va à ma défense.

- Nous éclaircirons toute cette histoire demain matin, dit-il, mais pour l’instant c’est le réveillons et  tous nos proches sont ici. Alors vous allez me faire le plaisir de vous accrocher un sourire  sur le visage et toi, petit merdeux, tu reste confiner au sous sol et que je ne te vois pas remonter tant que je ne t’en aurai pas donné le feu vert.Puis, se tournant vers ma mère il dit : Maritza… C’est ta fille ! Pas la sienne. Faudra un jour que tu le comprennes !

Mamita lui lance le pire regard haineux que je ne lui ai jamais vu faire. Mon beau-père ne lui laisse pas le temps de répliquer qu’il m’entraîne avec lui au salon et déclare que, cette année, Papá Noel à devancé l’heure de la distribution des cadeaux et que c’est tout de suite.

Tous ont été bien gâtés cette année. Enrique à fait fort. Et bien que je ne sois pas en reste, mon vœu ne s’est pas exhaussé. Pas de trace, aussi minime puisse telle être de mon père. Le vrai j’veux dire.  Je remercie mon beau-père et ma mère, mes oncles et mes tantes et après avoir rangé tout mon trésor dans ma chambre,  je prends le biscuit en forme de cœur que j’ai préparé et je le balance dans la poubelle.

Le Père Noël est une ordure.  Vraiment !


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