J’avais pris le temps avant d’avoir eu le courage d’aller Nell pour lui demander si je pouvais venir lui parler… Je savais, depuis peu, qu’elle était en couple avec Jordan Keller mais ce n’était pas tant ça qui m’avait freiner à la contacter mais bien dans quelle circonstances on s’était revu la dernière fois. Parce que, ouais, la dernière fois, j’étais arrivé chez elle l’épaule en sang et je l’avais contrainte à mentir à ce même Keller qui n’était, à l’époque, pas encore son petit ami…

Pourtant, Maitre Louis insistait. Il voulait que Nell témoigne en ma faveur lors du procès qui décidera de mon avenir dans les prochains moi. Pourquoi Nell ? Parce qu’elle était irréprochable. Le fait qu’elle soit bénévole était un véritable atout d’après mon avocat et il voulait absolument qu’elle soit de la partie pour me faire passer pour un bon petit repenti.

J’avais, donc, trouvé le courage de l’appeler pour qu’on puisse se voir et c’est, donc, vers chez Jordan Keller que je me rendais. Apparemment, Nell avait trouvé un créneaux où autant Jordan que Grant ne serait pas à la maison pour qu’on puisse parler tranquillement. Car, ouais, je ne lui avais pas dit pourquoi, précisément, je voulais la voir. J’avais simplement dit que c’était autant urgent qu’important. Urgent, ça l’était devenu parce que j’avais trainé à la contacter…

Pour me détendre, j’avais mis la musique à fond dans ma voiture. La maison de Keller se trouvait dans l’Eastside et je connaissais tellement bien le quartier que j’aurais pu y aller les yeux fermés… D’ailleurs, j’aurais sans doute aimer pouvoir fermé les yeux parce que, depuis mon match de boxe avec Amon, j’avais mal à la tête surtout quand le soleil tapait comme aujourd’hui. J’avais une légère commotion ce qui avait plus que moyennement plus à mon médecin traitant qui me suivait depuis mon traumatisme crânien en 74. Mais bon, les lunette de soleil aidait même si ma figure portait encore bien les marques du combat avec mes bleus et les strippes que j’avais sur l’arcade gauche.

Je m’étais garé devant la maison de Jordan. Le quartier où vivait le policier était plus calme que les quartier où sévissaient les Los Diablos ce qui rendait presque l’endroit joli… Je m’étais avancé jusqu’à la porte et après avoir pris un inspiration, j’avais sonné à la porte attendant que Nell vienne m’ouvrir.

Quand ce fut le cas, j’affichais un sourire.

-Salut, Nell.. Je suis content de te revoir. Tu as l’air en forme.

Elle en avait l’air même si je me doutais que ça ne devait pas être de tout repos tous les jours que d’élever un gamin comme Grant…

Elle me fit entré et je la suivis après avoir enlevé mes lunettes de soleil. La maison de Jordan était bien rangée et on pouvait voir pas mal de dessin exposé sur certains mur. Des dessins très bien fait qui devaient être ceux de Grant. En plus d’être un bon boxeur, c’était un artiste, il semblerait. Ce gamin était vraiment plein de surprise.

-Waw ! Pas mal la maison. C’est un bel endroit pour vous trois. Je te félicite, d’ailleurs. Vous formez un beau couple avec Jordan.

J’étais sincère. Nell méritait quelqu’un qui lui ressemble et je trouvais qu’elle et Jordan avaient les mêmes valeurs.

@ Billy Lighter

Finan m’avait passé un coup de fil plus tôt dans la semaine pour me demander un peu de temps. Il avait vraisemblablement besoin de me parler et sans en avoir la pleine certitude, j’avais une petite idée de pourquoi il tenait à me rencontrer. Je lui avais donc proposer un moment alors que Jordan serait au travail et que Grant serait en classe. Nous serions plus tranquilles pour discuter et nous n’aurions pas besoin de nous inquiéter d’oreilles indiscrètes.

Le jour de la rencontre avec Finan, je restais à la maison. Jordan en avait plus qu’il ne pouvait en prendre sur ses épaules et je m’étais dit que ce serait une bonne idée que de nettoyer de fond en comble la maison. Quand il rentrerait ce soir, il trouverait une maison propre et il aurait même un bon repas chaud qui l’attendrait sur la table. J’aimais bien ce petit rôle de femme u foyer qui prenait soin de ses hommes.

Grant semblait mieux aller ces derniers temps. C’était peut-être l’effet de sa victoire lors du tournois de boxe. En tous les cas, il m’avait raconté sa soirée n long et en large sans oublier aucun détail ! Et moi, chaque fois, je l’écoutais attentivement comme si c’était la première fois qu’il me racontait son tournois. La fierté s’était imprimée sur son visage et sur celui de Jordan aussi. Il était fier de ce qu’avait accompli son pupille et ce genre d’attention faisait du bien à Grant. C’était donc peut-être pour cela qu’il se portait bien ces derniers jours.

Finan sonna à ma porte et j’allais lui ouvrir puis je l’invitais à entrer. Il avait bonne mine lui aussi. J’avais appris que Finan avait remporté le titre chez les seniors alors je m’attendais qu’il arbore quelques ecchymoses au visage mais non, il était frais comme une rose du printemps !

- Salut ! Entre.

Je le laissais passé devant puis je refermais la porte. Il trouvait que j’avais l’air en forme et ça me fit sourire. J’avais eu chaud à nettoyer tout le premier étage et je devais avoir l’air un tout petit peu négligé avec mon bandana dans les cheveux et mon t-shirt spécial grand ménage.

- Merci ! Toi aussi tu semble en forme pour le grand champion du tournois de boxe !

Je l’invitais à passer à la cuisine et une fois-là, je nous versais chacun un verre de thé glacé dans lequel j’ajoutais une tranche de citron.  

- Nous sommes à l’aise, c’est vrai. Et félicitations à toi aussi ! Un mariage, un bébé, une grosse année !

J’avais vu dans les magasines qu’il était en couple et que sa femme attendait leur premier bébé. J’étais sincèrement heureuse pour lui, il méritait tout le bonheur du monde. J’espérais qu’il ne serait pas assombri par un gros nuage gris. Le vent pouvait le pousser ailleurs, personne s’en plaindrait.

- Grant est revenu du tournois avec des idées de grandeurs démesurées. Je crois que ça lui a donné la piqûre. Je vais peut-être devoir me faire à l’idée et aller l’encourager.

Moi qui n’aimais pas du tout ce genre de sport dans lequel je ne comprenais tout simplement pas le plaisir qu’il y avait à frapper un adversaire. Mais si Grant aimait réellement ça, je pourrais faire l’effort de m’y intéresser.

@ Billy Lighter

Nell était apparue dans l’encadrement de la porte. Elle avait l’air en forme et je lui souris avant qu’elle ne me fasse entrer dans la maison qu’elle partageait maintenant avec Jordan Keller et Grant Custer.

Nell était habillée comme une guerrière du ménage et ça lui donnait un petit charme. Nell était une femme d’action. Quand ce n’était pas chez elle qu’elle bougeait partout, c’était à St-John où elle était toujours au four et au moulin afin d’aider les autres. L.A. est rempli de gens de toute sorte mais Nell fait sans doute partie de ceux dont cette ville à le plus besoin.

C’est pour ça, sans doute, que je suis là ici, aujourd’hui. Parce que j’avais besoin de quelqu’un qui avait une morale irréprochable pour me sortir du merdier dans lequel je m’étais moi-même mis. C’est comme ça que mon avocat l’avait présenté en tout cas…

Je l’avais trouvé en forme et elle me trouvait en forme aussi pour un champion du tournoi de boxe. Ça m’avait fait rire et j’avais enlevé mes lunettes de soleil qui cachait à la fois mon œil au beurre noir qu’une partie de mes strippes que j’avais à l’arcade.

-Ouais… Je dois avouer que je m’attendais à plus de marques. Mais le pire c’est ce qui ne ce voit pas. J’ai une migraine depuis mais ça va déjà mieux.

Elle me fit passer à la cuisine et elle nous servit un thé glacé. Je m’étais installé à la table de la cuisine et je la félicitai pour son couple avec Keller. Elle me renvoya les félicitation constatant que j’avais eu une grosse année. Je souris avant de rigoler un peu.

-Merci. Ouais, tout s’est passé très vite cette année. Les fiançailles, le mariage, le bébé, Guillermo qu’on a adopté. Il y a eu des hauts et des bas… C’était à la fois la meilleure année de ma vie et la pire. C’est assez bizarre comme sentiment.

Elle parla, ensuite, de Grant et du fait qu’il était revenu du tournoi avec des idées de grandeur. Il devait, en effet, être très fier de sa victoire presque inespérée. Nell disait qu’elle devrait peut-être se résoudre à aller l’encourager. Je me doutais que Nell n’était pas friande de ce genre de chose. Tiff n’aimera pas non plus voir Guillermo se faire taper dessus mais j’étais certaine qu’elle viendra l’encourager. Puis, la boxe reste un sport avec beaucoup de règles pour éviter, justement, des drames.

Même si… Le samedi… J’en avais vu des drames. Mais c’était une compétition illégale. Rien n’à voir avec les compétitions préparées pour les enfants qui sont, elles, légales.

-Il est doué, le petit. Il peut aller loin et s’il aime ça pourquoi pas faire carrière ? La boxe a l’air violent de l’extérieur mais ça offre de la discipline. C’est très bon pour un enfant et ça le sera encore plus quand Grant sera ado. Et si tu viens l’encourager, il se sentira valorisé. Ça aussi, c’est important pour un gosse. C’est comme ça qu’on en fait des gens bien.

Parce que je savais que c’était ça que Keller cherchait : que Grant devienne quelqu’un de bien. Et si Grant était spécial, j’étais sûr qu’on pouvait faire en sorte qu’il devienne un type bien. Suffisait qu'il soit bien entouré ce qui me paraissait être le cas.

-Ce gosse a plein de talent et il vous a vous.

Je fis un clin d’œil à Nell avant de boire un coup du thé glacé. Il était très bon. Mais il était aussi temps que je parle de ce qui m’amenait chez Nell.

Je me raclai la gorge…

-Si je voulais te parler, Nell, c’est parce que j’ai besoin d’un service… Mon avocat veut ressembler des gens pour témoigner en ma faveur lors du procès. Il pense que tu peux être un atout et que ça serait bien que tu passe à la barre pour…

Je fis la moue.

-Pour montrer que je ne suis pas dangereux pour la société. Enfin… Pour montrer mes bons côtés… Je crois que c’est ça qu’il veut.

J’avais légèrement baissé les yeux sur mon thé glacé. En réalité, je n’aimais pas demandé ce service là à Nell pour la simple et bonne raison que la dernière fois que je lui avais demandé un service, c’était de mentir aux flics.

@ Billy Lighter

J’avais su par Jordan et Grant que Finan avait remporté la final des seniors lors du tournois de boxe qui avait eu lieu à la salle de sport. En l’accueillant chez moi, je lui avais dit qu’il semblait en forme pour un homme qui venait de remporter un tel titre et, lorsqu’il retira ses lunettes de soleil, je constatais que malgré tout ce que j’avais entendu, ça n’avait pas été si facile que ça surtout qu’il ajouta que les marques sur son visages n’étaient rien en comparaison avec ce que nous ne pouvions voir.

- Je ne comprendrai jamais l’intérêt à se taper sur la gueule pour le plaisir.

Je n’avais pas dit ça sur un ton de reproche ou comme si je dénigrais l’intérêt que Finan avait pour la boxe. Je ne comprenais tout simplement pas en quoi la violence pouvait être sportive. Il y avait bien d’autre moyen et beaucoup moins violent de prouver que l’on était le plus fort comme de jouer aux échecs. C’était stratégique et ça demandait beaucoup de réflexion et sinon, il y avait des sports de compétitions, comme l’athlétisme si la force physique était le véritable enjeu.

C’est à la cuisine que je proposais que l’on s’installe pour bavarder, autour d’un bon verre de thé glacé. Finan me félicita pour ma nouvelle vie et je lui retournais le compliment puisque pour lui aussi, la vie avait réservée beaucoup de surprises. Il disait vivre à la fois la plus belle et la pire année de sa vie, comme quoi, le verre n’était jamais tout à fait vide ou plein.

- Ça fait beaucoup de choses à digérer en même temps.

Moi aussi, je devais m’ajuster dans ma nouvelle vie mais tout se faisait naturellement, sans pression et avec Jordan, tout était plus simple. Nous pouvions nous reposer l’un sur l’autre, nous soutenir et s’entraider. Je parlais à Finan de Grant qui était revenu de son tournois avec des rêves plus grands que grand et mon ami me confirma que Grant avait le talent pour aller au bout de ses rêves. J’allais devoir passer par-dessus mes principes pour l’encourager dans la voix qu’il semblait avoir trouvé pour s’exprimer.

Pour Grant, je pouvais le faire.

- Je compte bien aller l’encourager. Je ne serai peut-être pas la plus bruyante dans la salle mais Grant pourra compter sur moi, c’est certain !

Je serais une bien piètre personne si je ne faisais pas l’effort d’accompagner Grant qui ne demandait que ça, qu’on le soutienne et qu’on l’aime.

Ensuite, Finan entra dans le vif du sujet, la raison pour laquelle il voulait me voir et je l’écoutais attentivement sans l’interrompre. Je m’étais douté, un peu, que le procès lui pendant au bout du nez était ce qui l’avait mené à me contacter. Nous étions toujours des amis certes mais il y avait un moment que l’on ne s’était pas parlé et les visites de courtoisies n’étaient pas un point fort chez Finan.

Ce n’était pas un reproche, je n’avais pas non plus donné signe de vie depuis un moment.

En gros, l’avocat de Finan voulait que je vienne témoigner en sa faveur concernant le fameux soir où on avait tiré sur lui. Je baissais les yeux sur mon verre de thé glacé avant d’en prendre une gorgée. Je n’aimais pas repenser à ce soir-là et surtout à tout ce qui en avait découlé. Un bébé était mort avant de naître et une femme avait bien failli perdre la vie. Un homme avait également perdu la vie et j’avais dû mentir à Jordan pour protéger à la fois Finan et Ward Fleming.

- Est-ce que je vais être interrogée sur ce qui s’est passé cette nuit-là ?

Ça me mettait un peu mal à l’aise d’y penser parce que j’avais menti pour protéger Finan et ça avait également servi Ward également.

- Je témoignerai en ta faveur, Finan mais je t’avoue que j’ai peur que les mensonges que j’ai du dire ce soir-là m’explosent en plein visage et atteigne ma crédibilité.

Heureusement que j’avais déjà dit toute la vérité à Jordan mais n’en demeurait pas moins que ça aurait l’air étrange quand les gens liraient que la petite amie de l’inspecteur Keller avait délibérément mentis pour protéger deux hommes impliqués dans une fusillades avec morts.

@ Billy Lighter

Nell était, bien sûr, déjà au courant de ma victoire au tournoi de boxe mais, après avoir vu mes blessures, déclara ne pas comprendre l’intérêt de se taper sur la gueule pour le plaisir. J’haussai les épaules avant de simplement dire :

-La boxe, c’est plus compliqué que simplement se taper dessus…

Ce n’était pas qu’une question de force physique mais de mental, de tactique, d’agilité et de discipline. Ça permettait de développer beaucoup de choses utile mais en dehors du cadre des combats et je ne parle pas, ici, de taper sur les autres. C’était un sport comme un autre avec autant de qualités que les autres.

Mais je savais que Nell détestait la violence sous toutes ses formes.

On finit par s’installer à la cuisine où Nell nous servit un thé glacé. On s’était complimentés et félicités pour nos vies respectives. Mon année avait été mouvementé au point que ça avait été les montagnes russes émotionnelles. Nell constata que ça faisait beaucoup de choses à digérer en même temps et j’hochai de la tête pour confirmer. Et il y avait encore à digérer… La prochaine étape, c’est le procès.

Nell aussi avait une toute nouvelle vie vu qu’elle faisait partie de la vie de Keller et du petit Grant Custer. J’imaginais que ça ne devait pas être facile tous les jours d’avoir à sa charge, d’un seul coup, une gamin de 10 ans tel que Grant. Guillermo n’était pas tous les jours faciles à vivre mais Grant était encore plus spécial. Et je trouvais ça intéressant que Nell aille l’encourager à la boxe vu que le gamin semblait réellement adorer ce sport. Elle comptait bien le faire et je souris.

Mais, hélas, je n’étais pas ici uniquement pour donner des nouvelles… Non, j’étais là pour, une énième fois, demander un service à Nell. Je voulais qu’elle vienne témoigner à mon procès pour montrer au juge que je n’étais pas aussi mauvais que l’acte que j’avais fait le démontrait. C’était l’idée de mon avocat et il avait insisté même si je n’étais vraiment pas chaud à l’idée de demander encore une faveur à Nell qui, jusqu’ici, avait tout de même beaucoup de fois marcher sur son éthique pour ma petite personne.

Et, directement, Nell demanda si elle allait être interrogée sur ce qu’il s’est passé « cette nuit-là »… Elle parlait de la nuit où Sky s’était fait tirée dessus et où Nell avait été contrainte de mentir pour me sortir de la merde en même temps qu’elle sortait de la merde le pire psychopathe de Los Angeles… C’était de la peur que je pouvais voir dans la phrase de Nell. La peur que son intégrité soit remise en cause.

Je pouvais comprendre.

Elle se disait prête à témoigner en ma faveur mais avait peur que le mensonge dit cette nuit-là entache sa crédibilité…

Je soupirai…

-Je ne peux rien certifier Nell… Mais ce procès concerne ce que j’ai fait à Josh Walker au Dizzy Warhol et j’espère qu’ils vont s’en tenir à ça. Aux dernières nouvelles le mensonge que tu as dit à l’hôpital le jour de la fusillade a suffit à ce que la police n’ait pas chercher plus loin et pense que ce que j’ai fait quand Sky s’est fait tiré dessus c’est de moi-même me faire tirer dessus par un voleur dans le parc d’Hollywood…

Je bus une gorgée de thé avant de soupirer à nouveau me rappelant les mots de Grant qui m’avait parlé de cette fusillade me donnant l’information que Jordan Keller était totalement au fait de la vérité…

-Enfin… Grant Custer semblait au courant de la vérité sur ce jour-là… Tu l’as dit à Keller, c’est bien ça ? Je ne t’en veux pas… Mais ça m’étonne qu’il n’ait pas fait relancer l’enquête… Sauf s’il n’avait aucune envie que tu ait une ligne dans ton casier pour le mensonge.

Je ne disais pas ça pour faire des reproches à Nell ou à Keller. Non, j’essayais simplement de savoir qui savait quoi. C’est tout… Je n’en voulais pas à Nell d’avoir dit la vérité à l’homme qu’elle aimait.

-Bref… Tout ça pour dire que, en théorie, personne ne devrait te questionner sur ce jour-là vu que ça n’a rien n’à voir avec ce qu’il s’est passé entre Josh et moi…

Sauf si l’avocat de Josh enquête lui-même et cherche à pousser Nell au-delà de ses retranchements… J’aurais peut-être dû parlé de ça à mon avocat, en fait.

@ Billy Lighter

Pour Finan, la boxe était plus compliquée que de simplement se taper dessus mais je ne voyais pas ce qui pouvait l’être. Grant avait parlé se stratégie, de finesse dans la manière de porter un coup, de savoir repérer les failles de son adversaire et les utiliser à notre avantage. Ça devait être ç qui était plus complexe que de simplement enfiler une paire de gant et talocher allégrement son adversaire.

- Tu as sans doute raison. Je ferai un effort pour Grant mais je sais que ça ne sera pas facile d’y voir autre chose que de la violence gratuite.

La vie de Finan avait drastiquement changé dans la dernière année. Il s’était marié, il attendait un bébé, il avait adopté un garçon de l’âge de Grant et son groupe prenait son envol. Nous étions tous les deux à constater que la vie n’était pas à une surprise près. Nous avions avancé, chacun de notre côté après avoir presque fait un bout de chemin ensemble.

Finan n’était cependant pas venu me voir pour qu’on parle de nos progrès mais pour me demander un service. Il avait besoin que je témoigne en sa faveur dans son procès pour voix de fait sur un homme qu’il avait éborgné.

Sur le coup, j’eu peur qu’on m’interroge sur la fameuse nuit où il était venu chez moi après qu’on lui avait eu tiré dessus. J’avais dû mentir pour protéger mon ami et mon ex petit ami et même si j’avais par la suite été honnête avec Jordan, je n’étais pas fière de moi et j’avais peur que ma crédibilité soit varlopée si ça ressortait en pleine salle d’audience.

Je me sentis un peu bête ensuite parce que Finan, sans pouvoir me jurer que cette histoire ne reviendrait pas pendant son procès m’expliqua que comme il devait passer devant le juge pour son altercation qui avait coûté l’œil de Josh Walker. Je l’avais lu dans les journaux et je baissais un peu les yeux.

- Je suis désolée, Finan. Tu es là à me demander un coup de main et moi je m’inquiète pour ma réputation.

C’était surtout que je sentais que si je devais encore une fois me retrouver confronter à Ward Fleming d’une façon ou d’une autre, ça ferait définitivement craquer Jordan qui pourrait bien mettre un terme à notre relation. Vu comment les choses s’étaient déroulées lors du dernier entretient avec la psychologue, je sentais les ficelles fragiles.

- Si, je l’ai dit à Jordan. Je ne pouvais pas garder le secret pour moi, surtout pas vis-à-vis de Jordan. Je ne pouvais pas amorcer une relation de couple en lui mentant dès le départ.

Ça surprenait Finan cependant que la police n’ait pas relancé l’enquête mais Jordan m’avait expliqué ce qui s’était réellement passé et c’était aussi un truc que j’avais à porter sur ma conscience pour toujours et à jamais.

- Et bien un homme, Otis Washigton a prit le blâme. Il a été retrouvé dans l’appartement de Ward ce soir-là, je ne sais pas ce qu’il y faisait mais comme l’a dit Jordan, malheureusement, comme il a avoué avoir tiré sur Sky et qu’il est noir, ça a clos le dossier, aussi simple que ça. Jordan aurait aimé relancer l’enquête mais ses supérieurs ne l’auraient pas accepté parce qu’Otis a avoué…

Et pour ça, j’allais m’en vouloir toute ma vie.

- J’aurais prit le dossier, tu vois, si ça avait pu sauver la vie de cet homme.

Je pris une gorgée de mon thé glacée mais elle ne passa pas aussi bien que les précédentes. Mon breuvage avait un goût amer, celui des regrets. Je déposais mon verre en soupirant puis je replaçais une mèche de mes cheveux.

- Peu importe sur quoi on me posera des questions. Je viendrai témoigner en ta faveur Finan, tu peux compter sur moi. Je suppose que ton avocat me contactera pour me donner la date. Il voudra me rencontrer avant, tu crois ?  

Finan était mon ami et j’étais prête à aller aux barricades pour lui, c’est ce que faisaient les amis, pas vrai ? Ils s’entraidaient dans les bons comme dans les moins bons moments. J’allais faire de mon mieux pour que le juge se rende compte que mon ami n’était pas une mauvaise personne. Il avait dérapé mais ce n’était pas dans sa personnalité, il n’était pas quelqu’un de violent.

- Au fait, comment va Irish ? Il doit être devenu un gros matou !

J’aimerais bien adopter un chat ou un chien mais je ne savais pas si l’idée plairait à Jordan et Grant. Ça mettrait un peu de vie dans la maison et on disait que le contact avec les animaux était apaisant alors, pour Grant, ce serait peut-être une bonne chose.  

@ Billy Lighter

Nell comptait faire des efforts pour Grant et compte bien aller l’encourager quelques fois à la boxe. Je ne doutais pas qu’elle le ferait. Nell avait le don de toujours soutenir les gens pour qu’ils tirent le meilleur d’eux. Et ça même si c’est des causes perdues. Parce que, pour Nell, les causes perdues n’existaient pas.

Il faudrait sûrement plus de Nell dans le monde pour que celui-ci tourne rond.

Et c’est d’ailleurs parce que Nell était ainsi que mon avocat avait flairé la bonne affaire et m’avait pressé de demandé à Nell de témoigner en ma faveur dans le procès que j’avais à affronter très bientôt. Je n’étais pas à l’aise de demander une telle faveur à Nell alors qu’elle avait déjà fait beaucoup pour moi. Notamment mentir à la police afin que je ne sois pas pris pour appartenance à un gang criminel et trafic de drogue… Parce que, pour ça, j’aurais pris et pas un peu. Je le savais. Nell le savait aussi et avait fait en sorte de travestir l’histoire pour que je ne devienne, finalement, que la victime d’un vol à main armée…

Et c’est bien de ça que Nell avait peur. Que la vérité éclate et que son image soit à tout jamais entachée… Ça en plus des risques liés à la réouverture de l’enquête si jamais la vérité éclatait. J’expliquai que je ne pouvais absolument rien lui garantir mais que l’avantage qu’on avait ici c’était que, normalement, les avocats et juges se concentreront sur ce que j’avais fait à Josh…

Elle s’excusa alors disant qu’elle ne devrait pas s’inquiéter pour son image… Je lui souris doucement.

-Tu n’as pas à t’excuser. Je comprends.

Je disais alors que, en théorie, personne ne savait que ce qui était arrivé à Sky était lié à ce qu’il m’était arrivé. Bien que je dis tout haut que Grant Custer semblait au courant de la vérité. Nell confirma que c’était elle qui avait tout dit à Jordan Keller. Elle disait qu’elle n’aurait pas pu vivre avec Jordan tout en lui cachant un telle mensonge.

-Et tu as raison… Il y a rien de pire. Je sais ce que c’est. Au départ, Tiff ne savait rien sur mon appartenance aux Los Diablos et c’est bien mieux, finalement, qu’elle l’ait su.

Même si ça nous avait fait traverser plusieurs tempête. Mais ça faisait partie de la vie de couple. Mieux valait ça que de continuer à se voiler la face. Enfin, là, je parlais pour moi.

Ce que je me demandais, en fait, c’était pourquoi Jordan avait gardé ça pour lui au lieu de faire rouvrir l’enquête. La raison était simple : la paresse des supérieurs de Keller. C’était ce que je comprenais. Je savais qu’un autre s’était fait prendre pour ce qui était arrivé à Sky. Otis Washington. Je connaissais l’homme. C’était un consommateur de drogue et j’étais certain que Ward avait fait en sorte qu’il prenne pour que la police n’enquête pas plus loin. Je soupirai alors que Nell disait que elle aurait bien pris sa ligne dans son casier si c’était pour sauver la vie d’Otis…

-Fleming a dû le menacer ou quelque chose comme ça pour qu’Otis avoue un crime qu’il n’a pas commis. Je sais qu’Otis a une famille. Des enfants, notamment… Ça ne m’étonnerait pas que Fleming ait menacé d’éliminer ses gosses si Otis n’entrait pas dans sa combine. Ça serait du Fleming tout craché. Et tout le monde sait qu’il est tout à fait capable de tuer des enfants.

Je ne l’avais jamais vu faire… Mais les rumeurs disaient qu’il en était tout à fait capable et je savais que c’était tout à fait possible.

Nell finit par dire qu’elle viendra témoigner en ma faveur. Je la fixai avec une expression reconnaissante.

-Oui. Il te contactera, je suppose. Il devra te briefer, de toute façon, justement pour te préparer pour le jour J. Ainsi tu sauras à quoi t’attendre. Il est un peu spécial, mon avocat, mais Samantha m’a dit qu’il n’y avait pas mieux à Los Angeles. Maitre Louis, il s’appelle. Le genre méga cher. C’est l’avocat de Lola, notamment. Bref, Samantha a mis les petits plats dans les grands pour être sûr que je m’en sorte.

Et je lui en était reconnaissant. Tout comme pour la caution qu’elle avait payé…

Maintenant qu’elle avait accepté, Nell demanda des nouvelles d’Irish. C’était son chat avant qu’elle ne parte pour l’Europe et que je propose de garder Irish en attendant. Depuis, il ne m’avait plus quitté.

-Il va très bien. Et, ouais, il est devenu plus gros mais il est toujours aussi beau. Guillermo a eut du mal à s’entendre avec mais je les soupçonne d’être devenu meilleurs amis, maintenant.

Je rigolai avant de reprendre.

-Et toi ? En dehors de ta vie de couple ? Tu as cherché des nouveaux rôles ? Tu sais que tu as du talent, non ?

Nell savait jouer mais elle savait aussi chanter. J’étais sûr qu’elle pouvait faire carrière si elle s’en donnait les moyens.

@ Billy Lighter

Finan était venu ici me demander de témoigner en sa faveur pour son procès et moi, comme une égoïste, je m’étais inquiété qu’on puisse s’en prendre à ma réputation en mettant en relief le fait que j’ai pu mentir pour protéger Finan et Ward Fleming. Je me sentais honteuse d’avoir pu songer à ça bien avant de considérer la demande de mon ami.

Je m’excusais pour mon attitude alors que Finan disait comprendre. N’empêchait que j’aurais dû être plus prompte à aider mon ami et me soucier ensuite de ce qui pouvait m’arriver.

Jordan savait toute la vérité sur cette fameuse nuit car, comme je le confiais à Finan, je n’aurais pas pu vivre une relation de couple sereinement en ayant un poids comme celui-là su la conscience. À quoi bon s’investir corps et âme envers une personne en espérant la confiance et le respect quand nous n’étions pas en mesure soi-même d’offrir les mêmes bases ?

Finan avait lui aussi joué franc jeu avec Tiffany en étant totalement transparent et force était de constater que ça lui avait permis de développer une relation forte avec celle qui était aujourd’hui sa femme. Cela n’avait pas été tous les jours facile mais leur couple n’en était que plus fort.

- Ce n’est pas tous les jours facile ici non plus mais on s’accroche fort. Jordan et moi savons que notre couple vaut la peine qu’on se batte pour qu’il fonctionne.

Je faisais références aux rencontres avec la psychologues de Grant et Ward Fleming pendant lesquels j’avais ressentis la désapprobation de Jordan en vrac parce que je ne pouvais pas me positionner face à Ward comme il aurait souhaité que je le fasse. Je ne m’avançais pas plus que ça sur le sujet avec Finan car je n’aurais pas trouvé les bons mots pour expliquer ce que je ressentais pour Ward. Ou plutôt pour le liens relationnel qui subsistait entre Ward et moi. Je ne me l’expliquais pas moi-même et l’autre intéressé dans l’histoire avec s propre théorie sur le sujet.

Ensuite, il fut question de cette fameuse nuit, celle dont j’espérais qu’elle ne serait pas évoquée lors du procès de Finan et de comment Ward avait pu s’en sortir malgré mes aveux à Jordan. Ça ne finirait jamais de me hanter. Un homme innocent avec accepté de porter le blâme et malgré que j’ai eu les cartes en main pour faire éclater la vérité, le fait était qu’Otis Washington demeurait aux yeux de la justice le coupable tout désigné. Le dossier était clos.

- Je veux aller le voir, Otis, je veux dire. Je voudrais aller le voir en prison et lui demander pourquoi il prend le blâme alors que je peux l’aider à s’en sortir.

Mais comme le disait Finan, Ward le faisait probablement chanter avec des menaces et Otis préférait encore la prison à perpétuité que d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête pour le reste de ses jours. Mais si au m oins il acceptait mon pardon en me regardant dans les yeux, je pourrais tenter de tourner la page sur toute cette malheureuse histoire.

En attendant, je devais attendre l’appel de Maitre Louis, l’avocat de Finan. J’en avais déjà entendu parler parce qu’il gagnait pratiquement toutes ses causes et parce qu’il aimait beaucoup passer à la télé pour parler de ses procès finement menés. Et je savais aussi que c’était lui qui allait représenter Ward Fleming dans la cause l’opposant à Jordan pour la garde de Jordan.

- Maitre Louis aime bien toutes les genres de causes alors. Il représente Ward pour la garde de Grant, tu savais ?

Je me doutais que Finan n’était pas au fait de ce détail. Les avocats ne devaient pas faire l’éventail de leur client auprès de leur autre client. Ça devait relever du secret professionnel ou un truc dans le genre. Quoi qu’il en soit, j’attendrais son appel et je verrais si au cours de notre conversation, je le pourrais pas le faire tiquer un peu sur l’affaire l’opposant à mon petit ami.

Je profitais de la présence de Finan pour prendre des nouvelles d’Irish, le chat que j’avais adopté et dont j’avais dû me séparer le temps de mon contrat sur la comédie musical tenue en Europe. Apparemment, mon petit chaton avait bien profité et menait la belle vie chez mon ami avec sa femme et leur fils et ça me fit rire d’apprendre qu’au début, ce n’était pas la grande amitié entre Guillermo et Irish. Je me souvenais du chat comme était une boule de poils affectueuse et un brin possessive alors s’il avait adopté complètement Finan ou Tiffany, il ne devait pas avoir apprécié tout de suite de devoir partager son espace.  

- C’est ma faute !, rigolais-je. Je l’ai gâté comme un vrai bébé . Si tu veux, je passerai le voir cette semaine.

Il ne me reconnaitrait sans doute pas mais j’aimerais bien le revoir quand même.

- Non je pense que j’ai mis une croix définitivement là-dessus bien que ça me manque. Je ne me verrais pas m’investir là-dedans en ce moment, pas avec Ward qui demande la garde de Grant et Jordan qui en a plein les bras avec on rôle de père et son travail. Et puis la mission en arrache depuis qu’on a recueilli les orphelins. United For Youth nous aide mais c’est beaucoup de frais et les dons tout comme la main d’œuvre ce font rare.

En fait, il y avait eu un don substantiel à l’arrivée des enfants mais l’église reconvertit avait grand besoin d’entretient et Armand, notre homme à tout faire manquait de mains, justement et les besoins des enfants étaient constant.

- J’ai suggéré d’organiser un gala de charité. Peut-être que ton groupe et toi seriez intéressé à vous impliquer pour amasser des sous. J’aimerais bien, moi, travailler là-dessus avec toi… Si toutefois mon idée passe au conseil.

@ Billy Lighter

Je n’en voulais pas du tout à Nell d’avoir dit la vérité sur le soir de la fusillade à Jordan. J’avais moi-même était face à ce besoin d’être tout à fait honnête avec la personne que j’aime. Nell disait d’ailleurs que son couple valait le coup de se battre pour même si ce n’était pas facile tous les jours. J’hochai de la tête en souriant.

Malgré tout, Nell devra tout de même vivre avec le fait que son mensonge, le mien et celui de Ward avait conduit Otis Washington en prison alors qu’il était totalement innocent. Je devais avouer que je n’aimais pas ça non plus. Savoir qu’un homme purgeait une peine à vie alors qu’il n’avait rien fait, c’était horrible. J’étais persuadé que tout avait commandité par Ward. Ça ne faisait aucun doute. Mais Nell semblait vouloir se racheter de toute les façons possibles, de là même à aller jusqu’à la prison voir Otis. Elle voulait comprendre pourquoi Otis avait pris pour tous les autres. Et si j’étais persuadé que c’était grâce à des menaces, Nell semblait vouloir en avoir le cœur net.

-Tu pourrais… Mais fait attention. Les murs des prisons ont des oreilles…

Bien que je doutais que qui que ce soit ne veille relancer cette enquête. Otis était noir et avait un passé de drogué, il avait le profil du parfait criminel. Surtout que la police et la justice n’aimait pas vraiment avouer une erreur dans une enquête. Pourtant, ils avaient été à deux doigts d’avoir un bon gros coup de filet…

Le monde est injuste.

Malgré tout ça, Nell accepta de venir témoigner à la barre ne ma faveur. Je lui montrai ma reconnaissance en lui disant que Maitre Louis allait sans doute l’appeler et le briefer. C’est là que Nell avoua que Maitre Louis était aussi l’avocat de Ward dans le procès visant à ce qu’il obtienne la garde de l’enfant. Je levai un sourcil surpris d’apprendre ça.

-Quoi ? Ward a engagé Maitre Louis ? Comment il a fait. ? Cet avocat est super cher ! Ça gagne tant que ça d’être un foutu cher de gang ?

J’étais un rien révolté par la nouvelle. Parce que Maitre Louis était vraiment doué. Ça se voyait à sa façon de travailler. Je soupirai :

-J’espère que vous en avez un bon aussi… Parce que Maitre Louis, c’est du haut niveau.

Je plaignais sincèrement Jordan et Nell. Et j’espérais sincèrement que Grant ne tombe pas entre les mains de Ward. Le gamin méritait largement mieux. Sinon, je vais commencer à penser que l’Univers n’a pas envie de voir un seul Fleming être autre chose qu’un monstre.

Après ça, on parla d’un sujet plus léger qui n’était autre que mon petit chat, Irish. Il appartenait à Nell avant de m’appartenir et elle sembla heureuse d’en avoir des nouvelles. Elle avoua l’avoir trop gâté ce qui me fit rigoler.

-Il l’a été avec moi aussi. C’est ça le pire. Et, oui, passe quand tu veux, il sera content de te voir.

Je demandai, ensuite, des nouvelles de la vie professionnelle de Nell. Elle avait toujours eu du talent pour l’acting mais, aussi, le chant. Je me demandais si ça lui avait repris de tenter une carrière là-dedans. Mais elle déclara que « non ». Elle préférait s’investir dans son couple, actuellement, surtout avec tout ce qui entourait Grant. Elle voulait soutenir Jordan et je pouvais le comprendre. Sans compter que son travail de bénévole lui prenait du temps aussi.

-Oui, je sais pour United For Youth. Ivar bosse pour eux, aussi. Et… Disons que j’ai fait en sorte que les orphelins des Los Diablos finissent là. C’est un façon pour moi de me racheter pour ma carrière de Los Diablos. Même si c’est pas encore grand-chose pas rapport à tout ce que j’ai fait.

Je souris d’un maigre sourire.

-Mais, tu sais… Dès que la bataille judiciaire pour Grant sera terminée, je pense sincèrement que tu devrais aussi faire ce que tu aimes. Tu as du talent, Nell. Beaucoup de talent.

Il ne fallait pas qu’elle s’oublie dans l’histoire.

Elle me parla alors d’un gala de charité. Elle voulait y impliquer The Warriors et j’affichai un grand sourire.

-Avec plaisir ! Tu peux compter sur moi et les autres membres du groupe. Ils seront enthousiaste. Puis, ça sera l’occasion de me réconcillier avec les bénévoles de Saint-John.

Je rigolai un peu.

-Parce qu’ils ne m’aimaient pas beaucoup, avant…

Je fis un clin d’œil à Nell.

-Si jamais le projet se met en place, téléphone-moi, d’accord ? En attendant, je ne vais pas te déranger plus longtemps.

@ Billy Lighter

Ça faisait un moment que je réfléchissais à la possibilité d’aller rendre visite à Otis Washington en prison et discuter avec lui. Je me doutais que s’il n’avait pas parlé à la police ni même à son avocat, il ne se confierait pas à une parfaite inconnu mais j’avais besoin de lui demander pardon d’avoir contribuer inconsciemment à son triste sort. Finan ne tenta pas de m’en dissuader mais il me suggéra d’être prudente car les murs de la prison avaient des oreilles.

- Je m’en doute. Je ferai attention, promis.

Cette histoire là n’avait pas fini de nous hanter, je le sentais, mais pour le moment, il fallait concentrer nos énergies sur le procès de Finan et parallèlement à celui opposant Jordan à Ward et je confiais au passage que l’avocat de Fleming était nul autre que le fameux Maitre Louis, celui-là même en charge des intérêts de l’Irlandais. Finan était surprit et même choqué je dirais. L’avocat que lui avait trouvé sa manager était réputé pour gagner toutes ses causes, peut-être était-ce ce qui justifiait qu’il demande aussi cher de l’heure.

- Je ne sais pas comment Ward à fait pour l’engager et je ne suis pas certaine que je veux le savoir. Je me doutais que les choses n’étaient pas ce dont elles étaient en apparence. J’espère surtout que notre avocat ne se dégonflera pas en voyant qu’il a devant lui Maitre Louis et Ward Fleming.

Il fallait demeurer positif et faire confiance en la vie même si ce n’était pas toujours facile.

Irish, mon chaton qui était maintenant le chat de Finan avait une vie de pacha. Gâté et câliné à souhait, il ne manquait pas d’affection ni d’attention maintenant qu’il avait plusieurs mains pour le flatter. J’allais passer le voir un de ces quatre.

Finan voulait ensuite savoir si j’avais des projets professionnels de mon côté mais je lui expliquais que je préférais me consacrer à ma vie de famille. Jordan avait grandement besoin de mon soutient. Ce serait une mauvaise idée si je devais me mettre à la recherche d’un rôle surtout si cela m’amenait à quitter la ville, ou bien el pays. C’était pour cette raison que Finan et moi, ça n’avait pas fonctionné. Peut-être que ça me faisait craindre de perdre Jordan et Grant si je devais mettre un peu d’effort sur ma carrière.

Et puis St-John’s avait besoin de moi !

Il y avait tant à faire depuis que la mission hébergeait des enfants. Les dons ne suivaient pas les dépenses que tout cela engendrait et le bâtiment demandait lui aussi beaucoup d’entretien, trop pour ce que notre homme à tout faire pouvait accomplir par lui-même et engager des contracteurs n’étaient pas envisageable pour l’instant. Je caressais donc le rêve d’organiser un gala bénéfice pour récolter d’avantage d’argent et d’avoir Finan en avant de moi me fit songer que son groupe serait peut-être intéressé à mettre la main à la pâte.

- Je pourrais peut-être participer au spectacle bénéfice aussi, qui sait. Mais oui… Peut-être que lorsque ce sera terminé avec la cours je pourrais l’envisager.

En attendant je me concentrais sur ce que je pouvais faire ici même et ça me suffisais. Je me sentais à ma place, j’étais là où je devais être à cet instant.

- Promis ! Je te passerai un coup de fil en priorité et peut-être que tu pourras m’aider à convaincre d’autres groupes à venir offrir de leur temps.

Je n’avais pas encore d’idée concrète de cet éventuel galas de bienfaisance mais au moins, j’avais l’appuie de Finan ce qui n’était pas rien. Il était venu ici trouver de l’aide et au final, il m’avait également offert un coup de main.

J’avais de la chance d’avoir un ami comme lui, vraiment beaucoup de chance !

@ Billy Lighter