Le tournage du clip approchait à très grand pas ! J’étais vraiment très emballé par le projet et j’espérais vraiment être à la hauteur des attentes du groupe.

J’avais pu rencontrer ma partenaire de tournage. En fait, ce n’était pas une actrice connu ou même inconnue mais la petite-amie de Billy Lighter en personne. Elle s’appelait April et était danseuse. Elle n’avait aucune expérience de tournage mais si Billy Lighter l’avait choisie c’était sûrement qu’il la croyait capable de pouvoir tenir le rôle.

Notre rencontre c’est très bien passée. April est quelqu’un de sympathique avec qui il sera agréable de tourner. Le clip étant violent, j’ai essayé de la mettre le plus à l’aise possible pour que les choses, quand on tournera, soient beaucoup plus faciles. Il fallait de la complicité pour faire ça et ce n’était pas facile à faire naitre rapidement avec une personne que je ne connaissais pas… Mais je pense qu’on s’en était bien sorti pour une première rencontre.

On allait y arriver !

Tout ça étant en ordre, il y avait autre chose qui me triturait l’esprit… Et cette chose, c’était River. Ça faisait un moment qu’il avait été envoyé à l’hôpital psychiatrique pour s’être introduit chez Axel Moriarty, le journaliste… Je connaissais River pour avoir longtemps tourné avec lui et jamais je ne l’aurais cru capable de ça… D’ailleurs, je n’étais pas le seul à avoir cette impression vu ce que j’avais lu dans L.A.People où Nathan J. Williams avait pris la défense de mon ami acteur. Une histoire familiale qui aurait mal tourné. Si c’était bien vrai alors River n’avait rien n’à faire là-bas…

Plus les jours passaient et plus j’avais envie de tirer ça au clair. Je savais que le seul moyen pour ça, c’était de voir River et d’avoir sa version des faits. D’essayer de comprendre ce qui l’a mené à finir là alors qu’il n’avait jamais eu le moindre ennui avant.

Ok, il faisait des rôles de tarés… Mais c’était un acteur. Ça ne voulait pas dire qu’il était un taré en vrai. Parce qu’il n’en était pas un ! Sinon, je l’aurais vu… Il est un peu spécial mais de là à l’enfermé, je suis vraiment dubitatif…

Bref, ça me perturbait bien trop et il fallait que je sache.

Alors, j’avais demandé à avoir une visite que j’avais obtenue. Je ne sais pas si c’était parce que je m’appelais Robin North mais les choses se sont vite débloquées…

Je me rendis, donc, là-bas et quand je me présentai à l’accueil on m’emmena dans une salle où il n’y avait qu’une table et deux chaises. Quelque chose de très sobre et de très sombre. River était là et portait une camisole de force. Ok… Je ne m’attendais pas du tout à ça. Je me tournais vers l’homme qui m’avait conduit jusqu’ici :

-C’est pas un peu exagéré ?

Il déclara que « non » et que c’était la procédure dans ce genre de cas difficile. Je levai un sourcil et il me laissa avec River non sans rester proche de la porte entre-ouverte.

Un cas difficile ? Je me tournai vers River et vint m’asseoir en face de lui. Je pris un air très soucieux en voyant mon collègue et ami dans un tel état.

-Salut River…

Je ne savais pas par où commencer… Pourquoi ils t’ont attaché ? C’est vrai ce que dit Moriarty ? C’est vrai ce que dit Williams ? Tu n’es quand même pas barge ? Je ne savais vraiment pas et je me mordis la lèvre avant de soupirer.

-Je suis venu pour voir comment tu allais. Cette histoire est complètement dingue. C’est vrai ce que Nathan dit ? C’est les Moriarty qui t’ont piégé ?

Quand je vous disais que je ne savais pas par où commencer. Je soupirai à nouveau.

-Pourquoi ils t’ont attaché comme ça ? Tu n’as quand même pas fait du mal à quelqu’un ?

Non, je ne pouvais pas y croire… Le River que je connaissais ne pourrait pas faire de mal à une mouche.

@ Billy Lighter

Je ne tenais assis sur la chaise que parce que la camisole était tellement serrée qu’elle me tenait droit. Et en plus, j’étais enchaîné à la table qui était elle-même boulonnée au sol. C’était pas… un peu exagéré ? Parce qu’ils m’avaient tellement mis la dose que c’était à peine si j’arrivais à garder les yeux ouvert. Même ma salive se faisait la malle à la commissure de mes lèvres si je ne faisais pas attention.

Oui… non… en isolement, je n’avais personne à qui refiler mes médocs d’autant plus qu’on me les injectait directement dans le bras et si possible avant que je ne retrouve assez de conscience pour me défendre.

La seule chose que j’arrivais à faire, c’était à parler d’une voix pâteuse, molle, presque inarticulée quand les effets du clonazepam étaient à leur maximum. Et je répétais encore… et encore… et encore la même chose, presque inlassablement…

-Elle m’a touché… Elle m’a agressé… Elle a essayé d’abuser de moi… Je me suis défendu…

Encore… et encore… et encore…

Personne ne me croyait. J’étais le malade, après tout, non ? Elle était psy. Alors c’était forcément moi qui mentais.

En réalité… Ni elle, ni moi ne mentions. Ni elle, ni moi ne disions la vérité.

Comment je me suis retrouvé assis à cette table encore… ? Mes yeux roulèrent dans mes orbites alors que mon regard balayait la pièce… Ah ouais… je me rappelle.

Robin…

Je secouai la tête pour essayer de me réveiller quand la porte de la salle (ou était-ce une cellule ?) s’ouvrit… Je reconnus Robin entre deux profondes inspirations frôlant la somnolence. Lui aussi se demandait si ce n’était pas exagéré et je parti d’un rire à peine audible… qui pourtant, pour moi, me sembla résonner dans la pièce.

Robin s’installa de l’autre côté de la table et je laissai partir ma tête vers l’avant, le regardant en levant juste mes yeux bleus rougis vers lui…

-Salut… J’ai… entendu que tu avais une nièce… Ce truc est trop serré…

Je n’arrivais pas à bouger.

A ses premières questions je répondis « oui » de la tête… Oui Nathan a raison. Oui, les Moriarty m’ont piégé.

Mais désormais, ils étaient le cadet de mes soucis. Ils étaient passés au second plan, de même qu’Howard Stone. Parce qu’une nouvelle cible les avait tous surpassés. Il demanda pourquoi on m’avait attaché comme ça. Je déglutis avant de baver.

-C’est trop serré…

J’avais réellement les doigts qui étaient en train de s’engourdir.

Je papillonnai des yeux et marmonnai à sa seconde question…  A savoir si j’avais fait du mal à quelqu’un…

-Je me suis… juste défendu… Tout allait…

Ma tête partit en avant et je la relevai direct.

-Tout allait bien… Je pouvais voyager dans l’hôpital… Puis le Dr… Storm… est parti en vacances… Et elle… elle a essayé d’abuser de moi… l’autre psy… Elle voulait que je…

Je secouai ma tête pour ne pas m’endormir…

-Je me suis défendu… mais personne ne me croit…

@ Billy Lighter

J’étais devant un bien triste spectacle. River était attaché à une table et enserré dans une camisole de force… Lui qui n’avait jamais eu la moindre once de violence (hormis dans ses films mais ce n’était que des films) était traité comme quelqu’un de dangereux.

Je trouvais ça exagéré et tout ce qu’on me répondit c’est que c’était le protocole. Je leur en ficherais, moi, du protocole… Ce n’est pas comme ça qu’on traitait un être humain ! Surtout que le cas de River était sûrement plus compliqué qu’il n’y paraissait. Un type qui avait toujours été sympa ne pouvait pas, du jour au lendemain, devenir dangereux. C’était impossible… Il y avait quelque chose qui m’échappait dans cette histoire et apparemment ça n’échappait pas qu’à moi vu ce qu’avait dit Nathan dans L.A.People.

Bref, c’est perplexe que je m’étais installé face à un River dont le regard était complètement ailleurs. Il lui avait donné quoi pour qu’il soit dans un état pareil ? Ça me révoltait déjà ! Je comprenais que certains patients pouvaient être dangereux mais je ne crois pas que les shooté à mort soit une solution à leur problème. Surtout que je continuais de penser que River était incapable d’être violent au point de l’attacher comme ça et de le bourrer de médicament.

Ses yeux étaient rouges mais il trouva quand même la force de me saluer et de me parler d’Hope avant de se plaindre que c’était trop serré. J’eus un regard compatissant, triste et révolté à la fois.

-C’est ma cousine, en fait. Mais beaucoup de gens se trompent à causes des différences d’âge. C’est la fille d’Hank…

Je n’arrivais pas à sourire ne serait-ce qu’un tout petit peu. Pas devant le malheur de River qui me confirma en un hochement de tête que Nathan disait la vérité. Je savais qu’Howard Moriarty était un homme puissant qui avait beaucoup d’influence. Mais je ne savais pas qu’il utiliserait ça pour faire autant de mal à un être humain qui, en plus, était un membre de sa famille.

Bref, j’étais révolté et encore plus quand je vis River baver et encore dire que c’était trop serré. C’était vraiment triste à voir. J’aimerais vraiment l’aider.

Je me tournai alors vers la porte pour dire à très haute voix.

-Hey ! Il y a pas moyen de desserrer ses liens, non ?!

On entendait dans ma voix que je n’étais pas forcément content du traitement qu’ils faisaient sourire à River. Mais l’homme, de l’autre côté de la porte, m’ignora ce qui me fit froncer les sourcils.

Je me retournai vers River posant d’autres questions pour éclaircir ce qui avait fait qu’il était attaché de la sorte. Il marmonna avant de me dire qu’il s’était juste défendu.

-Défendu ? De qui ?

J’eus un réflexe quand la tête de River parti en avant mais il la releva tout seul. Ça allait être difficile d’avoir une conversation cohérente avec lui vu dans l’état qu’il était.

Mais il réussit quand même à m’expliquer que tout allait bien jusqu’à-ce qu’une autre psy le prenne en charge et essaye d’abuser de lui. Mes yeux s’écarquillèrent devant la révélation de River. On avait essayé d’abusé de lui et il s’était défendu… C’était horrible surtout que personne ne voulait croire River. C’est sûr que comme c’était lui le patient, il était difficile à croire. Mais tout de même ! Des gens profitaient parfois de leur pouvoir pour faire des choses horribles et River en était la victime !

J’avais du mal à garder mon calme devant cette situation.

-Une psy a essayé d’abuser de toi et personne ne t’as cru ? Ils n’ont même pas cherché plus loin ? Mais c’est horrible ! Ils auraient pu t’écouter et au moins mener une enquête… Il n’y a pas de caméra ici ? Et c’est pour ça qu’ils t’ont attaché comme ça ?

Je sais, je posais peut-être trop de question mais cette histoire me révoltait trop.

-Il faut faire quelque chose. Porter plainte ou quoi… C’est quoi le nom de cette psy ? Tu as revus le Dr. Storm ? Il sait quelque chose ?

Si je pouvais aider River, j’allais le faire. Il n’était pas question que cette histoire soit passée sous silence et que mon ami paye.

@ Billy Lighter

Les expressions du visage de Robin… ses réactions à ce que je disais, je ne les voyais presque pas. Toute mon énergie, je la dépensais à parler et essayer d’être cohérent, et aussi à faire en sorte que mon front ne s’écrase pas contre la table de métal entre nous.

-Ta cousine… ah ouais… Ouais j’ai un cousin aussi…

Je me perdais un peu… J’espérais ne pas me perdre de trop. Alors je forçais sur mes neurones. Tellement fort que j’en avais les larmes aux yeux rien qu’à lutter contre l’effet de la drogue.

Et je n’arrivais plus à me retenir de baver… Alors que je grognais sur mes liens trop serrés. Je ne sentais plus grand-chose, mais je sentais encore moins le bout de mes doigts.

Ouais… Ouais c’était vrai ce que Nathan disait. C’était vrai…

Robin cria alors qu’il fallait desserrer ma camisole. Mais la camisole resta serrée.  

-Ne crie pas… Plus tu cries… plus tu cries moins ils répondent…

Je rigolai doucement, mollement… Et puis expliquai, répondant tant bien que mal aux questions de Robin… Et mes réponses engendrèrent d’autres questions et je…

Mes yeux roulèrent sous mes paupières… Puis je rouvris les yeux pour regarder Robin…

-Le Docteur… j’ai oublié… Tyrel ?

Je rattrapai ma tête brusquement avant qu’elle ne tombe carrément sur la table.

-Je ne me rappelle plus… Je ne bois pas d’alcool… je n’ai… jamais pris de drogue ce qu’ils me donnent… me fous en l’air.  

J’ai besoin de reprendre le contrôle. Maintenant. J’ai besoin de retrouver mes moyens. Je rigolai encore, mais nerveusement.

-Je déteste cette sensation.

Robin s’emballa, attirant mon regard bleu sur lui… Focalisant le peu d’attention que j’avais sur lui… Je secouai la tête. Non. Personne ne me croyait…

-Ils heu…

Je secouai la tête…

-Elle m’a… on est allé faire un tour dehors… elle… Dans la cours des infirmiers…  Il n’y a pas de caméras là… Je ne pouvais pas… je ne pouvais pas aller là-bas…  

Je roulai des yeux et le filet de bave qui pendait de ma bouche tomba sur l’avant de ma camisole.

-J’ai brûlé au soleil… Elle s’est découvert la poitrine et… et elle…

Je balançai ma tête…

-Elle voulait que… que je lui fasse… Qu’on… Je ne voulais pas… Elle a provoqué et j’ai…

Je soupirai…

-Je voulais juste… que ça s’arrête alors... je lui ai fait mal…

Je renversai la tête en arrière, roulai des yeux et ris encore…

-Et elle aimait ça… Le pire… C’était qu’elle aimait ça.

Je redressai la tête et regardai Robin…

-Je… je ne suis pas malade. Cet endroit me rend malade.

@ Billy Lighter

-Oui, je sais…

Je disais ça avec beaucoup d’inquiétude dans ma voix alors que River disait que lui aussi avait un cousin. Un cousin qui s’était arrangé pour faire enfermé River ici. Parce que je commençais sérieusement à croire la version de Nathan maintenant que je voyais mon ami dans un tel état.

River était mal en point et drogué à mort au point que ses yeux pleuraient. Et, en plus de tout ça, il se plaignait d’avoir les liens trop serré. Alors, je criai à l’employé qu’il vienne desserrer les liens de River mais on ne me donna aucune réponse. D’après l’acteur, plus je crierais, moins ils répondront.

-C’est inhumain ce qu’ils te font !

Je disais ça sur un ton révolter avant que River ne me confie avoir carrément été abusée par une des psys de l’endroit. Je fus choqué par cette révélation. Des histoires sordides dans des endroits où les patients étaient vulnérables, on en entendait de temps en temps. Et River venait de me montrer, encore une fois, que ce genre de chose était bien réel. Ça amena plein de questions de ma part et, surtout, un peu plus de révolte.

Je n’allais pas laisser faire ça ! J’allais, après cet entretien, en parler à un responsable. Cette femme n’allait pas s’en tirer aussi facilement ! Parce que je croyais River.

Il me donna son nom mais n’était pas sûr que ça soit le bon. Il avait des trous de mémoire à cause de la drogue qu’on lui avait donnée, lui qui n’avait pas l’habitude. Mes lèvres se pincèrent.

-Oui, je vois que tu es loin d’être dans ton état normal. Ils ne peuvent pas te droguer à ce point. Ce n’est pas la solution.

Et je m’emballai de plus en plus alors que River avait vraiment beaucoup de mal à tenir éveiller et à suivre notre conversation. Cet institut était réputé à Los Angeles… Cet endroit était censé aider les gens, pas ruiner leur vie. Et tout ce que je voyais c’était qu’on était en train de ruiner la vie d’une personne que j’appréciais.

Mais je finis par me taire pour laisser le temps à River de répondre malgré la drogue qui coulait dans ses veines. Je l’écoutai m’expliquer comment cette psy avait procédé pour le piéger. La colère montait en moi au fur et à mesure de son récit. River laissait des blancs mais je pouvais facilement les remplir. Il tournait la tête tentant de la laisser droite riant de temps en temps de nervosité, j’imagine.

C’est histoire me rendait malade autant que cet endroit rendait River malade.

Le problème, c’est qu’il y avait peu de preuve… Pour ne pas dire aucune. Pas de caméra… Je me mordis la lèvre. Ce n’était pas pour ça que je ne pouvais pas aller plaider en faveur de River.

-Je sais River… Et moi, cette histoire me rend malade. Elle n’avait pas le droit de profiter de toi comme ça !

River n’avait fait que se défendre. Il avait agi sous le coup et je pouvais le comprendre. Il avait le droit de se défendre. C’est cette femme qui devait être virée pour ce qu’elle a fait. Voir même plus !

-J’irais parler aux responsables de cet endroit. Je leur dirais ce que tu m’as dit. Je leur dirais d’agir.

Même si ça sera ma parole contre celle de cette femme…

-Tu n’es coupables de rien, River… Je ferais tout mon possible pour te sortir de là. Tu n’as rien n’à faire ici. Que sa plaise aux Moriarty ou nous, je plaiderais en tas faveur. Et avec un peu de chance, tu seras sorti d’ici très vite.

J’allais tout faire pour. Ici, ils faisaient plus de mal que de bien à River.

@ Billy Lighter

Je faisais de mon mieux pour raconter à un Robin de plus en plus furieux ce qui s'était passé, comment je m'étais retrouvé là. Je ne savais pas comment j'y arrivais, mais je réussi à aligner quelques idées, les grandes lignes. Juste ce qui était nécessaire.

Robin disait qu'ils n'avaient pas le droit. Qu'elle n'avait pas le droit. Non... Non, elle n'avait pas le droit de jouer avec mes nerfs. Elle n'avait pas le droit de me pousser à bout. Elle n'avait pas le droit de jouer à la plus maligne.

Parce que j'allais lui montrer, moi, qui était le plus malin, même anesthésié par les médocs. Mais je ne savais plus son nom... Je ne me rappelais d'elle que son regard qui s'injectait de sang à mesure que je serrais son cou entre mes mains. Et cette pensée me fit prendre une bonne inspiration avant de passer ma langue sur mes lèvres... Et cette fantomatique bouffée de plaisir diminuée par la drogue me fit repenser à une chose.

-Elle a dit... Elle a dit qu'elle était nymphomane... Et elle était... Fière de ça.

Robin déclara qu'il allait aller parler au responsable de l'endroit. Je hochai la tête.

-Docteur Storm... J'aimerais revoir le Docteur Storm, pas elle...

L'avantage, c'était que les médicaments et les efforts que je faisais pour lutter contre leurs effets faisaient pleurer mes yeux, rendant mon travail d'acteur encore plus facile... Sauf pour ce qui était de parler et de compiler mes idées pour les distiller de façon cohérente.

Je croisai le regard de North quand il dit qu'il allait faire tout son possible pour me sortir de là... Que je n'étais coupable de rien. Je hochai la tête en soupirant... Je n'allais pas tarder à me faire dépasser par la somnolence, je ne sentais presque plus ma bouche et ma langue alors que j'essayais de parler, ce qui rendait ma voix encore plus inégale et faible et mes paroles étaient plus un marmonnement qu'autre chose.

-Si tu vas... Voir des gens là-haut...

J'étais persuadé d'être enfermé en sous-sol, mais ma perception des choses était complètement désorientée.

-Si tu y vas... Et que tu vois Kora, c'est une aide-soignante, tu peux... Tu peux lui dire que je vais bien?

Je fermai les yeux et soufflai.

-Merci...

Alors, l'infirmier qui ressemblait plus au sorteur du Crazy Ginger qu'à autre chose ouvrit la porte pour annoncer la fin de la visite. Je ne rouvris un œil que pour le fusiller du regard, avec ce qui me restait d'énergie et de conscience.

@ Billy Lighter