-Tu es là depuis quand ?

Il était 4h30 du matin et Enora Lee, l’une des producteurs du film, venait d’entrer dans le studio où s’afférait, déjà, l’équipe de maquillage en vue de l’arrivée des acteurs dans 30 minutes.

Je relevai les yeux du script du jour pour les lever sur Enora. Elle se pointait une fois par semaine, l’Enora, pour voir comment les choses avancent et voir si l’argent investi par son équipe de production est bien utilisé.

-Depuis hier matin à 4h30…

Je n’étais pas rentré chez moi, hier soir ! Il faut dire qu’on a eut fini journée à 21h et que je n’ai pas trouvé d’intérêt à rentrer chez moi à Beverly Hills. J’avais un scénario en tête et j’avais dû l’écrire. Ça m’avait pris toute la nuit ! Sans compter que j’étais bien trop excité à l’idée de voir Brento à l’œuvre aujourd’hui que pour arriver à dormir.

-Tu abuses… Tu te rappelles quand tu as fait deux nuits blanches de suite sur le tournage de la saison 1 ? Ça c’est mal terminé et on a pris une semaine de retard sur la diffusion de certains épisodes… En plus, on est que mardi…

Vous savez quoi ? Si jamais je n’avais pas fait une crise d’épilepsie sur le tournage de la saison 1 après deux nuit blanches, Enora n’en aurait eu rien à foutre que j’ai fait une nuit blanche aujourd’hui… Ce qui l’emmerdait c’est que ça risque de faire prendre du retard à la production.

-Je serais rentré chez moi, je n’aurais pas plus dormi… Tu vas me taper sur les nerfs toute la journée, Enora ? Parce que mon médecin m’a dit que c’est quand on me tape sur les nerfs que mon cerveau risque le plus de griller…

Elle fit sa petite moue outrée. Je détestais quand cette pimbêche pleine de thunes ouvrait la bouche ! Surtout que c’était souvent pour me faire des reproches !

Surtout que je n’étais pas à une nuit blanche près surtout quand j’étais en pleine production. Et le personnage créé par Brento avait littéralement ouvert mes perspectives sur de nouvelles idées. Je ne comptais pas faire de son personnage un personnage récurant parce que Brento a d’autres chats à fouetter mais je comptais bien faire en sorte qu’on se rappelle de Datalore. Qu’il soit à l’origine de quelque chose qui amènera Spaceship à un plus haut niveau encore.

-J’ai lu le script du jour… Tu sais que Brent Hughes n’est pas un acteur, Stephen ? Tu l’as employé parce que c’est ton meilleur ami ? J’avais mis mon véto sur ce choix.

Vous savez ce que je déteste dans le monde du cinéma ? C’est qu’il faut toujours rendre des comptes à ceux qui te financent. Et que, de ce fait, ces gens-là pensent qu’ils peuvent donner leur avis sur MON art.

Et je déteste ça.

Et Enora sait que je déteste ça.

J’ai l’impression, parfois, qu’elle fait exprès de m’emmerder !

-Heureusement que tes collègues ne sont pas aussi stupides que toi et savent que je suis le mieux placé pour faire ce genre de choix !

Encore une fois elle m’offrit sa petite moue outrée. A l’époque, je ne savais pas que mes petits disputes incessantes avec Enora conduira ma série fétiche à faire une pause de 10 ans !

Elle finit par s’en aller voir l’équipe de maquillage sans un mot de plus. Moi, je fis le tour de tout le plateau pour vérifié que tout était bien à mon goût. Il ne resta, bientôt, plus qu’à attendre les acteurs. Et à voir si Brent allait être à l’heure ! C’était la grosse inconnue du jour, ça !

J’étais en train d’écouter une démo d’un artiste local pour la énième fois, en buvant du café corsé… C’était mon… mon cinquième café, je pensais bien. J’avais fait une nuit blanche, en fait… Je n’avais pas été me coucher. Je pensais que c’était la seule façon d’être à l’heure pour le tournage de mon premier épisode de Spaceship.

Bon, je savais que je ne pourrais pas faire des nuits blanches à chaque fois, surtout que le tournage d’un épisode prenait plusieurs jours d’affilée. Mais je voulais faire une première très bonne impression à mon ami, Stephen Shran. Si j’arrivai à l’heure dès le premier jour, il serait peut-être plus à même de tolérer un certain retard par après.

Même si je savais très bien que je ne devais pas jouer avec ses nerfs non plus.

Je lisais le script tout en écoutant la musique. L’avantage que j’avais, même si je n’étais pas un acteur de formation, c’était que j’avais une excellente mémoire… Donc, en quelques jours, j’avais emmagasiné toutes mes répliques, m’entrainant parfois devant mon miroir pour garder une expression neutre.

Je n’avais pas besoin de vraiment me forcer pour rester éveiller, en fait. Parce que déjà, fêtard comme j’étais, j’avais l’habitude des nuits blanches… Mais surtout, j’avais vraiment envie d’amener Datalore à la vie.

Surtout que le script de Stephen, comme d’habitude, était vraiment excellent ! Il avait capté l’essence du personnage que j’avais ébauché. Même si je savais que sur certaines choses, on discuterait sûrement… Mais dans l’ensemble, tout me convenait.

A 4 :15, je démarrai de Downtown pour les studios de San Fernando Valley. Je vérifiai ma face dans le rétroviseur central tout en roulant. Ça ne se voyait même pas que je n’avais pas dormi.

Du coup, à 4 :45, soit avec 15 minutes d’avance, je pénétrai dans les studios.

J’attrapai gentiment un technicien qui passait par là.

-Excusez-moi ? Vous savez où est Stephen Shran ?

Il me regarda de haut en bas. J’étais habille en jeans bleu, t-shirt noir et mes cheveux étaient en bataille…

-Oui bien sûr mais… Qui le demande ? Il sera pas content si on le dérange pour rien.

Je ne fus pas vraiment surpris qu’on ne me reconnaisse pas. Mais peut-être qu’avec Spaceship ça allait changer. Quoi que Victoria ne m’avait pas reconnu tout de suite quand j’étais arrivé au bal masqué de Ricci déguisé en Datalore.

-Heu… Brent Hughes… Je suis censé jouer Datalore…

Il me regarda de haut en bas puis son visage s’illumina.

-Oh mais oui ! Vous ressemblez aux croquis que j’ai vu. Enfin… Votre nez surtout. Venez avec moi.

Je me frottai le bout du nez, surpris. Puis j’emboîtai le pas au technicien qui m’amena sur un plateau époustouflant ! Le décor représentait la passerelle du vaisseau spatial que j’avais si souvent vu à la télé ! Mais grandeur nature, c’était impressionnant !

Et au milieu du décor, il y avait Shran… Il n’était pas maquillé.

-Stephen !

Je tapotai ma montre.

-15 minutes d’avance ! Note ça, mon ami !

Je regardai autour de moi en souriant.

-Pas de Hugh ? Pas de Hugh ? Je suis avant Hugh ?!

Non… Pas déjà…

Si… Il était bien déjà l’heure de se lever… Je gémis me retournant deux fois dans mon lit avant d’ouvrir les yeux sur mon réveil. Il était 3h45 du matin… Je gémis… On avait fini journée, hier, à 21h… Seulement, une fois rentré, à 22h, j’avais eu un coup de fil de mon agent qui m’invitait à aller boire un verre avec des potes. Je n’avais pas pu dire « non » et j’étais rentré de ce verre à 1h du matin…

Et voilà qu’il est déjà l’heure de se lever.

Je me trainai hors du lit. Je savais que Stephen ne tolérait pas les retards et, à vrai dire, je n’avais jamais été en retard depuis le début du tournage de la série… Au tout début, j’étais même en avance. Souvent d’une demi-heure. Mais même avec autant d’avance, je n’arrivais jamais avant Stephen. Jamais !

Je me plaçai devant le miroir… J’avais une sale tête… Des cernes, le teint blafard (ce qui n’est pas trop grave étant donné que j’allais être maquillé tout en blanc toute la journée)… J’avais un peu abusé niveau alcool ce qui faisait que j’avais un mal de tête carabiné.  

Je pris une douche pour me reprendre un peu mais, cette fois, j’étais bien trop abattu par la fatigue que pour chercher à me coiffer. De toute façon, on allait pas voir mes cheveux de toute la journée.

Je fis l’impasse sur le déjeuner pour uniquement boire un verre d’aspirine… Ensuite, je quittai Beverly Hills pour me rendre aux studios de cinéma. Aujourd’hui, on allait accueillir une nouvelle guest star en la personne de Brent Hughes. J’avais déjà fait une séance photo avec lui il y a quelques années. C’est quelqu’un de très gentil et j’avais hâte de tourner avec lui.

J’arrivai à studio un peu avant 5h du matin… J’avais un peu honte de me présenter avec les cheveux en bataille mais bon… En entrant, je passai non loin d’Enora Lee… Mes lèvres se pincèrent. On était mardi… J’avais oublié quel jour on était. Et le mardi, Enora était toujours là pour venir piquer Stephen. Je la saluai avant de me diriger vers les décors où se trouvait Stephen et… Brent… Brent est là avant moi ?

-Salut Stephen… Bonjour Brent.

Je lui souris.

-Content de te revoir. J’ai lu le scénario et j’ai hâte de voir comment tu vas jouer un tel personnage.

Mon sourire était un peu fatigué mais je savais que j’allais pouvoir me réveiller à coup de café. On devait d’abord aller se maquiller et s’habiller. C’est le temps qu’il me faudra pour émerger complètement.

-Tu as l’air complètement crevé, Hugh.

C’était la voix d’Enora. Je me tournai vers elle. Je savais quelle allait passer sa journée à cherché des noises à Stephen et que chaque petite erreur de sa part sera relevée. Je pris alors le parti de remettre ma fatigue sur moi-même.

-C’est ma faute… J’ai fait la fête toute la nuit. Enfin, presque…

Je me détournai d’Enora pour fixer Brent.

-Stephen doutait que tu puisses arriver à l’heure. Il a parié sur l’heure à laquelle tu arriverais avec tous les membres du cast… Il vient de perdre pas mal d’argent, là.

Et ça me fit rigoler un peu. Stephen pariait sur tout. Et il ne gagnait pas tout le temps. De quoi faire ricaner Enora, d’ailleurs.

Tout était en place… Restait à attendre les acteurs… Et Brent. Brent qui, j’en étais certain, n’arrivera pas à l’heure. J’avais, d’ailleurs, parié avec une grand partie du cast que Brent aura entre un quart d’heure et une heure de retard. J’en étais certain ! Eux avaient été plus optimistes mais le fait est que, au final, c’est eux qui me devront 500 dollars !

Mon regard se posa sur le décor. Aujourd’hui, j’allais uniquement réaliser car mon personnage, T’Kor, n’apparaissait pas dans l’épisode. Je voulais laisser entièrement la place au développement de Datalore.

Soudain, je sursautai quand j’entendis la voix bien reconnaissable de Brent. Je me retournai pour constater que mon ami était bel et bien là.

-Brent ?!

Pas possible !

Je regardais ma montre alors que Brento fanfaronnai en disant qu’il était un quart d’heure à l’avance. Mais ! Mais non ! Il ne peut pas me faire ça ! Pas alors que j’avais parié !

-C’est pas possible !!

Non, ça ne l’était pas !

Il semblait lui-même surpris d’être arrivé avant Hugh. Je fis la moue.

-Ouais… Il devrait pas tarder… Laisse-moi deviner… Tu n’as pas dormi c’est ça ? C’est comme ça que tu as fait, hein ?! Parce que tu n’as pas l’air d’être sorti de ton lit !

Je connaissais Brent. Je savais que s’il était incapable de se lever tôt, il était, par contre, capable de rester éveillé toute une nuit.

C’est à ce moment-là que Hugh arriva. Lui, par contre, avait l’air de s’être pris un tram de face ! Et, comble de tout, il n’était pas coiffé. J’espérais qu’il n’était pas malade, hein ! Ça serait pas de chance !

-Salut, Hugh…

Il semblait content de voir Brent. Apparemment, Crusher était pressé de le voir à l’œuvre. Moi, je l’avais déjà vu et je savais qu’il allait en mettre plein la vue à cette petit garce d’Enora.

D’ailleurs, parlant de la louve, la voici qui entra en scène pour constater que mon acteur principal avait l’air exténué. Hey ! On a eut fini à 21h, hier ! C’est pas la mort non plus ! Mais j’imagine que c’est une façon, pour Enora, de pouvoir me reprocher quelque chose.

Mais, Hugh, en bon petit soldat rallié à ma cause, se sacrifia tout seul déclarant qu’il avait trop fait la fête, hier. Je levai un sourcil.

-Tu as fait la fête ? Un lundi ? Putain, même moi, je ne fais pas ça.

Mais ça ne voulait pas dire que j’avais plus dormi, hein… Mais j’avais une meilleur tête que Hugh, ce matin. Enfin… C’est ce que je pense, en tout cas.

Hugh s’adressa alors à Brento et parla du fameux pari que j’avais fait hier. Je fis la moue avant de carrément foncé les sourcils quand Enora se mit à rire pour se foutre de ma gueule.

-Mouais… Malgré tout, je suis content de voir que Brento prenne ce tournage au sérieux.

Enora s’éloigna alors de nous parce qu’un membre de la production l’interpella. Une fois qu’elle fut hors de portée d’entendre ce qu’on disait, je m’adressai à Brent.

-Comme tu peux le constater, Brento, Enora est là… Elle doute que tu puisses être à la hauteur du rôle… Donc, si tu pouvais être aussi bon que tu ne l’as été à la fête de Ricci, ça me ferait très plaisir. J’aime quand Enora voit à quel point elle a tort.

Brento savait qui était Enora pour la simple et bonne raison que je lui en avais parlé mainte fois en me plaignant d'elle.

La tête que fit Stephen en me voyant était juste épique ! Il semblait tomber des nues ! Comme quoi, il n’avait pas imaginé une seule seconde que je puisse être à l’heure.

Mais s’il me connaissait, je le connaissais aussi. Et je savais que si je voulais lui faire une bonne impression, si je voulais que Datalore ait un rôle un peu important dans la série, il fallait que je respecte les règles imposées par mon ami.

Et ça commençait par être à l’heure.

Sa tête me fit éclater de rire alors qu’il affirma que Hugh n’allait pas tarder.

-Ok, super…

Je me repris et essuyai mon œil qui pleurait à force de rire.

-Non, je n’ai pas dormi. J’ai étudié le script toute la nuit… Je voulais être prêt et te faire honneur, à toi et au monde que tu as créé.

Ce n’était jamais mauvais de caresser Shran dans le sens du poil, même si j’étais quand même sincère. J’adorais Spaceship.

La voix de Hugh me fit alors me retourner et ce fut à mon tour d’avoir la mâchoire qui se décroche.

-Salut Hugh… Qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ?

Ce n’était pas moi qui les lui avais ébouriffés cette fois. Il affirma être content de me revoir et je lui serrai chaleureusement la main. Il disait avoir hâte de me voir jouer.

-Merci… Je n’ai fait qu’ébaucher le personnage. Le reste, on le doit à Stephen.

Une voix féminine se fit alors entendre et je découvris pour la première fois Enora Lee dont j’avais beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP entendu parler par Shran qui ne cessait de pester contre la productrice. Apparemment, elle était insupportable. Au moins, ça ferait une femme dont mon meilleur ami ne tomberait pas éperdument amoureux.

Quoi que… Rien n’était moins sûr, avec Shran.

Le pauvre Hugh déclara sur un ton un peu gêné qu’il avait fait la fête toute la nuit, ce qui expliquait sa tête de déterré. Et Stephen se montra un peu outré que sa star ait pu faire la fête un lundi.

Je haussai les épaules.

-Parce qu’il y a des jours pour faire la fête ? C’est nouveau ça.

Moi, je faisais la fête… Quand il y avait une fête… Peu importait le jour.

C’est alors que Hugh déclara qu’en fait, mon meilleur ami avait parié sur mon retard ! Avec tout le cast ! Et pas un peu encore, apparemment ! J’éclatai de rire ! Et Enora aussi… Sauf que contrairement à elle, il n’y avait aucune malveillance dans mon rire.

-Ça t’es bon, Shran ! Il ne faut pas douter de moi quand j’ai une idée en tête.

Enora s’éloigna alors, nous laissant, Stephen, Hugh et moi, au beau milieu de la passerelle de Spaceship.

Et ce fut d’elle que parla alors Stephen en me disant que j’avais, en gros, intérêt à être à la hauteur. Je le regardai sérieusement.

-Je connais le script de l’épisode sur le bout des doigts. Mais je ne suis pas un acteur de formation alors j’espère ne pas me perdre si on ne tourne pas les scènes chronologiquement.

Je souris.

-Mais je compte bien faire vivre Datalore. J’ai vraiment… je veux dire… C’est très clair dans ma tête. Et je pense qu’il y a moyen de faire beaucoup d’humour avec ce personnage.

Je souris à Hugh.

-On commence par le maquillage, je suppose ? Tes cheveux me perturbent.

Que moi, je ne sois pas coiffé, c’était normal. Mais Hugh…

J’étais arrivé à hauteur de Stephen et Brent qui me saluèrent non sans remarquer que j’étais décoiffé. Je fis une moue. Je détestais être décoiffé mais je n’avais vraiment pas eu le courage d’y remédier.

-Je… Je n’ai pas eu le temps de les coiffer…

Je passai une main dans mes cheveux sachant très bien que ça ne changerait rien. Ça risquait même de faire pire. Malgré sa remarque, je fis sentir à Brent que j’étais content de le revoir. Lors de la séance photo, il avait été très sympathique avec moi. Quand j’avais entendu dire, par Shran, qu’il allait faire partie de la série, j’avais été curieux de savoir ce qu’il allait nous sortir comme jeu d’acteur. J’avais hâte de le voir à l’œuvre. Brent se fit modeste déclarant qu’il n’avait fait qu’ébaucher le personnage.

-Ce n’est pas ce que Stephen m’a dit. D’après lui, c’est toi qui a fait tout le boulot.

Il m’avait dit que Brent avait construit un personnage de A à Z et qu’il n’avait eut qu’à l’intégré dans le scénario.

C’est à ce moment là qu’Enora entra en scène pour constater que j’étais crevé. Le fait est que c’était entièrement ma faute et que je ne voulais pas lui donner des munitions pour sa petite guerre hebdomadaire avec Stephen. Alors, je me dévoilai déclarant que j’avais fait la fête toute la nuit ce qui était une vérité. Mais ce fut Shran qui s’offusqua alors… Je baissai un peu les yeux.

-C’est mon agent qui m’a invité… Je pouvais pas dire « non »…

Je ne pouvais dire « non » à personne, à vrai dire…

Brent, lui, se disait qu’il n’y avait pas de jour pour faire la fête. Apparemment, Brent était encore plus fêtard que Stephen. Pas étonnant qu’ils faisaient la paire. Parce que Stephen s’offusquait peut-être mais je voyais bien qu’il n’avait pas plus dormi que moi. En quelques années à bosser avec lui, je commençais à le connaitre. Mais je ne fis pas de remarque. Ce n’était pas mon genre du tout.

J’avais alors parlé des paris fait par Stephen hier sur l’heure d’arrivée de Brent. Shran s’était planté et allait devoir passer à la caisse. Tout ça fit ricaner Enora et rire Brent alors que Shran essayait de sortir la tête haute de tout ça en disant qu’il appréciait tout de même de voir son ami si investi. Je sentais que la journée allait être à la fois amusante et très sportive alors que Brent déclara qu’il ne fallait pas douter de lui quand il avait une idée en tête. Je souris.

-Là-dessus vous vous ressembler, tous les deux.

Enora s’éloigna alors et comme à chaque fois qu’elle s’éloignait de Stephen, je sentais la pression descendre bien que Shran déclara qu’Enora doutait des talent d’acteur de Brent. Je fis la moue. Elle ne l’avait jamais vu jouer… Comment pouvait-elle le savoir ?

Brent disait connaitre le script mais il affirma ne pas être acteur de formation. Il espérait ne pas se perdre.

-Au pire, on est tout un cast pour t’aider et te guider.

Je comptais bien faire en sorte que Brent puisse s’en sortir. Pas pour la compétition entre Stephen et Enora mais bien pour qu’il ait un bon souvenir de l’expérience. Je souris alors qu’il semblait savoir exactement ce qu’il allait faire avec son personnage.

-S’il est clair dans ta tête, je suis sûr que tu arriveras à très bien le jouer.

Mais ma moue revint quand le sujet de mes cheveux revint sur le tapis. J’hochai de la tête.

-Oui… On doit aller se maquiller et s’habiller. Ça va prendre un peu de temps.

Je dirigeai Brent vers l’équipe de maquillage. C’était le moment où je pouvais me relaxer un peu avant qu’on ne commence le tournage. Je me laissais faire passant, ensuite, au costume que j’allais devoir porter toute la journée. Je jouais un cyborg ce qui faisait que j’avais un costume assez imposant fait de sorte de bout de technologie. C’était assez éprouvant à porter surtout pour se déplacer mais vu le résultat que ça donnait à l’écran, ça valait le coup.

Quand tout fut terminé, on rejoignis Shran qui était avec Enora sûrement à s’envoyer des « fleurs »… Quand je vis le résultat du maquillage de Brent, j’affichai un grand sourire. Je n’avais jamais vu Brent coiffé et je devais avouer que ça lui donnait pas mal de charme.

-Waw ! Ça donne bien ! Coiffé, tu es vraiment différent. J’adore !

Il devait adopter se style dans la vie de tous les jours…

Je le savais ! Je savais qu’il n’avait pas dormi ! J’aurais dû prendre ça en compte quand j’avais parié. Et maintenant, j’allais devoir me délesté de 500 dollars ! N’empêche que mon exclamation faisait bien rire Brento qui affirma qu’il avait passé sa nuit à étudier le script.

-Tiens… Ça ressemble à ma nuit…

Je n’avais pas étudié le script mais toutes les possibilités que ce script pouvait apporté au scénario. Il faut dire que je prévoyais des tonnes de saisons pour Spaceship tellement je débordais d’idée.

Hugh finit par nous rejoindre et il avait une tête de déterré. Heureusement que j’avais une équipe de maquillage exceptionnelle parce qu’il y avait du boulot. Crusher n’avait même pas pris le temps de se coiffer ce qui sauta aux yeux de Brent. C’était rare de voir Hugh aussi négligé… Mais je ne fis pas de commentaire. Tant qu’il était là, c’était le principal.

Si Hugh semblait content de voir Brent et était impatient de voir ce qu’il allait faire avec son personnage, mon meilleur ami, lui, me caressa dans le sens du poil. Ce qui me fit ricaner alors que Hugh, lui, ne se gêna pas de dire que j’avais dit le contraire de ce que Brento venait d’affirmer.

-T’es trop modeste, Brento… Mais c’est vrai que sans mon monde, tu n’auras jamais eu cette idée de génie alors je prends ton compliment.

Je ne crache jamais sur les compliments. J’avais mon petit égo.

C’est là qu’Enora décida de mettre son grain de sel en soulignant la fatigue manifeste de mon acteur principal. Je savais qu’Enora allait passer sa journée à souligner tous les défauts dans ma gestion des choses. Or, elle pensait sérieusement que j’étais un tyran qui ne laissait pas ses acteurs soufflés alors que tout était bien plus complexe que ça !

Hugh remit sa fatigue sur sa propre soirée qu’il avait passé à l’extérieur, visiblement. Je m’étais offusqué. Crusher, au début que je travaillais avec lui, n’aurait jamais passé ses soirée à picoler après une longue journée de travail. Mais avec les années, il faisait de plus en plus d’excès. Pas que je blâmais les excès, hein ! J’en faisais aussi !

Le latino fit sa tête du type qui s’est fait prendre la main dans le sac alors qu’il expliqua que c’était son agent qui l’avait invité à sortir. Je soupirai, dépité par le fait que, décidément, Crusher ne changera jamais.

-Je téléphonerais à ton agent. Il va m’entendre !

Il allait m’entendre. Ce n’était pas des paroles en l’air. Il sait que son protégé bosse, non ? C’est lui qui a négocié le contrat, après tout !

Brent, lui, trouvait qu’il n’y avait pas de jour pour faire la fête. Je fis la moue me tournant vers mon meilleur ami.

-C’est vrai… Mais j’aime avoir des acteurs en forme, moi !

Hugh n’avait pas manqué de parlé du pari que j’avais fait pas plus tard qu’hier. Ça fit rire Brent alors que je faisais la moue. C’est ça ! Fous-toi de moi !

-Mouais…

Hugh disait que moi et Brento, on se ressemblait sur le fait que quand on avait une idée en tête, on était à fond sur l’idée en question. Ça, je ne pouvais pas le nier. Bien que je doutais que Brent soit aussi borné que je ne l’étais.

Bref, Enora finit par nous quitté ce qui fit que je pouvais, à nouveau, respirer de l’air frais. Cette garce allait me taper sur les nerfs toute la journée alors autant mettre Brento au parfum que la productrice doutait des capacités de Brent à pouvoir gérer son rôle. Et si mon ami avait bien révisé, il espérait ne pas s’en mêler si jamais les scènes n’étaient pas tournées dans le bon ordre. Je fis la moue…

J’avais fait le programme pour la journée et les scènes n’étaient pas dans l’ordre. Et alors que Hugh était prêt à aider un maximum le novice, moi, je voulais être totalement sûr qu’Enora n’aura rien à redire.

-Si tu veux qu’on les fasse dans l’ordre, je peux m’arranger pour que ça soit le cas.

Après tout, j’étais le grand maitre ici !

Brento était motivé à faire vivre son personnage et je tapai amicalement dans son dos.

-Tu vas gérer !

Il avait intérêt à gérer, en fait. Je ne voulais pas perdre la face devant la garce.

Brento savait qu’il était temps de passer au maquillage. J’hochai de la tête.

-Ouais ! Allez-y ! Il ne faut pas perdre de temps.

Je laissai Hugh guider mon ami vers là où ils allaient passer un petit bout de temps… Le maquillage était une étape importante qui prenait pas mal de temps. Après avoir refait vingt fois le tour de tout, je m’étais allumé un cigarette et m’étais laissé tomber dans mon siège alors qu’Enora me rejoignis.

-Tu comptes faire une sieste à un moment donné ?

Je roulai des yeux. Elle allait encore parler longtemps de repos ? Parce que ça semblait être son sujet du jour.

-Je n’ai pas le temps pour ça, Enora ! Tu comptes m’emmerder avec ça toute la journée ?

Elle esquissa un sourire en coin.

-Non. Bientôt, je vais te dire : « je te l’avais bien dit ». Je continue à penser que d’engager un type qui n’a jamais rien joué est une mauvaise idée et que tout ça n’est qu’une histoire de favoritisme.

S’il y avait une fenêtre tout près, je l’aurais balancé au travers ! S’il y avait bien quelque chose que je ne faisais jamais, dans me boulot, c’était bien du foutu favoritisme.

-C’est plutôt toi qui va te rendre compte qu’il ne faut pas nécessairement être acteur de formation pour être un bon acteur. C’est un don, Enora…

C’est comme ça que j’avais moi-même percé. Quand ce foutu Trevor s’était dit que les acteurs étaient trop cher et qu’il valait mieux embaucher une bande de parvenus pour l’un de ses films… Il m’avait embauché et le reste fait partie de l’histoire !

-On verra ça.

Hugh et Brento finirent par revenir l’un après l’autre. Hugh s’exclama sur le style de Brento. Moi, j’étais satisfait.

-Vous êtes parfait ! Tu en dis quoi Brent ? C’est ce que tu voulais, non ? J’ai essayé de reproduire, avec des meilleurs produits, le même costume que tu nous as sorti à la fête de Ricci.

Moi, j’étais content du résultat alors qu’Enora resta de marbres.

-Vous êtes prêts pour la première scène ? Mettez-vous en place, on va commencer tout de suite. J’ai envie qu’Enora se rendre compte que je ne fais pas du foutu favoritisme !

Apparemment, Stephen n’avait pas dormi non plus. Il avait porté, comme moi, toute son attention sur le script. Je souris.

-J’ai un bon feeling. On est trop dans le même trip pour que ça ne fonctionne pas.

Hugh nous rejoignis alors, lui aussi un peu en avance. Mais il avait l’air d’avoir passé une nuit de folie… Et je l’enviais un peu.

Je souris en compatissant quand Hugh affirma n’avoir pas eu le temps de se coiffer. Ça avait vraiment l’air de l’embêter. Il passa une main dans ses cheveux sans grand succès et je lui dis gentiment, sachant à quoi ressemblait son personnage de Five :

-Ne n’est pas grave. Ils seront quand même cachés, tes cheveux.

On était tous curieux de savoir ce que l’arrivée de Datalore dans la série allait donner. J’avais ébauché le personnage en m’inspirant de ce que Stephen avait déjà fait. Et on s’envoya des compliments à tout va. Hugh disait que Stephen lui avait dit que c’était moi qui avais créé de A à Z l’androïde.

-On va dire que c’est un travail d’équipe. Puis je le connais bien, je sais ce qui fait vibrer Stephen.

Et Stephen de dire que j’étais trop modeste avant de s’envoyer des fleurs, ce qui me fit rire.

Hugh, lui, aux réflexions de la productrice, Enora, qui vint nous emmerder, avoua qu’il était sorti avec son agent la veille. Et Shran de dire qu’il allait gronder l’agent en question. Je le regardai, amusé, mais quand je croisai son regard, je sus alors que ça n’avait rien d’une blague.

Je posai ma main sur l’épaule de Hugh, mais c’était toujours mon ami que je regardais.

-Oooh Shran… Tu vas quand même pas les blâmer pour une petite fête. Je suis sûr que la fatigue de Hugh ne se verra pas à l’écran.

J’appelais mon ami Stephen ou Shran selon mon envie… Mais je ne savais pas pourquoi, j’avais toujours trouvé que Shran lui allait bien mieux que Stephen. Peut-être parce que c’était un nom de famille peu courant.

Hugh déclara que Shran et moi, on se ressemblait un peu. C’était vrai que quand on avait un truc en tête, on ne l’avait pas ailleurs. Et ce n’était pas la première fois qu’on se prenait un trip ensemble. Sauf que jusqu’ici, ça s’était limité à des conneries à faire aux fêtes ou aux filles à draguer. Là, c’était un premier vrai projet artistique qu’on avait ensemble.

Et j’avais vraiment un bon feeling.

Il n’y avait qu’une chose qui m’inquiétait un peu : me perdre si on ne faisait pas les scènes dans l’ordre. Mais Hugh m rassura direct en disant que je n’étais pas seul. Shran, lui, était prêt à changer tout son planning rien que pour me faciliter les choses.

-Merci, Hugh. Je prendrai l’aide avec plaisir. Et non, Stephen, on peut faire les choses comme tu les vois. Je devrais pouvoir m’y retrouver. Si je merde vraiment, il sera toujours temps de faire les choses dans l’ordre.

Tout était très clair dans ma tête. En fait, je n’avais jamais été aussi sûr de quelque chose que je ne l’étais de Datalore. Je le connaissais sur le bout des doigts. De sa genèse à son but à atteindre : devenir humain. Une sorte de Pinocchio de science-fiction.

Hugh aussi, étant confiant.

On alla ensuite se maquiller. Pour plus de fun, les maquilleurs nous séparèrent pas un rideau, comme ça, on aurait la surprise du résultat. Cela nous pris déjà deux heures rien que pour être prêts des pieds à la tête. Je comprenais maintenant pourquoi Shran tenait à commencer si tôt.

Ce rituel du maquillage me plut beaucoup. C’était assez relaxant et en plus, je pouvais relire encore une fois le script du jour. La première scène que Shran voulait jouer n’était pas celle où Datalore rejoins l’équipage, mais quand il est déjà intégré au poste d’analyste… Il y avait pas mal de terme technique, dont une bonne partie étaient complètement inventés.

Finalement, je rejoignis Shran sur le plateau et Hugh arriva peu après. Il était toujours aussi petit, mais son équipement était impressionnant !

-Wow, Hugh ! ça va ? C’est pas trop lourd, tout ça ?

A la remarque de Hugh, je faillis encore passer ma main dans mes cheveux, mais je me retins, laissant retomber mon bras.

-Merci, Hugh…

Je souris quand Stephen me demanda si j’étais satisfait.

-Je suis plus que satisfait. Les lentilles donnent mille fois mieux que celles que j’avais au bal masqué. Et la poudre blanche est légèrement dorée… ça donne vraiment bien.

Quand il demanda si on était prêts pour la scène, je hochai la tête, déterminé. Les autres acteurs étaient arrivés aussi entre temps, on avait pris le temps de les saluer puis on se mit tous en place. Je m’installai devant la console de Datalore, soufflai un coup… Puis mon visage se peignit d’une expression totalement neutre.

Quand la caméra fut sur moi, avec Five en arrière-plan, ainsi que le capitaine du vaisseau, je me lançai.

-Capitaine, les capteurs détectent une planète de classe M à 251 237 km. Coordonnées 21 marque 01.

Je marquai une courte pause, appuyant sur les boutons de ma console.

-Je détecte de 21 formes de vie… Non-humaine… Un signal de détresse nous parvient.

Je fis pivoter le siège sur lequel j’étais assis et regardai le capitaine et Five.

-Le message est émis via le même signal que celui qu’émet Five en permanence.

Ce qui voulait dire que le signal venait de cyborgs semblables à Five.

Brent avait tenté de me rassuré pour ma coiffure mais le mal était déjà fait. Je savais que personne n’allait voir mes cheveux de la journée mais je me sentais mal rien que parce que je sentais que je n’étais pas coiffé. Malgré tout, j’hochai de la tête.

Après quoi, je fis mes compliments à Brent pour son personnage mais le manager se voulait modeste alors que Shran, lui, disait que son ami était trop modeste. Ce qui n’était pas vraiment le cas de Stephen qui s’envoya des fleurs à lui-même me faisant rire un peu. Tout ça pour que Brent en vienne à la conclusion que c’était un travail d’équipe. Un personnage n’est rien sans un monde et l’inverse est vrai aussi. On sentait bien la complicité entre les deux hommes. Je savais qu’ils se connaissaient depuis des années.

Ce fut Enora qui nous fit changer de sujet et je ne pus m’empêcher de me griller complètement en remettant la fatigue sur la petite sortie que j’avais faite cette nuit. Ça me valu les reproches de Shran qui ne tardèrent pas à se tourner vers mon agent. Je déglutis. Je savais qu’il était sérieux pour son histoire de coup de fils. Il affirma qu’il aimait les acteurs en forme alors que Brent essayait de tempérer les ardeurs de son ami en minimisant mes faits d’hier.

-Ce n’est pas la faute de mon agent si j’ai accepté… Je n’aurais pas dû.

En gros, je voulais éviter que Shran n’engueule mon agent mais m’est d’avis que c’était peine perdue… Je savais que les deux hommes ne s’appréciaient pas.

On échangea encore un peu avant qu’Enora ne nous quitte et que Shran mette en avant les doutes de la productrices sur les capacités de Brent à pouvoir gérer son personnage. Brent était confiant même s’il semblait avoir peur de se perdre si jamais on ne tournait pas les scènes dans l’ordre. Je tentais de rassurer Brent en disant que je serais là pour l’aider alors que Shran était carrément prêt à changer son programme pour mettre les scènes dans l’ordre. Ce n’était pas son genre de faire ça mais il semblerait que de reclaper Enora soit son but de la journée. Cette petite guerre entre lui et la productrice était parfois bien fatigante.

Mais Brent refusa que Shran change quoi que ce soit. Moi, j’étais confiant et on ne tarda pas à s’en aller pour passer par la case maquillage et déguisement. Brent et moi avions été séparé par un rideau afin qu’on puisse garder le suspense quant au résultat final jusqu’au bout et quand ce fut terminé, je devais avoué être agréablement surpris par le maquillage de Datalore alors que je l’avais rejoins près de Stephen. Il se demandait si mon constume n’était pas trop lourd.

-Lourd, non… Mais il est encombrant, ça c’est sûr. J’ai l’habitude maintenant.

Je souris. J’avais pris l’habitude. De toute façon, je n’avais pas le choix. Five était comme ça et Shran n’était pas décidé à changer ça.

C’est la coupe de cheveux de Brent qui me surpris le plus et je rigolai quand il faillit tout détruire d’un coup de main. Il me remercia pour mon compliment alors que Stephen semblait largement satisfait. C’était le cas de Brent aussi.

Restait à tourner. Stephen voulait commencer tout de suite et j’exécutai ses ordres en me mettant en place sur la passerelle du vaisseau après avoir salué les autres acteurs. Brent s’était placé à la console de son personnage. Mon personnage, lui, était à la sienne, aux communications.

Et c’était parti. Je me mis directement dans la peau de mon personnage, chose qui n’était pas extrêmement difficile. J’avais pu mettre pas mal de « moi » dans la personnalité de Five.

Et c’est Brent qui lança les premières répliques. Il avait une débit de voit et un phrasé différent de ce qu’il faisait d’habitude, preuve qu’il était bien dans son rôle.

Datalore repéra, donc, une planète peuplée de vie non-humaine. Elle était, en réalité, peuplée des semblables de Five, un race de cyborg déterminée à conquérir la galaxie. Datalore mis en avant que les formes de vie disposaient du même signale que Five ce qui permettait au spectateur ainsi qu’aux membres de l’équipage d’en venir à une seule conclusion.

-Ignorez l’appel. La dernière fois que nous les avons rencontré, ils ont essayé de détruire notre vaisseau. S’ils sont en détresse alors laissons-les à leur sort !

Le capitaine du vaisseau vouait une certaine haine envers les semblables de Five. Une haine qui le poussait à prendre ce genre de décision contestable.

-Capitaine… Je pense qu’il faut répondre à cet appel. S’ils sont en détresse, il y a des chances qu’on puisse les ramener à la raison.

Mon personnage se basait sur sa propre expérience pour en venir à cette conclusion. Si jamais le capitaine avait pris la même décision il y a deux ans, Five serait mort sur une planète déserte.

Le capitaine prit une air entre la réflexion et la contrariété.

-Datalore… Est-ce qu’il y a des blessés parmi ces formes de vie ? Leur vaisseau est-il intacte ?

Je laissai Datalore s’exprimer quand soudain, je mis mes mains sur ma tête comme si j’étais pris d’un mal de crâne. Je fermai les yeux et gémis.

-Cap…

Je me concentrai fermant toujours les yeux.

-Ils entrent en contact… Ils ont vraiment besoin d’aide… Il… Il faut les aider. Tout de suite…

Brento était à la fois motivé et confiant bien qu’il n’avait pas dormi. Je n’avais pas dormi non plus à croire qu’on était bien trop focalisé sur ce scénario que pour arriver à dormir. La dette de sommeil allait être sévère mais j’étais confiant que le résultat soit à la hauteur de l’effort quoi qu’en pense Enora.

Hugh nous avait rejoint et sa coiffure était à la hauteur de sa tête de déterré. Mais, rapidement, il se montra curieux vis-à-vis de Brent ce qui poussa tout le monde à s’entre-complimentés. Moi, je prenais les compliments, hein ! J’en rajoutai même une couche alors que Brento, lui, voyait en cette élan d’inspiration un travail d’équipe. Je ricanai à sa remarque.

-Ouais… Tu me connais un peu trop bien.

S’en était parfois effrayant. Même mon ex-femme et mes ex-petites-amies ne me connaissaient pas aussi bien que lui !

Enora finit par mettre en avant la fatigue manifeste de mon acteur principal qui avoua avoir fait la fête… De quoi me faire, d’abord, faire une remarque à Hugh avant de littéralement en vouloir à son foutu agent. Je détestais ce type. C’était un enfoiré qui ne pense qu’aux thunes. Pas le genre à vraiment apprécié l’art de ses protégés ! Je plaignais sincèrement Hugh ! Et cet écart était une occasion pour moi de pouvoir gueuler sur ce type… Sauf que Brento, lui, voulait me faire relativiser les choses.

-Si ça se voit ou que Hugh ne tient pas la distance, son agent va m’entendre !

Hugh, lui, ne semblait pas vouloir que je tire les oreilles à son agent parce qu’il déclara que tout était sa faute. Je roulai des yeux. Ce type serait capable d’assumer toutes les fautes, même celles qui ne sont pas à lui, pour éviter les disputes. Parfois, il me dépassait vraiment. Du coup, ça me fit un peu grommeler alors que je marmonnais des insultes qui visaient l’agent de Hugh.

Enora finit par quitté notre petit groupe ce qui me permis de parler à Brento des doutes qu’entretenaient la garce vis-à-vis de son talent à lui. Mais Brento était confiant bien qu’il appréhendais un peu le fait que les scènes ne soient pas dans l’ordre chronologique. Je voulais bien changer l’ordre mais Brento ne voulait pas que je change quoi que ce soit. J’hochai de la tête.

-Oui. Mais il faudra faire en sorte, si ça merde, que ça ne se voit pas trop. Je ne veux pas donner la moindre munition à Enora.

J’envoyai, ensuite, les deux acteurs au maquillage. Pendant ce temps, j’avais refait plusieurs fois le tour. C’était un genre de rituel. C’est juste après qu’Enora vint encore m’ennuyer. Elle ne voyait pas que je bossais ?

Visiblement, non !

Heureusement, Brento et Hugh finirent par revenir et je pus constater que le maquillage de Datalore donnait vraiment bien. J’étais très satisfait ! Ça allait bien donner à l’écran.

Mon meilleur ami se questionnait sur la lourdeur du costume de Crusher mais celui-ci le rassura bien qu’il trouvait ça encombrant.

-Il faut souffrir pour que le résultat soit beau !

C’est ce que je pensais ! Le travail bien fait à toujours une meilleure saveur quand ça s’est fait dans la souffrance !

Bento, lui, était satisfait de son maquillage. J’esquissai un petit sourire.

-J’ai la meilleur équipe de maquillage de Los Angeles. Content que ça soit à la hauteur de ce que tu avais en tête.

Après ça, il était plus de temps de s’y mettre. Je pris place sur ma chaise de réalisateur alors qu’Enora était assise dans sa propre chaise non loin de moi. Je continuais de fumer alors que tous se mirent en place.

Puis, la scène commença et Brent me montra qu’il avait la capacité de se mettre directement dans son rôle mais, aussi, qu’il avait bel et bien révisé son texte.

C’est un bon début !

J’étais concentré ne remarquant pas qu’Enora regardait autant les acteurs que moi, son regardant allant de l’un à l’autre. Moi, je m’immergeait dans mon monde à travers mes acteurs et, jusqu’ici, Brento ne faisait aucune erreur. J’avais vraiment l’impression de voir quelqu’un d’autre et pas mon meilleur ami.

Le pauvre Hugh était coincé entre Shran et son agent… Je sentais bien que le petit latino était mal à l’aise. Du peu que je connaissais de lui, ce n’était pas vraiment le genre à aimer les conflits et pour ça, il était prêt à se mettre lui-même sur la sellette.

Je posai ma main sur l’épaule de Stephen, pour qu’il redescende dans les tours.

-Du calme. Hugh tiendra la distance… Tu le connais, non ?

Je voulais qu’il se calme parce que je savais que c’était dangereux chaque fois qu’il montait sur ses grands chevaux et je n’avais aucune envie de m’échiner à essayer qu’il n’avale pas sa langue s’il avait une crise d’épilepsie.

Pour le reste, j’étais plutôt confiant, bien que le fais de jouer dans un ordre non linéaire me faisait un peu peur. Mais j’étais là pour faire l’acteur, non ? Alors autant me plonger dans le bain tout de suite. Je comptais sur ma mémoire photographique pour ça. C’était limite si je ne pouvais pas visualiser le script dans ma tête pour le lire aussi sûrement que si je l’avais en main.

Shran, lui, ne voulait laisser aucune chance à Lee de faire des commentaires.

Je souris.

-Je ferai plus que mon mieux pour ça.

Mais c’était surtout mon ami que je voulais impressionner.

Hugh portait un déguisement qui avait l’air bien lourd. Mais il affirma que ce n’était pas le cas. Par contre, c’était très encombrant. Je rigolai.

-C’est clair que c’est pas avec ça que tu vas faire des pirouettes.

On se mit finalement en place et la première scène pouvait commencer. Je devais être extrêmement concentré, surtout sur ma façon de parler et bouger. Je devais avoir des gestes qui ne devaient pas paraître trop fluide, comme mes mouvements de tête qui devaient être erratique. Je devais aussi cligner des yeux un peu moins souvent que ne l’aurait fait un humain, ce qui, avec les lentilles, n’était pas forcément facile.

Et surtout, surtout, je devais faire extrêmement attention à ne pas user de contractions dans mon langage, du genre « j’peux » ou dire « je l’ignore » ou « je ne sais pas » au lieu de « j’sais pas ». Si je me loupais ne serait-ce qu’une fois, la scène serait foutue.

Il y avait, donc, sur une planète de classe M, un appel de détresse venant de formes de vies que j’identifiai comme étaient les semblables de Five qui s’étaient écrasés avec leur petit vaisseau de reconnaissance.

Seulement, le Capitaine du vaisseau ne portait pas les cyborgs dans son cœur, s’étant déjà fait avoir par eux. Il aurait même tué Five si celui-ci n’avait pas fait montre qu’il était en faire une créature qui ignorait beaucoup de chose sur le monde et qui avait appris, au sein de l’équipage, le concept d’amitié et d’entraide. J’avais vu cet épisode particulièrement triste et attendrissant. Fort heureusement, celui-ci s’était terminé sur l’avortement d’un génocide et l’inclusion de Five au sein de l’équipage.

Le Capitaine souhaitait donc laisser les cyborgs à leur sort, malgré ce qu’il avait appris au contact de Five.

Mon personnage étant un androïde, la seule chose qui lui vint à l’esprit était de respecter les ordres de son supérieur.

-Bien Capitaine. Déterminons-nous une nouvelle trajectoire ?

Mais Five s’interposa. Il espérait pouvoir inculquer à ses semblables en détresse les mêmes leçons d’amitié et de tolérance qu’il avait apprises sur le vaisseau. Moi, je regardais ma console, concentré, appuyant sur les boutons qui faisaient d’amusants petits bips.

Le Capitaine me posa une question. Je fis une manipulation sur ma console.

-Scanner en cours, Capitaine.

Je marquai une pause, mes yeux courant sur des données qui ne s’affichaient même pas. Tout ça, c’était « faire pour du semblant » comme quand on était gosses et je trouvais ça particulièrement amusant.

-Sur les 21 individus détectés, une 11 sont blessés. Leur vaisseau est détruit. Moteur de distorsion hors service et moteurs d’impulsion inutilisable.

Je me tournai encore une fois vers mon Capitaine.

-Si nous ne répondons pas à leur appel, Capitaine, ils sont condamnés.

C’est alors que Five se pris la tête dans les mains. Peu habitué à l’acting, j’y crus vraiment pendant une milliseconde mais heureusement, mon expression faciale ne changea pas. Five était simplement connecté à ses semblable, non pas par une quelconque forme de télépathie, mais parce que ses implants et nanoprobes le lui permettaient.

L’appel de détresse était sérieux. Mais était-ce un piège des cyborgs ? Rien n’était moins sûr.

-Capitaine, porter assistance est une obligation selon la loi numéro 5, paragraphe 4 du code de la Fédération. « Tout appel de détresse doit recevoir une réponse immédiate et adéquate de la part des vaisseaux de la Fédération et ce selon…

Le Capitaine me coupa alors, pas vraiment content.

-Merci, Monsieur Datalore… Très bien. Nous allons envoyer une équipe de secours. Five, vous serez l’officier de liaison entre nous et les cyborgs. Prenez Datalore avec vous ainsi que le médecin du vaisseau. Mais soyez prudents. Je connais ces cyborgs.

Je regardai Five, puis le Capitaine et le levai de ma console, paré pour cette première mission.

Stephen était très énervé contre mon agent… Je préférais qu’il m’en veuille à moi plutôt que d’entrer en guerre (encore une fois) avec mon agent. Je n’étais pas vraiment du genre à aimer être au beau milieu d’un champ de bataille…

Brent tenta de faire baisser l’énervement de Stephen. Il était du genre à s’énerver vite et la présence d’Enora n’aidait pas vraiment... Je savais que le manque de sommeil flagrant de Stephen doublé d’un énervement était dangereux pour lui. Je l’avais déjà vu faire une grosse crise d’épilepsie lors du tournage de la saison 1… Ça avait été à la fois impressionnant et effrayant.

Donc, autant qu’il ne s’énerve pas. Ainsi quand Brent disait que j’allais tenir la distance, j’hochai de la tête.

-Bien sûr que je vais tenir.

Lorsque Enora s’éloigna, on apprit qu’elle doutait des capacités de Brent. Mais chacun se fit rassurant bien que Stephen voulait que, si jamais Brent n’arrivait pas à tourner de façon non-chronologique, ça ne se voit pas trop. C’était son ego qui parlait là alors que Brent affirma qu’il fera de son mieux.

On passa, ensuite, au maquillage et, quand on fut prêt, le résultat était vraiment très satisfaisant. Si Brent semblait trouver mon déguisant lourd, je déclarai qu’il était surtout encombrant alors que Stephen, lui, disait qu’il fallait souffrir pour que le résultat soit beau. C’est vrai… Même s’il était clair que, comme le disait Brent, je n’allais pas faire de pirouette avec mon attirail de cyborg. Je serais, d’ailleurs, très heureux de l’enlever tout à l’heure.

Stephen vanta son équipe de maquille qui, il est vrai, avait de la magie dans les doigts. Et c’est après tout ça qu’on se mit en place pour la toute première scène de Brent qui, dans la série, n’était pas la première apparition de Datalore.

Mais le manager se mit très vite dans le rôle du ton de sa voix jusqu’à ses expressions. Et il transporta tout le monde dans le monde vaste de Spaceship.

Ainsi, Five, le capitaine du vaisseau et Datalore discutaient de l’appel de détresse détecté sur une planète. Le capitaine, remarquant qu’il s’agissait de la même race de cyborg que Five, voulait simplement ignorer l’appel. Datalore, dépourvu d’émotion, était prêt à suivre les ordres à la lettre sans laisser rien transparaitre alors que, moi, Five, je voulais laisser une chance à mes semblables comme l’équipage l’avait fait lors de la saison 1 pour moi.

Le capitaine demanda un scan et Datalore s’exécuta. Il fit le bilan des blessés et du vaisseau des cyborg. Je pris un air compatissant. Après tout, c’était mes semblables même s’ils étaient dangereux.

Soudain, Five fut pris d’un mal de tête lié à la communication direct que lui envoyèrent ses semblables. Ils voulaient de l’air. C’est ce que je lançais avant que le mal de tête et le message ne cesse. Je me repris difficilement alors que Datalore affirma qu’il était de notre devoir d’intervenir. C’était, en tout cas, ce que disait le règlement. Le capitaine le coupa et se décida à envoyer une équipe de secours sur place.

-Bien, Capitaine. Merci, Capitaine.

Et Datalore se leva alors qu’on quitta tous les deux la passerelles. Stephen coupa et j’esquissai un sourire me tournant vers Brent.

-C’était vraiment bien ! Tu n’as pas fait une erreur et j’ai vraiment cru que tu n’avait strictement aucune émotion.

J’étais impressionné par sa prestation.

Brent voulait que je me calme. Je crois que sur toute notre amitié c’était les mots qu’il me disait le plus souvent : « du calme ». Il tenta de relativiser les choses en disant que Hugh tiendra la distance ce qui fut confirmé par le latino.

-Il y a intérêt.

Pas pour Hugh. Mais pour son agent.

Quoi qu’il en soit, j’entrepris de redescendre un peu dans les tours avant de mettre en garde Brent sur les préjugés d’Enora. Je savais que mon ami pouvait parfaitement bien joué. Je l’avais vu à l’œuvre… Mais j’espérais sincèrement qu’il n’allait pas être perturbé par le fait que les scènes n’allaient pas être tournées dans l’ordre chronologique. Si c’était le cas, ça risquait de se voir et il faudra absolument faire en sorte qu’Enora n’y voit que du feu ! Je comptais sur Brent pour faire en sorte que ça se voit le moins possible. Il confirma et j’hochai de la tête.

Ils passèrent, ensuite, au maquillage et quand ce fut fait, il fut temps de tourner la scène. Pour ça, je m’étais installé dans mon siège de réalisateur et mon attention était, contrairement à Enora, entièrement focalisée sur la scène.

Brent jouait juste et connaissait parfaitement son texte. Il n’était pas impressionné ni par les nombreux yeux qui étaient focalisés sur lui, ni par les autres acteurs bien plus expérimenté. Non. Il tenait bon. Il était complètement dans le rôle de Datalore.

Quant à Hugh sa fatigue ne se voyait pas, ce qui était un bon point pour son agent. Bien que je savais que la journée était encore longue.

La scène était là pour deux choses : débuter une action, montrer l’humanisme de Five, montrer l’absence d’émotion et, donc, de jugement, de Datalore et montrer que le Capitaine peut parfois être aveuglé par sa haine envers les cyborgs. La scène n’était pas longue mais il n’y avait pas besoin de longue scène pour montrer l’essentiel des choses.

Et quand Five et Datalore sortirent de scène, je lançai le fameux :

-Coupé !

Pour marqué la fin de la scène. Je me tournai vers Enora avait l’air le plus sérieux du monde afin de recueillir sa réaction. Et quand je vis sa petite bouche former une moue boudeuse, j’esquissai un sourire en coin.

Il n’y avait pas besoin de mots. Je savais que j’avais gagné. Et je rejoignis Brent et Hugh.

-Bien joué, Brent ! Je crois que tu as convaincu Enora. Elle ne l’a pas encore avoué mais je connais ses expressions par cœur.

Il nous restait beaucoup de scène à tourner. On était qu’au début.

-Garce ce cap-là et je te promets que la fanbase de Spaceshipva se souvenir longtemps de ton personnage !

De ça, j’en étais sûr !

Une chose était sûre : Shran n’avait peut-être pas dormi et moi non plus, et Hugh avait peut-être fait la fête toute la nuit… mais on était tous motivé pour ce premier épisode qui verrait l’arrivée de Datalore dans l’équipage.

Et cela se ressentit dans la scène que nous nous mîmes à jouer. Il s’agissait de l’introduction d’une mission qui verrait le Capitaine à un dilemme éthique : succomber à la haine qu’il portait aux semblables de Five à cause de leur mauvaises actions dans la galaxie… ou prendre en compte que, comme Five, ces cyborgs avaient peut-être un potentiel humain insoupçonné.

Forcément, mon propre personnage, Datalore, à ce point de son évolution, ne faisait qu’obéir aux ordres et à sa hiérarchie. Mais petit à petit, si Shran était convaincu, je pourrais le faire évoluer, le faire se questionner et lui faire explorer des émotions humaines qu’il ne pourrait qu’approcher via du mimétisme.

Ce qui ne l’empêcherait pas d’être attachant, au contraire.

La scène se termina assez vite, avec la formation de l’équipe de secours qui descendrait sur la planète.

Shran cria « coupé ! » au moment où Five et moi étions dans ce qui représentait l’ascenseur permettant d’aller d’un pont à l’autre du vaisseau.

Et la première chose que je vis en redevenant moi-même, ce fut le grand sourire de Hugh. Apparemment, j’avais géré sans me tromper et la gestion de mes expressions faciales avait été au top aussi.

Je me détendis un peu, même si je n’étais pas vraiment tendu… J’étais plutôt raide du fait que Datalore devait avoir des mouvements légèrement artificiels sans que ce ne soit complètement robotique non plus.

Il fallait trouver le juste milieu. C’était ce que je voulais, en tout cas.

-Merci, Hugh… les termes techniques, c’est facile quand on est fan de la série. Ce n’est pas difficile à retenir.

Stephen vint alors nous rejoindre et comme c’était facile de lire ce qu’il pensait sur son visage, je sus d’emblée que la scène était réussie, qu’il était satisfait. Alors j’eus un grand sourire.

-Super, merci !

Et toujours avec ce grand sourire, je fis un petit signe à Enora.

Selon Stephen, avec un personnage tel que Datalore, j’allais pouvoir séduire la fanbase de Spaceship…

-J’espère… J’espère que le gens auront autant de plaisir à le regarder avoir des aventures que je n’en ai à le jouer.

C’était un challenge.

Mais je n’étais jamais contre un challenge.