" BORDEL!"

Jes yeux encore collés par la nuit, les cheveux en batailles et le corps tout mou, je cherchais aveuglément mon réveil de la main. Au passage, je fis tomber ma bouteille d'eau, des papiers et mon paquet de bonbons qui s'éparpilla partout, avant qu'enfin je ne tombe sur ce foutu réveil. Il est 7h48, et les deux débilos en bas se chamailles déjà, me sortant d'un sommeil réparateur et hautement érotique.

Zach et Dean (notre bassiste) doivent constamment se disputer comme deux gonzesses devant une robe en solde. Si c'est pas pour le lait, c'est pour le sucre. J'en peux plus, je suis devenu père avant l'âge et surtout sans copine. C'est donc sur les nerfs que je sortis du lit chaud pour enfiler un jogging qui traînait avant de rejoindre les filles au salon. Fraîchement debout, je me dirigeais vers la machine à café pour m'en faire un serré, ne prêtant aucune attention à ce qui se passe derrière moi. Ils ne perdent rien pour attendre ces deux la, mais j'ai besoin de mon café pour faire un sermon digne de se nom.

Une fois la dernière goutte tombée, je portais la tasse fumante jusqu'à mes lèvres et bu une grande gorgée. La brulure termina de me réveiller, et j'entendis déjà quelques bribes de la conversation animée qui avait lieu un peu plus loin. Bon, encore deux gorgées, et je leur saute dessus pour les faire taire. J'ai horreur d'être réveillé de force, surtout comme ça, et ils le savent. Ma vengeance sera terrible, me reste plus qu'a trouver quoi leur balancer à la figure.

Mon regard bifurqua vers le sachet de farine qui traînait là depuis la dernière séance cuisine ratée que j'avais décidée de faire. Je pris le sac, et le soupesais. C'est correct, suffisamment pour décorer les deux gamins, mais pas au point de gaspiller la quantité nécessaire pour trois gâteaux. Je pris discretos le sachet avec moi, caché derrière mon dos alors que je me retournais vers eux, m'avançant la tasse à la main.

Et une fois arrivé près d'eux, à distance respectable, je vidais le sac de son contenu sur leur têtes, avant de le lâcher par terre. Je les laissais jurer et râler dans leur barbe, terminant tranquillement mon café.

" C'est bon? Vous avez fini? C'est quoi le problème encore?"

Je n'avais pas haussé la voix, mais mon ton ne laissait place à aucune gaminerie supplémentaire. Le matin, faut pas me faire chier. Il y a un temps pour tout, et la c'est clairement pas le moment pour faire les enfants. Je croisais les bras du mon torse, attendant les explications de Zach en premier et Dean après, comme d'habitude.